Pot de colle 15

- Par l'auteur HDS Accent -
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Pot de colle 15 Histoire érotique Publiée sur HDS le 16-04-2015 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Note attribuée à cette histoire érotique par HDS :
(9.0 / 10)

Couleur du fond :
Pot de colle 15
Ouf ! C’est fait, ils sont partis. Louis s’est assis sur le siège passager, satisfait ? Va savoir, il fronce les sourcils. Quelque chose le chagrine. Il y a des gens difficiles à contenter : il emporte ma femme gratuitement après l‘avoir essayée plutôt plusieurs fois qu‘une, dans les positions les plus variées, sur le canapé et jusque dans la douche. Je me suis montré conciliant au possible. Il a testé Myriam sous toutes les coutures (si on peut employer l’expression à propos d’une femme entièrement nue) . Comme convenu a l’issue du test et d’un supplément matinal, je ne lui demande aucune compensation. Myriam a sérieusement collaboré, le jeune homme l’a séduite et elle a choisi de le reconduire et de demeurer avec lui. Tout neuf, tout beau, il a nécessairement plus de charme que moi. Il découvre avec beaucoup d’enthousiasme un corps inconnu auquel j’étais habitué depuis longtemps. Il promet un avenir différent alors que je n’offre plus une surprise.

Elle s’est mise au volant, a fixé la route devant elle, a démarré. Pas un mot pour moi, ni méchant ni gentil. Ce n’est pas elle qui écrira « Merci pour ce moment ». Combien de fois ai-je entendu des femmes justifier leur divorce et leur adultère en énonçant les innombrables qualités du nouvel amour opposées à la litanie des manques, des oublis, des petites indélicatesses et des plus grosses de l’ancien mari, Tous ces griefs, à l’origine de l’adultère vendu comme solution aux chaussettes abandonnées, à l’incapacité de passer l’aspirateur ou de cuire un œuf, m‘avaient fait sourire!

Je suis le passé. Je n’ai pas eu droit à ce traitement de faveur. Elle ne s’est pas fatiguée à m’abaisser davantage. Je ne me suis pas traîné à ses genoux pour la retenir. Je lui ai laissé l’entière liberté de choix. Mais contrairement à Louis je lui ai déplu en refusant de la partager avec lui ou avec d‘autres, je n’ai pas adhéré aux idées modernes, au dogme de l’élargissement de mon couple à d’autres partenaires. Je me suis entêté et je le ferais encore si c’était à refaire, à rester monogame. La séparation est effective, elle sait que le divorce suivra. Tout a été déclaré clairement. Aujourd’hui ou demain il la fera raser. Plus de poils au ventre. A quand des piercings nombril, seins, nez, langue ou clitoris ? Elle n’a pas fini d’être heureuse de se soumettre aux fantaisies de Louis : ni poils, ni capotes, ni intimité; mais vie en groupe, partage, ouverture et modernité, expositions en club, que sais-je encore. Elle verra Anvers, Vesoul …Le programme l’a enchantée, elle a dû en rêver depuis le fameux bal. Grand bien lui fasse. Ce soir elle viendra charger ses affaires. Je change de statut malgré moi, de monogame je repasse à célibataire
Combien de fois ai-je entendu des femmes justifier leur divorce et leur adultère par l’ énoncé des innombrables qualités du nouvel amour opposées à la litanie des manques, des oublis, des petites indélicatesses et des plus grosses de « mon ex » Tous ces griefs, à l’origine de l’adultère vendu comme solution aux chaussettes abandonnées, à l’incapacité de passer l’aspirateur ou de cuire un œuf, m‘avaient fait sourire! Moi, je ne vaux pas de défilé de mes petites misères. Le silence, le mépris du silence: c’est mon salaire J’ai le cœur brisé. Elle m’a quitté, oublié, effacé de sa vie.
Louis, monsieur « Il n’est rien pour moi » est devenu son tout. Besoin de rien, besoin de personne chantait véronique à la radio au moment du départ. Louis: il est beau, il danse bien, il baise bien, mieux sans doute. Ma vie n’a plus de sens. Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Quel cœur? En a-t-elle un ?J’avais peur de sa pitié. La pitié, elle ne connaît pas, c’est une chanceDimanche, lundi, mardi, mercredi matin encore, jamais elle ne m’avait fait autant de déclarations d’amour, de protestations de sincérité. Je ne devais pas douter, amour toujours, elle m’adorait. Elle a bien caché son jeu
Elle est partie…avec un type qui l’a tripatouillée, caressée, embrassée, pénétrée avec un plaisir décuplé par ma présence. Il lui a fait la fête à l’occasion de son anniversaire. Elle m’a quitté, je suis seul, horriblement seul, effrayé par cette solitude. Elle était ma raison de vivre. Ma raison de vivre s’en est allée. Je peux pleurer, je suis seul, personne ne le verra. Je ne veux plus vivre, je ne veux plus travailler. J’annonce au secrétariat de mon entreprise que je suis dans l’impossibilité de travailler aujourd’hui en raison d’un deuil. J’ai perdu une personne très proche. Ma voix tremble, la secrétaire me présente ses condoléances.

Tout s’est écroulé autour de moi. Effondré mon univers. Moi, je suis en mille morceaux, laminé, pilonné, un moins que rien. Je suis triste à mourir. Et les deux autres sont partis sans laisser d’autre adresse que le septième ciel. Ce qui me reste ce sont des images répugnantes de l’adultère. Je veux oublier. Boire pour oublier, noyer mon chagrin ou mourir ? Myriam, pourquoi? Pourquoi m’as-tu abandonné?
J’ai fanfaronné, j’ai cru pouvoir dire : « Je l’aime assez pour la laisser partir si son bonheur est ailleurs »
Ah! Les grands sentiments : C’est beau, c’est sublime, mais qu’est-ce que c’est con ! Con à en mourir.

Contre la déprime je connais un moyen: le travail, l’activité. Je remets la maison en état. Je fais disparaître toutes les traces de Myriam ou de Louis. Les roses rouges à la poubelle, idem pour les cadres, photos, albums où elle figure près de moi. Et je remplis des sacs poubelles de linge, vêtements, produits de beauté, brosses, peignes, dentifrice, chaussures et accessoires . Ces sacs sont entassés près de la porte du garage pour hâter le chargement. Les bouteilles vides vont à la poubelle à verre. Je lave et range la vaisselle. Voilà, j’inspecte, tout est propre. Je rédige mon testament, je déshérite la femme adultère. J’écris une lettre à un cousin lointain que je désigne comme légataire universel. Le brave garçon est aussi cocu que moi . C’est peut-être une maladie familiale sexuellement transmissible; mais Joseph sait en tirer parti en changeant régulièrement de compagne.

Je fais une photocopie de mon testament. Je vais poster ma lettre et l’original du testament. J’achète toutes les roses jaunes de la fleuriste qui se frotte les mains et me fera livrer dans le quart d’heure.

Les deux vases ne suffisent pas. Entre ces vases je dépose le caméscope et l’enveloppe de mon testament. Le premier qui les trouvera saura pourquoi je pars pour le grand voyage. J’enfile ma plus belle tenue, je tourne la clé de la porte pour qu’on puisse entrer si on le veut. Il est midi, je me couche avec ma bouteille de whisky pleine et le dernier souvenir de Myriam, un flacon de somnifères. Sur les bords du lit, à ma droite et à ma gauche j’aligne une colonne de roses jaunes, de la couleur de la trahison. Un cachet, une gorgée de whisky pour avaler facilement. Un cachet pour Myriam, une gorgée de whisky pour moi; un cachet à l’amour, une gorgée au bonheur; un cachet pour oublier, une gorgée pour dormir ; un cachet pour … maudit téléphone, …Myriam danse aérienne, gracieuse, avec un inconnu. Danse, au revoir peut-être. Tourne légère dans ces bras, ris, danse, sois heureuse, Myriam
- C’est bon avec le merveilleux Louis ? Il te baise bien ? Tu es heureuse, tu as bien joui ?… Tu viens prendre tes affaires et tu pars ? Il t’a bourrée, il t’a donné du bonheur ? ….Tu l’aimeeu heu heus ! Tu nous aimes tous les deux et tu te donnes en partage ? Heu…Tu es généreuse. Alors, vive l’amour. Vivent Myriam et Louis !… Moi, je ne veux pas partager, na ! Vive le mari cocu ! Trinque avec moi à tes amours, à tes amants, au concubinage et au cocuage. Buvons, fais entrer ton amoureux, qu’il boive à mon dernier voyage ! C’est si beau l’amour ! Je suis Jean rangé, rangé au placard, cocu magnifique, roi des cocus. Appelle- moi « chéri » une dernière fois; j’aimais bien quand tu m‘appelais « chéri », tu sais. Mais, puisque tu es heureuse comme ça, vive le bonheur ! Allez, va chercher une autre bouteille et buvons à ton bonheur nouveau. Vive Louis qui aime ma femme et la saute. Vive Louis l’élu du cœur de mon ex femme. Vive… et merde pour moi, merde pour la confiance !

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Texte coquin : Pot de colle 15
Histoire sexe : Une rose rouge
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