Sans mâle et sans tabou CHAPITRE 1 - (2/2)

- Par l'auteur HDS Nelie gloria -
Auteur femme.
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Récit libertin : Sans mâle et sans tabou  CHAPITRE 1 - (2/2) Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-10-2006 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Sans mâle et sans tabou CHAPITRE 1 - (2/2)
Synopsis : Chronique à la fois douce-amère, tendre et sulfureuse, sur des femmes qui vont réaliser leur attirance pour d’autres femmes. Confusions et incertitudes pour certaines, vices et turpitudes pour d’autres, leur rencontre avec une communauté lesbienne de la Riviera va définitivement lier leur destin. Chassés-croisés, passions et désirs vont alors entremêler l’existence tumultueuse et foisonnante de femmes en quête d’amour et d’absolu.











MICHELE ET FIONA.




CHAPITRE 1 : partie 2/2







Etrangement, Michèle se sent en confiance. Cette femme est d'une franchise et spontanéité qui la change tellement de ce milieu bourgeois et hypocrite qu'elle côtoie régulièrement, et parler lui fait tellement de bien. Depuis qu'elle se livre comme elle ne l'a jamais fait, sa lassitude et son anxiété ont disparus. La raideur de son cou ne l'enlace plus, les muscles de ses épaules se sont relâchés et, plus que tout, son cœur n'est plus pris dans un étau. Elle continue donc :
- Notre vie sexuelle a été à l'image de notre vie sentimentale, c'est à dire médiocre… Avec lui, l'amour est une chose totalement désincarnée, sans érotisme, ni chair ni émotion. C'est un moyen comme un autre de me posséder, me dominer, une spécialité dans laquelle il excelle… Bon, je crois que je vais arrêter là, je dois vous ennuyer avec tous mes problèmes.
Elle se tait brusquement, regrettant d'en avoir déjà trop dit, surtout sur un sujet aussi intime. Fiona l'observe d'un air pensif, un sourire énigmatique sur les lèvres.
- Pas du tout, c'est passionnant. Tu vois, c'est plus facile de se confier à une inconnue qui n'en est plus une après toutes ces confidences ! Alors, maintenant, par pitié, arrête de me vouvoyer, je prends un sacré coup de vieux là…
- Désolée, j'ai du mal à tutoyer.
- Hé ! T'es pas dans tes soirées mondaines ici. En tout cas, tu parles drôlement bien, on voit que tu as de l'éducation.
Elle se tait un long moment. Michèle en fait de même, réfléchissant à tout ce qu'elle vient de dire. Elle a vidé son sac, un flot ininterrompu de regrets, de rancœur, avec le sentiment absolu d'avoir gâché sa vie et d'avoir fait le bon choix de partir. Un départ tardif mais nécessaire. Elle se sent plus légère et remercie le destin d'avoir placé cette femme sur sa route. Elle est aussi surprise que ravie de l'aisance avec laquelle elles s'entendent, alors que tout les sépare. Elles échangent quelques banalités avant de garder encore le silence. Le ronronnement du moteur est durant quelques kilomètres le seul bruit monotone qui emplit discrètement l'habitacle de la voiture. A la sortie d'un village, Michèle s'arrête à une station service. Elle immobilise son véhicule devant la troisième pompe à essence, où un employé assure le service.
- Le plein, s'il vous plaît.
Elle n'a pas fini sa phrase que, sans un mot, Fiona sort de la voiture et se dirige vers la boutique, un modeste bâtiment fraîchement repeint, aux vitres si propres qu'elles en sont étincelantes. Au-dessus, une enseigne annonce fièrement que la boutique est ouverte 7 jours sur 7. Michèle y pénètre à son tour pour régler. Elle retrouve Fiona, campée insolemment devant des distributeurs automatiques de boissons. Michèle, malgré elle, lui envie son allure résolue, un mélange d'aisance et de désinvolture, comme si elle était partout en pays conquis. Déhanchée, elle est en train d'étudier le choix des boissons disponibles, tirant de la poche de son short une poignée de pièces, et en glissant quelques unes dans la fente du distributeur. Ne voyant rien venir, elle secoue la machine avec violence, lui donnant en même temps un coup de pied virulent.
- Hé, c'est pas toi qui va m'arnaquer !
Une deuxième secousse plus énergique et la boisson jaillit dans un joyeux tintamarre. Victorieuse, Fiona se tourne vers Michèle. Ses yeux sombres semblent encore plus brillants quand elle s'écrie avec un sourire rayonnant :
- Je déteste qu'on me résiste.
Puis elle rit, avec tant de chaleur que ses traits semblent encore irradiés. Michèle a l'impression que cette femme, de sa seule présence, doit illuminer chaque endroit où elle entre. Cette sensation demeure alors qu'elle s'exclame comme une gosse enjouée devant le rayon des gâteaux.
- Michèle, t'as déjà goûté ceux-là ? Ils sont bons à s'éclater la panse !
- Prenez-en si vous les aimez autant.
- J'aimerai bien, mais les finances sont à sec.
- C'est moi qui paie.
- Vraiment ?
De joie, elle s'élance dans ses bras pour lui déposer un baiser sur la joue. Michèle se sent rougir jusqu'à la pointe des cheveux, d’autant plus que Fiona la garde longtemps contre elle, dans une étreinte presque amoureuse et possessive. Michèle se dégage nerveusement, se dirigeant un peu trop vite vers la caisse pour régler l'essence et les paquets de gâteaux. Elles rejoignent ensuite la voiture.
- Fiona, si vous voulez attaquer un paquet, n'hésitez pas.
- Je voudrais pas salir ta voiture.
- Vous gênez pas, elle est à mon mari.
- Dans ce cas…
Elle arrache l’emballage et croque à pleines dents le premier gâteau. Michèle lui jette un regard amusé en redémarrant. Elles reprennent la route qui serpente dans l'obscurité épaisse d'une forêt de pins, et sur des kilomètres le faîte incliné des arbres en bordure forme un tunnel frais et obscur. Fiona ne dit plus rien, occupée un moment à dévorer les gâteaux. Elle en propose à Michèle, qui accepte avec joie. Le paquet est vite terminé. Fiona est sous le charme, appréciant cet instant où elles ont partagé la même gourmandise, troublée par cette intimité où elle a l'impression qu'elles sont seules au monde, perdues sur une route déserte. Une pensée étrangement agréable… Elle a eu aussitôt un petit pincement au cœur lorsqu'elle l'a vue derrière le volant, superbe, divine, avec sa longue chevelure rousse et flamboyante qui rayonnait autour d'un visage tout aussi lumineux. Un teint de porcelaine, des traits délicats, une peau blanche et laiteuse, des yeux bleus extraordinaires, il ne lui en a pas fallu davantage pour être séduite. Une beauté à la fois glamour et fragile, avec ce petit air triste si touchant, comme si elle était hantée par un lourd secret, une évidente détresse qui l'a aussitôt émue. C'est dans l'immédiat qu'elle a eu envie de la faire sourire, la libérer, lui apporter de la fantaisie et de la gaieté. Elle a apprécié ses confidences, cette façon émouvante qu'elle a de parler, tout en pudeur et en retenue, et plus elle se confiait et plus elle se sentait proche d'elle. Et là, il y’ a cinq minutes à peine, elle a subi le choc de sa vie, le coup de grâce fatal. Elle se doutait que Michèle avait un corps somptueux, fait de courbes harmonieuses, mais la voir dans cette station essence, de la tête aux pieds, svelte et élancée, serrée dans un tailleur-pantalon noir et chemisier en dentelle, fût malgré tout un sacré coup de sang dont elle ne s’est toujours pas remise. Et, maintenant, plus elle la regarde- ou plutôt la dévore du regard- et plus cette attirance s'en trouve renforcée, un désir grandissant, lancinant, comme elle n'en a pas connue depuis longtemps. La tendresse a fait place à des pulsions beaucoup plus animales qu'elle ne fait rien pour retenir. Au contraire… Michèle sent le changement, comme de l'électricité qui semble grésiller. Elle devine les yeux insistants qui brillent dans la semi-obscurité, braqués sur elle comme des feux ardents. Elle garde le nez pointé sur le volant, maintenant mal à l'aise. Sa conduite devient maladroite, elle négocie un virage trop vite qui fait déraper la voiture dans un crissement de pneus. Le ciel bas et brumeux se mêle toujours à une pluie fine, ce qui ne l'aide pas à avoir une maîtrise parfaite du véhicule. Pour justifier sa maladresse et rompre le silence, elle s'empresse de commenter :
- Avec la nuit qui tombe, on y voit de moins en moins…
- Michèle, tu sais que t'es drôlement jolie !
Ce n'est pas une question, mais une affirmation, et dite si brusquement et hors de propos qu'elle ne trouve rien à répondre. A côté d'elle, Fiona s'agite nerveusement, comme si elle était assise sur des charbons ardents. Avec une souplesse étonnante, elle choisit la position tailleur, écartant négligemment ses cuisses qu'elle caresse doucement du bout des ongles.
- Ouais, t'es drôlement jolie… répète t- elle.
- Merci, est le seul mot que Michèle parvient à articuler faiblement.
- Jolie à croquer, continue l'autre avec une insistance qui en devient lourde.
Elle se cambre en arrière, passant ses mains dans les cheveux dans un lent et sensuel mouvement. Cela a pour effet de gonfler davantage sa poitrine, et elle continue de s'étirer de façon lascive, comme une chatte qui prend ses aises. Son short remonte davantage, glissant sur des jambes couleur de miel, musclées, éclatantes de soleil et de jeunesse. Michèle, crispée, ne comprend pas ce brusque changement de comportement. C'est si déplacé et provoquant qu'elle perd contenance. Elle a toujours été galvanisée par les fortes personnalités, redevenant une petite fille facilement impressionnable, admirative ou craintive. Tendue, elle garde les yeux fixés sur la route. Elle ne réagit pas davantage lorsque la femme ordonne soudainement d'une voix basse.
- Mets-toi sur le bas-côté.
C'est si imprévisible qu'il faut un moment à Michèle pour que la phrase arrive à son cerveau.
- Quoi ?
- Merde, mets-toi sur le bas-côté ! explose brusquement Fiona.
Affolée, Michèle donne un grand coup de frein en braquant sur la droite. La voiture s'arrête à un mètre d'un gigantesque eucalyptus qui projette son ombre immense sur la profonde végétation qui les entoure. Michèle tourne un visage inquiet vers sa passagère, ne comprenant toujours pas.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- J'ai envie de toi.
- Comment ?
- T'es sourde ou quoi ? J'ai terriblement envie de toi. Là, maintenant.
Pour Michèle, cela paraît si absurde et inconcevable qu'elle en reste bouche bée. Pour Fiona, au contraire, il n'y a là rien de surprenant, c'est dans la logique des choses, une pulsion tout ce qu'il y' a de plus naturelle à assouvir tout aussi naturellement.
- Mais c'est impossible, on… on ne peut pas ! s'étrangle Michèle en la regardant avec des yeux exorbités, comme si elle avait à faire à une folle.
Elle croit vivre un cauchemar. Cette femme était sympathique il n'y a pas deux minutes, avenante et pleine de sollicitude, et maintenant elle est méconnaissable, agressive, grossière et autoritaire, avec cette lueur dans les yeux qui ne lui plait pas du tout.
- Qu'est-ce qui te paraît impossible ? Cela te choque que je dise franchement ce que je ressens ? Tu me plais énormément, voilà, je te le dis. Désolée, mais j'y peux rien, c'est comme ça, et j'ai pas l'habitude d'être hypocrite ou tourner autour du pot pendant des lustres alors que je veux baiser avec une envie que tu ne peux même pas imaginer.
- Mais cela ne se fait pas comme ça !
- Quoi, qu'est-ce qui ne se fait pas comme ça ? C'est parce qu'on ne se connaît pas assez ou parce que nous sommes deux femmes ?
- Mais les deux !
L'indignation la fait suffoquer.
- Toi, t'es trop coincée pour avoir déjà essayée avec une femme, je me trompe ?
- Bien sûr, je n'ai jamais essayée et j'en ai aucune envie. Je ne suis pas lesbienne !
- Comment peux-tu le savoir si t'as jamais essayée ?
- Je le sais, c'est tout.
- Tu ne crois pas à l'amour entre femmes ?
- Si, mais ce n'est pas fait pour moi. Et vous ne me parlez pas d'amour là, mais de sexe. Mais pour le sexe il faut du sentiment, et j'en ai aucun pour vous.
- Les sentiments peuvent venir après le sexe, crois-moi que si je te fais jouir comme une folle ça va vite créer des liens très forts. Essaye et on en reparle après.
Michèle se racle la gorge, essayant de prendre un ton ferme qui s'enroue dés les premiers mots
- Je vous ai déjà dit que cela ne m'intéresse pas, alors n'insistez pas.
Fiona fait la sourde oreille, aussi peu convaincue qu'impressionnée.
- Michèle, tu me plais énormément, et rien au monde ne m’empêchera de tenter ma chance. Je veux t'embrasser, te caresser, te donner du plaisir comme aucun mec ne t'en a donné. Tu m'excites tellement ! Regarde ! lui souffle t- elle d'une voix rauque en lui emprisonnant la main pour la plaquer contre son sein gauche.
Michèle sent au creux de sa main le contact doux et tiède du sein épais qui semble brusquement gonfler. Elle veut se dégager, mais Fiona lui presse davantage la main sur sa poitrine d'un geste brusque et possessif.
- Sens comme j'en ai envie !
Encouragée par son silence, elle la prend de son bras libre par la taille et la serre avec autorité contre elle.
- Dis-moi que t'en as envie toi aussi.
- Non !
- Tu n'aimes pas le sexe ?
- Si, mais pas comme ça, et pas avec une femme.
- Si tu aimes le sexe tu vas aimer les femmes aussi.
Elle ne cesse de la provoquer, l'enlaçant plus étroitement, plongeant ses yeux brûlants dans les siens, quêtant du regard un abandon ou un acquiescement. Son manque de combativité l'encourage à aller plus loin. Elle rapproche brusquement son visage, lèvres entrouvertes. Michèle esquive le baiser qui effleure le coin de sa bouche. Puis, dans un sursaut de révolte, réussit à la repousser un peu. Fiona repart à l'attaque, mais la physionomie de Michèle prend une expression d'épouvante si pathétique qu'elle se laisse un instant attendrir. Cette femme est si fragile psychologiquement qu'elle pourrait abuser de la situation, user de la force pour la posséder, mais elle ne souhaite pas en venir à de telles extrémités.
- Tu ne veux vraiment pas coucher avec moi ?
- Non, bien sûr que non.
- Tu ne veux pas prendre ton pied ? En général, les femmes adorent ça, prendre et donner du plaisir…
- Peut-être, mais pas moi.
- T'es frigide ?
- Bien sûr que non, ça n'a rien à voir…
- Alors je ne comprends pas. Le sexe est tellement agréable. Tiens, tu trouverais ça super agréable si je te léchais le sexe pendant des heures, je ne connais aucune femme qui n'aime pas ça…
Michèle est si offusquée qu'elle ne trouve rien à répondre. L'autre continue.
- Je suis certaine que ton mari ne t'a jamais léché le sexe. Après ce que tu m'as dit sur lui, je l'imagine très bien, propre sur lui, si sage et coincé, à faire ça à la va-vite, sans imagination… Moi, de l'imagination, j'en ai à revendre, je suis passionnée aussi, je pourrai te montrer des trucs que tu n'oserais même pas imaginer dans tes rêves les plus fous… Allez, dis-moi la vérité, entre femmes on peut tout se dire. Est-ce que ton mari te lèche le sexe ?
- Oui, bien évidemment.
Son regard est fuyant. Elle maudit la brève hésitation qu'elle a eu avant de répondre. Elle a menti, et elle n'a jamais su mentir. Son mari a toujours eu du désintérêt pour cette partie intime d'elle-même, utilisant simplement le sexe comme une arme pour affirmer son pouvoir, satisfaire sa supériorité de mâle conquérant. Le fait qu'il n'aime pas lui prodiguer le cunnilinctus, osant à peine lui regarder le sexe, avait quelque chose de blessant, comme s'il cherchait à lui faire détester sa propre féminité, à ne pas la mettre en valeur. Elle ne peut s'empêcher d'y penser alors que le regard de Fiona l'épie dans la pénombre, brillant et incisif.
- Tu mens, affirme celle-ci sur un ton catégorique. Tu m'en as suffisamment dit sur lui pour savoir que ce n'est pas son genre à faire ça.
Michèle ne proteste pas, un silence qui ne peut que la trahir, mais étrangement elle ne se sent plus la force de se draper dans un manteau de dignité froissée. A quoi bon puisqu'elle a été assez stupide pour se confier à cette femme, des aveux que celle-ci utilise maintenant de façon sournoise pour la contrer avec une logique imparable. La voix de Fiona se fait de nouveau entendre, plus rauque, plus douce, comme une voluptueuse caresse.
- Lécher le sexe d'une femme est la caresse la plus gratifiante et la plus excitante qui existe, c'est lui rendre hommage, rendre hommage à sa féminité, à ce qu'elle a de plus beau et de plus secret. Bon sang, ça je ne m'en lasserai jamais, c'est trop fort, la reconnaissance et la découverte de l'autre… Tu ne sais pas ce que tu rates à ne pas te laisser faire, crois-moi que tu ne le regretteras pas, tu en redemanderas même…
Tout en parlant, elle ne cesse de la fixer intensément, un regard brûlant qui subjugue.
- Laisse-moi te lécher partout, partout…
Elle la défie toujours du regard en l'enlaçant. Michèle semble paralysée, tremblante de la tête aux pieds. Les mots crus et excitants que prononce cette femme prennent corps et existence, enflammant ses sens. Elle s'en laisse bercer, en état d'hypnose. Cette femme exerce sur elle une sorte de fascination, ses façons directes, son désir primitif et impétueux ont quelque chose de troublant et d'inquiétant. Jamais on ne lui a dit des choses pareilles, jamais on ne l'a désiré si ardemment, et cette fièvre est communicative. Elle s'en rend compte, veut échapper à son emprise :
- Non, je vous en prie, arrêtez…
Elle se ressaisit, se tortille pour s'écarter, bredouille :
- Prenez tout mon argent, j'ai beaucoup d'espèces, mais je vous en prie… laissez-moi tranquille…
L'émotion lui coupe la parole. Fiona reste tout prés d'elle, sans la toucher. Elle veut qu'elle sente sa présence, son parfum, son désir.
- C'est toi que je veux, pas ton sale fric.
Puis elle tend son bras droit d'un geste nerveux, lui touchant la joue. Michèle tente de s'éloigner encore, mais se retrouve coincée contre la portière. Elle ne bouge plus, pétrifiée, interdite. Fermement, Fiona lui cloue les bras aux côtés, la tenant à sa merci. Sa voix est rauque lorsqu'elle lui souffle prés de l'oreille :
- Michèle, tu es belle, si belle… Je veux t'embrasser toute la nuit, de la tête aux pieds, millimètre par millimètre, te faire vibrer et crier…
- Non, je ne veux pas…
Fiona maintient sa prise en l'attirant à elle. Michèle gémit, fermant les yeux comme pour échapper à ce qui l'attend. Le cœur battant, elle sent un effleurement aussi doux et sensuel que de la soie sur sa joue, puis une haleine fraîche et parfumée sur ses lèvres, avec cette odeur de vanille qui, légère et subtile, est très agréable, entêtante presque… Puis vient le contact des lèvres sur les siennes, et une langue qui lèche sa bouche, sur toute la longueur, savamment et doucement. De surprise, Michèle s’entend gémir, ouvre les yeux, puis les referme aussitôt. Sa bouche reste également close tandis que Fiona promène toujours la sienne aussi langoureusement, de façon paresseuse. C'est si agaçant que Michèle finit par entrouvrir ses lèvres. Aussitôt, une langue fébrile glisse entre ses dents et visite fougueusement l'intérieur de sa bouche, quémandant un échange qu'elle ne lui accorde pas, se contentant de se laisser embrasser. Son cœur se met à battre plus vite devant l'insistance de la bouche audacieuse qui ne cesse de la relancer et la provoquer avec un art divin, exigeant toujours de sa part une réaction. C'est un contact doux, ardent et mouillé, si grisant que, malgré elle, par instinct, sa langue se met alors en mouvement, allant timidement à la rencontre de celle de sa partenaire. Elles se nouent et se frottent délicieusement l'une contre l'autre, dans un baiser de plus en plus fougueux et audacieux. Paniquée, Michèle réalise brusquement ce qu'elle fait. Haletante, elle s'écarte pour reprendre son souffle et ses esprits. Fiona ne lui laisse aucun répit. Elle l'embrasse dans le cou, remonte jusqu'au lobe de l'oreille qu'elle mordille tendrement. Michèle sursaute, s'accroche à elle comme une noyée en se faisant toute molle. En revenant à sa bouche, Fiona la contemple une seconde, avec avidité, comme une proie à dévorer. Michèle a le feu aux joues, son menton tremble. Elle croise son regard, et y lit une telle ardeur qu'elle se sent perdue. Fiona profite de ce désarroi pour glisser une main sur sa gorge, effleurant le col du chemisier avant de défaire le premier bouton. Au fur et à mesure qu'elle la déshabille, ses gestes se font plus fébriles, plus impatients, fixant fiévreusement la peau nue, blanche et délicate du cou, puis la naissance des seins fermes et laiteux qui tendent avec insolence le soutien-gorge qu'elle dégrafe prestement. Sa respiration s'accélère en dévoilant le galbe parfait d'un sein, qu'elle effleure du bout des doigts. Michèle sursaute encore, se laissant toujours faire lorsque Fiona se dépêche de libérer les derniers boutons. Se laisser dévêtir par une femme lui monte à la tête, elle râle et pousse un petit cri éperdu lorsque sa partenaire lui dégage l'autre sein en écartant complètement le chemisier. Sans force, elle bascule en arrière, nouant ses mains autour de son cou alors qu'elles reprennent leur baiser, encore plus brûlant. Fiona ne s'attarde pas, laissant descendre sa bouche dans le cou qu'elle embrasse fougueusement, tandis que sa main droite se referme sur un sein, le caresse. Michèle laisse échapper une sourde plainte, se crispant brusquement. De ses deux mains, Fiona touche maintenant sa poitrine, passant lascivement un pouce sur les bouts qui se dressent instinctivement sous la caresse. Michèle pousse des soupirs encore plus forts lorsque la bouche se mêle au jeu, atteignant le doux renflement de ses seins. D'abord, Fiona garde les lèvres serrés, saisissant les pointes pour les agacer du bout de la langue, puis aspirant doucement en même temps. Ensuite, elle laisse sa langue ramollir, tournant autour des aréoles en suivant le tracé pour finir par picorer les extrémités d'une façon diabolique, passant d'un sein à un autre pour maintenir la fièvre érotique qui vient de posséder sa nouvelle conquête. Michèle lui aurait certainement tout cédé si, malheureusement, une voiture ne s'était approchée à cet instant. Toutes deux se crispent alors que les feux de croisement passent sur la voiture, éclairant furtivement l'intérieur. C'est une brève interruption, mais malheureusement suffisante pour briser le charme. Retrouvant ses esprits, Michèle la repousse avec l'énergie du désespoir. Catherine veut reprendre les choses là où elles en étaient mais le visage de sa partenaire prend un air si malheureux et apeuré qu'elle sent ses résolutions faiblir. Après tout, ce n'est que partie remise… Sans l'avertir, elle quitte brusquement le véhicule. Michèle se demande encore ce qui se passe lorsque sa portière s'ouvre d'un coup. Fiona lui ordonne sur un ton sec.
- Sors, c'est moi qui prend le volant.
Michèle a du mal à revenir sur terre.
- Pour aller où ?
- Loin de la route principale, on n'est pas tranquille ici.

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