Tout n’est pas consommé

- Par l'auteur HDS Accent -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Tout n’est pas consommé Histoire érotique Publiée sur HDS le 30-05-2014 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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(9.0 / 10)

Couleur du fond :
Tout n’est pas consommé
-Bien, je vous rappelle notre accord, vous gardez les bandeaux en attendant mon retour de la salle de bain.

Serge se retire très lentement en levant un pouce. Il descend vers le garage et je vais prendre ma douche. Je me ravise quand mon sauveur a disparu, je cède ma place à Marie :
-Passe à la douche et sur le bidet avant moi, Marie. Ce n’est pas le bon moment de commander un héritier. Une grossesse maintenant compliquerait nos rapports, notre couple fout le camp. Un enfant de moi ou d’Aloïs, va savoir, serait un malheureux. Récure vite ton ventre, j’y ai laissé de quoi faire des quintuplés. Tes « deux »hommes peuvent t’attendre. Va, cours et arrose-toi le divertissoire. Laisse à Aloïs un temps de récupération, il en a grand besoin en raison de son assiduité sans faille depuis le début.

J’attendais l’occasion de me retrouver en tête à tête avec l’amant de ma femme. J‘attaque franchement :
- Aloïs, toi et Marie formez un couple complice et complémentaire. Ma femme est folle de toi, elle est perdue pour moi. Je la vois s’éloigner de moi un peu plus chaque jour. Tu l’as conquise, je ne m’accrocherai pas à elle. Dans votre relation je suis un empêcheur de tourner en rond. Tu dois te décider, ça demande du courage, enlève-la, garde-la, assure lui une belle vie et je serai heureux de la savoir aimée et protégée par toi. Tu possèdes entre les jambes des couilles en or et l’archet qui la fait vibrer : elle est à toi. Afin de favoriser votre alliance, je t’offre ma place, ici, dans cette maison qui t’est familière. Nous trouverons un moyen de régler la situation financière. Quitte le foyer, installe-toi dans mon lit ce soir ou demain. Je me retire d’un endroit devenu inhabitable.

-Mais mon ami, je n’ai jamais eu l’intention de briser votre couple. Entre Marie et moi il y a tout au plus une histoire de cul, une attirance physique faite de curiosité et provoquée par un peu de lassitude. Chez Marie. Fatigue-toi un peu, baise la plus souvent comme tu viens de le faire, sors-la, fais-la rire : elle m’oubliera. Ce n’est pas une femme pour moi. J’ai mis la main sur une perle rare, c’est Lucie, une fille absolument à l’opposé de ta femme. Lucie est fraîche, neuve, propre, sincère, gaie, travailleuse. Elle a des convictions religieuses profondes. Jamais ne lui viendra l’idée de me tromper ou de coucher en cachette avec un autre homme, jamais elle ne se livrera à une partie de troulala avec deux hommes. Ce n’est pas une Marie couche toi là. Je pourrai lui faire confiance. Peux-tu en dire autant de Marie ? Au contraire, avec Marie, une simple suggestion de partouze est une idée géniale à mettre en pratique. Je ne vais pas m’encombrer d’une femme girouette pleine de caprices ? Nous nous sommes amusés un moment. Elle t’a aimé, elle croit m’aimer, qui aimera-t-elle demain ? J’ai eu le tort de tirer un coup avec elle et depuis elle me colle après comme un attrape-mouche. Non, ôte-toi du crâne l’idée de me la refiler. C’est ta femme, je n’en veux pas. Tu n’as pas de veine, c’est une pauvre salope.

-Tu es dégueulasse. Pourquoi l’as-tu séduite ? Tu l’as pourrie et tu veux t’en laver les mains. . Bon, elle revient. Nous aurons encore l’occasion d’en parler. Je vais me doucher.

A mon retour j’aperçois Aloïs allongé sur Marie. Il la tient sous lui et l’embrasse. Marie le repousse quand elle m’aperçoit. Elle m’interpelle :
-Mon chéri, Aloïs ne pourra pas se joindre à nous le prochain week-end. Il est convoqué dans sa belle-famille pour préparer ses noces. Heureusement il vient de me donner la garantie de venir s’amuser avec nous si nous le souhaitons. Il demande à reporter au lundi suivant notre rencontre à trois. En attendant son mariage, lui et moi continuerons à nous voir le lundi, le jeudi sans toi et le samedi avec toi. Cela te convient-il ? Oui, bien sûr, tu es toujours d ‘accord, c’est ce que j’aime chez toi. Ah ! Voici une autre nouvelle, Aloïs nous veut comme témoins de son mariage. J’ai accepté pour toi et pour moi.

Aloïs hausse les épaules et déclare :
-Les émotions, ça creuse. Nous venons de vivre des instants exceptionnels. Nous devrions célébrer l’événement par un repas à trois pour marquer le coup.

Il ne veut ni de Marie, ni de ma maison, mais il passerait volontiers quelques heures à table avec nous. Je le vois attendre d’être servi par Marie, par l’amante-cuisinière. Je réagis au quart de tour.

-Aloïs, merci de nous inviter au restaurant ce soir. Marie t’a accordé une grande faveur, tu tiens à la remercier, c’est galant. Tu sais te montrer reconnaissant, nous ne bouderons pas ton offre. Je vous accompagne.

Il est pris piège, ne veut pas se dégonfler devant Marie. La partie de jambes en l’air a été gratuite. Au restaurant, je suis sans pitié, je commande le meilleur. Aloïs a une dette envers moi, je lui laisse l’honneur de régler l’addition. Champagne !

La conversation ne s’éloigne pas de ce qui nous a rapprochés. Aussi longtemps que personne n’évoque la possibilité de marier Marie et Aloïs, nous pouvons mettre sur la table en détails les positions de nos accouplements futurs à trois. Nous régalerons Marie, le sperme coulera à flot, elle le gagnera à la sueur de son corps. Nous lui jouerons des partitions à quatre mains, les caresses les plus folles lui feront perdre la tête. Enfin Aloïs étale ses plans pour redonner du punch à la propriété dont héritera Lucie. Marie a caressé la cuisse du futur paysan sous la table. Elle comprend enfin qu’Aloïs ne fera pas marche arrière, il vivra sur ses terres, loin d’ici. Son autre main cherche du réconfort sur ma braguette. Aloïs me fait un clin d’œil.

Au coucher, Marie me fait une déclaration d’amour enflammée. Elle prétend avoir été déçue par la combinaison des trois corps et ajoute :
-L’invitation est lancée pour le lundi. Je le regrette. Dans le fond, c’est uniquement physique. Aloïs ne m’aime pas. Qu’en penses-tu ?

-Quand je soulève des poids et haltères, quand je fauche un adversaire au judo ou quand j’aligne des bassins à la piscine, je ressens plus de bonheur que dans cet accouplement à trois. La gymnastique amoureuse, même habile, sans les sentiments est sans intérêt. Je n’aime pas Aloïs, il me le rend bien. Tu l’aimes mais il aime l’héritage de Lucie. Je ne vois pas de joie réelle dans ces gestes mécaniques sans âme. Tout ce cirque me déplaît. Qui m’a entraîné dans cette galère ? Nous devrions arrêter.

-Tiens, tu oublies que c’est toi qui m’as obligée à continuer en me faisant payer. Je trouve cette idée magnifique. Il douille chaque fois et ce soir il a eu encore plus mal au porte-monnaie. Mon chéri tu as bien joué le coup au restaurant. Nous arrêterons bientôt. Laisse passer le rendez-vous du lundi. J’en ai marre d’être son sac à foutre et de l’entendre parler de sa riche héritière.

-J’approuve ta décision de cesser de coucher avec ce lourdaud, bien que je ne sois pas convaincu que la rupture puisse recoller les morceaux de notre foyer.

-On arrive au bout. Tiens le coup. Lundi et jeudi il m’aura seule pour les dernières fois. Après nous nous retrouverons
-Tu ne pourrais pas te passer de ces deux dernières fois? Absente-toi, trouve-toi une excuse, refuse clairement. Chaque fois tu creuses un peu plus le fossé entre toi et moi. Tu te roules sous lui et tu crois pouvoir me dire que c’est par amour de moi. Cette fois, moi aussi j’en ai marre. Trop c’est trop !

Elle ne m’entend pas. Elle poursuit sa chimère. Croit-elle rétablir ses chances avec Aloïs ? Me pense-t-elle amoureux d’elle au point de tout pardonner. Elle a vingt-six ans mais comme une gamine elle se voit princesse adorable et adorée. Elle déroule sa divagation :
-Viendra la deuxième et dernière expérience à trois. Ensuite nous le chasserons de nos esprits. Il n’existera plus pour moi. Il pourra se rouler par terre, me supplier de lui apporter un soulagement, je l’enverrai paître. Il s’est foutu de moi : quel culot il a de me choisir comme témoin de son mariage. J’enrage !

Pour tester sa détermination je tends une perche à Marie :
-Ne pourrait-on pas annuler tous les rendez-vous ? Nous connaissons clairement ses intentions, pourquoi nous embarrasser de lui encore ?

-Nous devons honorer la parole donnée.

C’est la réponse de cette infidèle. Respecter la parole donnée : Depuis des mois elle a manqué à sa parole du mariage ! J’accepte l’argument illogique. Marie plane. J’ai mon plan.

Les jours suivants je ne demande pas à Marie comment se sont déroulés les « contacts intimes » suivants. Mon manque d’intérêt ne l’émeut pas. Elle a commencé son deuil, devient triste, muette. Elle s’isole, m’évite et cache ses yeux rougis par des pleurs. Elle avait gardé un filet d’espoir. La perte de ses illusions s’avère douloureuse. Elle est larguée, son amour propre en prend un coup. Elle ne veut pas l’avouer.
Lucie
Quel espoir de s’attacher Aloïs peut-il rester à Marie ? Elle compte encore lui prouver qu’elle lui est indispensable au cours de nos ébats à trois du lundi. Je la préviens au déjeuner du dimanche. Après cette ultime réunion elle devra choisir. J’ai consulté un avocat, une hésitation lundi soir en clôture de l’orgie mènera au divorce. Et pour éloigner de son esprit l’idée saugrenue que j’adhère à ses mœurs, je lui fais une révélation :
-Avec un bandeau sur les yeux, tu n’es même plus capable de reconnaître ton mari pendant une sauterie.

-Oh ! Je ne t’ai pas confondu avec Aloïs, crois-moi. D’autant plus que tu nous as rejoints avec retard. Je tenais ferme sur sa massue quand tu es venu m’enfoncer ta verge de diamètre nettement inférieur. Ne cherche pas à me troubler. Mais malgré vos différences tu resteras mon mari bien aimé. La situation t’avait tellement excité que j’ai été enchantée de ton développement extraordinaire. Tu étais plus long, beaucoup plus long. La concurrence fouette ton orgueil, allonge ta verge et augmente mon désir pour toi.

-Marie, ce phénomène te semble possible ? Tu attribues à la jalousie le pouvoir de transformer un pénis de taille normale, ordinaire en un long serpent de taille au moins égale à celle de ta massue préférée ? Comment un esprit sain accepterait-il un miracle pareil. Or tu as été surprise de l’attaque contre ton utérus, oui ou non ?

-Ne m’as-tu pas dis toi-même que la présence d’Aloïs dans mon cul créait des illusions ?

-Pour une fois tu m’as cru sans discuter. En réalité le pénis qui s’est introduit dans ton sexe aussi profondément était plus long que celui de ton amant.

-J’avais cette impression en effet. Comment est-ce possible ?

-Je n’ai jamais fait de complexe au sujet de ma verge. Elle te suffisait. Nous avions fait l’amour et tu te déclarais heureuse. Il y en a des plus petites et des plus grandes, c’est un fait incontestable. Je ne savais pas que ton amour était proportionnel à la longueur des membres masculins. Tu me l’as fais clairement sentir en accordant autant d’intérêt à baiser avec l’un des mieux lotis. Fort de cette appréciation j’ai cherché et j’ai déniché un oiseau plus long que celui d’Aloïs. J’ai découvert qu’un autre pensionnaire du foyer armé d’une lance fine mais très longue et je n’ai pas eu à le payer pour qu’il prenne ma place. C’est l’épée d’un dénommé Serge qui a tenu le rôle de la mienne et qui a vaincu Aloïs dans une joute à laquelle je n’étais que spectateur. Samedi tu as couché avec deux hommes sous les yeux de ton mari pour la plus grande joie de ce Serge que tu connais très bien.

-Ce n’est pas vrai. Oh ! Non. Le bandeau, c’était pour ça. Alors tu as triché, c’est mal !

-Plus mal que de tromper son mari ? N’as-tu pas pris ton pied avec tes deux copains ? De quoi te plains-tu ? Je connais d’autres types au foyer qui seraient contents de participer à tes parties de cul. Mais à moi cette forme de partouze ne me convient pas. Cette pratique me révulse.

-Ce qui est fait est fait. C’est un procédé indigne de toi. Tu t’étais engagé à être là. Demain je refuserai le bandeau et je t’obligerai à tenir parole. Moi je t’obéis, je reçois régulièrement Aloïs comme tu l’as voulu.

-J’étais là, je te tenais la main ! Si ça ne t’avait pas plu, tu aurais pu refuser depuis le début mes conditions. J’aurais mieux compris que tu m’aimais si pour me prouver ton amour tu avais rejeté le plan qui consistait à continuer l’adultère. Tu ne t’es pas battue pour m’imposer ton amour, parce que tu aimais l’autre.

-Alors demain, seras-tu là, rempliras-tu ton contrat ? Tu dois être présent, pour te faire pardonner le piège. Si tu es un homme d’honneur tu viendras dans notre lit à l’heure prévue. Nous ne porterons pas de bandeau, tu ne pourras pas nous tromper. Viens défendre ta place de mari si tu n’es pas un lâche.


-. En milieu d’après-midi de ce dimanche, je repère la voiture d’Aloïs devant un vaste corps de ferme. Lucie habite dans ce village. Je gare ma voiture non loin de là. Vers dix-sept heures, Aloïs sort de cette ferme, suivi d’une jeune femme et d’un couple plus âgé. Les parents se retirent. Les fiancés tardent à se séparer. La fille dite farouche se laisse tripoter et embrasser sans gêne. Enfin Aloïs démarre. Lucie se poste au milieu de la chaussée et agite sa main.

J’approche, vitre baissée, je lui demande si elle connaît un dénommé Aloïs. Je dis bien le connaître. Elle regrette, mais son fiancé la quitte à l’instant. Il reviendra. Elle est contente de partager son bonheur. Ils sont tombés d’accord sur la date des noces, sur le choix de la salle et surtout, les parents ont accepté la forme de contrat de mariage voulue par le futur époux. Youpi ! Aloïs reprendra l’exploitation à l’heure de la retraite de ses beaux-parents. La jeune-femme jubile :
-Je suis heureuse. Trouver un mari désireux de vivre à la campagne devient une gageure actuellement. L’amour n’est plus toujours dans le pré…Aviez-vous un message pour Aloïs ?

Cette fille est-elle follement amoureuse ? Je sens dans ces quelques mots un rien de désenchantement. Elle a renoncé au prince charmant, accepte un mariage de raison, un arrangement. Le Youpi était factice. A son âge, à la campagne, une fille se marie ou choisit le célibat. Ce saligaud d’Aloïs la sauve de la fatalité d’une vie triste. Si la malheureuse savait…
-Non. Je voudrais m’entretenir avec vous et avec vos parents.

-Ah ! Faisons vite, l’heure de la traite approche.

Après les salutations d’usage, devant un verre de kirsch, j’annonce la couleur.

-Je suis marié, mais je n’ai pas de chance. Ma femme a un amant depuis quelques mois.

On me regarde, on s’apitoie sur mon sort. Mais en quoi mon malheur concerne-t-il ces inconnus ? Je distille l’information.

- L’amant en question fréquente des prostituées.

On plaint ma femme, encore plus que moi.

-Cet amant a l’intention d’épouser une jeune-fille naïve.

On s’indigne.

- Cette jeune-fille devrait hériter d’une importante exploitation agricole dans votre village.

Cette fois on se regarde. Le doute fait son œuvre. Mais on commence à me regarder de travers. Le père se lève, me montre la porte et me traite de vilain corbeau. La mère cache ses yeux. La fille fond en larmes. Mon départ est souhaité, je laisse mon verre à moitié plein. Dans le long couloir des pas rapides me suivent, Lucie m’interroge :
-Il s’agit d’Aloïs ? Vous n’avez pas le droit d’accuser sans preuves. Je veux des preuves. Mes parents sont furieux contre vous. J’ai quelque raison de vous croire. Emmenez-moi avec vous, je mènerai mon enquête.

-C’est ma fille unique, me dit le père, penché sur la portière de l’auto. Excusez ma colère. Elle a raison, je vous la confie, montrez –moi vos papiers.

Méfiant tout à coup ce père ! Lucie charge une valise, me donne l’ordre de démarrer. Nous roulons. Je fournis les informations en ma possession. Lucie renifle, pose des questions. Aloïs me parle-t-il de sa fiancée ?

-Il en parle à Marie. Marie me met dans la confidence.

Je cite les emplacements de particularités de Lucie décrits par le fiancé indiscret.

-Quoi, même mon grain de beauté là ? Il est ignoble. Et il raconte comment je gémis…que je suis super chaude… Quel idiot ! Dites, Pierre, vous n’inventez pas ?

-Vous verrez.

Le trajet est long. Les genoux ronds détournent parfois mes yeux de la route. Lucie s’informe sur le fonctionnement du couple adultère, s’étonne de ma passivité et s’indigne de mon consentement et de ma participation à l’orgie. Le rôle de Serge, mon suppléant lui apporte un peu de détente, la déride. Ma conduite paraît moins condamnable. Autrement dit elle me voit moins veule puisque j’ai une stratégie de défense. Elle va constater, laissera en suspens son mariage et chassera l’infâme Aloïs à la dernière minute. Elle cherche une solution :
-Dire « NON » devant le maire. Quel pied ce serait. Mais ce n’est pas envisageable dans mon village. Et le curé… Oh ! La, la ! J’aurais bien une idée. Tu pourrais m’aider à la réaliser. Je peux ?

Elle expose son idée. C’est osé, mais génial. Je la dépose à l’hôtel pour la nuit. Elle me reçoit dans sa chambre, nous fignolons notre plan, la conversation se prolonge. Nous devenons complices. Il n’y a qu’un pas de « vous » à « tu », il est allègrement franchi. Nous sommes comme de vieux copains prêts à jouer une bonne farce à des gens méprisables. Nous rions de bon cœur de cette collaboration spontanée.

-Pierre, ça ira ? Tu ne te dégonfleras pas ? On va rigoler !

Je quitte à regret la jolie paysanne aux yeux bleus, à la poitrine fournie, si sympathique et à l’esprit inventif.

Le soir à côté de Marie vexée de ma froideur au lit, je revois le jeune visage rieur de la fille de la campagne, au visage coloré par le soleil et le vent, sans fard sans artifices. Aloïs a bon goût dans le choix de ses femmes. La mienne était si belle avant de montrer son versant de démon. Cette Lucie joint à sa beauté naturelle une fraîcheur d’âme remarquable. Les compliments d’Aloïs n’avaient rien de surfait. Une femme fidèle, par nature, par choix : il y a de quoi rêver lorsqu’on est allongé à côté d’une Marie. La fin de mes tourments approche, je peux laisser vagabonder mon imagination, oublier le cul, le sexe, les pénétrations, éjaculations, masturbations, mensonges, cachoteries, trahisons. Lucie est belle, elle est lumière. Joyeuse même dans l’épreuve, agréable, aimable. J’ai rencontré une belle personne. Je me réjouis de pouvoir contribuer à la rendre heureuse : elle et moi sortirons par le haut du bourbier où Aloïs nous enfonçait.

Tout est en place. Nous entendons les éclats de rire de Marie dans l’escalier
-Non, Aloïs, attends, ne sois pas si pressé. Tu vas me faire tomber. Hummm… mais oui, j’aime. Tu jures, tu reviendras. Oooohh ! Hihihi. Salaud. Lâche mon néné. Oui… Allez, il faut préparer la fête. Oh ! Tu as du champagne... .bravo.

-Attends, penche-toi…. Tu sens le bouchon ? Ca t’apprendra à mettre une culotte. Tu m’excites
-Alors, épouse-moi. Tu n’aimes pas me baiser ?

-Mais si, tu es la meilleure. On pourrait prendre un petit extra en attendant Pierre. Oui, vite, au lit. Tant pis pour le retardataire. A poil ma salope. ..Mais qu’est-ce que c’est ? Là, dans le lit ?

-Ah ! Oui ! Ca bouge. Pierre, c’est toi ? Allez, on tire le drap. Oh ! Ce n’est pas vrai. Noooon !

Ce cri du cœur vient de ma putain de femme. Elle est debout sur le côté du lit, à poil comme son complice. Le spectacle que j’offre les sidère. Ils sont comme deux statues antiques prises dans le marbre. J’ai tourné la tête en direction de l’exclamation. Main sur le sein de Marie, Aloïs a perdu sa feuille de vigne et la main de Marie serre une érection toute neuve. Ils sont pétrifiés.

Mais si, c’est vrai. Evidemment je suis tout nu dans le lit. Comme annoncé, je suis présent à l’heure. Cela ne peut pas choquer Marie. Cela devrait même la réjouir. Oui, je suis présent, nu ou du moins les deux arrivants peuvent-ils le croire. Ou donc est le problème.

En application du plan de Lucie, elle et moi avons devancé l’autre couple. Premiers arrivés, premiers installés pour assurer l’effet de surprise. Lucie s’est montrée intraitable, presque autoritaire.

-Quand ta femme et Aloïs nous découvrirons couchés dans ton lit ils vont tomber des nues, supposer que nous sommes amants. Pierre, pour la vraisemblance de la scène, tu ne peux pas garder un slip. Allez, enlève ton cache-sexe. Bon, je sais comment un homme est bâti. Dans une ferme les saillies sont fréquentes. Le sexe n’a pas de mystère pour moi. De plus, je le regrette aujourd’hui, mais j’ai eu quelques rapports avec mon fiancé. Ca ne se produira plus s’il vient chez toi avec ta femme. Donc, nous allons les scandaliser en nous couchant nus sous le drap.

-Lucie, excuse-moi. La vue de ta nudité ne me laisse pas indifférent.

-Merci, Pierre. Je considère ton érection comme un compliment. Bon, on se couche. Tire le drap. A propos, couchés l’un à côté de l’autre bien sagement, nous allons les faire rire. Ils se méprendront sur nos intentions, croiront que nous venons nous amuser avec eux. Même en entretenant ta raideur avec ma main, nous ne ferons pas illusion. Il faut corser la présentation. Si on se mettait l’un sur l’autre, ce serait plus expressif, non ?

-On se connaît à peine
-Tu es trop timide. Monte sur moi. J’ouvre mes cuisses, tu te couches sur mon ventre. Mais enfin, monte, il faut que les spectateurs y croient, tu es trop bas. Quoi ? Mais non tu ne m’écrases pas. Tu veux essayer en-dessous. Bon prend position, je t’enfourche. Oh ! Mon ami, ta raideur me rend hommage. Il faut glisser ta verge entre nos ventres et je ferai des mouvements de manière à les tromper.

-Lucie, penses-tu que cela servira à quelque chose ?

Fais-moi confiance, Aloïs sera assommé, je ne le raterai pas. Conduis-toi en homme avec Marie, impose ta volonté, ne cède plus un pouce de terrain. Que ces deux là se marient, toi et moi retrouverons notre liberté.

Marie et Aloïs sont dans l’escalier, se préparent à copuler dans le lit. Lucie se couche sur moi, vulve au contact de mon gland. Forcément les arrivants imagineront que nous venons de nous aimer. Que fait la main de Lucie sur mon sexe.

-Chut, ne bouge pas, je te masturbe un peu, tu ne dois pas baisser la tête. Ne bouge pas, je te frotte contre mes lèvres. Ils arrivent, attention, plus un mot.

Lucie s’est légèrement soulevée, sa main me présente à ses petites lèvres. Ce n’était pas prévu dans son plan, mais je suis surpris de sentir ma verge enveloppée par une chaleur humide. Lucie s’est enfoncée sur moi, colle sa vulve à mon scrotum, le drap se lève, Marie crie : Nonnnnnnn !!!

Ce cri bloque Lucie. Je suis en elle, tout au fond, si bien. Elle m’embrasse. Je rends le baiser. Nous sortons des prévisions. Marie crie :
-Pierre, salaud, arrête, tu n’as pas le droit. Et puis qui c’est cette salope sur toi ? Aloïs empêche-les.

-Bof ! Pourquoi, ils font l’amour. C’est comme toi et moi. C’est la nature. Couchons-nous à côté d’eux et aidons-les. A quatre ce peut être mieux qu’à trois. Cette fille a un si joli cul. Regarde, j’y mets un doigt.

Lucie lâche mes lèvres, se redresse sur ses bras, tourne la tête et s’écrie :
-Aloïs, que fais-tu là ? Enlève ton doigt. Inutile de t’expliquer. Nos fiançailles sont rompues, reprends ton alliance.

-Mais, mais, Lucie, bredouille le grand queutard. C’est un coup de Marie pour nous séparer. Ne crois pas cette folle, je ne suis pas amoureux d’elle.

-Oh ! Aloïs, tu pourris mon mari en lui livrant ta putain. Ca ne va pas se passer comme ça. Lucie descends de mon homme. Il est à moi. Prends Aloïs et partez vite. Pierre sors de là, c’est un piège.

-Absolument pas, Marie. Tu peux garder Aloïs pour toi toute seule. Je n’en veux plus, allez au diable !
Aloïs ramasse ses vêtements, Marie attrape les siens.

-Allez vous chamailler ailleurs. J’y suis, j’y reste. Je veux finir ce que nous avons commencé.

Lucie se met en mouvement sur moi. Elle soulève son bassin, coulisse en remontant ma verge et se laisse redescendre, remonte, redescends, sourit. Ses seins effleurent ma poitrine, elle plonge son regard dans mes yeux et proclame :
-Pierre, je t’aime. Veux-tu de moi ? Ah ! Ah ! Coup... de … fou…dre, Ohoh.

-Quoi ? Ai-je bien entendu ? Là je suis si bien sous Lucie... Mes quinze centimètres lui suffisent....Adieu Marie avec ou sans Aloïs,

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