Un cocu heureux 10

- Par l'auteur HDS Accent -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Un cocu heureux  10 Histoire érotique Publiée sur HDS le 29-05-2017 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Un cocu heureux 10
Un cocu heureux 10
Avant le retour de nos conjoints, Léa et moi, en voiture avons pris la route de Collioure. Un petit restaurant non loin de la plage nous semble sympathique. La serveuse nous salue comme un couple marié. Nous sourions et trouvons inutile de rectifier. Léa pour moi un regard complice, je crois qu’il ne lui déplairait pas d’être ma femme. Comme deux amis nous évoquons notre passé et occultons nos années de mariage. La trahison est trop fraîche ou trop douloureuse pour elle et pour moi.

Que valent des époux auxquels des conjoints accordent la liberté de flirter ou de se distraire sans eux et qui se précipitent sur des partenaires différents des leurs et se donnent sans retenue, même au prétexte que c‘est pour le plaisir de l‘aimé ? Mylène ne peut pas croire que c’est pour mon bonheur qu’elle veut s’unir à Léo, alors qu’elle reconnaît attendre depuis longtemps que Léo fasse preuve d’audace pour se laisser prendre. Léo se fiche de savoir si sa femme rêve de le voir prendre Mylène, il ne pense qu’à son désir.

Mieux vaut les oublier quand le soleil brille, que la chère est bonne et le vin du pays bien frais. Léa et moi nous essayons à cet oubli. A quoi bon ressasser la prompte liaison de Mylène avec Gérard : je te vois, tu me plais, on baise en cachette ! Sur le champ j’ai trouvé mon compte au spectacle de leur rapport sexuel si rapidement engagé. Au fil des heures, à la lumière des aveux suivants des deux collègues, mon opinion vire, le voyeur curieux et comblé se transforme en mari déçu puis furieux. Ah! La salope! Comme elle cachait bien ses sentiments réels. Comme elle saute au paf du premier mâle attirant.

En amis Léa et moi préférons parler de nos meilleurs souvenirs d’enfance. Par pudeur nous évitons de parler de nos sentiments réciproques, nous nous contentons de la douceur du moment présent. Après l’agitation du soir précédent nous savourons la paix sereine du paysage marin. Vers seize heures nous regagnons nos quartiers. Personne dans mon mobil-home,personne dans celui de Léa.

- Si nous allions nous rafraîchir à la piscine.

Le maillot deux pièces de Léa lui sied à merveille. Plus je la vois plus je lui trouve de la classe. Physiquement elle vaut largement ma femme. Si elle veut me conquérir, je n’offrirai pas beaucoup de résistance. Elle a pris ma main, le geste m’enchante et tant pis pour qui y verra à redire. Je suis en train de vivre une mutation morale profonde. Suis-je devenu infidèle ou ma fidélité trahie a-t-elle besoin d’aller à une autre ?

A une extrémité du bassin dans son mini maillot de bain Mylène parle avec Léo. La discussion est longue puis devient vive. Du doigt Mylène enjoint à son amant de s’asseoir sur le rebord. Il fait une moue désenchantée et la regarde s’éloigner. Rageur il frappe la surface de l’eau de ses talons. Mylène nage vers le plongeoir, s’accroche à une barre et discute avec…mais oui, avec Gérard. Il est bien revenu celui-là. Il n’est pas fâché d’être le centre d’intérêt des conversations. Mais il ne cache pas sa joie de retrouver à ses pieds la belle qu’il a fait jouir.

Il se penche pour bien l’entendre. C’est la tentation en chair. Elle se dandine dans l’eau, fait la planche, se tient à la barre mais bat des pieds, rajuste son haut, tire sur le bas de sorte que le dessin de son sexe est marqué dans le tissu. Si l’autre soir il n’a pas tout vu de son corps, elle lui donne une occasion de faire du rattrapage grâce à ses contorsions. Le bavardage dure. Que complote ma femme en ce moment ? Les deux amants se fixent-ils de nouveaux rendez-vous et est-ce la raison de la mise à l’écart de Léo. Mylène voulait parler librement !

Gérard doit connaître la grande liberté sexuelle accordée par le mari cocu et, à le voir se tordre de rire, il doit se féliciter d’avoir débauché une gaillarde disposée à mettre à profit sans modération sa liberté enfin reconquise après des années de mariage et d‘aliénation. Il faut des salopes pour embellir ses vacances. Il a déniché leur reine. La belle libertine lui promet de bons moments, en toute transparence et sans histoires, ni représailles d’un mari enferré dans un rôle stupide mais si pratique de voyeur. Ce conte de cocu heureux vaut des éclats de rire.

D’un bras Mylène désigne Léo, le cocu en second. Gérard lui adresse un signe amical. Il n’est pas rancunier : elle vient de déclarer à son maître nageur chéri qu’il est son vrai seul amour, que Léo vient après lui dans son cœur, tient un rôle secondaire et sert uniquement à divertir le cocu en chef, moi. C’est ce que j’imagine. Léo est une sorte de paratonnerre. Elle décrit un cercle dans l’eau et m’aperçoit. Elle lève la main, m’appelle. J’ignore ses gestes, je ne veux pas entendre mon prénom sorti de sa bouche hypocrite. Elle dit encore quelques mots à Gérard, me désigne de l’index, attend une réponse et entreprend de traverser la piscine dans notre direction. Je m’éloigne avec Léa vers le bar.

- Jean, attends-moi, Jean !
- Ah ! Mylène, nous vous cherchions. Tu n’es pas avec Léo ? Déjà en bisbille?

- Mais si, regarde, il arrive. Mais vous, où étiez-vous passés ? Nous vous avons cherchés partout. Avez-vous mangé ? Veux -tu que je te réchauffe un plat?

L’occasion est bonne de lui montrer que je peux vivre sans elle.

- Après notre petit déjeuner ici, nous ne vous avons pas trouvés, les réfrigérateurs étaient vides. Nous sommes allés manger à Collioure. Dommage d’avoir profité sans vous d’un cadre splendide et d’une cuisine locale très fine.

Léa est contente de leur faire les dents longues. Mylène encaisse mieux que Léo.

- Ah, le culot ! Nous avons fait les courses, rempli les frigos, nous avons préparé le repas et finalement, las de vous attendre nous avons mangé. Et à vous la belle vie insouciante. Et nous nageons ensemble. Que dites-vous du beau couple que nous formons ?

Elle rate son but, elle voulait créer de la jalousie. En bonne observatrice, Léa s’étonne faussement:- - Vous ne nagiez pas ensemble. J’ai vu Léo assis tout seul. Tu nageais ou tu draguais le miraculé ? Mon pauvre Léo, tu n’auras pas besoin de moi pour te faire des cornes
- Oh! Tu n’as pas le droit, Léa, c’est vilain. Je disais quelques mots à Gérard, je prenais des nouvelles de sa santé.

- J’ai vu. Il doit être très malade s’il lui a fallu si longtemps pour te rassurer.

- Je lui ai montré Léo : ce n’est pas son agresseur. Quand j’ai désigné « mon mari » il m’a assuré ne jamais l’avoir vu. Donc, Jean, tu ne l’as pas frappé, j’en suis heureuse, mon amour.

- Si j’étais l’auteur des coups il ne te dévorerait pas des yeux aujourd’hui. Parce que tu me prenais pour un menteur ? Par jalousie j’aurais assommé ton amant ? Et après, soulagé, je t’aurais conseillé de t’offrir à qui voudrait bien se donner la peine de t’enfiler pour camoufler ma rage de cocu? Cela te semble logique et conforme à mon caractère ? Non, ce n’est pas cohérent. Tu as bien mauvaise opinion de moi, ma femme.

- Mais non, ne sois pas soupe au lait. A propos, Gérard aimerait faire ta connaissance, c’est aimable, hein ?

- Il ne faut pas exagérer ! Après l’épouse il veut s’envoyer le mari : Est-il à voile et à vapeur? Non, il aimerait me dire quelle merveilleuse baiseuse tu es ! J’imagine son discours moqueur:« Savez-vous cher monsieur, je me suis envoyé votre épouse. Ah! Quelle amante formidable, disponible, ardente. Mes félicitations. Si vous l’exigez je vous remercierai en recommençant aussi souvent qu’il vous plaira »Tous les amants se conduisent aimablement avec les maris cocus ! Vous voulez vous payer la tête du cocu ? Toi aussi je t’entends me présenter :
« Cher Gérard, voici l’homme qui vous doit ses cornes. »
- Chéri, je croyais que cela t’avait plu de nous mater !

- Et tu es allée vanter ma complaisance près de ton amant. C’est un comble ! Je vais me sentir obligé d’afficher sur ma tête une pancarte pour supplier tous les mâles d’avoir la bonté et l’obligeance de venir te sauter dans notre mobil-home pendant notre séjour. Je devrais également faire une annonce publique au prochain bal :- « Mari vicieux souhaite vous regarder en train de faire l’amour à sa merveilleuse conjointe. Récompense assurée. En cas de pléthore de candidatures, la belle procédera à un tirage au sort pour établir un ordre de passage sur et dans son corps. Jamais plus de trois ou quatre amants à la fois ! Le mari veillera personnellement et de près au bon déroulement des accouplements. »Léo quitte la table et va s’accouder au bar. Il est mal à l’aise. Léa rit sous cape. Mylène saisit enfin mon mécontentement :
- Oh! Je regrette. Tu changes d’avis sans me prévenir. Veux-tu que j’arrête de voir Gérard, ses amis ou même Léo ? Pourquoi ne l’as-tu pas dit tout de suite ?

- Parce que tu es une femme majeure, libre et responsable. Tu dois être capable de savoir si tes actes sont en conformité avec ton idéal de vie. Tout ton cirque me déplaît, mais c’est toi qui décides, tu agis en adulte éclairée, tu disposes librement de ton corps. Fais ce qui te plaît. Tu ne t’es pas souciée de moi et de mon avis l’autre soir avec Gérard. Je ne t’avais pas donné carte blanche avant l’adultère. Il n’y a aucune raison de t’en préoccuper davantage. Laisse parler ton cœur et ton sexe. Ne me demande pas d’applaudir.

- Tu es dur avec moi, mon amour. Si j’avais su. Pour ce soir les invitations sont lancées, il est trop tard pour faire marche arrière. Tu comprends, je ne peux pas les décevoir. Il y aura Gérard, Bruno, Serge, Ludo et peut-être une fille. Il va falloir préparer la salle.

Léa propose :
- Faites votre réunion chez nous. Tout est prêt comme hier soir.
- Merci Léa, tu es une chouette amie. Grâce à toi, j’aurai tout mon temps pour une douche et pour m’habiller. Dis, mon Jean, ce sera la dernière fois. Je le jure. Après plus rien.

- Au contraire, j’ai donné ma parole, je la tiendrai, tu es libre. Tu as pris des engagements, ils sont tout récents et tu peux leur accorder la priorité sur tes serments antérieurs. Tu fais et feras l’amour avec ceux ou celui que tu aimes. Je vais même plus loin. Tu ne seras plus obligée de me montrer ce que tu fais, je supprime cette condition. Je ne t’obligerai plus à m’infliger le spectacle de tes relations charnelles débridées.

- Que je suis désolée ! Trop tard encore pour aujourd’hui, nous nous réunissons au mobil-home à vingt-et-une heures. Les garçons ont engagé des dépenses, amènent les boissons, . La tenue de rigueur sera le maillot de bain. Mais tu viens de répéter que je suistotalement libre, oui ? Cela signifie bien que peux m’amuser comme une folle ? Quel mari formidable tu es.

Assurément elle ne veut entendre que ce qui lui convient. Léa pouffe de rire et s’en va, car Léa saisit les nuances et sent poindre la colère. Mylène veut savoir :
- Qu’est-ce qu’elle a ? J’ai dit une bêtise ? Tu seras là ce soir ? Je compte sur toi.

- Bof, je ne sais pas, peut-être, peut-être pas. La première fois la curiosité l’emporte. Après on revoit toujours les mêmes choses : deux sexes se rencontrent, l’un entre dans l’autre, on prend des positions variées mais ça se termine invariablement par un orgasme et une éjaculation. Quand on est acteur avec la femme aimée, c’est toujours formidable. Quand on est « voyeur » on s’habitue vite, on se dit :
- Je sais faire. Qu’est-ce qu’elle lui trouve de mieux à ce baiseur là. La nouveauté, le changement? Et puis on se lasse de l‘éternel recommencement et de n‘être pour rien dans le plaisir de sa femme. Je l’ai dit, tu peux t’envoyer en l’air comme avec Gérard le premier soir ou avec Léo le lendemain. Le spectacle ne m’attire plus, je renonce à y assister.

-Tu en as marre, aussi vite: tu plaisantes, j’espère.

- En deux séances, (la première fois tu te croyais seule avec ton type, tu trichais, tu me trompais en cachette, la deuxième fois il y avait deux témoins), donc en deux séances j’ai fait le tour de la question, j’ai compris que tu aimes les sauvages, les violents, les brutes, les gars qui te secouent, qui te tordent, qui te tournent et te retournent, qui te tassent, qui t’écrasent, qui te défoncent, qui te torturent avec leurs doigts, qui te font jouir à en gueuler. Tu es belle quand tu jouis, mais … surtout quand c’est avec moi. Que voir de plus ? Je n’ai plus de fantasme, je ne veux plus voir ce qu’ils te font, je ne veux plus t’entendre geindre sous les autres, je ne veux plus t’entendre les supplier de t’envoyer au septième ciel ou hurler « baise-moi plus fort ». Ce soir j’irai me promener ou au cinéma.

- Avec Léa ?

- Tiens, bonne idée, avec Léa, pourquoi pas ?

J’arrête tout ! …Pas Léa!… Tu rigoles, tu veux me rendre jalouse.? Ce n’est pas juste, j’arrête tout. Quand ils se pointeront je les renverrai. T’es content comme ça ?

- Sérieusement ? Définitivement ?

L’espoir renaît, elle renonce par amour de moi. Hélas c’est une fausse alerte. Mylène tourne comme une girouette, plus vite même. Elle se livre à une estimation rapide, subit un vent subit :
- Mais ils vont se venger, raconter à tout le camping que je suis une allumeuse, une femme sans parole, une dégonflée. Ils vont salir ma réputation. Tu te rends compte. Je ne supporterai pas d’être montrée du doigt.

- Évidemment s’il s’agit de ta réputation, ça change tout.

- Oh ! Merci de me comprendre. Tu es merveilleux.

L’ironie de ma réflexion lui échappe, l’envie de l’orgie l’emporte. Je peux ironiser encore sans la faire fléchir :
- N’exagère pas. Je ne suis qu’un homme, incapable de te refaire une bonne réputation.

- Mais si, mais si, tu es unique ! Mais, dis-moi, il y a quelque chose entre toi et Léa ? Tu l’as sautée ? Léo est furieux. Vous êtes allés à l’hôtel à Collioure ?

Voilà la question qui la taraude. Elle est libre, mais ne conçoit pas que je le devienne. Derrière le Léo furieux, il y a une anxiété naissante chez l’épouse libre.

- Nous avons mangé au restaurant, pas à l’hôtel. Le jour où je te tromperai pour la deuxième fois, tu seras peut-être invitée à côté du lit d’amour. Regarde les photos sur mon téléphone.

- Ah ! C’est beau. Tu n’as pas pris Léa. Pardon, je veux dire : Tu ne l’as pas photographiée ? Je n’ai pas besoin d’être jalouse alors ?

- La jalousie n’est pas un besoin, elle ne s’achète pas, ne se fabrique pas sur commande : on la sent, elle fait souffrir.

- Tu ne l’as pas …euh… comment dire ? Ni photographiée ? C’est bien. Qui souffre de jalousie
- Pourquoi ? Il fallait la photographier ? Elle, je peux la voir tous les jours. J’ai vu Collioure, j‘ai pris ces photos, demain j’irai ailleurs : il reste tant à visiter. Je me fais des souvenirs.

- Tu m’y emmèneras, dis, en amoureux. A Collioure et ailleurs ?

- Peut-être. On verra ! Si ta réputation le permet.

- Tu m’en veux, je le sens. Que la vie est difficile. Bon, je dois aller tout préparer. Léa viendra ? Peut-être ? Tu ne sais pas. Moi je sais : Léo la forcera à rester, il n’est pas comme toi. C’est un jaloux. Regarde-le faire la gueule parce que je te parle. Il voulait m’empêcher de rencontrer Gérard, c’est fou. Il m’a fait une scène épouvantable. Pauvre Gérard, je m’inquiétais pour lui. C’est naturel, nous nous connaissons, je ne peux pas être la seule à ne pas lui souhaiter une bonne santé.
- Ah! C’est naturel ? Tu lui devais une visite : un premier amant ça se bichonne. Tu n’es pas une ingrate. Bah ! Il a l’air en forme. Amuse-toi bien avec lui.

-Je savais bien que tu étais jaloux. Arrête de bouder; viens. Encore ce soir et après je serai uniquement à toi, je le jure. Fais un effort. Il ne fallait pas me donner carte blanche, maintenant je suis obligée de finir ce que j’ai mis en route. Je n’aime que toi, je le jure.

- Va et cesse de jurer. Tu as juré la même chose il y a sept ans, à notre mariage. Tu perds la mémoire ?
- Oui, je ne l’oublie pas, je t’aime, je n’aime que toi. Excuse-moi, j’y vais.

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