Un chapeau, de belles fesses, et voilà !

- Par l'auteur HDS Misa -
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : Un chapeau, de belles fesses, et voilà ! Histoire érotique Publiée sur HDS le 26-06-2015 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Un chapeau, de belles fesses, et voilà !
Ecrire sur "Histoires de sexe" une histoire sans sexe? C'est idiot ! Et pourtant !
Alors amateurs de "hard", n'allez pas plus loin, cette histoire vous lasserait ... les autres aussi peut-être, d'ailleurs ! En plus une histoire de filles ... pfff !
Tant pis !
Une histoire de filles? Bah! N'importe laquelle des deux, vous la baptisez Romain, Jules ... comme vous voulez ... et c'est la même histoire !
Petit short en lycra rouge et brassière blanche ; une queue de cheval, blonde, qui marque le tempo de la course, droite, gauche … au rythme de la foulée ; de jolies jambes fines aux muscles dessinés ; des runnings blancs et roses et sur le tendon le petit pompon de la chaussette ; une bouteille d’eau sanglée au creux de son dos nu. En sortant du Penon au rond-point, elle a tourné à gauche vers la plage des Casernes et Soustons.
Je suivais, une trentaine de mètres, assez loin pour n’être pas suiveuse, assez près pour admirer la foulée. J’aurais suivi quelle que soit la direction qu’elle prenait.
La foulée … et les jolies jambes ! et le bronzage doré ! Plaisir de l’œil ! C’est l’été !

On est toutes pareilles. Peu importe pourquoi on court, on se fait belles ! Couleurs assorties et tenues élégantes.
Les joues rougies d’effort et de soleil, la peau humide de transpiration, mais élégantes !
Bon, j’exagère … pas toutes …
Moi je profitais. Assez près d’elle pour voir son petit short qui avait glissé sur une fesse et qui se creusait au milieu , le petit pli du lycra sous la taille qui se balançait, droite, gauche … à l’opposé de sa queue de cheval.
Jolie fille et joggeuse, une vraie, pas une d’occasion qui ne court qu’en vacances. La foulée, le rythme, ne trompent pas.
Elle disparaissait de temps en temps dans les virages et les bosses, comme moi évitait les vélos croisés, ceux qui doublaient, quelques-uns rares qui faisaient du roller sur la piste cyclable.

J’aurais pu la rattraper, accélérer et me caler dans sa foulée ou la dépasser. Mais sa cadence m’allait bien, et surtout, je profitais de la vue sur ses jolies fesses, droite, gauche … dévoilées par le short qui avait glissé sur la peau bronzée.
Aucune variation de couleur. Sur la plage, je savais, comme moi elle s’offrait au soleil toute nue : parce que je l’avais reconnue, la jolie blonde que je croisais souvent depuis quelques jours !

... à la pharmacie sur l’esplanade au Penon la première fois, et le même jour, le soir, elle mangeait seule à une table aux « Mets d’Alice », comme moi. Le lendemain sur le marché, j’essayais un chapeau de paille, un petit signe de tête, elle aussi m’avait vue la veille sans doute au resto, et l’après-midi ensuite sur la plage des Casernes je l’ai reconnue quand elle est partie se baigner pendant que je ramassais de petits cailloux de couleurs dans le sable au bord de la mer.

Et voilà que ce matin elle court, comme moi, et elle a belle allure.

Elle a ralenti devant la sortie du camping « Les Ecureuils » parce qu’une voiture se présentait pour traverser, elle a ralenti encore au croisement vers la plage des Casernes en contournant une famille en vélo arrêtée en travers de la piste. Droite, gauche ?... le lac noir ou la plage ? Tout droit vers Port d'Albret ?
Elle a traversé la route, elle allait vers la plage. J’ai suivi, abandonnant mon idée de trajet du matin.
Quelques mètres à peine entre nous. Ça ne se fait pas de rester derrière dans la foulée sans rien dire, je l’ai rattrapée dans la côte.
Belle surprise ! Grand sourire rien que pour moi !
— Je vous sentais sur mes talons depuis longtemps !
… les mots à peine hâchés d’essoufflement, justes martelés par la foulée, pourtant la côte est rude au début.

En cinq kilomètres, je m’étais déjà fait plusieurs films. On a tout le temps de rêver quand on court ! Depuis cinq kilomètres, c’était à elle que je pensais, elle dont je regardais la foulée et les fesses.
Ben oui, je porte le plus grand intérêt aux fesses de filles ! Et aux filles en général ! Seulement voilà ... souvent les filles qui me plaisent, qui me plairaient, préfèrent les garçons.

— J’ai pensé ralentir et vous attendre … — J’ai pensé accélérer … mais j’avais une jolie vue …Elle a éclaté de rire. Et elle a ralenti ! Elle riait encore quand je me suis retournée pour voir ce qu’il lui arrivait.
— C’est mon tour … d’apprécier la vue !
Et elle riait en grand.
Plaisanterie ? ou ...

Comment on sait ? Ben on sait pas ! Mais là, les petits picotements partout sur ma peau étaient bien agréables ! Peut-être, peut-être que je n’avais pas rêvé pour rien, et que le jeu, le simple jeu, prenait un autre tour, bien agréable.

Elle est remontée à ma hauteur, un grand sourire aux lèvres :— On se croise souvent, non ?
— Le resto, le marché, maintenant !
— A la plage aussi.
— C’est vrai, je ne savais pas si vous m’aviez reconnue, et vous aviez l’air occupée. Des coquillages ?
— Des cailloux. Je vous ai vue aussi.

On était en bas de la descente, à l’entrée du camping « Les Campéoles » :— Vous allez où, ensuite ?
— Soit le petit chemin dans les bois, soit la plage … — Le soir, c’est pas très bien fréquenté …— Je sais … mais ceux qu’on croise n’embêtent pas les filles, je crois !
— C’est ce que j’ai compris aussi !
— La plage ? On pourra se baigner en route !

Il était à peine 9 heures, la plage était quasi déserte, juste quelques pêcheurs qui surveillaient leurs longues cannes plantées dans le sable au bord de l’eau, quelques promeneurs et de rares surfeurs matinaux.

Elle s’est déshabillée la première et m’attendait, m’a tendu la main pour partir vers les vagues en courant, a sauté par-dessus les premières, et a plongé dans l’écume ensuite en lâchant ma main.
Elle riait en se retournant, me faisait signe de la rejoindre. J’ai plongé à mon tour.

Au retour je me suis assise sur mes chaussures, les bras serrés autour de mes jambes, la peau piquée de froid dans la brise de mer ; elle, restait debout les bras grand ouverts vers la mer pour sécher sa peau au vent du large.
J’essayais de trouver un mot, une phrase, une idée … quelque chose, n’importe quoi … pour renouer le fil, qui dirait mieux que les quelques mots échangés en courant. Lui dire qu’elle me plaisait ? pas simple !
Je cherchais encore cette idée brillante et spirituelle quand elle s’est agenouillée derrière moi pour arranger les mèches emmêlées par le bain et le vent, frottait mes épaules et mes bras piqués de froid.
Pas de mots …alors tant pis, elle me repousserait, voilà tout … j’ai posé une main sur la sienne sur mon épaule et penché la tête, posé ma joue sur sa main, et après, une bise sur sa main qu’elle ne retirait pas.
Elle s’est penchée, a posé son menton sur mon épaule :— Comme on se croise souvent … on pourrait passer un peu de temps ensemble …… et une bise sur ma joue, ses lèvres longtemps sur ma joue, en caresse.

Les joues me brûlaient, et je me suis mise à rire. Les mots que moi je n’avais pas trouvés, elle, avait su, d’une bise et d’un souffle.
Je me suis appuyée contre elle et j’ai noué ses bras autour de mon cou, j’ai tourné la tête vers elle, lui rendre la bise sur sa joue, lui dire … ses lèvres m’attendaient. Elle riait en se redressant et en me serrant plus fort.

Elle est venue s’agenouiller devant moi, s’est approchée en bousculant mes chevilles, ses genoux serrés se faisant une place entre mes jambes, ses mains sur mes genoux.
Je l’ai attirée plus près encore de mes deux mains sur ses joues, petit baiser sur ses lèvres, ses lèvres entrouvertes et son souffle, elle restait là, son nez contre le mien.
Sa bouche avait goût de sel, nos langues se frôlaient, tout doucement, prenait le sel sur les lèvres et la douceur à la bouche après.

Premier baiser, premier goût de l’autre, un baiser douceur, un baiser retenu, tout doucement.
Le premier baiser échangé dit un peu ce que sera la suite. Je n’aime pas beaucoup les baisers qui prennent d’assaut, une langue goulue qui se presse dans ma bouche, qui prend possession. Les baisers baveux et les léchouilles, très peu pour moi ! Un horreur !

Et puis il y avait tant de choses à la fois pour accompagner le baiser qui durait, un baiser c’est fait pour ça aussi, pour se libérer, pour fermer les yeux et goûter, oublier tout ce qu’il y a autour, ressentir, ses mains qui glissaient de mes genoux sur mes cuisses, les serraient tout contre elle penchée sur ma bouche, la main qui caressait mon bras ; et sa peau, sa peau à elle sous mes doigts, sur sa taille, sur son torse , mon poignet qui effleurait le renflement d’un sein ; c’est fait pour tout ça les baisers.

Toutes les deux en nous écartant, le même réflexe, le regard à droite et à gauche, rassurées de ne voir personne s’intéresser à nous, ses yeux retrouvés, un baiser très vite du bout des lèvres et le rire partagé.

Au début un rêve, et puis on pense « ça serait bien », et juste après on se gronde « rêve pas, elle a un mec, hétéro, si peu de chance, trop peu », mais on rêve encore un peu, ça ne fait pas de mal de rêver, et puis un mot, un regard, on se dit « tiens ! j’ai bien compris ? qui sait … » et du rêve et du jeu, d’un mot, vient le doute, et l’inquiétude, les joues qui piquent et les bourdonnements dans la tête, de trop de questions en même temps, le jeu et le rêve qui n’étaient même pas espoir remplacés par la crainte, tous les regards et les mots pesés, analysés pour savoir, pour comprendre, et on ne comprend plus rien parce qu’on se noie en même temps d’espoir et d’envie de se protéger pour ne pas être déçue, pour ne pas avoir l’air bête, la peur d’être rejetée, repoussée, on passe du rêve joyeux à la peur de la honte en un instant, pour un mot ou un regard, on compte sur l’autre, on se fâche presque que ce ne soit pas clair, on veut « blanc » avec plein de « noir » dans la tête, on s’embrouille, on se souvient de s’être déjà trompée, de ce regard et de ce rire qui fait mal parce qu’on s’est fourvoyée, des jours entiers où on a le rouge au front et qu’on ne regarde plus personne, qu’on ne sort plus pour surtout ne plus la croiser.

Et puis parfois, parfois on ne s’est pas trompée, et le temps d’un baiser on ne touche plus terre et le cœur bat fort.

Le ciel était plus bleu et l’air plus doux, et même le sable sous mes fesses quand j’ai glissé de sur mes chaussures pour me rapprocher d’elle ne me gênait pas. N’existait plus que la douceur de ses lèvres et la chaleur de sa peau, ses yeux dans les miens et son sourire, différent du sourire d’avant, tout était différent, tout, les frissons qui venaient de ses mains sur moi et mes seins oppressés, des papillons partout dans ma tête et mon ventre, pas le besoin de ses mains, ce temps viendrait, juste savoir que le temps viendrait m’apaisait et me faisait frissonner en même temps, et comme elle, comme elle j’étais timide à poser mes mains sur elle, l’attente et la retenue plus fortes au début que le désir et l’envie. Les premiers instants j'aime les vivre lentement, ils viennent juste après l’inquiétude qui étouffait. Je voulais sa peau et ses lèvres, je voulais ses mains sur mes joues et son souffle sur ma bouche.

Sur un petit nuage … Comment on en descend ? Parce qu’il faut bien ! Ce jour-là, c’est dans un éclat de rire, qui venait d'elle, elle a choisi pour nous deux, elle tenait son front contre le mien, ses yeux baissés :— T'es plutôt "nature" ...T’as perdu ton rasoir ?
— Quoi ?
— Ben … t’as les jambes toutes douces mais là, ça fait un peu femmes des cavernes ! C’est un look que tu te donnes ?
Elle baissait les yeux sur mon ventre et mes cuisses, regardait tous ces poils que j’avais oublié de raser et qui débordaient de l’aine sur mes cuisses :— Eh, dis-donc, t’as pas vraiment le look des magazines toi non plus ! … j’ai oublié … c’est moche ?
— Non, pas moche, juste … je crois pas que t’arriveras à lancer la mode !
— T’es plus soignée, je reconnais !
— J’ai fait hier soir … j’avais vu une jolie brune sur le marché, alors je me suis faite belle …… elle repoussait du doigt une mèche balayée par le vent sur mon front, je me tenais à ses hanches …— Tu la trouvais jolie ?
— Mmm … elle essayait un chapeau …… un baiser sur ses lèvres, nos doigts noués …— Et une jolie blonde lui a dit bonjour, de loin … elle avait disparu le temps que j’achète le chapeau.
— P’têt que la blonde a eu peur de se faire rembarrer ?
… ses lèvres pincées, un pli à son front que j’effaçais d’un doigt …— T’avais un top blanc qui flottait, un pantalon de lin bordeaux bas sur tes hanches, j’étais pas la seule à te regarder, je suis partie.
… un haussement d’épaules …— Je t’ai fait un petit signe, parce qu’on s’était vue la veille au resto.
— Tu te cachais derrière de grandes lunettes.
— Tu décortiquais tes crevettes et tu te léchais les doigts.
… elle embrassait mes doigts, mordillait mon index, je frottais la peau sous ses bras, effleurait ses seins de mes bras, ses tétons tout petits tout roses pointaient, un baiser du bout des lèvres, un baiser gourmand, son dos arqué sous mes mains qui la serraient contre moi …
C’est bien les premiers frissons ! Les premiers baisers ! Après … après on verrait bien. Déjà se trouver, se comprendre, et plonger dans l’inattendu.
Des filles que je trouve jolies, j’en croise souvent, sans arrières pensées, juste les regarder parce qu’elles ont un joli sourire ou de beaux cheveux, une robe qui tourne bien, quelque chose dans les yeux. Et puis d’autres, et les pensées qui traînent, des rêves et des regrets, des filles croisées à peine aperçues et vite disparues qui m’auraient faite moins seule, et parties.

— Ce matin, je regardais la fiche météo au syndicat d’initiative, et je t’ai vue. Tu traversais le parking … tu t’es arrêtée pour faire des étirements à l’entrée de la piste cyclable. Je me suis dépêchée de passer devant, je te guettais. Je me disais … elle sera pas loin, elle va me rejoindre, et puis … et puis je verrai bien … et puis tu suivais sans me rattraper.
— Je savais pas trop comment t’aborder … tu sais que t’as de belles fesses ?
Elle riait.

On est rentrées au Penon en marchant au bord de la mer. Pour prendre le temps, pour nous tenir la main. Elle, je sais pas, mais moi j’ai toujours une appréhension, une inquiétude. Je suis inquiète tout le temps. De plaire à une fille qui me plaît, de me tromper, d’être repoussée. Ensuite inquiète qu’on ne s’accorde pas, que ça ne marche pas entre nous. En rentrant j’étais inquiète de ça.
Main dans la main on a remonté le chemin goudronné de la plage, contourné le skate-park désert le matin.
— Je suis dans un appart au-dessus de la boulangerie, on s'achète des croissants et je te fais un thé ... tu veux ?

Jus d’orange et thé, croissants et chocolatines, corbeille de fruit, une grande bouteille d’eau, on a tout mangé attablées sur la table ronde de la terrasse.

Je ne racontais pas ma vie, elle n’a rien dit de la sienne, on riait de petits riens de bêtises, du charcutier sur le marché qui vend du Serrano et du Lomo qu’on peut goûter en faisant la queue, d’une petite robe bleue échancrée dans le dos dans une boutique sur l’esplanade, de l’infusion de verveine mélangée à ses salades de fruit, du resto sur la route bord de mer à l’entrée d’Hossegor où j’avais mangé la meilleure pizza, elle volait dans mon assiette les tranches de kiwi que je découpais.

… comme si on se connaissait depuis longtemps …
Elle a les cheveux blonds, je suis brune, elle les attache avec des chouchous, moi avec un foulard, les siens plus sages, les miens plus fous. On est de la même taille, plutôt fines, elle a de petits seins tout ronds les miens tout pointus, j’aime la pizza et elle les grandes salades avec plein de trucs dedans, on bronze toutes nues toutes les deux, elle s’est moquée de mes petites lunettes que j’ai posées sur mon nez pour régler le micro-ondes et chauffer l'eau de son thé, elle riait en voyant mon lit en chantier disait "c’est bête, on dirait qu’on dort du même côté ". Reconnaissez ! On était faites pour aller ensemble, non ? Evident !

Je lavais nos bols et nos couverts dans l’évier, elle était derrière moi, ses bras fermés autour de ma taille, son menton sur mon épaule : — T’es toute collante et tu sens la mer.
— Toi aussi, va prendre une douche !

J’ai hésité devant mon armoire à lui choisir une tenue, elle déciderait elle-même ! J’ai pris deux petits slips, deux paréos.
Elle avait laissé la porte entrouverte. J’ai frappé deux coups, et passé la tête par l’ouverture. Elle était en train de s’essuyer :— … de quoi te couvrir … et puis tu choisiras toi-même dans mon armoire.
— Ça suffira, mon appartement n’est pas si loin !

Elle a écarté le rideau de plastique pendant que j’étais sous la douche. Je croyais avoir été discrète … pas assez sans doute :— C’est à cause de ce que je t’ai dit ? Je t’ai vexée ?
— Non ! J’avais pas fait gaffe, c’est tout.
— Rase pas trop quand même … Elle a refermé le rideau pour éviter l’eau que je lançais vers elle.

Elle était accoudée à la rambarde sur la terrasse quand je l’ai rejointe. J’ai essuyé sur ses épaules l’eau qui gouttait de ses cheveux qu’elle avait roulés en chignon retenu d’un crayon planté dedans. Elle s’est reculée de la balustrade pour s’appuyer contre moi, la tête rejetée en arrière vers mon épaule. J’ai fermé mes bras autour d’elle, accroché au passage l’ouverture de son paréo, qu’elle a écarté puis refermé autour du bras qui était passé dessous, ma main sur sa peau fraîche encore humide.
— Tu t’es pas essuyée, t’es toute mouillée …Elle s’est retournée face à moi, et pinçait les lèvres en une grimace comique, faisait oui de la tête avec un sourire espiègle.
J’ai dénoué son paréo …— Hey … y a du monde, en bas …… je l’ai soulevé dans son dos pour lui en couvrir les épaules :— T’en fais pas ! Je tiens pas à te partager …Elle a replié ses bras pour s’accrocher aux deux pans du paréo et l’empêcher de glisser, s’est appuyée du dos et des fesses à la rambarde en jetant des coups d’œil à droite et à gauche, rassurée par les murs qui nous protégeaient des autres terrasses. Plus de grimaces. Elle mordait sa lèvre inférieure en levant les sourcils, a fermé les yeux quand j’ai emprisonné ses petits seins tout ronds aux creux de mes mains, glissé une main sur les côtes saillantes de sa respiration bloquée, jusque dans son dos, l’autre vers son ventre, lentement, le torse creusé sous le sternum, son nombril et le bombé du ventre dessous. Elle a relâché sa respiration, un peu tremblé et penché sa tête vers mon épaule où elle appuyait son front, sa bouche dans mon cou et son ventre creusé sous ma main qui descendait encore, caressait le petit pli marqué par l’élastique de la culotte, descendait encore pour empaumer tout son sexe par-dessus le nylon gonflé de sa toison.

Elle a lâché les pans du paréo pour prendre mon visage entre ses mains, écarter mes cheveux, passer une main derrière mon cou pour un baiser, l’autre main sur ma joue, son pouce sur ma lèvre qui se mêlait au baiser, sa cuisse ouverte pour laisser passage à ma main plus profond, son ventre poussé à ma rencontre de la houle des hanches, indifférente au paréo qui glissait de ses épaules et restait coincé entre la balustrade et ses fesses, son dos nu sous ma main, ses cheveux dénoués quand le crayon qu’elle avait planté dedans est tombé sur le balcon sous le nôtre.
— Je vous le renvoie !
Elle s’est détachée de moi en riant en serrant le paréo autour d’elle, m’a repoussée pour aller se cacher dans le salon.
— Merci !
J’ai ramassé le crayon renvoyé par une main charitable … et en réflexe levé les yeux vers le balcon qui surplombait le nôtre. Un ado penché à la rambarde me souriait et me faisait un petit signe de la main, haussait les épaules avec un sourire malicieux.
En la rejoignant dans le salon, je n’ai rien dit de ce spectateur de nos premiers gestes.

Elle m’attendait bras ouverts, je l’ai soulevée dans mes bras, elle riait :— Tu vas nous faire tomber !
— Mais non, cramponne-toi !
Ses bras autour de mon cou, ses cuisses relevée autour de mes hanches, j’ai avancé à petits pas vers la chambre et je me suis arrêtée au pied du lit.
— Ouaouh ! Tu fais aussi des haltères ?
— T’es pas bien lourde !
— On s’est données en spectacle ?
— De dessous, on voit rien, t’en fais pas !
Elle a gardé ses bras autour de mon cou quand je l’ai reposée, les yeux baissés, son front contre le mien, elle regardait mes mains glisser sur ses hanches et une main reprendre la place qu’elle avait quittée plus tôt sur son ventre et au creux de ses cuisses.

J’ai pris tout mon temps. Au chaud sous ma main et mes doigts je savais son envie, mais j’ai résisté, gardé la main par-dessus le nylon que je creusais d’un doigt, que je déformais de mes doigts serrés, attentive à son souffle chaud qui s’accélérait et se bloquait, se relâchait en expiration tremblée, à son ventre qui venait au-devant de ma main, réclamait la caresse, puis s’échappait d’un basculement des reins, à ses mains sur mon cou, mes épaules, qui tantôt caressaient et tantôt se crispaient.
Je l’ai poussée sur le lit et me suis allongée tout contre elle pour un baiser. D’une main elle cherchait un passage par l’ouverture du paréo, finissait par le relever sur ma taille, et se posait sur moi, écartait la cuisse passée sur la sienne pour me prendre au creux de sa main, puis plus impatiente que moi, d’un doigt dans l’aine étirait la culotte et la repoussait de côté, plongeait vite un doigt, souriait dans le baiser à me trouver déjà toute mouillée de mon désir d’elle, aussi mouillée sans doute que je l’ai trouvée en plongeant ma main sous la taille de sa culotte.

C’est tellement bon ses caresses comme volées, un peu gênées d’une culotte qu’il faut contourner !

Après … après je ne vous dirai pas. Je vous avais prévenus ! Ne râlez pas, vous saviez.
Et puis quoi vous dire ? Comment deux filles se donnent du plaisir ? Mais vous le savez, voyons ! Et puis la toute première fois, on n’a aucun besoin de fantaisies, au contraire, et le plaisir qu’on a soi vient surtout du plaisir qu’on donne.
Alors oui, bien sûr on a eu du plaisir l’une de l’autre, et oui, aussi, on a fini par enlever nos culottes, voyons ! L’important n’est pas là ! L’important c’est qu’on n’avait pas envie de nous quitter après, que c’était pas la tocade d’un matin.

L’important c’est après l’amour, j’avais sans arrêt envie de poser la main sur son bras, sa joue, de la serrer dans mes bras et d’un autre baiser, et que j’avais des frissons partout quand je me retournais et que je voyais ses yeux sur moi, qu’elle souriait, poussait un soupir, presque rougissante que je la surprenne, que je sentais mon cœur déborder du plaisir de la savoir près de moi et d’un petit geste, d’un sourire, d’une hésitation, à la voir elle aussi retenir un mot ou un geste, pudique à dire ou faire.

Dans la rue, sur la plage, nos mains qui se cherchaient, un bras sur la taille, un regard, je me sentais légère, fière, j’avais envie de danser et de rire, et elle ou moi, pour un rien, un sourire une bise, une pression de la main.

Amoureuse ? Ben ouais ! Il faut pas ? C’est idiot, ridicule, rétrograde ? Il faut s’en cacher ? Mais non ! Surtout pas ! Même si on ne se le dit pas, pas encore, par pudeur ou bêtise, parce que c’est trop tôt, parce que … Vous avez remarqué ? Si, réfléchissez ! Je vous jure, je vous ai tout dit ! Non, d’accord, pas le détail de notre première fois …… on revenait de nous baigner, en fin d’après-midi, elle était retournée vers la mer après quelques pas pour rincer du sable sur ses jambes, j’avais voulu l’appeler … Et je ne connaissais même pas son prénom ! Et elle ? Elle non plus … à aucun moment !

Je savais d'elle ... le goût de ses baisers, sa peau douce et son goût de femme, le goût de son plaisir et la plainte rauque quand … non, j’ai dit que je ne vous dirais pas. Mais bon, vous savez maintenant, j’aime son goût, ne rigolez pas ! C’est important l’odeur de son corps, le gôut de sa bouche, et le goût de son désir ! Bien sûr !
Mais pas son prénom … depuis ce matin, on ne s'était pas quittées une seconde, tellement occupées l'une de l'autre que ...je ne savais même pas comment l'appeler !

Je me suis retournée pour la regarder qui revenait vers moi en courant et je riais, incapable de m’arrêter. Elle s’est arrêtée en fronçant les sourcils, regardait ses jambes et son ventre, ses bras :— Qu’est-ce que j’ai ?
— Les tétons dressés et les poils tout collés, mais c’est pas ça ! C’est … donne-moi ton nom !
— Tu me demandes en mariage ?
— Pas encore ... c'est quoi ton prénom ?
— Anne-Laure … mes parents hésitaient, ils ont pris les deux.
— Moi ...
— Je sais ... le crayon … pour attacher mes cheveux, il y avait une lettre dessous … Sophie.

Dix jours au Penon, une semaine chez elle à Lille. Quelques larmes quand je suis rentrée à Paris. Le téléphone tout le temps. Le premier week-end elle est venue chez moi à Paris ... on s'est "un peu" données en spectacle sur le quai de la gare.
Je me suis inscrite en fac à Lille.

Je vous avais prévenus, ce qu'on fait dans notre lit, je n'en ai rien dit ! Je laisse ça à votre imagination !

Allez, faites pas la tête ! Un peu de douceur, ça fait pas de mal, non ?

Misa - 03/2015

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