Fine mousse contre vieille écorce – Nouvelle version

- Par l'auteur HDS Theo-kosma -
Récit érotique écrit par Theo-kosma [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Fine mousse contre vieille écorce – Nouvelle version Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-01-2017 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Fine mousse contre vieille écorce – Nouvelle version
Fine mousse contre vieille écorce – Nouvelle versionDialogues Interdits, ou les conversations subversives et légères de deux personnages abordant tous les sujets sexuels, même les plus tabous. Une série d’histoires complètes, dont les épisodes peuvent se lire dans n’importe quel ordre.
Un nouvel épisode chaque samedi matin à 9 H et chaque mercredi soir à 20 H.

–––––––
— Waouh, quel regard il vient de te faire ce gars… je crois que tu as fait une conquête.
— Hem ! J’ai cru sentir l’ombre d’un sarcasme.
— Il y a de quoi. T’as vu sa bobine ?
— Il est du quartier, je suis du quartier aussi… normal qu’on se connaisse un peu.
— Je ne dis pas ! Mais on aurait dit la petite œillade polissonne de l’amant au lendemain d’une nuit torride.
— C’était un peu ça.
— Tu n’es pas en train de me dire que tu as couché avec lui ?
— C’est ce que je viens de sous-entendre, si.
— LUI ?!
— Tu ne rêves pas.
— Je veux pas être méchante, enfin… tu es sûre de l’avoir bien regardé ? Déjà, il doit avoir la cinquantaine bien tapée.
— Je ne lui ai pas demandé.
— Il a au moins l’âge d’être ton père. Si pas ton grand-père.
— C’est toujours difficile de savoir avec ce genre d’hommes. Ils sont un peu comme des personnages de bande dessinée, à l’âge indéterminé. C’est généralement le cas pour les gens qui ont souffert, qui ont de toutes petites vies pas bien folichonnes. Parfois ils ont quarante et en paraissent soixante, parfois l’inverse. De toute façon, j’aime mieux ne pas savoir.
— Tu regrettes ?
— Pas du tout.
— Je te trouve perverse.
— Ah ? Et en quoi c’est pervers ?
— Je le vois d’ici… tu as croisé son regard, tu avais une envie pressante de baise, et tu t’es dis « je vais me taper un petit délire. Je vais me farcir l’homme le plus repoussant du monde, juste pour l’expérience, pour voir ce que ça fait ».
— Je ne dis pas que je n’aurais jamais pu penser ainsi… ton scénario est crédible. Ce qui ne l’empêche pas d’être faux.
— Vu son physique, je ne vois pas quel autre déroulement serait possible. Bide énorme, double menton, limite triple… jambes molles qui ressemblent à des jambonneaux… Il a des poches sous les yeux si grosses qu’on pourrait y mettre tout le contenu de mon sac. Une peau abîmée… presque plus de cheveux, et les rares qu’on trouve sont gris ou blanc. Il est tout simplement horrible. Tu me diras que j’exagère, mais…— Tu n’exagères pas ! Au contraire, tu es en dessous de la réalité. Car tu n’as pas tout vu. Il a aussi des cicatrices, une langue râpeuse et jaunâtre, un vieux cul tout moche et poilu, quant au principal c’est plutôt petit, flasque, et ça a bien du mal à se dresser correctement malgré toute l’envie qu’il avait de moi.
— Tu te l’es donc bien tapé par perversité.
— Pourquoi tu ne me laisses pas raconter ma version des faits plutôt que juger sans savoir ?
— Pardon. Je t’en prie, raconte.
— T’es sûre ? Je sais pas.
— Ça va, ça va… Raconte tout ! Je dis plus rien.
— Finalement tu en meurs d’envie que je raconte… La plus perverse des deux n’est pas celle qu’on croit.
— Si tu veux.
— Je marchais en direction des bords de Marne, pour mon footing hebdo. Pas plus sexy que ça puisque j’étais en jogging. Moulant, malgré tout. Je n’avais pas fait exprès ! Pour peu qu’on les prenne à la bonne taille, tous les joggings sont moulants.
— C’est surtout que tu as un cul tellement moulé qu’il ressort avec quasiment n’importe quelle fringue.
— C’est un peu exagéré, enfin j’apprécie le compliment. Pour le haut, le t-shirt n’était pas top, un peu trop large. Ça a suffi pour le charmer. Ce n’est pas si étonnant, les mecs qui me matent en train de courir, j’en croise beaucoup.
— Ça te booste pour te dépasser ?
— Au début ça me déconcentrait. Maintenant ça me booste.
— Alors pourquoi tu n’as pas pris de fringues de course encore plus sexy ?
— Parce que j’ai déjà assez de regards comme ça… Bref ! Il m’a fait un sourire, je lui ai rendu. Il m’a sorti une phrase, je ne sais plus exactement laquelle. Tu sais, une de ces phrases à la con du vieux boudiné qui se la joue poète, du style « vous avez un sourire plein de soleil », ou « il y a toutes les étoiles du ciel au fond de vos yeux mademoiselle ! ».
— Alors que c’est au fond d’autre chose qu’il avait envie de jeter un œil…— Je ne sais même pas ! Je crois vraiment que c’était juste une parole gentille, gratuite.
— Et désespérée ?
— Non, juste altruiste. Ça m’a beaucoup touchée. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’un vieux bourré, un vieux clochard ou un vieux tout court me sortait une tirade de ce genre. Là, j’ai été très attendrie. Je me suis arrêtée, on a échangé un peu. Je me suis assise près de lui, je lui ai posé quelques questions. Ce qu’il aimait dans le quartier, ses endroits préférés… Vu qu’il n’avait pas de métier et peut-être aucune passion particulière, je ne savais pas trop quoi dire. On a parlé de la pluie et du beau temps.
— Il t’a pas raconté sa vie ?
— Pas tellement. Je ne voulais pas lui demander. Je sais qu’il y a toujours des drames derrière. Un abandon des parents, de la maltraitance, de la drogue, du chômage, une séparation… Ces gens-là sont comme tout le monde. Ils ont eu une existence classique, et puis un jour un événement leur a fait péter les plombs. Je préférais ne pas le lancer sur le sujet. Au moins comme ça, la conversation a été détendue. Puis, je lui ai proposé de faire quelques pas. Il était enchanté.
— Sur les bords de marne ?
— Pendant très peu de temps. Rapidement, on a dérivés vers mon appartement. Il m’a demandé où je l’emmenais, je lui ai murmuré « ça vous tente de venir chez moi ? ». Le ton de ma voix annonçait clairement mon intention. Il hésitait.
— À venir ?
— Non, il hésitait à y croire. Il devait se demander si je ne voulais pas juste lui offrir un verre, un repas, quelques sous.
— Vous êtes montés ?
— Je lui ai dit de s’installer, de faire comme chez lui. S’il voulait manger, boire, prendre une douche, qu’il n’y avait aucun souci, que c’était avec plaisir. C’est ce qu’il a fait.
— Douche, repas et boisson ?
— De façon très discrète et pudique. Il avait son sac à dos avec lui. Il s’est enfermé dans la salle de bain et a changé de vêtements. Je dirais pas des vêtements ultra cleans, des vêtements mieux, disons. Et puis il a bu un jus d’orange, s’est fait deux tartines de confiture. À chaque fois il a demandé s’il pouvait, même si je lui avais dit et redit qu’il pouvait tant qu’il voulait, que ce n’était pas la peine de demander.
— Et puis… ?
— Et puis je lui ai demandé s’il avait envie de partager un moment de tendresse en ma compagnie. Il a accepté, je l’ai invité sur mon lit. On s’est câliné, longtemps l’un contre l’autre, sans rien faire d’autre que s’enlacer, se serrer. Quelle tendresse, waouh ! Une douceur que j’ai ressentie avec très peu d’hommes. Il s’en est fallu d’un cheveu qu’on en reste là.
— C’est toi qui as fait le pas suivant ?
— Oui, je l’ai embrassé, puis j’ai retiré mon t-shirt. C’est là qu’il a enfin compris qu’il pouvait.
— Qu’il pouvait quoi exactement.
— Qu’il pouvait tout. Me caresser, m’embrasser partout, me déshabiller entièrement. C’est ce qu’il a fait. Lentement, en prenant son temps.
— À défaut de quelques sous, il a eu tes dessous.
— Il s’en est bien fichu ! Ce qui l’intéressait, c’est ce qu’il y avait… en dessous. Là, ça lui a beaucoup, beaucoup plu.
— Et ensuite ?
— Ensuite ? Rien de spécial. Il m’a pénétrée en missionnaire, m’a léché et caressé les seins, a accéléré, a éjaculé. Classique, quoi.
— Il t’a fait jouir ?
— On peut pas dire, non.
— Il t’a donné au moins un peu de plaisir ?
— C’était pas si mal. Le plaisir était surtout psychique. J’ai beaucoup aimé partager avec lui ce moment de complicité. Physiquement il n’y a pas eu de vrai plaisir.
— Il a juste tiré son coup et rien d’autre ?
— Il n’a même pas songé à demander plus. Une branlette espagnole, une sodomie, d’autres postures, je sais pas moi. Rien du tout, et son sexe ne s’est même pas rapproché de ma bouche. Pourtant il pouvait, pour ça comme le reste j’aurais été d’accord. Après qu’il se soit retiré, je me suis dit que vraiment, c’était trop bête… j’ai donc essuyé et l’ai un peu sucé.
— Ça lui a redonné envie ?
— Il a aimé, une semi-érection est revenue, mais pas de second coup. Pas grave.
— Eh ben dis donc, quelle histoire.
— On devrait toutes faire ça, de temps en temps.
— Coucher avec les hommes frustrés qui n’ont jamais accès aux jeunes filles telles que nous ?
— Le monde serait meilleur, si on le faisait.
— Heureuse que tu parviennes à le faire. Moi je ne pourrais pas. C’est curieux que tes yeux pétillent autant en me racontant ça.
— Pourquoi ?
— D’habitude quand tu me racontes tes aventures elles sont beaucoup plus originales.
— Tu peux pas dire que ça ne l’était pas !
— Ce qu’il y avait autour l’était. Une jeunette comme toi qui fait une proposition à un affreux tel que lui, ça n’arrive jamais.
— Et c’est bien ce qui est si triste.
— Maintenant la suite des évènements… bon ben vous avez couché, quoi. D’une manière très classique, sans aucun détail singulier ou excitant. Et même plutôt des détails qui font pas rêver. Alors qu’est-ce qui t’a autant plu ?
— L’instant présent. Tu n’y étais pas, tu peux pas comprendre. C’est comme lorsque tu roules un patin à un amoureux. C’est déjà vu, ça se fait partout dans le monde chaque seconde des millions de fois, et pourtant tu le vis comme un évènement exceptionnel, que tu aurais envie d’aller chanter sous les toits.
— Pour un patin avec un amoureux, d’accord. Mais pour une baise molle avec un vieux SDF… ?
— La magie de la complicité a joué. Le temps de quelques câlins, le fameux vieux est devenu un prince charmant et j’ai eu le sentiment de faire magnifiquement bien l’amour avec lui.
— Tu veux dire que ça va devenir un régulier ?
— Je ne dirais pas ça. Peut-être qu’on couchera de nouveau ensemble…— Si tu te mets à loucher sur les vieux tas, je t’en présenterais. Dans mon quartier on les ramasse à la pelle.
— Cruelle. Pourquoi ne vas-tu pas coucher avec eux, toi ?
— Il y en a trop.
— Et un seul. Pourquoi pas un seul ?
— Il faudrait que j’en aie le cran. Maintenant, ça nous mettrait sur un pied d’égalité.
— Allez, courage ! J’en vois justement un là-bas… lance-toi ! On est tout prés de ma rue, je te laisse mes clés. Je vois bien que tu en as envie, au final. Tu vas voir, tu seras surprise du résultat.
— J’oserai jamais.
— Et si on y allait toutes les deux ?
— Ce serait drôle. Offrir à un vieux qui n’a rien pour lui ce dont rêvent tous les beaux jeunes hommes musclés qu’on croise. Ce serait une belle revanche pour le vieux en question.
— Allez viens ! On y va.
— Je ne sais pas.
— Pourquoi tu dis ça alors que tes pas se dirigent vers lui ?
— Parce que je te suis.
— C’est une excellente idée : suis-moi. Seulement je te préviens : va falloir me suivre jusqu’au bout.

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