Evasion (5)

- Par l'auteur HDS JMB -
Récit érotique écrit par JMB [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Evasion (5) Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-12-2011 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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Evasion (5)
Près de sept mois se sont écoulés depuis son départ. Aubin pense avoir réussi à semer Gus. L’avenir s’annonce radieux d’autant que le printemps inonde l’atmosphère de soleil et de douceur la journée, de pluie la nuit. Déjà, un peu partout, on pense aux vacances, les parcs se remplissent de promeneurs, les lieux de drague également. Justement, il fait la connaissance d’un charmant jeune homme, le coince derrière une haie, lui présente ses fesses aux fins d’intromission pénienne. L’heureux inconnu s’exécute, une fois la capote revêtue. Son vit s’enfonce merveilleusement dans l’anus et le comble durant dix bonnes minutes avant de subir les spasmes de l’éjaculation. Poli, le mec montre ses arrières, soucieux de renvoyer l’ascenseur, ce qu’apprécie énormément Aubin. Nouvelle sodomie avec aspersion au foutre des buissons environnants. Calmés, les deux hommes se rhabillent, se présentent et confirment leur jeune amitié par deux pelles goulues. Rémi, l’élu du moment, ne paye pas de mine. Gringalet, à la tignasse généreuse et ébouriffée (gel oblige) selon la mode, le personnage se présente tout en long : long visage, long nez, longues jambes, longue verge. La bouche retient le regard avec la lèvre supérieure portant une cicatrice signe d’un ancien bec de lièvre. L’ensemble n’en reste pas moins intéressant voire attirant. Rien de bien défini chez ce garçon, disent certains. Quelqu’un de décontracté, sans complexe, content de vivre sa vie. L’oiseau rare à un moment pareil pour un Aubin aimanté par l’aura de Rémi. Ils se revoient pour le plaisir d’être ensemble, négligeant de s’adonner aux plaisirs sexuels devenus superflus : ils s’estiment intellectuellement, mentalement, cela leur suffira dorénavant. Lors d’un dîner au restaurant, ils se racontent. Apprenant qu’Aubin est libre de tout engagement professionnel, Rémi lui propose de le seconder dans la gestion de son camping : il cherche quelqu’un depuis plusieurs mois. Aubin ne dit pas non, demande une journée de réflexion. Financièrement, son pécule s’amenuise. Le séjour chez Mathilde et Paulin ne lui a pas coûté un centime. Depuis qu’il les a quittés, près d’un mois, il mène une vie normale de citadin : sorties chaque soir d’où baisse vertigineuse de ses réserves monétaires. A cette allure, jamais il ne passera son année sabbatique entière. Finalement, il accepte. D’abord pour renflouer son portefeuille, ensuite pour se terrer dans un endroit où Gus ne viendra pas le chercher. Jamais il ne l’imaginera employé dans un camping!

Le couple Aubin – Rémi s’entend à merveille. Chacun mène sa vie amoureuse de son côté. Aubin loge dans un bungalow muni de tout le confort, jusqu’à une petite kitchenette. Il apprend vite. Au demeurant, rien de bien compliqué. En effet, il ne s’agit pas d’un terrain de camping avec tentes mais qui reçoit uniquement des caravanes et loue une vingtaine de bungalows. La saison s’annonce très bonne, les vacanciers affluent très tôt, on affiche complet rapidement. Pas loin de quatre mois à satisfaire les grincheux, les râleuses, les sympas, les luronnes, les libidineux, les faux-cul et autres genres humains. De temps à autres, Paulin et Mathilde donnent de leurs nouvelles. A demi-mot ils font part de leurs vies dorénavant séparées, les corps bien sûr. Pas de mot précis, que des allusions. Aubin tente de faire face aux dragueurs qui aimeraient bien plonger dans son lit. S’il les écoutait, il passerait son temps, fesses et queue à l’air en compagnie de mâles en ébullition. Il se raisonne, n’acceptant que ce qu’il juge de qualité supérieure. Toutefois, rien de notable dans ces amourettes fugaces, rien d’original, juste du passe-temps plus ou moins agréable car bien foutu ne veut pas forcément dire bon baiseur. L’automne démarre comme celui de l’an passé : chaleur, sécheresse. Le terrain de camping ne désemplit pas, au contraire des bungalows qui, eux, se vident. En cette fin de saison, l’avenir préoccupe beaucoup Aubin. Dans quelques jours, Rémi n’aura plus besoin de lui. Il pense faire un tour vers F… et ses environs, revoir Modeste avec Mikael. Très vite il abandonne cette idée. Il en parle à Rémi qui s’étonne :
<< - Comment, tu en as assez de ma pomme ?
- Non, mais ici c’est fini pour la saison.
- Je t’ai déjà dit que les places de caravanes étaient occupées quasi à l’année. Les bungalows vont se remplir de nouveau les week-ends et pour les fêtes. Moi, je ne peux pas rester. Je dois superviser les travaux du nouveau camping à M…. j’aimerais compter sur toi pour rester ici. C’est assez peinard, tu verras. Pour l’été prochain, tu seras sur place. Alors, ça te branche ? >>

Aubin accepte volontiers. Cette vie n’est pas désagréable, après tout.
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Rémi parti, Aubin se retrouve seul muni de plusieurs feuillets de recommandations. La vie s’écoule gentiment, presque tristement. Pas de merveilles à l’horizon, seulement des ventripotents, des grisonnants ridés, des friqués d’un autre âge. Il passe la plupart de son temps au camping, sauf pour l’approvisionnement qui le mène à la ville un après-midi par semaine. Il prend son mal en patience espérant qu’un bon génie lui enverra la perle de son cœur. Bien lui prend ! La perle arrive sous forme d’un homme, la quarantaine environ, stature imposante, gueule virile de macho pur jus, démarche idoine. La brute dans tout son éclat, se dit Aubin dont la langue lèche déjà ses babines en observant le personnage venir vers le bureau. Poli, le Monsieur qui demande si Aubin connaît un certain Aubin que l’on dit travailler ici. L’intéressé, alerte maximum dans son cerveau, rétorque :
<< - De la part de qui?
- Un ami de son frère. >>

Aubin tente de conserver son calme. La voix du mec lui procure certains frissons dans le dos : profonde, grave, belle en somme, comme il les aime. D’ailleurs, tout le bonhomme lui plaît. Bien qu’ébloui, la peur s’empare de lui. Donc, Gus l’a retrouvé, lui envoie un costaud afin de le ramener par la peau des fesses s’il y a lieu. Tant pis, finissons-en pense la future victime! Aubin s’apprête à se présenter mais l’inconnu l’en empêche :
<< - C’est toi, Aubin. Je ne me trompe pas. Gus m’a montré plusieurs photos. Il m’a chargé de te rectifier le portrait pour la vie, façon pluri-boutonnières surtout au visage. Mais ce serait dommage d’abîmer un si beau spécimen de la nature mâle. Je préfère le contempler plus en détail afin d’en jouir du mieux possible. On fait un marché tout les deux?
- D’accord, viole-moi de suite qu’on en finisse rapidement, si c’est ce que tu veux.
- Qui parle de viol? J’aime qu’on me résiste, juste le temps de m’exciter un max, mais pas plus. Tu as du cran, petit. Tu chies dans ton froc mais tu la ramènes quand même. Non, pas de saloperie entre nous. Je vois bien que tu m’as à la bonne. Tu me plais. Alors profitons de la vie et de ce qu’elle nous offre.
- Et Gus?
- Si tu lui dis rien… il faudra juste que tu me donnes un objet pour prouver notre rencontre à tous les deux. Rien de plus. Alors, marché conclu?
- Pourquoi tu ferais ça?
- Parce que Gus est un gros connard, un petit truand à la manque pas même capable de faire le maquereau. J’ai accepté ses 5000 euros pour te bousiller la tronche, juste histoire de me refaire un peu, d’autant qu’il m’a donné du fric en plus pour le déplacement et les frais. C’est une bonne occasion de lui rendre la pareille.
- Dans ce cas, aucun intérêt puisqu’il ne le saura jamais. Ce n’est pas moi qui irais lui raconter ça.
- Je me fous qu’il sache ou pas. Le principal, c’est que moi je sache que je l’ai baisé, cet enculé. Tu comprends? Bon, alors?
- Ok pour une soirée polissonne. Tu devras attendre ce soir, Monsieur l’inconnu.
- Stanislas pour l’état civil, Stan pour les intimes. >>

Un éclatant sourire illumine la face quasi patibulaire d’un Stan aux anges tout de patience rempli.

Dîner dans le bungalow privé d’Aubin. Ils se dévisagent longuement. Effeuillage langoureux avec pelles vigoureuses. Ils se détaillent minutieusement. La grosse queue de l’un frotte la grande bite de l’autre. Des gouttes de « precum » perlent sur les glands avant de tomber en formant un fil translucide ou de s’étaler sur les ventres collés. De ses mains aux doigts géants, Stan couvre les fesses d’Aubin qu’il malaxe tendrement sans négliger une petite visite à l’anus presqu’ouvert. La voix profonde suggère :
<< - Je vais te baiser comme jamais. Tu en redemanderas, promis. >>

Les mains se dirigent sous les aisselles, soulèvent un Aubin transi d’amour et le posent sur la table de la cuisine avant de s’aller farfouiller une fois encore l’anus humide. Stan baisse la tête, gobe la queue, lui inflige une fellation énergique. Les doigts ne cessent pas leur fouille anale. Le suceur monte sur la table, devient le sucé. La longue tige s’enfonce prudemment dans le gosier qu’elle pistonne ardemment, sans trop s’enfoncer. Aubin se branle, soucieux de maintenir ses attributs en forme. Seulement la pression devient trop forte : le manque de câlineries de ses dernières semaines en est la cause. Deux longues giclées de foutre arrosent le sol. Stan ne tarde pas à se lâcher sur le visage de son amant. Sourires complices de deux êtres pas complètement repus de leurs corps. Essuyages sommaires avant mise en place de la capote sur le long vit déjà roidi. L’enculeur s’allonge à même le carrelage. L’enculé s’assied sur lui, introduisant la queue entre ses fesses, se penchant aux fins de pelles goulues. Le cul se lève, se baisse, à maintes reprises. Les mains de Stan prennent entièrement possession du corps d’Aubin en le caressant, le titillant. Les muscles se crispent, les spasmes annoncent les éjaculations simultanées. Sous le coup de la jouissance, les amants roulent sous la table, s’enlacent. Stan est un ancien sportif, incontestablement. Aujourd’hui, son physique démontre qu’il n’en est plus rien, léger embonpoint oblige. Cela étant, le gars présente bien. Près de 1m90 pour 81 kg, épaules larges, bras musclés tout comme jambes et cuisses. Poitrine saillante à la pilosité chatoyante. Aubin passe ses doigts dans la toison pubienne de Stan à qui il demande :
<< - Comment il a su où j’étais, Gus?
- Je ne sais pas. Tu es déclaré, ici?
- Oui. Mais il n’a pas accès aux administrations.
- Va savoir!
- S’il n’a pas de tes nouvelles, il risque se pointer.
- Non, il ne viendra pas. Sinon, il serait là, à ma place. T’inquiète! J’ai ma petite idée. Que dirais-tu d’un réchauffement de nos ardeurs? Je sens pointer un désir de baise. >>

Sitôt dit, sitôt fait. La langue de Stan inspecte minutieusement, délicatement, la rosette d’Aubin qui glousse de bonheur. Les réjouissances se prolongent tard dans la nuit.
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Commence un rythme de vie que l’on pourrait assimiler à celle d’un couple d’amoureux passionnels. Durant la fin de l’automne, une grande partie de l’hiver, Aubin et Stan ne se quittent pas, se touchent à tout moment, en tout lieu, se cachant à peine lorsqu’ils vaquent en ville. Le premier rayonne de bonheur : pour lui, la vraie vie commence, celle durant laquelle on aime et on est aimé. Le second ne rechigne pas à donner un coup de main, jouant les julots maison soucieux du plaisir de sa douce moitié. Toutefois, la fidélité n’est pas de mise, de part et d’autre. Si une occasion se présente, on déguste la nouveauté, discrètement, à l’abri des regards possiblement jaloux du dorénavant "régulier". Bien sûr, on se garde bien de faire confidence des écarts tacitement consentis sous réserve de n'en jamais parler.
Mi-mars, le patron du camping revient afin de préparer la saison. Déjà, nombreux sont les vacanciers présents. En outre, des travaux d'agrandissement débutent: 10 places pour caravanes et 5 bungalows complémentaires. Rémi accepte sans broncher le compagnon d'Aubin: deux bras en plus ne seront pas superflus.

Cette magnifique entente dure quelques semaines. Les "campeurs" affluant de plus en plus, le travail augmente.
Ce qui était un jeu pour Stan vire à la corvée pour cause de manque de temps libre. Il rechigne à aider, émet le souhait de partir. Aubin, atterré par cette nouvelle attitude, tente de le raisonner et Rémi ne refuse pas de l'embaucher officiellement avec rémunération. Stan cède à contre cœur, jurant que s'il n'aimait pas follement Aubin, il serait parti depuis longtemps. Ce qui n'est pas fait volontiers, est mal fait, disait un ancêtre. Le nouvel employé bâcle son travail, n'embauche jamais à l'heure, trop souvent finit de travailler avant l'heure. Rémi intervient, menaces de renvoi à l'appui. Aubin supplie Stan de faire un effort: sans aucun résultat probant. Cette désaffection au boulot s'accompagne d'une désaffection au lit. Là encore, Stan délaisse ses "devoirs" d'amant, invoquant mille excuses, oiseuses pour la plupart. Aubin demande une explication, l'autre rétorque:
<< - Je m'ennuie, ici. Et puis cette vie routinière, ce n'est pas pour moi. On fait couple plan-plan, Aubin. Un peu de piment serait le bienvenu.
- Tu ne m'aimes plus, c'est ça?
- Non! Bien sûr que je t'aime toujours. Mais cette vie m'étouffe. Tu comprends?
- Qu'est-ce que tu proposes?
- On pourrait, par exemple, faire une partie à trois. Qu'en penses-tu? >>

Chagriné par ce qu'il considère comme un reproche, Aubin accepte cette éventualité de partouze. Au demeurant, il n'est pas contre la perspective.

Le lendemain soir, vers 22h, Stan pénètre dans leur bungalow accompagné d'un homme, la cinquantaine, bien physiquement malgré une calvitie dévorante, mais très quelconque de visage. Présentations, dégustations de bière avec palabres insignifiants. Les trois semblent gênés. Aubin parce que baiser avec le nouveau venu ne l'enchante guère. Ce dernier car il ne sait trop par où commencer et avec qui. Stan parce qu'il se demande comment sortir de cet embarras créé par ses soins. L'invité s'approche d'Aubin, passe une main sur sa braguette et tente de lui rouler une pelle. Ce que voyant, Stan prend la poudre d'escampette, laissant les deux autres en tête-à-tête. Aubin repousse le "vieux" qui renâcle sévère:
<< - Dis-donc, jeune freluquet, j'ai payé! Alors, si tu ne veux pas faire l'amour avec moi, tu me rembourses les 500 euros que j'ai donnés à ton copain. >>

Une enclume tombe sur la tête d'Aubin qui ne sait que répondre. L'autre comprend le malaise, questionne, reprenant le vouvoiement:
<< - Vous ne saviez pas? Vous n'étiez pas au courant? Je suis désolé.
- Il m'a vendu, c'est ça?
- Oui, enfin non… je croyais que c'était entendu entre vous deux. Je croyais que…
- Que je faisais la pute et que c'était mon souteneur. C'est ça?
- À peu de chose près, oui.
- Bien! Je vais arranger ça. Restez là, le temps que je récupère votre fric. D'accord?
- Je ne sais pas trop…
- Vous ne risquez rien, promis. >>

L'homme écarte les bras de son corps en signe de résignation. Aubin se précipite au bureau où il retrouve Stan face à Rémi à qui il réclame quelques jours de congés. En voyant Aubin pénétrer dans la pièce, telle une furie, il comprend que les choses tournent à l'aigre. Costaud, le Stan, mais froussard dès que le danger se présente. Il sent comme un froid sur l'échine, des picotements sur la nuque. Aubin, tout juste entré, ferme la porte à clé, met la clé dans sa poche, vitupère:
<< - Comme ça tu veux que je fasse la pute pour ton compte. Tu te prends peut-être pour un maquereau génial, pauvre tâche? >>

Sans crier gare, il assène un magistral gnon sur la bouche de Stan qui s'affale. Rémi ne demande aucune explication supplémentaire: il a compris de quoi il retournait. Il se propose de donner un coup de main à son ami. Cinq minutes plus tard, la tronche en sang, le visage couvert d'horions aux multiples possibilités de coloris, Stan répond aux questions de Rémi:
<< - Alors, c'est Gus qui t'a envoyé, vraiment?
- Non. Il m'a payé pour autre chose. J'ai voulu le niquer. Il ne sait pas où je suis. J'étais dans le coin, chez des potes. J'ai vu Aubin, par hasard, dans la galerie marchande où il faisait les courses pour ici. Sa tête me disait quelque chose. Je me suis rappelé que c'était le môme à Gus. Je les ai vus ensemble plusieurs fois. Je ne savais pas qu'ils s'étaient disputés. Pour moi, j'avais l'occasion de faire un second coup fourré au Gus en sautant son môme.
- Une fois l'affaire faite, pourquoi tu es resté?
- J'avais besoin d'être au vert quelques temps. Et puis, je me suis accroché à Aubin. C'était sympa, tous les deux. On a passé de bons moments, non?
- Je suppose que ta paye ne suffisait pas?
- Ben non.
- Tu es un mac?
- Ben, quand l'occasion se présente, je ne dis pas non. >>

Nouvelle volée de coups de la part de Rémi. Aubin, anéanti par ces révélations, ne bouge plus. Il se contente de bougonner rageusement:
<< - Laisse-le partir avant que j'en fasse de la bouillie. Allez, Stan, rends-moi le fric. >>

Sans broncher, Stan obtempère. Il ajoute:
<< - Je vais prendre mes affaires quand le vieux sera parti. Pendant ce temps, Rémi fera mon compte pour le travail que j'ai fait. >>

Aubin, qui s'apprêtait à sortir, se retourne, hurle:
<< - Tu auras queue dalle! C'est moi qui récupère ton blé, comme dédommagement et intérêts. Si tu n'es pas d'accord, j'appelle les flics. A trois contre un, tu es bon pour le cabanon républicain avec barreaux en prime. Rémi, surveille-le. Je reviens avec ses fringues. >>

Stan tente de se relever. D'un coup de pied, Rémi l'en empêche:
<<- Coucher ! Tu te relèveras pour foutre le camp d'ici. Et ne t'avise pas de nous chercher des noises. Nous savons où tu niches habituellement. On pourrait bien aller raconter que tu aimes te faire baiser par des mecs. Mauvais pour le panache du mac! Pas vrai? >>

Aubin rend l'argent au "client" qui s'enfuit presque, sans demander son reste. En quelques minutes, le bagage de Stan est bouclé, ses vêtements jetés dedans sans précaution. Peu de temps après le faux vrai mac quitte les lieux, heureux de s'en tirer à bon compte. Jamais il n'aurait cru que des fiottes soient capables de le rosser. Il se sait lâche. En conséquence, il fait confiance à l'ingéniosité des lâches en matière de vengeance. S'ils s'étaient contentés de le virer, il n'aurait rien dit. Il avait tenté un coup, l'avait raté, rien d'exceptionnel. Mais ils l'ont tabassé, ne lui ont pas payé ce qu'ils devaient pour le boulot. Et ça, il ne le pardonnera que lorsqu'il sera vengé.
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Gus sirote amoureusement son pastis. La patience paye, ça c'est sûr! Cette pensée le satisfait. Gus ne se fait aucune illusion sur sa personne pas plus que sur celle du mec assis en face de lui. Un minable, comme lui, deux escrocs sans envergures, petits malfrats au bas de l'échelle dans la hiérarchie de la truanderie. Même pas dignes d'être de vrais macs. Des besogneux, des gagne-petit. Alors, il convient de tirer son épingle du jeu avec les moyens du bord: la lâcheté, l'hypocrisie, l'égoïsme, la rapacité, sans état d'âme pour qui que ce soit ou/et quoi que ce soit. Mentalement, Gus suppute des raisons ayant amené Stan à le rencontrer. Ils ne s'aiment pas, c'est le moins que l'on puisse dire. Ils se jalousent, en tout et pour tout. Seulement, ils se ressemblent sur le plan caractère et mentalité, ils ont besoin l'un de l'autre à maintes reprises. Deux faux-jetons de première! Stan veut éviter d'engager la conversation. Le faire ce serait accepter la domination de Gus, croit-il. Ça, pas question! Finalement, voyant que l'autre ne bouge pas, ne dit mot, Stan rompt le silence, employant ce qu'il qualifie de ruse:
<< - Une autre godet?
- Pourquoi pas! Allez, déballe ton sac. Tu as quelque chose à me demander?
- Non, rien, je t'assure. Enfin plutôt un échange.
- Vas-y, j'écoute.
- Qu'est-ce que tu donnerais pour apprendre où se trouve le môme Aubin, ton môme?
- Parce que toi tu sais?
- Faut voir. J'ai pas mal bourlingué, ces derniers mois, à chercher le truc que tu m'as demandé. Cette affaire n'a rien donnée mais le hasard fait bien les choses, quand il veut. Alors?
- Pour ce que ça m'intéresse, maintenant. Mais faut voir, comme tu dis.
- J'étais absent mais je me tiens au courant, Gus. Ta dernière opération t'a rapporté pas mal de fric. Je suis au courant. Si tu veux passer pour pauvre, il ne faut pas sortir de grosses liasses de billets pour payer un café. Je sais que tu peux payer largement 5000 euros. C'est le tarif, pas moins.
- Tu as déjà été payé. Tu as trouvé en cherchant autre chose, c'est tout. Qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas une arnaque? Qu'est-ce qui te dit que j'ai envie de savoir où il est, Aubin?
- Rien. Mais le retrouver remonterait ta renommée qui en a pris un coup ces derniers temps. Tu crois pas?
- Ton renseignement, il date de quand?
- Pas plus tard qu'avant-hier.
- C'est là-bas qu'on t'a amoché comme ça?
- Laisse tomber, c'était dans le cadre de ton affaire, les risques du métier, quoi.
- C'est quoi, ta preuve?
- Deux photos avec le nom de l'endroit. Il est là-bas depuis un bail. Un travail sérieux comme on dit, légal et tout.
- Ouais…. Je ne sais pas trop. Non, je me fous de savoir où il est. Si tu étais si bien renseigné, tu aurais su que j'ai un autre mec à ma botte. Mais, par curiosité, juste histoire de savoir, je veux bien. On ne sait jamais, ça peut toujours servir.
- Tu me prends pour un con?
- Non, Stan. Si tu n'es pas d'accord, tant pis. Allez, salut! >>

Gus se lève, se dirige vers la sortie. Stan le rappelle:
<< - Mille et on n'en parle plus.
- Rien et on n'en parle plus.
- Putain, t'es dur! Avec tout l'oseille que t'as ramassée!
- Il ne faut pas croire tout ce qu'on dit, mec. Allez, accouche! >>

Stan sort de sa poche des photos sur lesquelles on le voit, lui, en compagnie d'Aubin, tendrement enlacés, lèvres contre lèvres. Gus prend les clichés, les regarde longuement. L'autre patiente. Il ne voit pas arriver l'énorme poing qui vient se coller contre son nez et sur ses lèvres. La douleur lui arrache un cri, un filet de sang dégouline sur sa bouche. Gus s'apprête à donner d'autres coups. Le patron du troquet l'en empêche, aidé par deux autres clients. Il se voit éjecté de l'établissement, sans ménagement. Il hurle, à l'adresse de Stan:
<< - Tu t'es farci mon mec, c'est ça que tu voulais. Me le mettre sous le pif, ça t'excite drôlement, salope! Et je t'ai balancé du fric pour que tu en arrives à ça! Viens ici, je vais te donner une rallonge façon soupe aux oignons. >>

Stan, main sur le visage, quitte le bar à son tour. Il voit Gus déchirer les photos, jeter les morceaux dans une bouche d'égout et crier:
<< - Voilà ce que j'en fais de tes preuves! Maintenant, viens recevoir ta paye, pédé! >>

Conscient d'avoir tout perdu, Stan se carapate le plus vite possible, laissant un Gus rageur qui continue de vitupérer:
<< - Reviens jamais dans le coin. Si je te revois, je te transforme en purée de tomates… >>

De retour dans sa chambre, Gus se rappelle le départ d'Aubin. Ce fameux dimanche soir, il trouva l'appartement vide, à son retour de week-end. Il alterna rage et désespoir. Après une nuit sans sommeil, il fut dérangé par le vieux monsieur accompagné d'un malabar à la mine patibulaire. Deux claques sonnantes, distribuées par le garde du corps l'obligèrent à rembourser le client mécontent avec prime de 50% en plus au titre de dédommagement. Gus venait de commettre sa première bévue au détriment d'un vrai truand à qui il avait proposé les charmes d'Aubin contre 2000 euros et ce pour la période du samedi matin au dimanche soir. Par chance, durant ce week-end là, une bonne occasion de se faire du fric s'était présentée, ce qui lui permit de rembourser avec l'amende en sus. Que tout ceci est loin! Pourtant, il semble avoir senti la présence d'Aubin, il n'y a pas très longtemps encore. Cela l'amène à un autre constat: Aubin lui manque de moins en moins. Il espère simplement que ce même Aubin, de temps à autres, pense à lui, le regrette un soupçon. Un jour, peut-être, se rencontreront-ils. Alors, il lui dira combien il comptait pour lui, toutes ses résolutions au cas où ils s'aimeraient à nouveau. Gus se promet d'aller lui dire tout ça, dès qu'il en aura le courage, dès que ses brûlures sentimentales seront encore plus atténuées. À moins que le hasard n'y pourvoit… Sur son petit carnet, il inscrit le nom du patelin où travaille Aubin, timidement, maladroitement comme un tout jeune écolier apprenant à écrire.

Tout en se lavant le visage, Stan n'est pas mécontent de lui. Certes, il s'en est pris une bonne mais le Gus a eu du mal à supporter le choc en regardant les photos. Sûr qu'il se précipitera un de ces quatre pour régler ses comptes avec Aubin. Et là, lui, Stan sera vengé.
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L'épisode amoureux, douloureusement et brutalement fini avec Stan, laisse un Aubin au bord de la déprime, malgré les efforts de Rémi, qui, constatant que rien ne s'arrange, propose:
<< - Ça te dirait d'aller au camp de M…. histoire de changer d'air?
- Si seulement ça pouvait me faire oublier.
- Qui ne tente rien, n'a rien. Alors?
- Va pour M… >>

Deux semaines plus tard, Aubin s'installe dans son nouveau bungalow, sous le charme de l'accueil qui vient de lui être réservé par ses collègues alertés concernant ses états d'âme.
Les travaux viennent tout juste de s'interrompre. De toutes parts on procède au nettoyage, à la mise en place. Dans quelques jours, les premiers clients arriveront. Si la formule est la même ici que dans l'autre camping, les lieux sont totalement différents ainsi que les conditions d'hébergement: tout est prévu pour attirer de jeunes vacanciers aisés. Là-bas, l'âge moyen se situe aux environs des 51 ans. Ici, on le veut aux alentours des 30 ans.

Assis sur la petite terrasse de son logement, Aubin admire la pinède traversée par les rayons de soleil. Le printemps touche à sa fin, l'été s'annonce déjà. Des bruits de pas le distraient dans sa contemplation de la nature pour l'amener à la contemplation d'une autre nature: près de 2m de haut, pas loin de 90kg, des épaules majestueuses, des bras musclés, un torse à se pâmer, de solides jambes, une tête carrée posée sur un cou large et puissant. Aubin pense de suite à un de ces playboys, maîtres nageurs ou accompagnateurs pour vieilles esseulées. La bouche généreuse montre une splendide dentition, émet une voix profonde:
<< - Salut! T'es le nouveau gars du bureau? Aubin, c'est ça?
- En effet, tu ne te trompes pas.
- Moi c'est Lazaro. >>

L'arrivant tend une main ferme aux longs doigts. Poignée de main virile au cours de laquelle Aubin se retient pour ne pas crier tant l'autre serre fort. Il questionne:
<< - Maître nageur?
- Tu veux rire! Non! Plongeur, dans la cuisine à la vaisselle, pas dans la piscine. >>

Aubin cherche à deviner d'où vient l'accent de Lazaro. Il ne lui laisse pas le temps de trouver:
<< - Je suis d'origine espagnole, Andalousie profonde pour être plus précis. Je finis mes études. Mais j'ai pris quelques mois pour me faire un peu d'argent et changer d'air. >>

En disant, Lazaro s'assied à côté d'Aubin qui ne le quitte pas des yeux pendant que sa braguette s'émeut plus que de raison, ce dont l'autre s'aperçoit:
<< - Je suis flatté de voir que je te fais de l'effet. Tu n'es pas mal non plus. Alors, si tu as le temps, on pourrait faire plus ample et plus intimement connaissance. >>

Aubin se contente d'opiner du chef, muet d'admiration. Tous deux sont revêtus d'un unique short. Les pieds se touchent. Lazaro pose une main derrière Aubin, juste au dessus des fesses. Ce dernier pose sa tête sur l'épaule de son futur amant. Les mains s'agitent, se glissent sous les shorts, titillent les queues en effervescence. Aubin est subjugué par le visage ovoïde sculptural de Lazaro. Des traits d'une rare pureté. Yeux noirs aux paillettes violettes, bouche pulpeuse, sourcils naturels au fin tracé, menton carré, joues avec fossette ombragées par une barbe naissante, nez droit sensuel aux narines palpitantes de désirs. Aubin caresse le torse légèrement recouvert d'une fine toison bouclée. Ses doigts s'en vont pincer les tétons surplombant une poitrine ferme au rebondi imposant de force. Du short apparaît un gland violacé. Aubin se penche, suçote l'apparition tout en soupesant les bourses à travers le tissus. Lazaro passe sa main dans le dos de son compagnon qui lui baisse le short. Il bouge afin de permettre le déshabillage, laissant sa queue gonflée émerger tel un diable sorti de sa boîte. Aubin continue la fellation. De sa main libre, il se met à poil, montrant son gros braquemart aux regards envieux d'un Lazaro qui ne tarde plus à se pencher, à gober l'engin. Ils s'installent plus confortablement: l'espagnol allongé sur le dos, le français à quatre pattes au dessus, les deux tête-bêche. Leur activité de succion les accapare entièrement. Non loin de là, une autre merveille les épie, main dans son pantalon masturbant gentiment un vit des plus conséquents. Isidore, spécimen antillais d'une rare beauté, ne résiste pas à la tentation. Grand, robuste, la tignasse brune et crépue, l'œil sombre, la mâchoire anguleuse, les grosses lèvres voluptueuses. Tout, dans ses traits, dénote un caractère énergique et volontaire, aimant les plaisirs quels qu'ils soient. Il s'approche, demande presque timidement:
<< - Je peux? >>

Offre volontiers acceptée d'un simple geste de main signifiant "approche". Les deux bouches "européennes" happent la longue et grosse queue noire qu'elles branlent avec maestria. Chacune des mains de l'arrivant caresse le dos des suceurs. Les bruits de déglutition, les gémissements, envahissent les airs. L'énorme bite crache des jets de foutre qui fusent, droit devant, formant un geyser de semence, inondant les visages d'Aubin et Lazaro tout occupés à se masturber. Deux minutes plus tard, ils se contorsionnent en éjaculant à leur tour. L'antillais sourit, étalant une bouche plus que sensuelle:
<< - Je m'appelle Isidore. Je suis un des barmen. >>

Sans plus d'explication, les trois reprennent leurs jeux érotiques. La bouche d'Aubin gobe de nouveau la matraque d'Isidore dont une main folâtre aux environs de la rosette de son suceur. Pendant ce temps, quasi couché sous Aubin, Lazaro fourre la bite de ce dernier entre ses lèvres. Soupirs, bruits de succions, coulées de salive. Finalement, les trois hommes s'allongent au sol, forment un triangle: Isidore suce Aubin qui suce Lazaro, qui suce Isidore. La boucle est bouclée. Nouveaux frémissements, nouveaux gémissements. Autre changement: Isidore suce Lazaro, qui suce Aubin, qui suce Isidore. Les tripes s'apprêtent à exploser. On cesse le jeu des fellations de groupe pour le remplacer par les amuse-gueule, à savoir un bouffage de cul en règle dans la position des triangles précédemment décrits. Les langues virevoltent aux alentours des rosettes, tentent une délicate pénétration dans les anus, causant les manifestations sonores que l'on sait. Quelques doigts coquins viennent s'infiltrer dans les petits trous dûment humidifiés. Au passage, on happe les bourses que l'on taquine amoureusement. Après une courte pause, histoire de procéder à une valse des langues dans les cavités buccales des autres, on se positionne, debout, pour la pénétration. La queue bien bâchée, Isidore enfile Lazaro avec prudence, étant données les dimensions excessives de l'engin. La préparation s'avère suffisante. La bite entre doucement, pistonne langoureusement. Isidore écarte les jambes afin de faciliter le passage pour le braquemart d'Aubin qui s'insère entre les fesses joliment velues de l'antillais. La pression monte, le foutre aussi. Quelques minutes de va-et-vient suffisent. Les cris sortent du fond des gorges, les capotes s'emplissent, des jets arrosent la terrasse. La main engluée par son sperme, Lazaro ricane:
<< - Je sens qu'on ne va pas s'ennuyer. A croire que tout le personnel est gay! >>

Aubin invite les deux autres à procéder à des ablutions dans son bungalow. Chacun y va de sa toilette, sans coquineries aucunes.


À suivre…

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