Ca va , ça vient, 1

- Par l'auteur HDS Accent -
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin :  Ca va , ça vient, 1 Histoire érotique Publiée sur HDS le 06-11-2019 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Ca va , ça vient, 1
Le bus me conduit en ville. Aujourd'hui, comme chaque dimanche après-midi, il y a bal au Trianon. Aujourd'hui, comme chaque dimanche, je vais retrouver Lydie et je suis impatient d'arriver. Hier soir elle m'a appelé et m'a demandé si elle devait réserver "notre" table en bord de piste, comme les autres fois. Lydie n'est pas ma femme, elle n'est pas encore ma fiancée, c'est presque ma petite amie. Il n'y a rien d'officiel, cela ne saurait tarder. Depuis notre première rencontre au Trianon nous dansons ensemble.

Je n'invite aucune autre jeune-fille, Lydie répond à chaque invitation qu'elle m'a promis la prochaine danse. Slow, valse, tango, twist, bossa nova, madison, marche,java ... nous passons la matinée entière en mouvement. Aux arrêts de l'orchestre nous rejoignons notre table, pour consommer et continuer notre conversation. Lydie est une belle brune, j'aime les ondulations de sa chevelure, son type hispanique, je lis dans ses grands yeux noirs le plaisir qu'elle a de passer son temps avec moi. Si j'étais moins timide je lui dirais combien elle m'a manqué pendant toute la semaine, combien j'aimerais la voir plus souvent.

Je ne veux rien brusquer, mais je crois que nous sommes faits l'un pour l'autre. Un jour il faudra que j'ose lui déclarer à quel point je me sens bien à côté d'elle. Elle apprendra le bonheur que j'éprouve à la tenir dans mes bras, les émois qui me bouleversent quand nos deux corps sont proches, quand elle se laisse aller contre moi. Ce n'est pas facile à dire. Je crains de l'effrayer par des propos qu'elle interpréterais mal. Car trop d'audace me ferait perdre sa confiance. Pour rien au monde je ne voudrais la voir s'éloigner scandalisée par trop d'empressement. Peut-être au cours d'un slow, alors qu'elle posera sa tête sur mon épaule oserai-je lui déclarer que je l'aime.

Le bus avait du retard au départ. Il n'a pas rattrapé ce temps perdu sur la route sinueuse. J'arrive à la salle. L'orchestre joue déjà la marche qui lance le bal. Il n'y a personne à "notre" table sur laquelle se dresse le petit carton de réservation. Je cherche ma Lydie. Sur le carton il y a son prénom et le mien. Où peut-elle être? Elle danserait ? Oui, elle danse avec un grand gaillard. C'est presque un inconnu. Un mètre quatre-vingt-dix environ, cheveux châtain clair. Il y a une semaine il était assis à une table voisine, ne quittait pas Lydie de ses yeux bleus, avait essuyé un refus au prétexte que j'avais réservé les danses suivantes, s'était rassis et avait continué à fixer Lydie. Elle l'avait trouvé collant, casse-pieds, ennuyeux, à la limite inquiétant,
L'orchestre enchaîne. Lydie danse, bien en face de son cavalier. Ils dansent et discutent. Elle ne cherche pas à me voir. Elle regarde son danseur, indifférente au reste de la salle, comme quand elle danse avec moi, indifférente à mon absence, indifférente à ma possible entrée dans la salle. Veut-elle me punir de mon retard. Exerce-t-elle une petite vengeance ? C'est la seule explication à ce simulacre d'oubli de mon existence. Mais, si c'est le cas, elle aurait pu choisir un danseur différent de ce type gênant, incorrecte, qu'elle exécrait à cause de son regard insistant. Elle avait même dit assez fort pour être entendu "Ce gars me fait chier". A mon grand étonnement, car elle n'était pas coutumière d'écarts de langage. Pour qu'elle me remarque je m'assieds sur un siège haut du bar. A premier coup d'oeil dans cette direction elle accourra.

A la nouvelle pause, Lydie se dirige vers notre table. Il est temps de la rejoindre. Pourtant elle ne cherche rien et elle donne une main au grand. Ils prennent place. Comme c'est étrange. Il est sur ma chaise, cela ne le gêne pas. Il garde dans sa patte la main de Lydie. Je vis un cauchemar. Les têtes se rapprochent, ils se regardent, discutent, rient. Un bras du grand passe sur les épaules de ma...Je l'ai crue mienne. J'ai rêvé d'elle...Elle ne pense plus à moi. C'est trop fort. Je vais m'asseoir à la fameuse table. Après tout, c'est mon nom sur le carton. Il faudra bien que Lydie m'aperçoive, elle devra affronter le fantôme qu'elle oublie dans les bras d'un autre. De ma place je l'observe, lovée contre le vilain séducteur qui veut me la voler. Quand ils reviendront Lydie trouvera sa chaise vide à côté de moi et l'autre constatera qu'il est en trop.

Ils reviennent. Elle n'a d'yeux que pour lui. Lui m'a vu. Il murmure à l'oreille de ma Lydie. Elle fait oui de la tête, évite toujours de me regarder. Ils vont un peu plus loin à une autre table. Comme deux amoureux ils sont seuls au monde. Le "grand" n'a pas ma retenue. Il a tourné la tête vers moi et se penche sur Lydie, écarte une mèche de cheveux et l'embrasse. Mais... ce n'est pas vrai, elle se laisse. Par chance l'orchestre reprend, Lydie bondit. Enfin elle a compris, elle va le quitter et venir à moi. Il a été trop rapide en besogne, lui fait peur. Que non, mains liées ils retourne s'enlacer. Maintenant les baisers peuvent s'échanger. Le premier n'a pas suffi. Le grand séducteur a obtenu son permis d'embrasser. Il se casse en deux sur le mètre soixante de Lydie, sur la bouche disposée à l'accueillir
Lydie vit sur un nuage. Les voilà à deux pas du bord de piste. Le cavalier la dirige tout près de moi, pour une démonstration. Il a pris l'avantage. A moi de constater l'évidence. Elle lui appartient, elle ferme ses grads yeux et embrasse à pleines lèvres le gaillard audacieux. Je ne dois pas garder d'illusions, l'affaire est conclue. Je peux quitter la salle. Le spectacle de l'abandon à ce nouvel ami me fait trop mal.D ans le fond, je l'ai échappé belle. Dire que j'étais sur le point de m'engager. Cette fille ne me mérite pas qui passe aussi aisément d'un homme à l'autre. Mais n'ai-je pas trop tardé à répondre à ses désirs. Il aurait suffi d'un mot d'elle. Hier soir elle tenait à moi, aujourd'hui elle se frotte à son cavalier, tend sa bouche vers le haut, fait la gourmande de salive. Entre nous c'est fini. Je me lève. Elle ne m'a toujours pas vu.

A deux tables de là, une brune à anglaises me fait un signe de l'index. Que me veut cette autre fille. Puisqu'elle veut que je m'approche, j'avance, j'arrive à sa hauteur. Elle se lève, saisit ma main et m'emmène sur le parquet ciré pour un tango. Son mouvement spontané m'a surpris, je ne pense pas à fuir. Je voulais me sauver, ne plus voir, ne plus entendre de musique. Je voulais me cacher, je voulais mourir de chagrin, mourir tout court. Attention, Lydie m'a eu, que me veut cette autre fille. Elle aussi va :me bercer d'illusions, me faire rêver puis me quitter et m'humilier publiquement. Tout le monde avait remarqué notre couple. Tout le monde a constaté aujourd'hui que Lydie me préférait le grand gaillard aux yeux bleus.

Cependant comment refuser la feinte de l'inconnue? Elle a fait semblant de croire que je m'inclinais pour l'inviter à danser, alors que je me penchais pour entendre le message qu'elle me destinait. Elle ne parle pas, elle garde ses distances, mais c'est une bonne danseuse. Elle aurait même tendance à mener. Je ne la contrarie pas. J'attends, je lui laisse le choix des déplacements entre les autres danseurs. Ses premiers mots me désarçonnent:
- Vous dansez bien... Si, je vous assure. Chaque dimanche je vous observais. Enfin l'occasion m'est offerte de danser avec un bon cavalier. C'est une chance que je guettais Je devrais remercier Karl qui accapare Lydie. Il est séduisant, mais volage. Lydie vous reviendra, hélas. Ca vous déplairait de vous rapprocher de moi pour ce tango. Oui, cette danse demande que les corps se touchent. Ne rougissez pas, vous le faisiez si bien avec elle. Merci, c'est mieux. Je danserais comme ça avec vous jusqu'au soir et après. Il faudra revenir.

Vraiment ma cavalière danse bien et elle n'a pas froid aux yeux. Ni ailleurs si j'en crois la sensation de chaleur contre mon ventre. J'ose enfin la dévisager. Curieusement elle a le type espagnol, comme Lydie. Je retrouve chez elle ces mêmes yeux noirs que j'aimais chez la première. Coïncidence.J'attirerais ce genre de demoiselles? Et après avoir fait connaissance je les ferais fuir ? Méfiance. L'enjôleuse aux seins si doux filera à son tour et m'ignorera. ?

Nos corps font connaissance. Mon sexe se met à bouger. Elle veut parfaire le lien.

Nous pourrions nous tutoyer ? Je m'appelle Linda. Toi tu es bien Jean ? Tu ne faisais pas attention à moi. J'espère que ça va changer. Ah! C'est une rumba, tu sais parfaitement. Quel plaisir. Le hasard ou Linda nous met sur le tracé de Lydie et de son nouvel ami. Elle a encore les yeux fermés et savoure un interminable baiser sans perdre le rythme. Au passage ma cavalière donne un coup de cul à Lydie. C'est Karl qui fronce les sourcils avant de constater avec stupéfaction que je ne me suis pas pendu. Sa bouche délaisse les lèvres bées, ses yeux bleus se fixent avec intérêt sur ma danseuse. Il est à parier que ce type voudra me la ravir.

Lydie ferme sa bouche, tourne un regard égaré, me voit sans doute, mais sans me reconnaître. Karl la rassure d'un nouveau palot.

- Tu m'offres un verre ?

Linda fait l'innocente. demandez lui qui a bousculé Lydie, elle jurera que ce n'est pas elle.

- Ne ris pas. Je voulais savoir si elle vivait encore sur notre planète. Elle va au devant d'une sacrée déconvenue. Karl est le roi des coureurs.

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