Au fil des rails

- Par l'auteur HDS AmantDesSens -
Auteur homme.
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Récit libertin : Au fil des rails Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-02-2012 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Note attribuée à cette histoire érotique par HDS :
(10.0 / 10)

Couleur du fond :
Au fil des rails
Nous hâtons le pas, main dans la main. En sautillant un peu, nous tentons de regarder par dessus les fenêtres pour voir où il reste de la place. Le quai est encore bondé des passagers récemment arrivés et de ceux qui disent un dernier au revoir. Le sifflet du chef de quai retentit. Il n’est plus question de faire la fine bouche : A la prochaine porte, nous montons. Je passe le premier et je te tends la main pour t’aider à te hisser.
Essouflé, je t’interroge du regard pour savoir si tout va bien. Un sourire, soulagé et à la fois pétillant me rassure. Quelle idée aussi de prendre le train à l’improviste !
Mais je pense que nous ne nous plaindrons pas d’un peu de piment, non ?
Le contrôleur passe le long du train et ferme les portes. Il ne faut pas longtemps pour que le wagon s’ébranle. Nous regardons chacun de notre côté pour voir le contenu des râmes. Visiblement, il y a foule. Quelques bagages encombrent les allées centrales. Quelques personnes restent debout sur la plateforme entre les wagons, attendant certainement que les places se libèrent.
Le doute m’envahit : allons nous trouver deux places ? Je reprends ta main et je te guide à travers sacs et voyageurs. Le bref aperçu que j’ai eu se confirme : la wagon est complet. Nous continuons. Arrivé au bout, j’ouvre la porte de séparation. Le wagon sursaute et nous surprend, si bien que je n’ai qu’à ouvrir les bras pour t’accueillir... Chute fortuite, mais opportune. Malgré la situation, nous sommes finalement ensemble... Je plonge les yeux dans les tiens, mes mains sur tes hanches, pour te voler un baiser. Il faudra tout de même que je mérite plus.
Nous continuons notre exploration. Elle est vite stoppée car nous avons atteins le wagon de queue. Il nous faut remonter le train pour tenter de trouver d’autres places à l’avant. Le périple reprend, mais cette fois, c’est toi qui me guide. Un, deux, trois, cinq wagons et toujours rien.
Finalement, par désespoir de cause, tu trouves deux places. Hélas, nous ne serrons pas côte à côte. Nous ne pourrons même pas nous voir car je serai derrière toi. Je pense quand même que dans quelques arrêts, nous arriverons à nous rapprocher. Tu t’avances vers ta place, abandonnant ma main, désespérément. C’est un ensemble de 4 places, en vis à vis et il ne reste plus qu’un place côté couloir, face à la vitre de la plateforme. Moi, j’ai trouvé un place côté vitre, deux rangs plus loin.
Mais j’ai une agréable surprise sitôt assis : ton visage se reflète dans la vitre face à toi. Je n’ai pas le plaisir de t’avoir à mes côtés, de te sentir tout près, mais je peux au moins savourer les traits de ton visage. J’espère avoir mieux un peu plus tard.
Ton regard se perd tantôt dans le paysage qui défile, tantôt vers moi. Que j’aurais aimé que ce wagon soit un peu moins bondé, que je puisse t’embrasser, te prendre la main... Le roulis du train nous aurait bercé, épaule contre tête...
Le passage face à toi se met à te sourire du coin des lèvres.... En fait, il n’a pas vu que nous étions ensemble et je pense qu’il a pris pour lui les regards profonds que tu me lances par vitre interposé. Tu fais mine de l’ignorer, peut-être parce que tu ne l’as finalement pas vu. Quoi que... Tu me lances un regard amusé... par politesse, tu lui souris... hum, coquine ! Moi seul ici, qui me morfond... et une inconnu a visiblement la chance de pouvoir partager ta compagnie. Lui au moins n’a pas besoin de glace pour te voir... J’ai confiance en toi, ce n’est pas la question, mais je commence à doucement à bouillir intérieurement de ne pas être à tes côtés. As-tu seulement idée de ce que tu éveilles en moi à cet instant ? Imagines-tu ce que j’ai envie ?
Il faut que j’intervienne. Je me lève, je remonte l’allée vers toi. A ta hauteur, je me retourne un instant pour croiser ton regard, surprise, puis je continue mon chemin jusqu’à l’autre wagon. Puis, je fais demi-tour. Je reviens sur mes pas. Tes yeux sont comme un phare dans cette marée humaine. Je suis maintenant à ta hauteur, et tandis que ton interlocuteur tente amorcer une conversation, je penche vers toi pour t’embrasser goulûment. Il stoppe net, stupéfait, interloqué par la situation.
J’abandonne ce baiser volé, je me retourne pour le regarder et lui jette un simple clin d’oeil. Que c’est doux de t’embrasser, de faire fi de tous ces gens autour, de rétablir ce lien entre nous. Ma main rejoint la tienne et alors que tu adresses timidement un au revoir poli à ton interlocuteur, je t’amène déjà.
Je nous fraille un chemin au travers du wagon. Toujours autant de monde. Nous arrivons dans un wagon compartiments. Le couloir est désert.
Je m’arrête et je te plaque contre la cloison, emprisonnée par mes bras. Nos yeux s’observent. Mais comment résister à une aussi belle femme... Lui, il pouvait admirer ton physique, deviner tes lignes... Moi je les connais presque toutes et j’ai en plus le plaisir d’apprécier la Femme qu’elles illustrent. On pourrait penser que je t’ai capturé, mais je pense que tu es consentante... Je me penche doucement vers toi, j’approche mes lèvres des tiennes... Va-t-elle me repousser ? Tes yeux ne quittent pas ma bouche et c’est avec soulagement que tu l’accueilles... Tu es agréablement chaude, voluptueuse... Tes mains jusque là inertes, se hasardent à remonter le long de mon corps. D’abord mes fesses, puis le bas de mes reins. Elles assurent leur prise et m’attirent tout contre toi. Tu es désormais prise entre la froideur de cette cloison et l’ardeur de mon corps... A mon tour, mes mains aiment à découvrir ce corps tant chéri. Enserrée dans l’étreinte de mes bras, mon but n’est autre que de te satisfaire, de te laisser succomber à mes baisers.
Mais cet instant est troublé par le bruit de la porte d’un compartiment. Non sans regrets, je dois tempérer mes ardeurs, et nos échanges deviennent instantanément plus sobres lorsque nous croisons le passager importun. Peut-être timide, prise en faute par un inconnu, tu ta caches sous mon épaule. J’adore cette situation...
Les passage se font plus intenses. Hors de question de retourner à nos places. Nous nous accoudons à la fenêtre, toi devant moi, pour regarder défiler le paysage hypnotisant. Mais notre nature, notre attirance commune, le plaisir surtout d’être ensemble reprend tout doucement ses droits. J’écarte du bout des doigts ces quelques mèches qui barrent l’accès à ton cou. Tandis que tu t’inclines machinalement, j’y appose un léger baiser du bout des lèvres. Tu ne réagis pas ou tu te laisses faire...
Je continue mes baisers, j’entrouve les lèvres pour y glisser la langue et dessiner des motifs imaginaires sur cette peau si douce... Là, je commence à faire mouche... Tu tends des bras vers moi pour me saisir par le bas des cuisses et me tirer un peu plus près de toi. Ceci est d’autant plus de circonstances que nous barrons une partie du couloir. Je mets à profit chaque passage d’un voyageur pour me coller un peu plus à toi. Je me retire ensuite, mais tes mains me réclament. A chaque fois que je sens ton corps pressé tout contre moi, j’entends ta respiration se pose, plus intense en même temps. Nous tentons, entre deux roulis, entre deux passagers, de maintenir cette union complice et discrète.
Une main sur la barre de la fenêtre, mon autre main remonte long de ton corps pour se cacher rapidement sous ta veste. Ta peau est encore plus chaude, brûlante...
attirante. Je me faufile, j’esquive, je cherche, je m’incruste... Tout est bon et prétexte à explorer, à rester au plus près de toi.... Ton excitation monte, je le sens bien, et sur ce point, je ne suis pas non plus en reste.
Nous ne sommes pas vraiment tranquille et la position, même si elle est excitante, n’est pas satisfaisante. Nous remontons le couloir à la recherche d’un compartiment.
Aucun n’est vraiment vide, mais nous prendrons celui-ci. Il n’y a qu’un couple et un autre homme. Au regard de ce que nous avions jusqu’à présent, c’est presque l’idéal !
Sans un mot, juste un hochement de tête pour saluer nos nouveaux compagnons de voyages, nous nous asseyons, face à face, à côté de la fenêtre.
Je suis certes plus près de toi que tout à l’heure, mais nous ne sommes pas seul. J’ai une vue imprenable sur une femme divinement ravissante... Plus de jeu de miroir, juste de regards. Nos caresses de tout à l’heure éveillent encore en moi plein de souvenirs, d’images, de sensations... S’il ne tenait qu’à moi, je reprendrais bien où nous étions arrêtés.
Tu as capté mon regard, mais pas un mot. Bien calée dans l’angle du siège, tu regardes dehors. Tu passes la main dans tes cheveux. Puis, tu t’arrêtes dans ton cou pour écarte le col de ton chemisier. Il ne fait pourtant pas si chaud que cela... Seraient-ce les signes de quelques émois ? Tu t’ajustes dans ton siège, en te penchant vers moi.
Tu sembles intrigué par quelque chose qui serait sur le haut de ton genou. Tu y poses ta main, tu décroises tes jambes... hum, ces adorables jambes, là, à quelques centimètres.... Tu recroises tes jambes... Et puis, rien.. Aurais-tu peur d’éveiller quelques soupçons ?
Soudain, tu te lèves et tu ôtes ta veste. Tu me fais dos et machinalement, tu en profites pour épousseter ta place... Mais je te soupçonne d’en profiter pour rapprocher de moi ce corps que je ne peux que regarder... La tentation est grande...
mais je dois t’avouer que la frustration que la situation génère n’en est pas moins agréable...
Tu reprends ta place et posant cette fois ta veste le long de ton épaule, comme si tu souhaitais te reposer. Cachée derrière, tu fermes les yeux. Je m’imagine m’approcher, te caresser, t’embrasser, te surprendre dans ton sommeil et te voir t’éveiller d’un tendre sourire... Mon imagination galope.
Tu n’en sais rien, mais tu sembles avoir décidé te maintenir mes sens en éveil...Ta main remonte le long de ton cou. Elle passe sous ton chemisier... Je pensais que tu ajustais la bretelle, mais la main semble insister. Elle ressort pour défaire discrètement deux boutons, laissant apparaître la dentelle colorée d’un dessous familier. Puis elle disparaît. Je le devine, dessiner la courbe de tes seins, parfois lentement, parfois plus vite... Ton autre main passe cette fois sous ton chemisier pour caresser ton ventre.
Un passager toussote. Tu t’arrêtes un instant, et je comprends alors que tu ne dors que d’un œil... Comme dérangée par cet importun, tu t’agites un peu sur ton siège, décroisant tes jambes. Ta main gauche passe par dessus tes jambes et se pose sur ta cuisse. Tu continues à attirer mon attention par les délicates volutes que ton autre main s’acharne à dessiner sous tes vêtements...
Toujours cachée derrière ta veste, la main posée sur ta cuisse glisse entre tes jambes. Ainsi abandonnée négligemment, comme commandée par les mouvements du train, le bout de ton doigt sembles caresser l’intérieur de ta cuisse. Mais tu en reprends vite le contrôle. Les dessins sont plus précis, remontent vers toi, mais toujours bien visibles de moi. Je sais que tu n’oseras pas aller plus loin, même si je te vois discrètement pincer tes lèvres... C’est un appel du pied, heu, pardon du doigt... J’ai l’impression que tu me dis “Regarde, je suis là, viens, je t’attends, rejoins moi, rejoins nous....”Je garde un œil sur les autres passagers... Ils n’ont visiblement rien remarqué. Je reviens à mes pensées, à ce magnifique spectacle que je suis le seul à pouvoir admirer...
Puis soudain, tu replies tes jambes sur le siège, emprisonnant cette main artiste. Tu te recroquevilles et je vois ton visage passer d’une crispation à une grand soulagement.... Coquine... Tu détends ensuite doucement tes jambes, les yeux toujours clos, mais cette fois, avec un discret sourire au coin des lèvres... A ce moment, je comprends que tu n’as pas perdu une minute de mon regard...
Le train ralentit. Des bâtiments commencent à apparaître de part et d’autres du wagon.
Le haut parleur crépite et annonce l’arrivée imminente dans une gare. Les freins crissent et le train commence à s'immobiliser. Paradoxalement, tu restes imperturbables. Deux de nos compagnons de voyages se lèvent, attrapent quelques sacs posés au dessus, puis nous quittent. Dans le couloir, les gens passent devant nous. Je m’attends à ce que quelques voyageurs viennent se substituer aux partants, mais non.
Quelques minutes passent, un coup de sifflet retentit et le convoi s’ébranle.
Tes yeux s'entrouvrent, comme sortant d’un profond sommeil que je sais artificiel. Le dernier voyageur resté avec nous tourne la tête vers toi, impassible puis retourne à sa lecture. Tu me regardes, complice.
Deux coups de sifflet à l’extérieur viennent briser le silence tandis que le compartiment s’obscurcit : nous entrons dans un tunnel. Mais bientôt, la lumière revient.
Je me lève, tout en te regardant et je viens m’asseoir à tes côtés. Tu te redresses pour me laisser un peu plus place, de la place pour me rapprocher de toi. Seule ta veste me sépare de toi. Nos regards se croisent. Je pose ma main entre nous deux.
A nouveau un tunnel. Soudain, surgissant de sous ta veste, je sens ta main saisir mes doigts. Elle les entraine sous le tissu pour poser ma main sur ta cuisse. Ta main est douce et chaude. Tu la serres un instant très fort, comme pour marquer ta satisfaction. Puis l’emprise se libère et ta main se fait caline. Tu plaques la mienne sur cette jambe, divine, inspiratrice et tant désirée. Je tente de bouger mais je suis rappelé à l’ordre.
Nous sortons du tunnel et tu te figes. L’autre passager semble assoupi.
Le wagon se plonge dans le noir. Complice de cette obscurité, tu attires ma main le long de ta jambe. Tu inities une légère caresse en guidant ma main, et après t’être assuré que j’avais bien compris les consignes, tu m’abandonnes.
Ma main s’étend pour tenter de saisir toute ta cuisse, douce et chaleureuse. Je la survole, laissant juste la chaleur de nos deux corps s'immiscer entre nos deux peaux.
Puis je remonte la main, chaque fois un peu plus loin, un peu plus haut. Aucun obstacle, aucune réaction... Inspiré du souvenir de tes dessins, je tente l’imitation sans espérer égaler le maître. Mais il semble que je m’en approche : tu entrouvres légèrement les mains en laissant entendre un discret soupir. Que ce tunnel est long, … et tant mieux.
Le bout de mon doigt reconnaît une texture familière, faite de dentelle. Je ne veux pas te donner l’impression d’avoir attend mon but et je continue à caresser chaque centimètre de ta peau qui m’est offert. Tu glisses légèrement sur le côté et au passage suivant, j’ai tout loisir de deviner l’élégance de ce dessous. Je m'apprête à m’en éloigner quand ta main saisit mon avant bras, semblant dire “reste”. Il ne m’en faut pas plus pour comprendre le message.
J’inspecte le périmètre de ce triangle de tissu. J’en devine les reliefs, les volutes.
Tantôt le coin supérieur droit, tantôt le coin supérieur gauche... Je fais des va-et-vient entre eux. Je devine une certaine impatience, mêlée de curiosité : jusqu’au vais-je aller et surtout... quand. J’aime te faire languir. Mais trop n’en faut.
Innocemment, je m’aventure à chercher le dernier coin...
La descente est lente et prudente. Mon doigt se heurte au siège. Je plaque alors ma main contre ta peau et je commence une douce remontée. Ta respiration se fige un instant : aurais-je fais mouche ? Mes doigts épousent chaque replis, chaque fil... Ta respiration s’accélère imperceptiblement. Je te sens te retenir. Puis j’arrive au bout de mon périple, marqué par une fine ligne horizontale. Je n’attends pas de signe cette fois. Je passe prudemment au dessus... alors que la lumière jaillit. Je jette un œil vers toi : nos jeux ne transparaissent pas au travers de ta veste. Je reste toutefois figé. La position n’est pas pour me déplaire même si j’étais stoppé dans mon élan.
Les minutes passent, interminables. Le noir, délivrant, se fait à nouveau.
Mes doigts se plaquent contre ta peau tandis que ma main entame une nouvelle descente.
Mais la pression est cette fois suffisante pour qu’elle passe sous cette frontière.
Pris entre l’étreinte du tissu et ta peau, je descends lentement, lentement. Je suis ces courbes enfin nues, accueillantes, que j’avais deviné tout à l’heure. Mes doigts, guidés par un léger sillon, se faufilent. La chaleur de ton corps raisonnent dans le creux de ma main. Et ce n’est qu’en arrivant au terme de ce périple, que ta main vient se poser sur la mienne. Pressant, elle m’invite à reste, à l’installer. L’espace est exigu. J’ondule légèrement les doigts dans le cocon que tu m’as tissé. Il me faut satisfaire mon geôlier libertin si je veux espérer être relâcher. Mais j’avoue que la peine qui m’est infligé est plus que tentante et douce... Mes mouvements se font plus pressants, plus rapides. Je gagne en aisance, en espace. J’ai apprivoisé le lieu qui se fait de plus en plus accueillant....
La lumière vient interrompre nos jeux. Le train ralentit à nouveau. A hauteur du quai, les passagers se succèdent le long de notre fenêtre. Le couloir se remplit à nouveau.
Notre dernier occupant se lève, esquisse un au revoir de la tête. Il pousse la porte du compartiment et la referme vers nous. Enfin seuls.... Nous semblons soulagés et à la fois excité. Nous restons en sursis... Quelqu’un d’autre va-t-il venir ? Les gens passent devant le compartiment. Certains regardent, d’autres ne font que passer.
Le convoi redémarre et nous sommes toujours seuls.
Je me lève pour regarder dans le couloir : personne. Je remonte le wagon. Quelques personnes ça et là. Le train n’est plus vraiment bondé. Il y a de la place, et je pense qu’il n’y a donc aucune raison que quelqu’un vienne s’incruster chez “nous”. Je reviens pour te faire part de mes conclusions. Tu es du même avis.
Je n’ai pas pris la peine de m’asseoir encore. Une idée me traverse l’esprit. Je suis là, quasiment adossé à la porte. Je t’écoute, je te regarde, toi, calé au fond du compartiment. Je me retourne, je jette un dernier coup d’oeil dans le couloir. Je referme la porte... puis je tire les rideaux du compartiments. Un sourire surgit sur ton visage.
Je m’approche de toi. Je te tends la main pour t’aider à te lever. Ta veste, complice de nos jeux, restera sur le siège. Je te prends enfin dans les bras. Je laisse tomber tes bras le long de ton corps. Mes mains retrouvent les tiennes. Mes doigts remontent.
Laisse moi explorer à mon tour ce corps que tu m’as fait tant désirer...Le risque est grand, mais l’excitation est là, commune.
Ma main se glisse dans le chemisier encore entrouvert. Je le laisse tomber à ta taille, entravant légèrement tes bras. Là, tout contre moi, je te prends, tandis que mes mains remontent sinueusement le long de ton dos. Tu sembles frissonner. J’arrive sur ce lien bien réelle qui enserre ta poitrine pour la libérer au plus grand plaisir de mes yeux. Je plaque mes mains sur ton dos, tandis que je commence à m’agenouiller.
Mes lèvres au passage ne peuvent s’empêcher de goûter ta peau, sur ta poitrine, sur le bout de tes seins, entre tes seins, sur ton ventre. Chaque fois une sensation différente m’envahit, chaque fois la même interrogation : que vais-je goûter ensuite ?...
Je saisis ta jupe au niveau de tes hanches pour dévoiler enfin ces dessous que je devinais il y a peu avec les doigts. La description que j’ai pu m’en faire était proche de la réalité... Il ne manquait que la couleur, la subtilité... Et ton délicieux ventre que je vois battre juste au dessus. Comme pour l’apaiser, j'appose un léger baiser du bout des lèvres. Un instant il se contracte, se rétracte, comme surpris... Mais il doit me reconnaître et doucement, mes lèvres n’ont pas à aller chercher très loin.
Presque nue, je ne me lasse pas de te regarder. J’ôte à mon tour quelques vêtements.
Tes mains jusque là passives, souhaitent m’y aider. Je guette chaque moment où tes doigts rentreront en contact avec ma peau. Le torse offerte à toi, touche un instant ta douce poitrine... Nos sens sont en éveil... Te mains passent dans mon dos pour unir nos deux corps en te serrant tout contre moi. J’en fais de même pour laisser tendrement et tout aussi délicatement descendre mes mains le long de tes hanches. Je rencontre ce dernier tissu qui occulte à mes yeux l’intégralité de ton corps. Je suis partagé entre le plaisir de deviner encore ce qu’il cache et pouvoir jouir du plaisir d’une femme ravissante, enfin toute à moi. Nos deux corps se retrouvent tels une offrande réciproque de deux corps. Galanterie oblige peut-être, j’ôte en premier mes derniers vêtements pour me consacrer uniquement à toi. A tes pieds, je saisis tes hanches si fines. Je les embrasse non sans quelques intentions... Mes mains descendent le long de tes fesses. Mes baisers vont et viennent de gauche à droite... Le bout de ma langue surligne la fine ligne qui délimite ton bas ventre. Mes lèvres touchent, savourent... L’appétit va en grandissant, et je ne peux m’empêcher de mordiller maintenant ce si joli string. Mes mains sont trop occupés à dessiner les courbes du bas de tes reins. Qu’à cela ne tienne : du bout de la langue je me faufille sous cette étreinte que mes dents s’empressent de saisir. Je descends doucement, et arrivé à mi-cuisse, tu resserres tes jambes pour laisser choir cette dentelle à tes pieds. Je m’arrête un instant pour te regarder. Ce corps est encore plus beau que dans mes souvenirs, doux, parfumé délicatement, halé...
Je t’invite à t'asseoir sur la banquette. Ton corps tout entier s’offre à moi. Je pose les mains sur tes cuisses pour les entrouvrir.... Je commence alors une longue et sensuelle ascension. Je commence par embrasser ta cheville, là, juste ici. Ma langue remonte le long de ton mollet, le savoure... J’insiste tout particulièrement derrière le pli du genou que je n’oublie pas d’embrasser au passage. La douceur et la fermeté de l’intérieur de tes cuisses m’invitent, m’appellent. J’appose mes lèvres, ta peau réveille mes sens... Si je m’écoutais, je te dévorerais... Au fur et à mesure que je m’approche du sommet, je ralentis mon ascension... Tant de plaisirs me sont proposés que je ne sais où poser ma bouche...
A moitié assise, tu te laisses glisser, tu t’abandonnes, les yeux mis clos, offrant à mes yeux une perspective imprenable sur ta poitrine et là-bas, au loin ton visage.
Mais ne sautons pas les étapes. Une telle ascension mérite de faire une pose. Je trouve alors un lieu propice à un repos mérité. Un palier doux, accueillent, chaud et soyeux. Je m’y blottirais bien. Telle une fleur au pétales fragiles, je la caresse, non sans savoir ce qu’il cache. Je reprends des forces à son contact. Je décide de reprendre mon périple. Je quitte ce nid douillet non sans regret mais en me promettant de revenir.
Ton petit ventre est bien facile par rapport à ce que j’ai du parcourir jusqu’à présent. Je sais combien il est sensible... Je sais combien tu aimes me sentir dessus... Esquiveras-tu mes baisers ? Le bout de ma langue se glisse dans ton nombril, explorer son pourtour. Je dévore tes hanches, je remonte entre tes seins, fiers, fermes. Droit ? Gauche ? J’opte pour la neutralité et je laisse glisser ma langue entre eux. Mais la tentation est trop grande pour ne pas savourer ce qu’ils m’offrent.
Je gobe l’un et le quitte du bout des lèvres pour m’emparer de son homologue. Tu gémis tendrement...
Enfin le sommet, ton cou, ton menton, ton visage..... ta bouche... Nos lèvres se croisent, s’effleurent, se goûtent... Mon corps est suspendu au dessus du tien... Je fléchis lentement les bras pour accoler nos corps. Tu redresses les jambes pour enserrer les miennes et t’assurer que je ne pars... Quelle idée !
Nos doigts se trouvent, se croisent, se mêlent et se parlent dans le langage des amants. Nos corps sont le parfait miroir de l’autre. Ventre contre ventre, seins contre seins, bouche contre bouche... J’ondule tendrement pour mieux épouser chacune de tes formes.
La banquette, quoique confortable pour la situation, n’est pas bien large...
Je m’écarte pour avoir déjà une vue sur ce paysage si ravissant. Il faut croire que nous sommes sur la même longueur d’onde. Tu passes ta jambe par dessus moi et tu redresses, dos à moi. Mes bras passent devant toi et se posent sur ta poitrine. Ainsi maintenue, j’ai tout loisir d’embrasser ta nuque. Je descends le long de ton dos, le couvrant de mille petits baisers. Mes mains glissent le long de ton corps et s’immobilisent sur tes hanches. Je peux à loisir embrasser le haut de tes fesses, m’attarder délicatement sur ce sillon naissant.
Je me redresse pour coller mon corps contre le tien, me nourrir de ta chaleur. Tu te penches doucement en avant. Mes mains caressent ton dos, tes hanches. Je joue avec chacune de tes formes. Ta main se faufile entre tes jambes pour tenter de m’atteindre.
Je sens tes doigts le long de mes cuisses. Je me rapproche encore plus de toi.
L’instant est si doux, si intense. Notre excitation explose. Nous ne savons où donner de nos sens... Ta main, chaude me caresse, m’invite, m’appelle... Je me penche sur toi pour mieux t’envelopper, me coller à toi.. A mon tour de jouer avec tes sens... Je t’effleure, je m’approche, m’éloigne... Tu me guettes, me cherche, m’attends...
J’adore cet instant magique, prelude à notre union, où de nos sens, de nos gestes, nous sommes arrivés à l’armonie, à l’envie... Je suis juste là, tout prêt....
Absorbés par nos jeux, un coup de sifflet retentit et le train commence à avancer.
Surpris, nous perdons l’équilibre un instant et nous glissons vers la banquette avant de nous rattraper. Quelle meilleure occasion d’user de cette surprise pour donner une suite torride et tant attendue à notre étreinte. Cette surprise aussi est au rendez-vous... Mais l’accueil n’est pas froid, bien au contraire. Tu sembles un instant soulagée de mon initiative... T’aurais-je fais attendre ?.... Passé cette émotion, j’apprécie l’instant, ton corps, tes réactions. Mes mains sur tes hanches n’ont plus mot à dire... Tu prends désormais les initiatives. Ton corps ondule, félin.... Qui a attrapé qui ? Je me le demande... La chaleur de ton corps parcourt le mien. Je te sens vibrer, ralentir, apprécier, à ton rythme. Je sais que tu veux partager ce plaisir avec moi.
Au ryhtme du train, notre étreinte s’intensifie. Nous avons beaucoup attendu, beaucoup joué... Un plaisir partagé, unique, avec toi, qui voit son couronnement dans ces instants. Excuse moi, mais je t’avoue ne pas résister à l’envie de te caresser. Si je le pouvais, sans briser notre union, je t’embrasserai encore et encore... L’étreinte est longue, profonde quand soudain ta main se lève pour se poser sur ma hanche et me coller à toi... Mes mains sur ton dos se crispent un instant … tandis qu’à nouveau le compartiment se plongent dans l’obscurité et qu’un long sifflement se fait entendre.
Tu laisses échapper un long, tendre et délicieux soupir.... Je te sens bouger, mais je ne vois encore rien. Je reste immobile alors que le jour revient.
Je te découvre alors devant moi, à genou sur la banquette, face à moi. Tu me souris tandis que tu t’approches de moi pour m’embrasser tendrement... Ce tendre baiser qui m’a fait tant défaut tout à l’heure.... Je te prends dans les bras : tu es brulante.
Et toi de conclure au creux de mon oreille :- si on m’avait dit qu’il y avait un tel service pour le prix d’un simple billet....

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