Aux voleurs !!! (4)

- Par l'auteur HDS JMB -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Aux voleurs !!! (4) Histoire érotique Publiée sur HDS le 19-09-2011 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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Aux voleurs !!! (4)
Durant la période préparatoire, Yannick s'absente deux jours afin "d'avoir une conversation avec bobonne", comme il le dit sur un ton narquois. Il s'en tire avec brio. Son explication est très simple: il part effectuer un genre de stage d'orientation afin de déterminer dans quelle branche professionnelle il pourrait éventuellement s'engager. Mimi, trop heureuse de voir enfin son homme quitter les voies tortueuses de la filouterie, s'empresse d'accepter cette absence qui, confirme-t-elle, la chagrine énormément. Bien entendu, Yannick ne porte aucune importance à ce délai accordé, se fichant éperdument de le dépasser. Mal lui en prend!

Lors de la dernière entrevue du vendredi, deux heures avant la mise en route de l'opération, une furie débarque chez Kévin et Bob, les surprenant en plein habillage. La furie hurle son indignation. Voilà près de quatre semaines que son homme a quitté le domicile conjugal et pourquoi faire, je vous le demande? Pour fréquenter des pédales qui l'entraînent dans des trucs malpropres. Mais ça ne se passera pas comme ça, couine-t-elle. Elle ne laissera pas son homme devenir une lopette! Elle le ramènera dans son devoir de mari.
Cette intrusion pour le moins inopinée, n'arrange pas les affaires du trio. L'heure tourne, il convient de se débarrasser au plus vite de la virago. En rage peut-être, mais pas aveugle la Madame. Elle se doute qu'un coup se prépare aux vues des objets étalés dans la pièce. Alors, reprenant son calme, elle propose:
<< - Ou tu rentres à la maison, ou je vous dénonce tous. À toi de décider, Yannick. >>

L'interpellé ne sait trop quelle attitude prendre. Il consulte ses comparses d'un regard. Ceux-ci haussent les épaules, observent quelques instants de silence puis Kévin contre-attaque:
<< - Dénonce-nous, ma vieille, et j'dirais qu't'étais dans l'coup. Oublie pas qu'on était fiancés tous deux, moi et toi. Ça crée des liens que j'voulais plus alors tu nous dénonces pac'que j'ai pas voulu t'baiser. Allez! Vas-y, chiche! >>

Coite l'épouse abusée! Elle balbutie:
<< - C'est ça, ils ne te croiront jamais! Et tu n'as pas assez de tripes pour faire ça. >>

Les yeux furibards, méchants, de Kévin, prouvent qu'il le ferait. Dépitée, ne sachant plus que dire ou que faire, Mimi claque la porte en partant. Yannick donne une accolade à Kévin:
<< - Putain! Tu nous as sorti d'un sacré merdier! Chouette idée qu't'as eu là! >>

On décide de reporter le vol au mois prochain, par précaution puisque les coffres à visiter se remplissent chaque mois à la même date. Cet intermède provoque une question: comment vivre d'ici à ce que la fortune remplisse les poches? Les finances connaissent un dénuement des plus absolus. Une seule alternative se présente à l'esprit des conspirateurs: héberger Yannick et partager le peu disponible. Comment agir autrement quand on a un seul SMIG pour faire vivre le couple devenu trio? Depuis près de deux mois, les activités de Kévin sont réduites à étudier l'affaire en cours. Pas une seule fois il ne s'est inquiété d'approvisionner le porte monnaie du ménage. On pose des conditions très strictes, visant à établir un certain mode de fonctionnement. En toile de fond, bien qu'on ne l'ait pas formulé, éviter le ménage à trois, même temporaire.
Dès le lendemain, le troisième larron arrive avec armes et bagages.

L'attente est longue. On s'ennuie ferme. Seul Bob a de l'occupation avec son boulot. Les deux autres déambulent à longueur de journée soit dans l'appartement, soit dans les rues mains dans les poches. La télévision sature les crânes. Pour le reste, l'argent manque terriblement: vivement bientôt comme on ne cesse de se le répéter. Le premier week-end se passe sans trop lambiner. On se raconte des histoires, d'anciens coups, en évitant les sujets trop privés. La semaine s'égrène lentement, platement. Bob est heureux d'aller bosser, dérivatif incontestable à la sinistrose ambiante. Le second week-end on projette de se rendre dans un coin de campagne. Personne n'en a vraiment envie. On paresse d'un fauteuil à un autre, du canapé au lit, du lit à la cuisine ou à la salle de bain. Une nouvelle semaine commence qui voit les perspectives de distractions identiques à celles des jours passés.
Le vendredi, Yannick, tente un rapprochement avec son ex, profitant de ce qu'il se trouve seul avec Kévin. Il se remémore à voix hautes leurs hauts faits "professionnels". Chacun d'eux revoient leurs joies, une fois l'affaire faite, les pelles inoubliables qu'ils se roulaient accompagnées de papouilles plus qu'osées. Ils s'arrêtaient juste avant d'aller plus loin dans leurs amours afin de ne pas s'attarder sur les lieux du délit. Combien de fois ont-ils envisagé de baiser dans le lit de leurs victimes, comme certains de leurs illustres prédécesseurs? Jamais ils n'ont satisfaits ce fantasme par crainte de se faire choper.
Tout en devisant sur le bon temps, on tâte sa braguette qui, inévitablement, gonfle. On en vient à sortir sa queue, on se fixe, on se branle chacun de son côté sans perdre une miette de ce que fait l'autre. Les éjaculations, quasi-simultanées, forcent les grognements. On se trouve un peu idiot. Alors, d'un pas lent, Yannick s'approche de Kévin, le fixant sans ciller. Comme hypnotisé, ce denier ne bouge pas, ne fait pas un geste afin d'éviter ce qui va inexorablement advenir. Au contraire: ses sens appellent le contact des chairs enflammées de désirs inassouvis. Dans son cerveau apparaît une image: la queue majestueuse de Yannick, le gland violemment rouge et dégoulinant de mouille, prêt à la pénétration. D'une main hésitante, alors que l'autre se plaque contre lui, il pose ses doigts sur l'engin encore poisseux de sperme. Ce simple contact déclenche une furie sexuelle. Avec dextérité, les mains s'affairent à dévêtir les corps, lançant les vêtements n'importe où. Peau contre peau, les amants s'étreignent langoureusement laissant les lèvres s'entrouvrir afin de permettre aux langues de se croiser, de se chevaucher. Maintenant, les mains pétrissent les chairs, les soupirs résonnent dans l'appartement. Le baiser s'intensifie. On en veut plus. Toutes les barrières tombent afin de laisser les désirs s'assouvir. Les queues s'allument mutuellement, baignant dans leur lubrifiant naturel. Les doigts de Kévin s'infiltrent dans la toison fournie de Yannick qui se jette sur les tétons de son partenaire, tétons qu'il aspire, qu'il titille du bout de la langue. Les jambes s'entrecroisent. Les corps perdent l'équilibre. On se rattrape au mur avant d'aller, ainsi accouplé, s'affaler sur le canapé, tête bêche. Commence un voluptueux 69. Chacun engloutit la bite de l'autre, lèche la hampe de l'autre, caresse le gland de l'autre, gobe les couilles de l'autre, visite l'anus de l'autre. Des grognements surgissent des gorges enrouées par le plaisir. Les phalanges remplacent les langues afin de chatouiller les culs offerts. Yannick glousse de bonheur, hurle son envie de prendre le braquemart de Kévin dans son cul. Il le presse de passer à l'acte illico-presto, arguant de son manque depuis leur séparation. Comme par magie, il tend une capote à Kévin qui la revêt. Queue bien tendue, il l'approche des fesses velues et l'enfonce dans le trou sans autre préparation. Yannick, machinalement, remue son arrière train afin de magnifier la pénétration. Les sexes sont en feu à telle enseigne qu'ils expulsent une quantité de foutre des plus conséquentes. Comme s'il y allait de leur survie, les amants réitèrent les prémices avant de changer les rôles. Lorsque Yannick fait coulisser sa grosse queue dans les entrailles de Kévin, il ne cache pas sa joie. La troisième salve de jute, en giclées bien fournies, ne tarde pas, prouvant l'importance de ces ébats.
Très vite, Yannick revient à la réalité, content de lui:
<< - Y c'est rien passé. Goure! Faut ranger le barda avant qu'arrive le Bob! >>
Sans mot dire, Kévin ramasse les habits, se dirige vers la salle de bain. Une heure plus tard, Bob revient: tout est rangé.
Le lendemain matin, au petit déjeuner, Kévin suggère:
<< - Tu crois pas qu'tu devrais aller chez toi voir ta Mimi, Yannick ? Le stop ça coûte rien. >>

Yannick obtempère avec regret. La séance de la veille lui laissait espérer un rapprochement définitif. Toutefois, une mise au point avec sa Dulcinée est indispensable. Deux heures plus tard il se trouve sur le bord de la route, pouce dressé.

*****

Yannick insère sa clé dans la serrure: aucun résultat. À l'évidence, Mimi a fait changer les fermetures. Il contourne la maison: chaque fenêtre est bien fermée. Le voilà renvoyé de fait! Il ne va pas s'en laisser compter. Sa profession ne consiste-t-elle pas aussi à ouvrir les endroits cadenassés, sans en détenir la clé? Pas même deux minutes sont nécessaires pour obtenir gain de cause: ça c'est de la serrure de sécurité!
Dans le couloir d'entrée, il s'arrête: pas un bruit mis à part le ronronnement de la chaudière. Précautionneusement, il s'avance vers la chambre, ouvre la porte.
Un rayon de lune permet de distinguer vaguement le lit occupé par deux personnes. Tout heureux de sa découverte, Yannick appui sur l'interrupteur. Mimi, sursaute, dresse la tête, bougonne quelques mots incompréhensibles, reconnaît le visiteur, reste bouche bée. Lui, aussi surpris qu'elle, s'évertue à prendre un ton goguenard, demande:
<< - J'peux m'joindre à vous? Après tout, j'suis chez moi, ici. >>

Pas de réponse verbale mais une réaction. L'autre dormeur émerge, aperçoit Yannick debout devant le lit, se tourne vers Mimi clouée sur place. Le visiteur, lui, ne retient pas un cri:
<< - Putain, mais c'est ton frère! Tu baises avec ton frère, ma salope! >>

Les deux alités nient. Ils omettent simplement la capote usagée dans un cendrier sur la table de nuit. Yannick, fixe le latex usagé, montrant l'inutilité d'un mensonge. Alors il explose. Il ne peut s'exprimer clairement. On ose le tromper, lui! C'est inadmissible, incompréhensible. Que Mimi donne son cul à son propre frère, il s'en fout, quoiqu'il estime ce type de relations vraiment dégoûtantes. Son orgueil de mâle est atteint, gravement atteint. Les faits sont là et bien là. Dans sa tête, un petit coin de sérénité lui suggère d'agir plus finement. Il se calme. Les deux amants attendaient la fin de l'orage. Mimi savait qu'il ne leur serait fait aucun mal physiquement. Elle le connaît bien son mari: un doux, pas méchant. Elle oublie tout bonnement que c'est un filou. Il le montre:
<< - Ben dis-donc, vos parents s'ront contents d'la nouvelle. J'pense qu'vos p'tites sal'tés durent d'puis un bon bout d'temps. Il a quel âge, au fait, l'angelot? 16 ans? 17 ans? Pas beau d'baiser avec un mineur d'sa famille. Ça va chercher dans les combien, c'te cochonnerie? 10 ou 15 ans d'placard, j'crois bien. Et pas n'importe quel placard. En taule, on fournit un trait'ment spécial pour c'genre de truc. T'en penses quoi, Mimi? Tu dis rien. R'marque, on peut s'arranger. V'là c'que j'te propose. On reste marida, mais tu m'fous la paix. Une vie d'famille ça marque mieux quand on fait mon métier. Tu baises plus jamais avec ton frère, ça c'est trop dégueulasse. En échange, j'la boucle. Faut aussi que tu m'files le blé qu't'as à ta banque. C'est l'mien, ma poulette. J'l'ai gagné et j'compte pas te l'laisser. Réfléchis tant qu'tu veux, mais j'ai pas tout mon temps. >>

Le jeune roule des yeux effrayés. Il imagine le scandale dans sa famille, au lycée, dans le village, enfin partout où il ira. Mimi tente une défense:
<< - Et si je disais tes fréquentations de pédés-voleurs? >>

Yannick s'assied sur le lit, juste au bord, se force à sourire, réplique:
<< - Les poulets s'en foutent: j'ai fait d'la taule pour vol, c'est normal que j'fréquente d'anciens collègues d'travail. Et baiser entre mecs les r'garde pas. Si tu penses nous dénoncer pour c'que t'as vu l'aut'jour chez Kévin, fais-le. T'en s'ras pour tes frais. On n'est pas si cons pour laisser traîner la corde pour nous pendre. >>

Doucement, le jeune homme se glisse hors du lit. Yannick apprécie:
<< - Pas mal foutu, l'jeunot! Un beau p'tit morceau. Et y'a c'qui faut dans l'slip. On en mang'rait. T'inquiète, môme, j'vais pas t'violer. Moi, j'veux du consentant, c'est plus jouissif. J'appréciais, sans plus. Allez, calte d'ici. Moi et bobonne on a des choses à parler. Et que j'te r'vois plus chez moi. Trouve-toi une belle poupée d'ton âge dehors de ta famille. On n'a pas idées d'avoir des mœurs pareilles! >>

Le godelureau ne se le fait pas dire deux fois. En une minute il est habillé, prend la porte de sortie. Yannick reprend:
<< - Bien! À nous, ma tendre épouse. On fait comme j'ai dit ou pas? Grouille! >>

Il se rend dans la cuisine. Mimi en profite pour revêtir une chemise de nuit. Lorsque son mari revient, elle regimbe:
<< - Tu ne peux rien prouver, c'est ta parole contre la nôtre. Avec ton passé, tes mœurs, ce sera facile d'obtenir gain de cause. >>

Tout en parlant, elle observe Yannick qui s'empare du cendrier, en retire la capote usagée à l'aide d'une pince à spaghetti, la dépose dans un sac à congélation neuf qu'il referme soigneusement à l'aide d'une bande de scotch. Il commente, tout joyeux:
<< - Sur la capote, y'a la trace de tes boyaux et d'dans, l'foutre du gamin. Pas b'soin d'plus pour que ce soit moi qu'ait gain d'cause, comme tu dis. Ça s'conserve très bien au congel. >>

Mimi devient livide. Coincée, elle cède à son époux. Ce dernier conclue:
<< - Dès d'main, on va à la banque récupérer mon flouze, j'te laiss'rai d'quoi t'dépatouiller quèque temps. Après, tu me r'vois qu'de temps en temps. J'téléphon'rai avant d'me pointer. Faut quand même qu'on ait une vie d'famille, hein! Si j'apprends qu'tu t'farcis encore le p'tit, j'te garantis qu't'y passes. Permets que j'dorme ici? J'vais pas t'sauter. J'ai pas envie d'laver la tuyaut'rie que l'môme a pollué. Y'a un bon fauteuil dans l'salon. >>

Il quitte la chambre, son précieux sac dans la main. Après une douche, un casse-croûte, il s'installe dans le salon dont il ferme la porte à clé. Précaution supplémentaire: il déplace un chiffonnier qu'il cale contre cette porte.

*****

Quatre jours à Yannick pour régler ses problèmes familiaux. C'est en homme aisé qu'il se présente devant la porte de Kévin. À peine entré dans l'appartement, il pavoise en montrant plusieurs billets de 500 euros chacun:
<< - Et v'là l'mec! Avec ça, on va s'poiler! Alors, Gringalet, t'en dis quoi? >>

Gringalet n'en dit rien. Il souhaite simplement que cet argent ne provienne pas d'un coup foireux et il espère que Yannick a respecté cet engagement. Celui-ci comprend les doutes de Kévin. Il assure:
<< - J'ai récupéré mon bien qu'avait Mimi sur son compte à la banque. J'ai trouvé l'moyen d'lui clouer l'bec. En parlant d'ça, faut que j'me débarrasse d'un truc. >>

Il retire de son bagage le sac de congélation placé dans une boîte dont il jette le contenu dans la cuvette des WC. Kévin s'informe:
<< - C'est quoi, ça? T'as pas donné dans la came, j'espère? >>

Yannick rit aux éclats puis explique sa mésaventure de mari trompé. Il conclue:
<< - J'allais pas garder c'te capote! C'était pour lui foutre les j'tons. Mais c'est la première fois que j'me fais faire cocu. C'est vrai, qu'avec les vieilles, ça risquait pas. Elles étaient trop contentes d'avoir un mâle comme mézigue. Pas vrai Gringalet? >>

Un peu excédé par cette assurance de macho inconscient, Kévin attaque:
<< - Les vieilles, c'étaient les affaires, pas les sentiments. Moi, c'était les sentiments: tu m'as fait cocu. Normal: celle pour qui tu m'as plaqué t'mets les cornes sur la tronche. >>

Yannick perd un peu de sa superbe. Juste remise en place des choses, pense-t-il. Il change de sujet:
<< - C'est pas l'tout, mais maint'nant qu'j'ai du pognon, j'vais r'tourner à l'hôtel. J'veux pas vous emmerder plus longtemps. Et c'soir, on s'paye une bouffe à tout casser dans un p'tit troquet que j'connais. D'accord, Gringalet? >>

Kévin accepte. Ce sera mieux que de glander à la maison à regarder le plafond ou les conneries de la télévision.

Bob retrouve ses co-équipiers au bistrot indiqué. On ne sera pas obligé de passer les 18 jours restants à se regarder dans le blanc des yeux en soupirant tant on s'ennuie. On savoure les petits plats mijotés par le chef. Trois bouteilles de vin subissent un sort. Si l'on ajoute les deux apéritifs absorbés par chacun, on peut dire que le compte y est. Peu désireux de se faire remarquer ivres dans la rue, le trio regagne leurs pénates en taxi, laissant la voiture devant le restaurant. Yannick n'a pas eu le temps de réserver une chambre à l'hôtel.
On rit d'un rien, on s'esclaffe au moindre mot futile, à la moindre allusion cochonne. Quelques gestes précis, malgré l'état des corps avinés, montrent les désirs. On exhibe ses attributs génitaux, fiers de leur raideur. On reste planté là, debout devant le canapé, pantalon sur les chevilles, cul à l'air, queues pavoisant. Les mains s'activent, chacun pour soi. Peu à peu, elles s'aventurent vers un autre engin qu'elles malaxent tendrement. On se prête au jeu de la branlette réciproque. Mais les doigts, insatisfaits, cherchent à titiller tandis que les bouches veulent embrasser, lécher, mordiller. Les pulls tombent de concert, immédiatement suivis par tous les vêtements. Parti pour une séance de baise, l'esprit brumeux par l'alcool, Yannick murmure, entre deux pelles:
<< - Vous m'avez manqué. >>

Les autres ne relèvent pas, trop accaparés à se fourrer un doigt dans le cul, à se manger le museau. Le seul bruit que l'on attend ce sont les grognements, les râles, les soupirs, montrant le plaisir des baiseurs en action. Quelques encouragements viennent également rompre le silence, surtout quand les bites s'enfournent dans les culs. Le bouquet final, lui, est accompagné de petits cris. Avant de se coucher, on essuie le foutre dont on a copieusement arrosé le parquet.

*****

Les crânes battent tambour. Les jambes flageolent. Les yeux ne percent pas le brouillard. Les corps tanguent dangereusement. Quelle cuite, mes aïeux! Bien pratique quand on veut faire celui qui a oublié ce qui s'est passé. On se recouche très vite après prise de médication adéquate.
Vers 14h, réveil général. On est encore vaseux, certes, mais plus de têtes prêtes à exploser. On se prépare un en-cas destiné à patienter jusqu'à ce soir. Durant ce léger repas, Bob disserte concernant Yannick et sa femme:
<< - Crois-tu que ça arrangerait tes affaires d'être marié, si jamais tu te faisais prendre? Bien sûr que non! Dans le cas contraire, ça se saurait. Toi tu n'es pas mieux qu'elle, dans un sens. Tu veux bien baiser à droite et à gauche, mais tu ne veux pas qu'elle aille voir ailleurs. Tu te fiches pas mal qu'elle couche avec son frère. Ce qui te fait râler, c'est qu'elle te trompe et avec un plus jeune que toi. Tu leur as assez foutu la trouille comme ça. Maintenant, fous-lui la paix. Divorce! Quelle vie penses-tu mener en restant marié avec elle, en allant la voir de temps en temps? Tu te vois toute ta vie comme ça? Finis-en une bonne fois. Si tout va bien, avec le fric que tu auras, tu n'as aucun souci à te faire pour avoir de la compagnie. >>

D'habitude, Yannick n'apprécie guère les leçons de morale, surtout venant d'un freluquet comme Bob. Là, il ne le rembarre pas, jugeant qu'il parle de raison. Il le concède:
<< - T'as raison, mec. J'vais y r'tourner, mais pas maint'nant. Après not' affaire. J't'explique. Si on s'fait gauler, y nous faudra quelqu'un pour nous envoyer des colis, du fric pour cantiner. Comme j'suis marida, on a la personne qu'y faut. Pigé, mec? >>

De son côté, Kévin réfléchit. Il n'a aucun doute en ce qui concerne ses sentiments à l'égard de Bob pour qui il éprouve un amour sincère. Les choses paraissent beaucoup moins simples dès qu'il s'agit de Yannick. Depuis le retour de ce dernier, Kévin est passé par plusieurs étapes. D'abord, la colère avec un désir de vengeance le turlupinaient souvent. Puis la méfiance. Il le jugeait hypocrite, sournois, dissimulateur. Ces défauts amenèrent, jour après jour, une certaine pitié. L'homme de 40 ans était foncièrement seul, ne s'en apercevait pas ou se le cachait. Le macho n'était qu'un être fragile. Ses mensonges, sa sournoiserie, n'avaient qu'un seul objectif: se dissimuler à lui-même ce qu'il était, sa solitude. Maintenant, Kévin comprend pourquoi Yannick s'est engagé dans une histoire de mariage officiel. Il voulait du solide, de l'incassable. Lui, Kévin, lui a fait connaître la vie à deux, tranquilles, peinards. Yannick voulait plus. Il savait pertinemment qu'avec Kévin tout pouvait se briser d'un moment à l'autre. Deux voleurs aux vies hasardeuses, ça ne peut pas faire un couple durable! Alors, profitant du joli minois de Mimi tombée sous son charme, Yannick l'a épousée. Lui ne supportait probablement pas d'être soumis, alors qu'il soumettait ses vieilles. Il ne tolérait plus les atteintes à ce qu'il estimait être sa liberté. Il voulait Mimi à sa disposition. Elle ne comprenait pas sa façon de vivre. Non, décidément, ça ne pouvait pas marcher entre eux. Maintenant, Yannick s'aperçoit de l'échec de sa vie. Car sa vie est un échec! Il n'a pas su voir qui l'aimait. Il n'a pas compris qu'aimer c'était avant tout concéder. L'un ne va pas sans l'autre. Kévin, à présent, voit Yannick un peu comme un infirmier voit un malade. Que peut-on faire pour le guérir? Rien, dans la mesure où le patient refuse toute médication. Certes, l'homme a de beaux restes, comme on dit. Il plaît, conserve un certain allant, de l'entregent. Son côté vieux baroudeur attire plus que de raison. Sans oublier les délicieux moments que l'on passe entre ses bras, entre ses cuisses, lèvres contre lèvres, langue sur langue, queue contre queue. Cet aspect est son principal atout pour capter l'intérêt d'autrui envers sa personne qui dégage une sensualité que l'on pourrait qualifier de foudroyante.

Autour de la table, trois hommes se taisent: chacun vogue dans ses pensées.

*****

Yannick s'absente deux jours afin de régler sa situation maritale. Il revient en futur divorcé: incompatibilité d'humeur. Le frère de Mimi, bientôt âgé de 18 ans, s'engage dans l'armée. Il veut en prendre pour cinq ans qu'il souhaite renouvelables. Dans la famille, on se demande la raison de ce subit revirement: il s'apprêtait à l'enseignement.

Yannick restera dans l'appartement, inutile de prendre une chambre à l'hôtel.
Les quelques jours qui séparent le trio de "l'opération" se passent sans encombre. Ils s'enferment à la maison, savourant de bons petits plats mitonnés par un Bob, en congé pour deux semaines, se découvrant des talents certains de chef cuisinier. Finies les hésitations et autres résolutions, ils baisent dès que l'envie les saisit. Ils vivent quasiment à poil toute la journée, sortent peu. À telle enseigne que la concierge s'inquiète. On lui parle de grippe très contagieuse pour éviter qu'elle ne vienne à nouveau. Elle veut en savoir plus: il faut bien nourrir les commérages! On lui apprend que Yannick divorce, ce qui, outre la grippe, le peine profondément. La bignole comprend, n'en demande pas plus, toute excitée par ce nouveau sujet à ragots.
Cette situation inédite, non voulue, de ménage à trois, ne chagrine pas les consciences. Bob accepte uniquement pour complaire à son cher Kévin, même s'il apprécie fort les coups de queue de Yannick et goûte l'hospitalité de son cul. Kévin monte au plafond dès que leurs sexes se connectent. Quant à Yannick, son projet ne change pas: récupérer son Gringalet. Il supporte difficilement le contact avec Bob. Certes, le garçon présente beau, viril, appétissant en tous points. Il n'a qu'un défaut: aimer Kévin, être aimé de Kévin.

Jour J moins un. Le mot d'ordre s'avère simple: sobriété, chasteté. Tout doit être fait pour avoir une forme optimale demain.
Le vendredi matin du jour J, on se prépare au départ. Il s'agit là d'un départ définitif, congé officiel a été donné au propriétaire de l'appartement. Dans un premier temps, on s'installera loin d'ici, dans un camp de vacances où 3 bungalows sont déjà loués pour deux semaines, temps nécessaire à la réalisation de quelques échanges: objet de valeur contre monnaie. Ensuite, on décidera de la route que prendra chacun.
Yannick se prépare à emmener son Gringalet. Il s'en persuade. En s'habillant, il cherche un moyen d'éliminer définitivement l'amant gêneur, la pièce rapportée en quelque sorte.
Kévin se demande où aller avec son Bob et comment annoncer à Yannick qu'il doit les laisser vivre leur vie de couple sans plus s'immiscer.
Bob s'inquiète de savoir si son Kévin ne va pas, en définitive, se débiner avec le Yannick. Il lui semble qu'ils ont retrouvé une complicité entre eux deux.
Un camion arrive qui va emmener le mobilier que l'on offre à une association caritative. Voleurs, certes, mais au grand cœur! D'ailleurs, on ne vole qu'aux riches, n'est-ce pas? En outre, si on rate, pas besoin de mobilier: la prison fournit. Si ça réussit on aura les moyens de racheter le nécessaire. On emporte le strict minimum.

16h. Bob, Kévin et Yannick, déposent un gros bisou sur les joues d'une concierge en pleurs. Cela ne l'empêche pas de jeter un œil mouillé sur les billets de banque qui viennent agréablement encombrer sa main. La juste récompense de ses efforts lui paraît correcte. Elle se confond en remerciements. C'étaient de très gentils messieurs, bien qu'ils avaient une allure bizarre. Pensez donc! À trois dans ce petit appartement!

17h. Au bord de la rivière, on procède à une répétition générale. Qui fait quoi, quand, comment? On vérifie de ne rien oublier.

18h30. On se roule une grosse pelle, en guise de porte-bonheur. Le trio se sépare. On se rendra sur les lieux de l'opération séparément.

*****

Dans son coin, idéalement placé pour guetter sans être vu, Bob tremble de tous ses membres. La peur l'étreint. S'ils sont découverts, c'est son père qui va en faire des gorges chaudes. Il l'entend se gausser que les invertis ne peuvent qu'avoir une vie de dépravés, de voleurs. Et sa mère de fondre en larmes, non parce que le paternel traîne fiston plus bas que terre, mais parce que fiston traîne le nom illustre dans la boue.
Afin d'enrayer cette frousse envahissante, Bob fourre une main dans son pantalon. Ses doigts cherchent, cherchent encore. De mahousse, la queue s'est faite toute rabougrie au point de se confondre avec la bourse aux couilles. Enfin, il récupère ce qui lui semble être le bout de sa queue, l'étire, décalotte comme il peut, non sans perdre de vue l'horizon. Il peste de ne pouvoir bander.

Un peu plus loin, dans les locaux visités, Kévin œuvre en silence, imité par un Yannick tout en joie. L'allégresse règnerait presque tant les chenapans mettent de cœur à la tâche. Le fric-frac, méticuleusement mis au point, ne demande qu'une bonne heure. Calmes, concentrés, mesurant chaque pas, chaque geste, ils atteignent le but fixé. Devant eux s'ouvre le coffre. Délicatement, respectueusement, ils le vident de son contenu: billets de banque d'abord, bijoux ensuite. La recette sera très bonne, comme prévu. Curieux, Yannick feuillette divers dossiers. Comme il a été inspiré! Il trouve certains documents concernant une de ses anciennes "clientes". C'est elle la propriétaire de tout ce bazar! Il récupère quelques lettres compromettantes pour elle. Ce courrier servira de protection, au cas où… Il fourre le tout dans le sac à recette. Un regard en direction de Kévin suffit à évaluer la situation: travail terminé, on s'en va. Au préalable, on se plie aux coutumes. Un baiser langoureux marque la victoire.

Ce n'est pas vrai! Cette bite qui ne veut pas bander! Tant pis! Elle éjaculera quand même! Il le faut! Les gestes frénétiques se succèdent. Malgré la petitesse du membre, Bob sent que ça vient. Merde! Des bruits de pas! Il a failli oublier l'objet de sa présence ici! Ouf! La silhouette de Yannick se faufile entre les maisons. Juste derrière, celle de Kévin prend une autre direction. Tiens! Voilà la queue qui réagit, droite, fière. Il n'a plus envie de se branler, juste de retrouver son Kévin. Pourvu que le Yannick ne se barre pas seul avec l'argent!

*****

Le trio se reconstitue au centre ville où il récupère la voiture. Requinqué par un cognac, Bob se rassure. Tout se déroule comme prévu, sans anicroche. Honnête, il déclare:
<< - Partagez entre vous deux. Moi, je n'ai presque rien fait. J'avais tellement la trouille que je me suis occupé à me branler pour que ça passe. Je n'ai rien guetté, j'ai juste entendu quand vous partiez. Si ça avait été des flics, on était bon pour des vacances gouvernementales. >>

Yannick rit aux éclats. Entre deux spasmes, il avoue:
<< - Tu crois p't'être qu'on comptait sur toi pour surveiller? On n'est pas fous, mec. >>

Cette réflexion, le rire, vexent profondément Bob. Cela ne l'empêche pas de conduire prudemment. Surtout, aucune gaminerie, ce n'est pas le moment de se faire remarquer par la police. Las! Tout juste vient-il de penser ça qu'un policier de la route le double, lui faisant signe de se garer sur le bord, tout près du parapet. Un autre le rejoint quelques secondes plus tard. Les papiers d'identité personnels, ceux du véhicule, sont fournis à la demande. Bob jette un coup d'œil dans le rétroviseur. Il voit Kévin à moitié endormi sur l'épaule d'un Yannick qui lui caresse tendrement la cuisse. Le flic se penche, les observe un court moment, soupire, hoche de la tête en signe de désapprobation. Des pédés! Un contrôle plus poussé s'impose, bien entendu! Ordre est donné d'ouvrir le coffre. Un des représentants de l'ordre ouvre les sacs de voyage, déplace quelques effets, pousse un nouveau soupir de déception: rien d'intéressant permettant de boucler la gente efféminée! L'autre policier prend des renseignements sur les individus contrôlés. Il revient près de la voiture, gronde à l'adresse de Bob:
<< - Je serais de vous, jeune homme, je me méfierais de ces deux-là! De la graine de truand, voilà ce que c'est. >>

Fier de ce jugement, il restitue les documents. Bob remercie. Les policiers regagnent leurs motos sans même saluer, après avoir demandé la destination du trio qui, bien entendu, affirme se rendre en vacances en Espagne!
Avant de continuer la route, Bob vérifie que les valises sur la galerie sont bien attachées. Elles contiennent, entre autres, le butin. Dès que la voiture redémarre, Kévin grogne:
<< - J'chiais dans mon froc, j'croyais qu'on allait s'faire serrer. >>

Yannick continue de caresser la cuisse de Kévin, rassure:
<< - T'inquiète, mon Gringalet, tout va bien s'passer maint'nant. J'te l'promets. >>

La reprise de ce surnom, les mots protecteurs, rassurants, contrarient Bob qui ne cesse d'épier ses deux passagers dans le rétroviseur.
Le voyage en auto s'achève. Le véhicule est déposé dans un garage qui l'a achetée. De suite après, on se rend à la gare. Les billets ont été pris dans la gare d'une ville de banlieue.
Les voyageurs en attente de départ sont fort nombreux. Bob, Kévin et Yannick, se fondent dans la foule, séparément. Ils se retrouvent une heure plus tard, dans le train, mais dans des compartiments différents, leurs bagages les plus lourds étant dans le fourgon spécial.

Les bungalows paraissent confortables. Les frimas printaniers vivifient les sangs. Bob s'étire. Enfin, le pire est passé! Il se demande quels projets espérer? Depuis deux ou trois semaines, Kévin paraît plus distant avec lui. Jamais il n'a accepté de faire l'amour quand ils étaient tous deux seuls. Par contre, il ne refusait pas de s'envoyer en l'air si Yannick participait. Il y a, aussi, ce regain de mots doux, de regards appuyés. Pour couronner le tout, Yannick n'hésite pas à le brocarder, lui Bob, se moquant de ses origines bourgeoises, de ses habitudes de mec bien élevé, par exemple, Kévin d'en rire et d'en rajouter. Alors? Yannick devrait annoncer son départ, son retrait du trio, après le partage. S'il ne le faisait pas, le danger serait alors imminent. Entre temps, il conviendra de reconquérir un Kévin déjà quelque peu éloigné.

Comme prévu, deux jours après leur arrivée, Yannick quitte le village de vacances pour se rendre à plusieurs centaines de kilomètres d'ici: il va négocier les "babioles", comme il dit. Un reste de méfiance chez Kévin impose au négociateur de laisser sa part d'argent: il la récupèrera en revenant avec le produit de la vente. On ne sait jamais. Cette mesure remet un peu de baume au cœur de Bob. Allons, son Kévin l'aime encore puisqu'il ne fait aucune confiance à l'autre. Et puis, il a deux jours pour le cajoler, le câliner, l'aimer.

*****

Kévin, allongé sur une serviette de bain, sent le soleil mordre sa peau. Il se lève, ramasse ses affaires, va s'installer non loin sous les pins. Il quitte Bob et Yannick, ce dernier revenu de sa petite expédition porteur d'une somme rondelette. Kévin devrait manifester une joie méritée. L'avenir se présente à lui sous les meilleurs auspices possibles. Quelque chose le chagrine. Ces dernières semaines, une complicité s'est établie dans le trio formé par lui, Bob et Yannick. Cette vie à trois lui convenait, il s'habituait à leurs baises. Il connaît fort bien l'opinion de Bob au sujet de Yannick: pas question d'un ménage à trois. D'ailleurs, Kévin n'aimerait pas non plus. Mais conserver Yannick à portée de mains, comme un partenaire toujours disponible selon les envies, voilà qui serait idéal. S'ils se séparent de lui définitivement, Kévin ressentira un énorme vide. En fait, il a besoin des deux. Yannick c'est l'expérience, le mâle dans toute sa splendeur de macho, la sécurité aussi. Bob représente celui que l'on protège, que l'on coucoune comme diraient certains. Par bien des aspects, il reste un adolescent naïf. Et Kévin a besoin d'être protégé, de protéger.
Une ombre s'approche, s'allonge aux côtés de Kévin. Yannick murmure:
<< - C'est chouette ici, y'a plus personne, la nuit tombe. Tu t'souviens le Gringalet, comme on était bien. J'comprends toujours pas pourquoi j't'ai plaqué! >>

Il tend une main vers le corps de Kévin, dépose tout près quelques capotes. Les doigts effleurent la peau, survolent un téton, s'appesantissent sur le ventre, se dirigent sous le maillot de bain pour aller affrioler une queue déjà au garde-à-vous. Il s'approche plus près, se plaque contre ce corps si mince, applique ses lèvres sur celles de l'autre qui répond goulûment au baiser. On délaisse les bouches au profit des bites que l'on savoure avec passion, longuement. Les rosettes ne sont pas oubliées. On se mignote, on se lèche, on respire entre deux pelles. On est bien. On ne veut pas vieillir, on veut rester comme ça, sans plus aller avant. Mais les organismes exigeants se rebiffent et rappellent les cerveaux à l'ordre. Kévin comprend que la bite capuchonnée de son amant s'enfonce profondément dans son cul. Il l'accueille avec maintes démonstrations de joie. Quand vient son tour de planter Yannick, il procède délicatement, presque amoureusement. Comme il aime baiser avec ce mec! Ça le rendrait fou! Il pénètre dans ce cul viril, le cloue en quelque sorte. Dommage que la capote soit nécessaire. S'ils étaient restés ensemble, ce bout de latex serait inutile. L'autre gémit, cambre au maximum ses fesses velues. Les grognements annoncent le moment de la jouissance. On éjacule l'un sur l'autre, on étale le foutre sur les corps, on se serre très fort comme pour se coller à jamais.
Yannick, croit le moment venu d'effectuer sa demande:
<< - On s'entend bien à nouveau, moi et toi. J'sais qu't'en pinces toujours pour moi. Dis pas l'contraire, ça s'voit. Moi, j'en pince pour toi. J'ai pas arrêté d'regretter d't'avoir laissé tomber pour une femelle! Maint'nant, j'sais qu'je l'ref'rai plus. Ça m'a passé, l'mariage et bobonne! Pas pour moi ces trucs à la con. On peut vivre tous deux, on a plus de fric. On s'marchait pas sur les pieds, on s'disputait jamais. Alors, qu'est-ce t'en dis, le Gringalet? >>

Le Gringalet se décontracte en inspirant et expirant longuement. Il dépose un baiser sur les lèvres de Yannick, lui caresse les joues, rétorque:
<< - C'est vrai qu'on s'entendait bien, moi et toi. Mais t'as tout gâché. T'as cassé un truc en moi, qu'j'avais pour toi. On vient d'baiser tous deux. Comme toujours, c'était l'pied! J'aime ton cul, ta bite, ta tronche, tout ton corps. Dès qu'tu m'touche, j'bande, j'attends plus qu'une chose: qu'on baise. J'peux pas résister, y'a rien à faire. J't'aime, quoi! >>

Yannick s'écarte un peu, souriant, claironne:
<< - Alors t'es d'accord pour qu'on soye ensemble? >>

Nouveau bisou sur ses lèvres, puis:
<< - Laisse moi finir. Faut avoir confiance au mec. Et toi, j'ai plus confiance. Bob n'a p't'êt' pas tes atouts. Y fait moins viril. Mais il a ma confiance. R'garde c'qu'il a fait pour moi. Même s'y l'a pas vraiment fait l'guet, il était là avec nous. Y m'aime vraiment trop. J'peux pas l'laisser. J'l'aime moi aussi. Tu vois, j'vous aime tous deux. J'savais pas qu'c'était possible d'en pincer pour deux à la fois. Eh ben si! Et c'est sur moi qu'ça tombe! Comme j'suis pas trop partouzes, même si on en a fait pas mal ces derniers temps, et qu'Bob l'est encore moins qu'moi, faut que j'choisisse. Et j'choisis l'mec sûr, celui qui s'débin'ra pas à la moindre envie de j'sais pas trop quoi. J'reste avec Bob, il le mérite. Jamais je f'rai souffrir un mec comme lui. Toi, tu vas t'en r'mettre. J'te connais. Et pi, t'as les bonnes femmes. Elles vont t'courir après. Les mecs aussi, d'ailleurs. >>

Dépité, Yannick reste immobile. Il ne sait que répondre. Il pourrait défendre ses sentiments, se défendre. Il devrait démontrer que Bob ne sera jamais à la hauteur pour le protéger, lui Kévin, pour le dominer comme il veut être dominé en certaines occasions. Il aimerait lui rappeler son goût à sodomiser les mâles, ce que Bob est loin d'être. Mais il ne dit rien. Pour la première fois de sa vie il subit un revers, un véritable revers. Le Gringalet lui assène cette épreuve. Ce dernier croit bon de conclure:
<< - On reste copains. J'te dirai où qu'on crèche. Quand tu viendras nous voir, on s'la donnera comme on vient d'le faire y'a un moment. Et si tu veux, on ira t'bourrer l'cul là où tu s'ras. >>

Kévin se lève, prend ses vêtements, regagne son bungalow, laissant Yannick totalement anéanti par ce qu'il vient d'entendre.
En arrivant à son logis, Kévin trouve Bob devant la porte, larmes aux yeux, qui l'enveloppe de ses bras en déclarant:
<< - J'ai tout entendu. J'allais vous rejoindre. Tu ne peux pas savoir ce que j'ai enduré ces derniers temps. J'avais peur que tu ne veuilles plus de moi. Je sais que je ne fais pas le poids contre Yannick. T'en fais pas, mon Kévin, je prendrai grand soin de toi. >>


À suivre…

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