Etudiantes -3/6

- Par l'auteur HDS Misa -
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : Etudiantes -3/6 Histoire érotique Publiée sur HDS le 07-11-2014 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Etudiantes -3/6
3ème partie (3/6)

« « Après une soirée inattendue et au déroulement imprévu, Marion retourne au cabinet d’avocats où elle travaille.
Agnès et Marion … leur relation a évolué …
Résumé très succinct.
Vous n’avez pas lu les deux parties précédentes ? Dommage … » »

… Marion …
Inquiète ? Ben oui ! Je ne savais pas trop quelle attitude adopter avec Laurence et Maître D. après la soirée que nous avions passée.
Profil bas. Comme si de rien n’était. Comment faire autrement ?
Arriver la fleur au fusil, claquer les fesses de Laurence en lui demandant si elle avait encore la chatte en feu depuis l’autre soir ? Ben non ! Certainement pas !
Et Maître D. ? « Salut ‘ptite bite’, pas trop mal aux couilles ? ». Non mais !
Là je rigole, mais en poussant la porte du cabinet le lundi matin, je n’en menais pas large.
Ce qui m’inquiétait aussi, c’était qu’il y aurait sans doute une suite : je doutais que cette soirée soit un coup unique, et que je ne savais pas trop si j’y étais prête.
A vrai dire, ça ne m’aurait pas vraiment dérangée : je me sentais capable de gérer, mais depuis ce week-end, il y avait Agnès, et le nouveau tour qu’avait pris … notre relation. Parce qu’il s’agissait bien d’une relation. Je ne savais pas trop quel autre nom lui donner. Je me sentais … responsable. Il y a des choses qui engagent, qui ne sont pas anodines.
Avant … avant on partageait un lit, quelques caresses. Mais depuis vendredi, le soir où mes patrons m’avaient invitée au restau, c’était différent.
On étaient passées de colocs un peu olé-olé à … amantes ? couple ? Pas facile, ni à vivre, ni à décrire en mots.
On avait passé le week-end au lit. A parler. Bon, pas que parler, mais on avait beaucoup parlé. C’est bizarre d’avoir habité un an ensemble et de ne se parler vraiment qu’au bout d’un an. Finalement, je savais peu de choses d’elle, et elle, n’en savait pas plus de moi. Au propre comme au figuré, on s’était toutes les deux mises à nu. Beaucoup. Elle avait tout dit ? Je crois.
Les garçons qui se moquaient d’elle, la rejetait, pas de copine, sa grand-mère qui l’élevait, qui aggravait ses complexes, était dure, méchante. Et puis les vacances une année à Dieppe, elle avait 15 ans, une fille plus âgée et le plaisir partagé pour le temps des vacances, jusqu’à ce que sa grand-mère les surprenne et la honte depuis, et l’idée bien ancrée en elle que seules les filles la comprendraient. Elle a avoué les joues rouges que les garçons, elle y pensait malgré tout parfois.

Moi ? Pas au début. Au début j’avais retenu. Pas le passé. Le passé, c’était le plus facile. J’avais eu plus de mal à lui parler de l’année passée, de mon attitude vis-à-vis de mes patrons successifs, de mes escapades avec des hommes de rencontre, et plus de mal encore à lui parler de mes patrons actuels.
Une seule chose. Une seule chose que je ne lui ai pas dite, et que sans doute je ne lui dirai jamais : ce qui s’était passé cet été avec son père. Ça, jamais !
D’autres choses auraient pu l’horrifier et la détourner de moi, mais son père ! Non !

Lui raconter mes petites histoires minables avait un côté sordide mais elle en redemandait, voulait les détails.
Au fur et à mesure que je lui racontais, mes « compromis » avec la morale me perturbaient finalement plus qu’ils ne la choquaient. Elle riait. Comme libérée d’un poids, d’une contrainte qu’elle s’était imposée et qu’elle effaçait. Et libérée, elle l’était vraiment ! Pour tout !
Elle savait déjà, en partie, ce qui m’avait poussée à démissionner de chez MacDo l’an dernier. Les mains aux fesses dans la réserve, elle savait. Pas que je le suçais tous les mois pour qu’il renouvelle mon contrat ! Elle n’a pas bronché. Juste baissé les yeux un instant et puis elle s’est mise à rire : elle voulait que je lui explique comment on s’y prenait, quel effet ça faisait, et si c’était la même chose avec tous les mecs ! Elle m’a même demandé quel goût ça avait, le sperme ! Incroyable ! Elle voulait tout savoir ! Les grosses, les petites, les longues et les courtes, ce qu’ils aimaient ou pas !
J’ai fini par lui raconter la soirée avec Maître D. et Laurence. Elle écarquillait les yeux, voulait tout savoir, voulait des détails, insistait quand j’aurais préféré me taire.
— Toute la main ?
— Ouais. C’est elle qui voulait … elle tirait sur mon poignet.
— La vache !
Elle regardait sa main, me regardait, un drôle de sourire aux lèvres.
— Eh ! Rêve pas !
— Dis … ça t’as fait mal ? La première fois ?

J’avais quinze ans. Un copain de ma mère. Un de ceux qui passaient deux ou trois mois chez nous et puis disparaissaient. Je ne me souviens même pas de la tête qu’il avait, seulement qu’il était bien embêté après d’avoir été le premier.
Me balader en petite tenue, j’ai toujours été comme ça. Je faisais pas très attention. C’était pas pour l’allumer, pas plus que les autres. Des petits copains avant, quelques-uns, mais ça n’allait jamais bien loin, des baisers en cachette, pas plus.
Ma mère ? Elle devait être au boulot, elle faisait des ménages, je sais plus. C’était sur le canapé, devant la télé. C’est bizarre, je me souviens de Bruel, « Casser la voix », et pas de la tête du type, ni de son nom.
Mes petits copains, ça ne me disait rien, je me disais qu’un homme saurait mieux s’y prendre. Il avait sa main sur ma cuisse, et j’ai eu envie de le faire. Ma mère, je ne crois pas qu’elle l’ait su, et de toute façon, je crois qu’elle s’en foutait. Il y a des filles qui disent que ça fait mal, moi non, j’ai pas vraiment eu mal.
Après celui-là, d’autres. Pas mal d’autres. Pour le plaisir, pas souvent … j’ai vite appris que se laisser tripoter, sucer un type ou baiser avec lui me permettait d’obtenir ce que je n’avais pas … le pion au Lycée qui « excusait » mes absences quand je séchais les cours, le surveillant de piscine qui me faisait pas payer l’entrée, un marchand de chaussures qui me faisait pas payer une paire de baskets …
Agnès, l’an dernier, m’avait pratiquement traitée de pute quand je lui avais parlé du gérant du MacDo. Elle n’a rien dit cette fois. Elle ouvrait grand les yeux et riait, les joues rouges. Je riais aussi … mais à moi, ça me faisait mal, salie de ce que je lui disais … je ne me suis jamais beaucoup aimée, de toute façon …
— Tu sais, la plupart des mecs, c’est le cul qui les intéresse !
— Le tien peut-être, pas le mien … et puis c’est un peu dégradant … pardon ! je voulais pas …
— C’est rien, va ... tu sais quand j’ai pas envie, il se passe rien ! Je me barre et puis c’est marre !
— Le type du MacDo …
— Il était plutôt sympa, et pas mal du tout ! Je me forçais pas, tu sais !
— Et tes patrons ?
— Lui il est moche, avec un tout petit machin ! Et Laurence, elle a l’air vachement cochonne ! Elle cache bien son jeu !
— Je l’ai vue qu’une fois, quand je t’ai accompagnée le premier jour …
— Si tu veux, je t’emmène la prochaine fois s’ils m’invitent à une soirée !
— T’es folle ?
— Eh ! T’as les yeux qui brillent !

Quand je suis arrivée le lundi au Cabinet, je n’ai constaté aucune différence dans l’attitude de Laurence : toujours aussi froide et peu aimable, à peine un petit sourire. Elle m’a donné des photocopies à faire et deux dossiers à classer tout en répondant au téléphone. Maître D. était absent.
Comme les autres jours, j’ai accueilli et accompagné les clients vers la salle d’attente, leur ai proposé un café pour attendre que l’associé de Maître D. soit libre.
Lui, avait un drôle de sourire quand je le croisais. Je me faisais peut-être des idées. Il n’a rien dit d’inhabituel, mais une impression, un regard plus appuyé quand je lui amenais le dossier d’un client. Une journée comme les autres, sans aucune allusion ou attitude particulière de Laurence, ce premier jour et mes deux autres demi-journées de travail, jusqu’au milieu de l’après-midi du dernier jour de la semaine : Maître D. était revenu d’un déplacement en province le matin, et Laurence m’a appelée. Elle a fermé la porte de son bureau derrière moi.
Pour la première fois depuis le début de la semaine, elle souriait gentiment :
— Maître D. est sensible aux difficultés des étudiants, et a compris au cours du repas que ta famille, ta mère, ne pouvait pas t’aider, c’est bien ça ?
— Je me débrouille.
— Et par ailleurs, tu connais la réputation du cabinet. Les noms de quelques-uns de nos clients t’étaient sans doute connus avant que tu ne travailles ici, je me trompe ?
— C’est vrai.
— C’est toi qui les accueille quand ils viennent pour un rendez-vous et nous leurs devons une certaine image …
Laurence était assise face à moi sur un coin de son bureau et baissait les yeux sur moi, et j’ai suivi son regard jusqu’à mon tshirt délavé, mon pantalon de toile, ma paire de baskets avachis.
— Sans doute que ce que tu gagnes ne te permets pas de renouveler ta garde-robe, ce que Maître D. comprend tout à fait, et comme il tient à l’image de marque du Cabinet, il m’a demandé de t’accompagner pour choisir avec toi des choses … une sorte d’uniforme en quelque sorte comme des entreprises en fournissent à leurs employés.
— Ah … je fais un peu tâche ?
— Mais non voyons, ne te vexe surtout pas, d’autant que tout le monde apprécie ton travail chez nous !
— Ah … c’est vrai que je fais de belles photocopies …
Bon, j’y étais peut-être allée un peu fort dans le sarcasme ! J’ai vu Laurence pâlir et serrer les lèvres pour retenir une réflexion acerbe.
— Voyons, Marion …
J’ai fait mon possible pour détourner le sens de mes propos, lui faire croire qu’effectivement j’avais été vexée par la critique de ma tenue.
— Veuillez m’excuser ! Je sais bien que mes baskets vieillissent et que mon pantalon et mon t-shirt n’ont pas la classe de vos tailleurs, croyez bien que j’en suis consciente mais …
— Marion, s’il te plaît ! Il ne s’agissait pas d’une critique ! J’ai pour mission, et mandat de … renouveler ta garde-robe.
Elle agitait devant moi la carte Gold du Cabinet.

On a fait les boutiques. Et plusieurs fois je me suis fait la réflexion que ma prestation avait beaucoup plu ! Que je devais escompter d’autres invitations, à d’autres soirées. J’ai pensé un instant à planter Laurence là, sur le trottoir … et puis je l’ai suivie, en me disant « Il sera toujours temps, si ça ne me plaît pas … ».
Deux jupes et deux chemisiers, une paire de ballerines et des mocassins, une veste assez chic … Laurence hésitait au début, restait discrète. C’est moi qui l’ai invitée ensuite à donner son avis, et je laissais le rideau ouvert pour me changer, pour voir son sourire changer peu à peu, ses yeux se perdre parfois dans le vague. J’ai essayé plus de vêtements en un après-midi que les trois dernières années, pour le jeu, pour voir le trouble qui la gagnait peu à peu. Tout à la fin, c’est elle qui a fait un détour par le rayon des sous-vêtements, moi, je ne serais pas allée jusque-là. Elle me regardait par en-dessous, les joues colorées. Laurence devenant timide ? J’aurais tout vu !
— Vous voulez que j’en essaie quelques-uns ? 34 et 85A, je vous laisse choisir … mais ce n’est peut-être pas prévu dans l’uniforme dont vous parliez …
Elle a choisi trois ensembles. Deux très sages, convenant tout à fait à l’image « petite-fille » que j’avais lors de la soirée passée, le dernier beaucoup moins.
Le plus amusant, c’était la tête de la vendeuse qui nous accompagnait quand je me suis mise toute nue rideau grand ouvert pour essayer les dessous, de voir les joues de Laurence se colorer peu à peu. Elle avait visiblement les lèvres et la gorge asséchées par le petit spectacle que je lui offrais, déglutissait souvent en jetant des regards inquiets autour d’elle, et ses mains se crispaient de nervosité sur les anses de son sac à main.
On a remis en rayon l’un des ensembles les plus sages, et avant de partir vers la caisse pour régler, j’ai entraîné Laurence tout au bout du rayon.
Provocation ? Bien sûr ! J’ai pris sur un portant un body en fine maille, rouge, quasiment transparent hors le minuscule gousset opaque où se trouvaient les pressions le fermant à l’entrejambe, finition string dans le dos.
Laurence fronçait les sourcils, en me voyant chercher sur le portant, à failli s’étrangler quand je l’ai présenté devant elle :
— Un 42, non ?
— Voyons … il n’est pas question …
— Mais si, prenez-le ! Je vous vois très bien avec ! C’est joli, non ?
Si j’avais été honnête, j’aurais dit « ça fait pute ! », et je crois bien qu’elle le pensait aussi. Ses joues étaient aussi rouges que le body que je tenais toujours devant elle.
— … 42, oui …
Oh la petite voix qu’elle avait ! Et ses yeux noyés ! Elle l’a pris.
Elle a payé mes achats avec la carte du Cabinet, le body avec sa propre carte.

Mes paquets dans une main, je tenais son bras de l’autre dans les allées et dans la rue jusqu’au parking. Dans la voiture, j’ai posé ma main sur la sienne sur le levier de vitesse. Elle ne disait pas un mot, regardait droit devant elle.
Jeu dangereux ? Peut-être. Je n’avais aucune illusion sur les raisons de ces achats : ce n’était pas seulement un remerciement pour services rendus, mais plutôt un acompte sur services attendus ! Et ce jeu-là, je le mènerai à ma guise, ou pas du tout. Ils croyaient m’acheter ?
Dès la première soirée, j’avais deviné une dualité chez Laurence, qui se confirmait ce jour-là.
Elle affichait un air hautain et glacial au bureau, comme une carapace qu’elle aurait enfilée le matin pour la journée, mais la carapace se fissurait, révélait une autre Laurence parfois.

Quand je lui avais raconté la soirée dans le bureau de Maître D., Agnès avait dit :
— Bizarre, cette Laurence ! … soumission …
— Pourquoi tu dis ça ?
— Elle se fout à poil, elle le suce devant toi, sans rouspéter quand tu la pousses sur lui, et puis ce qu’elle voulait … avec ta main …
— Ça t’intrigue, ça !
— Ben ouais, un peu quand même … Qu’elle fasse ça avec son patron, ils se connaissent, ça devait pas être la première fois, ok ! mais avec toi, sans rien demander, lui non plus d’ailleurs ! c’est bizarre … c’est comme si c’était toi la patronne !

Pour provoquer. Pour voir. Pour vérifier. Et apparemment Agnès avait raison. Laurence, je la menais par le bout du nez ! Sûr ?
J’ai retiré ma main de sur la sienne sur le levier de vitesse. Je regardais droit devant moi, elle aussi.
— Votre jupe ne vous gêne pas pour conduire ?
Pas de réaction. Du coin de l’œil je l’ai vue froncer les sourcils.
— Vous seriez plus à l’aise en la relevant, non ?
Je regardais toujours droit devant, je me retenais de sourire. J’ai vu qu’elle tournait brièvement la tête vers moi en redémarrant quand le feu est passé au vert.
Au feu suivant, arque boutée des épaules contre le dossier, elle s’est soulevée, a relevé sa jupe à deux mains autour de ses hanches et sa taille avant de redémarrer.

— Et d’où tu sors ça, Agnès ?
— De toi … tu me fais ça aussi … tu décides et je fais …
— Mais je fais rien !
— Si … mais c’est bien, se laisser aller, se laisser faire et obéir … Tu fais comment avec les autres ? Les mecs que tu dragues ? C’est toi qui décides, non ?
— T’en sais des choses !
— Te moques pas de moi, tu sais bien que … mais je lis. Tu fais ça aux gens. Et il y en a qui aiment ça !
— Toi ?
— Réfléchis, je t’ai déjà dit non ?
— Oui.
— Bon, OK … mais je te dirai pas toujours non …
— Agnès …

Je me suis tournée vers elle, le coude sur le dossier de son siège. D’un doigt j’ai relevé l’ourlet de sa robe au-dessus de la lisière de ses bas. A aucun moment elle n’a tourné la tête ni dit un mot de tout le trajet.
— J’habite là. Vous pouvez vous garer. Vous voulez monter ?
Elle s’est tournée vers moi. Regard fixe. Lèvres serrées. Ses doigts blanchissaient sur le volant. Elle a débouclé sa ceinture de sécurité.
J’ai pris mes paquets sur le siège arrière, pris aussi le paquet plus petit du body que j’avais choisi pour elle.

Difficile de la convaincre ? Non. Je lui ai demandé, voilà tout. Bien sûr elle a hésité. Je lui tendait son paquet :
— Vous devriez l’essayer.
Pendant de longues secondes elle me regardait, puis le paquet, puis la pièce autour d’elle, a enfin levé la main pour me prendre le paquet des mains, m’interrogeant du regard. Je lui ai montré la chambre.
J’ai ouvert mes propres paquets dans le salon, déplié les jupes et les chemisiers sur le dos du canapé, les sous-vêtements, et j’ai enlevé toutes les étiquettes. Cinq minutes ? Sans doute plus.
Un bruit de clé dans la serrure. Il était presque 18 heures. Agnès rentrait de la fac.

— C’est quoi, tout ça ?
— Mon patron souhaite que je sois plus présentable. Et c’est lui qui a payé, enfin, pas lui, Laurence, avec la carte du Cabinet.
— Eh ben dis-donc ! Et ça aussi ?
Elle montrait les sous-vêtements.
— Oui. Elle aussi en a acheté, elle est en train d’essayer.
De la tête, je lui montrais la chambre. Elle a ouvert la bouche et écarquillé les yeux :
— Ici ?
Je riais et elle riait aussi, la main devant la bouche pour étouffer ses hoquets.
— Tu viens voir ?
— T’es folle ?
— Mais non, viens !
Je l’ai prise par la main pour l’entraîner vers la chambre. Sans doute Laurence avait-elle eu beaucoup de mal à se décider avant de se déshabiller. Elle était au pied du lit en soutien-gorge et petite culotte, un joli ensemble en dentelle rose tendre, ses jambes gainées de bas sans jarretelles qui étranglait la chair blanche de ses cuisses. Ses yeux allaient d’Agnès à moi, sans ciller, les yeux vides.
— Je vous présente Agnès, mon amie. Laurence.
Agnès lui a serré la main. Elle était écarlate et n’osait pas la regarder en face.
Je me suis avancée face à Laurence, qui sans ses hauts talons était à peine plus grande que moi et j’ai soulevé ses bras pour glisser mes mains dans son dos et dégrafer son soutien-gorge. Elle chuchotait, mais ne résistait pas :
— Marion ?
— Je me suis déshabillée devant vous tout l’après-midi !
— Nous étions seules ! votre amie …
— Mon amie donnera son avis.
J’ai abaissé les bretelles sur ses bras et libéré ses seins lourds, puis en la tenant par les bras je l’ai faite s’assoir sur le lit dans son dos.
— Agnès ? Viens … tu veux bien lui enlever ses bas ?
Agnès n’avait pas bougé. Ses joues étaient toujours cramoisies. Elle me regardait incrédule et mordait sa lèvre inférieure.
— Allez, dépêche-toi, viens !
Ce qui a fait bouger Agnès ? Mon clin d’œil, peut-être, le sourire contraint de Laurence qui la regardait, peut-être aussi.

Pourquoi j’ai fait ça ? Aucune idée ! Le jeu. Un jeu bête. Un jeu amusant.
Privé de ses foulards chics et de ses chemisiers de soie, de son tailleur griffé, Laurence était beaucoup moins impressionnante. Le regard. Elle avait des éclairs glaçants parfois dans les yeux mais à aucun moment elle ne s’est rebellée, n’a eu le moindre geste ou mot de refus.

Laurence a une petite quarantaine, des formes généreuses. Des seins lourds, curieusement très rapprochés l’un de l’autre, plus lourds mêmes que ceux d’Agnès, qui s’affaissent doucement et ainsi assise au bord du lit, elle avait un petit bourrelet sur le ventre qui masquait le pli de la culotte. Comme Agnès, elle a des hanches opulentes sous sa taille fine.
Agnès a fait glisser un bas puis l’autre, levait parfois les yeux sur le corps exposé, de brefs sourires étiraient ses lèvres, vite effacés.
J’avais pendant ce temps enlevé les étiquettes du body et c’est à Agnès toujours agenouillée devant Laurence que je l’ai tendu.
Laurence s’est relevée, et sans aucune hésitation a baissé sa culotte, s’appuyant d’une main sur l’épaule d’Agnès avant de l’aider à se relever à son tour.
Agnès a enfilé le body au-dessus de la tête de Laurence, guidant ses mains et ses bras, a arrangé les bretelles sur ses épaules avant d’étirer le mince voile dans son dos et au-dessus de ses seins, l’a tendu sur les hanches.
Agnès s’est arrêtée, incertaine à poursuivre, laissant pendre sur le ventre et dans le dos de Laurence les deux parties à agrafer entre les jambes.
Laurence souriait de la gêne d’Agnès, un éclair amusé dans les yeux quand elle m’a regardée. Elle s’est mise de profil par rapport au lit et a levé une jambe, posé le pied sur le matelas, les jambes ouvertes, aussi indécente que je l’avais vue sur le canapé de Maître D., et malgré ce que je lui avais raconté, Agnès n’était pas vraiment préparée à cette situation.
Elle s’est agenouillée à nouveau, a récupéré dans le dos de Laurence une extrémité, étiré sur son ventre la seconde. Ses mains tremblaient. Elle étirait la maille élastique très fort comme pour éviter de frôler la peau nue, sur laquelle, malgré sa timidité à le faire, elle a dû poser ses doigts au moment de refermer les deux pressions.
Laurence l’a elle-même mis en place entre ses jambes et sur ses hanches, a écarté la maille pour soulever ses seins d’une main pour plus de confort, a ouvert la bouche pour la première fois en me regardant :
— Alors ? Est-ce à ton goût ?
Le body rouge étiré sur sa peau était transparent. Il donnait à sa peau une teinte rosée, ne cachait rien de ses seins ni de son sexe dont les lèvres étroites étaient encadrées de deux liserés rouge vif.
En le prenant en rayon, j’avais pensé « ça fait pute », et le voyant sur elle, l’avis se confirmait. A voir le regard d’Agnès, je savais qu’elle pensait comme moi. Quant à Laurence qu’aucun miroir dans la chambre ne pouvait renseigner, elle me regardait fixement, bras légèrement écarté du corps, immobile un instant, puis tournant sur elle-même lentement bras levés.
— Vous vous abstenez de commentaires … c’est charitable !
Le liseré rouge sous ses bras décollé de la peau par le volume de ses seins s’arrondissait vers le dos au niveau de la taille pour y rejoindre le petit empiècement triangulaire en haut des reins, dont le bas disparaissait entre les fesses au pli marqué à la jonction des cuisses.

Agnès ne la quittait pas des yeux, les joues marquées de rouges aux pommettes, un mince sourire étirant ses lèvres entrouvertes, la respiration profonde. Elle croisait et décroisait les doigts sur son ventre. Cette femme quasi nue au pied du lit ne la laissait pas indifférente, c’était évident, et je savais que j’aurais trouvé son sexe humide en y portant la main, humide de plaisir attendu comme quand je lui avais raconté une première fois puis une seconde quand elle le voulait, les détails la soirée avec Laurence et Maître D.. Depuis le week-end dernier, Agnès avait beaucoup changé. Parce qu’on avait parlé ? Mes histoires ? En acceptant de se montrer nue devant moi, c’était comme si elle s’était débarrassée d’une mue encombrante.

Parce que je la savais troublée, je lui ai tendu la main pour l’attirer vers moi, et tendu l’autre main à Laurence en réflexe. Je n’avais pas prévu le baiser que Laurence poserait sur mes lèvres, pas prévu qu’elle embrasserait Agnès aussi qui a gémi sous le baiser comme souvent sous les miens, et que Laurence étonnée de cette réaction n’appuie son baiser et qu’Agnès l’accepte, ouvre sa bouche à Laurence en se dressant tremblante sur la pointe des pieds, ses doigts serrant très fort les miens, puis les abandonnant pour enserrer ma taille et m’attirer tout contre elle pendant qu’elle gémissait au baiser de Laurence.

Je n’avais pas imaginé, pas su voir plutôt, que l’abandon de sa pudeur à se montrer nue devant moi depuis une semaine et tout ce que je lui avais dit, raconté avec les détails qu’elle réclamait avait débloqué chez Agnès un tel appétit de sexe. On avait souvent échangé des caresses au cours de la semaine passée, plus souvent qu’avant, sans que je me rende vraiment compte de l’évolution de son désir accru de sexe.
Laurence a interrompu leur baiser et Agnès s’est tournée vers moi. Elle semblait perdue, à la fois surprise honteuse et suppliante, elle s’est collée à moi pour cacher son visage dans mon cou.
Les mains de Laurence sur les miennes sur les hanches d’Agnès, glissant sur mes bras en petites pressions puis entre nous deux, Agnès qui s’écartait de moi, une main sur mon cou et l’autre dans mes cheveux pour attirer ma bouche sur la sienne. Elle tremblait dans mes bras et s’offrait aux mains qui déboutonnaient son jean’s et le repoussait sur ses cuisses. Agnès trépignait d’un pied sur l’autre pour le faire glisser à ses pieds et s’agitait pour s’en débarrasser.
De mes yeux grands ouverts pendant le baiser presque furieux d’Agnès, je regardais Laurence qui avait un sourire gourmand aux lèvres en la déshabillant.
Agnès s’est débarrassée avec autant d’empressement de la culotte que Laurence avait abaissé à ses genoux, et sans lâcher ma bouche, elle m’a basculée sur le lit en cognant mes lèvres de ses dents, ses genoux encadrant mes hanches.
Elle s’est redressée brusquement en criant et en jetant une main derrière elle :
— Non !
J’ai croisé le regard étonné de Laurence :
— Pas comme ça, elle est vierge.
Laurence se mordait les lèvres.
Agnès s’est allongée cuisses serrées sur le lit, ses yeux cachés sous un bras, une main posée sur son sexe. Elle respirait très vite, comme essoufflée d’une longue course.
D’une main tendue, j’ai attiré Laurence sur le lit :
— Viens sur elle.
Je la guidais d’une main. Elle s’est avancée en rampant sur le lit, a encadré de ses genoux les épaules d’Agnès en s’installant tête-bêche au-dessus d’elle J’ai écarté la main qui couvrait le ventre et d’une main sur le cou de Laurence, j’ai poussé son visage sur le sexe et l’épaisse toison noire.
Agnès a ouvert les cuisses à la bouche qui l’approchait.
Elle m’a regardée défaire les pressions entre les jambes de Laurence au-dessus de son visage et a dégagé un bras pour caresser le sexe brillant de désir au-dessus d’elle.
Agnès tournait la tête pour chercher mon regard. Et j’ai éclaté de rire : elle avait dans les yeux cette lueur de plaisir total qu’à une petite fille qui vient de recevoir la poupée dont elle a toujours rêvé en poussant ses doigts serrés et tendus entre les lèvres de Laurence, tournant pour trouver l’entrée du vagin, et toujours sans me quitter des yeux raidissait son bras et poussait. Elle aussi riait, parfois fronçait les sourcils et fermait un instant les yeux en réaction à la caresse de Laurence, et les rouvrait aussitôt pour regarder sa main petit à petit s’enfoncer dans le vagin dont le pourtour blanchissait de l’étirement forcé.

Elle avait plusieurs fois demandé que je lui répète quelle caresse Laurence avait voulue de moi, sans doute parce que ces caresses-là lui étaient impossibles, et semblait prendre autant de plaisir à ce qu’elle faisait subir à Laurence qu’à la bouche posée sur son sexe.
Ses lèvres se sont arrondies de surprise en me voyant pousser un doigt sur les chairs brunes et plissées entre les fesses de Laurence, accompagner le rythme de sa caresse, ajouter un second doigt au premier.
Laurence avait posé sa joue sur le ventre d’Agnès, ne s’occupait plus que du plaisir qui venait à elle de cette double pénétration, s’est raidie brusquement avant de se mettre à trembler de tout son corps.
Comme sur le canapé de Maître D. quand je l’avais caressée, elle jouissait en lâchant des giclées d’urine qui trempaient le t-shirt d’Agnès qui sans s’en soucier continuait à pousser sa main dans son ventre.


… Agnès …
Je ne savais pas très bien ce qu’il m’arrivait. Ou plutôt si, je savais : j’étais excitée en permanence depuis une semaine. En cours à la fac, dans la rue, partout, tout le temps, et je n’avais qu’une envie, vite rentrer, retrouver Marion. Etre nue. Devant elle. Avant il n’y avait que le miroir, et ce que j’y voyais ne me plaisait pas. Il y avait ses yeux maintenant, et ce que je voyais dans le miroir avait changé. Tout ce qu’elle m’avait raconté, les hommes avec qui elle couchait, ce qu’elle leur faisait, ses patrons, j’en avais en permanence les images en tête. C’était fou. Je faisais des rêves comme jamais avant, et je réveillais Marion dans la nuit. Ça la faisait rire.

Quand elle m’a dit que cette Laurence était chez nous, dans notre chambre, à essayer je ne savais quoi, j’ai eu un pincement au cœur. Marion riait, me faisait des grimaces en montrant la chambre du menton. Elle s’amusait. Rassurée ? Un peu.
Laurence était à moitié nue, surprise de me voir aux côtés de Marion, surprise mais étonnamment pas gênée, et Marion qui me faisait toujours ses grimaces dans son dos.
J’avais en tête toutes les images de ce que Marion m’avait dit, cette femme qui se laissait faire. Quelques souvenirs de lectures dont je n’avais pas parlé à Marion avaient complété mes rêves de bacchanales et d’orgies qui me réveillaient au cœur de la nuit.
Elle m’a embrassée ! J’ai perdu pied. Je ne savais plus très bien où j’en étais, rêve ou réalité. Je ne suis sortie du rêve qu’en sentant ses doigts au creux de mon ventre. Pas elle, pas comme ça. J’avais déjà décidé, j’attendais l’occasion de lui dire, je voulais que ce soit Marion. Pas un homme, pas cette inconnue. Marion.
Et Laurence sur moi, sa bouche sur mon ventre, son sexe juste au-dessus de mon visage, ouvert et brillant de mouille blanchâtre qui perlait. Marion riait et j’ai ri aussi, cette caresse dont je rêvais, pour moi … je l’ai fait ! Je sentais ma mouille couler par vague et mon ventre se contracter alors qu’elle ne me suçait même plus, juste à regarder la fine peau s’étirer et blanchir tout autour de mes doigts. J’avais peur au début de lui faire mal, et j’en suis pas très fière, mais j’avais aussi … envie ! de lui faire mal. Envie en même temps que ce soit moi, mon sexe à moi ouvert et étiré et envahi.
Marion riait, elle lui avait mis deux doigts entre les fesses, et je riais aussi, et je me demandais pourquoi elle me l’avait jamais fait.
Laurence a joui et elle m’a fait pipi dessus, mon t-shirt était tout mouillé.
Marion a enlevé ses doigts, pas moi. Elle lui donnait des tapes sur les fesses, je l’ai fessée aussi. Laurence tremblait et serrait très fort mes cuisses de ses doigts, je sentais les contractions de son ventre autour de mes doigts.

Elle s’est rhabillée tout de suite après et elle est partie. Moi elle m’a embrassée sur la joue, et à la porte où Marion la raccompagnait, elle avait une main sur sa joue, caressait ses cheveux de l’autre et l’a embrassée sur la bouche.
Jalouse ? Même pas. Je sais que ça compte pas pour Marion. Moi, je ne sais pas si elle m’aime, mais je suis sûre qu’elle, elle ne l’aime pas.

J’ai pris une douche pour me laver du pipi qui imprégnait mon t-shirt et mon soutien-gorge. Marion s’est assise au bord de la baignoire pour me regarder, et elle m’a essuyée après.
— J’aurais pas dû la faire monter. T’es fâchée ?
— Tu rigoles ? Non ! Et puis … c’était bien !
Elle riait en haussant les épaules :
— Tu vois ? Je t’avais dit que tu pourrais m’accompagner !
J’ai bien compris à la manière dont elle le disait que pour elle, c’était une blague. Pour moi ? Pas tout de suite, non, mais pourquoi pas … avec elle.

On a grignoté dans le canapé en discutant et elle s’est installée sur la table pour travailler ses cours du vendredi.
J’ai rangé ses nouveaux habits dans notre armoire et je suis restée dans le canapé à feuilleter des magazines.
Je ne m’étais pas rhabillée après la douche, j’avais enfilé un grand t-shirt et je n’avais même pas mis de culotte. Rôles inversés. Jusque-là, c’était Marion qui se promenait en petite tenue dans l’appartement, et ce soir, depuis quelques jours en fait, c’était moi qui le faisais. Même au-delà de ce qu’elle faisait elle.
Je surprenais de temps en temps son sourire quand elle levait les yeux de ses notes de cours. Je faisais exprès. Je me tenais mal … et les petits coups d’œil qu’elle jetait, ces sourires vite effacés me cuisaient les joues, durcissaient mes seins, et comme si souvent ces derniers jours je me sentais humide. Sans honte aucune.

C’est ce soir-là. Impossible d’oublier. C’est le soir où Laurence était venue que j’ai perdu ma virginité.
(à suivre)
Misa – 09/2014

Les avis des lecteurs

Entièrement de l'avis de Nat-LM, lectrice/auteur que l'on peut d'ailleurs ranger avec vous parmi les meilleures d'HDS (à ce propos, ici, comme dans bien d'autres domaines, les femmes recèlent de qualités bien supérieures aux hommes).
Toutes deux vous avez en commun un "don modeste" pour l'écriture, une vitrtuosité pour vous jouer des clichés et des fantasmes, et une vraie capacité d'insufler dans vos récits une très grande sensibilité sans perdre de vue un érotisme souvent très troublant.
A très bientôt.

Comme toujours, Misa, un pur enchantement. Vivement la suite !!!

Misa, Les jours se suivent et se ressemblent parfois, comme les épisodes de ton histoire, toujours aussi captivante, et si brillament contée … et tellement "vivante". je ne m’en lasse pas …



Texte coquin : Etudiantes -3/6
Histoire sexe : Une rose rouge
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