Le consentement - quatrième partie

- Par l'auteur HDS Razel -
Récit érotique écrit par Razel [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Le consentement - quatrième partie Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-09-2014 dans la catégorie Dominants et dominés
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Le consentement - quatrième partie
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le consentement - Episode IV : le diable à diner


Les invités arrivent sur les coups de 20h. Morgane aperçoit leur grosse berline noire à travers les fenêtres du salon. Le faisceau des phares balaie brièvement le plafond, puis elle l’entend se garer à côté du 4X4 de son maitre. Elle est debout près de la cheminée, mains sur la tête comme Thierry l’a fait se tenir dès son retour. Elle n’est qu’une statue parmi les statues dénudées qui décorent la pièce. Son amant a mis sur le lecteur un opéra italien à faible volume. Tout cela donne une ambiance irréelle à la scène. Thierry lui a juste permis de monter vingt minutes, plus tôt dans la soirée, pour se doucher et rougir ses lèvres. Fred est parti pour la nuit. Son maitre a passé deux heures en cuisine, ne lui accordant que quelques minutes pour lui apprendre à saluer comme il se doit des invités de marque. Il la veut parfaite pour ses amis.

Thierry va les accueillir sur le pas de porte. Elle entend des éclats de rire. Les retrouvailles sont chaleureuses. L’homme est grand et sec, de la même génération que Thierry, habillé très chic lui aussi, avec de fines lunettes. La femme est une élégante brune d’une quarantaine d’années. Elle est juchée sur des talons hauts et porte un long manteau de styliste qui doit couter une fortune. Le maitre des lieux les fait passer au salon. Le couple a à peine un regard pour Morgane. Voir une jeune femme nue dans cette posture ne parait pas les surprendre le moins du monde.

L’ami de Thierry défait sa veste et fait signe à sa compagne de lui donner son manteau. Elle s’exécute aussitôt, dévoilant un corps plantureux, tout en jolies rondeurs mises en valeur par des dessous noirs sophistiqués (soutien-gorge, tanga, bas et un porte-jarretelles). Elle s’agenouille sur le tapis. Morgane remarque le collier à son cou que ses beaux cheveux noirs lui cachaient jusqu’ici. Dans son cas, il ne s’agit pas d’un accessoire animalier mais d’un beau collier SM pourvu d’un large anneau argenté. L’homme discute avec Thierry qui les débarrasse de leurs manteaux. Il sort une chaine de sa poche intérieure et l’accroche au collier de la femme sans cesser de parler au maitre de maison. La brune se prosterne aussitôt mains à plat sur le tapis. La scène met Morgane mal à l’aise. C’est donc à ça qu’elle doit ressembler elle aussi...

Thierry revient du vestibule où il a accroché les affaires de ses amis. L’homme ordonne à sa compagne de saluer le maitre de maison. Avec une servilité empressée qui répugne Morgane, la femme se tourne vers les chaussures de Thierry et embrasse le cuir ciré.

- Tu es toujours aussi belle, Olivia, commente Thierry. Belle et bien dressée, à ce que je peux voir. Damien a de la chance.

- Bien dressée, ça dépend des jours… tempère le dénommé Damien.

Thierry se tourne vers sa propre soumise.

- Morgane, viens saluer, ordonne-t-il avec un signe de tête.

La jeune femme rejoint le trio avec toute la grâce exigée par son amant. Elle descend à genoux, bien droite, formant un « L », en tenant ses coudes dans son dos comme il lui a été appris.

- Je suis honorée de vous accueillir chez mon Maitre, je suis à votre entière disposition, Monsieur, récite-t-elle doucement.

- C’est mignon, commente Damien avec un rictus amusé.

L’homme la détaille à travers ses lunettes.

- Elle est ravissante ta nouvelle soumise, félicite-t-il Thierry. Un peu maigrichonne mais bien faite, avec un joli minois.

- Pas si nouvelle, rectifie son ami. Mais je commence à peine les choses sérieuses avec elle.

Damien relève la tête de Morgane par le menton, puis attrape le bas de son visage à pleine main, la faisant grimacer. Il la force à présenter son profil en écrasant un peu ses joues entre ses doigts. La jeune fille le déteste instantanément. Jamais elle n’a été manipulée avec tant de froideur. Son maitre ne prend pas toujours de pincettes, sans parler de Fred, mais au moins, ils la considèrent comme un être vivant. Ce type la tripote comme un objet sans valeur.

- A cet âge, elles sont faciles à éduquer, observe-t-il. Elle a quoi ? vingt ans ?

- Vingt-trois, précise Thierry.

- Voilà bien longtemps que je n’ai pas eu de rapports avec une soumise si jeune, déclare calmement Damien. Avec ta permission, j’aimerais bien m’isoler avec elle toute à l’heure.

- Ce qui est à moi est à toi, répond Thierry.

Morgane bouillonne en son for intérieur. Elle se dégage un peu trop vivement quand le type relâche la pression sur ses joues, mais les deux hommes sont trop occupés à bavarder pour lui en tenir rigueur. Elle croise le regard de l’autre soumise à côté d’elle. La brune lui fait un petit clin d’œil bienveillant. Ses beaux yeux noirs semblent plein d’empathie pour la jeune novice qu’elle est.

Quelques minutes plus tard, les deux hommes prennent l’apéritif dans les larges fauteuils du salon. Les filles sont respectueusement agenouillées aux pieds de leur maitre respectif, face à face à deux mètres de distance. La brune ne quitte pas Morgane du regard. Elle lui sourit à chaque « eye contact ». On dirait que tout ceci lui est naturel, comme si aucune chaine ne reliait son cou à la main de Damien sur le bras du fauteuil quelques centimètres plus haut. Il lui a fait ôter sa lingerie d’un claquement de doigts, lui laissant juste son porte-jarretelle, ses bas et ses couteux escarpins. Elle a l’air d’une pute de luxe. Morgane est toujours entièrement nue, mais la laisse lui est épargnée pour l’instant. Elle se laisse bercer par l’air d’opéra qui se mélange à la voix des deux hommes. Ils parlent de leurs affaires et de la vie politique locale. La jeune fille n’y comprend pas grands choses. Elle devine juste que le dénommé Damien est un personnage important de la région. Lui et son maitre semblent avoir beaucoup d’intérêts communs.

La soirée se poursuit dans la salle à manger où Morgane a diné la veille avec Thierry. Cette fois les deux femmes doivent se tenir accroupies de part et d’autre de la table les mains derrière la nuque. Elles ne peuvent quitter cette position qu’à tour de rôle pour resservir du vin, quand l’un des hommes fait tinter son verre. Quand vient le tour de Morgane de remplir celui de son maitre (elle a déjà dû servir Damien par deux fois), il lui caresse les reins machinalement. C’est le seul moment où il s’intéresse à elle. La jeune femme s’ennuie ferme. Elle se sent dans la peau d’une enfant coincée à table pendant un repas d’adultes qui n’en finit pas. Elle peine à se retenir de rire quand Olivia la regarde et feint discrètement de ronfler. La conversation au-dessus d’elles finit par porter sur des sujets d’argent sensibles.

- Les filles, allez dans la cuisine, commande Thierry. Il y a de la salade à la feta et du pain sur la table. Morgane tu débarrasses les assiettes, Olivia va t’aider pour le reste. Restez-y jusqu’à ce qu’on vous appelle.

Elles obéissent sans demander leur reste, trop contentes d’être libérées. Arrivées dans la cuisine, Olivia ferme la porte derrière elles.

- Enfin tranquilles… C’est pas trop ! s’exclame la brune d’un ton rieur.

Morgane remarque son petit accent italien. Les deux femmes engagent la conversation et sympathisent très vite en picorant à même le saladier. Olivia est drôle et pétillante. Sa bonne humeur festive fait du bien à la jeune fille au milieu de ce week-end strict où il faut toujours veiller à éviter le moindre faux pas.

- Je te trouve jeune pour avoir un maitre, finit par observer Olivia. A ton âge on a besoin de liberté.

- C’est juste des week-ends de temps en temps, se défend Morgane.

- Tant que tu te sens bien avec lui… Il t’aime, ça se voit quand il te regarde.

Les mots d’Olivia réchauffent le cœur de Morgane.

- Toi, tu es… soumise tout le temps ? ose demander la jeune fille.

- 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, répond l’italienne en mâchant sa salade d’un ton parfaitement décontracté.

- C’est…enfin …. comment tu…supportes ?

- Tu comprendras vite ma belle !

- Ca ne te manque jamais de ne pas pouvoir faire ce que tu veux ?

Olivia rit de bon cœur.

- A ton avis ma chérie, si j’avais un travail et un mari comme les autres, je ferais ce que je veux ? demande-t-elle l’air malicieux. C’est « ça » que je veux. J’ai toujours fait ce qui me plait, toute ma vie. Je ne travaille pas mais je ne manque jamais d’argent. Je ne fais jamais le ménage, ni les courses, ni la cuisine, on a des domestiques pour ça. Damien m’offre des choses, il m’emmène en voyages partout, je fais la fête dans des beaux endroits et je couche avec plein d’hommes devant lui… La voilà la liberté à mon âge !

- Mais il te traite comme son esclave…

- Et toi, tu es quoi pour ton homme ?

- Pas que ça… répond Morgane après une hésitation.

- Comme elle est chou ! Tu es drôlement amoureuse toi, n’est-ce pas ?

- Oui…

- Les hommes comme eux, ils ont besoin de filles comme nous, sourit l’italienne.

Morgane est un peu gênée par ce « nous ». Elle n’est pas certaine d’envier la vie d’Olivia, ni d’être semblable à cette femme qui accepte sa servitude comme s’il s’agissait du seul choix raisonnable. Elle a pourtant l’air épanouie.

- Tu sais quoi ? Il reste un peu de vin, dit Olivia en agitant la bouteille qu’elle vient de ramener à la cuisine.

La poignée de porte de la cuisine tourne, faisant sursauter les deux femmes.

- Repose le vin où tu l’as trouvé Olivia, commande calmement Thierry du pas de la porte.

La brune obéit comme une gamine prise en faute. Morgane pose les mains sur ses genoux. Elle se sent aussi un peu coupable d’avoir oublié un instant sa condition du week-end.

- Ne va pas dévergonder ma soumise, plaisante le quinquagénaire, je t’ai à l’œil.

Olivia a un petit sourire. Thierry leur ordonne de passer au salon. Damien les y attend déjà, debout sur le tapis avec son air sinistre d’homme politique. Le maitre des lieux commande aux deux femmes d’aller s’asseoir dans le canapé. Le contact du cuir sous ses fesses et contre son dos rappelle à Morgane sa nudité. Elle l’oublierait presque à force de déambuler ainsi en public.

Les maitres viennent se placer quelques pas face à elles, les dominant de toute leur taille. Thierry passe la main sur le dessus d’un meuble pour y prendre une sorte de cravache tressée. Elle est fine et longue d’un bon mètre, terminée par une boucle de cuir.

- Décroisez les jambes, ordonne-t-il.

Les deux soumises obéissent aussi sec. Thierry leur montre la longue tige noire dans sa main.

- En équitation on appelle cela un stick de dressage, explique-t-il en faisant siffler l’air.

Morgane s’enfonce un peu dans le canapé. Elle n’a jamais été fouettée. Ce truc doit faire vachement mal.

- Ce sera dix coups au moindre signe de mauvaise volonté, poursuit Thierry. Crois-moi Morgane, cet instrument fait de belles zébrures bien nettes. Même une soumise comme Olivia en a peur, et pourtant elle en a vu d’autres… N’est-ce pas ma chère ?

L’italienne acquiesce vivement. Elle a l’air un peu tendue pour la première fois depuis son arrivée, ce qui a pour effet de communiquer son stress à Morgane.

- Bien. Il est temps de vous mettre dans de bonnes dispositions pour la suite de la soirée. Damien et moi attendons que vous perdiez toutes vos inhibitions.

L’ami de Thierry rit sous cape.

- En effet… c’est surtout valable pour toi Morgane, sourit Thierry. Ta copine n’a plus à se forcer depuis longtemps !

Les deux hommes ont un rire complice. A sa surprise, Morgane entend sa voisine glousser elle-aussi. Elle n’arrive pas à partager leur décontraction, incapable de quitter la cravache des yeux.

- Je veux voir chacune d’entre vous se caresser les seins, ordonne Thierry. Exactement comme quand vous vous donnez du plaisir toute seule. Exécution !

Olivia prend aussitôt sa poitrine généreuse à pleines mains et commence à la malaxer en se tortillant un peu dans le cuir du canapé. Morgane est pétrifiée. Faire ça devant les deux hommes lui parait obscène. Elle est une soumise, pas une de ces actrices qu’elle voit parfois en couverture des revues pornos chez le buraliste !

- Dernier avertissement avant de gouter à la cravache, Morgane, menace son maitre. Fais pointer tout ça, montre à Damien comme tu peux être une vraie salope…

La jeune fille sent une boule dans son ventre. Elle n’a pas l’habitude d’entendre son amant employer de tels mots. Au comble de la honte, elle plaque ses paumes sur ses jolis seins fermes. Elle commence à les pétrir timidement, cachant sa gêne bien lisible derrière les mèches tombées sur son visage.

- C’est une petite sainte-nitouche ta Morgane, observe Damien d’un ton glacial.

Thierry s’avance vers elle et la force à lever le menton du bout de sa cravache.

- Penche-toi en avant ! Ecarte les jambes !

Morgane prend docilement la pose, motivée par le ton intransigeant de son maitre et la peur de ce qu’il tient dans sa main.

- Reste ainsi, dit Thierry. Cesse de faire ta mijaurée, je te conseille de t’activer. Touche-toi comme tu l’aimes, fais rouler tes mamelons.

Elle se fait violence pour adopter des gestes plus francs et sensuels. A sa gauche, Olivia respire fort en explorant passionnément ses rondeurs. L’entrain de son ainée aide un peu la jeune femme à surmonter ses blocages. Elle ferme les yeux et pelote sa poitrine en essayant d’oublier les regards sur elle, en particulier celui de Damien. Elle en regretterait presque Fred… Les deux femmes continuent leurs caresses sous les commentaires très crus de leurs maitres. Les seins de Morgane finissent par pointer avec une insolence bien involontaire. Elle est félicitée pour cela mais n’en tire aucune fierté. Thierry leur intime d’arrêter.

- Sucez votre doigt, le majeur, exige-t-il. Toutes les deux.

La jeune femme s’attendait à l’humiliation qui se profile, mais obéir lui est quand même une vraie torture. Submergée par l’embarras, elle mouille son doigt de façon moins démonstrative que sa voisine.

- Ecartez les jambes en grand, dit Thierry.

- Plus que ça ! intervient Damien. Et tenez-vous droites, ce n’est pas le spa ici !

Morgane et Olivia exhibent en silence leur intimité aux deux hommes.

- Maintenant mesdames, je veux voir votre doigt descendre le long du ventre et glisser au chaud entre vos lèvres du bas, annonce Thierry.

Morgane se plie à ce petit manège la mort dans l’âme. Elle n’a jamais rien fait de semblable en public. Elle préfèrerait mille fois que ce soit les doigts de son amant qui la pénètrent, ou même ceux de son invité, plutôt que d’avoir à se donner en spectacle de la sorte. Elle s’en veut tellement de mouiller… mais la soumise au fond d’elle commence à s’abandonner au plaisir coupable de la situation. Pour Olivia, les choses ont l’air plus facile. Elle se plie aux ordres sans trahir le moindre conflit intérieur.

- A présent, le doigt remonte lentement et revient en bouche, dicte Thierry, aussi détaché que s’il leur donnait un cours de gymnastique.

La jeune femme s’exécute avec des gestes laborieux, luttant contre ce qui lui reste de pudeur. Mais elle finit par introduire son majeur enduit de sécrétions vaginales entre ses lèvres. Elle en profite pour rapprocher un peu ses genoux, mais on la rappelle aussitôt à l’ordre. Ils la veulent offerte et béante. Thierry reprend ses consignes :

- Pendant que vous léchez votre nectar, je veux voir l’autre main entre vos cuisses. Voilà, comme ceci. Dégagez votre clitoris et excitez-le pour nous. Laissez-vous aller. Aucune retenue avec nous.

Morgane se concentre sur le plaisir qui monte pour oublier l’obscénité de la situation. Sa respiration se fait plus profonde. Son bassin ondule lentement sous ses propres caresses. Thierry leur ordonne de s’adosser au canapé et d’utiliser leurs deux mains pour se pénétrer digitalement tout en travaillant leurs clitoris. Les deux femmes s’abandonnent de plus en plus lascivement aux stimulations imposées par leurs maitres. Olivia ne retient pas ses gémissements, on dirait même qu’elle en rajoute. Morgane glisse le long du cuir, yeux mi-clos, bouche entrouverte. Elle se sent brulante et impudente. Horrifiée par son propre exhibitionnisme, elle comprend qu’elle pourrait avoir un orgasme, là, devant eux. Mais Thierry interrompt le petit jeu avant.

- A genoux par terre, mesdames. Il n’est pas encore l’heure de jouir.

Elles quittent lentement le canapé moite de sueur, s’arrachant comme à regret à leurs sensations.

- J’aimerais emmener Morgane à l’étage, déclare Damien.

- Elle est à toi, répond Thierry.

L’invité fait signe à la jeune fille de venir. Elle regarde Thierry, anxieuse. Il lui intime d’obéir d’un discret mouvement de tête. Morgane quitte le tapis et rejoint Damien qui la prend fermement par le bras.

- Je te laisse avec Olivia, dit Damien à son ami. Fais-en ce que tu veux, tu sais aussi bien que moi quelle catin qu’elle peut être…

Thierry confirme le savoir. Il tend le manche de la cravache à son vieux complice.

- Prends-la au cas où. Parfois, Morgane a besoin qu’on lui rappelle qui commande pour se montrer coopérative.

- Avec moi elle ne risque pas d’oublier, assure Damien en prenant l’instrument.

Il traine la jeune femme vers le couloir qui mène aux escaliers. Elle jette un regard à Thierry par-dessus son épaule, mais il n’en a déjà plus que pour Olivia.

***

Morgane est introduite par Damien dans une vaste chambre d’amis au premier étage. L’homme la saisit par les épaules et la pousse sèchement en arrière sur le grand lit à la japonaise. La jeune femme atterrit sur le dos. Elle se redresse sur les coudes et replie une jambe vers elle en levant des yeux de louve prise au piège. Damien la détaille à travers ses petites lunettes d’un air impassible. Il se penche pour saisir ses fines chevilles et la tire vers lui d’un coup sec. Puis il rabat les genoux de Morgane sur son nombril pour inspecter son intimité. La jeune femme se sent manipulée comme un animal. Les gestes de Damien sont secs et méthodiques, presque médicaux, sans aucun égard pour elle. Il écarte l’entrée de son vagin et y plonge deux doigts en entier. Puis il attrape ses hanches et la retourne comme un vulgaire oreiller. Morgane subit une inspection anale la colère au ventre.

- Vous êtes étroite, commente l’homme.

C’est la première fois depuis son arrivée qu’il lui adresse directement la parole. Le vouvoiement surprend la jeune fille. Il rend les attouchements encore plus froids et impersonnels.

- Mettez-vous à quatre pattes, ordonne-t-il.

Elle prend la pose à contrecœur. Damien récupère la cravache posée sur le matelas et fait courir la boucle à son extrémité le long du corps de la jeune femme. Il suit ses courbes délicieusement féminines avec lenteur et précision.

- Je vois bien que vous ne m’appréciez pas beaucoup, dit-il. C’est parfait ainsi.

Le bout de la cravache descend le long des reins de Morgane puis suit la raie de ses fesses. Il lui tapote l’intérieur des cuisses en exigeant qu’elle s’ouvre d’avantage.

- Je vais vous prendre par derrière, jeune fille, annonce-t-il. D’une part, parce que j’aime les filles étroites, d’autre part, parce que les jeunes personnes de votre espèce ne sont pas toujours très sérieuses avec leur contraception.

Morgane se demande contrariée de quelle « espèce » ce pervers peut bien parler. Mais elle ravale son fiel, Thierry ne lui pardonnerait pas un incident avec son ami. A sa vexation s’ajoute une pointe de jalousie en pensant que son amant est peut-être en train de profiter des charmes d’Olivia au rez-de-chaussée. La cravache parcourt maintenant son ventre par en dessous, dessinant des cercles autour de son nombril.

- J’ai bien vu votre petit cinéma dans le canapé, lui dit Damien. A essayer de faire croire que vous possédez ne serait-ce qu’un fond de vertu… Le vernis n’a pas tenu longtemps ! En réalité vous êtes une petite trainée, cela se lit dans vos yeux, dans votre façon de tendre le cul comme une chienne en chaleur.

La pointe de la cravache vient titiller la médaille qui pend au collier de Morgane.

- Thierry ne s’y est pas trompé. Les filles comme vous, on les met en laisse et on les dresse. Elles sont juste bonnes à obéir et ouvrir les cuisses.

Morgane encaisse l’humiliation verbale en serrant les dents. Les mots de Damien lui sont plus cruels encore que ses gestes.

- Posez votre tête sur le matelas, fesses hautes.

La jeune fille plaque doucement sa joue contre le futon bien ferme. Elle s’en veut de se plier si facilement aux caprices de l’invité, mais que faire d’autre ? Il est clair pour lui comme pour elle qu’il a tous les pouvoirs. Il lui fait lever les reins encore plus hauts d’une tape sèche mais retenue sur l’arrière des cuisses.

- Montrez-moi par où vous voulez être prise, exige Damien.

Morgane ravale son orgueil avec difficulté. Elle sait que le choix de Damien est déjà fait. Elle désigne son arrière-train d’un geste vague.

- Je ne vois rien. Ne jouez pas avec ma patience, petite vicieuse. Montrez-moi clairement !

Elle voudrait se révolter mais il a déjà gagné et elle le sait. Elle se contente d’écarter docilement ses fesses pour présenter son orifice. Il lui ordonne de rester ainsi. Elle l’entend qui commence à se déshabiller calmement derrière elle. L’idée d’être sodomisée par ce type lui donne envie de gémir de rage entre ses dents. Très peu d’hommes ont emprunté cette voie, et jamais aucun lui inspirant si peu de désir. Le lit ploie sous le poids de Damien lorsqu’il prend place derrière elle et s’empare de sa taille. Il la lubrifie de quelques crachats puis attrape fermement ses poignets qu’il maintient d’une seule main dans son dos.

Elle fixe le mur à sa gauche, en s’efforçant de faire le vide dans son esprit comme elle le fait toujours dans les moments pénibles à passer. La verge force l’entrée de ses reins sans préliminaire. Il doit s’y prendre à deux fois tant le corps de la jeune femme n’est pas disposé à l’accueillir. Mais il finit par s’enfoncer sans aucune douceur, comme un guerrier conquiert une terre. Le bruit qui s’échappe de la gorge de Morgane tient plus du glapissement outré que du gémissement de plaisir. Damien commence à la labourer sans pitié comme une prostituée de bordel miteux. Elle n’aurait jamais cru que l’acte sexuel puisse être si rabaissant. Se répéter encore et encore qu’elle accepte cette disgrâce pour Thierry, voilà le seul moyen qu’elle trouve pour rendre l’épreuve supportable. Elle ne s’est jamais sentie aussi bassement femelle entre les mains d’un homme. Elle n’est qu’un objet de plaisir dont le ressenti n’a aucune espèce d’importance. Sa dernière once d’honneur consiste à rester aussi silencieuse et passive qu’elle le peut. Mais même cela lui est impossible. Damien la lime trop brutalement. Elle sait bien que chaque hoquet de surprise et de douleur qu’il lui arrache est une victoire pour lui. Au moins, ses yeux sont secs. Elle est bien trop furieuse pour pleurer (contre Damien et son absence totale de respect pour elle, contre Thierry qui la prête comme un jouet, et aussi contre elle-même, qui éprouve un plaisir enfoui et coupable à être traitée ainsi). Le coït se poursuit de longues minutes. L’homme jouit enfin en elle, finissant sa besogne à coups de reins secs et dominateurs. Il se retire et l’autorise à aller se doucher dans la salle de bain qui jouxte la chambre, sans ôter le collier, précise-t-il.

***
Lorsqu’elle ressort propre et séchée, une serviette nouée autour d’elle, Damien est toujours là. Il s’est rhabillé et se tient assis sur le bord du lit, jouant avec la chaine de la laisse d’Olivia.

- Vous avez un joli corps, jeune fille, ne le cachez pas comme ça.

Morgane se tient nerveuse sur le pas de la salle de bain. Elle se demande avec horreur si le type ne serait pas déjà en mesure de remettre ça. Il claque dans ses doigts.

- J’ai dit tombez la serviette ! s’agace-t-il. J’aime être obéi rapidement !

La jeune fille laisse choir le drap de douche humide à ses pieds. Elle croise machinalement ses mains sur ses épaules, fuyant les yeux inquisiteurs de l’homme qui vient de la posséder de la manière la plus vile. Il claque à nouveau des doigts en désignant le sol devant lui. Morgane comprend le message. Elle vient prendre place à genoux, poignets croisés dans le dos, mains ouvertes.

- Voulez-vous la laisse ? demande-t-il.

La jeune femme doute d’avoir vraiment le choix mais répond par la négative.

- Moi je crois au contraire que vous n’attendez que ça, affirme-t-il. Vous avez les yeux qui brillent juste à la regarder.

Morgane s’enferme dans le silence. Ce sadique joue avec elle.

- Mais il va falloir la demander correctement, poursuit Damien.

- Accrochez la chaine… s’il vous plait…soupire-t-elle, comme si elle cédait à un caprice d’enfant gâté.

- J’ai dit correctement…

- Ô votre Grandeur, humiliez-moi s’il vous plait, lache Morgane d’un ton sarcastique.

Il se lève d’un bond. Elle bascule de surprise en arrière sur ses mains. Son cœur manque un battement en le voyant saisir rageusement la cravache. Elle lève vers lui des yeux soudain craintifs.

- Jeune fille, vous allez apprendre ce qu’il en coute d’être impertinente avec moi, lui annonce-t-il.

Morgane bat en retraite à reculons mais il est sur elle en un éclair. Avant même de comprendre vraiment ce qu’il lui arrive, elle roule et se tord sauvagement pour échapper à la morsure de la cravache sur sa peau humide. La sensation est en deux temps, pire encore que ce qu’elle imaginait. Il y a d’abord le claquement, sec et précis, puis la douleur se fait sentir crescendo avec un décalage qui laisse le temps de redouter son arrivée. Peu importe à Damien qu’elle lui présente son ventre, ses hanches ou ses reins, il la flagelle sans pitié. L’homme est de toute évidence expert dans le maniement de l’instrument. Aucun coup n’est perdu ni approximatif. Elle n’est jamais fouettée là où elle s’y attend, ce qui rend inutiles ses tentatives de faire barrage de ses mains et augmente l’adrénaline. Le seuil de résistance de Morgane est vite largement dépassé. Elle tente de fuir la tige de cuir, rampante et en pleurs. Il la suit calmement, appliquant son châtiment aussi froidement qu’il l’a prise sur le lit. Tout orgueil ravalé, elle roule en position fœtale, se répandant en excuses inarticulées et en promesses noyées dans ses larmes de ne jamais, jamais recommencer. Elle sent qu’elle ne pourra en supporter plus. Elle est à deux doigts d’appeler Thierry à son secours et de prononcer la phrase qui rompra le contrat. Damien doit le sentir car il marque une pause.

- Etes-vous disposée à demander convenablement ? lui demande-t-il.

- Oui ! sanglote Morgane à bout de souffle. Oui ! Oui !

- Voyons cela, dit-il en plaçant sa chaussure à quelques centimètres de son visage. Je vous conseille d’y mettre du cœur, la prochaine volée sera pire.

La jeune femme bascule sur le ventre et se relève tremblante sur ses coudes. Elle approche ses lèvres de la Weston à lacets de Damien. Une larme goutte sur le cuir marron sous l’abri formé par ses cheveux tombants. Elle commence à couvrir la chaussure de baisers serviles, de la pointe jusqu’à la languette. Elle est totalement docile et vaincue. Tout plutôt que de gouter à nouveau à la cravache.

- Bien. A présent montrez-moi comme une petite chienne bien dressée réclame sa laisse.

Morgane se redresse à genoux. Elle lève des yeux implorants vers Damien et effleure d’une main hésitante le tissu de son pantalon, comme si elle n’osait le toucher.

- Faites la belle.

Elle le regarde en serrant les dents.

- Vous avez très bien compris. Je n’attendrai pas longtemps.

Résignée à tout, Morgane lève ses poings fermés au-dessus de sa poitrine, les phalanges tournées vers son tourmenteur.

- Ne détournez pas les yeux, regardez-moi. Cambrez-moi ce dos. Encore ! Tirez la langue… plus que ça… encore… Respirez vite et fort… J’ai dit haletez !

Elle lui sacrifie les derniers vestiges de sa dignité sans résistance.

- Bien. C’est la seule attitude que j’accepterai de vous à l’avenir. Maintenant vous savez à quoi mènent les autres.

Il troque la cravache contre la chaine et fixe le mousqueton à l’anneau du collier de Morgane. Elle se laisse tirer hors de la pièce dans un état de parfaite soumission.

***

Morgane est allongée dans le noir, sur le côté. Elle tourne le dos à son maitre et fixe l’obscurité. Il lui a permis de dormir dans son lit. Peut-être cherche-t-il à se faire pardonner ce qu’elle a vécu avec Damien. Les convives sont partis depuis une heure. Elle a passé de longues minutes dans la salle de bain à se faire enduire d’un baume spécial par Oliva (un remède de grand-mère très efficace, selon Thierry). L’italienne a apaisé Morgane avec des mots et des gestes presque maternels. Elle lui a dit que la première fois était toujours la pire. Cela n’a guère consolé la jeune femme qui ne croit pas qu’elle supporterait d’autres séances du même genre. Lové contre elle, Thierry suit du doigt les fines boursouflures des stries laissées par la cravache sur sa peau douce. Damien l’a marquée des genoux jusqu’à la taille, presqu’autant devant que derrière.

- Ne boude pas, mon ange, murmure son maitre. Sois fière d’avoir supporté ça sans craquer. Tu es vraiment forte et courageuse.

Morgane a un rire triste.

- C’était horrible… murmure-t-elle d’une voix chargée de reproches.

- Je sais ma belle. Mais il fallait que tu en passes par là.

- Pourquoi ?

- Pour savoir…

- Savoir quoi ?

- Ce que signifie vraiment être soumise entre les mains de certains maitres.

- Je ne veux pas « certains maitres ». C’est vous que je veux.

- Ne crois pas que j’hésiterai moi-même à utiliser la cravache, s’il le faut…

- Comment on peut tellement aimer faire souffrir ?

- Il ne s’agit pas de ça.

- Quoi alors ?

- Obtenir ce qu’un amant vanille n’obtiendrait jamais de toi, mon ange. Ton abandon total… La sincérité absolue de tes réactions, de tes mouvements, de tes émotions... Te voir comme aucun homme ne t’a vue et comme beaucoup n’osent en rêver. On peut y parvenir par les caresses, bien sûr, mais aussi le fouet. Le plus sur chemin est d’alterner les deux.

La jeune femme médite ces mots en silence quelques instants.

- Quand on était en haut… vous avez couché avec elle ? demande-t-elle, consciente de braver tous les interdits.

- Ce que j’ai pu faire ou pas avec Olivia ne te regarde pas, lui répond posément Thierry en suivant du doigt le creux de sa silhouette. Crois-tu que j’ai des comptes à te rendre ?

- Non…

Le quinquagénaire se tourne de l’autre côté pour dormir. Morgane garde les yeux ouverts, incapable d’arrêter la tempête sous son crâne.

- Nous avons discuté, rien d’autre, lache finalement Thierry. Dors à présent.

La jeune fille se sent étrangement délivrée. Elle s’endort sans efforts.



(A suivre ... Merci à celles et ceux qui semblent apprécier cette histoire. La suite bientôt…)

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Texte coquin : Le consentement - quatrième partie
Histoire sexe : Une rose rouge
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