Clorinde, ma colocataire (6)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Clorinde, ma colocataire (6) Histoire érotique Publiée sur HDS le 03-05-2020 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Couleur du fond :
Clorinde, ma colocataire (6)
Elle avait revêtu une délicieuse petite jupette verte dessus du genou. Très largement dessus du genou. Enfilé un petit haut assorti qui lui dessinait les seins au plus près. Et s’était fait une queue de cheval qui lui battait la nuque. Le maquillage était discret, tout en nuances et en harmonie avec sa tenue.
– Tu es en mode conquête ?
– Non, en mode climat subtilement sensuel.
– C’est particulièrement réussi. Tu es ravissante.
– Merci.
– Et tu vas où comme ça, si c’est pas indiscret ?
– Nulle part et partout. Me promener, par les rues, au hasard.
– Et cueillir des regards.
– Ben oui, vous savez bien. Vous venez avec moi ? Vous m’avez promis l’autre jour, vous vous rappelez ?
– Je viens.
– Et alors vous savez ce qui serait bien ? Ce serait que vous marchiez un peu derrière moi. Pas trop loin. Mais pas trop près non plus. Comme si on n’était pas ensemble. Vous verriez les réactions derrière mon dos comme ça. Et, après, vous me raconteriez. Seulement ceux dans vos âges. Ou même plus. Parce que ça m’intéresse pas, les jeunes. Du moins pour ça. C’est trop toujours pareil leurs réflexions. Et c’est d’un bête ! Non ? Ça vous dit pas ?
– Allez ! En route !

Elle plaisait. Ça ne faisait pas l’ombre d’un doute. On l’admirait. On la désirait. Le plus souvent discrètement. On détournait un peu la tête, on jetait un coup d’œil intéressé à son délicieux petit postérieur et on poursuivait sa route. Mais les regards pouvaient aussi se faire plus insistants, la balayer longuement de haut en bas et de bas en haut, à plusieurs reprises, avant de l’abandonner, manifestement à regret.
Un vieux monsieur m’a fait un clin d’œil et lancé un « Bonne chance » au passage. Il était à l’évidence persuadé que je la suivais et que j’allais monter à l’assaut.
Un autre, entre deux âges, s’est tourné en soupirant vers son compagnon…– Il y a des jours où on regrette vraiment de plus être célibataire.
Un autre encore, la cinquantaine bien sonnée, s’est arrêté, a hésité une fraction de seconde et lui a résolument emboîté le pas. Il s’est rapproché, rapproché encore. A cheminé quelques instants à ses côtés, tenté d’engager la conversation.
Elle s’est retournée.
– Vous venez ? Qu’est-ce que vous faites ?
Le type s’est éclipsé.
– C’est pas qu’il avait l’air d’être spécialement lourd, mais bon, j’avais pas vraiment envie. Et puis, de toute façon, je sais comment ça se serait fini : il aurait voulu coucher. Et ça, c’est hors de question.
On a fait quelques pas.
– En attendant, qu’est-ce que j’en ai eu des regards ! Et des qui valaient sacrément le coup.
Et elle est tombée en arrêt devant un café aux grandes baies vitrées.
– On rentre boire un coup là-dedans ? Que vous me racontiez, vous, de ton côté…L’arrière-salle était presque déserte : un étudiant plongé dans ses bouquins ; deux jeunes femmes qui discutaient à mi-voix ; une autre qui faisait des mots fléchés.
On s’est installés un peu à l’écart.
– Je vous écoute !
Elle m’a écouté. En suivant du regard, au-delà de moi, le mouvement de la rue.
Sa main a disparu sous la table. Ses yeux se sont embrumés. Son épaule et son coude ont été pris d’un léger tremblement.
– Continuez ! Continuez !
Qui s’est accentué.
Elle a fermé les yeux et, de sa main libre, a saisi la mienne.

* **
– Vous venez ? Je me suis fait couler un bain. On discutera comme ça pendant ce temps-là.
Elle s’y est voluptueusement immergée. Jusqu’au cou.
– Ça t’arrive souvent de t’offrir des petites gratouilles en public ?
– Oh, oui ! J’adore. Vous auriez vu ces délires qu’on se tapait avec ça, toutes les deux, Emma et moi…– Et vous vous êtes jamais fait capter ?
– Oh, si ! Deux fois. Et alors là, je peux vous dire que c’était pas triste. On fait attention pourtant. Vous avez bien vu tout à l’heure. Mais bon, il arrive qu’il y ait des impondérables. D’autres fois aussi ça a failli. Il y en a qu’ont manifestement eu des doutes. Mais c’en est resté là.
Mon téléphone a sonné.
– Ah, tiens ! Ce brave Martial…– Mettez le haut-parleur ! Vous mettez le haut-parleur ?
On a d’abord échangé quelques banalités. Et puis il a insensiblement amené la conversation là où il avait envie qu’elle aille.
– Ça tient toujours ton invitation ?
– Bien sûr, oui ! Pourquoi ça tiendrait plus ?
– Et, excuse-moi de te demander ça, mais ce sera quand ?
– Dès que possible. Comme je t’ai dit, en ce moment je sais plus trop où donner de la tête. Je suis pris quasiment tous les soirs et…– Je sais bien… J’me doute ! Mais mets-toi à ma place : je te rencontre avec une merveille de petite nana qui mettrait l’eau à la bouche de n’importe qui. À laquelle j’arrête pas de penser depuis l’autre jour…– Oh, à ce point ?
– À ce point, oui…– Te fais pas trop d’illusions quand même !
– Elle a quelqu’un, c’est ça, hein ? J’en étais sûr qu’elle avait quelqu’un.
Clorinde m’a fait signe que oui. De la tête. De lui dire que oui.
– Après, je sais pas trop au juste ce qu’il y a entre eux. La seule chose que je puisse te dire avec certitude, c’est qu’elle prend un sacré pied avec, ça !
– Tu les as entendus ?
– Mieux que ça.
– Tu les as vus ? C’est pas vrai que tu les as vus !
– Eh, si ! Un soir que je suis rentré plus tôt que prévu. Ils étaient en pleine action sur le tapis du salon. Si bien en pleine action qu’ils m’ont pas entendu arriver.
– Et t’en as bien profité, mon salaud !
– Ah, ben ça !
Elle s’est un peu redressée dans la baignoire. Ses seins ont doucement navigué à la surface de l’eau. Et elle m’a menacé du doigt. En riant.
– Mais alors, du coup, tu l’as vue à poil finalement !
– Et comme il faut ! Elle était à quatre pattes. Le derrière en l’air. En train de lui tailler une pipe. J’te dis pas le panorama.
Elle a arrondi les lèvres en un « Oh ! » scandalisé. Mais ses yeux souriaient.
– Elle est comment ? Ben, raconte, quoi !
– Comment ça « comment » ?
– Je sais pas, moi ! Son minou, elle l’ébarbe ?
Elle a eu un long rire silencieux.
– Complètement. Il y a pas un poil. Rien.
– Oh, putain ! Et t’es sûr que tu peux pas nous trouver un soir dans la semaine ?
– Je vais voir ça ! Je vais essayer de me débrouiller.
– Oh, oui, hein ! Je compte sur toi…J’ai raccroché.
Elle a enjambé le rebord de la baignoire.
– Faut le faire venir sans trop tarder maintenant…C’était bien aussi mon avis.

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