Lectures érotiques (9). Eric Mouzat : Je t'en supplie, trompe-moi encore (Editions La Musardine, 201

- Par l'auteur HDS Olga T -
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Récit libertin : Lectures érotiques (9). Eric Mouzat : Je t'en supplie, trompe-moi encore (Editions La Musardine, 201 Histoire érotique Publiée sur HDS le 13-04-2018 dans la catégorie Plus on est
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Lectures érotiques (9). Eric Mouzat : Je t'en supplie, trompe-moi encore (Editions La Musardine, 201
Dans « Lectures érotiques (2) Petits arrangements conjugaux (La Musardine 2007) », j'avais déjà présenté un ouvrage érotique d'Eric Mouzat. Je ne reviendrai donc pas sur la biographie de l'auteur.

Récemment, en 2017, Eric Mouzat a republié sous format numérique trois de ses romans candaulistes. Ce recueil comprend « Petits arrangements conjugaux », « Ménages à trois » et ce roman.

« Je t'en supplie, trompe-moi encore » est rédigé, non par chapitres, mais sous forme de lettres, seize en tout, adressées par Antoine, mari candauliste à Clara, son épouse hypersexuelle.

RESUME
Adolescent, Antoine tombe amoureux de Clara. Clara est une jeune fille hyper sensuelle, libérée et un rien nymphomane (pour ma part, je dirais hypersexuelle ce qui, je le répète, n'est pas une question de sémantique).

Toujours pendant son adolescence, Antoine croise la route de Louis. Louis est troublant. Il ne laisse personne indifférent. Louis tombe amoureux d'Antoine, Antoine est bouleversé par Louis, mais Antoine aime Clara.

Autour de ce trio au destin indécis, une vie s'organise. Une vie presque normale : des amis, des amants, des contraintes du quotidien. Clara, Antoine et Louis joueront longtemps à cache-cache, mais peu à peu quelque chose va s?agréger entre eux, autour d?un centre qui n?est personne en particulier, mais la révélation progressive d?un trait commun qui les unit.

La bisexualité, fil d'Ariane de cette histoire, est l'expression charnelle de l'acceptation de soi tel que l'on est, un mélange harmonieux de féminin et de masculin.

Le narrateur parle par lettres interposées (on comprendra pourquoi à la fin) à la très belle et troublante Clara, il lui raconte tout dans les détails, toute sa vie, tout l'amour qu'il a pour elle, plus grand de jour en jour, toutes les aventures sexuelles de Clara, toutes les souffrances endurées à l'adolescence, toute sa perversité aussi.

NOTES DE LECTURE : quelques passages que je retiens.

Entre Clara et Antoine, le décor a été posé dès le début de leur relation : « la première fois que tu m'as trompé, nous étions encore au lycée. » Dès ce moment-là, Clara comprend qu?Antoine aime la voir dans les bras d?un autre et elle en joue, au point qu?Antoine est témoin d?un moment unique : celui où Clara perd sa virginité.

"Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais la première fois que tu m'as trompé, nous étions encore au lycée. J'avais 17 ans, bientôt 18, tu en avais 16 tout juste. Tromper est certes un bien grand mot, mais j'ai vécu ces petits jeux entre nous de cette façon-là. J'ignore lequel de nous deux avait remarqué l'autre en premier, mais sitôt que mon regard eut croisé le tien, tu as irrémédiablement été gravée en moi, un peu à la manière d'un tatouage qui aurait envahi la face interne de ma peau : invisible de l'extérieur, aveuglant de l'intérieur. Qu'est-ce qui t'a plu chez ce butineur qui ne tenait pas davantage à toi qu'à aucune autre ? Entre ton envie charnelle de lui et cet acharnement à me martyriser dès que tu eus compris mon ivresse incontrôlable de toi, il ne t'a fallu longtemps pour l'épingler à ton tableau de chasse. Comment as-tu fais pour comprendre aussi vite le plaisir que j'éprouvais à vous voir vous amuser de moi ? »

Pendant ses études, à distance, Clara fait à Antoine le compte-rendu crû de ses frasques. Elle finit par faire perdre (enfin !) à Antoine son pucelage, en s'offrant à lui.

Désormais ils forment un couple, un drôle de couple, un couple candauliste. « J'étais consentant à ce que tu t?accouples avec d'autres hommes, que tu profites de leur corps et de leur sexe, que leur langue s'acharne entre tes cuisses, que leurs doigts s'enfoncent en toi, que tu t'amuses d'eux comme ils profitaient de toi. Tu me racontais tout, dans les moindres détails et je te donnais ma bénédiction. »
Antoine, par contre, ne joue pas la même transparence. Dans son cours de judo, il rencontre Louis. Antoine résiste, puis finit par se laisser aller à des attouchements homosexuels dans les bras de Louis. Le départ de celui-ci pour un long voyage à l'étranger dispense Antoine de dire à Clara ce qui s'est passé.

Clara va imposer une nouvelle épreuve à Antoine. Il sera le témoin de son mariage avec un autre. Au cours de la soirée, lors d'une danse, serrée dans les bras d'Antoine, elle lui dit « Dommage que mes parents soient là, je te ferais bien une petite pipe devant tout le monde. » Alors qu'Antoine lui avoue son amour, Clara lui dit qu'elle le fait souffrir parce qu'elle sait qu?il aime ça.

Antoine est alors loin de Clara et loin de Louis. Il est amoureux de l'une et de l'autre : « Louis m'avait révélé ma vraie nature. Il me permit même de comprendre que je vivais grâce à toi, par procuration d'une certaine façon, mon attrait pour les garçons par tes frasques répétées, ce que tu m'en avais montré et raconté ensuite. »
Clara revient à Paris. Pour Antoine, par instinct de possession, même s'il ne lui avoue pas ses sentiments pour Louis.

En même temps, il retrouve Louis, qui brule d'amour pour lui. Ils finissent par faire l'amour et, même dans ces moment-là, Antoine pense à Clara : « J'aurais voulu que tu sois avec nous, que tu m'embrasses dans le cou, que tu me mordilles l'oreille, que tes mains courent sur mon ventre, que tu déshabilles Louis, que tu te donnes à lui, que tu te donnes à moi, l'un après l?autre unis en toi. »
Le trouble éprouvé par Antoine à la première rencontre de son futur amant, Louis, est magnifique.

Clara et son mari vivent désormais à un quart d'heure de chez Antoine. Antoine et Clara se voient souvent. Clara n?a pas, jusqu'à présent, trompé son mari. Quand Antoine ose lui demander si elle aime son mari, elle lui répond : « Moins que toi. La vie avec toi aurait été impossible. Tu m?aurais laissé faire les 400 coups, je me serais consumée ».

Clara invite Antoine à diner chez elle et fait l'amour avec son mari, en présence de l'homme qui est fou d'elle.

Antoine déménage alors à Nice, plus que jamais amoureux, à la fois de Clara et de Louis.

Alors que Clara finit par renouer avec ses pratiques antérieures et donc par tromper son mari, Louis est malheureux de la distance avec Antoine. Louis, qui vient de perdre son protecteur anglais et Clara, qui vient de divorcer, décident de s'installer tous les deux à Nice.


Clara s'installe chez Antoine, d'abord dans la chambre d?ami et finit par provoquer le départ de Manon, qui était devenue la compagne d'Antoine, qui craque quand Clara débarque dans la chambre du couple et leur propose de « faire ça » à trois. « Tu renouas avec tes délicieux travers de t'encanailler avec à peu près n'importe qui, sous mes yeux de préférence et à te refuser à moi, au prétexte de la pureté de notre amour. »
Clara propose alors à Antoine de l?épouser. C?est aussi un moyen pour elle de connaitre enfin Louis.

Le mariage ne changera naturellement pas le comportement de Clara. « J'aimais toujours autant te regarder, déshabiller l'un, caresser l'autre, t'entendre gémir dans la chambre où tu m'interdisais d'entrer pendant certains ébats, puis ton ordre pour que je vous rejoigne, que je participe ou non, selon ton goût de l'instant. J'aimais toujours autant la stupeur de certains à qui tu imposais ma présence afin qu'ils puissent accéder à toi. »
Antoine et Clara finirent par partager le même amant, un jeune homme de 17 ans, William. C'est ensuite la découverte du saphisme pour Clara, dans les bras d?une jeune stagiaire, Emmanuelle.

Clara pousse Antoine à lui faire un enfant. Clara enceinte, Louis demande à être le parrain de l'enfant, une fille, Léa.

Louis et Antoine finissent par faire l'amour en présence et avec la complicité de Clara. Quant à Clara, elle assume désormais pleinement sa bisexualité récemment découverte, dans les bras d?Erika, une étudiante d?Antoine.

La fin est bouleversante. Ce n'est qu'après avoir lu les deux dernières pages que l'on comprend pourquoi l'auteur a choisi d'écrire ce roman sous forme de lettres. Le roman se finit tragiquement, sur un accident qui emporte Clara et qui explique ainsi les seize lettres d?amour envoyées par Antoine à la femme qu?il a tant aimée.

ANALYSE
Ce livre est une histoire d?amour au pluriel. L'hypersexualité de Clara l'emmènera vers un monde jusqu'alors étranger pour elle. Antoine aime tellement Clara qu'il lui accorde tout (ses exigences, ses amants). Louis aime Antoine au point de fermer les yeux sur ses tromperies. Louis respecte Clara et vice versa. Antoine aime Louis.

Antoine est amoureux fou de Clara. Clara, femme libre et intelligente, fait souffrir Antoine par ses moeurs légères. Antoine est malade de jalousie et en même temps, l'exhibitionnisme des frasques de Clara l'excite. Il la pousse au candaulisme. En parallèle, Antoine est troublé par Louis, un jeune homme homosexuel qui lui a déclaré sa flamme. Antoine se découvre alors inverti mais l'amour qu'il éprouve pour sa belle l'empêche d'avouer à Louis ce qu'il éprouve pour lui. C'est sous forme de lettres qu'il raconte son amour pour Clara, son trouble et ses ébats avec Louis et les aventures de la jeune femme. Il nous livre ses doutes, sa passion dévorante, ses souffrances au travers de cette correspondance à sens unique.

Ce roman est, je le répète, une histoire d'amour, teintée de liberté sexuelle, mêlant les amours plurielles, les amours bisexuelles, le candaulisme, le masochisme psychologique. C'est un érotisme tout en finesse, tout en tendresse, émouvant, suave, émoustillant. L'amour y est fort, à la limite de la déraison.

Le trio amoureux (et parfois plus si affinités) se vautre dans le sexe, sans que personne ne se pose de réelles questions sur les conséquences de ces actes, en gros l'amour prédomine leur monde et rien ni personne ne peut les empêcher de s'aimer à deux, à trois.

Ce n?est pas un hymne à la sexualité ni à la bisexualité, c'est un livre d'amour tout simplement, dans toute sa complexité, sa frénésie, sa grandeur, son pouvoir et l?adaptabilité à accepter les dérives de l'autre. On peut même parler de « polyamour ». L'amour est le seul objectif dans la vie de chacun des personnages et rien ne semble pouvoir les empêcher de s'aimer, à deux ou à trois. On y trouvera ainsi beaucoup de passages "hot", mais également des passages bercés par le romantisme.

CE ROMAN ET MOI
Dans ce roman, j'ai retrouvé naturellement beaucoup d'éléments qui me rappellent, avec des nuances, mon histoire et celui de mon couple avec Philippe : l'hypersexualité de Clara, le candaulisme d'Antoine, la bisexualité des deux époux, le « polyamour ».

Nous sommes incontestablement très proches de Clara et Antoine pour ce qui concerne le candaulisme du mari et l'hypersexualité de l'épouse.

J'ai moi aussi connu le « polyamour » pour un temps limité, avec Philippe et Hassan, quand celui-ci était mon amant. J'étais folle de lui, depuis l'instant (voir récit 30) où j'avais fait sa connaissance dans l'appartement de son frère Kamel, où je venais pour mes débauches hebdomadaires à la cité. J'ai eu alors le coup de foudre pour celui qui deviendra plus tard mon second mari, sans pour autant que je cesse d'aimer Philippe. C'est le mariage avec Hassan et le comportement de celui-ci qui a mis fin à ce triangle amoureux et qui a fait que, contrainte à choisir, j'ai choisi Philippe.

On peut en effet aimer deux personnes à la fois, à condition que cela soit accepté par toutes les personnes concernées. Ce ne fut pas le cas dans la situation que je viens d'évoquer. C'est toujours le cas avec ma douce et fidèle Agun, qui est mon autre grand amour, ma compagne, la femme de ma vie. Cela ne pose aucun problème parce que cela est accepté et même encouragé par Philippe, qui sait ce que la tendresse de ma belle et la force de son amour m?aident à surmonter les frustrations qui me sont imposées depuis quatre ans.

La bisexualité est une autre similitude, avec quelques nuances :
- Antoine est profondément bi, je dirais même qu'il est d'abord un homosexuel qui aime une femme. Philippe, quant à lui, a fini par assumer sa bisexualité, dans laquelle il est exclusivement passif. Rachid a été son premier amant et fût, pendant une assez longue période, notre mâle à tous les deux. Après la rupture avec Rachid, à l?exception d?une aventure en Tunisie avec le beau Mohamed, dont je parlerai, Philippe n'a pas eu d'autres expériences homos. Je sais pourtant qu'il aime ça et j'en profite pour m'occuper de lui avec mon gode-ceinture comme je le fais depuis les débuts de notre liaison. Il a, avec moi, rencontré une femme qui lui permet d'assumer à la fois son candaulisme et sa part féminine. Mais j'avoue qu'autant je supporte très mal de voir Philippe avec une autre femme, autant j'adore le voir se faire « mettre » par un mâle. Il n'y a rien ou presque qui ne m'excite davantage.


- Dans le roman, Clara découvre tardivement sa bisexualité. Contrairement à elle, j'ai découvert les mystères de Lesbos le jour-même où j?ai été dépucelée, avec Maria, l'épouse de mon premier amant. Je n'ai cessé depuis ce jour d'assumer et d'affirmer ma bisexualité, avant de me stabiliser grâce au couple que je forme avec Agun.

Il y aurait encore d'autres similitudes entre notre couple et les situations décrites dans ce roman, à commencer par le fait qu'Antoine a été le témoin de Clara pour son mariage, comme Philippe fut le mien lors de mon mariage avec Hassan. Sauf que, contrairement à Clara, j'ai osé aller au bout de mes envies : Philippe, mon ex-mari, qui était mon témoin ce jour-là, devint aussi mon amant.

J'en arrête là avec ses identifications, qui se produisent inévitablement chez moi quand je lis un roman de cette nature.

J'espère vous avoir donné l'envie de découvrir ce roman d'Eric Mouzat, qui est incontestablement une référence du récit candauliste.

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