Hébergement d'urgence (21)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Hébergement d'urgence (21) Histoire érotique Publiée sur HDS le 03-02-2019 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Hébergement d'urgence (21)
– Ce serait abuser ?
Elle virevoltait. De la cafetière à l’évier. Et du frigo au micro-ondes. Entièrement nue. Comme souvent.
– Hein ? Ce serait abuser ?
– Quoi donc ?
– Que je vous la remette en cage aujourd’hui ?
Elle ne m’a pas laissé le temps de répondre.
– Non, parce que je suis retournée voir sur Internet cette nuit et, à ce qu’il paraît, ça peut pas être vraiment significatif juste quelques heures comme ça. Et ce que vous m’avez dit que vous sentiez, là, que c’était tout votre corps en entier qui devenait du désir à la place de votre queue, eh bien soi-disant que ça le fait de plus en plus si on fait durer un peu. Et que ça devient aussi de plus en plus agréable. Vous pourrez vous rendre vraiment compte comme ça, si je vous la remets. Et moi aussi. D’autant que cette fois, comme ce serait pas la première, vous arriveriez peut-être à tenir le coup et à me rentrer derrière avant d’avoir giclé.
– Oh, toi, tu devrais faire de la politique…– Pourquoi vous dites ça ?
– Parce que tu sais te montrer très persuasive.
– C’est oui alors ? Bougez pas, je vais la chercher…
Elle s’était habillée.
– Non, parce que je vous connais, si je reste à poil, il va jamais y avoir moyen. Bon, mais allez ! En prison !
Et elle s’est évertuée à me l’y faire rentrer.
– Oui, non, mais arrêtez de bander… Je vais jamais y arriver, moi, sinon. C’est quoi qui vous fait ça ? Que je vous la touche ? Il faut bien. Le moyen de faire autrement ? Mais arrêtez, j’vous dis ! Pensez à quelque chose de vraiment pas marrant, j’sais pas, moi ! À vos impôts. Ou à la retraite de misère que vous allez toucher. Ah, ben voilà ! Voilà. Vous voyez qu’avec un peu de bonne volonté…
* **
En début d’après-midi, elle s’est levée d’un bond du canapé.
– Bon, on se bouge ? On va pas rester tout le dimanche affalés là-dedans comme deux vieux cons.
On est sortis. Et on a commencé par errer un peu au hasard dans les rues. On a croisé d’autres promeneurs.
– Vous savez ce que je me demande ? C’est si, parmi tous ces types qu’on rencontre, il y en a d’autres à qui on l’a aussi emprisonnée, la queue. Oh, sûrement ! Quand on voit tout ce qu’il s’en vend sur Internet de ces cages ! Et de toute sorte. Des avec serrure, comme la vôtre, des avec un cadenas, des qui se cliquent. Faut bien qu’il y en ait qui les portent. Il y en a. Et beaucoup plus qu’on ne croit. Suffit de lire les témoignages.
Elle a voulu qu’on s’installe à une terrasse de café. Qu’on regarde passer les promeneurs.
– Ça vous ferait quoi à vous, s’ils savaient les gens autour que vous en avez une ? Vous auriez honte ? Vous aimeriez ? Vous savez pas ? Oui, évidemment que vous pouvez pas savoir. Parce qu’il y a pas longtemps que vous l’avez. C’est tout nouveau. Avec Romaine souvent on en parle de tout ça sur Skype et elle, elle dit qu’il adore, son patron, qu’il y ait des gens qui sachent. Et qui sachent aussi que, s’il en a une, de cage, c’est parce qu’elle l’a décidé, elle. Que c’est elle qui la gère, sa bite. Comme elle l’entend. Comme elle a envie. Ils font des trucs, du coup. Pas ici. Parce que ça jaserait et que ça lui causerait du tort au restaurant, forcément. Mais ailleurs. Loin.
– Quoi comme trucs ?
– Oh, ben, par exemple, en discutant, comme ça, sur Internet, il y a des nanas, elles connaissent pas du tout. Elles en ont jamais entendu parler. Et elles lui posent des tas de questions à Romaine. Tant et si bien qu’au bout du compte elle propose de leur montrer. Et elle leur amène son patron. Elles peuvent juger sur pièces comme ça. Il y en a avec qui elle a sympathisé à force. Qu’elle revoit souvent. Il y en a aussi trois ou quatre qui ont décidé de s’y mettre, elles aussi. Et ça a fini par faire tout un petit groupe qui organise des soirées où chacune amène son encagé. Et ça délire. C’est trop le top, à ce qu’il paraît. Il y a aussi d’autres projets. Oh, mais elle vous dira. On va y passer ce soir, n’importe comment. Ne serait-ce que pour lui donner le double de votre serrure. Parce qu’imaginez qu’on la perde pour de bon, cette fois…
* **
La même table.
– On a nos petites habitudes ici, maintenant, finalement, hein !
Le patron est venu nous saluer.
– Romaine m’a dit que…Coralie ne l’a pas laissé terminer.
– Qu’on vous rejoindrait tout-à-l’heure là-haut. Oui, c’est prévu.
Il a souri, s’est incliné et nous a laissé entre les mains d’Alexis.
– Eh bien, vieux lâcheur, on te voit plus…– Je veux pas m’imposer.
– Non, mais écoute-le, l’autre ! Tu veux pas qu’on t’envoie des cartons d’invitation aussi tant que tu y es ?
– Mais non, mais…– C’est quand que t’es de repos ?
– Demain.
– Eh bien on t’attend demain soir alors. Sans faute.
– Je viendrai. Promis.
Il a pris la commande. S’est éloigné.
– Qu’est-ce que vous croyez que vous sentiriez s’il vous venait dedans, comme l’autre fois, alors que vous êtes harnaché avec ce truc ? Non, non, répondez pas ! Vous pouvez pas savoir n’importe comment. Un truc qu’on n’a pas vécu, on peut pas vraiment en parler. En attendant, en douce qu’il y en a plein des expériences qu’on pourrait faire, si on voulait.
Elle a suivi des yeux un couple qui traversait la salle, qui est venu s’installer à quelques tables de la nôtre.
– Vous sentez une différence ? Par rapport à hier ? Vous sentez une différence ?
– Un peu.
– C’est-à-dire ? Ben, expliquez, quoi !
– Hier, cette impression de bien-être sensuel qui se répandait partout en moi, dans tout le corps, au lieu de rester confiné en désir à ma queue, ça m’arrivait seulement dans les moments où, en temps ordinaire, pour une raison ou une autre, j’aurais bandé, tandis que là, aujourd’hui, c’est permanent. Ça n’arrête jamais.
– Génial ! On avance, là, on avance vraiment…
* **
Elles se sont embrassées.
– Comment ça va ?
Et Romaine s’est réjouie.
– Alors ça y est ! Tu y es arrivée.
Coralie a fait signe que oui. Elle y était arrivée, oui.
– Tu vois, je te l’avais dit. C’était pas si compliqué finalement. Et lui, c’était vraiment pas le genre de type à te poser des problèmes de ce côté-là. Ça se voit tout de suite, ça.
Elle est tranquillement venue déboutonner mon pantalon. L’a baissé. En même temps que mon boxer.
S’est penchée.
– Un excellent modèle de cage. T’auras pas de problème avec celui-là. D’aucune sorte.
Redressée.
– Bon, mais tu vas pas t’arrêter en si bon chemin, hein ! Ce serait dommage. Tu sais ce qu’on a dit…Elle l’a prise par le bras.
– Viens ! Il faut qu’on parle.
S’est retournée sur le pas de la porte.
– Vous bougez pas, vous ! Vous restez comme ça. On va revenir vous libérer.

Il s’est passé une demi-heure. Plus d’une demi-heure. Et puis il y a eu des rires à côté. Qui se sont rapprochés. Il y avait le patron avec elles. Et puis une fille. Une jeune. D’une vingtaine d’années. À qui elles ont tendu la clef.
– Allez, Ingrid, à toi de jouer…Elle a hésité.
– Allez ! Faut bien finir par te lancer…La fille m’a jeté un rapide coup d’œil et a entrepris de me déverrouiller. Ses mains tremblaient. Elle a dû s’y reprendre à trois fois pour parvenir à ses fins.
J’ai jailli hors de la cage comme un diable de sa boîte. Elle a sursauté, fait un bond en arrière. Elles ont éclaté de rire.
– Ça, c’est chaque fois, ou pratiquement, quand on leur rend leur liberté. Mais tu t’y feras, tu verras. En attendant, soulage-le ! Il l’a bien mérité.
À doigts légers, mal assurés.
– En général, quand on les sort comme ça, il y en a pas pour longtemps.
J’ai giclé.
– La preuve !

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