Un cocu heureux 7

- Par l'auteur HDS Accent -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Un cocu heureux 7 Histoire érotique Publiée sur HDS le 25-05-2017 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Un cocu heureux 7
Un cocu heureux 7
Curieusement nous redescendons la plage ensemble cette fois. Léo est à l’extérieur sur la gauche, côté mer. Il passe son bras droit sur les épaules de Léa, de façon naturelle. C’est sa femme. Je marche entre Léa et Mylène et j’imite Léo, j’entoure de mon bras droit les épaules de ma femme. Tout est revenu à la normale ou presque, car un lourd silence s’est abattu sur notre quatuor. Léo est muet, Mylène fixe un point à l’horizon. Elle rumine une riposte à ma déclaration. J’ai pour ma part bien du mal à passer à un autre sujet de conversation.

D’ailleurs Léa m’a fourni de quoi méditer. Ainsi donc ce faux timide de Léo est un mari infidèle qui passe régulièrement d’une maîtresse à l’autre. Sa femme s’est montrée tolérante mais se lasse et va œuvrer à le détacher rapidement de ma femme. De ce côté l’avenir paraît moins sombre que je ne l’imaginais. L’écart de conduite de Mylène, prévu avec mon accord, grâce à la vigilance de Léa, sera une passade de courte durée. Cette perspective me console un peu. Bien que, si Mylène se sent contrariée, elle risque d’étendre ses relations à d’autres prétendants.

Or la stratégie de Léa comporte un appel à concurrence auprès de jeunes loups en mal de conquêtes et portés sur les femmes mariées jeunes, belles et sans risques. Leur mentalité est connue. Mures mais encore très désirables et consommables, ces écervelées en cas de grossesse ne pleureront pas, leur mari cocu assumera les conséquences si la dame infidèle sait lui accorder parfois un rapport entre deux tromperies.

Quelques galipettes rondement menées dans le lit conjugal et après tout est possible avec des partenaires plus croustillants pour varier le menu sexuel, goûter aux pines longues, grosses, minces, courtes et épaisses, à toutes les dimensions et à toutes les positions. Moins ces verges seront expérimentées, plus grande sera la joie de les initier ou de les perfectionner.On peut alors savourer des foutres nouveaux comme on boit le Beaujolais nouveau chaque année pour lui trouver des parfums de fraise, de myrtille ou de banane. On peut encore se livrer à des fantaisies surprenantes aussi inavouables qu’inattendues, en couple ou en groupe: le leitmotiv étant de changer, de sortir des sentiers battus, des habitudes tue-l’amour.

- Ah ! Changer, changer de robe, de sous-vêtements, de chaussures, d’hommes, d’amants, de queues, changer de rythmes, de trous, de manières. Changer !

Les séducteurs avec leurs belles gueules et leurs muscles bodybuildés se foutent pas mal que l’amante sorte des bras de son époux, pourvu qu’elle soit chaude et parfois généreuse. Recevoir en plus de l’affection de « la salope », comme ils désigneront leurs proies, un petit cadeau est une source de fierté. Ils organisent des concours pour distinguer les plus méritants, les mieux récompensés. En retour sans le déclarer, entre eux, au moment d’exhiber leur butin, ils témoignent de peu de considération pour les femmes trop faciles. J’ai été jeune comme eux, j’en ai côtoyé, je connais leurs agissements. Mylène va se jeter dans la gueule du loup, elle apprendra à les connaître, succombera à leurs charmes, à leurs flatteries, se donnera à eux, devra puiser dans ses réserves d’argent pour leur plaire. Dans quinze jours ils passeront à d’autres nanas naïves ou en chaleur et elle ne gardera que des souvenirs. .

Depuis sa rencontre cachée avec Gérard, le maître nageur, ma femme semble heureuse d’avoir obtenu de moi carte blanche pour la quinzaine : à condition toutefois d’agir devant moi. Je regrette d’avoir ouvert le champ des possibilités mais, si elle respecte sa part du contrat, je saurai, je verrai et je me sentirai moins cocu que si elle allait se faire posséder en secret sous une tente, culbuter dans un bosquet ou trombiner la chatte dans un coin quelconque à l’intérieur du camping ou sur la plage par exemple. Il y aura un bonus : Léo le jaloux pourrait se lasser très vite d’une maîtresse volage. Mais celle-ci va prendre des habitudes, bonnes pour notre couple selon elle, et bien mauvaises selon moi. Rien ne garantit ni sa fidélité après ces folles vacances ni des amours déclarés et vécus sous mes yeux si d’aventure un amant s’incruste en cachette ici ou à domicile.

Une petite main se glisse dans ma main gauche. Léa secoue mon bras et rompt le silence :
- Jean, tu rêves debout. Nous sommes arrivés, prends place à table.

Nous sommes à l’ombre sur une terrasse, la ligne s’est refermée autour d’une table ronde, les extrémités se sont retrouvées, Léo me fait face. A ma gauche se tient Léa, Mylène est à ma droite entre Léo et moi. J’entends les considérations sur le confort des lieux. Nous commandons, attendons, consommons. Léa s’efforce de nourrir la conversation, parle chiffons, mode, maillots de bain. Il faudra que les femmes fassent un tour des boutiques. Mylène entre dans son jeu. Léo est songeur. Moi aussi, je me laisse bercer par le bruit des conversations à d’autres tables.

Invariablement je repense à la séance interrompue dans le bungalow et à l’attitude si complice des deux collègues de travail sur le point de s’unir charnellement. Ce soir…il faudra y passer. Celle qui a résolu de s’envoyer en l’air avec mon voisin de table était mon épouse, J’ai l’impression qu’elle l’est moins. Une des deux roues de notre couple se dégonfle petit à petit. Quand elle sera à plat elle ne servira à plus rien. Ce sera la panne. Quand Mylène se sera fait passer dessus par ses petits gars, quand à force de l’aplatir, de l’écraser de leur poids, de la tarauder et de la percer, ils l’auront révélée, gavée de foutre mais surtout éreintée, crevée comme un pneu trop usé, comment notre couple pourra-t-il continuer sa route ?

J’espérais assister, voir. L’envie me quitte peu à peu .Désormais chaque intromission étrangère, chaque pénétration par un membre supplémentaire lui retirera une part de ce qui en faisait ma femme. Foutue l’estime, envolée la confiance, à l’agonie le désir pour un corps devenu commun comme un couloir dans un immeuble collectif et donc désirable comme une fosse commune : sans attrait, dévalué. Finalement mon fantasme s’autodétruira au fur et à mesure que les acteurs de l’acte d’amour deviendront des étrangers. Mylène se livrant à d’autres, écartant les cuisses devant d’autres, pénétrée par des pieux différents, réceptacle de spermes mélangés, sac à foutre, Mylène détachée de moi pendant sa chasse au sexe, Mylène aura changé, aura tout changé entre nous, trop changé pour moi. La femme défoncée sera une femelle quelconque, ma propre curiosité n’aura plus de sens, mon plaisir de la voir prise fera place au dégoût.

Hélas je n’ai pas analysé assez vite les conséquences de mon fantasme dans le passé, je n’ai pas réagi hier soir pour empêcher le premier faux-pas. Au lieu d’intervenir aussitôt j’ai voulu voir. Pourquoi ai-je laissé à un autre le plaisir d’assommer ce salopard de maître-nageur. J’aurais encore pu sauver les apparences. Au contraire j’ai encouragé d’autres aventures ! Pauvre de moi. Tout est foutu. Il est trop tard. Je regarderai la situation se dégrader progressivement, j’assisterai aux coïts de Mylène et des amants intérimaires. Tant pis pour notre couple. Elle a obtenu carte blanche. Léa me ramène sur terre :
- Allons Léo, laisse ma cuisse en paix, mets tes mains sur la table.

Je relève les yeux, regarde mes compagnons. Léa enrage, Léo abat ses mains sur la table, l‘air désolé, confus. Pourquoi le visage de Mylène est-il cramoisi ? Léo lui aurait tripoté le corps sous la table ? A-t-elle honte d’avoir été surprise par sa rivale ? Ou serait-elle furieuse de croire que Léo a utilisé ses deux mains séparément pour caresser en même temps le genou, la cuisse ou le sexe de l’épouse d’un côté et les mêmes parties de son corps de l’autre côté, de la même manière, au prix d’un grand écart peu discret et improbable ? Ou plus probablement a-t-il effleuré un peu l’épouse pour accorder impunément plus de caresses appuyées à la femme désirée qui seule sait jusqu'où il a poussé l‘audace.

Et sa rougeur dénoncerait une émotion forte, consécutive à des attouchements osés à l’abri de la table. L’exclamation de Léa avait-elle pour but de mettre fin à des caresses de son mari sur Mylène uniquement ? Je n’avais rien remarqué, mais lorsque Léo porte sa main gauche à son nez, tout est clair. Le maladroit corrige le geste en grattant sa lèvre supérieure: il hume au passage d‘un air distrait, il ne trompe personne. Le sagouin ! C’était une caresse intime, très intime, trop hardie aux yeux de l’épouse jalouse et courroucée.

Ces deux là sont incroyablement impatients. Comme moi Léa subira le spectacle inévitable de leur union, ce soir; mais elle refuse d’assister à longueur de journée à une liaison affichée. Sa réaction vive les calme pour le moment, mais ne détend pas l’atmosphère, sauf à la table voisine où une jeune femme a vraisemblablement suivi le manège et rit ouvertement avant d’expliquer à voix basse, à sa tablée, la raison de son hilarité.

Avant le repas du soir au restaurant du camping, en ce dimanche soir où ces dames, refusent de cuisiner, Léa a tenu à préparer dans son mobil home la salle des festivités. La table est repoussée dans le coin à gauche de la porte. Les matelas des deux chambres gisent au pied du canapé. Le lupanar, la chambre d’amour ou le champ de bataille, selon l’humeur de chacun, est prêt. Elle me destine une chaise à droite de la porte, juste avant le couloir étroit de la cuisine et les entrées des chambres et des toilettes. Il est entendu que nous mangerons, danserons un peu pour une dernière mise en condition, dont personnellement je ne vois guère l’utilité. Ensuite Léo et Mylène sacrifieront à l’amour sous nos yeux.

- Ça va te plaire, mon coquin, m’a murmuré Mylène, pleine de bonne volonté et persuadée d’œuvrer pour l’accomplissement de mon fantasme. Pour peu elle prétendrait être victime sacrificielle, ne prendre son plaisir que pour m’en procurer.

Léo a embrassé Léa si habituée à accepter ses écarts. Elle n’a pas à s’inquiéter. Plus l’heure approche, plus ils essaient d’être aimables avec nous, les conjoints invités à suivre leurs ébats. Ils nous souhaitent apaisés, calmes et même heureux de les voir s’aimer. Ils n’ont pas l’outrecuidance d’affirmer que ce sera purement physique. Nous avons été prévenus, ils sont attirés l’un vers l’autre, ils se désirent depuis des mois. Nous assisterons à la consécration d’un amour muet, mais respectueux de notre situation de couples mariés. J’ai du mal à entrer dans des considérations aussi alambiquées ou fumeuses. Au bal nous échangeons nos cavalières régulièrement. Mylène colle à Léo. Léa n’a pas renoncé à son plan et elle réussit à émouvoir mon sexe à force de frotter.

- Eh! Bien, tu n’es pas aussi indifférent que tu voudrais paraître. Ce que je sens là pourrait éveiller la jalousie de Léo. Cela ne me déplairait pas. Je deviens un pion dans son jeu de reconquête du mari volage.

Il me pique ma femme et je dois le ramener à la sienne.

-As-tu remarqué qu’il ne lâche pas ta Mylène ? Elle ne lui échappera pas. Les jeunes ne peuvent pas l’aborder.

Une autre question m’intrigue :
- J’aimerais savoir pourquoi nous ne sommes plus recherchés. Pourrais-tu interroger les copains de Gérard ? Je vais au bar, il y aura bien un garçon décidé à tenter sa chance avec toi. Vas-y, accorde lui une danse.

J’ai visé juste. Je bois doucement, je sirote un jus, deux, je vois défiler les candidats, de plus en plus hardis. Ils font rire Léa. Elle rit fort et Léo l’observe. Il n’est pas très content, abandonne la piste en traînant Mylène par la main :
- Dis, fais danser ma femme ou la tienne, ces jeunes exagèrent.

J’enlace mon épouse échauffée contre Léo.

- Que t’arrive-t-il, tu bandes en dansant. Ça t’excite à ce point de savoir que Léo va me baiser ?
Elle ramène tout à elle, à ce quelle souhaite, à la jouissance avec et par Léo.

- Peut-être. Mais je te signale que tu sors brûlante de ses bras pour te coller à moi. Rappelle-toi : je suis ton mari et ton corps m’a toujours troublé.

- Que tu es chou, mon amour. Je crois qu’on devrait rentrer. Léo part avec Léa, suivons-les. Voici l’heure de vérité.

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