Question de termes

- Par l'auteur HDS Theo-kosma -
Récit érotique écrit par Theo-kosma [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Question de termes Histoire érotique Publiée sur HDS le 05-01-2019 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Question de termes
"Dialogues Interdits" : une série de mini-nouvelles sans narration, uniquement faite de dialogues. Confessions crues, drôles et surprenantes entre amis...

Question de termes
— Je me suis souvent demandée… Pourquoi donner un sens aussi péjoratif au monde de l’amour et du plaisir ? On fait toujours référence au sexe quand on veut dire qu’untel s’est fait avoir, arnaquer, exploiter. Je me suis fait baiser / enculer, ce faux-cul suce le boss, et cetera. Le pire, c’est qu’à contrario on emploie des termes négatifs pour évoquer le positif. Du genre « cet album est une vraie tuerie ». Franchement, quand tu couches t’as l’impression de te faire avoir ?
— Pas au moment où je couche. Par contre, après coup il m’est arrivée d’avoir ce sentiment, oui.
— Parce que tu extrapoles. Tu considères que dans le fait de coucher, il n’y a pas que le fait de coucher. Si tu voyais le cul plus simplement, t’aurais pas tous ces problèmes existentiels. Celui qui a fait du sexe avec moi a rempli sa part du « contrat » si j’ose dire, et j’ai rempli la mienne. Dans l’acte sexuel y’a aucun autre engagement que l’acte sexuel. Et encore, on peut décider de commencer et de ne pas finir. Après, je jouis ou je ne jouis pas, il jouit ou ne jouit pas, c’est la vie.
— Je sais que quand elles font l’amour, certaines filles pensent signer un CDI. Je ne suis pas de celles-là.
— Oui, mais tu considères tout de même signer un CDD avec des termes précis dans le contrat.
— C’est vrai aussi.
— C’est dommage. Tout comme il est dommage de dire « je me suis fait enculer » pour parler d’un événement négatif, alors que se faire enculer c’est tellement beau.
— Beau ? Le sexe bestial tu trouves ça beau ?
— J’ai toujours trouvé ça beau.
— Et quand t’es à quatre pattes, qu’un homme te sodomise pendant qu’un autre est devant toi en tendant sa bite à tes lèvres, tu trouves ça beau aussi ?
— Oui. C’est pour ça qu’il faudrait revaloriser les termes grivois.
— Ce que tu trouves beau, c’est la domination on dirait.
— Je suis jamais dominée. Les garçons s’imaginent tout gérer, être les maîtres, alors qu’il en est rien. En pipe je décide à chaque instant quel plaisir le garçon va recevoir : à quelle intensité, quelle vitesse. À quatre pattes, il me suffit de resserrer un peu les fesses et de bouger subtilement les hanches pour faire ce que je veux de l’homme. En coït vaginal, un simple petit mouvement et il ralentit, ou accélère, ou va plus profond, ou moins profond. C’est tout un art. Le plus rigolo c’est que le macho a l’impression que ça vient de lui. Manipulables à souhait, vraiment : ce sont mes petits pantins à moi.
— D’accord. Ils croient te baiser alors qu’en réalité, ce sont eux qui se font baiser.
— Ils sont dans l’inversion totale. Ils nous prennent pour eux, se prennent pour nous. Ils croient nous dominer alors qu’ils savent tout juste se dominer eux-mêmes. C’est pour ça qu’ils nous en veulent, et que certains violent et tabassent. Parce que c’est le seul moyen de leur domination physique et psychique réelle. Tu es venu, tu m’as plu, j’ai vaincu. Pas le contraire. T’as fait ton gros dur, ton macho, je n’ai pas été dupe un seul instant. Magnanime, je te l’ai laissé croire un tout petit peu. Juste assez pour t’attirer sous ma couette et te baiser. Tu penses m’avoir sauté alors que c’est moi qui l’ai fait. J’ai tout contrôlé du début à la fin, et non seulement tu t’y es soumis mais tu t’y es noyé et t’en es régalé. Une fille dit non à beaucoup de propositions. Un garçon dit oui à quasiment toute proposition, pour peu qu’il en ait. Entre les deux, la petite pute n’est pas du tout celle qu’on croit. Je n’ai pas été ta salope, cette nuit : c’est toi qui a été la mienne. Voilà ce que je rêverais de leur dire ! La vérité, quoi.

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