Dur! Dur! Dur! (2) - histoire érotique

Nous buvons un rafraîchissement: la bière ne passe pas, simple contrariété. Cette entrevue avec Auguste m'a tourneboulé mentalement et physiquement. Je ne peux me sortir de la tête son corps, sa bouche, sa braguette et le reste que j'imagine. Face à moi, mon collègue de travail. Il a bien mérité son apéritif pour avoir veillé sur moi. En me surnommant "joli petit cul", il aurait gagné ma considération et mon estime, s'il ne les avait pas déjà. Je l'observe discrètement.
Quelque chose en lui retient mon attention. Martin me reluque comme quelqu'un qui aurait envie. Je suis en caleçon, fesses joliment fières de leurs rondeurs et les montrant. Mon système pileux n'a jamais bien fonctionné d'où la disparité des poils sur mon corps. Je le regrette car j'aurais tant voulu paraître d'une virilité physique irréprochable. Tant pis! Je fais avec. Pour en revenir à Martin il semblerait que lui aussi ferait bien avec ce qu'il a devant lui. L'œil est égrillard, à moins que ce ne soit une de mes illusions coutumières. La bouche palpite de désir charnel. Si je tentais le coup? Je risque tout au plus de me faire rembarrer. Sous prétexte de lui servir son anisette favorite, je passe entre la table et le canapé où il s'est installé, cul frôlant son visage. Je sens bon, je viens juste de prendre une rapide douche en l'attendant. Quelle n'est pas ma surprise en l'entendant annoncer:
<< - Je crois que suis prêt pour un nouvel essai. Surtout quand je renifle ces rondeurs si appétissantes. C'est vrai que les mecs ont de beaux culs, plus beaux que les femmes. Ce n'est pas tes fesses qui disent le contraire. >>

Je rougis sous la flatterie. Pourquoi ne pas céder? Mais là, pas question de le laisser jouer le rôle de la "planche à pain". Avec mon plus beau sourire, je réplique:
<< -Tu en as si envie que ça? D'accord! Mais je dirige les opérations et tu t'actives sérieusement.
- Pas de problème. Je bande comme un cerf en rut. Regarde! >>

Effectivement, la preuve flagrante se manifeste sous sa braguette gonflée au maximum. Alléchant!
Sans lui laisser le temps de réfléchir, je prends sa tête entre mes deux mains et plaque ma bouche sur la sienne. Il entrouvre ses lèvres que j'écarte avec ma langue grande chercheuse d'amygdales. Il se laisse martyriser de la sorte, répondant favorablement à mes injonctions. Mes mains retirent son blouson, son t-shirt. Voilà une poitrine comme je les adore, poilue juste ce qu'il faut. Mes doigts s'agitent un peu plus bas, défont la ceinture puis ouvrent la braguette pour enfin se glisser entre le slip et la peau, taquiner les poils pubiens puis émoustiller la chose sensible que l'on appelle pénis. De la sorte, le novice est pris au piège car la sensation d'une main habile sur sa pine lui fait oublier qu'il va baiser avec un autre mec, enfin c'est souvent le cas. Mon Martin, lui, est volontaire. D'ailleurs, sa bite me le prouve. Terminée le bout de chair tout raplapla. Vive la barre à mine! Le morceau n'a rien d'exceptionnel, disons à peu près identique au mien bien qu'un peu plus épais. Le salaud mouille déjà. Je crois qu'il avait une idée derrière le crâne en acceptant de surveiller l'Auguste. Par instinct, il me pelote les fesses puis vient titiller mes deux petits tétons qui s'éveillent aux frémissements de la sexualité. Je sens mon caleçon tomber sur mes pieds: le coquin veut aller droit au but, celui qui l'intéresse. Pas question mon gars, tu vas devoir passer par les préliminaires. Je m'agenouille entre ses cuisses, elles aussi poilues comme il convient, tire son jean en même temps que son slip pour les amener plus bas que ses genoux. Alors commence le suprême délice auquel peu d'hétéros semblent avoir droit, si j'en crois les on-dit: une fellation accompagnée d'un bouffage de couilles et de cul. Le Martin ne connaissait rien de cette gâterie anale. Il frémit sous les coups de langue, en redemande, supplie d'aller plus à fond.
Quelques minutes après, l'énergumène se lève, ôte entièrement ce qui restait de frusques sur lui, se penche sur ma personne pour jeter en l'air mon caleçon et me fourrager le derrière tel un pro. Doigts, langue, travaillent de concert bien qu'en alternance. Je sens une hésitation chez lui, alors que sa tête est au niveau de ma queue. Il entrouvre les lèvres, picote mon gland avec le bout de sa langue, se retire très vite. Pour un 69 complet, je remets à une autre fois, si autre fois il y a. Ne le traumatisons pas! Il en revient au fessier. Tout beau mon grand! On remet les caresses et les pelles au goût du moment. Cela ralentit les effluves.
Bien, maintenant on attaque le grand manège. Il aime se faire bouffer le cul ce garnement. Je le satisfais de bon cœur. Maintenant, à son tour de se remettre au léchage d'anus. Lubrification naturelle et savoureuse! Les hors d'œuvre achevés, passons au plat de résistance. Comme c'est un jeunot dans la pratique homo, je préfère m'empaler sur lui. Un vrai bonheur que cette descente sur son pieu revêtu de la vitale capote pommadée en conséquence. L'autre voudrait s'enfoncer d'un coup. Je lui fais comprendre que délicatesse équivaut à plaisir: je tiens à préserver l'intégrité de mon anus. Il souffle tant et plus, grogne. Je sens son vit frétiller de joie dans mes entrailles. Ses mains continuent un incessant va et vient sur ma poitrine. À mon grand étonnement et pour mon plus grand bien-être, Monsieur condescend à s'emparer de ma bite, de la masturber sagement afin qu'elle ne gicle pas trop vite. Nous changeons de position. Moi sur le dos, jambes en l'air, pieds sur ses épaules. Lui à genoux contre mes fesses. La chose se replace dans mes entrailles, les fait tressauter à chaque coup entrant. Ma prostate irradie mes tripes qui s'affolent. Une pelle, une autre: il y prend goût le gredin, réclame du rab. Je ne l'en priverai sûrement pas. Il se crispe, se tend, grimace, annonce:
<< - Merde! Je vais juter! >>

Sitôt dit, sitôt fait. Le voilà secoué par plusieurs spasmes annonciateurs de la venue des spermatozoïdes dans la capote. Malgré sa jouissance, Martin ne m'oublie pas: il continue sa masturbation bienfaitrice. Je crache mon foutre dans ses doigts alors que des soubresauts continuent de le torturer. Il s'agite une dernière fois. Il conclue ces ébats par une appréciation flatteuse:
<< - Putain que c'était bon! Y'a pas à dire, t'en connais un rayon question baise. >>

Sur un ton se voulant mystérieux, je rétorque:
<< - Et encore, tu ne connais pas tout.
- Je sais, il me reste beaucoup à apprendre. Peut-être une prochaine fois. Probablement même. Tu m'as transformé en adepte de la sodomie masculine. Bon, faut que j'y aille, bobonne va s'impatienter. Je remettrais bien le couvert avec toi, mais elle ne serait pas très contente si ce soir je parlais de mal de crâne au lieu de la sauter. Une vorace, la môme. >>

Ses obligations familiales l'appellent. Je devrais parler d'obligations extra-familiales, ce serait plus exact. Sa gentille maîtresse aura droit à un peu moins de galipettes que d'habitude.

*****


Depuis deux jours je ne cesse de penser à Mr Auguste Octave. Les frivolités commises avec Martin et Jason le lendemain n'ont pas réussi à me le faire oublier. À maintes reprises j'ai failli composer le numéro de téléphone de son entreprise puis de chez lui. Eh oui! Finalement, ces renseignements je les ai pris. Ce mec m'attire. Mais il me faut jouer de prudence. D'abord parce qu'il est hétéro. Ensuite à cause de son caractère plus proche de l'amabilité des ursidés affamés que de l'aménité d'un saint ermite. Enfin je ne voudrais, en aucun cas, devenir amoureux de cette brute épaisse. Ce serait me jeter dans un enfer pour un temps certain. Je dois faire preuve d'habileté aussi. Je me fixe un défi: détourner cet olibrius pour l'amener dans mon lit. Rien de bien compliqué à se fixer un défi, pas besoin de réflexion poussée: un pédé avide de sexe qui veut se farcir un con de macho uniquement dans le but de le soumettre à sa façon. Mais comment reprendre contact avec l'intéressé sans me dévoiler?

21h15:
Je viens de terminer "Teleny": du hard pour l'époque d'Oscar Wilde. Dans la perspective de mes prochaines vacances, j'ai acheté un bouquin de Roger Peyrefitte (qu'on ne trouve plus que chez les bouquinistes, et encore!) qui a pour titre: "Du Vésuve à l'Etna". J'en ai lu quelques pages: très intéressant comme guide touristique avec des anecdotes que l'on ne lit pas dans les guides officiels. Au moment de m'emparer de l'œuvre littéraire, le téléphone vibre de façon aiguë. Ma main se dirige vers l'appareil qu'elle porte à mon oreille. Machinalement l'autre main s'en va gratouiller mon entrejambe encombrée par une matraque en cours d'érection. Automatisme, sans plus. Pas de bonsoir, pas de formule de politesse, juste une phrase dans ce qui ressemble à un sanglot:
<< - On peut se voir de suite? J'en peux plus! Je n'ai que toi à qui parler. >>

Le bel Auguste s'effondre, tombe de son piédestal. Il me tutoie, comme si c'était mon meilleur pote et que j'étais le sien. Je ne suis pas du genre à pardonner facilement, surtout à un type que je trouvais merveilleux en apparence. Merveilleux mais marié! La déception aiguise toujours mon envie de mordre. Seulement les appels désespérés ont tendance à me ramollir le cœur. J'oublie alors mes griefs, me jette dans les bras du malheureux avec pour seul objectif de le sauver. A moins que ce ne soit le malheureux qui ne se jette dans mes bras. J'ai l'air de plaisanter, mais c'est la vérité. Je fonds lamentablement quand j'entends les plaintes d'une personne en souffrance. Jamais je n'ai résisté, même si nous sommes ennemis. Cela précisé, dans ma petite tête une idée cochonne sommeille à chaque fois. Quand je dis sommeille… veille serait plus exact. Il n'en ira pas autrement pour l'Auguste comme je me plais à le nommer dorénavant. J'accepte donc de le voir, dans dix minutes, au petit café où s'est tenue notre précédente entrevue. Cela n'a pas l'air de lui convenir. Mon cerveau s'éclaire. Si l'homonyme du grand empereur romain sanglote, il ne tient probablement pas à montrer sa faiblesse en public. Un autre déclic tintinnabule juste après: et s'il s'agissait d'un piège visant à venir ici pour me casser la gueule? Il n'a pas laissé tomber cette idée, que je sache. Je coupe la poire en deux: je descends prendre un verre en sa compagnie puis ensuite on verra pour la discussion sérieuse. Je lui fais part de ma décision: il accepte.

Rapide comme l'éclair, je saute du lit, me rhabille, rechausse, descends les escaliers quatre à quatre, m'éjecte de l'immeuble pour me jeter dans la gueule du loup (pensais-je). Durant tous ces mouvements j'avais comme l'impression de voler, de planer. Mon grand, il va falloir te mesurer sinon le loup va te massacrer. C'est mon ultime idée en ouvrant la porte du bistrot. L'Auguste est là, les yeux rouges, la mine défaite tout comme sa tenue vestimentaire. Il se décompose l'empereur! La dégradation est visible. Même le piédestal semble chancelant. Je m'approche tout en commandant un digestif. Son regard ne trompe pas. Il passe un sale moment. Une oreille attentive ne peut que lui faire du bien. C'est avec grand plaisir que je lui prêterai la mienne. Et puis, devenir le confident de l'Auguste, c'est inespéré pour un vicelard comme moi qui languis après lui depuis plusieurs mois. Pas continument, mais par épisode. Le serveur dépose ma boisson. L'Auguste règle. Tandis que j'avale un peu du nectar façon troquet bon marché, il m'assaisonne la sauce d'un trait, à voix basse:
<< - Ma femme me laisse tomber, elle dit que je suis pédé. >>

Ce n'est pas possible, il se fout de moi en long et en large et me le met de travers. Pourtant il a l'air très sérieux. Les larmes remontent, ses lèvres tremblent. Il les pince. Des dizaines d'observations me viennent à l'esprit, toutes plus ironiques les unes que les autres. C'est dur de résister au plaisir d'écraser un ennemi vaincu, déjà à terre. Une seule réaction montre que je suis là: j'avale cul-sec mon digestif. S'il attendait une appréciation de ma part, il est déçu. Il reprend:
<< - Je ne comprends pas pourquoi c'est si dur les sentiments. >>

Là, il m'a eu. Finies les ironies, balayées les réflexions narquoises, envolées les tirades un peu méprisantes: l'homme que j'ai en face de moi est tout juste bon à pleurnicher sur son sort. Un humain, un humain en état de faiblesse. D'un coup, je le plains, je veux l'aider. Ma fierté me quitte, mon orgueil se débine, j'abandonne toutes mes résolutions pour lui faire de la place sur mon épaule consolatrice, sans omettre que mon lit peut s'avérer consolateur, lui aussi:
<< - Viens, on va discuter chez moi. >>

Il suit, la mine déconfite, la tête basse. Il lève les yeux, par moment, comme pour s'assurer que je suis toujours là. Il s'accroche à une branche, moi, faite d'un bois pas très solide, je crois. On entre, il s'assied. Il est là, devant moi, assis sur le canapé ne sachant que dire ou plutôt ne sachant par où commencer. À cet instant précis, je n'ai pas pitié de lui, je ne ressens pas de compassion, je l'aime tout bonnement. Je me morigène, presque à m'engueuler mentalement. Rien à faire! Un élan incontrôlable me pousse à l'aimer. Il veut parler mais les mots n'arrivent pas à se formuler convenablement dans sa tête. C'est visible. Peu désireux de le brusquer, je m'assieds dans un fauteuil en face de lui, suggère d'une voix que je veux rassurante:
<< - Il ne s'agit peut-être que d'un mouvement de colère de la part de ta femme. On dit n'importe quoi comme insulte, très souvent. >>

Il secoue la tête de façon négative, articule:
<< - Non! Je crois bien qu'elle a raison. >>

Heureux de l'entendre enfin dire quelque chose, j'enchaîne:
<< - On ne devient pas homo comme ça du jour au lendemain, d'une heure à l'autre. Rien chez toi, apparemment, n'indique que tu es homo. Qu'est-ce qui a permis à ta femme d'affirmer ça et à toi de le croire? Enfin, si tu veux bien m'en parler.
- Je suis là pour ça. J'étouffais, je devais déballer ce trop plein. Assez souvent, mes regards s'attardent sur des mecs. Elle m'a surpris quelques fois dans ce genre de contemplation. Au début, elle n'y prenait pas garde. Ensuite, elle a commencé à se forger des doutes. Nous avons des amis de notre âge que nous recevons presque chaque semaine ou bien nous allons chez eux. Sans m'en rendre compte, je m'arrange toujours pour discuter avec un des mecs ignorant presque les présences féminines y compris celle de ma femme. J'ai comme l'habitude de les toucher au moindre prétexte, presque de les caresser furtivement. Je me suis surpris, à maintes reprises, à regarder les culs de mecs à la piscine ou à la plage. Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de leurs rondeurs. Mes amis s'en sont rendu compte, eux aussi. Ils ont confirmé cette attitude. D'ailleurs, tous croient que je suis pédé ou pour le moins bi. Deux couples se sont éloignés de nous, ne nous fréquentent pratiquement plus, sauf quand ils ne peuvent faire autrement. Il faut dire que les deux mecs sont des copains d'école. On s'est branlé plusieurs fois ensemble. Ils ont probablement honte de leur passé. Un autre s'en fiche et le quatrième espace nos rencontres. Tout ça, bien sûr, s'est fait après une explication entre eux et ma femme, à mon insu. Elle m'en a parlé à plusieurs reprises. Moi, je ne comprenais pas et je ne comprends toujours pas. Un matin, elle m'a incendié parce que la veille je n'ai pas voulu faire l'amour avec elle. La scène était très violente. Elle ne se contrôlait plus. J'ai gardé mon sang-froid. Cependant elle s'est aperçue que je n'étais pas loin d'exploser. Elle s'est enfermée dans la chambre. Une heure plus tard, j'étais chez ton patron pour commencer mon enquête.
- Ah! Ma lanterne commence à s'éclairer. Donc, tu as passé ta hargne sur moi, c'est ça?
- Pas exactement. Ton patron m'a parlé de l'organigramme donc de toi en tant que délégué syndical. Il a cru bon de préciser que tu étais homo, apprécié de tous y compris de lui-même. Cependant il m'a mis en garde sur ta manie de tout tourner en dérision, d'ergoter gentiment sans cesse, selon ses propres termes. Je n'étais pas disposé à supporter une montagne de contradictions. J'en avais assez bavé avec ma femme.
- Pourtant tu m'as bien contré, sans vraiment laisser paraître un énervement spécial si ce ne sont tes mâchoires qui se sont contractées un peu plus et ton teint livide s'est accentué.
- Tu as remarqué ça! C'est vrai que j'ai paru supporter. Mais dans mon for intérieur je ne voulais pas me laisser critiquer par qui que ce soit et surtout pas par un pédé. Excuse-moi, mais c'est ce que je pensais. J'ai voulu montrer que je n'étais pas pédé, peut-être, en réaction à l'opinion de ma femme. Je suis venu te voir ici. Une espèce de folie s'est emparée de moi. Je voulais savoir à tout prix si j'étais pédé ou non. C'est alors que dans ma colère je t'ai demandé de me sucer. Le lendemain, ton patron a appelé au bureau. Il a eu mon associé à qui il a raconté notre… différent, dans son entier. J'ai nié, mais personne ne m'a cru: je mens très mal. Mon associé en a parlé avec ma femme: c'est sa sœur. Voilà, tu sais tout! Tu comprends maintenant pourquoi tu es le seul à qui je peux parler de tout ça.
- Que comptes-tu faire maintenant?
- Je ne sais pas. Demain je vais récupérer mes affaires à la maison, après je verrai.
- Si tu veux, dors sur le canapé pour cette nuit. >>

Il accepte d'un signe de tête. Je me sens épuisé, je n'ai qu'une envie: dormir. Heureusement, demain c'est samedi, pas de travail. Je lui donne draps et couvertures, lui montre la salle de bain, la cuisine, qu'il connaît déjà, le salue d'un geste de la main et regagne mon lit avant que mon invité ait enlevé son blouson. Le voir se déshabiller aurait été insupportable pour moi.

*****

Je n'arrive pas à dormir. Je le sais dans la pièce à côté, peut-être à poil sur la couverture, bite à l'air. Lui non plus ne trouve pas le sommeil. J'entends la télé, même s'il a baissé le son.
Je bande. Une de mes mains s'empare de mes couilles, l'autre caresse mes seins. J'ai chaud. La première s'occupe de ma queue tandis que la seconde se ballade sur mon ventre pour se rendre à la raie du cul qui se voit infliger l'introduction d'un doigt. Cela ne suffit pas. Le visage de l'Auguste ne quitte pas mes pensées. Je roule jusqu'au bord du lit, tends un bras pour atteindre le tiroir de mon petit meuble dans lequel se trouve mon gode préféré. Je prends l'outil et me l'enfile dans le trou de balle, après l'avoir humecté copieusement de salive, d'un coup sec. C'est un peu douloureux, mais de suite après ça fait beaucoup de bien. Les caresses se multiplient, les gestes masturbatoires prennent la suite tandis que je frétille du croupion grâce à mon gode. Le foutre gicle sur mon ventre. Je le goûte, comme à chaque fois que je pratique ce genre de séance solitaire. Je m'endors bite en main, ventre gluant, gode dans le cul.

Un grand silence règne dans l'appartement, juste coupé par un doux ronflement. Je réalise mes récentes turpitudes. Le gode sorti de mes entrailles, nu, je me lève, me dirige vers le salon dans l'intention de me rendre aux WC afin d'y soulager une vessie bien pleine, de procéder à un minimum de toilette sur moi et sur la bite en latex. La télé fonctionne toujours, son au minimum. Je dirige mes regards vers le canapé. L'Auguste dort, drap repoussé aux pieds. La lumière de l'écran donne un éclairage suffisant. Mazette, c'est pire que je croyais! Un athlète! Un adonis! Un apollon! Rien à jeter, tout à déguster savoureusement! Du muscle, du poil, du viril! J'ignore la petite chose sur une grosse bourse afin de ne contempler que l'ensemble. Le visage reposé, calme, laisse croire que le dormeur baigne dans des songes idylliques. Ces jambes! Tout est puissance dans cet être-là! Une aura faite de sensualité s'en dégage que j'ai beaucoup de mal à maîtriser. Plutôt à me maîtriser.
Une idée fracasse mon crâne. Elle me tarabuste. Je me promets de l'exécuter. Au préalable: pisser!
Le jet trop tendu inonde les alentours de la cuvette. Je bande comme un pendu rien qu'à la pensée de ce que je vais faire! Je secoue popaul afin de bien l'égoutter. Un petit coup de serpillère afin d'éponger mes débordements. Le gode sous l'eau savonneuse, rinçage avant essuyage. Me voilà de retour auprès de l'invité, porteur également d'une serviette. Il n'a pas bougé. Je l'admire quelques secondes avant de m'allonger contre lui, doucement, précautionneusement. Il ne bronche pas. Je suis en position de lui prodiguer une fellation. Toujours délicatement, je gobe sa petite bite, laissant ma main droite introduire le gode bien salivé dans mon anus. L'odeur de ce corps m'enveloppe, imprègne mes sens qui se décuplent. Lentement, je m'encule à fond. Lentement, je le suce. La bête prend des proportions plus raisonnables, plus en adéquation avec le bonhomme. Mais la nature interrompt la séance. Mes tripes s'affolent, ma prostate commande l'éjaculation. Juste le temps de mettre la serviette sur ma queue. L'Auguste grogne, geint, bouge, se tourne, me tourne le dos. Piteux, je quitte sa couche non sans récupérer le "matériel". Mais qu'est-ce qui m'a pris? J'attendais quoi de cette démarche? Me soulager à ses côtés? Et s'il s'était réveillé? J'aurais eu l'air vraiment con! Plus probablement, j'aurais morflé. Dix minutes plus tard, je dors.

*****

9h10:
Sur la pointe des pieds, ne pas le déranger: tel est le mot d'ordre que je m'impose. Manque de pot, l'Auguste est réveillé, habillé, le canapé plié ainsi que draps et couvertures. Aie! Aie! Aie! Aurait-il enregistré mes exploits nocturnes? Apparemment non puisqu'il ne me saute pas à la gorge. Il lance un salut oral ressemblant plus à un bougonnement incompréhensible qu'à un bonjour. Sa voix paraît raffermie selon les critères que j'ai établis à son propos. Je lui annonce que j'arrive de suite. Juste le temps d'une petite toilette afin d'effacer mes "souillures nocturnes" (je ne le lui dis pas) et me voilà devant lui, proposant un petit déjeuner. Il est d'accord, preuve qu'il va mieux. D'ailleurs, il mange avec appétit. Je lui fais remarquer:
<< - Tu ne te laisses pas aller, c'est déjà ça. Si tu veux te détendre, tu peux passer la journée ici. Je n'ai rien de prévu pour aujourd'hui.
- Non, il faut que j'y aille.
- Je ne vais pas te violer! Partir, pourquoi faire? Prendre tes effets? Ça ne durera pas toute la journée. Et où les mettras-tu? À l'hôtel, peut-être? >>

La discussion continue sur son proche avenir. Il décide de se rendre chez ses parents en banlieue. Il les appelle pour les avertir. Je lui conseille:
<< - Si tu as des inquiétudes sur ta sexualité, consulte. Sur le plan purement physiologique, un sexologue effacera tes craintes: être homo n'enlève rien de ta virilité quelle que soit la pratique qui sera tienne à savoir actif ou passif. Je schématise, mais c'est ce qu'il te dira avec force détails savants. Reste un psychologue (ou une) si tu préfères. Là encore, ils te diront de vivre pleinement tes sentiments, tes envies sexuelles, si tu veux ne pas vivre dans la frustration. Mais aucun des deux ne pourra déterminer si tu es vraiment homo ou bi. Tu es le seul à pouvoir chercher et trouver. Il y a peut-être un indice dans le fait qu'en parlant de ta femme tu ne prononces jamais son prénom, tu dis toujours "ma femme". C'est un truc que tu fais certainement tout le temps. >>

Il acquiesce, pose diverses questions sur d'autres sujets moins brûlants pour lui, boit un dernier café. Il se lève, gagne la porte, se retourne. Ses yeux ne sont plus désespérés, ils ont retrouvé leur férocité coutumière. Il déclare, en guise d'au revoir:
<< - Tu as été sympa de me recevoir. Pour la peine, je ne te casserai pas la gueule. >>

C'est qu'il est très sérieux, le con! Son visage le prouve.
<< - Au fait, ton prénom, c'est bien Cédric, n'est-ce pas?
- C'est gentil de t'en inquiéter. Preuve que tu t'inquiètes de ce que j'existe. Je suis Cédric.
- Désolé de ne pouvoir te donner ce que tu veux.
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Tu le sais bien. Tes yeux parlent pour toi, quand tu me regardes.
- Eh! Tu n'es pas Apollon! J'ai ce regard parce que je suis en manque de mec, pas à cause de toi. Je n'aime pas les machos, alors ne te fais pas d'idée. >>

Les vacheries (gentillettes), c'est plus fort que moi, il faut que j'en sorte une dès que j'ouvre la bouche en réponse à un macho. La porte se referme derrière lui. J'entends un "ciao" et des pas qui s'éloignent. Je pousse un énorme soupir de tristesse et me dirige vers mon lit où je m'allonge. Je ne tarde pas à me rendormir, bite en main.

*****

Le téléphone retentit: mon copain Gilbert m'invite à l'inviter, comme il dit si bien. À mon tour, j'éprouve le besoin d'une épaule secourable sur laquelle épancher le cafard qui tente de s'emparer de ma personne. En conséquence, la venue du mec me comble d'aise. C'est qu'il est craquant le Gilbert. Nous n'avons jamais baisé ensemble, sans en connaître la véritable raison. De ce qu'il m'a dit, j'en déduis que je ne le rebute pas. Lui, par contre, est dans la ligne de mes préférences. L'amitié mettrait-elle un frein aux pulsions plus charnelles? C'est idiot, je trouve. Baiser avec son meilleur ami c'est le connaître mieux, le comprendre mieux.
Trêve de philosophie: il est presque midi et je dois me mettre aux fourneaux.

Ça y est! Tout est prêt! Gilbert arrive, bouteille de mercurey en main. Ça tombe bien: la côte de bœuf n'en sera que meilleure ainsi que la salade de pissenlits aux croûtons et lardons. Pour les profiteroles, quelques centilitres de sauternes conviendront parfaitement.

Oui, vraiment, il est bien gaulé mon Gilbert. Pour la première fois je bande en le regardant. Lui ne semble guère plus ému que d'habitude. Il me conte ses dernières péripéties amoureuses, ce qui active sensiblement mes émois de pine. C'est un accroc de sentiments, le Gilbert. Pas question de cul si le cœur n'y met pas un peu du sien, juste le temps de forniquer. J'en profite:
<< - L'amitié, c'est du sentiment à l'état pur, enfin normalement. Donc tu devrais pouvoir baiser avec moi. >>

C'est un garçon poli. Jamais il n'a la bouche ouverte en mangeant. Mais là, je lui en bouche un coin. Il ânonne entre deux mouvements masticatoires:
<< - Tu parles de faire l'amour tous les deux?
- Pourquoi pas? Nous connaissons tout de nous sauf sur le plan baise si l'on excepte ce que l'on se raconte. On ne sait rien du ressenti l'un contre l'autre, l'un dans l'autre. Ça, il faut le vivre. Les paroles sont vaines, inefficaces, dans ce domaine. >>

Il réfléchit, le chenapan. Sa bouchée avalée, il marmonne, hésitant:
<< - Je ne sais pas, t'as peut-être raison, faut voir. >>

Bien sûr qu'il faut voir et même se jeter dans les bras l'un de l'autre. Je joue les modestes, les inquiets de leur apparence physique:
<< - Remarque, je dis ça… Si ça se trouve, je ne te plais peut-être pas pour la cabriole érotique. Le premier prix de beauté ne sera jamais pour moi, loin s'en faut. >>

L'autre hésite encore, le chien, rétorque:
<< - Notre amitié risque d'en pâtir. Je tiens beaucoup à toi, tu sais.
- Justement! Une véritable amitié doit passer au-dessus des histoires de cul! Et puis, comment veux-tu que l'on se comprenne totalement quand on se narre nos galipettes? Je ne sais pas ce que tu ressens vraiment, toi tu ne le sais pas non plus pour moi… >>

Tout en tailladant ma portion de côte de bœuf, je parle fellations, lèches, suces, bouffages, palots ou pelles, caresses, positions d'enculage, sensations de bite dans le cul. Je fais de mon mieux pour rendre mon verbiage le plus excitant possible, comme si je vendais à l'encan des trucs bidons à l'aide de boniments.
Je réussis! Le coquin se frotte la queue de temps à autres, sous la table, sans même s'en rendre compte: elle monte la gourmande. Une autre grimpe également: celle qui me donne tant de plaisirs. Bon, il ne reste plus rien dans les assiettes, les corps sont chauds, le dessert attendra. Les grands yeux verts, légèrement ombragés par de longs cils, fixent ma personne qui se lève et s'approche pour se pencher et déposer un baiser sur les lèvres accueillantes. Toutes les réserves s'effondrent. Gilbert s'offre, je m'offre. Nous gagnons la chambre, jetons nos vêtements un peu partout, évitant au maximum de séparer nos langues qui se tortillent d'aise dans nos cavités buccales. Les bites s'affrontent, se croisent, tendues au maximum. J'aime ce duvet blond en guise de barbe et de moustache. J'aime cette fourrure claire sur le torse. J'aime ces poils folâtrant sur le pubis. Je vais aimer baiser avec ce blondinet qui est mon meilleur ami et le restera. Il ne saurait en être autrement. Je le sais très peu porté à se laisser sodomiser. Qu'importe! Il me pénètrera tant qu'il le voudra! Par contre, il excelle à pomper les bites. Ça tombe bien, je suis amateur de pompage. Au demeurant, le voilà déjà s'affairant sur ma queue, la salivant d'importance. Une langue de velours! Cette image n'est pas exagérée. Je la sens envelopper le gland, traîner sur la hampe, happer mes couilles. Maintenant elle va, guillerette, s'acheminant vers mon cul qu'elle sillonne avec soin. Sa bouche fait des mouvements, comme s'il voulait brouter mon anus et ses environs: un délice du genre. Pour autant, Gilbert se laisse mignoter l'oignon, sucer la pine, lécher toutes les parties accessibles à mon appendice gustatif. Nos mains trifouillent partout, s'ingéniant à provoquer les frémissements de nos chairs. Nos regards se croisent. Il murmure:
<< - Je crois que tu avais raison. Je comprends ce que tu voulais dire, maintenant. >>

Et, derechef, il reprend sa position de bon lécheur. Ma bite est en feu, mon cul soupire de rester toujours affamé. Oui, Gilbert comprend que j'ai une faim de lui assez incroyable. La capote est positionnée sur son merveilleux braquemart, une œuvre d'art soit dit en passant, droit, nerveux aux proportions convenant tout juste au calibre que peut accepter mon orifice anal. L'intromission est de rigueur. Je la sens, douce, ferme, me remplir le fondement. Je cambre mes fesses, je me trémousse. Il râle de bonheur. Ce long cylindre glisse dans mes chairs, les électrise. Il sait y faire le polisson! Il connaît la chose sur le bout de la bite et à fond de cul! Il n'exagérait pas lorsqu'il me racontait ses exploits. Et dire que j'avais un tel génie de la galipette sous la main sans le savoir! Quel gâchis dû à un manque certain d'informations! Comme quoi, il faut toujours tâter le terrain et surtout ne jamais manquer de s'informer. Il prend bien son temps. Nos sueurs se mélangent, ajoutant un supplément de frissons à nos peaux. Il se retire, me regarde avec un sourire béat disant plus que n'importe quels mots sa joie de baiser. Je joins mes lèvres aux siennes, tends de nouveau mon cul. Il s'y introduit, recommence à me pistonner avec assiduité. Il ne se retient plus. Sa bite cogne fort, expédie des messages de jouissance à ma prostate qui s'épanouit en de multiples sensations. Plusieurs poussées indiquent la montée de la sève, son éjection dans le préservatif. Ma bite crache à son tour: la main de Gilbert n'a pas eu besoin de l'agiter beaucoup. Il s'affale sur moi, m'embrasse, annonce:
<< - On recommencera, à l'occasion. >>

Bien sûr qu'on recommencera! Je veux, oui! Et pas plus tard que maintenant de suite. Je le lui fais savoir par diverses papouilles bien précises qu'il agrée avidement.

*****

Gilbert parti à un dîner, j'en reviens à l'Auguste. Je n'arrive pas à sortir ce mec de ma tête. Il pourrait me téléphoner afin de me tenir au courant. Mais au courant de quoi? Après tout, il me doit bien ça. Mais il me doit quoi et pourquoi me devrait-il quelque chose? D'accord, je l'ai reçu, il a pleuré sur mon épaule. C'est vrai aussi que j'en ai quelque peu profité, à son insu. Stop les cogitations! Je suis un imbécile. Ce mec a été chez ses parents après avoir récupéré ses hardes à son ancien domicile conjugal. Qu'est-ce que je veux savoir de plus? Et puis, on ne vit pas ensemble, il ne m'a rien laissé espérer si ce n'est qu'il ne me cassera pas la gueule. À peine si on se connaît et me voilà à le guetter tel un amoureux transi. Je dois l'oublier ou, pour le moins, le sortir momentanément de ma tête.
La sonnerie du téléphone m'oblige à ne plus penser. Jason propose que nous allions à une soirée. Ce sera un parfait dérivatif et une occasion d'accepter l'invitation qu'il m'a formulée à plusieurs reprises. Le téléphone c'est très pratique, entre autres pour les urgences sentimentales. J'apprécie ces appels bien que je ne sois pas un fan de l'appareil! Je trouve qu'on y passe beaucoup de temps pour éviter les rencontres en chair et en os.
Rendez-vous est pris dans un restaurant dit chinois.
Une douche pour ôter les traces de mes orgies de mi-journée avec Gilbert, une tenue vestimentaire sexy afin d'attirer les regards. Un peu de sent bon sur le museau et me voilà fringant pour la soirée. Blouson, portefeuille, papiers de la voiture, clés de l'appartement, tout est là sur moi. À nous les rouleaux de printemps! Après, à moi le rouleau de Jason. Je lui prêterai le mien, cela va de soi. Je me sens en pleine forme pour tirer encore un coup ou deux. J'ai déjà annoncé à mon futur partenaire de ce soir qui c'est moi qui ferait grimpette sur son cul: le mien est fermé pour cause de maintenance (Gilbert est exceptionnellement bien fourni par dame nature et il n'a pas rechigné à me pistonner longuement, ardemment). Tout est donc paré. J'ouvre la porte tout en me demandant le pourquoi des réserves de Jason concernant mes promesses de galipettes avec lui. Alors que je sors, je tombe nez à nez avec une dame, genre pince sans rire, mais belle femme plantureuse. Elle grince:
<< - C'est vous Cédric?
- En effet.
- Je suis la femme de Mr Auguste Octave. Je veux vous parler. >>

Elle me pousse à l'intérieur et pénètre dans l'appartement sans autre formule de politesse. Heureusement que l'huis était ouvert sinon ma face se le prenait violent. Décidément, ils sont faits pour s'entendre elle et son ours de mari. D'ailleurs, je l'exprime, irrité, scandalisé:
<< - D'habitude je ne suis pas à cheval sur les préceptes du savoir-vivre, mais là je commence à en avoir assez, Madame. Alors dites-moi vite bonsoir avant que je ne vous foute dehors avec mon pied au cul! Je suis pour l'égalité des sexes et vous appliquer une torgnole maison ne me contrarierait nullement. >>

L'autre semble vaciller dans ses convictions. Voilà que maintenant, la fiote que je suis sensé être, se rebiffe. Elle n'en revient pas, la donzelle.
<< - Mais que signifie ?
- Cela signifie que vous entrez chez moi sans y avoir été invitée, après m'avoir bousculé, que vous ne daignez pas dire la moindre formule de politesse en arrivant, que vous exigez quand vous devriez demander. Votre époux agissait d'une manière identique jadis. C'est de famille la grossièreté? Vous l'avez épousé pour partager votre pignouferie? Ceci précisé, je n'ai rien à vous dire d'autant que je suis invité et que je dois partir céans, Madame! Je vous souhaite quand même le bonsoir et surtout à ne plus vous revoir! >>

Je pousse Mme Octave dans le couloir d'un geste énergique sans être brutal, je claque ma porte que je ferme à clé, me précipite dans l'ascenseur que je mets aussitôt en branle. La pauvre chérie reste sur le pallier, outrée par la leçon reçue, déconfite de se voir traitée comme une malotrue qu'elle est. Elle m'a fichu en rogne cette tordue.

Pour mon plus grand soulagement Jason n'a pas choisi n'importe quel restaurant. Il porte la dénomination de chinois, non à cause de ses spécialités culinaires, de son décor ou de son total isolement en pleine campagne, mais à cause des chinoiseries qui s'y pratiquent. Quant à la raison sociale de Restaurant, elle est tout simplement inappropriée. Il s'agit, tout bonnement, d'une réception un peu particulière durant laquelle les invités jouent un rôle.

Le repas, fort quelconque au demeurant, se déroule entre deux séances assez croustillantes. Les serveurs, tous asiatiques, sont là pour s'occuper plus de stupre que de restauration. Ils émoustillent les faux clients par des pipes bien baveuses, des introductions de langue "intra fessières", des caresses à faire dégeler l'Antarctique, sans omettre les roulages de pelles à se pâmer: des garçons forts et courageux, ne rechignant jamais à satisfaire le désir du client, prévenant même ses envies. Cependant, ils ne sont pas des infirmiers: les non bandeurs sont écartés après plusieurs tentatives pour raviver leur zigounette, ils deviennent simples spectateurs. Nous restons quatorze mecs aux queues vigoureuses: sur dix sept, excepté le maître de maison, ce n'est pas si mal. Tout se passe gentiment dans la meilleure ambiance possible. Jamais on n'entend le bruit de mastication, toujours on ouït le doux son des succions diverses et variées. Tous veillent à ce que nous n'éjaculions pas avant la fin du repas: gicler son foutre en mangeant n'est pas convenable, c'est bien connu. Le dessert ingurgité comme on peut, voilà que les choses sérieuses commencent. En premier lieu, chacun son tour, on suce tous les autres, jeu complet de la bite au trou du cul en passant par les couilles. En second lieu, celui qui agit comme maître de maison nous demande de coucher nos torses sur les tables, cul bien cambré. Deux minutes plus tard, tout le monde a sa rose (sans épine) dans le derrière. Une bataille dite de fleurs débute. Deux par deux, en position de 69, on doit essayer d'arracher la fleur du cul du partenaire, en utilisant uniquement la langue. Comme léchage de fion, c'est le summum, comme gratte-cul aussi. Nous en profitons tous pour déguster les pines qui ne sont pas très loin. Le premier couple ayant retiré la fleur gagne un coup de queue dans le cul de la part du patron et de son amant en titre, dans les appartements privés, une fois la fête terminée et tout le monde parti. Je n'ai pas gagné, trop occupé à couvrir les attributs de mon partenaire avec ma salive, ignorant presque la rose. Les gagnants se retirent, guidés par le minet de la maison. Pour les autres, et en troisième réjouissance, dégustation de champagne. Six d'entre-nous se couchent sur le sol recouvert de tapis. Les six autres versent du champagne dans le cul des allongés puis vont laper le nectar pétillant ainsi déversé. Le bouquet dudit nectar s'en trouve remarquablement amélioré pour les vicelards que nous sommes. J'ai bu avidement dans le cul d'un inconnu aux jolis hémisphères. Aussitôt après, je me suis affalé sur le ventre puis j'ai reçu avec délice le champagne sur mes arrières rebondis. Douce sensation que celle du liquide froid mais pétillant. Une langue est venue se désaltérer à cette coupe improvisée. Enfin, le petit train: douze types s'enculant à la queue leu leu (drôle non?) ça impressionne, surtout quand le train se transforme en cercle fermé. D'accord, pour limer ce n'est pas l'idéal. Enfin, on se débrouille. On sort, on rentre, très souvent sans le vouloir. Difficile d'accorder les enfilades de ce genre. Ce qui nous évite de jouir. Après les figures imposées, nous passons aux figures libres, comme l'on dit dans diverses disciplines sportives, sous réserve de ne jamais laisser un mec pour compte. Nous devons tous participer, c'est impératif et c'est chouette. Quelques petites snifettes de poppers nous donnent du cœur au ventre et de la sensibilité aux tripes. Là, je dois reconnaître que j'ai complètement oublié les petites contusions anales provoquées par l'engin de mon ami Gilbert. Un gel bienfaiteur est venu tempérer mon feu au cul. Je ne sais plus qui, ni comment. Mais je sais combien: cinq en tout. À mon tour, j'ai trempé mon petit gourdin dans quatre ou cinq mignons petits anus. Je peux quand même me rendre compte d'un fait. Les maîtres de maison, personnages principaux de la soirée, à jeun, veille à ce que le port de la capote soit respecté avec changement à chaque partenaire. La pièce sent la sueur, le mâle en rut, le foutre. Les corps jouissant s'affalent, prenant un temps de récupération avant de réaliser que la soirée exceptionnelle est achevée. Une musique douce vient se faufiler dans nos oreilles. On nous dirige vers un sous-sol où sont aménagées plusieurs douches. Tout le monde se jette sous l'eau non sans quelques pelotages ou bisous au passage. Certains voudraient bien continuer les corps-à-corps cochons. Le rhabillage s'effectue dans un aimable brouhaha. Un par un, nous rendons hommage à nos hôtes en lapant quelque peu leurs bites aux glands rougeoyants. Sur le perron, ils nous observent, sourire aux lèvres, nous faisant un petit signe d'adieu de la main. On aperçoit le couple de gagnants s'approcher d'eux, leur rouler des pelles. Tous les quatre entrent dans la maison, mains baladeuses en activité.

À suivre…