Clorinde, ma colocataire (13)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Clorinde, ma colocataire (13) Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-06-2020 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde, ma colocataire (13)
Une gamine ! Une vraie gamine. Qui courait partout, d’une pièce à l’autre. Qui visitait les placards. Qui ouvrait les robinets.
– C’est génial ! C’est trop génial ! Je m’attendais pas à ça, moi ! Pas du tout. Et puis alors pour le prix… C’est donné, avouez !
Elle est allée se pencher à la fenêtre.
– Ça devrait pas trop circuler la nuit.
Y est restée un long moment accoudée.
– Il y en a une !
– Une quoi ?
– Une bonne femme qui sort de l’hôtel en face. Venez voir ! Celle avec la veste marron. Qui longe le magasin de sport. Vous voyez ? Quel âge elle peut avoir ? Pas loin de soixante, je suis sûre. Et peut-être même qu’elle les a. Qu’est-ce vous pariez que c’est un petit jeune qu’elle se tape ?
– Ça, t’en sais rien du tout.
– Oh, si ! Sûrement. Derrière le dos de son mari. C’est dégueulasse. Elle a pas le droit, à son âge, de nous piquer nos affaires comme ça, à nous, les filles.
– Il vous en reste bien assez. Et puis, de toute façon, pour ce que tu t’en sers, toi !
– C’est pas une raison. Elle en sait rien. Et puis je pourrais avoir envie. Et justement de celui-là.
Elle s’est appuyée contre moi.
– D’un autre côté, c’est rassurant de se dire que sa mécanique, elle est toujours en état de marche. Ça veut dire que moi aussi, j’ai encore pas mal d’années devant pour pouvoir en profiter.
Son visage s’est illuminé, d’un coup.
– Et si on restait dormir là ? Puisqu’on nous a laissé les clefs.
– Mais il y a rien. C’est vide.
– Qu’est-ce ça fout ? Au contraire. Ce sera marrant. On campera. Suffit qu’on repasse là-bas chercher votre grand matelas qui se gonfle, nos couettes, nos trousses de toilette, quelques affaires de rechange et le tour est joué. Allez, on y va !

– Vous voyez qu’elle était pas si mal, mon idée, finalement ! On n’est pas bien là ?
Couchés tous les deux, côte à côte, dans la semi-obscurité.
On était pas mal, oui. On était même très bien.
– Ça fait quand même bizarre, vous trouvez pas, quand on se trouve dans un endroit complètement nouveau comme ça ? Il y a des tas de bruits, on sait pas ce que c’est. D’où ça vient. On arrête pas de se demander.
– Tu t’y feras vite.
– Pas vraiment, non. Parce qu’il a beau être très bien cet appart, j’ai pas du tout l’intention de m’y installer. Comme je vous ai dit, c’est chez vous chez nous. Ici, je serai jamais que de passage.
Elle s’est redressée sur un coude.
– Ce qui m’empêchera pas de m’approprier quand même l’environnement. D’essayer de savoir qui il y a autour. À côté. Au-dessus. En dessous. D’en profiter, s’il y a moyen. Et il y aura. Parce que j’ai déjà repéré une fille tout à l’heure, quand je suis descendue chercher les pizzas. La trentaine. On s’est souri. C’est le genre de nana chaude comme une baraque à frites. Ça se sent tout de suite, ça ! Comment ils doivent défiler les mecs, chez elle, j’vous dis même pas ! Et comme c’est juste à droite, là, derrière la cloison, suffira de tendre un peu l’oreille. Et il y aura sûrement pas qu’elle. Parce qu’il y en a du monde, apparemment, dans cet immeuble. Sans compter en face. Parce qu’avec l’hôtel ! Toutes ces fenêtres… Surtout que les gens, quand ils sont pas chez eux, ils font beaucoup moins attention. Non, je sens qu’on va bien se plaire. Bon, mais c’est pas tout ça… C’est bien beau de parler, mais…– Mais ?
– Faudrait peut-être qu’on l’inaugure cette chambre, non ? C’est la première fois qu’on y dort.
– C’est-à-dire ?
– Comme si vous le saviez pas ! On le fait ensemble ? En se regardant ?
Et elle a allumé.

* **
– Ah, enfin ! C’est pas trop tôt. J’ai cru que vous alliez jamais vous réveiller.
– J’avais besoin de récupérer.
– Ah ben ça, j’imagine… Comment vous en étiez de la comédie hier soir !
– Tu peux parler, toi !
– C’était de vous voir complètement déchaîné. Et de me dire que c’était à cause de moi. Parce que vous étiez en train de me regarder me le faire. N’empêche que deux fois vous avez giclé. Et que les deux fois vous avez crié.
Elle s’est redressée dans le lit.
– Je vais vous dire un secret. Mais vous allez pas vous fâcher ? Promis ?
– Promis.
Elle a extirpé un petit enregistreur de dessous son oreiller, l’a mis en marche. À plein volume. Des gémissements de plaisir ont envahi la pièce.
– C’est qui ?
– Ben, c’est moi, tiens ! Vous me reconnaissez pas ?
Si ! Effectivement, si ! C’était elle. Maintenant qu’elle le disait.
– Vous, ça va venir. Juste après. Là… Là… Écoutez ! Vous entendez ?
– À côté aussi ils doivent entendre.
– Et croire qu’on remet ça.
– Ils sont persuadés qu’on couche, je suis sûr.
– Ah, ben ça, forcément ! Mettez-vous à leur place ! En attendant, en douce que je vais me taper une de ces réputations, moi, ici ! À peine arrivée, dès le premier soir, je fais trembler les murs. Elles vont me tirer une de ces tronches les femmes de l’immeuble. Et ramasser leurs bonshommes. Des fois que je leur saute à la braguette.
Elle a arrêté.
– Là, c’est tout. Mais c’est pas à cause d’eux. Eux, j’en ai rien à foutre. Seulement, si je le laisse, ça va nous redonner envie.
– Ce serait pas un drame.
– Non, évidemment. Mais on peut pas non plus passer toutes nos journées à ça. Oh, mais on y reviendra. Surtout que j’en ai plein d’autres. Trente-deux exactement.
– Trente-deux !
– Ben, oui ! Chaque fois que je me caresse maintenant, je m’enregistre. Chaque fois que c’est possible, du moins. Et j’ai un petit carnet sur lequel je note tout. Le jour où ça s’est passé. L’heure. À quel endroit c’était. S’il y avait quelque part autour des gens qui pouvaient entendre. Ce qui m’a donné envie. De quels fantasmes je me suis servie. À quel moment je l’ai eu mon plaisir. En pensant à quoi. Tout, je note. Tout. Même ce qui, sur le moment, semble sans importance, mais qui peut en avoir après, plus tard, on sait jamais.
– Eh ben dis donc !
– Je me réécoute, du coup, des fois…– Et ça te redonne envie.
– Oui, ben ça, évidemment ! Et vous savez ce que j’aimerais ?
– C’est qu’on les écoute ensemble.
– Voilà, oui.
– C’est quand tu veux.
– Et puis ce qu’on pourrait aussi, c’est… ce Martial, là…– Toi, je te vois venir…– Mais juste une… En lui faisant croire que c’est vous qui m’avez enregistrée en douce et que je suis avec un mec.
– Tu vas le rendre fou.
– Tant pis pour lui. Ou tant mieux.
Elle s’est levée, est allée tirer les rideaux.
– Non, mais vous avez vu ce soleil ? Allez, debout, grand feignant ! Qu’on descende déjeuner dans un café quelque part. Je crève de faim. Pas vous ?

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