Clorinde, ma colocataire (14)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Clorinde, ma colocataire (14) Histoire érotique Publiée sur HDS le 05-06-2020 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde, ma colocataire (14)
– C’est pas mal finalement ici, hein ?
On avait passé la matinée à faire des courses.
– Faut bien… Si on veut y venir de temps en temps. Il manque plein de trucs. Et puis même, que ça ait l’air un minimum habité. Parce qu’ils vont vouloir venir voir, mes parents. Je sais bien que je suis majeure, que je fais ce que je veux, mais j’ai vraiment pas envie de me prendre le chou avec eux à propos de ça.
Et le début de l’après-midi à suspendre des photos à droite et à gauche. À arranger une porte qui coinçait. À nettoyer la douche.
– Ils l’ont laissée dans un état, ces cochons !
Maintenant, assise sur le radiateur, près de la fenêtre, elle dressait la liste de tout ce qu’il manquait. Et qu’il fallait absolument se procurer.
– La v’là !
– Qui ça ?
– La fille de l’autre jour. Celle qu’on avait suivie. Elle y rentre à l’hôtel. Elle y rentre encore. Bon, allez, cette fois on s’en occupe. On descend, on attend qu’elle ressorte et on la piste. Qu’on sache où elle va quand elle sort de là-dedans.

– Bon, alors, qu’est-ce qu’elle fout ?
– Elle baise.
– Ça, je sais bien. Mais faut quand même pas trois heures pour s’envoyer en l’air.
– Des fois, si ! Tout dépend de la façon dont ça se passe.
– Ah, ça y est ! Elle sort. Bon, allez, on y va. Mais pas trop près. Qu’elle se doute pas de quelque chose.
– Ni trop loin. Qu’on risque pas de la perdre.
– Et surtout que vous puissiez bien lui mater le cul. Non ? C’est pas ça ?
On l’a suivie tout au long du boulevard. Elle marchait d’un bon pas, en regardant droit devant elle. Sans jamais tourner la tête. Ni à droite ni à gauche.
– Vous savez ce que je me demande ? C’est si elle l’a gardée, la jute du mec. Si elle l’a encore dedans. C’est ce que je fais, moi, quand j’ai eu un type. J’adore ça, la sentir dégouliner. Et puis me dire que les gens, tout autour, ils savent pas. Ils se doutent pas. Tu te prends un de ces pieds.
Elle a tourné à droite, la fille.
– Faudra quand même que j’y remette le nez un de ces jours, moi, aux mecs. Parce que c’est bien beau ce qu’on fait tous les deux, c’est même super, mais je risque de perdre la main à force.
Puis à gauche.
– Où c’est qu’elle peut bien aller par là ?
Encore à gauche.
– Ce qu’on aurait dû, c’est se séparer, tiens ! Qu’il y en ait un de nous deux qui la suive et que l’autre, il s’occupe du bonhomme, sur l’autre rue. Qu’on sache comment il est fichu. Et ce qu’il fait. Non, on a pas été vraiment bons sur ce coup-là.
– Ils sont appelés à se revoir.
– Ah, ça, sûrement !
– Alors ce n’est que partie remise.

La fille s’est résolument engagée sur le parking du Super Marché. À l’intérieur duquel elle s’est engouffrée. Et où on l’a perdue. On a eu beau parcourir les allées en long, en large et en travers, elle n’était nulle part. Elle s’était évanouie.
– Non, mais alors là, c’est la meilleure !
On a refait un tour et puis Clorinde m’a attrapé par le bras.
– Regardez ! Regardez là-bas.
Revêtue de la tenue lie-de-vin du magasin, elle était en train d’ouvrir sa caisse.
– Ah, ben d’accord !
– Filez ! Filez ! Laissez-moi faire. On se retrouve là-bas…
* **
Elle a jeté sur la table un filet d’oranges. Et deux avocats.
– Là… Voilà. J’ai posé un premier jalon. J’ai échangé quelques mots, vite fait, à la caisse, avec elle. J’y retournerai. Demain. Après-demain. Et tous les jours suivants. Je vais sympathiser. En mode discret. Sur la pointe des pieds.
– Et c’est quoi, le plan ?
– Qu’elle accepte qu’on se voie ailleurs. Je vais lui raconter une salade. Par exemple, que je fais un mémoire sur l’état d’esprit des employées de grande surface. Leurs projets. La façon dont elles envisagent leur avenir. Tant professionnel que personnel. Tout ça. Alors si elle voulait bien répondre à un petit questionnaire… Elle sera flattée que j’aie pensé à elle. Que je l’aie choisie. À moi alors de savoir la jouer subtil Pour l’amener à entrer en confidences. À se déboutonner. Il y aura plus qu’à aviser. En fonction de.
– Et mon rôle, à moi, dans tout ça, ce sera quoi ?
– Ce que vous pourriez, vous, c’est faire la même chose, de votre côté, avec le type. Aller l’attendre devant l’entrée principale. Entrer en contact. Vous débrouiller pour lui tirer les vers du nez. On aurait les deux versions comme ça. Les tenants et les aboutissants. S’ils se cachent dans cet hôtel, il y a forcément des raisons. D’autres personnes concernées. Qui ? Son mec à elle ? Sa femme à lui ? Les deux ? Faudra aussi chercher dans ces directions-là. À moins que ce ne soit complètement autre chose. À quoi on pense pas du tout. Oh, non, je sais pas vous, mais moi, maintenant qu’on y a mis le nez, j’ai trop envie de savoir. De connaître le fin mot de l’histoire. Et même, éventuellement, si l’occasion se présente, d’y mettre mon grain de sel.

– Et Martial ?
Elle était sous la douche.
– Hein ? Et Martial ? Il appelle plus ?
– Je sais pas. J’ai laissé mon portable dans la voiture.
– Ben, allez le chercher ! Qu’est-ce vous attendez ? Qu’on sache !
Il y avait sept appels en absence. Et quatre SMS.
– Qui disent quoi ?
– Toujours la même chose. Que tu l’excites que le diable. Que tes nibards le rendent fou. Qu’il en peut plus. Et quand est-ce que je lui montrerai d’autres photos ? Et que je l’invite ? C’est quand que je l’invite ?
Elle est sortie de la douche. En se frictionnant vigoureusement avec sa grande serviette blanche.
– Le pauvre ! Là, faut vraiment faire quelque chose. On peut pas le laisser dans cet état-là. Ce serait cruel. Allez, appelez-le !
– Pour lui dire quoi ?
– Ce qu’il a envie d’entendre. Et même davantage.
Elle est venue s’asseoir à mes côtés, flanc contre flanc.
– Et mettez le haut-parleur, hein !

– Allô… Martial ?
– Ah, ben, c’est pas trop tôt. Qu’est-ce tu foutais ?
– J’ai des photos.
– D’elle ?
– Évidemment, d’elle. De son cul.
– Oh, putain !
– Mais ça a été chaud. D’un peu plus, je me faisais gauler.
– Envoie ! T’envoies ?
Clorinde a glissé sa main entre ses cuisses.
– Je les ai pas là. Je suis pas chez moi. Mais on se voit, si tu veux.
– Quand ?
– Demain. Demain soir. Six heures. Même endroit que d’habitude.
– Ça marche.
On a raccroché.
– Vous me raconterez, hein !
– Tu sais bien que oui.
Sa main s’est activée plus vite entre ses cuisses.

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