Les Amours d'Elyanor Pt2

- Par l'auteur HDS Fifth -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Les Amours d'Elyanor Pt2 Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-10-2012 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Les Amours d'Elyanor Pt2
Voici la deuxième partie des aventures amoureuses d'Elyanor la vampire et de Siloé sa jeune amie. Nous les avions quittées alors qu'elles venaient de faire une première fois l'amour dans le bain, et qu'elles avaient décidé de continuer dans leur lit.

*

Elyanor la serra dans ses bras et sorti de l'eau. Elle se sécha rapidement les pieds, puis quitta la pièce tandis que Siloé fermait les yeux et se laissait bercer par le pas de sa maitresse. Elle avait la joue collée à la poitrine de la vampire, mais alors qu'une partie d'elle lui commandait de redonner du plaisir à sa maitresse, une autre espérait secrètement qu'Elyanor la serre encore plus fort contre elle. Elles continuèrent leur chemin jusqu'à la chambre de Siloé. Elyanor écarta les rideaux du lit à baldaquins puis posa délicatement Siloé sur le matelas. Elle semblait endormie tant sa respiration était calme. Mais elle ouvrit les yeux pour découvrir Elyanor qui la regardait amoureusement. Elles se sourirent, les yeux perdus dans ceux de l'autre, puis Siloé tendit sa main a sa maitresse qui la saisi pour en lécher les doigts uns par uns. Siloé attira sa maitresse vers elle et chercha sa bouche pour échanger avec elle un nouveau baiser passionné.

« -faites moi l'amour Lady Cutbrith...
-quand vas-tu m'appeler Elyanor ma chérie?
-vous serez toujours Lady Cutbrith, pour moi, maitresse...
-et toi la petite Siloé... Mais tu as grandi, et tu es devenue magnifique, comme je te l'avais dit... Si tu savais depuis combien de temps j'espère ce moment entre toi et moi...
-Je crois avoir toujours attendu quelqu'un comme vous maitresse... Et maintenant que je vous aie, je suis comblée... Mordez moi maitresse...buvez mon sang je vous en offre autant que vous le désirez...
-chuuut...je n'en ai pas besoin
-moi si... Plantez vos crocs dans ma peau, comme vous l'avez fait dans mes rêves depuis des années...comme vous l'avez fait la nuit dernière...
-tu m'as donc vue?
-non, mais c'était trop beau, même pour être un rêve... Cela ne pouvait être que vous...
-tu m'offres ton sang de ton plein gré? Tu n'as donc plus peur de moi petite?
-peur du bonheur? Non...non...je vous aime tellement! »

Elles s'embrassèrent d'abord doucement, puis de plus en plus fort en cherchant leurs langues entre leurs lèvres. Elles se massaient les seins et se caressaient le bas du ventre, sans qu'aucune des deux n'ose pour l'instant s'aventurer plus bas. Finalement, Elyanor alla derrière Siloé et l'enlaça dans son étreinte glacée. La jeune femme frissonna d'abord, mais en pensant au plaisir à venir, elle se réchauffa. Elyanor lui passa les cheveux sur le coté gauche, cachant la moitié de sa petite poitrine mais exposant son artère droite qui palpitait d'excitation. La vampire failli fondre sur le cou de Siloé et la déchiqueter, mais de nouveau elle arriva à se contrôler et embrassa le cou de son amie. Elle l'enduisit de salive pour atténuer la douleur de la morsure, puis ouvrit grand la bouche et la referma autour de la plus grosse veine qu'elle pouvait trouver sous la peau nue de Siloé. Ses longs crocs la percèrent en arrachant à la jeune femme un hurlement de douleur.

En sentant les canines d'Elyanor pénétrer ses veines, Siloé ne put se retenir de hurler tant la douleur était intense. Elle se rappelait de la taille des crocs de sa maitresse, et comme elle sentait toute la bouche de celle-ci collée contre sa peau, elle ne put retenir un frisson d'horreur en imaginant les trois centimètres de dents en elle. Elle essaya de bouger la tête, mais la douleur était encore trop forte. Puis quand elle essaya de glisser son bras dans le cou de sa maitresse, elle ne pouvait simplement pas remuer. Elle paniqua un moment puis sentit la douleur diminuer et le plaisir monter en elle.

Le venin de la vampire s'écoulait de ses crocs directement dans le sang de Siloé. En un battement de cœur, il avait parcouru le moindre de ses vaisseaux sanguins et s'était ixé sur tous les nerfs qu'il avait pu croiser. Une fois tout le système nerveux atteint, il remonta le long de la moelle épinière de Siloé et envahit son cerveau, perturbant toutes les sensations de la jeune femme pour n'en amplifier qu'une : son plaisir.

A mesure que les toxines s'installaient dans son organisme, Siloé perçut tout différemment. D'abord, il lui sembla que le corps glacé de sa maitresse se mettait à chauffer tellement qu'il lui brulait le dos. Elle voulut crier en sentant la brulure passer dans ses bras et ses jambes, mais pas un son ne sortit de ses cordes vocales paralysées par le poison. Son intimité qu'elle pouvait sentir couler sembla s'assécher, et ses mouvements se firent plus lents et patauds, jusqu'à devenir impossibles. Rapidement, elle n'entendit plus son cœur battre, et les rideaux qu'elle pouvait voir secoués par le vent se figèrent. Mais plus que tout, ce qu'elle sentait, c'était les millions de décharges électriques que produisaient les toxines attachées a ses nerfs qui se trouvaient décuplées par son cerveau au ralenti. Il lui sembla que son corps entier allait exploser de plaisir. Pendant ce qui lui parut une éternité, Siloé sentit la boule de plaisir l'envahir, montant de son estomac dans sa gorge, mais incapable de monter plus haut. Elle voulait hurler, supplier n'importe qui de lui accorder ce plaisir, mais elle ne pouvait qu'émettre des râles rauques.

Elyanor ne pouvait pas se permettre d'inoculer trop de son venin à Siloé, au risque de la tuer. A peine une minute après avoir enfoncé ses dents dans les veines de la jeune femme, elle s'obligea à se retirer. Elle aspira pour filtrer le sang et récupérer le plus de toxines possible pour offrir du plaisir a Siloé. Elle lui caressa les seins et le sexe pour lui en procurer encore plus.

Quand les dents d'Elyanor abandonnèrent leur place au beau milieu des artères de Siloé, le flot de venin cessa, et quand sa maitresse filtra les toxines, elles s'accumulèrent toutes en un même endroit avant de s'engouffrer dans les plaies sanglantes de Siloé. Les sensations qu'elle avait ressenties alors que les toxines se fixaient sur ses nerfs n'étaient rien comparées au plaisir qu'elle prit quand elles occupèrent toutes son sexe. Tout le temps qu'elle semblait avoir vécu s'écoula en une unique seconde. Son sexe se liquéfia instantanément et il en ruissela un torrent de liquide qui lui macula les cuisses, les genoux et le lit. Les petites décharges devinrent un gigantesque choc et elle fut secoué d'un spasme si puissant qu'elle fut plaquée la face contre le matelas.

Son corps s'agitait dans tous les sens et menaçait de tomber du lit, mais Elyanor se coucha sur elle pour l'en empêcher. Sa peau glacée calma Siloé, mais elle gémissait toujours de plaisir. La vampire embrassait le cou de la jeune femme, là ou quelques minutes avant, ses dents avaient pénétré sa peau. Elle lui caressait gentiment les cheveux, le dos, les joues en lui soufflant dans le cou. Après un dernier spasme qui la tordit de plaisir pendant vingt secondes, Siloé s'écroula, privée de toutes ses forces. Elle parvenait à peine à respirer, mais elle pouvait désormais parler et bouger. Elle se retourna pour se placer en face de sa maitresse, et la regarda, les yeux remplis de larmes

« -Merci maitresse, merci... C'était, fantastique... S'il vous plait, recommencez...ailleurs, sur ma poitrine...
-chuuut... calme toi ma chérie... Je crois que si je te mordais de nouveau, tu perdrais beaucoup trop de sang. En plus, une nouvelle dose de venin pourrait t'être fatale...
-venin? Quel venin?
-Quand je t'ai mordue, j'ai libéré mon venin dans tes veines, et c'est lui qui t'a donné ce plaisir... Tu as bien mis dix minutes pour te remettre, tu sais? Alors je crois qu'une nouvelle dose te tuerait, et je n'ai aucune envie de te le prouver.
-Pardon maitresse, je ne voulais pas...
-ce n'est rien... Et puis, comme je te l'ai dit, il existe d'autres façons de te faire jouir... Si nous les cherchions ensembles? »

Et elle se jeta sur Siloé pour l'embrasser en la faisant rouler sur le coté. Mais elles tombèrent du lit, sans toutefois se faire mal. Elles essayèrent d'y remonter en rigolant, et elles se rendirent compte a quel point Siloé avait trempé son lit. Les draps étaient gorgés de liquide et il en coulait sur le sol. Siloé fut très gênée, mais sa maitresse la rassura en la prenant dans ses bras.

« -c'est rien ma chérie... On ira la laver à la source demain, je t'apprendrai à nager en même temps...
-On s'arrête ici alors?
-oh non! Ca va te donner l'occasion de voir ma chambre... Viens, viens, j'ai envie de toi ma Siloé! »

En se tenant par la main, elles coururent nues jusque dans la chambre d'Elyanor. Siloé s'émerveilla en découvrant le gigantesque lit a baldaquins de sa maitresse. Elle y était déjà rentrée une fois, lorsque les soldats voulurent tuer sa maitresse, mais elle était tellement paniquée qu'elle n'avait pas vu la décoration de la pièce. De grands miroirs étaient accrochés à chaque murs, et Siloé pouvait voir leurs reflets se multiplier a l'infini. Elyanor ouvrit la toile de son lit et tendit la main à Siloé pour l'inviter à rentrer dans ce nid d'amour. Elles s'enfoncèrent dans le matelas moelleux de la vampire qui roula la couette en boule au pied du lit. Les deux se firent face, les yeux dans les yeux, prêtes à s'embrasser.

« - où en étions-nous?
-vous aviez envie de moi maitresse...
-Et j'ai toujours envie de toi... Allonge-toi, je vais te lécher.
-Laissez moi vous donner du plaisir, allongez vous vous... J'ai déjà pris suffisamment de plaisir pour ma première fois, les suivantes risquent de me décevoir.
-oooh, tant que nous le ferons ensemble, je te ferai découvrir à chaque fois de nouvelles choses... Mais si tu veux, nous pouvons prendre du plaisir toutes les deux en même temps ma chérie?
-oui maitresse...oui, je veux...
- alors allonge-toi sur le dos... Je vais me coucher sur toi, et tu pourras explorer mon intimité tant que tu le voudras... Je serai toute a toi, et toi, tu seras toute a moi. »

Les deux femmes glissèrent tête bèche, lovant chacune sa tête entre les cuisses de l'autre. Alors que Siloé, avide de donner du plaisir a sa maitresse investissait son intimité de ses doigts, Elyanor tellement plus patiente continua de faire languir sa fille. Elle observa le sexe écarlate de désir de Siloé et posa ses mais sur ses lèvres gorgées de sang. Elles étaient brulantes. Elle décida de continuer ses piqures, pour pouvoir gouter le sang de Siloé sans risquer de lui inoculer trop de venin. Ses dents percèrent les lèvres de Siloé qui gémit de plaisir. Son intimité sécréta de plus en plus de liquide, et Elyanor commença à craindre pour son lit. Alors elle colla sa bouche contre la vulve de sa fille et la but... Toute la mouille enivrante qui s'écoulait de son sexe finit au fond de la gorge d'Elyanor qui se régalait de ce nectar.

Les caresses de Siloé ne la laissèrent pas non plus indifférente. Le jeune femme avait reprit l'exploration de son vagin avec ses doigts, et elle en avait maintenant enfoncé trois au plus profond du conduit de sa maitresse. Elyanor aussi ruisselait de plaisir, et Siloé se délectait des moindres gouttes de mouille qui tombaient sur son visage. Elle posa sa bouche sur le clitoris de sa maitresse, et au moment ou elle passa sa langue dessus, son amante fut secouée d'un spasme de plaisir et s'effondra sur elle, incapable de résister au tourbillon de plaisir qui montait en elle. Son sexe se mit a couler de plus belle dans la bouche de Siloé, puis la source se tarit, la laissant savourer une dernière gorgée de mouille avant de se laisser aller a son tour au plaisir que lui procuraient les piqures que lui faisaient les dents pointues de sa maitresse bien aimée.

Elyanor sentit Siloé sur le point de jouir de nouveau, et cette fois, ce ne fut pas dans ses lèvres qu'elle planta ses crocs, mais directement dans le clitoris de la jeune femme. Celle-ci poussa un hurlement de douleur, qui fut bientôt supplanté par cris de plaisir pendant qu'elle se tordait dans tous les sens, le corps agités des spasmes qui accompagnaient un orgasme foudroyant. Elyanor retira ses dents et lécha la plaie pour le refermer, arrachant de nouveaux soupirs de bonheur a sa protégée qui était toujours sonnée par le plaisir. Elyanor se redressa sur le visage de sa fille, l'enserrant entre ses cuisses musclées, puis se leva et se tourna vers elle pour l'embrasser.

« -le jour se lève mon tendre amour... Tu dois partir, je dois rester seule...
- laissez-moi m'endormir avec vous maitresse.
-non... N'oublie pas que tu dois me protéger pendant la journée. Je suis faible, et j'ai besoin de toi... J'ai besoin que tu combattes ta fatigue et que tu restes éveillée encore de longues heures pour que tu prennes soin de moi.
-J'ai sommeil madame
-Je sais ma Siloé, mais c'est important... Ce soir, je te promets que tu t'endormiras dans mes bras... Nous irons à la source demain, ou plus tard... Ce soir...Cette nuit... Je te promets ta meilleure nuit ma chérie.
-dormez maitresse, je veille sur vos jours... Vous n'avez rien à craindre... »
Elyanor s'allongea et plia les bras en croix sur sa poitrine nue. Elle regarda Siloé encore une fois avant de fermer les yeux pour s'endormir. La jeune femme lui caressa la joue et lui embrassa le front, sa façon de lui souhaiter un bon sommeil.
« -dors Lady Elyanor Cutbrith... Dors ma maitresse adorée... »

Et dans ce qu'elle pensait être un sommeil profond, Siloé vit Elyanor esquisser un sourire.

Siloé passa donc la journée dans la bibliothèque, à lire les derniers livres qu'avait fait acheter sa maitresse. Elle arrivait désormais à comprendre sans problème les traités de mathématiques des savants les plus connus de son époque, et se plaisait à s'imaginer en train de présenter ses découvertes. Elle avait aussi appris la peinture à Elyanor, et sa maitresse était devenue elle aussi très douée. Siloé trouva un tableau inachevé sur le chevalet de sa maitresse et l'admira un long moment. Le visage de la jeune femme sur la toile était le sien, pourtant, ses yeux étaient de couleur différente et elle ne pensait pas sa bouche aussi petite... Il allait falloir qu'elle en touche un mot avec sa maitresse. En pensant a elle, elle décida de faire une ronde dans le manoir pour vérifier que tout allait bien, puis une fois sa promenade faite, elle retourna dans la bibliothèque et lut jusqu'au coucher du soleil. Alors qu'elle commençait à s'assoupir, elle vit sa maitresse rentrer dans la pièce. Elle se leva et alla se lover dans ses bras pour la câliner.

« -c'est l'heure du lit ma chérie... Tu as le droit d'aller dormir maintenant, c'est moi qui vais veiller sur toi...
-d'accord maitresse... Votre tableau, là...
-pardon, je peux t'expliquer, je...
-...il est très bien.
-Merci »

Cette nuit là, tandis que Siloé s'endormait dans ses bras, Elyanor se rendit compte que les spectres de son passé refaisaient peu a peu surface a mesure que sa protégée approchait de ses vingt ans. Elyanor lui avait fait la promesse de la transformer en vampire le jour de ses vingt ans. Elle pleura en se serrant contre sa fille, cherchant le réconfort dans les bras de celle qui seule comptait pour elle désormais. Elle caressait les cheveux de son amour assoupi, si innocente comme l'avait été d'autres avant elle. Assez se dit-elle... Elle ne pouvait pas se permettre d'hésiter lorsque le choix se présenterait à elle... Elle devrait être prête à faire ce qu'elle avait déjà fait, même si pour cela, elle devait se couper de sa fille. A cette pensée, elle serra encore plus fort Siloé qui s'éveilla et sentit les larmes de sa maitresse couler dans son cou. Elle se rendormit rapidement, non sans se demander pourquoi son amour sangloterait de bonheur en pleurant à chaudes larmes.

Le lendemain dans la journée, Siloé chercha le tableau de sa maitresse et le trouva lacéré par un coup de couteau. Elle essaya de ne pas y penser outre mesure, mais elle ne pouvait oublier le regard étranger du portrait. De nombreuses portes étaient désormais fermées dans le manoir, et elle n'aimait pas cela... Elle se sentait prisonnière, si bien qu'elle commença à avoir peur de sa maitresse.

Le soir lorsqu'elle se réveilla, Elyanor trouva Siloé au salon, et la jeune femme sursauta en voyant la vampire arriver. Dans ses yeux, la jeune femme ne vit que de la tristesse et des regrets, alors que la vampire découvrit la peur de sa fille. La situation était bien trop difficile à supporter pour Siloé. Elle venait à peine de découvrir l'amour avec sa maitresse que déjà il lui échappait pour des raisons qu'elle ne comprenait pas. Elle hésita longuement avant de venir s'agenouiller face à sa maitresse qui lisait enfoncée dans un fauteuil, lui tournant le dos.

« -Maitresse je vous en supplie, dites moi ce qui se passe! Pourquoi êtes-vous si distante avec moi, qu'est ce que j'ai fait?
-rien ma chérie... Je...j'aimerais pouvoir t'expliquer, mais...je risquerais de te perdre, ou de te blesser... Mais je t'aime...je t'aime éperdument, et c'est de ça dont j'ai peur...
-Peur de m'aimer? Comment un vampire peut il vivre s'il n'est pas autorisé à aimer?
-Ce n'est pas que je n'ai pas le droit Siloé... C'est que...je...ne veux pas...
-Maitresse? »

Les yeux de Siloé s'emplirent de larmes quand elle entendit les paroles de sa maitresse. Elle ne parvenait pas à y croire. Comment pouvait elle lui dire ça, elle qui avait fait tant d'efforts pour la séduire, à peine une semaine plus tôt? Elle se releva et voulut s'enfuir, mais sa maitresse la retint.

« -reste! Pardonne mes paroles, mais un jour tu les comprendras... J'ai déjà souffert à cause de mon amour, et je ne veux pas ressentir cela de nouveau... Je t'avais promis que je te transformerai en vampire le jour de tes vingt ans, et je le ferai. Mais d'ici là mon amour, je dois me faire encore plus distante pour me préparer au rituel. J'ai besoin de solitude... Dans un an ma Siloé, nous serons de nouveau amantes, mais pour l'instant, je ne veux pas que tu me tentes. »

Siloé hurla et courut jusqu'à sa chambre. Elle enfouit la tête entre ses coussins et pleura toutes les larmes de son corps. Elle hurlait sa douleur d'avoir perdu sa maitresse, puis, épuisée par son chagrin, elle s'endormit d'un sommeil peuplé de cauchemars. Quand elle se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Elle mangea, lut, étudia, fit tout ce qu'elle pouvait pour oublier sa peine, mais il lui était impossible de se débarrasser de son chagrin. Elle ne pouvait pas se permettre de revoir sa maitresse le soir venu, alors elle décida que lorsque le soleil se serrait couché, elle serrait dans sa chambre à dormir. Pendant une semaine, elle ne vit pas sa maitresse. Elle ne mangeait presque plus, et passait la plus grande partie de la journée à pleurer sur son lit. Un soir, alors qu'elle rentrait se coucher, elle croisa Elyanor qui lui lança un regard suppliant. Elle semblait presqu'aussi affaiblie qu'elle, ses yeux étaient cernés, et elle semblait avoir pris dix ans.

« -Siloé...
-Comment avez-vous pu me dire ça?
- Pardonne-moi... J'aimerais pouvoir t'expliquer...
- Faites-le... FAITES-LE!!!EXPLIQUEZ-MOI!
-tu ne le supporterais pas...
-JE M'EN FICHE!!! DITES MOI CE QUI NE VA PAS... dites le moi maitresse... »

Devant le refus de sa maitresse, elle éclata de nouveau en sanglots et se réfugia entre ses murs. Elle se sentait faible, inutile, détestée... Son état de santé se dégrada alors, et a la faiblesse causée par le manque de nourriture s'ajouta la maladie. Désormais, elle passait les journées allongées au coin du feu. Elle connut son premier contact depuis des mois avec sa maitresse lorsqu'un soir, celle-ci la porta a la cuisine et la fit manger comme on fait manger un enfant. Puis elle la prit dans ses bras et la porta jusque dans son lit. Elle la coucha, puis se pencha sur elle et l'embrassa. Siloé répondit faiblement à ce baiser, et sa main chercha le cou de sa maitresse pour l'attirer à elle. Mais elle ne le trouva pas. Elyanor avait pris la main de sa fille et elle lui posa sur la poitrine après avoir posé ses lèvres dessus.

« -Maitresse?
-vis Siloé... Ne meurt pas... Pas toi, pas maintenant, pas comme ça...
-C'est vous qui me tuez maitresse...
-non, c'est toi qui interprète mal mes actes... Je vois que je t'ai causé plus de tourments en te refusant la vérité pour te protéger qu'en te la révélant au risque de te perdre. Si tu me le demandes maintenant, je te dirais pourquoi j'ai fait tout cela...
-pourquoi maitresse... Vous avez tout gâché...
- écoutes... Il y a une cinquantaine d'années --c'est beaucoup pour toi, mais pour moi c'était hier, je vivais en France. A l'époque, on me connaissait sous le nom de Dame Elyanor de Beaucourt...et de plus en plus sous ma vraie nature. C'était la guerre, une de plus avec l'Angleterre, encore pour des histoires de succession, des milliers de personnes se faisaient massacrer au nom de leur roi... Dans les campagnes, des bandes de maraudeurs pillaient et détruisaient tout. Une nuit, je suis arrivée dans un village en ruine...certaines chaumières brulaient encore. Le carnage était récent, et partout je pouvais voir des corps mutilés...
- arrêtez-vous là...
-non. Sur la place du village, j'ai trouvé une jeune femme attachée à un arbre... Elle avait été violée, torturée et laissée pour morte, mais elle vivait encore...du moins elle respirait. Elle était recouverte de sang et de boue... Je l'ai détachée comme j'ai pu, et je l'ai allongée. Le soleil allait bientôt se lever, et chaque seconde m'était précieuse. Je devais la laisser là pour survivre, mais j'ai été pris de pitié pour cette fille. En une journée, elle avait tout perdu : sa famille, ses amis, ses biens, sa vertu...tout... Alors je l'ai portée jusqu'à chez moi. J'ai à peine eu le temps de la coucher que je m'endormais. Le soir, les draps étaient écarlates tant elle avait perdu de sang pendant la journée. Je l'ai lavée comme j'ai pu en essayant de Controller ma faim. Je buvais le sang qui coulait des tissus avec lesquels j'épongeais ses plaies. En fin de journée, j'ai eu son premier signe de vie : elle a gémi de douleur quand je lui ai fait un pansement. Tu imagines? Même a sauver des vies je me sentais inutile...
-maitresse... Qu'est il arrivé ensuite?
-J'ai réussi à la nourrir un peu, puis j'ai dû m'endormir et la laisser pour une nouvelle journée. Bizarrement, je n'arrivais pas à la quitter, alors au bout de quelques jours, je m'endormais au pied de son lit, là où je me sentais bien. Je...j'aimais beaucoup cette fille. Et tu ne peux pas imaginer a quel point son état m'inquiétais. Je faisais tout ce que je pouvais pour elle, mais elle ne s'éveillait toujours pas... Un jour, j'ai même cru l'avoir perdue. Mais elle a recommencé a respirer.
-Elle est quand même revenue à elle?
-deux semaines plus tard, oui... Je venais de lui mettre un linge humide sur le front pour faire baisser sa température. Elle a ouvert les yeux et m'a regardée. Elle pleurait... Mais j'ai vu dans son regard qu'elle avait tout de suite compris ce que j'étais. Bien sûr, elle n'a pas essayé de s'enfuir, elle ne le pouvait pas...et elle ne le voulait pas. J'ai posé mes mais sur ses joues et je me suis mise à pleurer moi aussi. Elle m'a remerciée d'une voix si faible que je ne l'ai presque pas entendue. Puis elle s'est évanouie. J'ai continué à la veiller pendant un mois, elle se réveillait de plus en plus souvent, et a chaque fois je la voyais de plus en plus triste. Un jour, j'ai craqué, et j'ai posé mes lèvres sur son front. Elle brulait de fièvre, mais je l'ai sentie glacée sous mes baisers. Et il a fallut qu'elle se réveille a ce moment là... Elle a passé sa main contre ma joue en l'effleurant et j'ai tremblé. Elle m'a faiblement attirée à elle, et nos bouches se sont collées. Je me sentais bien... Merveilleusement bien... J'aimais, j'étais aimée... »

Elyanor se lova encore plus dans les bras de Siloé. Elle sanglotait maintenant qu'elle approchait de la fin de son histoire. Elle voulut reprendre, mais un hoquet l'en empêcha et elle n'en sanglota que plus fort. Siloé passa ses bras autour de sa maitresse et la serra contre son cœur. En l'entendant battre, Elyanor reprit courage, et en reniflant, elle poursuivit.

« -Pendant dix ans elle est restée a mes cotés... Nous nous aimions a la folie, peut être que moi, je...je l'ai aimée plus que toi...pardonne moi, mais je veux te faire comprendre a quel point elle comptait pour moi... Elle a eut ses vingt ans, vingt cinq, et a vingt huit, elle était au sommet de sa beauté. Alors, elle m'a demandé de la transformer, pour que son corps reste figé en œuvre d'art pour l'éternité. Folle que j'étais, je ne voulais pas la blesser, elle qui avait déjà tant souffert. Alors au lieu du rituel du sang-unique, je n'ai fait que lui donner une goutte de mon sang. Je me suis mordue la langue, et je lui ai tendu. Elle a pris ce qu'elle pouvait, puis elle s'est effondrée, elle était secouée de spasmes... Elle hurlait de douleur pendant que mon sang se mélangeait au sien. Je la voyais changer...sa peau pâlissait...ses cheveux devenaient plus blonds... Et puis...elle... »

Cette fois, Elyanor pleura à chaudes larmes dans le cou de son amie... Siloé faisait tout ce qu'elle pouvait pour réconforter sa maitresse, mais elle n'y parvenait pas.

« - calmez-vous maitresse... Serrez-vous contre moi et endormez vous...
-Tu vois comme je suis lâche Siloé? Je t'ai dit que je ne voulais pas te raconter l'histoire pour ne pas te blesser, et c'est moi qui suis en pleurs serrée contre toi!
-Vous avez juste trouvé une faiblesse des vampires maitresses...ils sont sentimentaux ont dirait...
-Pas...pas tous... Quand Solène s'est réveillée, elle...elle avait changé...
-vous l'avez déjà dit...
-non, elle n'était plus la même, et j'ai...je me suis battue, pour...ma survie...
-un autre vampire?
-Elle...
-Solène?
-Oui... Elle m'avait oubliée, et elle avait faim... Alors elle a voulu se nourrir... Nous nous sommes battues, et... Je...j'essayais de la raisonner, de lui rappeler qui nous étions, mais elle ne me comprenait pas. Alors...je...l'ai...tuée...
-oh maitresse!
-J'ai tué celle que j'aimais, et c'est ma faute si j'ai eu à le faire... Ca me dévore depuis cinquante ans... Si je n'avais pas été aussi lâche, tu l'aurais connue... Et elle t'aurait aimée comme je t'aime...
-qu'est ce que le rituel de la...sang-unique maitresse? »

Elyanor ne répondit pas. Elle posa son front sur l'épaule de Siloé et serra sa main contre l'endroit où battait son cœur, une éternité auparavant. Elle se sentait obligée de lui expliquer maintenant qu'elle lui avait dévoilé son histoire. Elle ne pouvait plus avoir de secrets pour elle. Alors elle roula sur le lit a coté de Siloé, et l'attirant à elle, elle reprit.

« -sache ma chérie, qu'il n'y a pas qu'une seule manière de créer un vampire. Il ne faut pas que je te morde, sinon je t'injecte du venin, et ce venin souille ton sang, jusqu'à ce qu'il ne soit qu'une pâle réplique du mien. C'est ce qui est arrivé à Solène... Nous faisions souvent l'amour, et à chaque fois je la mordais. Quand je lui ai donné mon sang à boire, je pensais que ça allait la transformer. Mais je n'ai fait que lui donner le goût du sang, et elle s'est transformée en bête sauvage, parce qu'il n'avait eu aucun effet sur son sang a elle.
-mais alors pourquoi ne pas avoir fait le rituel du sang-unique si vous n'étiez pas sûre du résultat en lui donnant votre sang?
-parce que tu ne peux même pas imaginer ce qu'il implique... A ton avis, pourquoi sang-unique?
-je ne sais pas maitresse...
-On doit mélanger les deux sangs...entièrement. Face a face, sur une petite bosse de pierre, avec autour une rigole... Et il y a des symboles, a graver sur la peau de l'autre, profondément dans ses chairs... Et...
-chuut... Et si nous n'y pensions plus avant deux ans maitresse?
-deux? Je croyais que tu voulais que je te transforme le jour de tes vingt ans?
-Qu'est une année devant l'éternité? Je peux bien attendre un an de plus si cela nous permet d'être ensembles pour la suite, non? Le jour de mes vingt et un ans, nous accomplirons toutes les deux le rituel du sang-unique... D'ici là maitresse, j'espère avoir le temps de vous faire oublier vos peines.
-Je t'aime...je t'aime tellement petite humaine. Tu es fragile comme un roseau et pourtant, tu es plus forte que moi...
-J'ai un cadeau pour vous maitresse...
-Je ne le mérite pas!
-Après ce que vous venez de me dire, si... C'est à moi de décider si je peux vous l'offrir, et depuis des semaines je n'attends que ça... Une fleur maitresse, la mienne...
-Je ne le mérite pas. Pas ça... »

Siloé se serra encore plus contre sa maitresse. Elle glissa son cou contre son épaule, puis elle caressa le dos de sa maitresse avant de reprendre la parole.

« -Le corps d'une vampire peut il changer?
-Non, tu vois bien que je ne vieillis pas!
-Alors il faut vous rendre à l'évidence maitresse : soit vous me déflorez avant ma transformation, soit vous aurez à le faire chaque jour après! Pourquoi attendre? Je sais ce que je veux, et ce que je veux c'est vous...rien que vous...
-Je n'ai pas mangé...
-vous boirez mon sang pour diminuer la douleur... Il devrait avoir un gout particulier, non?
-ton sang est aussi délicieux que ta liqueur ma Siloé... Le mélange doit être un véritable nectar!
-Vous me ferez gouter! Maitresse, s'il vous plait...
-Je ne peux pas te déflorer après t'avoir dit que je ne t'aimais pas!
-Vous n'avez pas dit ça! Vous avez juste dit que vous aimiez Solène plus que moi... Je ne suis pas jalouse...je sais que vous m'aimez maitresse.
-ça fait mal...
-torture n'est que caresse a vos cotés maitresse...
-Je n'arriverai pas à te raisonner, hein?
-nope... »

Les deux amies se sourirent. Siloé abandonnait progressivement le protocole au plus grand plaisir d'Elyanor, et celle-ci était sur le point de céder aux requêtes de sa fille. Elles s'embrassèrent tendrement, puis Elyanor déshabilla Siloé lentement, comme si elle découvrait son corps pour la première fois et qu'elle l'admirait comme on admire une sculpture. Puis elle la fit s'allonger sur le lit, sur le dos, et lui ouvrit les jambes du bout des doigts. Siloé n'opposait pas la moindre résistance, ni ne cherchait à déshabiller Elyanor. La vampire portait toujours sa longue robe blanche, et même si elle n'était pas remontée jusqu'à mi-cuisses, Siloé aurait quand même trouvé sa tendre maitresse incroyablement désirable. Elyanor caressait l'intérieur des cuisses de son amie pour la détendre. Mais plus ses mains se rapprochaient du sexe de Siloé, plus la jeune femme se tendait et semblait appréhender le moment à venir.

Mais Elyanor savait comment calmer son amie. Au lieu de poser ses mains sur son sexe, elle colla ses lèvres à l'intimité de Siloé qui mouilla d'autant plus. Elle gémit de plaisir, puis de douleur quand la langue de sa maitresse rencontra son hymen. Elle était partagée entre l'envie et la peur. Elle voulait enfin devenir une femme, pouvoir enfin se dire plus proche de sa maitresse... Mais de l'autre côté, si la douleur quand elle n'était qu'effleurée était déjà si intense, elle n'osait même pas imaginer l'instant fatidique. Elle caressa les joues de sa maitresse qui avait encore le visage enfoui entre ses cuisses. De nouveau, elle se crispa de douleur. Mais Elyanor prit la main de son amie dans la sienne et vint la serrer contre son cou. Siloé pouvait sentir le faible battement du sang qui circulait dans les artères de la vampire.

« - Laisse-toi aller ma Siloé...
-Je...J'ai peur maitresse...
-Tu vas avoir mal...
-Je sais...mais...faites le...doucement...
-bien sûr mon ange. Je le ferai avec ma langue...quand tu me le diras »

Elyanor replongea la tête entre les cuisses de la jeune femme. Son nez frotta contre le clitoris gonflé de désir de Siloé en lui envoyant une décharge de plaisir qui lui arracha un long gémissement. De nouveau, la vampire vint visiter l'entrée du vagin de son amie du bout de la langue, attendant son signal. Siloé attrapa les deux mains de sa maitresse et les serra contre son ventre. Les larmes montaient déjà à ses yeux en imaginant la douleur, mais elle en avait vraiment trop envie. Elle fixa sa maitresse de ses yeux embués et vit toute la tendresse que la vampire avait en elle. Alors elle se lança :

« -maintenant maitresse...AAAAAAAAAAAAHHHH!!!! »

Elle hurla de douleur en sentant son hymen se rompre et éclata en sanglots. La douleur était encore plus vive qu'elle n'avait pu l'imaginer, et même la douceur de sa maitresse en avait fait une torture presqu'insupportable. Alors que ses larmes continuaient de couler à flots, elle vit sa maitresse venir l'embrasser et lui lécher les joues. Elle avait le bout du museau couvert de sang, mais le gout ne dérangea pas Siloé plus que ça. Ce qui la surprit c'était que sa maitresse ne soit pas en train de s'abreuver du sang qui coulait entre ses cuisses et salissait son lit.

« -que faites vous maitresse?
-je t'embrasse...
-vous ne vouliez pas...me gouter?
-d'abord il faut te consoler... Et après je pourrais te savourer...
-je suis consolée maitresse...
-je le sens dans ta voix... Alors, tu es une femme maintenant?
-oui Elyanor, je suis une femme, comme toi...
-et en plus tu me tutoies... C'est la journée des changements...
-Je...je pensais que...puisque nous étions enfin a...égalité...je pouvais vous tutoyer.
-c'est pour ça que tu te remets à me vouvoyer?
-l'habitude maitresse... dévore moi Elyanor, je sais que tu te retiens...pas la peine! »

La vampire embrassa son amie et redescendit entre ses cuisses. Le sang coulait maintenant le long des fesses de Siloé et quelques gouttes étaient même tombées sur le drap en formant de petites tâches écarlates sur le tissu blanc. Elyanor passa sa langue partout où la peau de Siloé avait été marquée par son sang et s'empressait de la nettoyer. La jeune femme ne cachait pas son plaisir et elle avait pris la tête de sa maitresse dans ses mains pour la guider dans les endroits les plus sensibles de son intimité qui étaient encore souillés de sang. Elle jouit une première fois en se cambrant lorsqu'Elyanor perça accidentellement une de ses lèvres de la pointe de ses dents en essayant de boire le peu de sang qui coulait encore du vagin de Siloé. La douleur de la piqure s'ajoutant au plaisir des caresses emmena la jeune femme a l'orgasme alors que quelques gouttes du venin de la vampire se mélangeaient au sang qui recouvrait son entrejambe. Siloé se dressa pour faire face à Elyanor, ses yeux perdus dans le vague tant le plaisir était intense, puis elle poussa un long soupir et retomba lourdement sur le lit. Elle fut agitée par un dernier spasme avant de pouvoir espérer retrouver son souffle.

La vampire avait bu de tout son saoul le sang de Siloé et continuait pourtant de lécher les joues de son amie qu'elle avait maculées en l'embrassant plus tôt. Bientôt elles ne gardèrent que leur teinte rouge habituelle. Elyanor posa ses lèvres sur celles de Siloé et insinua sa langue à l'intérieur de sa bouche. La jeune femme émergea de sa torpeur en sentant le baiser sanglant de la vampire. Elle savoura le sang qui tachait la commissure des lèvres d'Elyanor en passant sa langue dessus.

« -Je suis si bonne que ça?
-encore meilleure... Je vais aller me coucher maintenant, tout cela a duré très longtemps.
-oui... Pas d'autre secret a l'horizon?
-pas le moindre...
-alors je vais te laisser aller dormir maitresse.
-j'espère bien! »

Elle l'embrassa en rigolant puis elle quitta la chambre de Siloé pour rentrer dans la sienne avant que le soleil ne se lève, laissant la jeune femme aux derniers échos de plaisir qui parcouraient encore ses veines. Elle passa une bonne partie de la journée dans son lit pour récupérer de la période difficile qu'elle avait vécue ces derniers temps, puis elle découvrit qu'elle avait faim alors elle alla se restaurer a la cuisine. Elle ne trouva que les restes du repas d'Elyanor mais s'en contenta parfaitement. La vampire était restée assez humaine dans sa nourriture, pour le plus grand soulagement de Siloé qui ne put s'empêcher de se demander ce qu'elle allait manger au moment où elle porta une première cuillérée a sa bouche. Pas mauvais finalement... Le ventre plein, elle s'installa dans la bibliothèque et lut jusqu'à ce que deux mains se posent devant ses yeux et qu'elle ne sente le souffle de sa maitresse dans son oreille.

« -devine qui c'est?
-une paysanne perdue qui espère trouver refuge au château?
-toi-même ma chérie...
-ah, c'est toi!
-fais l'innocente en plus petite insolente... Qu'est ce que tu veux faire cette nuit?
-hmmm... Tu as surement faim...
-...mais tu es trop faible, alors c'est simplement hors de question que je te morde.
-Je ne pensais pas à moi... Tu...tu pourrais m'apprendre à chasser?
-quelle bonne idée... Tu es sûre?
-oui oui...
-Tu sais comment je chasse, je t'ai déjà dit?
-il faut bien que je m'y mette non? En général, les jeunes filles restent cloitrées chez elles, alors j'ai plutôt intérêt à m'habituer a d'autres repas, non?
-tu as raison... Prépare toi...il te faut, disons...un châle parce qu'il fait froid, une robe un peu moins jolie et pourquoi pas t'ébouriffer un peu les cheveux pour ressembler un peu plus a une jeune paysanne en détresse? »

Siloé courut se préparer pendant que sa maitresse faisait de même de son coté. Quand elles se retrouvèrent, elles avaient complètement changé et elles ne purent s'empêcher d'éclater de rire en découvrant le déguisement de l'autre. Elyanor était de loin la plus convaincante avec la boue qu'elle s'était tartinée dans le cou et sur les joues. Elle en avait aussi un peu dans les cheveux, et ses vêtements étaient crasseux des pieds au col. Siloé ressemblait a une bourgeoise a coté de son amie avec sa robe blanche et se joues roses.

« -ce n'est pas grave ma chérie, tu es ma petite sœur et les parents ont toujours tendance à faire des folies pour la petite dernière...
-d'accord grande sœur... Tu es adorable maitresse...
-menteuse... Si je me promenais comme ça, tu serais loin d'ici depuis longtemps.
-pas faux... En route?
- en route...suis-moi, je vais te montrer les endroits où les gens se perdent le plus souvent... »

Elles quittèrent le manoir une demi-heure après le coucher du soleil et marchèrent encore une petite heure, main dans la main et épaule contre épaule jusqu'à une foret traversée par un chemin tortueux a travers les arbres. Elles s'y aventurèrent, et une fois la lisière éloignée, elles le quittèrent et avancèrent dans les bois. Elles s'arrêtèrent dans une clairière éclairée par la lune au milieu de laquelle une petite fontaine crachait péniblement un mince filet d'eau. Elles burent pour se désaltérer, puis s'allongèrent au pied du bassin. Siloé se coucha dans l'herbe fraiche, la tête appuyée sur les genoux d'Elyanor. Elle fit semblant de dormir et Elyanor fit semblant de sangloter. Elles n'eurent pas longtemps à attendre, et Siloé entendit vite un cheval hennir. A travers ses yeux a moitié fermés, elle vit un cavalier arriver et mettre pied a terre devant elles alors qu'Elyanor arrêtait de pleurer. C'était le premier homme qu'elle voyait depuis longtemps et elle le trouva beau. Il était incontestablement de bonne naissance, gardant la tête droite lorsqu'il se pencha pour prendre la main d'Elyanor pour lui donner un mouchoir.

« -bonsoir mignonne, que fais tu donc là?
-je...nous nous sommes perdues ma sœur et moi messire...
-d'où venez vous?
-du village sur la côte, là bas... »

Elle fit un signe du bras pour désigner la direction du village, en indiquant résolument la direction opposée.

« -tu as vraiment l'air perdu pauvrette, le village est de l'autre coté...
-ah bon?
-oui, je m'y rends... »

Elyanor se jeta à ses pieds en joignant les deux mains pour le supplier.

« -emmenez nous messire, s'il vous plait!
-bien sûr, je ne peux pas vous laisser là toutes les deux, des bêtes rodent... Réveille donc ta sœur... »

Elyanor secoua la main de Siloé pour l'éveiller. La jeune femme joua son rôle du mieux qu'elle put et prit un air endormi en ouvrant les yeux. Elle les écarquilla en découvrant un jeune homme qui lui tendait la main pour la relever. Elle la saisi et il la hissa debout. Elle lui fit une timide révérence en s'inclinant devant lui, puis elle prit la main d'Elyanor.

« -ne t'inquiète pas petite sœur, ce gentilhomme va nous aider.
-savez-vous chevaucher mesdemoiselles?
-un peu monsieur.
-Alors je marcherai et vous monterez mon cheval. Venez, je vais vous aider... »

Siloé fut troublée lorsque les mains de l'homme se posèrent sur sa taille et l'aidèrent à se hisser sur la selle. Il ne sembla pas le remarquer, mais elle frissonna quand il effleura ses pieds en les glissant dans les étriers. Il aida de même Elyanor et ils se mirent en route à travers les bois vers la lande et le village. Quand ils arrivèrent en vue du village, l'homme retint la bride de son cheval pour l'arrêter. Elyanor mit pied à terre et aida Siloé à descendre maladroitement. L'homme pointa le village du doigt et annonça la fin du voyage a ses protégées.

« -merci seigneur, merci du fond du cœur...
-mais de rien mignonne.
-comment vous remercier monsieur...
-vous savoir saines et sauves est déjà une récompense suffisante mesdemoiselles.
-pourtant...
-Je ne demande rien.
-recevrez vous ce que l'on vous offrirait?
-ma foi, il serait rustre de refuser un présent d'une aussi jolie compagnie.
-aimez vous seigneur?
-j'ai eu ce bonheur autrefois... Vous devriez rentrer, vos parents vont s'inquiéter.
-je veux vous remercier. Un peu d'amour vous ferait du bien, non?
-certes, mais... Non! Que faites-vous...
-vous avez trop de vêtements pour être aimé seigneur.
-Allons, je ne peux pas vous prendre votre vertu mesdemoiselles...
-la mienne s'est évadée en même temps qu'un bagnard en cavale en manque, quant a ma sœur, il est vrai qu'elle est toujours vierge, mais rien ne vous retient. »

Le jeune noble était maintenant assis par terre, encadré des deux amies qui essayaient de lui retirer sa chemise en dépit de ses insistances. Il finit par abandonner toute résistance en sentant les lèvres d'Elyanor se poser dans son cou et pencha la tête de coté pour la reposer contre celle de la vampire. Siloé avait forcé le premier bouton de la chemise du noblieau et caressait son torse de sa petite main. Elle posait délicatement ses lèvres sur les épaules de l'homme et mordait le tissus du bout des dents, en attrapant parfois une petite couche de peau dessous.

« -comment vous appelez vous monseigneur?
-Alexandre Duprat mademoiselle, marquis de la tour aux anges.
-tu es beau marquis... J'ai envie de toi... »

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