Aux voleurs !!! (3)

- Par l'auteur HDS JMB -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Aux voleurs !!! (3) Histoire érotique Publiée sur HDS le 14-09-2011 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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Note attribuée à cette histoire érotique par HDS :
(10.0 / 10)

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Aux voleurs !!! (3)
Yannick n'est plus très loin de l'immeuble. Il se plante un instant devant une vitrine de magasin, se mire dans une glace: pas mal le mec malgré ses 40 balais! Il a encore la pêche! Baisable! Il reprend sa marche. À quelques mètres du but, une voix l'apostrophe:
<< - Oh ça, par exemple! M'sieur Yannick! Ça fait un bail! >>

La concierge s'époumone en compliments sur le physique radieux de son visiteur, le questionne sur son épouse, son éventuelle progéniture. Enfin, elle s'exclame:
<< - Vous v'nez p't'être ben voir not' p'tit Kévin? C'est qu'il a changé d'puis l'temps! Un brave garçon, allez! Il a pris un co-locataire. Pensez! C'est qu'ça d'vient chers les logements, d'nos jours. Bien sympathique le p'tit Bob, vous savez. Y s'entendent bien, les deux. Mais là, y'a personne. M'sieur Bob est au travail. Quant à M'sieur Kévin, il est absent d'puis plus d'une semaine. J'crois bien qu'il a été dans sa famille, comme qui dirait. Rev'nez vers 7 heures ce soir, vous verrez le p'tit Bob. >>

Yannick n'écoute plus les babillages de la pipelette. Dans sa tête deux pensées résonnent: Kévin ne vit pas seul. Kévin semble parti… en taule puisqu'on le croit dans sa famille. Mettant un terme à l'entretien, il déclare:
<< - Je r'pass'rai, M'dame! Mais dites rien, c'est une surprise. >>

Yannick rentre à son hôtel afin de méditer. Ensuite, il fait un tour dans les quartiers jadis fréquentés par lui et Kévin, ne le trouve pas. Vers 19h, comme annoncé, il se pointe de nouveau devant son immeuble. Il grimpe les deux étages, sonne à la porte. Une voix légèrement transformée par la cloison, crie:
<< - Entrez! C'est ouvert! >>

Yannick pousse la porte. Dans le salon, personne. Yannick appelle. Il entend l'eau de la douche couler, une voix annonce:
<< - Asseyez-vous, j'arrive dans deux s'condes. >>

C'est la voix de Kévin, à n'en pas douter. Alors il n'était pas en taule. Peut-être simplement en détention préventive en attendant d'être disculpé. À moins que…. Tout à ses pensées, Yannick n'entend pas Kévin pénétrer dans la pièce, vêtu d'un peignoir de bain. Un cri le ramène à la réalité:
<< - Toi! Pourri! >>

Bon! Maintenant le visiteur sait à quoi s'en tenir. Penaud n'est pas vraiment le qualificatif qu'il se donnerait: minable serait plus adapté. Oui, il se sent minable. Avoir envoyé le cher Gringalet en taule puis l'avoir lâché sans plus se justifier, lui semble à présent la chose la plus terrible qu'il ait jamais faite. Le fric donné n'excuse pas son attitude! Il a trahi, manqué à sa parole! Et ce petit gars, debout en face de lui, qui le fixe, ne le jette pas dehors. S'il avait dû le faire, ses premières paroles auraient été: "Fous l'camp! T'as rien à faire ici! ". Même si ce début est encourageant, Yannick ne s'estime pas vainqueur pour autant. Ses jambes devenues molles ne le porteraient pas s'il devait se lever. Après un long temps de silence d'immobilisme de la part des deux hommes, il arrive à prononcer:
<< - J'suis v'nu c'matin. La concierge m'a dit qu't'étais parti d'puis plus d'une s'maine. Alors j'suis r'venu pour voir c'qu'y avait. Elle m'a branché au sujet d'ton copain. Y m'aurait éclairé sur toi. J'connais l'excuse des visites à la famille quand on est au ballon. >>

Kévin n'en croit pas ses oreilles. L'autre débarque, comme ça, sans prévenir, après ce qu'il lui a fait, et vient lui reprocher de n'être pas là quand il arrive! Manque pas de culot, le Yannick! Il ne se gêne pas de le lui faire savoir:
<< - Tu m'prends pour un nase, ou quoi? Tu m'plantes après m'avoir donné aux poulets, et tu r'viens comme ça, comme si d'rien n'était! T'as pas d'couilles, mec! >>

Les mains du visiteur tremblent légèrement: émotion, montée de colère? Il ne sait trop. Il sent la peur l'envahir, voilà au moins une certitude. Il fixe le visage du Gringalet, note la pâleur, les mâchoires crispées. Il anone:
<< - S'cuse, j'aurais pas dû v'nir. J'avais juste envie de t'revoir, c'est tout. J'fous l'camp d'suite, t'en fais pas. J'peux boire un verre d'eau? J'me sens pas trop bien, un peu péteux, quoi! >>

Kévin accepte d'un signe de tête. Yannick parvient à se lever, tout son être tendu. Il se rend dans la cuisine. Une porte claque, un bruit de clés que l'on jette sur une table, un hurlement de joie fuse dans l'appartement:
<< - Kévin! Qu'est-ce que tu as foutu? >>

Bob prend Kévin dans ses bras, le serre à l'étouffer, l'embrasse sur tout le visage, le caresse en tous endroits, ne sachant s'il rit ou pleure. Il l'entraîne sur le canapé, le harcèle de questions, de remontrances affectueuses, de gestes érotiques, fourrant ses mains sur le paquet et sur les fesses de son amant tout en l'agressant à coups de baisers plus soutenus les uns que les autres. Enfin:
<< - Où étais-tu? J'étais mort d'inquiétude. J'ai téléphoné partout, même aux flics. Qu'est-ce qui t'a pris? Je croyais presque que tu ne m'aimais plus. Tu m'aimes encore, hein? …. >>

Kévin laisse le débordement se résorber. Dans l'encoignure de la porte donnant sur le cuisine, Yannick observe la scène, toussote, décide:
<< - J'me taille, Kévin. Si t'as b'soin, j'suis là. >>

Il dépose une carte sur la table basse, quitte l'appartement sans plus un mot.
Bob regarde Kévin, l'œil inquisiteur. Ce dernier précise:
<< - J'suis r'venu y'a une heure à peine. Yannick est arrivé pendant que j'me douchais. Ça fait pas longtemps qu'il était là quand t'es arrivé. >>

Le regard de Bob n'est plus questionneur, il devient inquiet. Kévin le rassure:
<< - J'suis parti, j'avais b'soin d'êt' seul. J'suis allé là où j'vivais avec mes vieux. Y'a plus personne. On sait pas où qu'y sont passés. Plus d'frères et sœurs! Tous envolés. Mais j't'en voulais pas de c'que tu m'as dit. Et pi, j'ai appris une occase pour un bon coup, l'dernier comme on a dit moi et toi. Alors j'suis resté sur place. J'ai squatté comme j'faisais quand j'étais môme. C'est tout bonnard sauf que j'suis pas assez calé pour un coup pareil. Dommage! J'ai pas voulu t'app'ler. C'était par précaution au cas où je s'rais pincé par la poulaille. Faut dire qu'j'ai contacté certains potes. J'voulais voir s'y z'étaient d'accord pour bosser avec moi sur c'coup. Y'en a pas un qu'est capable. Faudra que j'voye ailleurs. J'ai bien pensé qu'tu t'ferais du mouron. Alors j'suis r'venu. Et l'Yannick m'a trouvé. J'sais pas c'qu'y voulait en v'nant m'voir. Y m'a rien dit, l'a pas eu l'temps. >>

Bob, rassuré, n'a plus qu'une obsession: toucher, palper, son Kévin. Ses mains quittent bite et cul, glissent sous le peignoir, titillent les tétons. Il murmure:
<< - On n'en parle plus. Le principal, c'est que tu sois de retour. Mais ne me refais jamais ce coup-là. J'en étais malade de trouille que tu ne m'aimes plus. >>

Il dépose de petits baisers sur la poitrine dorénavant dénudée. Fait tomber le vêtement éponge, mordille une oreille, le cou, le menton, les lèvres, l'autre oreille, puis les seins. Il ordonne:
<< - Donne-moi ta queue, je vais la bouffer comme jamais. >>

De fait, sitôt la queue de Kévin devant sa bouche, Bob la gobe intégralement, quitte à s'étouffer. Il n'a de cesse de la sucer, provoquant une éjaculation abondante qui noie sa bouche. Le foutre, en grande partie avalé, n'en déborde pas moins. Kévin relève la tête de son amant, lèche les commissures d'où dégoulinent des traces de sperme, puis roule une pelle magistrale. Reprenant son souffle, il confie:
<< - T'as l'accueil bandant, mec. Y donn'rait envie de r'venir tous les jours! >>

Maintenant, c'est à son tour de gratifier l'autre d'une pipe mémorable. Il s'y emploie avec ardeur. Bob gémit son plaisir, admirant la bouche ingurgiter toute la longue queue avant de la rejeter et de la reprendre dans sa totalité. Sans prévenir, il se retourne, à plat ventre, ordonne:rs !!! (3) | cat:hh | publierauteur : oui | Date de postage : 2011-09-01 | ref:10578 | etat : att


EDITER


Yannick n'est plus très loin de l'immeuble. Il se plante un instant devant une vitrine de magasin, se mire dans une glace: pas mal le mec malgré ses 40 balais! Il a encore la pêche! Baisable! Il reprend sa marche. À quelques mètres du but, une voix l'apostrophe:
<< - Oh ça, par exemple! M'sieur Yannick! Ça fait un bail! >>

La concierge s'époumone en compliments sur le physique radieux de son visiteur, le questionne sur son épouse, son éventuelle progéniture. Enfin, elle s'exclame:
<< - Vous v'nez p't'être ben voir not' p'tit Kévin? C'est qu'il a changé d'puis l'temps! Un brave garçon, allez! Il a pris un co-locataire. Pensez! C'est qu'ça d'vient chers les logements, d'nos jours. Bien sympathique le p'tit Bob, vous savez. Y s'entendent bien, les deux. Mais là, y'a personne. M'sieur Bob est au travail. Quant à M'sieur Kévin, il est absent d'puis plus d'une semaine. J'crois bien qu'il a été dans sa famille, comme qui dirait. Rev'nez vers 7 heures ce soir, vous verrez le p'tit Bob. >>

Yannick n'écoute plus les babillages de la pipelette. Dans sa tête deux pensées résonnent: Kévin ne vit pas seul. Kévin semble parti… en taule puisqu'on le croit dans sa famille. Mettant un terme à l'entretien, il déclare:
<< - Je r'pass'rai, M'dame! Mais dites rien, c'est une surprise. >>

Yannick rentre à son hôtel afin de méditer. Ensuite, il fait un tour dans les quartiers jadis fréquentés par lui et Kévin, ne le trouve pas. Vers 19h, comme annoncé, il se pointe de nouveau devant son immeuble. Il grimpe les deux étages, sonne à la porte. Une voix légèrement transformée par la cloison, crie:
<< - Entrez! C'est ouvert! >>

Yannick pousse la porte. Dans le salon, personne. Yannick appelle. Il entend l'eau de la douche couler, une voix annonce:
<< - Asseyez-vous, j'arrive dans deux s'condes. >>

C'est la voix de Kévin, à n'en pas douter. Alors il n'était pas en taule. Peut-être simplement en détention préventive en attendant d'être disculpé. À moins que…. Tout à ses pensées, Yannick n'entend pas Kévin pénétrer dans la pièce, vêtu d'un peignoir de bain. Un cri le ramène à la réalité:
<< - Toi! Pourri! >>

Bon! Maintenant le visiteur sait à quoi s'en tenir. Penaud n'est pas vraiment le qualificatif qu'il se donnerait: minable serait plus adapté. Oui, il se sent minable. Avoir envoyé le cher Gringalet en taule puis l'avoir lâché sans plus se justifier, lui semble à présent la chose la plus terrible qu'il ait jamais faite. Le fric donné n'excuse pas son attitude! Il a trahi, manqué à sa parole! Et ce petit gars, debout en face de lui, qui le fixe, ne le jette pas dehors. S'il avait dû le faire, ses premières paroles auraient été: "Fous l'camp! T'as rien à faire ici! ". Même si ce début est encourageant, Yannick ne s'estime pas vainqueur pour autant. Ses jambes devenues molles ne le porteraient pas s'il devait se lever. Après un long temps de silence d'immobilisme de la part des deux hommes, il arrive à prononcer:
<< - J'suis v'nu c'matin. La concierge m'a dit qu't'étais parti d'puis plus d'une s'maine. Alors j'suis r'venu pour voir c'qu'y avait. Elle m'a branché au sujet d'ton copain. Y m'aurait éclairé sur toi. J'connais l'excuse des visites à la famille quand on est au ballon. >>

Kévin n'en croit pas ses oreilles. L'autre débarque, comme ça, sans prévenir, après ce qu'il lui a fait, et vient lui reprocher de n'être pas là quand il arrive! Manque pas de culot, le Yannick! Il ne se gêne pas de le lui faire savoir:
<< - Tu m'prends pour un nase, ou quoi? Tu m'plantes après m'avoir donné aux poulets, et tu r'viens comme ça, comme si d'rien n'était! T'as pas d'couilles, mec! >>

Les mains du visiteur tremblent légèrement: émotion, montée de colère? Il ne sait trop. Il sent la peur l'envahir, voilà au moins une certitude. Il fixe le visage du Gringalet, note la pâleur, les mâchoires crispées. Il anone:
<< - S'cuse, j'aurais pas dû v'nir. J'avais juste envie de t'revoir, c'est tout. J'fous l'camp d'suite, t'en fais pas. J'peux boire un verre d'eau? J'me sens pas trop bien, un peu péteux, quoi! >>

Kévin accepte d'un signe de tête. Yannick parvient à se lever, tout son être tendu. Il se rend dans la cuisine. Une porte claque, un bruit de clés que l'on jette sur une table, un hurlement de joie fuse dans l'appartement:
<< - Kévin! Qu'est-ce que tu as foutu? >>

Bob prend Kévin dans ses bras, le serre à l'étouffer, l'embrasse sur tout le visage, le caresse en tous endroits, ne sachant s'il rit ou pleure. Il l'entraîne sur le canapé, le harcèle de questions, de remontrances affectueuses, de gestes érotiques, fourrant ses mains sur le paquet et sur les fesses de son amant tout en l'agressant à coups de baisers plus soutenus les uns que les autres. Enfin:
<< - Où étais-tu? J'étais mort d'inquiétude. J'ai téléphoné partout, même aux flics. Qu'est-ce qui t'a pris? Je croyais presque que tu ne m'aimais plus. Tu m'aimes encore, hein? …. >>

Kévin laisse le débordement se résorber. Dans l'encoignure de la porte donnant sur le cuisine, Yannick observe la scène, toussote, décide:
<< - J'me taille, Kévin. Si t'as b'soin, j'suis là. >>

Il dépose une carte sur la table basse, quitte l'appartement sans plus un mot.
Bob regarde Kévin, l'œil inquisiteur. Ce dernier précise:
<< - J'suis r'venu y'a une heure à peine. Yannick est arrivé pendant que j'me douchais. Ça fait pas longtemps qu'il était là quand t'es arrivé. >>

Le regard de Bob n'est plus questionneur, il devient inquiet. Kévin le rassure:
<< - J'suis parti, j'avais b'soin d'êt' seul. J'suis allé là où j'vivais avec mes vieux. Y'a plus personne. On sait pas où qu'y sont passés. Plus d'frères et sœurs! Tous envolés. Mais j't'en voulais pas de c'que tu m'as dit. Et pi, j'ai appris une occase pour un bon coup, l'dernier comme on a dit moi et toi. Alors j'suis resté sur place. J'ai squatté comme j'faisais quand j'étais môme. C'est tout bonnard sauf que j'suis pas assez calé pour un coup pareil. Dommage! J'ai pas voulu t'app'ler. C'était par précaution au cas où je s'rais pincé par la poulaille. Faut dire qu'j'ai contacté certains potes. J'voulais voir s'y z'étaient d'accord pour bosser avec moi sur c'coup. Y'en a pas un qu'est capable. Faudra que j'voye ailleurs. J'ai bien pensé qu'tu t'ferais du mouron. Alors j'suis r'venu. Et l'Yannick m'a trouvé. J'sais pas c'qu'y voulait en v'nant m'voir. Y m'a rien dit, l'a pas eu l'temps. >>

Bob, rassuré, n'a plus qu'une obsession: toucher, palper, son Kévin. Ses mains quittent bite et cul, glissent sous le peignoir, titillent les tétons. Il murmure:
<< - On n'en parle plus. Le principal, c'est que tu sois de retour. Mais ne me refais jamais ce coup-là. J'en étais malade de trouille que tu ne m'aimes plus. >>

Il dépose de petits baisers sur la poitrine dorénavant dénudée. Fait tomber le vêtement éponge, mordille une oreille, le cou, le menton, les lèvres, l'autre oreille, puis les seins. Il ordonne:
<< - Donne-moi ta queue, je vais la bouffer comme jamais. >>

De fait, sitôt la queue de Kévin devant sa bouche, Bob la gobe intégralement, quitte à s'étouffer. Il n'a de cesse de la sucer, provoquant une éjaculation abondante qui noie sa bouche. Le foutre, en grande partie avalé, n'en déborde pas moins. Kévin relève la tête de son amant, lèche les commissures d'où dégoulinent des traces de sperme, puis roule une pelle magistrale. Reprenant son souffle, il confie:
<< - T'as l'accueil bandant, mec. Y donn'rait envie de r'venir tous les jours! >>

Maintenant, c'est à son tour de gratifier l'autre d'une pipe mémorable. Il s'y emploie avec ardeur. Bob gémit son plaisir, admirant la bouche ingurgiter toute la longue queue avant de la rejeter et de la reprendre dans sa totalité. Sans prévenir, il se retourne, à plat ventre, ordonne:
<< - Baise-moi! J'ai trop envie de ta bite dans mon cul! >>

Kévin ne se le fait pas dire deux fois. Il insère sa matraque dans l'oignon, doucement mais fermement. Il constate:
<< - Putain ça m'manquait, ton trou! T'as la tuyauterie chaude, mec! J'te retrouve bien là, le snobinard. Tends bien tes fesses que j'les pilonne. J'vais t'en j'ter des litres de sirop d'homme.
- Te gêne pas! Enfonce profond, les couilles avec! Je prends tout. >>

La sueur coule sur les peaux électrisées par la luxure. La bite coulisse, le rythme de la baise s'accélère. Deux gorges rugissent. Deux pines expulsent leur jus.

On passe la soirée à raconter, à s'aimer et se le dire. Kévin apprécie son bonheur, Bob savoure son amour.

*****

Yannick, fou de rage, se trouve ridicule. Qu'a-t-il été foutre chez Kévin? Quelle connerie cette visite! Qu'est-ce qu'il attendait? Que le Gringalet se jette sur lui en lui criant qu'il l'aimait? Et en plus, le mec de Kévin qui rapplique! Il n'aurait pas pu attendre un peu avant de revenir, ce con là? Il n'a même pas pu parler. Un fiasco complet, et même un beau fiasco! Péteux qu'il a dit, le Yannick! Autre que péteux, oui! Chiasseux plutôt. Il jette son blouson sur une chaise, se tourne vers l'armoire à glace, fixe le reflet de sa personne. Tout à l'heure, dans la vitrine, il s'était un peu leurré. Sa taille s'épaissit, tout comme ses joues. La vie maritale lui apporte ce surplus. On dit que c'est la stabilité! Il serait grand temps de remédier à ça s'il ne veut pas devenir énorme. Il reprend son monologue à mi voix:
<< - J'suis complèt'ment dingue! À croire que j'suis amoureux d'un mec, le Gringalet! Mais j'suis un type à femmes, moi. Les vieilles, voilà c'qui m'branche! Au moins, elles rapportent du blé! J'me suis gouré tout l'long! Pour un beau p'tit cul, j'ai laissé tombé les mémères qu'étaient une bonne source d'pognon. Et après, allez savoir pourquoi, j'me suis coltiné avec la Mimi! Faut dire qu'c'est un beau brin, mais casse-couilles la donzelle. Et maint'nant, me v'là qui r'tombe raide dingue du Gringalet. J'suis con, mais j'suis vraiment con! J'aurais dû rester peinard avec la Mimi. Faut jamais rev'nir sur l'passé. Un jour ou l'autre elle m'aurait tellement fait chier que j'l'aurais plaqué pour aller ailleurs. Pas b'soin de r'muer les histoires d'antan pour plaquer bobonne… >>

Et de continuer un long moment sur le même registre des lamentations, dans un langage au sens totalement décousu. Au bout du compte, il ressort que Yannick brûle d'envie de retourner voir Kévin. Déjà, une bonne chose: le Gringalet habite toujours au même endroit. Pourquoi ne pas lui envoyer un mot, expliquant les raisons de la trahison, avec des excuses. Non! Ce serait s'abaisser. Un mec, ça ne s'abaisse pas. Ça peut se faire enculer, mais ça ne s'abaisse pas! Et puis, quelles raisons donner quand il n'y en a pas, de raisons. Un cadeau peut-être? Et puis quoi encore? Gringalet ce n'est pas une bonne femme à qui on offre des fleurs! Gringalet, c'est Gringalet! Un type pas mal question cul, un mec bien question mental, très bien même. Pourquoi l'avoir laissé tomber pour Mimi? En voilà un vrai mystère de la connerie humaine!

Yannick s'allonge sur le lit, glisse sa main droite sous son pantalon, ferme les yeux. Dans le fond, il n'a guère changé le Gringalet. Toujours aussi fluet, le regard direct. Et sa bite, comment est-elle? Longue, fine, dure, virulente, pénétrante, effervescente, certainement. Il la revoit se balancer au-dessus de couilles croquignolettes et gentiment duveteuses. Le cul, ce petit cul rondelet à souhait, avec une rosette prête, au moindre signe suggérant une envie ou une proposition de sodomie. Que c'était bon de le lécher, d'y enfoncer sa langue! Tout en devisant mentalement, Yannick continue de s'occuper: une main sur sa queue humide de mouille, l'autre laissant deux doigts chatouiller son anus et le violenter. Ces actes le ramènent à d'autres cabrioles, celles de jadis, avec le Gringalet. Il s'imagine, ressent presque une bite entre les fesses. Il se souvient de son gode récemment acheté, dans sa valise. Une séance autrement plus complète commence lorsque l'engin est introduit dans ses entrailles. L'envie d'être enculé par Kévin s'avère tellement forte, qu'il n'a nul besoin de lubrifier la bite artificielle qui entre sans préparation malgré son imposante taille. L'enculé lâche un énorme soupir de satisfaction en sentant le latex trifouiller ses boyaux. Il regrette de n'avoir pas pris le temps de se foutre à poil afin de mieux profiter de son corps. Merde! Le foutre gicle sur le dessus de lit, ça va le tâcher. Quatre longues jutées s'échappent de la matraque en feu. Tout juste remis de ses émotions, Yannick se lève précipitamment: il doit nettoyer car il a horreur que l'on trouve des traces de ses débordements solitaires. Tout en essuyant à l'aide d'un coin de serviette mouillée, il se morigène une fois de plus. Cela fait plusieurs fois qu'il se branle en pensant au Gringalet. Deviendrait-il pédé? Ça demande réflexion. Il lorgne le gode qu'il lave soigneusement. Un tel instrument tendrait à prouver que lui, Yannick, est bien pédé. En attendant, il se retrouve dans cette grande ville, comme un con, sans savoir que faire.

*****

Kévin ne cesse de penser à deux choses. D'abord, le coup du siècle, celui qui devrait résoudre la question financière durant une longue période. Ensuite, la visite de Yannick. Qu'est-ce qui lui a pris de revenir, comme ça, sans prévenir? Ce n'est pas son genre de s'abaisser. La curiosité? Peut-être. Le regret? Certainement pas. Alors quoi?
Tout en étudiant le meilleur moyen d'effectuer son coup fumant, Kévin ne peut s'empêcher d'y inclure Yannick. Peu à peu, l'évidence apparaît: seul lui parviendrait à résoudre nombre de problèmes sur cette affaire. Vient une autre question: peut-on encore lui faire confiance? Les circonstances ne sont plus les mêmes. Ils ne vivent pas ensemble. L'autre est marié. Lui, Kévin, est amoureux de Bob. Il n'empêche! Une telle association comporte pas mal de risques. Pas sur la question du partage, bien entendu! Yannick a prouvé son honnêteté sur ce point! Alors quoi? Un autre aspect se présente. Si l'on passe à l'action, un guetteur sera indispensable. Qui prendre, sinon Bob en personne? Certes, depuis leur vie en commun, Bob devient moins soucieux des formes légales de leurs actes. Il se rend bien compte que leur confort ne provient pas de ses émoluments frisant la maigreur du SMIG. Et comme Kévin ne travaille pas, au sens officiel du terme…. Mais de là à se fourvoyer dans pareille aventure, il y a loin! Rien que l'idée de faire de la taule rend le cher Bob tout ramollo.
Dans la mesure où l'association avec Yannick deviendrait indispensable, sous quel prétexte le faire venir sans avoir l'air de s'abaisser devant lui? Car, selon un proverbe de leur cru, un mec peut se faire enculer mais ne doit certainement pas s'abaisser!
Kévin envisage plusieurs formules pouvant attirer Yannick. Il tente de prévoir les réactions de celui-ci sans omettre une possibilité de changement du personnage depuis leur séparation. L'imagination perturbe une saine réflexion qui dérive vers des pensées érotiques puis carrément porno. Il revoit Yannick nu. Ce corps bâti sur du roc, diraient certains. Cette poitrine velue juste ce qu'il faut, comme le reste du personnage. Ces fesses dures mais ô combien appétissantes, cette queue synonyme de baises effrénées. Comme c'était bon de se sentir protégé par un homme d'expérience, de se laisser sodomiser par une telle virilité, de la pénétrer! Et que dire des heures passées en 69, en caresses. Sans oublier les longs moments à se lécher, nez dans le cul de l'autre ou langue soupesant les couilles. Yannick, c'était un peu l'homme sautant, ou se faisant sauter, par un jeune presque féminin. Oui, Kévin se sentait féminin dans les bras de Yannick, et peu importait les positions dans lesquelles ils se donnaient l'un comme l'autre. Il ressent encore les bras puissants lui serrer la taille, le soulever pour le déposer délicatement sur le lit, sur le canapé, sur un coin de table, sur la cuvette des W.C. ou en tout autre endroit, afin de lui prodiguer toute sa tendresse, de le pénétrer ou de se laisser embrocher.
Tout en devisant mentalement, Kévin se masturbe sans même avoir ouvert son jeans. Très vite le sperme s'écoule, inondant son pubis et sa main. Il sourit: jamais il n'aurait cru un jour se branler en repensant à Yannick. Il se lève, se dirige vers la salle de bain, prend une rapide douche: Bob ne va plus tarder.

*****

<< - Vous êtes sûr de c'message? >>

Yannick pose cette question pour la seconde fois. Le réceptionniste, irrité par l'insistance de son client, grogne poliment:
<< - Il n'y a aucun doute, Monsieur. Je vous le répète: Monsieur Kévin demande que vous passiez le voir vers midi. >>

Yannick retrouve sa chambre, tout pensif. Donc, Kévin ferait le premier pas vers une éventuelle réconciliation. À moins qu'il ne s'agisse là d'un rendez-vous destiné à s'expliquer sur le passé. Oui, c'est certainement ça.
Fort embarrassé, Yannick pensait regagner ses pénates. L'absence de Mimi n'est pas éternelle. Il doit la ménager. Il ne tient absolument pas à tout détruire sur un coup de tête. Sa décision, maintenant prise, il jouera la prudence. Il fera tout pour reconquérir le Gringalet qu'il a senti très ému lors de sa visite éclair, malgré une mauvaise humeur affichée ostensiblement. Ensuite, il quittera sa femme en cas de réussite. Tout a été mûrement calculé. Il a pesé le pour et le contre. Mais il sait, dorénavant, que seul Kévin lui apportera ce qu'il désire. Un autre aspect le confirme dans son optique: il vient de fêter ses 40 balais. Même s'il est encore fort baisable, il ne peut espérer faire illusion très longtemps auprès des antiquités féminines, à moins de se donner à fond dans le sport. Et encore! L'argent permet bien des choix. Entre deux hommes, l'un de 20 ans, l'autre du double, ces dames n'hésiteront pas un instant. Ses deux années de mariage l'ont complètement déformé, croit-il. Il n'a plus prêté attention à son physique, sans aucune raison d'ailleurs. Il n'en rejette pas la faute sur Mimi.
Il se change vite fait bien fait, dévale les escaliers de l'hôtel, se fait appeler un taxi. Vingt minutes plus tard, il sonne à la porte de Kévin qui ouvre.
Passé un bonjour à peine audible, de part et d'autre, on s'assied dans le salon. Yannick, sur le canapé, observe Kévin sur un fauteuil en face de lui. L'ambiance semble se diriger à la détente: l'hôte sert des apéritifs tandis que l'invité détourne son attention vers le décor de la pièce. Ce dernier, histoire d'engager la conversation, remarque:
<< - T'as gardé tous les meubles qu'on avait. >>

L'autre ne répond pas, continue son service. Passé un temps de silence, il avale une gorgée d'alcool, pose son verre sur la table basse, fixe son interlocuteur:
<< - Dire qu't'es un fumier, c'est d'la bibine! T'es pire que ça. Qu't'aille baiser avec une femelle, j'men fous. Mais qu'tu m'balances aux poulets, ça passe pas. Surtout qu't'avais préparé ton coup d'puis un moment, s'pas? J'croyais pourtant, qu'moi et toi, on s'entendait super chouette. Faut croire que j'm'es gouré. L'jour où tu m'as j'té, t'as bien joué la comédie d'l'amoureux. Tu m'as vraiment pris pour un pauv'con! R'marque, j'ai apprécié qu'tu m'as pas laissé dans la merde après mes deux mois d'placard. Là-d'ssus t'as été correct. C'est pas pareil pour c'qui est d'avoir envoyé ta bonne femme m'chercher à la sortie pour m'annoncer vos épousailles. C'est pas c'qu'on peut app'lé être franc du collier. Tu s'rais un tantinet lâche qu'ça aurait rien d'étonnant. Pour finir là-d'ssus, j'te considère comme un pourri d'première. Si j'ai voulu t'voir, c'est pas pour qu'on r'pique au truc. Maint'nant y'a Bob, un mec droit, lui. On s'aime bien tous deux. On s'entend super et j'tiens pas à l'tournebouler en allant gueuser à droite ou à gauche, surtout avec un ex qu'est pas du meilleur acabit. C'est un sensible, mon Bob. Voilà d'quoi y r'tourne. J'ai un super coup en vue. J'l'ai pensé dans tous les sens et j'ai b'soin d'un mec qui connaît l'boulot, toi. T'es tombé pile poil au moment où j'venais d'faire les premiers r'pérages. Pour t'affranchir complèt'ment, ce s'ra mon dernier. Y'aura d'quoi s'branler aux frais d'la princesse pendant un moment, pour chacun d'nous. Si t'es d'accord sur l'principe, on peut approfondir l'affaire. Sinon, tu t'barres vite fait pour plus jamais r'venir. Faut comprendre que j'tiens pas spécial'ment à t'fréquenter en dehors du travail. Si t'es d'accord, on fait l'coup et après on s'voit plus jamais. Tu comprends c'que j'veux dire? >>

Le front plissé de rides, Yannick se concentre. Retravailler avec Kévin, voilà une chance inespérée. En venant ici, il n'en demandait pas tant. Il ne cesse de le fixer, croit remarquer la braguette légèrement gonflée. Il rétorque:
<< - Comment veux-tu qu'on r'travaille tous deux si t'as plus confiance en moi? Dans ces conditions, on va au casse-pipe. Ça march'ra jamais. Oublie-ça. >>

Yannick se lève, jouant le tout pour le tout, se dirige vers la porte. Kévin le stoppe:
<< - J'prendrai mes précautions, t'en fais pas. Si tu veux pas, j'laisse tomber. J'veux l'faire qu'avec quelqu'un que j'connais, avec qui j'ai travaillé. Et pi, on s'ra pas qu'tous les deux. Bob particip'ra. Y f'ra l'guet. Sa présence évit'ra qu'on s'chipote, moi et toi. >>

Toujours debout, Yannick parcourt la pièce, déplaçant nonchalamment de quelques centimètres les bibelots, les remettant où ils se trouvaient. Il revient vers le canapé, s'assied, avale une lampée, confesse:
<< - Maint'nant, à moi d'expliquer. Avec toi, j'avais peur. Enfin j'crois bien. Tu sais quj'allais avec des vieilles pour l'fric. Les mecs, ça m'branchait pas du tout. J'connaissais même pas, tu vois. Et pi, j't'ai rencontré. J'sais pas pourquoi j'ai flippé sur ton cul. Ma bite s'est soul'vée d'un coup, fallait que j'te la mette. T'étais l'premier mec, bien sûr, mais t'étais aussi l'premier cul d'jeune que j'me farcissait. C'te peau qu't'avais! J'en bande encore quand j'y pense. J'explique pas, non plus, pourquoi j'me suis habitué à toi, à nous, à vivre tous deux ici. On dit qu'tout homme est fait pour vivre à deux. C'qu'on a pu baiser tous deux! J'regrette pas, au contraire. P't'être aussi qu'tu m'as r'donné une aut' jeunesse. J'étais si content d'not' vie qu'j'ai même accepté qu'tu m'encules. Et j'ai trouvé ça bon! C'est vrai, j'te raconte pas d'char. Des fois, quand j'suis avec Mimi, j'voudrais qu'elle m'mette une bite dans l'cul. C'est toi qui m'as donné c't'habitude, Gringalet. Tout ça pour t'dire que j't'avais à la bonne, j'en pinçais presque pour toi. Seul'ment t'es un mec. Et un mec ça fait pas l'poids contre une femmelle, une vraie. Enfin c'est c'que j'me suis dit quand j'suis tombé sur la Mimi. Un vrai p'tit pinson, en c'temps-là, la Mimi. Toi, si t'avais été une femme, pour tout dire. Là encore, j'sais pas c'qui m'a pris. Un coup d'honte qu'a pas prév'nu avant d'me tomber d'ssus. Ouais c'est ça: la honte d'être avec un mec. Faut dire aussi qu'la Mimi a mis du sien pour m'enjôler. Elle savait y faire la môme: une femelle quoi! Au début, j'voulais m'accrocher à c'qu'on avait, moi et toi. Alors j'ai craché l'morceau à Mimi: j'suis pédé, qu'j'y ai dit. Elle voulait pas l'croire. Tu penses! Un julot comme moi, un pédé, c'était impossible pour elle. J'lui ai fait visiter la maison quand t'étais pas là: elle a bien vu qu'avait qu'un lit, elle a aussi vu les p'tits jouets qu'on avait pour la baise. Malgré ça, elle s'est accrochée à moi et moi j'me suis décroché d'toi. C'est vrai qu'ta rien d'viné. J'avais pas changé. Mais c'était pas exprès. J'aimais trop baiser avec toi. Alors j'me farcissais la Mimi et toi en prime. L'pied en somme! Pi elle m'a foutu l'marché en main: ou j'l'épousais et j'vivais avec elle, ou elle m'balançait aux flics. Elle savait pour nos p'tites affaire moi et toi. J'lui avais craché l'morceau, comme un con. Faut faire attention aux gonzesses quand on les baise: elle vous tire les vers du nez sans qu'on s'en rende compte, les salopes. C'est c'qui s'est passé avec Mimi. J'ai accepté. Pour moi, c'était une façon d'rentrer dans l'rang, si tu vois c'que j'veux dire. En m'mariant avec elle, j'étais plus pédé, j'allais avoir, p't'être bien, une vie d'famille comme on dit. Et on voulait des gosses. Tout ça m'a chaviré l'crâne. Quand est v'nu l'moment d'te plaquer, j'savais pas comment faire. Mimi n'arrêtait pas d'me s'riner des trucs plus dégueulasses les uns qu'les autres. Inépuisable en vach'ries, qu'elle est. Pour notre dernier coup ensemble, j'comptais t'laisser tout l'fric après t'avoir dit qu'j'allais m'marier. Mais la Mimi a eu peur que j'ai pas l'courage d'le faire. L'avait pas tort pour tout dire. C'est elle qu'a téléphoné aux poulets, pas moi. J'te l'promets, Gringalet, j'te l'promets. C'soir là, j'me suis calté en entendant la sirène, comme on avait conv'nu, moi et toi. Dès qu'j'ai su qu't'étais chopé, j'ai fait l'nécesssaire pour qu'tu manques de rien, au ballon. Deux jours après, j'suis r'venu chez les vieux pour chouraver c'que t'avais laissé. Ça te r'venait, normal. Moi, j'la m'nais pas large pour t'avoir laissé tomber sans t'en parler avant. Mais c'est tout. Maint'nant, tu sais. En deux ans, j'ai réussi à grossir comme une vache, tu l'vois bien. La Mimi est d'venue infernale. Une vraie mégère. Question cul, c'est l'minimum vital, tout juste, et encore si elle a pas mal à la tête. Elle risque pas d'avoir mal au cul: ma bite l'fréquente jamais. Souvent, j'pense à nous deux, mon Gringalet. Alors, y'a quèques jours, j'me suis mis en tête de t' retrouver. J'voulais voir comment t'allais, quoi! P't'êt' même qu'j'avais une autre idée en tête, j'sais plus. Tout ça pour t'dire que dans l'boulot on peut m'faire confiance. J'suis solide comme un roc quand y s'agit d'bosser, j't'assure. >>

Kévin tourne, retourne, son verre, yeux fixés dessus. Pour le coup, il éprouve de la honte: il a douté de son ami, sur le plan professionnel, s'entend. Un peu irrité contre lui-même, il marmonne:
<< - T'sais, Yannick, l'mec avec qui j'suis, c'est l'fils des vieux où que j'me suis fait gauler. J'l'ai rencontré plusieurs mois après ma sortie. Ils l'ont viré pac'qu'il est pédé. Y cherchait à chouraver des bourges. Y s'y prenait comme un manche. J'l'ai embobiné. >>

Un instant de gêne s'instaure entre les deux hommes. Yannick le rompt:
<< - Bon, ça va pour ton coup. On va s'y mettre, moi et toi. Ton Bob, y sait qu'tu veux l'foutre au guet? L'a pas la trouille au moins?…. >>

Une longue discussion s'engage. On sort les plans, les relevés des habitudes, etc.

*****

Yannick n'est pas mécontent de lui. Son idée d'incriminer Mimi pour la dénonciation aux flics est un coup de génie. Elle a traversé son esprit alors qu'il s'apprêtait à dévoiler toute la vérité. Cette entorse ne le rebute aucunement. Quand on veut la fin, tous les moyens sont bons. Et puis, il peut fort bien tout mettre sur le dos de Mimi: n'est-ce pas elle qui l'a obligé à trahir Kévin? Plus il avance dans ses pensées, plus il s'éloigne de la réalité des faits. Pour l'heure, le contact se renoue avec Gringalet. Il a bien dit que Bob serait là pour "éviter qu'ils se chipotent". C'est donc qu'il n'est pas certain de résister au cas où… En conséquence, la première étape connaît un succès. La seconde s'annonce plus ardue: plaire et complaire au fameux Bob, son rival, qu'il rencontrera sous peu. Pourraient-ils devenir complices et fricoter ensemble? Pourquoi pas? Yannick l'a rapidement aperçu mais le peu qu'il en a vu n'a pas l'air mal du tout! Le Gringalet a bon goût. Baiser avec eux deux, c'est à envisager sérieusement. Un renouveau, en quelque sorte. Reste Mimi. Comment justifier une absence d'un mois, temps nécessaire pour mettre au point le coup et l'exécuter? Sans compter qu'il ne dispose pas d'une somme suffisante pour vivre à l'hôtel tout ce temps-là. Il n'a pas soulevé cette question avec Kévin. Tiens! C'est vrai qu'il a mûri, le Gringalet! Il est plus sûr de lui. Il a même beaucoup perdu de ce côté féminin qui le rendait si fragile. Pourtant, son charme ne change pas. Il impose qu'on l'aime!
Yannick se secoue. Le temps de rejoindre le mec de ses pensées arrive. Il vérifie son allure dans la glace de l'armoire: un peu de sport et tout rentrera dans l'ordre! Il s'encourage mentalement. Voilà venue l'épreuve qu'il appelle Bob.

Se retrouver dans ce petit restaurant provoque un frisson dans le dos de Yannick. Combien de fois lui et Kévin se sont-ils attablés en ce lieu? Il l'aperçoit, seul au bar, le rejoint:
<< - L'est pas là ton Bob?
- Va v'nir, t'inquiète. Y travaille jusqu'à la d'mie. >>

On se serre la main, vite fait, comme si l'on tâtait des charbons ardents. On quitte le bar. On s'assied en "biais" par rapport à la table, afin d'éviter que les jambes ne se croisent en dessous. On ne parle pas, on ne se regarde pas. La serveuse s'approche, offrant à chacun une carte, leur demandant de choisir. Ils obtempèrent, précisant qu'un troisième doit arriver. Dans l'embrasure de la porte, une silhouette s'avance. Kévin, sourire revenu, déclare:
<< - Le v'là! >>

Juste une petite pression sur l'épaule de Kévin et une franche poignée de main à Yannick, comme pour signifier les relations avec chacun. On opte pour le menu du jour: seul luxe, le vin, une bouteille de Saint Amour. Yannick note que Gringalet a choisi leur boisson préférée, encore une bonne avancée selon lui.
Le repas se déroule dans un quasi silence. On mange en ne s'occupant que de son assiette. De temps à autres, Yannick se charge de servir le vin, dès que les verres présentent un certain vide. Juste avant le dessert, il commande une seconde bouteille, commentant:
<< - Une seule à trois ça fait pas l'compte. J'l'offre. >>

Aux cafés, on refuse les digestifs gracieusement proposés par les patrons: les têtes doivent rester d'aplomb, les idées claires. Chacun règle son dû. Yannick remarque que Kévin et Bob font bourse à part. Une de ses leçons n'a pas été oubliée par Gringalet: ne jamais mélanger cul et fric!
Tranquillement, le trio se rend à pied au domicile du couple, petite promenade digestive.

Kévin et Bob s'installent dans le canapé, l'un contre l'autre ou presque. Yannick prend place dans un fauteuil, en face d'eux. Bob entame la discussion. Il va droit au but:
<< - Yannick, je me fous de ce qui a pu se passer entre Kévin et toi. C'est votre histoire, pas la mienne. Ce qui m'intéresse, ce sont vos relations de maintenant. Là, ça me regarde. Afin que tout soit clair, j'accepte de te recevoir dans le cadre du travail que vous envisagez. Après, je préfère que tu nous ignores. Je ne sais pas ce que tu cherchais en tentant de revoir Kévin, c'est ton problème. Mais sache, qu'au moindre geste pour te l'accaparer de nouveau, je me mettrais en travers de ton chemin. Alors attention! Garde tes distances envers Kévin et tout ira bien entre nous. Pour ce qui est de votre affaire, j'accepte de faire le guet. Je fais confiance à Kévin pour ne pas m'entraîner dans un truc à la gomme. >>

Bob se tait. Yannick croit bon d'opiner:
<< - C'est comme ça que j'voyais les choses, pas autr'ment. >>

Dans son for intérieur, il pousse un soupir de soulagement.

*****

Yannick, depuis quelques jours, considère qu'il entre en compétition. Il estime affronter un voleur qui lui aurait piqué son bien. Ses réflexions l'ont amené à cette déduction: Bob m'a piqué Gringalet, je vais le lui repiquer. Son instinct de voleur supplante largement l'affection qu'il éprouve pour Kévin. Il se persuade être blessé parce qu'on lui a piqué son petit ami. Il ne s'inquiète pas de savoir ce qu'il ressent pour lui, là n'est pas l'important. L'important, c'est de reprendre son bien, retrouver ainsi sa dignité.
Les repérages achevés, les plans des lieux bien établis, les occupations de chacun dûment fixées et chronométrées, on met au point les ultimes détails. On passera à l'action dans la nuit de vendredi à samedi prochain. Ce travail "d'approche" aura demandé presque un mois.

De l'avis général, il convient de se détendre, de décompresser. En outre, rendre un tantinet amicaux les liens qui unissent le trio ne fera certainement pas de mal. La veille du grand soir, Bob mitonne un excellent repas. On met les petits plats dans les grands. Les trois hommes se régalent. Le cuisinier est un maître! On s'en lèche les babines. Les vins accompagnent dignement les mets. Les distances entre les corps et les esprits s'amenuisent. On plaisante, on blague, on parle cul. On en vient presque à comparer: c'est différent, dit-on, mais ça s'équivaut. Bob, plus éméché que les deux autres, exige de voir. On se plie à son désir. La queue de Yannick se dresse fièrement en dehors de la braguette ouverte. Sa main soupèse l'engin, le ballotte d'un côté puis de l'autre. Kévin résiste mal, très tenté de s'en emparer, tant il en rêve depuis si longtemps. Il n'a jamais oublié, loin de là, leurs baises effrénées. Il aimerait beaucoup en retrouver la saveur mais en compagnie de Bob. Ce dernier, oublieux de ses résolutions, vient palper le braquemart. Kévin n'hésite plus, voyant dans ce geste un signal. Il ne se trompe pas. Les bacchanales peuvent commencer. Le plus heureux reste, évidemment, Yannick qui voit une avancée formidable dans l'exécution de son projet. Et de s'appliquer à contenter le jeune couple, sans avoir l'air de se donner à l'un plus qu'à l'autre. Les caresses, timides au début, s'enhardissent. On hésite à se rouler des patins, tout juste si l'on dépose quelques petits baisers dans le cou, derrière l'oreille. Une position provoque le premier contact des lèvres entre Yannick et Bob. Ils ne retiennent pas leurs élans, offrent leurs langues. Le troisième les rejoint dans ce baiser. Dès lors, plus aucune hésitation, plus rien ne freine l'assouvissement de leurs désirs charnels. Kévin reconnaît la maestria d'un Yannick suceur, lécheur. Ce que découvre Bob qui se rend compte combien son amant avait raison lorsqu'il décrivait ses prouesses avec son ex. Yannick se laisse aller, entre ces deux mecs qui lui triturent les chairs tant et plus. Il comprend que sa bite est avalée tandis que son cul subit une inspection linguale des plus approfondies. Le couple s'ingénie à le faire frissonner de plaisir, trouvant ainsi un moyen de ne pas se défavoriser l'un par rapport à l'autre. On s'occupe de l'invité uniquement et l'invité s'occupera de chacun d'eux, à parts égales. Personne n'a convenu de pareille équité, tout le monde saisit son importance. Les fesses couvertes de salive, la bite au gland perlé, Yannick s'attaque aux fessiers qu'on lui présente. Il fourre sa langue sur la rosette de l'un avant de bouffer le cul de l'autre. Ses mains palpent les deux postérieurs en même temps tandis que les léchés fourbissent leurs langues dans leurs bouches. Entre deux coquineries, on ingurgite un peu de vin afin de ne pas permettre à l'ambiance de se détériorer. On sait que l'on commet une erreur en s'envoyant en l'air, mais on le veut, on en a besoin, comme pour sceller l'accord qui les lie dans leur projet de s'enrichir. Les trois queues altières se positionnent afin de se congratuler. Les doigts chiffonnent les tétons. Puis, Yannick s'agenouille, avale la bite de Bob avec avidité, presque avec passion. Il est vrai que la chose n'est pas négligeable. Il dirige ensuite ses lèvres sur le vit de Kévin. Le goût lui revient en mémoire. Comment a-t-il pu oublier pareil délice? Il se le demande tout en suçant activement mais en prenant bien soin de ne pas s'attarder plus qu'il ne l'a fait avec l'autre. D'ailleurs, inconsciemment, chacun collabore à cette égalité. Il passe des queues aux couilles et des couilles il revient vers les culs. Une fois correctement revêtue la capote, il insère sa bite entre les fesses d'un Bob qui glousse de plaisir sous l'assaut. L'enculé sent le cylindre le trifouiller tant et plus, à telle enseigne qu'il grogne presque de colère lorsque la chose se retire afin d'aller combler le second anus qui se présente. Après avoir changé de préservatif, l'enculeur satisfait un Kévin impatient de se faire fourrer. Aucun doute, le Yannick n'a pas perdu la main, si l'on ose dire. Là encore, pas de jaloux, temps égal pour les deux. C'est au tour du couple d'enfiler leur invité. Celui-ci s'offre volontiers, tendant son arrière-train, dos bien cambré. Kévin, "capoté" enfourne sa queue dans l'anus présenté, lime violemment, ahanant. Quelques minutes plus tard, il laisse la place à son co-équipier qui ne se prive pas d'enfiler sa bite sous latex dans le fourreau si aimablement tendu. La pénétration paraît durer plus longtemps que la précédente. Yannick assis sur son enculeur, se penche afin de lui rouler une pelle. On répond à son attente. Il sent une seconde bite élargir son trou de balle. Le trac s'empare de lui: on veut lui exploser le cul! Il manifeste ses craintes par des gestes de refus aussitôt maîtrisés. Kévin, dans un souffle, lui enjoint de se détendre, tout se passera bien. Dix secondes plus tard, Yannick subit sa première double pénétration. Il hurlerait presque tant elle le mène aux nues. Les deux baiseurs ne cessent de le besogner jusqu'à ce que les bites éjectent leur sperme dans les capotes. Yannick aimerait que cela dure longtemps, plus longtemps. Cependant, son propre organisme manifeste son besoin d'éjaculer. Le foutre s'éparpille sur le ventre d'un Bob plus que satisfait.
On se sépare, pleinement comblés. On va se doucher tout en babillant, en chahutant, en se pelotant. On revient dans le salon. Les ébats terminés, on boit un dernier coup. Yannick se rhabille tout en devisant avec les deux autres. Ce qui vient de se passer était une nécessité qui ne se renouvellera certainement plus. On se le promet sans vraiment se le dire. L'invité quitte ses hôtes, après leur avoir serré la main.


À suivre…


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<< - Baise-moi! J'ai trop envie de ta bite dans mon cul! >>

Kévin ne se le fait pas dire deux fois. Il insère sa matraque dans l'oignon, doucement mais fermement. Il constate:
<< - Putain ça m'manquait, ton trou! T'as la tuyauterie chaude, mec! J'te retrouve bien là, le snobinard. Tends bien tes fesses que j'les pilonne. J'vais t'en j'ter des litres de sirop d'homme.
- Te gêne pas! Enfonce profond, les couilles avec! Je prends tout. >>

La sueur coule sur les peaux électrisées par la luxure. La bite coulisse, le rythme de la baise s'accélère. Deux gorges rugissent. Deux pines expulsent leur jus.

On passe la soirée à raconter, à s'aimer et se le dire. Kévin apprécie son bonheur, Bob savoure son amour.

*****

Yannick, fou de rage, se trouve ridicule. Qu'a-t-il été foutre chez Kévin? Quelle connerie cette visite! Qu'est-ce qu'il attendait? Que le Gringalet se jette sur lui en lui criant qu'il l'aimait? Et en plus, le mec de Kévin qui rapplique! Il n'aurait pas pu attendre un peu avant de revenir, ce con là? Il n'a même pas pu parler. Un fiasco complet, et même un beau fiasco! Péteux qu'il a dit, le Yannick! Autre que péteux, oui! Chiasseux plutôt. Il jette son blouson sur une chaise, se tourne vers l'armoire à glace, fixe le reflet de sa personne. Tout à l'heure, dans la vitrine, il s'était un peu leurré. Sa taille s'épaissit, tout comme ses joues. La vie maritale lui apporte ce surplus. On dit que c'est la stabilité! Il serait grand temps de remédier à ça s'il ne veut pas devenir énorme. Il reprend son monologue à mi voix:
<< - J'suis complèt'ment dingue! À croire que j'suis amoureux d'un mec, le Gringalet! Mais j'suis un type à femmes, moi. Les vieilles, voilà c'qui m'branche! Au moins, elles rapportent du blé! J'me suis gouré tout l'long! Pour un beau p'tit cul, j'ai laissé tombé les mémères qu'étaient une bonne source d'pognon. Et après, allez savoir pourquoi, j'me suis coltiné avec la Mimi! Faut dire qu'c'est un beau brin, mais casse-couilles la donzelle. Et maint'nant, me v'là qui r'tombe raide dingue du Gringalet. J'suis con, mais j'suis vraiment con! J'aurais dû rester peinard avec la Mimi. Faut jamais rev'nir sur l'passé. Un jour ou l'autre elle m'aurait tellement fait chier que j'l'aurais plaqué pour aller ailleurs. Pas b'soin de r'muer les histoires d'antan pour plaquer bobonne… >>

Et de continuer un long moment sur le même registre des lamentations, dans un langage au sens totalement décousu. Au bout du compte, il ressort que Yannick brûle d'envie de retourner voir Kévin. Déjà, une bonne chose: le Gringalet habite toujours au même endroit. Pourquoi ne pas lui envoyer un mot, expliquant les raisons de la trahison, avec des excuses. Non! Ce serait s'abaisser. Un mec, ça ne s'abaisse pas. Ça peut se faire enculer, mais ça ne s'abaisse pas! Et puis, quelles raisons donner quand il n'y en a pas, de raisons. Un cadeau peut-être? Et puis quoi encore? Gringalet ce n'est pas une bonne femme à qui on offre des fleurs! Gringalet, c'est Gringalet! Un type pas mal question cul, un mec bien question mental, très bien même. Pourquoi l'avoir laissé tomber pour Mimi? En voilà un vrai mystère de la connerie humaine!

Yannick s'allonge sur le lit, glisse sa main droite sous son pantalon, ferme les yeux. Dans le fond, il n'a guère changé le Gringalet. Toujours aussi fluet, le regard direct. Et sa bite, comment est-elle? Longue, fine, dure, virulente, pénétrante, effervescente, certainement. Il la revoit se balancer au-dessus de couilles croquignolettes et gentiment duveteuses. Le cul, ce petit cul rondelet à souhait, avec une rosette prête, au moindre signe suggérant une envie ou une proposition de sodomie. Que c'était bon de le lécher, d'y enfoncer sa langue! Tout en devisant mentalement, Yannick continue de s'occuper: une main sur sa queue humide de mouille, l'autre laissant deux doigts chatouiller son anus et le violenter. Ces actes le ramènent à d'autres cabrioles, celles de jadis, avec le Gringalet. Il s'imagine, ressent presque une bite entre les fesses. Il se souvient de son gode récemment acheté, dans sa valise. Une séance autrement plus complète commence lorsque l'engin est introduit dans ses entrailles. L'envie d'être enculé par Kévin s'avère tellement forte, qu'il n'a nul besoin de lubrifier la bite artificielle qui entre sans préparation malgré son imposante taille. L'enculé lâche un énorme soupir de satisfaction en sentant le latex trifouiller ses boyaux. Il regrette de n'avoir pas pris le temps de se foutre à poil afin de mieux profiter de son corps. Merde! Le foutre gicle sur le dessus de lit, ça va le tâcher. Quatre longues jutées s'échappent de la matraque en feu. Tout juste remis de ses émotions, Yannick se lève précipitamment: il doit nettoyer car il a horreur que l'on trouve des traces de ses débordements solitaires. Tout en essuyant à l'aide d'un coin de serviette mouillée, il se morigène une fois de plus. Cela fait plusieurs fois qu'il se branle en pensant au Gringalet. Deviendrait-il pédé? Ça demande réflexion. Il lorgne le gode qu'il lave soigneusement. Un tel instrument tendrait à prouver que lui, Yannick, est bien pédé. En attendant, il se retrouve dans cette grande ville, comme un con, sans savoir que faire.

*****

Kévin ne cesse de penser à deux choses. D'abord, le coup du siècle, celui qui devrait résoudre la question financière durant une longue période. Ensuite, la visite de Yannick. Qu'est-ce qui lui a pris de revenir, comme ça, sans prévenir? Ce n'est pas son genre de s'abaisser. La curiosité? Peut-être. Le regret? Certainement pas. Alors quoi?
Tout en étudiant le meilleur moyen d'effectuer son coup fumant, Kévin ne peut s'empêcher d'y inclure Yannick. Peu à peu, l'évidence apparaît: seul lui parviendrait à résoudre nombre de problèmes sur cette affaire. Vient une autre question: peut-on encore lui faire confiance? Les circonstances ne sont plus les mêmes. Ils ne vivent pas ensemble. L'autre est marié. Lui, Kévin, est amoureux de Bob. Il n'empêche! Une telle association comporte pas mal de risques. Pas sur la question du partage, bien entendu! Yannick a prouvé son honnêteté sur ce point! Alors quoi? Un autre aspect se présente. Si l'on passe à l'action, un guetteur sera indispensable. Qui prendre, sinon Bob en personne? Certes, depuis leur vie en commun, Bob devient moins soucieux des formes légales de leurs actes. Il se rend bien compte que leur confort ne provient pas de ses émoluments frisant la maigreur du SMIG. Et comme Kévin ne travaille pas, au sens officiel du terme…. Mais de là à se fourvoyer dans pareille aventure, il y a loin! Rien que l'idée de faire de la taule rend le cher Bob tout ramollo.
Dans la mesure où l'association avec Yannick deviendrait indispensable, sous quel prétexte le faire venir sans avoir l'air de s'abaisser devant lui? Car, selon un proverbe de leur cru, un mec peut se faire enculer mais ne doit certainement pas s'abaisser!
Kévin envisage plusieurs formules pouvant attirer Yannick. Il tente de prévoir les réactions de celui-ci sans omettre une possibilité de changement du personnage depuis leur séparation. L'imagination perturbe une saine réflexion qui dérive vers des pensées érotiques puis carrément porno. Il revoit Yannick nu. Ce corps bâti sur du roc, diraient certains. Cette poitrine velue juste ce qu'il faut, comme le reste du personnage. Ces fesses dures mais ô combien appétissantes, cette queue synonyme de baises effrénées. Comme c'était bon de se sentir protégé par un homme d'expérience, de se laisser sodomiser par une telle virilité, de la pénétrer! Et que dire des heures passées en 69, en caresses. Sans oublier les longs moments à se lécher, nez dans le cul de l'autre ou langue soupesant les couilles. Yannick, c'était un peu l'homme sautant, ou se faisant sauter, par un jeune presque féminin. Oui, Kévin se sentait féminin dans les bras de Yannick, et peu importait les positions dans lesquelles ils se donnaient l'un comme l'autre. Il ressent encore les bras puissants lui serrer la taille, le soulever pour le déposer délicatement sur le lit, sur le canapé, sur un coin de table, sur la cuvette des W.C. ou en tout autre endroit, afin de lui prodiguer toute sa tendresse, de le pénétrer ou de se laisser embrocher.
Tout en devisant mentalement, Kévin se masturbe sans même avoir ouvert son jeans. Très vite le sperme s'écoule, inondant son pubis et sa main. Il sourit: jamais il n'aurait cru un jour se branler en repensant à Yannick. Il se lève, se dirige vers la salle de bain, prend une rapide douche: Bob ne va plus tarder.

*****

<< - Vous êtes sûr de c'message? >>

Yannick pose cette question pour la seconde fois. Le réceptionniste, irrité par l'insistance de son client, grogne poliment:
<< - Il n'y a aucun doute, Monsieur. Je vous le répète: Monsieur Kévin demande que vous passiez le voir vers midi. >>

Yannick retrouve sa chambre, tout pensif. Donc, Kévin ferait le premier pas vers une éventuelle réconciliation. À moins qu'il ne s'agisse là d'un rendez-vous destiné à s'expliquer sur le passé. Oui, c'est certainement ça.
Fort embarrassé, Yannick pensait regagner ses pénates. L'absence de Mimi n'est pas éternelle. Il doit la ménager. Il ne tient absolument pas à tout détruire sur un coup de tête. Sa décision, maintenant prise, il jouera la prudence. Il fera tout pour reconquérir le Gringalet qu'il a senti très ému lors de sa visite éclair, malgré une mauvaise humeur affichée ostensiblement. Ensuite, il quittera sa femme en cas de réussite. Tout a été mûrement calculé. Il a pesé le pour et le contre. Mais il sait, dorénavant, que seul Kévin lui apportera ce qu'il désire. Un autre aspect le confirme dans son optique: il vient de fêter ses 40 balais. Même s'il est encore fort baisable, il ne peut espérer faire illusion très longtemps auprès des antiquités féminines, à moins de se donner à fond dans le sport. Et encore! L'argent permet bien des choix. Entre deux hommes, l'un de 20 ans, l'autre du double, ces dames n'hésiteront pas un instant. Ses deux années de mariage l'ont complètement déformé, croit-il. Il n'a plus prêté attention à son physique, sans aucune raison d'ailleurs. Il n'en rejette pas la faute sur Mimi.
Il se change vite fait bien fait, dévale les escaliers de l'hôtel, se fait appeler un taxi. Vingt minutes plus tard, il sonne à la porte de Kévin qui ouvre.
Passé un bonjour à peine audible, de part et d'autre, on s'assied dans le salon. Yannick, sur le canapé, observe Kévin sur un fauteuil en face de lui. L'ambiance semble se diriger à la détente: l'hôte sert des apéritifs tandis que l'invité détourne son attention vers le décor de la pièce. Ce dernier, histoire d'engager la conversation, remarque:
<< - T'as gardé tous les meubles qu'on avait. >>

L'autre ne répond pas, continue son service. Passé un temps de silence, il avale une gorgée d'alcool, pose son verre sur la table basse, fixe son interlocuteur:
<< - Dire qu't'es un fumier, c'est d'la bibine! T'es pire que ça. Qu't'aille baiser avec une femelle, j'men fous. Mais qu'tu m'balances aux poulets, ça passe pas. Surtout qu't'avais préparé ton coup d'puis un moment, s'pas? J'croyais pourtant, qu'moi et toi, on s'entendait super chouette. Faut croire que j'm'es gouré. L'jour où tu m'as j'té, t'as bien joué la comédie d'l'amoureux. Tu m'as vraiment pris pour un pauv'con! R'marque, j'ai apprécié qu'tu m'as pas laissé dans la merde après mes deux mois d'placard. Là-d'ssus t'as été correct. C'est pas pareil pour c'qui est d'avoir envoyé ta bonne femme m'chercher à la sortie pour m'annoncer vos épousailles. C'est pas c'qu'on peut app'lé être franc du collier. Tu s'rais un tantinet lâche qu'ça aurait rien d'étonnant. Pour finir là-d'ssus, j'te considère comme un pourri d'première. Si j'ai voulu t'voir, c'est pas pour qu'on r'pique au truc. Maint'nant y'a Bob, un mec droit, lui. On s'aime bien tous deux. On s'entend super et j'tiens pas à l'tournebouler en allant gueuser à droite ou à gauche, surtout avec un ex qu'est pas du meilleur acabit. C'est un sensible, mon Bob. Voilà d'quoi y r'tourne. J'ai un super coup en vue. J'l'ai pensé dans tous les sens et j'ai b'soin d'un mec qui connaît l'boulot, toi. T'es tombé pile poil au moment où j'venais d'faire les premiers r'pérages. Pour t'affranchir complèt'ment, ce s'ra mon dernier. Y'aura d'quoi s'branler aux frais d'la princesse pendant un moment, pour chacun d'nous. Si t'es d'accord sur l'principe, on peut approfondir l'affaire. Sinon, tu t'barres vite fait pour plus jamais r'venir. Faut comprendre que j'tiens pas spécial'ment à t'fréquenter en dehors du travail. Si t'es d'accord, on fait l'coup et après on s'voit plus jamais. Tu comprends c'que j'veux dire? >>

Le front plissé de rides, Yannick se concentre. Retravailler avec Kévin, voilà une chance inespérée. En venant ici, il n'en demandait pas tant. Il ne cesse de le fixer, croit remarquer la braguette légèrement gonflée. Il rétorque:
<< - Comment veux-tu qu'on r'travaille tous deux si t'as plus confiance en moi? Dans ces conditions, on va au casse-pipe. Ça march'ra jamais. Oublie-ça. >>

Yannick se lève, jouant le tout pour le tout, se dirige vers la porte. Kévin le stoppe:
<< - J'prendrai mes précautions, t'en fais pas. Si tu veux pas, j'laisse tomber. J'veux l'faire qu'avec quelqu'un que j'connais, avec qui j'ai travaillé. Et pi, on s'ra pas qu'tous les deux. Bob particip'ra. Y f'ra l'guet. Sa présence évit'ra qu'on s'chipote, moi et toi. >>

Toujours debout, Yannick parcourt la pièce, déplaçant nonchalamment de quelques centimètres les bibelots, les remettant où ils se trouvaient. Il revient vers le canapé, s'assied, avale une lampée, confesse:
<< - Maint'nant, à moi d'expliquer. Avec toi, j'avais peur. Enfin j'crois bien. Tu sais quj'allais avec des vieilles pour l'fric. Les mecs, ça m'branchait pas du tout. J'connaissais même pas, tu vois. Et pi, j't'ai rencontré. J'sais pas pourquoi j'ai flippé sur ton cul. Ma bite s'est soul'vée d'un coup, fallait que j'te la mette. T'étais l'premier mec, bien sûr, mais t'étais aussi l'premier cul d'jeune que j'me farcissait. C'te peau qu't'avais! J'en bande encore quand j'y pense. J'explique pas, non plus, pourquoi j'me suis habitué à toi, à nous, à vivre tous deux ici. On dit qu'tout homme est fait pour vivre à deux. C'qu'on a pu baiser tous deux! J'regrette pas, au contraire. P't'être aussi qu'tu m'as r'donné une aut' jeunesse. J'étais si content d'not' vie qu'j'ai même accepté qu'tu m'encules. Et j'ai trouvé ça bon! C'est vrai, j'te raconte pas d'char. Des fois, quand j'suis avec Mimi, j'voudrais qu'elle m'mette une bite dans l'cul. C'est toi qui m'as donné c't'habitude, Gringalet. Tout ça pour t'dire que j't'avais à la bonne, j'en pinçais presque pour toi. Seul'ment t'es un mec. Et un mec ça fait pas l'poids contre une femmelle, une vraie. Enfin c'est c'que j'me suis dit quand j'suis tombé sur la Mimi. Un vrai p'tit pinson, en c'temps-là, la Mimi. Toi, si t'avais été une femme, pour tout dire. Là encore, j'sais pas c'qui m'a pris. Un coup d'honte qu'a pas prév'nu avant d'me tomber d'ssus. Ouais c'est ça: la honte d'être avec un mec. Faut dire aussi qu'la Mimi a mis du sien pour m'enjôler. Elle savait y faire la môme: une femelle quoi! Au début, j'voulais m'accrocher à c'qu'on avait, moi et toi. Alors j'ai craché l'morceau à Mimi: j'suis pédé, qu'j'y ai dit. Elle voulait pas l'croire. Tu penses! Un julot comme moi, un pédé, c'était impossible pour elle. J'lui ai fait visiter la maison quand t'étais pas là: elle a bien vu qu'avait qu'un lit, elle a aussi vu les p'tits jouets qu'on avait pour la baise. Malgré ça, elle s'est accrochée à moi et moi j'me suis décroché d'toi. C'est vrai qu'ta rien d'viné. J'avais pas changé. Mais c'était pas exprès. J'aimais trop baiser avec toi. Alors j'me farcissais la Mimi et toi en prime. L'pied en somme! Pi elle m'a foutu l'marché en main: ou j'l'épousais et j'vivais avec elle, ou elle m'balançait aux flics. Elle savait pour nos p'tites affaire moi et toi. J'lui avais craché l'morceau, comme un con. Faut faire attention aux gonzesses quand on les baise: elle vous tire les vers du nez sans qu'on s'en rende compte, les salopes. C'est c'qui s'est passé avec Mimi. J'ai accepté. Pour moi, c'était une façon d'rentrer dans l'rang, si tu vois c'que j'veux dire. En m'mariant avec elle, j'étais plus pédé, j'allais avoir, p't'être bien, une vie d'famille comme on dit. Et on voulait des gosses. Tout ça m'a chaviré l'crâne. Quand est v'nu l'moment d'te plaquer, j'savais pas comment faire. Mimi n'arrêtait pas d'me s'riner des trucs plus dégueulasses les uns qu'les autres. Inépuisable en vach'ries, qu'elle est. Pour notre dernier coup ensemble, j'comptais t'laisser tout l'fric après t'avoir dit qu'j'allais m'marier. Mais la Mimi a eu peur que j'ai pas l'courage d'le faire. L'avait pas tort pour tout dire. C'est elle qu'a téléphoné aux poulets, pas moi. J'te l'promets, Gringalet, j'te l'promets. C'soir là, j'me suis calté en entendant la sirène, comme on avait conv'nu, moi et toi. Dès qu'j'ai su qu't'étais chopé, j'ai fait l'nécesssaire pour qu'tu manques de rien, au ballon. Deux jours après, j'suis r'venu chez les vieux pour chouraver c'que t'avais laissé. Ça te r'venait, normal. Moi, j'la m'nais pas large pour t'avoir laissé tomber sans t'en parler avant. Mais c'est tout. Maint'nant, tu sais. En deux ans, j'ai réussi à grossir comme une vache, tu l'vois bien. La Mimi est d'venue infernale. Une vraie mégère. Question cul, c'est l'minimum vital, tout juste, et encore si elle a pas mal à la tête. Elle risque pas d'avoir mal au cul: ma bite l'fréquente jamais. Souvent, j'pense à nous deux, mon Gringalet. Alors, y'a quèques jours, j'me suis mis en tête de t' retrouver. J'voulais voir comment t'allais, quoi! P't'êt' même qu'j'avais une autre idée en tête, j'sais plus. Tout ça pour t'dire que dans l'boulot on peut m'faire confiance. J'suis solide comme un roc quand y s'agit d'bosser, j't'assure. >>

Kévin tourne, retourne, son verre, yeux fixés dessus. Pour le coup, il éprouve de la honte: il a douté de son ami, sur le plan professionnel, s'entend. Un peu irrité contre lui-même, il marmonne:
<< - T'sais, Yannick, l'mec avec qui j'suis, c'est l'fils des vieux où que j'me suis fait gauler. J'l'ai rencontré plusieurs mois après ma sortie. Ils l'ont viré pac'qu'il est pédé. Y cherchait à chouraver des bourges. Y s'y prenait comme un manche. J'l'ai embobiné. >>

Un instant de gêne s'instaure entre les deux hommes. Yannick le rompt:
<< - Bon, ça va pour ton coup. On va s'y mettre, moi et toi. Ton Bob, y sait qu'tu veux l'foutre au guet? L'a pas la trouille au moins?…. >>

Une longue discussion s'engage. On sort les plans, les relevés des habitudes, etc.

*****

Yannick n'est pas mécontent de lui. Son idée d'incriminer Mimi pour la dénonciation aux flics est un coup de génie. Elle a traversé son esprit alors qu'il s'apprêtait à dévoiler toute la vérité. Cette entorse ne le rebute aucunement. Quand on veut la fin, tous les moye

Les avis des lecteurs

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super bandante ton histoire, vivement la suite...et en plus très bien écrite



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