Mais oui, c'était moi. 3

- Par l'auteur HDS Accent -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Mais oui, c'était moi. 3 Histoire érotique Publiée sur HDS le 28-01-2019 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Mais oui, c'était moi. 3
Comment aurais-je pu imaginer en arriver là ? Tout marchait si bien entre Jean et moi. Ce samedi où j'avais fait la connaissance de Greg, où nous nous étions amusés à braver des défis de gamins boutonneux en riant, où je lui avais spontanément découvert mes seins pour cinquante euros, où il avait osé m'en offrir autant pour voir ma culotte, je m'étais dit que le bonhomme était un peu taré. J"avais pris un peu peur quand il avait exhibé son gros sexe à forme bizarre, là je m'étais troublée, excitée. Cet homme devait être un obsédé sexuel, j'avais eu de la chance de ne pas être poussée à le masturber comme cela aurait pu se faire à la suite de l'escalade commencée de façon ludique.

Ce fameux samedi, j'étais rentrée chez moi avec cent euros et surtout des images et des interrogations. Comment un homme pouvait-il avoir une audace pareille, faire des demandes aussi incongrues à une femme et se croire autorisé à me mettre son sexe sous le nez, en réponse à mes gestes beaucoup plus convenables. Qu'on dise ce qu'on veut, il y a des lieues entre l'étalage des seins d'une femme et celui de la verge d'un homme ! Qui n'en n'est pas convaincu verra la différence sur les plages. On ne réagit pas devant une femme topless, on appelle les flics si un exhibitionniste se promène avec la quéquette à l'air. Je voyais les choses comme ça, à l'époque. La vie m'a appris que c"était une vue simpliste.

J'avais été plus fortement perturbée que je ne le pensais. Au point que ce soir là, chasser les images qui me hantaient, je me suis donnée à mon mari avec une fougue incroyable. Je lis dans son récit qu'il s'est lui-même étonné de mes efforts pour lui déclarer mon amour et pour lui prouver que j'étais prête à "faire le petit". Il note que j'ai eu l'honnêteté de faire des efforts notamment au lit. Je le cite " Elle n'a pas lésiné sur les moyens de se procurer la preuve que nous nous entendions bien, que nous faisions l'amour avec ferveur. Je lui avais donné l'impression de lutter pour sauvegarder l'unité de notre couple, j'avais multiplié les signes d'attachement et renouvelé les déclarations d'amour. Il avait douté de moi, il me redécouvrait plus amoureuse.

Plus mon trouble grandissait, plus la tentation de retrouver l'étranger me travaillait sournoisement, plus j'avais besoin de contrer la tentation en m'accrochant à Jean. Pourquoi ai-je eu la faiblesse de répondre à l'invitation de Greg ? C'est un mystère insondable. Peut-être me suis-je rassurée à la vue de sa propriété au cours de la promenade avec Jean. Celui-ci savait pourquoi il choisissait un itinéraire, il le dit. Il consolidait les fils d'une toile d'araignée: pour moi, un homme qui jouissait de biens aussi visibles ne pouvait pas être un mauvais type, tout au plus était-ce un original dont la fréquentation pouvait être plaisante.

A bien y réfléchir, j'avais envie de le revoir, mais je n'étais pas tout à fait certaine que ce fût une bonne chose. Car, si j'avais estimé que cela pût être bien, pourquoi y serais-je allée à l'insu de mon mari. Il eût été plus raisonnable de me faire accompagner de Jean pour une première visite... Ce qui ne m'aurait pas permis de revoir "la chose". Vu quelques années plus tard, le déballage n'aurait pas pu se réaliser en présence de mon époux ! Ce qui apparaît clairement aujourd'hui couvait sous la cendre, était implicite, je ne voulais pas y penser. Après tout, je verrais, je toucherais s'il le fallait, sans savoir à l'avance quelles limites seraient on ne seraient pas franchies. Au pire, pour la première fois, je ne m'imposerais pas de limite. On doit bien pouvoir, une fois dans sa vie, explorer un autre monde, connaître un autre mode de vie. Après une expérience unique, on revient renforcé dans le droit chemin ... Comme si c'était aussi facile à faire qu'à imaginer.

Le dimanche soir j'ai compris pourquoi certains appellent l'imagination "la folle du logis". Jean m'a alors promis le purgatoire. Le mercredi, il m'a envoyé en enfer. Aller en formation chez Greg, c'était aller près de lui, pratiquement me mettre à sa disposition. Pendant un temps, le soir, après la classe. Dès les grandes vacances, à longueur de journée. Je gardais espoir de renouer avec mon mari parce que je gardais ma chambre. Je la rejoignais le soir avec l'envie de Jean, il me négligeait, m'ignorait le plus souvent et ne m'adressait la parole que pour me parler affaires. Chaque soir, malgré ma coquetterie et mes efforts, je souffrais de son indifférence, du manque de tendresse, de l"absence de tendresse ou d'amour. Pourtant je l'aimais. Il ne voulait ni l'entendre ni le voir. Tout au plus me demandait-il :
- Comment va Greg ?

Or Greg allait toujours bien. Greg était à l(affût. Greg guettait sa proie. Greg avait appris à attendre, Greg attendait son heure. Dès le début, j'avais annoncé la couleur. Je venais travailler, me former chez Charles. Greg ne devait pas se tromper, j'obéissais aux consignes de Jean, parce que j'aimais Jean. Il n'y avait pas de place dans mon coeur pour lui, Greg. Il m'avait entendue, avait continué à venir constater les progrès de la stagiaire, restait aimable et souriant. Parfois, au passage il tentait une vague caresse dans le dos, ou me tenait la main un peu longtemps, mais cessait dès que je marquais mon mécontentement par un soupir, un retrait ou un mot. Et le soir je me disais en retournant à la maison que, peut-être, Jean m'accueillerait amicalement, me témoignerait un brin de sentiment, d'envie ou de besoin d'amour. Je pleurais, seule dans ma chambre.

Si bien que lorsque Jean s'est évertué à me faire comprendre que l'année de séparation de lit n'était qu'un minimum, que je n'aurais jamais plus la moindre chance de rejoindre notre couche commune, il a cassé la force qui m'avait permis de ne pas me laisser charmer par Greg. J'avais démissionné de l'éducation en espérant plaire à Jean, je n'avais qu'un travail insuffisant pour vivre chez Jean, de plus en plus, par nécessité je passais mon temps dans la concession automobile. Quel avenir envisager ? Jean, me décourageait, Greg me promettait la lune. Toutes larmes bues, je décidai cette nuit là, de me laisser aller au plus facile.Jean resterait dans mon coeur, Greg pourrait m'épouser s'il le voulait encore. Comment Greg comprit-il que le fruit était mûr et qu'il pouvait me cueillir ?

Donc ce matin, dans mon bureau, Charles parti, je consultais mes dossiers. Comme à l'habitude le patron vint me saluer. J'avais certainement le visage boursouflé et défait par les larmes, marqué par le manque de sommeil et le chagrin.

- Elvire, tu ne vas pas bien. Que t'arrive-t-il ? C'est encore cet imbécile de Jean ? J'espère qu-il ne te bat pas. Dis
- Les larmes ont débordé, mon coeur a explosé. Greg s'est précipité,m'a tendu les bras. Je me suis blottie contre sa poitrine, secouée par les sanglots, désespérée par Jean. Je me suis laissé consoler. Restaurant, retour à son domicile, sa chambre, son lit: nous avons donc fait l'amour dans de bonnes conditions : amants volontaires. Le lendemain matin je quittais la maison où Jean ne cherchais pas à me rencontrer et je retrouvais Greg. Il se conduisait comme un affamé d'amour. Dès que nous réussissions à nous isoler dans mon bureau ou dans le sien, nous consolidions notre relation. Parfois nous faisions l'amour sur un meuble ou dans un fauteuil. Le plus souvent Greg signalait que nous avions un rendez-vous important avec un livreur ou un client : en réalité il crevait d'envie de me prendre.

Plus que de l'amour j'avais pour mon amant de la reconnaissance. J'arrêtais de m'interroger sur le sexe des anges, je faisais, je m'interdisais les longues séances d'introspection, bien que le soir dans ma chambre je me sois souvent demandé comment cela pourrait évoluer. Pourquoi mes règles avaient-elles du retard. J'ai reçu la réponse en consultant un test de grossesse en vente libre. Greg venait de me faire un enfant. Quand cet enfant aurait vingt-ans, son père aurait plus de soixante-dix ans. Je craignais de lui annoncer la nouvelle de ma grossesse. Je devrais peut-être avorter? Comme j'aurais eu tort. Greg sauta de joie en m'entendant déclarer que j'étais enceinte. Son premier enfant, enfin.

Jean devant ma déclaration montra une quasi indifférence. Selon lui, je n'avais qu'à demander le divorce et à épouser le père de l'enfant qui n'était pas le sien assurément. Ainsi il rejetait sur moi la demande de divorce, respectait ses engagements. Comme Greg l'avait prévenu de cette nouvelle si heureuse pour lui, Jean m'avait réservé une surprise : il avait convoqué pour ce matin une comptable qui me remplacerait !

Greg prit les choses en main, engagea un avocat, discuta avec Jean des conditions du divorce. Je récupérai mes affaires et m'installai définitivement chez mon futur mari. Au divorce rapidement prononcé, succéda dans la foulée notre mariage civil.
C'était un mariage de raison. Greg par contrat protégea mon avenir, comme épouse et comme employée dans son entreprise. Il avait accordé une concession à Jean: je devais former à mon ancien poste la rousse Carole. Durant ces rapports elle et moi avons sympathisé. Je sus ainsi que le choix de la jeune fille ne devait rien à son aspect physique, qu'elle était logée dans mon ancienne chambre mais ne partageait pas le lit de Jean. Elle me le décrivait comme un être misogyne, froid. Elle pouvait se vêtir court, se montrer sexy, elle avait l'impression d'être transparente. Décolleté profond ou mini-jupe n'avait pas plus de succès que le maquillage. Elle aurait aimé rendre de la joie de vivre à son patron. Elle perdait son temps.

Voilà qu'en plus, en acceptant d'être logée chez Jean, elle avait perdu son petit ami. L'idiot était borné, bêtement jaloux de Jean, imaginait que Carole couchait avec Jean. Nous avions divorcé, j'étais casée, bientôt je serais mère gâtée par Greg. Pourtant j'étais malheureuse d'avoir tué le désir et l'amour chez mon ex mari. Misogyne, il ne s'intéressait plus aux femmes. Carole était belle fille, libre de toute attache, souhaitait une liaison, attendait une réaction à ses provocation et se désolait de ne pas recevoir d'attention. Elle aurait pu se promener à poil, Jean serait resté de marbre, disait elle : par ma faute.

Le terme de ma grossesse approchait. Greg pensait à me remplacer pendant mes seize semaines de congé maternité. Carole me sembla toute indiquée pour me seconder et pour accomplir une grande partie de mes tâches. Je pourrais toujours la superviser.Elle accepta, Greg admit cet arrangement. J'accouchai de notre petite Linda, engageai une nounou, je repris mon poste, j'élargis mes attributions en devenant vendeuse automobile en plus de la comptabilité où je conservai l'aide de Carole devenue une amie. Elle faisait partie à temps incomplet de la maison, mais travaillait toujours chez le couvreur.

Ma nounou s'absentait-elle ? Aussitôt Carole se portait volontaire pour garder Linda. Une amie toujours disponible, c'était appréciable. Greg, mari attentif avait engagé une esthéticienne pour effacer mes vergetures, une femme de ménage à temps partiel pour me seconder dans les tâches ménagères les plus lourdes. Il sut aussi attendre mon complet rétablissement pour reprendre une activité sexuelle normale.J'étais une épouse choyée, j'aurais du être heureuse. Beaucoup d'autres femmes se seraient contentées de mon sort

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