Sexe et Mensonge

- Par l'auteur HDS Garner -
Récit érotique écrit par Garner [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Sexe et Mensonge Histoire érotique Publiée sur HDS le 16-04-2014 dans la catégorie Plus on est
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Sexe et Mensonge
La discothèque est si grande que Mélanie en perd son sens de l’orientation.

Surtout que cet endroit ne se limite pas à la piste de danse. Ce club libertin dispose en plus d’une balnéo , d’une discothèque, d’un patio, d’un restaurant et d’une boutique libertine.

Plus de 1800m2 situé en région PACA dans le département du Var, un vaste terrain de jeux coquins pour réaliser tous ses rêves. Autant de lieux pour s'adonner aux plaisirs, assouvir tous ses fantasmes, ou simplement se détendre dans une atmosphère délicieusement érotique.

Elle s’affole, un peu décontenancée par tout ce qu’elle y voit. Partout, ce n'est que débauche et luxure. La nuit a vite dégénéré en joyeuse pagaille orgiaque et échangisme débridé.

Pourtant elle continue la visite, rien ne l'empêche de faire la voyeuse. Un nouveau rôle qui la culpabilise mais, après tout, personne ici ne s'en soucie. Personne pour vous juger ou vous critiquer, où tout est permis, dans le respect de chacun. Alors elle s'aventure...

C’est un vrai dédale de pièces, de couloirs qui cheminent sur deux étages. Certaines pièces sont fermées, d’autres ouvertes. Manifestement le code est simple. Certains acceptent ou souhaitent avoir des spectateurs, d’autres veulent conserver une certaine intimité. Des coins câlins où chacun peu assouvir ses fantasmes...

Une femme de cinquante ans, serrée dans un pantalon et un boléro de satin jaune électrique, vient de faire tomber le slip de son jeune amant – de vingt ans son cadet - lui saisissant le sexe et le secouant avec une vigueur incroyable, comme cherchant à l’étirer davantage alors que ses proportions sont plus que considérables.

Mélanie en a mal pour lui. Plus loin, un superbe noir oscille sur place, les yeux révulsés, avec un mépris total du rythme, tandis que sa compagne, adossée au mur, le contemple avidement, emprisonnant de ses doigts le tissu de son pantalon, et serrant avec une insistance sans nuance la bosse qui s'y dessine. Juste à côté d'eux, un jeune couple se caresse mutuellement, à un stade plus avancé. C’est la femme qui a pris les initiatives en emprisonnant dans sa main l’énorme pénis de son compagnon, se penchant pour le prendre dans sa bouche avec un appétit vorace.

Mélanie les dépasse vivement, prenant garde de se montrer la plus discrète. Etrangement, il règne dans toute cette débauche un respect total, où toute sollicitation est bannie, évitant ainsi les malaises et les conflits.

Aucune proposition indécente ne lui a été imposée.

Juste des regards insistants, dans l’attente de son approbation.

Tous ces regards chargés de désir flattent son ego, elle se sent malgré elle la femme la plus belle et la plus désirable.

Elle se perd dans un couloir. Décoration propre et raffinée où des couples aux corps de rêve se croisent, se plaisent, s'échangent ou se mélangent. Les femmes y sont divines, superbes, élégantes et distinguées. Une invitation à la tentation.

Ambiance glamour et feutrée qui fascine et émoustille. Une promesse à l'amour.

Elle passe devant quelques salons d'un rouge flamboyant, dissimulés dans de jolies alcôves, fuyant le regard de ceux et celles qui, enlacés dans de tendres ébats, l'invitent à les rejoindre.

Troublée, elle ouvre discrètement une porte, et se retrouve témoin d'un rapport sexuel déjà bien entamé entre un homme et une femme de quarante ans. Tous deux sont étendus sur un lit, étroitement enlacés, la femme en dessous, caressant énergiquement le sexe de son partenaire tandis que son bassin le sollicite impudiquement, appelant un contact plus intime, enroulant ses jambes autour des hanches de son ami. N'y tenant plus, elle lève ses hanches, guidant en même temps le sexe durci vers son orifice vaginal. L’homme halète, pénétrant doucement sa maîtresse, centimètre par centimètre. Il atteint enfin son but, puis, fou de désir, accélère vite le rythme, pilonnant la femme puissamment, allant plus loin en elle, la clouant comme un papillon pris de frénésie. Leur étreinte prend des teintes chaudes et oniriques, éclairée par une douce lumière tamisée aux reflets mauves, renvoyant leur bond sur une large vitre qui reflète leur image avec plus de densité.

Les soupirs montent, s'accentuent, dans une mélodie voluptueuse qui donne envie de s'y perdre, aussi suave et lancinante que le chant des sirènes. Un hymne au désir.

Mélanie l'entend encore résonner dans ses oreilles tandis qu’elle s'éloigne. Décidemment, ce rôle de voyeuse, tout en la mettant mal à l’aise, l’excite prodigieusement.

Un univers incroyable s'offre à elle, un monde qui bouge, qui vit, qui aime, qui brave les interdits, où chacun assouvit ses passions et ses envies avec une frénésie virevoltante.

Sa rêverie est brutalement interrompue lorsqu’un jeune homme, l'air hagard, la percute violemment. Il articule mollement.

- Pardon, Madame !

Son regard vide glisse sur Mélanie. Il est nu, excepté son slip qui lui tombe aux chevilles, le faisant trébucher à chaque pas de façon grotesque. Il est complètement ivre, tenant à peine sur ses jambes. Il tombe lourdement, tente de se remettre sur ses jambes, puis retombe sans grâce. Deux femmes plus âgées, bien conservées et à moitié dévêtues, le suivent lentement, riant sous cape et échangeant des coups de coude. L'une d’elles glousse :

- On se demande ce qu'il a perdu le plus ce soir : son pucelage ou son équilibre ?

Mélanie active le pas. Se faire bousculer lui a remis les idées en place, la sortant de ses douces rêveries. Elle est vêtue d'une petite robe ultra-courte qui lui va divinement bien. Pourtant, elle tire malgré tout dessus toutes les deux minutes, estimant qu'elle est trop indécente. Et que dire de son décolleté vertigineux, laissant deviner la moitié de ses seins ronds et épais. C'est cette coquine de Catherine qui a réussi à la convaincre de ne pas mettre de soutien-gorge, prétextant que ses seins étaient tellement plus jolis au naturel, admirablement mis en valeur sans être comprimés.

Mal à l'aise, Mélanie pénètre d’un coup dans la vaste salle de danse où la foule se trémousse sous une musique techno, avec plus ou moins de rythme. Elle joue des coudes pour gagner le bar. Des clients, déjà confortablement installés sur des tabourets, frôlent le torticolis, tournant la tête vers la piste ou derrière le bar où une splendide barmaid s’affaire à préparer des cocktails en se trémoussant. L’une d’elles se tourne vers elle.

- Un Perroquet ?

- C’est alcoolisé ?

Elle hausse les épaules.

- Bien sûr, quelle question !

Mélanie préfère garder la tête froide. Elle va avoir besoin de tous ses esprits pour affronter la nuit la plus longue et la plus imprévisible de toute sa vie.

- Alors non-merci. Je voudrai plutôt un jus d’orange, quelque chose de frais.

- Comme tu veux !

Service rapide et efficace.

Elle parcoure des yeux la piste de danse. Les clients sont nombreux, assis sur des divans bordant la piste ou, debout, se trémoussent au son d’une musique disco. Normalement vêtus, leurs gestes sont ordinaires, à l’exception de quelques déhanchements plus lascifs que d’autres. Les femmes paraissent plus démonstratives, très sensuelles, très déshabillées et provocantes, où quelques-unes se montrent en spectacle sur l'estrade, se frottant à des barres de fer comme de vraies strip-teaseuses.

Au moment de porter le verre à ses lèvres, Mélanie sursaute soudainement lorsque des mains douces la saisissent aux hanches.

- Alors, ma jolie, on me laisse tomber !

- Cathy, tu m’as fait une de ces peurs ! Et dis donc, je te signale que c’est toi qui m’as laissé tomber, tu buvais littéralement les paroles de ta copine, Julie je sais tout, tu étais suspendue à ses lèvres et en extase !

- Avec cette idiote, tu rigoles ! Mais il faut bien que je fasse des efforts, c’est une bourgeoise pleine de ressources, elle organise avec son amie Françoise des soirées grandioses dans sa splendide villa du Lavandou. Toutes les deux sont adorables. Idiotes mais adorables.. C’est un couple libertin et solide, amoureuses depuis plus de huit ans.

- Et avec qui tu as déjà couché évidemment ?

- Avec Julie ? Bien sûr… Un bon plan cul ! Dis, cela me plaît que tu sois jalouse, j’adore ça, tu es encore plus belle en colère !

Mélanie hausse les épaules avec irritation.

- Ne dis pas n'importe quoi ! Mais je suis là pour te rendre service je te rappelle, ton faire-valoir pour montrer à ton ex-copin que tu as déjà trouvé une remplaçante, pour sauver les apparences. Dis, Cathy, je trouve ce genre de comportement très puéril et immature, genre je veux préserver ma fierté et sauver la face ! C'était de mise au Lycée, mais à l'âge de trente ans c'est ridicule !

Et elle le pense sincèrement. D'autant plus qu'elle se trouve aussi ridicule d'avoir accepté ce rôle idiot. Se faire passer pour la nouvelle petite amie de Catherine, et en plus se faire embarquer dans un club libertin qui est à l'opposé de son univers ! Mais qu'est-ce qui lui avait pris de céder aux prières de son amie, lui rendre un service aussi stupide ! Si elle avait refusé, elle serait en ce moment bien au chaud dans son appartement de Fréjus, sous la couette avec son chéri, à se faire un plateau télé devant un film romantique... Une soirée tranquille et sage comme elle les aimait. Sans surprise. Comme son existence. Dans la norme, sans histoire... Mélanie a en effet toujours fait ce que l’on attendait d’elle.
Son métier de secrétaire administrative à la Mairie lui garantit une sécurité de l’emploi. Sans risque, sans course à la promotion, où elle se contente de faire son travail le mieux possible sans avoir de compte à rendre. Et son quotidien se résume à son lieu de travail, des leçons de guitare une fois par semaine, et une relation rassurante avec Jean dont elle espère un enfant, une maison, fonder une jolie petite famille quoi... Ce que toute femme désire le plus au monde, faire comme ses parents surtout, plaire à sa famille pour qui elle déborde d’attention et d’énergie.

Elle est si attentive aux autres et à ce qu'ils peuvent penser d'elle qu'elle fait passer sa vie de couple en second plan. D'ailleurs, elle n'a pas à se plaindre. Jean est un homme formidable, qui l'adore, et fait tout pour la rendre heureuse. Un homme doux, gentil, qui fuit comme elle les conflits, un peu trop lâche pour les affronter. Ou faisant la sourde oreille quand cela l'arrange. Ainsi, dans leurs relations intimes, c'est la pudeur qui l'empêche d'en parler. Sujet tabou. Souvent trop excité, incapable de se contrôler, il est victime d’éjaculations précoces. Et il ne sait pas compenser par les préliminaires, expert avec les mains, mais pas très entreprenant et doué pour lui donner du plaisir avec la langue, comme si cette méthode était sale et aveulissant. Peu importe. Mélanie s'en contente, estimant que le sexe n'est pas si important que ça, préférant un homme comme Jean qui est facile à vivre plutôt qu'un homme viril et vigoureux au lit mais insupportable dans les relations humaines.

Le calme et la sécurité.

Personne n'est parfait. Et, de toute façon, cela lui va bien aussi, en parfaite harmonie avec son éducation pieuse, assez rigoureuse et hermétique sur les sujets d'ordre sexuel.

Rien à voir avec ce lieu de débauche... Un club libertin. Qui, étrangement, éveille en elle des sensations nouvelles et perturbantes... Un lieu propice à d'exquis plaisirs, dans la sensualité, la bonne humeur et la convivialité.
Ce constat la plonge dans un tel désarroi que c’est à peine si elle réalise que Catherine s’est encore approchée. Cette dernière profite de son avantage et veut la plaquer contre le mur, mais d’un sursaut brusque Mélanie lui échappe. En voulant se dégager elle la frôle, de tout son corps, et se sent tressaillir malgré elle à ce simple contact. Elle trouve son salut en se précipitant sur la piste de danse.

En dansant, elle est prise d'une folle audace, bougeant les hanches avec volupté, bras au-dessus de la tête. Avec un petit sourire mutin au bord des lèvres, dévisageant Catherine avec une lueur espiègle. Celle-ci, légèrement déhanchée, d'une sensualité naturelle, la fixe également, l’enveloppant d’un long regard avide. Mélanie est encore surprise de la trouver si attirante, prenant un réel plaisir à contempler une silhouette féminine comme un homme le ferait. Catherine a vraiment une ligne à couper le souffle, un mélange de beauté animale et de sex-appeal. Sa bouche épaisse arbore une moue voluptueuse, exprimant souvent un appétit sensuel, un désir primitif. Elle est indécente dans sa robe ultra courte en dentelle, montrant ainsi les plus belles jambes du monde, longues et fuselées, et des seins laiteux et épanouis dans un décolleté profond. Troublée, Mélanie baisse les yeux, de peur de se trahir. Elle se comporte vraiment comme une garce, cela ne lui ressemble pas d’allumer avec une telle audace. Sans doute est-ce cette atmosphère fiévreuse et érotique qui colle à la peau comme le plus insidieux des parfums ! En tout cas, c’est bien la dernière fois qu'elle rend service à une copine ! Terminé les plans foireux !

Catherine, une collègue de boulot. Secrétaire comme elle, au service Etat Civil.

Elle mesure 1 m 75, elle est mince, avec une chevelure épaisse et sauvage, brune, avec des reflets presque mauves. Ses yeux sont verts clairs et sa peau très blanche. Le contraste entre la luminosité de ses yeux et la noirceur de ses fins sourcils et de ses longs cils lui donne un regard brûlant, envoûtant, qui pétrifie les hommes sur place. Sauf que maintenant, c'est elle qui est troublée par ce regard...

Pour le fuir, elle lui tourne le dos lorsqu'elle se sent saisie aux hanches. Mélanie pousse un petit cri surpris, prisonnière entre les bras de Catherine. Cette dernière resserre son étreinte, l’observant d’un curieux regard. Mélanie s’étrangle d’indignation :

- Arrête, ce n’est pas drôle, tu me fais peur !

- Et toi arrête de m’allumer, tu me rends folle, t’es inconsciente ou quoi !

- Ne prends pas tes désirs pour des réalités. Lâche-moi, je t’en prie !

Catherine s'adoucit, plissant les yeux d'un air implorant.

- Chut, calme-toi ! Bruno nous regarde, alors fais semblant au moins... Sinon il va se douter de quelque chose...

Bruno, l'ex-copin. Celui pour qui est destiné cette stupide comédie.

- Vite, embrasse-moi. Un simple baiser pour le rendre jaloux...

Mélanie se sent gagnée par une trop agréable faiblesse. Catherine en profite pour se souder à elle de toutes ses forces, puis de souples mouvements du bassin commence à onduler, se frottant tout entier contre elle, exécutant une danse lascive qui la fait haleter.

- Mélanie, juste un baiser !

Elle se penche en avant et Mélanie réalise à cet instant ce qu’elle s’apprête à faire. Quelque chose qu’elle n’aurait jamais imaginée. Embrasser une autre fille.
Catherine l’embrasse directement sur la bouche. Gentiment, doucement, tendrement. Mélanie est sidérée mais, étrangement, sent son souffle s'accélérer. Lorsque la langue agile tente de franchir la barrière de ses lèvres, elle ne réfléchit pas, ouvre la bouche. Les langues se cherchent, se nouent, s'affrontent dans un duel sensuel. Mélanie y répond malgré elle, avec timidité. Ce baiser lui parait être la caresse la plus intime et intense de toutes, sans doute parce que c'est interdit, contre-nature, et il en prend plus de valeur. Et c'est tellement différent. Une sensation d'extrême douceur, de saveur et de volupté. Sans le menton piquant de l'homme et la virilité un peu brusque.

Un baiser long et appliqué, extrêmement savant. Qui, brusquement, se fait plus ardent, gourmand. Mélanie se fond dans ce contact, comme aspirée. Elle se sent perdre pied, saisie par une sensation déconcertante, celle de se détacher de la terre, d’atteindre un passage vers un éden aussi inconnu que merveilleux. Maintenant, ses yeux sont ouverts, écarquillés de stupéfaction et c’est dans une sorte de brume enchantée qu’elle distingue des silhouettes devant elle, qui bougent lentement. Il lui faut un certain temps pour réaliser qu’on est en train de les observer, danseurs et danseuses ayant ralenti le rythme pour mieux mâter en toute quiétude. Des gens qu’elle n’a pas l’habitude de fréquenter, si loin de son monde.

Un univers particulier, avec des gens parfaitement à l’aise et assumant leur sexualité exubérante. Une foule qui offre le profil libéré, épicurien, bien dans son corps et dans sa tête, indissociable du libertinage.

Une foule électrique qui lui communique son aura sexuelle, comme une fièvre érotique qui la submerge, dans l'attente d'un geste ou d'une invite pour se perdre dans des déhanchements beaucoup plus intimes...
Cette effroyable constatation lui permet d’échapper au tourbillon dans lequel elle sombrait. Horrifiée, elle se détourne de la bouche vorace, s’écrie avec désespoir :

- Arrête, ça suffit maintenant !

De grands gestes, Catherine tente de l'apaiser :

- Enfin, Mélanie, ne te mets pas dans des états pareils ? C'était de la comédie, pour faire semblant... Par pitié, Bruno nous observe, tu vas tout foutre en l'air !

Mélanie se reprend aussi vite qu'elle s'est emportée. Tout se remet en place. Cette foutue comédie qui l'emporte sur un terrain glissant. Un univers qui la fascine et lui fait commettre des folies. Trop d'inconnu et de danger.

Vite, elle a besoin de s'asseoir pour remettre de l'ordre dans ses idées.

Et surtout prendre du recul, rester une simple spectatrice. Loin de toute tentation.

Titubante, elle se faufile entre les corps qui s'agitent et gagne un canapé qui vient de se libérer. Enfin presque... Une femme qui bondit sur place lui cogne la main en voulant se tourner. Catherine entend son cri de douleur et se précipite vers elle, pour lui prendre la main, ce qui énerve Mélanie un peu plus .

- C’est bon, je n'ai rien.
Christine retient les doigts meurtris dans les siens et attend que Mélanie croise enfin ses yeux.
- Enfin, ne sois pas si crispée. Ce n'est pas grave.

- Je sais, je viens de te dire que je n'ai rien.

- Je ne parlais pas de ça. Mais de ta présence ici. Et de notre baiser. Tout cela n'est pas grave. On dirait que tu viens de commettre le plus horrible des péchés, et que l'enfer t'attend. Ou que tu y'es déjà, vu tes airs horrifiés.
Mélanie essaie de soutenir son regard, de relâcher ses épaules et de se montrer plus détendue, mais elle n’en parait que plus maladroite et plus attachante. Une vierge effarouchée perdue dans les ténèbres.

Mélanie libère sa main et se laisse tomber sur le canapé.

Elle ne comprend pas ce qui lui arrive et elle est au bord des larmes. Un état de confusion qui la déstabilise. Elle veut s'en aller, être seule.

Avec difficulté, elle se lève. Ses jambes ont du mal à la soutenir.

- Je dois y aller.
Catherine se redresse elle aussi et la regarde en silence.

- Je suis désolée, dit-elle doucement.
Elle s’approche et la prend dans ses bras.

- Je suis désolée pour tout ça. T'imposer cette épreuve... C'est de ma faute. Tu n'as pas ta place ici, tu ferais mieux de rentrer.

Mélanie reste au creux de sa douce étreinte, s’abandonnant à la confusion de ses émotions contradictoires. Elle veut s'en aller et rester en même temps. Elle veut la prendre dans ses bras tout en sachant qu'elle doit la repousser.

Pourtant, prise de vertige, elle est obligée de s'accrocher à elle pour ne pas perdre l'équilibre.

Elle ne sait pas si Catherine se rend compte à quel point elle est troublée. Un bref regard et elle constate alors que l'émoi de son amie reflète le sien.

- Catherine, c'est la première fois que... que j'embrassais une fille.

- Je sais.

- Et j'ai trouvé cela très agréable.

Elle peut parier alors que Catherine rougit. Incroyable ! L'insolente et rebelle Catherine, celle que rien ni personne ne peut désarmer, perd brusquement son assurance. C'est d'une voix rauque qu'elle demande alors.

- Et tu veux recommencer ?

Mélanie hésite un peu trop longtemps.

- Non. Même si c'est agréable, je ne pourrai pas recommencer. Je ne suis pas seule. Jean est un garçon adorable et je l'aime.

- Bien sûr...

Catherine masque sa déception derrière un triste sourire.
- Dommage, Mélanie. Je ressens quelque chose de très fort pour toi et je... enfin, tu es tellement différente des autres filles avec qui j'aimerai coucher. Tu es si belle, si innocente, si gentille. Et si drôle aussi, adorable, je pense que le sexe avec toi aurait été merveilleux, rien à voir avec ces parties de jambes en l’air déchaînées avec des femmes faciles qui aiment les femmes.

Sa voix est vibrante de désir. Mélanie se laisse bercer. Le genre de mots qu'une femme aime entendre. Des compliments et de la passion.

Elle ferme les yeux et frissonne. Elle s’apprête à dire oui — elle l’a au bout des lèvres. Oui à une expérience interdite, une parenthèse magique, pour être aimée comme jamais personne ne l'a aimée. Casser la routine de son couple qui s'englue dans le triste refrain boulot-dodo, et être un moment belle, désirable, effrontée et audacieuse. Mais elle résiste à la tentation. Elle ouvre à nouveau les yeux et, par-dessus l’épaule de Catherine, elle remarque Bruno.

Beau gosse. Brun, cheveux bouclés, yeux noirs et perçants. Nez aquilin, menton carré. Grand, svelte, épaules carrées et torse puissant, la silhouette de quelqu'un qui s'entretient dans les salles de musculation, trop musclé pour que cela paraisse naturel.
Mélanie cille. Bruno est toujours là et il ne se cache pas pour lorgner dans leur direction. Avec ce petit air hautain et moqueur à le gifler. Le comportement classique du rival bafoué qui s'enferme dans le dédain.

Mélanie reporte son attention sur Catherine. Elle est sur le point de dire quelque chose, se retient, puis se jette à l'eau.

- C'est vraiment important pour toi que Bruno nous croie ensemble ?

- Oui.

- Et pourquoi moi ?

- Parce que personne ne te connait, tu ne fais pas partie de notre monde. Et tu es si belle que Bruno en serait mort de jalousie. Il connait mes préférences pour les femmes, et le danger qu'elles peuvent représenter, des rivales bien plus dangereuses qu'un homme... Me voir avec toi, si belle, si désirable, va vraiment l'inquiéter, s'il a toujours des sentiments pour moi...

Tremblante, Mélanie prend une profonde inspiration et se jette à l'eau :

- Bon, je reste alors... Je n'aime pas du tout le petit air moqueur de ton ex, j'ai envie de lui rabattre son caquet.

Le visage de Catherine s'illumine d'une joie immense.

- C'est vrai ? Oh, Mélanie, t'es un amour !

Elle la serre dans ses bras avec toute l'affection dont elle est capable. Mélanie se crispe, puis l'écarte doucement, sans brusquerie.

- Oui, c'est bon, n'en profite pas tout de même... Le baiser de tout à l'heure c'était suffisant...

Rouge de confusion, Catherine se rassoit à côté de son amie. Puis, silencieuse, observe les alentours.

Depuis tout à l'heure, les choses ont bien évolué. Sur la piste, les couples se font et se défont, s'échangent... Des trios ou des quatuors partagent caresses, baisers et excitations tactiles, devant tout le monde... D'autres, au contraire, se prennent la main et vont s'isoler dans les salons privés.

Mélanie, bouche bée, n'en revient pas.

Tout d'un coup, elle sursaute violemment et retire vite sa main qui pend à son côté.

- Oh !

N'y croyant pas ses yeux, elle reste sans voix. Un jeune homme blond a osé déposer son sexe sur sa paume. Un pénis flasque, à peine en érection. Il l'observe avec confusion, un peu surpris de la réaction de cette femme. Catherine intervient sèchement :

- Hé, faut pas te gêner !

- Pardon, je... je m’excuse de mon audace, j’attendrai que mademoiselle me fasse signe, dit-il en se retirant d’un pas.

Nerveusement, Mélanie éclate de rire.

- Et bien, c'est la première fois qu'on me drague de cette façon ! Si directement !

- Quel abruti ! C'est rare ce genre de comportement. D'habitude, les hommes attendent un signal, un regard, un geste, avant de prendre les devants...

- Je te jure que je ne l'ai pas encouragé d'aucune façon...

Sur sa droite, une voix forte couvre la musique.

- Excusez cet imbécile qui n'a aucun savoir vivre... C'est un nouveau, il ignore nos codes. Mesdames, pouvons-nous se joindre à vous ?

C'est Bruno. Immense, décontracté, sûr de lui... L'assurance du mâle conquérant qui évolue dans son territoire.

A ses côtés, une splendide femme à l'allure sexy et altière, qui les observe de toute sa hauteur, avec ironie.

Sans attendre de réponse, tous les deux s'installent sur le divan, en face.

La femme se présente, sans se départir de son sourire en coin :

- Julie.

Catherine reste de marbre. Mélanie hoche lentement la tête en guise de salut.

Bruno les observe longuement, sourire aux lèvres, avant d'entamer la conversation.

- Et bien, Catherine, tu as très bon goût. Ton amie est splendide.

- Merci... répond Mélanie sans chaleur.

- Splendide mais novice... En tout cas, pas de notre milieu.

Piquée au vif, Mélanie se redresse.

- Ah ? Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

Il penche la tête en arrière et éclate d'un gros rire moqueur.

- C'est tellement flagrant ! On dirait une brebis égarée dans l'antre du Diable ! Ou une nonne en enfer ! Depuis tout à l'heure, je vous observe et c'est franchement risible !

Mélanie sent le rouge lui monter au visage. Elle hausse le ton.

- Parfait, vous m'avez percé à jour ! Bravo Mr Sherlock Holmes pour vos brillantes déductions ! Mais il faut voir plus loin que le bout de son nez ! En vérité, je veux tout savoir et tout partager avec Catherine, que nous n'ayons aucun secret l'une pour l'autre, et quand elle m'a avouée son passé de libertine alors c'est moi qui a insisté pour qu'elle me montre son ancien monde. Pour voir. Par curiosité. Et je ne suis pas déçue...

En face, Bruno se tasse un peu sur lui. Il vient de comprendre qu'il se frotte à une femme de caractère, avec de la répartie, et reste sur la défensive.

- Ah ? Et pourquoi donc ?

- Des réponses à mes questions. Comme la certitude qu'une femme comme Catherine n'a plus besoin de fréquenter le milieu échangiste pour plaire et draguer. Mais qu'un homme comme vous a tout intérêt au contraire à persévérer dans le monde libertin pour donner l'impression de plaire et de séduire... La solution de facilité quoi...

Bruno esquisse un rictus mauvais. Ses yeux sont devenus aussi durs que des agates. Pour le détendre, sa compagne s'enroule autour de lui comme une pieuvre, lui mordillant l'oreille. En vain. Bruno la repousse avec agacement.

- Ecoute, ma jolie, tu peux dire ce que tu veux mais je ne crois pas un instant à votre histoire, à votre soi-disant couple homo. Vous faites des très mauvaises comédiennes, je sais reconnaître à mille lieux de vraies lesbiennes ou bisexuelles moi ! Et toi, ma jolie, t'es plutôt du genre hétéro coincée !

- Ah oui !

Les tempes bourdonnantes, Mélanie a l'impression de se débattre dans un cauchemar en se tournant vers Catherine. Elle saisit le visage de son amie entre les mains et l'approche du sien, lèvres entrouvertes. Puis l'embrasse à pleine bouche, sans ménagement. Et se montre ardente lorsque la langue de son amie se noue naturellement autour de la sienne. Un jeu dangereux qui la déstabilise assez vite. Bouche ouverte, éperdue, Mélanie a du mal à respirer, grisée par la langue agile qui s’enroule autour de la sienne, la relançant et la provoquant de tendres sollicitations avec une expérience incomparable. C’est tout son être qui s’émeut, s’enflamme, comme si son corps appelait de toutes ses forces ce genre de contact. C’est un baiser fougueux, appliqué. Mélanie penche la tête en arrière, cherche de l’air.
Catherine en profite pour couver sa gorge de baisers enfiévrés, glissant vers son menton, puis revenant vers sa bouche. Mélanie baisse vite la tête, s’offrant encore au baiser. Sa langue s’enroule autour de l’autre, déjà active, déjà impatiente. Soudain, le baiser se fait plus brusque. Presque féroce.
Mélanie ferme les yeux, poussant des râles ininterrompus. Leur bouche se dévore dans la fureur d’un même désir, s’interrompant un bref instant alors qu’elles tentent de reprendre leur souffle, se dévorant du regard avec le même ravissement. Heureuses et stupéfaites. Mais Mélanie n'en oublie pas pour autant la personne à qui été réservée cette bravade. Elle se tourne vers Bruno et s'exclame brusquement - Oh !

Puis reste sans voix, prise de bouffées de chaleur. En face, les choses ont légèrement évolués... Bruno, sans les quitter des yeux, vient d'écarter les jambes, facilitant le travail de Julie qui vient d'avancer la main vers lui pour tirer lentement sur la fermeture à glissière de son pantalon. Il se redresse violemment lorsque les doigts féminins se faufilent à l'intérieur de l'ouverture, se refermant délicatement sur sa virilité tendue. Là, Julie marque un temps d'arrêt, surprise autant par les proportions démesurées que la vigueur des brûlantes pulsations qui se répercutent dans sa paume.

Une telle tension érotique se dégage du couple que Mélanie se sent transpirer. Honteuse de son état, elle jette des regards furtifs autour d'elle, persuadée que son excitation gagne toute la salle. Mais les autres clients sont pour la plupart trop occupés pour faire attention à ses petits tourments. Catherine, elle, reste imperturbable. Seule sa respiration haletante trahit son trouble.

Alors Mélanie finit par reporter son attention sur Bruno et sa compagne.

Celui-ci grogne de volupté tandis que Julie dégage délicatement son sexe du boxer. Un sexe énorme, que les petites mains agiles parcourent tout entier, l'allongeant encore, comme aspiré par un ballet de doigts experts. Puis, le tenant enfin à deux mains, Julie se penche au-dessus de lui en entrouvrant ses belles lèvres pulpeuses, lui effleurant la pointe du pénis. Elle l'affole d'abord de coups de langue rapides, vifs et légers, avant de l'accueillir enfin dans les exquises profondeurs de sa bouche, humide, chaude et gourmande.

Haletant, il se soulève du sofa afin de mieux se tendre aux lèvres expertes, s'abandonnant aux enivrantes succions qui l'amènent jusqu'au fond de la gorge féminine, sortant et revenant selon les caprices de sa partenaire. C'est elle qui mène le jeu. Une artiste aussi incomparable que perverse. Mélanie, fascinée, ne peut détacher son regard. Jamais elle n'a osé de telles improvisations avec Jean, la caresse buccale étant un préliminaire exceptionnel, pour les grandes occasions, uniquement pour faire plaisir à son homme.

Mais là, maintenant, elle se dit que c'est l'acte le plus beau et gratifiant qui soit, terriblement érotique, une source infinie de jeux espiègles et coquins, un sadisme raffiné dont la femme peut user et abuser au gré de son imagination.

Elle a l'impression de recevoir un coup de poing en plein ventre lorsque Julie accélère les spirales de sa langue, avant de l'aspirer avidement, se servant de sa bouche comme une ventouse insatiable. Pour Bruno, c'est insupportable. Il tente de résister mais ne peut contrôler trop longtemps les formidables élancements qui enflamment son sexe. Un cri bestial, un coup de reins, et il se libère en geignant de surprise, émerveillé par les sollicitations de la langue qui recueille chacune de ses giclées, pressant le gland du pubis d'un mouvement tournant pour le délivrer de l'ultime goutte. Puis, sans cesser de le provoquer, maintenant l'érection en pleine forme, elle se redresse avec hâte, se tortille, se débarrasse de son string, remonte sa robe jusqu'aux hanches. Alors Bruno l'attire sur ses genoux en la plaçant de dos et se met à fourrager à l'intérieur des cuisses féminines, guidant en même temps son sexe vers elle. Mélanie crie en même temps que Julie, lorsque celle-ci ouvre démesurément la bouche au moment où il s'enfonce brutalement en elle. Une bouche si accueillante que cela donne des idées à Catherine qui, sans prévenir, vient de se lever, rejoignant le duo. Elle libère d'un coup ses seins, lourds et agressifs, et les dirige vers la bouche de Julie. Celle-ci, bien que secouée par les assauts de Bruno qui agitent furieusement les reins sous elle, affole la poitrine d'habiles circonvolutions de la langue, aspirant les tétons comme une assoiffée. Catherine râle, tremble, rejette la tête en arrière, défiant du regard Mélanie, l'invitant à venir les rejoindre.

Comme elle n'y répond pas, Catherine reporte son attention sur ses ébats intimes avec le couple. Changement de positions. Julie place ses genoux de part et d'autre du visage de Catherine et se penche ensuite au-dessus d'elle. Puis elle glisse les mains sous les fesses et plonge la tête entre ses cuisses féminines. Vite rejointe par Bruno qui frôle le torticolis pour se faire une place, s'incrustant dans ce soixante-neuf endiablé.

Toute proche, et malgré le rythme assourdissant de la musique, Mélanie entend les gémissements du trio et le bruit humide des langues qui fouillent les replis intimes, taquinent les clitoris. C’est Julie qui, sous la langue avide et gourmande de Catherine, succombe la première. Tandis que son corps tout entier se tend comme un arc de cercle, elle étouffe son cri en collant sa bouche contre la fente béante de sa partenaire, ses ongles lacérant la croupe à laquelle elle se cramponne. Julie s'affale, inerte. Mais elle n'a droit à aucun répit.
Catherine, impitoyable, toujours dans la même position, pose sa joue contre son bas-ventre. Julie est empoignée aux hanches et la langue experte de Catherine l’explore à nouveau avec une terrible précision qui la précipite dans une bruyante jouissance. Le cri de Julie se répercute dans la discothèque, couvrant un bref instant la musique.

Comme ivre, elle se relève, ayant du mal à tenir sur ses jambes en se rhabillant à la hâte. Puis, en titubant un peu, s’éloigne, se dirigeant vers les toilettes.

Bruno fait de même, sans un regard en arrière.

Comme si rien ne s’était passé.

Sans le moindre petit signe de gratitude ou de salut.

Goujat jusqu’au bout. ..

Catherine se redresse, puis attrape à la volée un homme qui passe à cet instant. Sans aucune explication, elle se jette à son cou, l’embrasse fougueusement. L’homme, d’abord surpris, se laisse faire, puis réagit à son tour.

La trentaine, brun aux cheveux bouclés, visage régulier, c’est un beau mâle. Catherine a fait un bon choix, qu’elle ne regrette pas alors qu’il commence à prendre l’initiative des opérations. Mais Catherine l’arrête d’un geste, puis lui murmure quelque chose à l’oreille. Il hoche la tête, avec un petit sourire entendu.

Puis c’est alors que tous deux, d’un accord commun, se rapprochent vers Mélanie. Celle-ci s’arrête de respirer, serrant les poings.

Elle reste assise, ne sachant comment réagir. Mais n’a aucun mouvement de recul lorsque son amie se penche sur elle, pose ses lèvres sur les siennes, ouvre la bouche, sa langue venant chercher la sienne. Instinctivement, Mélanie dépose sa main sur sa hanche, pour la retenir, la supplier de ne pas aller plus loin.

Mais Catherine se méprend sur son geste. Elle a un violent frisson, sa main se pose sur sa poitrine, massant doucement les seins par-dessus le vêtement. Une simple caresse qui fait bondir Mélanie comme si on l’avait branchée sur du 220 volt. Hors d’haleine, elle ouvre la bouche comme un poisson que l’on sort de l’eau, ce qui facilite les attaques de son amie qui échange toujours avec elle un duel intime de leur langue. Auquel elle répond avec autant d’audace. Elle ose caresser une cuisse, à la peau extrêmement douce, tandis que Catherine vient la masser au travers du tissu de la robe. Entre ses jambes. Une caresse plus précise qui arrache à Mélanie un cri de surprise. Et qui l’entraîne vers sa propre chute. Sans volonté, elle continue de se laisser faire.

Catherine l’enlace de plus près, l’embrasse toujours, l’affole de caresses expertes, lui faisant suffisamment perdre la tête pour glisser les bretelles de la robe sans qu’elle s’en rende compte. Elle l’enlève totalement, faisant courir maintenant ses lèvres dans son cou, ses épaules, avec une passion difficilement contrôlable. Elle lui caresse le dos puis les fesses, pousse son pubis sur le sien, se frotte doucement sur elle, mettant en contact les pointes érigées de leurs seins dans une caresse diabolique, intolérable, qui fait monter le désir de plusieurs degrés.

Mélanie, ébahie, a les yeux grands ouverts mais tout lui semble flou et irréel. Dans un brouillard, elle jette un coup d’œil à sa gauche, regardant sans le voir l’homme qui les observe d’un regard lubrique mais qui, jusqu’ici, se tient à distance. Jusqu’ici… Il prend le regard de Mélanie pour une invite, se rapproche… Il prend l’initiative de poser sa main sur sa cuisse et de la caresser. Voyant qu'elle se laisse faire, il s’enhardit, caresse ses seins, puis ceux de Catherine qui s’y frottent, puis l' embrasse longuement à pleine bouche. Il prend sa main et la pose sur la bosse qui déforme son pantalon. Mélanie gémit, impressionnée par la taille de l’engin. Des mensurations très éloignées de celles de son mari, Jean.

Elle est vaincue et se dit : "pourquoi pas ? " Juste pour une fois, une folie passagère, une parenthèse aussi incroyable qu'audacieuse qu'elle refermera pas la suite.

Du sexe à trois. Endiablé et intense.

Après tout, on n'a qu'une vie...

Alors, haletante, elle se laisse totalement guider, perdant tout contrôle. Elle est excitée comme elle ne l’a jamais été de toute son existence.

L’homme plonge ses mains dans son dos afin de glisser vers sa chute de reins et saisir ses fesses à pleines mains. Des mains qui passent des fesses aux cuisses, remontent sur le dos, contournent la taille pour frôler la poitrine. Mais là, étrangement, Catherine intervient, arrête la caresse de l’homme d’un air possessif, avec un regard plein de défi. Surpris sur le coup, l’homme finit par sourire en se retirant. Mais, cette fois-ci, c’est Mélanie qui ne l’entend pas de cette façon. Elle revient vers lui, saisit avec hâte son pantalon et commence à tirer dessus. Catherine lui vient alors en aide et s’approche à son tour. Toutes deux ont le visage à moins de vingt centimètres. C’est Catherine qui finit d’ôter le boxer. Et, si elle ne laisse rien paraître il n’en est pas de même pour Mélanie qui exhale un soupir de surprise. Lorsque la colonne de chair est libérée, elle bondit malgré elle. Ebahie, son premier réflexe est de reculer légèrement, mais elle ne peut quitter des yeux le sexe masculin, littéralement fascinée. Comme un lapin prisonnier des phares d’une voiture. Elle s’en mord la lèvre inférieure, tandis que Catherine passe sa langue sur ses lèvres, agréablement surprise malgré tout. Puis, l’excitation prenant le dessus, elle oublie sa jalousie, prend la main de Mélanie et lui montre comment le masturber, la guidant en refermant sa main sur la hampe de chair frémissante. L’homme, à ce contact direct, bloque sa respiration, frisonne de plaisir en sentant les doigts se refermer doucement sur sa virilité tendue.

Mélanie se laisse faire, y prend goût, promenant toute seule ses doigts tout le long du pénis, excitée par la vigueur des brûlantes pulsations qui se répercutent dans sa paume.

N’y tenant plus, le tenant toujours à deux mains, elle penche la tête un peu plus en avant en entrouvrant ses belles lèvres sensuelles, lui effleurant la pointe du sexe. Elle retient un soupir de satisfaction quand l’homme tressaillit et grogne de plaisir. Cette nuit, c’est elle qui détient le Pouvoir. Tous les pouvoirs… Elle est la Reine de tous les désirs, pouvant assouvir tous ses fantasmes.

Un pouvoir qui lui monte à la tête, autorise toutes les folies.

De la langue, elle titille le sommet du dôme exacerbé, avant de se faufiler plus bas, jusqu’à la base du sexe, l’engloutissant tout entier avec une telle gloutonnerie qu’elle en a les joues distendues. Puis, lentement, remonte, jouant sadiquement avec sa langue, avant de recommencer à l’avaler tout entier, creusant les joues pour l’attirer dans les exquises profondeurs d’une bouche humide et chaude. Lorsqu’elle le libère enfin, se concentrant sur la pointe du sexe, elle laisse de la place pour Catherine qui en profite vite pour se joindre au jeu. Toutes deux rivalisent d’audace et d’ingéniosité pour attiser le plaisir de l’homme, se défiant sur la virilité tendue, le suçant ou le happant, se croisant, pour des fois se rejoindre dans des baisers affamés, nouant leur langue sur la pointe du sexe masculin.

Pour l’homme, les sollicitations buccales sont trop expertes et intenses. Incapable de se retenir plus longtemps, il ne résiste plus aux formidables élancements qui embrasent sa chair intime. Avec un cri animal, il se sent explosé dans une pulpeuse moiteur – il ne sait plus dans quelle bouche – et se libère en tremblant et bougeant les reins, se vidant de longues giclées qui ne semblent jamais prendre fin, surtout que les deux femmes, insatiables, le harcèlent toujours de coups de langue avides, le taquinant au-delà du supportable pour l’amener à une jouissance divine. Elles recueillent chacune de ses coulées, se disputant la place pour le délivrer de la moindre goutte, comme grisées par ce délicieux nectar, source du plaisir masculin…



Trois semaines plus tard.

Club libertin.

Mélanie les embrasse, les caresse, allant de l'un à l'autre, fermant les yeux et perdant contact avec la réalité. Comme aspirée par une vague brûlante qui emporte tout sur son passage, dévastatrice, invincible... Puis elle se met à genoux pour le prendre en bouche. La verge de l’homme est aussitôt aspirée comme par magie à l’intérieur de sa bouche. Et, pendant ce temps, la femme la rend folle en lui suçant les tétons, parcourant de ses mains vides chaque millimètre de sa peau, de la nuque aux fesses et là, s'attardant sur l'orifice anal, y glisse un doigt, le pénétrant très lentement.

Mélanie n'y tient plus. Elle est au bord de l'orgasme. Elle se met à quatre pattes, offre impudiquement ses fesses, se fait pénétrer d’un coup, prise en levrette. Elle est tellement humide et ouverte que cela ne pose aucun problème. L'homme la besogne un long moment, dans différentes positions, comme possédé par un désir bestial.

Un tel foisonnement de sensations qu'elle risque de s'évanouir, tellement le plaisir est fort.

Un plaisir long et infini où l’homme et la femme l'épuisent pendant plus de deux heures. Elle n'hésite pas à avaler le sexe fatigué pour qu’il reprenne vigueur pendant que la femme en pleine possession de son énergie la possède avec un godemichet. Bien plus épais et long, lui procurant des plaisirs encore plus inouïs… Avant que l’homme, jaloux, blessée dans son orgueil de mâle, reprenne sa place et s’efforce de se montrer performant. Mais bien incapable de rivaliser avec l’engin que manie si divinement la femme.

Peu importe…

Mélanie est avec l’homme qu’elle aime.

Son mari. Jean. Qui, novice, manque encore d’expérience. Mais se révèle un très bon élève curieux et consciencieux.

Tandis qu’elle grimpe sur son sexe à moitié tendu, se couchant sur lui avec de petits déhanchements sensuels, la femme lui mange les fesses, s’occupant des autres zones intimes encore libres…

Dont, surtout, son petit orifice anal.

Une découverte récente qui lui fait perdre tout contrôle.

Grâce à cette femme qui, divine et experte, en profite encore pour préparer son anus, longuement, savamment. La léchant, la doigtant, la lubrifiant au maximum... Puis, enfin, lorsqu'elle l'a pénètre avec précaution, enfonçant son pouce, elle hurle comme jamais, un animal blessé qui s'abandonne à une sensation jamais éprouvée. Une vraie révélation, un orgasme inédit qui l'a laissé ébahie, déstabilisée, délirante...

L’homme et la femme lui font tout ce qu’il est possible de faire à une femme, au cours de longues minutes torrides et agitées.

Mélanie est épuisée mais heureuse d’avoir découvert des plaisirs inédits. Elle réalise à ce moment tout ce qui lui a manqué au cours de ces dernières années et dont, désormais, elle ne se privera plus jamais.

Avec les deux amours de sa vie.

Jean et Catherine.

Son mari et sa maîtresse.




FIN.
Nico Garner

Les avis des lecteurs

Histoire Libertine
Curieuse de voir les textes précédents ... et surprise : exactement le même début ! Ce serait bien de renouveler ... mais c'est agréable à lire.
Un regret, manque de suivi des situations, un peu de dispersion des intentions.

Je suis absolument conquise. J'irais lire votre premier récit très prochainement. Un texte érotique ne m'avait rarement autant fascinée que celui-ci.

Merci. Écrivez encore, et partagez-nous encore vos mots délicieux.

Excellent récit, même si ce n'est pas la suite du Lagon du vice que nous attendons tous avec impatience.
Merci de nous raconter de si bons moments.



Texte coquin : Sexe et Mensonge
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