Jules & Nathan - 8 - histoire érotique

Sur le dos, tenant Nathan endormi contre son torse, Jules fixait le plafond, ne parvenant pas à fermer l’oeil. Il aurait voulu mettre ça sur la quantité de caféine qu’il avait consommé, mais au fond de lui il savait qu’il se mentait. Ce qui le hantait c’était la réaction qu’allait avoir son père en apprenant sa relation, et il ne savait pas laquelle l’aurait le plus blessé : son ignorance, sa colère, son mépris… Qu’est-ce qu’il lui ferait le plus mal entre un père en colère ou un père qui l’oubli ? Il ne se posait pas de questions pour sa mère, elle l’aimait tellement qu’elle accepterait tout de sa part, comme durant ces vingt-six ans. Mais son père… Il avait toujours voulu remonter dans son estime, lui montrer que non il n’était pas si raté que ça, il avait même plusieurs fois songé à se réorienter en chirurgie pour espérer enfin avoir un père fier de lui, qui ne l’appelle pas que pour vérifier qu’il est encore en vie. Mais à chaque fois il se ravisait et restait dans cette voie qui lui plaisait tant.
Coups d’œil après coups d’œil, il voyait les heures défiler sur son réveil. Dans cinq heures il bossait, et il n’avait toujours pas fermé l’œil. « Putain… », lâcha-t-il en se frottant les yeux et soupirant.
- « Tu dors toujours pas ? » demanda Nathan réveillé.
- « Excuse-moi si je t’ai réveillé… »
- « Bah ouais, je t’entends soupirer depuis tout à l’heure… T’abuse. » disait Nathan, quittant les bras de Jules pour se retourner, plaçant une main sous sa joue, l’autre sur sa propre cuisse.
- « Nan, fais pas la tête s’il te plait… »
Jules vint à son tour se blottir contre le dos de Nathan. Voulant passer un bras sous le sien pour le serrer contre lui, Nathan grogna un peu : « N’y pense même pas… »
Il vint alors placer sa main sur la sienne, et déposer un baiser sur son épaule, avant de murmurer :
- « Je pense à mon père… »
Sur ces mots, Nathan ouvrit les yeux. Il ne savait jamais quoi lui répondre quand il abordait ce sujet.
Face à ce silence, et connaissant la gêne de ce dernier sur le sujet, Jules ajouta :
- « Je ne te demande pas de me dire quelque chose, je te demande juste de me prendre dans tes bras… »
Nathan se mit alors sur le dos, et passa son bras autour du cou de Jules pour venir serrer ses joues piquantes contre son torse.
- « Allez, on dort maintenant. T’en as besoin… »


Les premiers rayons du soleil commençaient à percer à travers le store de la chambre. Jules récupérait de sa nuit courte. Il était allongé sur le ventre, occupant la majeure partie du lit, tenant d’une main un oreiller sur sa tête pour se cacher la lumière. Le soleil qui traversait le store, dessinait de fines rayures noires sur son dos, et la couette empêchait de mater quoi que ce soit si ce n’est une légère partie de ses fesses.
Nathan, levé depuis un moment, était déjà passé par la salle de bain. Enroulant une simple serviette autour de sa taille, il prit la direction de la chambre et assista alors au spectacle de son Jules, exhibant son dos musclé, dormant à poings fermés sous son oreiller, ne laissant dépasser qu’une partie de son visage où on voyait se dessiner un léger sourire sur ses lèvres. Hésitant à le réveiller, il vint s’asseoir sur le bord du lit pour le contempler. Y’avait pas à discuter : ce mec était magnifique. Nathan descendit alors doucement embrasser son épaule, puis son cou, pour finir par la petite partie de joue mal rasée qui dépassait.
- « Jules, il est 6h30. On bosse dans une demi-heure… »
Jules faisait semblant de ne pas l’entendre, attendant qu’il se rapproche de nouveau. Et alors que comme convenu, Nathan s’approcha de nouveau pour lui chuchoter à l’oreille de se réveiller, Jules l’attrapa par le cou pour l’embrasser fougueusement et le tirer avec lui au lit. Au départ réticent, Nathan changea vite d’avis quand les mains de Jules quittèrent son cou pour aller doucement se poser sur ses fesses.
- « Jules, on va être en retard ! »
- « Je m’en fou » lança-t-il avant de se relancer dans un baiser fougueux.
Puis il l’amena sur le dos, se positionnant au-dessus en appui sur ses mains, pour continuer à l’embrasser. Dans cette position, se fut à Nathan de prendre plaisir à caresser les fesses musclées de son mec. Délicatement, il glissa ses pouces sous l’élastique du boxer pour le faire descendre lentement, tout en continuant de mélanger sa langue à celle de Jules. Une fois hors d’atteinte, c’est à l’aide de son pied qu’il termina de lui ôter, laissant apparaitre son sexe, qui semblait bien en forme dès le réveil. A son tour il agrippa Jules pour l’amener sur le dos et se retrouver à califourchon sur lui.

Il commença par embrasser ses pectoraux, pour ensuite s’attarder un moment sur son téton, et pour enfin descendre d’un coup de langue jusqu’au sexe de Jules qu’il se mit d’abord à lécher sur toute sa longueur. De là, sa langue descendit un moment pour embrasser ses couilles, et enfin il avala sa tige. La tenant d’une main, il s’activait dessus, parfois en remontant sur son gland sur lequel il donnait quelques petits coups de langue avant de reprendre de plus belle, parfois en donnant de grands coups de langue sur toute la hauteur du membre avant de le regober entièrement. Et par moment il posait simplement cette bite sur sa langue, puis suçotait légèrement le gland avant de redescendre et de l’avaler quasiment entièrement. Lorsque Jules semblait sur le point de craquer, il ralentissait son rythme, devenant plus langoureux, laissant parfois place à une légère masturbation durant laquelle il remontait mêler sa langue à celle de Jules. Et ce fut après dix minutes de cet intense traitement que Nathan pu recevoir la semence de Jules dans la bouche, qu’il alla à nouveau partager avec lui dans un tendre baiser.
Toujours à califourchon sur Jules, Nathan le fixait avec un grand sourire que l’on pouvait attribuer à la satisfaction de l’objectif accompli. « Maintenant que tu es plus disposé à l’écoute, tu te prépares s’il-te-plait ? », puis il se releva pour commencer à s’habiller, tandis que Jules se dirigeait à son tour vers la douche. Une chemise mauve et une cravate noire plus tard pour l’un, et un sweat à capuche vert plus tard pour l’autre, ils prirent la direction de l’Hôpital.

A peine avaient-ils franchis les portes battantes des urgences, tout en discutant, qu’ils sentirent la gêne s’installer autour d’eux. La nouvelle avait rapidement fait son tour et tout le service était déjà au courant de leur relation. Mais eux, ils s’en foutaient. Toujours absorbés par leur discussion, ils continuèrent vers les casiers pour se préparer. Comme à leurs habitudes, blouse blanche pour Jules et tenue verte pour Nathan. Puis ils revinrent au comptoir prendre la relève des dossiers. Nathan posa ses avant-bras sur le comptoir et croisa ses mains, observant Jules en train de lire ses dossiers, se moquant complètement de l’infirmière qui les observait. Comme à son habitude, Jules avait cette petite mimique de décoller légèrement les lèvres quand il réfléchissait. Etant au début de sa garde, sa cravate était encore parfaitement nouée, et ses cheveux longs châtains ordonnés, ce qui le rendait rayonnant et lui donnait une impression de fraicheur, qui n’était pas pour déplaire à Nathan qui ne parvenait pas à en décoller ses yeux, ne prêtant même pas attention à ce que l’infirmière lui racontait.
- « Euh… oui pardon ? » dit-il en sortant brusquement de sa séance de matage.
- « Je disais que vos dossiers étaient prêts docteur. » disait-elle en lui tendant une pile de dossiers.
Jules ne put s’empêcher de sourire à cette situation, d’une part car elle était assez comique de par la gêne soudaine de Nathan, d’autre part car il adorait se faire mater.
- « Bon courage Nath’ ! » dit-il en prenant la direction d’une salle, après avoir amicalement tapé sur son épaule.

La journée se déroula sans grandes difficultés. Pour une fois les urgences étaient assez calmes. Les patients s’enchainaient mais il n’y avait pas de tension ou de stress particulier comme le service connaissait parfois. A tel point que Jules avait réussi à se trouver du temps pour faire une pause, et s’installer à la table de la salle de repos pour rédiger ses comptes-rendus, dans lesquels il avait pris du retard compte tenu de ses activités des derniers jours. Il rédigeait ses dossiers, accoudé à la table, une main dans ses cheveux. Et tout en écrivant, il ne pouvait s’empêcher de penser. Il sentait que le personnel les regardait, les observait, curieux, se posant des questions, avide de rumeurs à colporter. Dès qu’ils s’approchaient l’un de l’autre, tout le monde les regardait s’attendant à un remake de la garde précédente. Lui, l’interne tant apprécié pour ses compétences, son altruisme et son professionnalisme, n’avait-il pas baissé dans l’estime de tous ? Mais même s’il se posait la question, il savait à l’avance que ça ne le dérangeait pas. La seule chose qui lui importait était de faire son travail correctement. Et puis il tenait trop à cette nouvelle relation pour lui porter atteinte avec de telles imbécilités.
Nathan entra dans la salle de repos à son tour. Il prit la direction de la cafetière, remplit deux mugs, puis vint en déposer un devant Jules, avant de venir s’asseoir sur ses genoux.
- « Qu’est-ce que tu fais ? »
- « Je rédige mes compte-rendus car tu m’as fait prendre du retard … »
Ils sourirent tous les deux, puis Jules glissa sa main sous la tunique de Nathan pour caresser tendrement son dos, l’effleurant du bout des doigts, descendant le long de sa colonne, pour finir par caresser le bas de son dos de sa main entière, avant de recommencer.
- « Tu préfères peut-être que je te laisse seul le soir ? J’en ai aussi des compte-rendus je te signale ».
- « Surement pas. Je te veux avec moi, tous les soirs, et occupés à des choses beaucoup plus intéressantes que la paperasse… »
Nathan se tourna alors pour venir embrasser Jules, puis reprit sa position initiale, lisant ce qu’il écrivait sur son dossier.

Le reste de la journée se déroula comme précédemment. Le service marchait presque au ralenti tant c’était calme. Une fois leur journée terminée, Nathan demanda à Jules de le ramener chez lui, y ayant deux-trois trucs à faire, et il était convenu que ce dernier le retrouverait chez lui au soir.
Profitant de cette occasion, Jules décida qu’il était temps de mettre les choses au point avec son père. Sa carrière, son comportement, l’avenir de leur relation et sa nouvelle situation : en bref, il était temps d’inciser l’abcès. Jules prit donc la direction de la maison familiale.

C’était une immense demeure au style assez ancien de l’extérieur, mais dont l’intérieur était typique d’un book de designer tendance. Harold, le majordome de la demeure, ouvrit la porte à Jules et fut content de le revoir, après tout ce temps sans avoir mis un pied dans la maison. Ses deux parents étant souvent absents de par leurs activités professionnelles, Harold avait quasiment élevé Jules. D’autant qu’étant le dernier de la fratrie, il avait subi l’absence de ses frères et de sa sœur partis faire leurs études. Harold le fit s’installer dans le salon, et fut aux petits-soins pour ce jeune homme qu’il appréciait tant, lui amenant un plateau avec du thé et une collation, faisant des pieds et des mains pour qu’il soit correctement installé, fouillant la maison de fond en combles à la recherche de ses parents : François et Marie.
C’est Marie qui la première apparut dans le salon, se jetant sur son fils qu’elle serra dans ses bras. Du fait du froid avec son père, elle ne l’avait pas vu en chair et en os depuis un moment, ne s’entretenant avec lui que par téléphone ou par mail, ce qui la rongeait énormément.
Echangeant d’abord les banalités, elle s’inquiéta ensuite de sa santé en voyant les marques de fatigue qu’il avait sous les yeux. Après l’avoir longuement rassuré, Jules lui expliqua qu’il souhaitait s’entretenir seul avec son père dans un premier temps, car il était temps de prendre une décision, peu importe l’issue.
C’est sur ces mots que François fit son entrée. Quinquagénaire au top de sa forme, il brillait par son aura d’élégance et de respect qui en émanait, ce qu’il semblait avoir transmis à son fils. Vêtu d’un de ses nombreux costumes chic, il réajustait sa cravate en passant la porte tout comme Jules en avait l’habitude. Il réajusta ses fines lunettes rectangulaires, puis vint prendre son fils dans ses bras, mais on sentait que c’était plus par protocole que par envie. Jules exprima son souhait, et ils s’isolèrent donc dans le bureau du chirurgien.
- « Assieds-toi Jules, je t’en prie. Tu veux boire quelque chose ? »
- « Je ne suis pas venu pour ça papa, mais je te remercie. »
Les deux hommes s’installèrent dans les deux fauteuils qui faisaient face à la cheminée. Et Jules prit les devants :
- « Ecoute papa… On ne peut pas continuer comme ça. »
- « Continuer quoi ? »
- « Tu sais très bien de quoi je parle. Tu ne peux pas continuer de m’ignorer ou de ne me téléphoner que pour vérifier que je suis encore en vie et que je ne manque pas d’argent. Tu ne trouves pas tout cela démesuré pour une simple histoire d’orientation médicale ? Perso je ne peux plus vivre avec un demi-père. Soit j’en ai un, soit j’en ai plus. Je sais que je ne suis pas le fils dont tu es le plus fier, et je dois avouer que je ne t’ai pas toujours fait ce qu’il fallait pour te prouver le contraire. Je ne suis pas ce que tu veux, par bien des points, mais à côté de ça c’est quand même en partie ton sang qui coule dans mes veines. »
Jules avait débité sa tirade qu’il avait tant préparée dans sa tête. Il l’avait dit à une vitesse folle de peur d’être coupé et de perdre l’avantage face à son père.
Son père lui, l’écoutait attentivement, fixant le feu dans la cheminée, frottant doucement sa barbiche blanche et amenant parfois son verre de whisky à ses lèvres.
- « Tu te trompes Jules. Tu te trompes mais en même temps tu as raison. Je n’ai pas été le meilleur père, et tu n’as pas été le meilleur fils. Mais contrairement à ce que tu penses je suis fier de toi. »
François parlait sur un ton calme, détendu. On aurait pu l’assimiler à un de ces philosophes grecs faisant un discours. Cette capacité d’orateur ajoutait encore plus à l’aura de respect qu’il dégageait. On le sentait serein, mais on sentait aussi que cette relation conflictuelle avec son fils le pesait.
- « Alors ce que je vais te dire risque de ne pas arranger les choses papa. »
François tourna la tête vers son fils. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas regardé dans les yeux, qu’il ne l’avait pas contemplé comme il avait habitude de le faire quand il était jeune. Son enfant était devenu un homme, et était un grand homme en puissance. Il reconnaissait beaucoup de lui dans ce garçon, et il regrettait en partie son comportement. Plus d’une fois il avait songé à remédier à cela, mais son ego et sa fierté l’avaient toujours forcé à faire marche arrière.
- « Papa je… Je suis amoureux d’un homme. »
Jules sentit son cœur s’emballer, il sentait ses battements s’accélérer, son sang se déplacer de plus en plus vite et chauffer dans ses artères et ses veines. Un frisson le traversait de part en part, et les yeux fixés sur son père, il attendait la sentence qu’il prévoyait terrible.
Le père ne put cacher sa surprise dans un premier temps, puis il se mit à nouveau à fixer la bûche se consumer dans le feu, frottant de nouveau sa barbiche, signe qu’il réfléchissait.
Un lourd silence s’était abattu dans le bureau, on n’entendait que le crépitement de la bûche incandescente. Jules ne savait plus quoi faire, quoi penser, quoi dire. Il restait là, pendu aux lèvres de son père, attendant ne serait-ce qu’un mot de sa part, qu’un ordre, qu’il pourrait exécuter pour sortir d’ici. Lui qui dans son métier était connu pour ne jamais paniquer et ne jamais se déconcentrer, même face aux cas les plus graves et aux situations les plus stressantes, se trouvait là totalement incapable de faire quoi que ce soit.
- « Tu devrais aller en informer ta mère. » dit le père, toujours avec cette attitude de philosophe, fixant continuellement le brasier.
C’était ce que Jules attendait pour sortir de la pièce au plus vite. Sortant du bureau, fermant délicatement la porte, il se jeta immédiatement dans les bras de sa mère qui attendait derrière.
Sa mère, qui avait tout entendu de la discussion, serrait Jules de toutes ses forces, plaçant une main dans sa nuque et caressant doucement ses cheveux, comme une maman qui console son jeune enfant blessé. Jules, les yeux emplis de larmes qui menaçaient de chuter à tout instant, retrouvait dans ces bras la consolation qu’il avait déjà eue dans sa jeunesse, lorsqu’après les chamailleries avec ses frères dont il sortait rarement indemne, sa mère le prenait dans ses bras pour le consoler avant de panser ses blessures.
- « Mon chéri, si tu as trouvé le bonheur à ton tour, je suis une mère comblée. Ne t’inquiètes pas pour ton père, je lui parlerai… »
Jules n’osait pas parler de peur de lâcher toutes les larmes qu’il retenait, et prenant une grande respiration, il dit à voix basse :
- « Ne te fatigue pas maman, c’est comme si j’avais toujours vécu sans mon père. »
- « Ne soit pas dur avec ton père. Il est comme toi, il n’exprime pas ses sentiments. Mais ça ne l’empêche pas d’en avoir… »
Elle parlait doucement à son oreille, déposant parfois un petit baiser sur sa joue, ne voulant le lâcher pour rien au monde comme si elle avait peur qu’en le lâchant, il disparaisse définitivement.

Puis un bruit se fit entendre, et la porte du bureau s’ouvrit. Jules quitta les bras de sa mère pour regarder en direction de la pièce. Son père, les yeux rouges, se tenait dans l’encadrement de la porte.
Il fit un pas, marqua un temps, puis prenant son courage à deux mains il dit : « Jules… »

(A suivre…)