JOURNAL DE MA VIE AMOUREUSE (Histoire fictive) - CHAPITRE 2 : Aveux

- Par l'auteur HDS Cramache -
Récit érotique écrit par Cramache [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : JOURNAL DE MA VIE AMOUREUSE (Histoire fictive) - CHAPITRE 2 : Aveux Histoire érotique Publiée sur HDS le 07-05-2018 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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JOURNAL DE MA VIE AMOUREUSE (Histoire fictive) - CHAPITRE 2 : Aveux
Le samedi soir, Sylvain vient me chercher. Il me regarde de la tête aux pieds, et secoue la tête. Ma tenue ne semble pas lui plaire. Je porte un simple tee-shirt et un jean un peu large. J’évite le plus possible les vêtements moulants, pour qu’on ne remarque pas trop mon entrejambe. Il me traine dans ma chambre, et fouille mon armoire. Lui-même porte un jean beige très près du corps, et une chemisette cintrée dont les premiers boutons sont défaits. Il est plus sexy que jamais. Je n’ai qu’une envie, me coller contre lui et embrasser sa gorge. Depuis l’autre jour, il ne s’est rien passé.
Il sort de mon placard plusieurs vêtements qu’il rejette. Je me doute de ce qu’il cherche, et il ne trouvera rien. Pas de trucs moulants ou serrés, à part mes boxers. Il fouille partout et se tourne vers moi, désespéré. Je ne lui ai pas encore parlé de mon sexe, on n’évoque pas ce genre de sujets. En fait, je fais tout pour l’éviter, je crains de l’effrayer. En plus, c’est un sujet très intime, et on se connait à peine. Je veux encore attendre avant de faire cet aveu, mais je sens qu’il va me réclamer une explication sur ma garde-robe, alors je prends les devants : -Je n’aime pas les vêtements moulants.
-Je vois ça, et je ne comprends pas pourquoi. Tu as un corps splendide.
-Merci pour le compliment, mais c’est surtout les pantalons serrés que j’évite.
-Là, tu éveilles ma curiosité. Qu’est-ce que tu caches ?
-Quelque chose, dis-je mystérieux, que tu sauras un autre jour.
-Mec, ça y est, rigole-t-il, je suis en mode détective. Je vais savoir le fin mot de cette histoire.
-Pour ça, il faudra que tu couches avec moi, c’est le seul moyen.
-Tentant, je suis persuadé que tu es doué. Je voulais te demander pardon pour le baiser de l’autre soir, je n’aurais pas dû. C’est la première fois depuis ma rupture, que je rencontre quelqu’un d’aussi intéressant.
-T’inquiète, je ne l’ai pas mal pris, c’était bon. Et ça me flatte, aussi. Au moins, je suis à ton goût.
-Tu me plais oui, et je ne suis jamais sorti avec un rouquin. Mais bon, on est juste pote, et on va être en retard.
-Attends, ne va pas croire que je te drague ou autre. Tu me plais aussi, et je comprends que tu veuilles prendre ton temps.
-Mon ex, il avait quarante ans, ce que je savais pas, c’était qu’il était marié avec deux gosses. Ça a duré presque deux ans, j’étais très amoureux de lui. J’avais fait des projets, et quand j’ai découvert la vérité, ça m’a tué. J’ai tout quitté, et je suis revenu vivre chez mon père. C’était il y a deux mois.
-Oh, dis-je un peu choqué, je suis désolé. Tu as bien raison de ne pas te lancer dans une nouvelle histoire.
-Et toi alors ? Ta dernière histoire ?
-J’en ai jamais eu, les mecs ne veulent qu’une seule chose de moi, du sexe, et parfois, je le leur procure. On va dire que je les fais hurler de plaisir.
-J’ai pigé, s’exclame-t-il soudain, tu as une grosse bite, et tu en as honte. Tu veux que les gens t’aiment pour toi, pas pour elle.
-C’est ça, et je fais tout pour qu’on ne la remarque pas.
-T’es un gars bien, tu sais, et tu trouveras le mec qui te convient.
-C’est peut-être toi, tenté-je.
-Non, je suis complétement brisé, et il ne vaut mieux pas que ta première histoire commence par ce genre d’épreuves.
-J’aime les défis, répondis-je, mais je respecte ton choix.
-Je t’en remercie, j’aimerais tant pouvoir te dire oui, je me sens bien avec toi.
-Alors, on reste amis.
Il s’approche de moi et me serre dans ses bras. Je me colle à lui, et hume son doux parfum de musc. On s’est souvent vus dans la semaine, au garage quand il a récupéré sa voiture et mon numéro de portable, puis jeudi soir, il est passé pour discuter et hier soir, on est allé se balader. Le courant passe bien entre nous, et son aveu me prouve qu’il est sous le charme. Je ne veux rien forcer, sinon je risque de le perdre. On se sépare, il a le regard brillant. Il me prend par la main et on s’installe au salon. Ce n’est pas ce soir qu’on sortira, et ça m’arrange un peu. Je suis crevé, ma journée a été très longue, une cliente s’est montrée odieuse avec moi, m’accusant de l’arnaquer. J’ai gardé mon calme autant que possible, mais j’ai fini par arriver au bout de ma patience, et j’ai appelé le manager qui a tout réglé.
Je sers des sodas et des chips avec du guacamole maison. Sylvain s’assoit en tailleur, après avoir enlevé ses chaussures. Son regard est toujours triste, et il est plongé dans ses pensées. Je me mets face à lui, aussi en tailleur. Ce n’est pas une position que j’affectionne, ça me donne des fourmis, mais je n’ai pas le choix. Sylvain boit une longue gorgée et je le ressers. J’attends qu’il prenne la parole, je sens qu’il a besoin de vider son sac. Je sirote mon soda en l’observant attentivement. Il n’est plus aussi confiant, il semble perdu et effrayé, comme un enfant, ce qu’il est en quelque sorte. Je pensais qu’il avait dans les vingt-cinq ans, non, il a à peine vingt ans. Il fait plus vieux, et il est très mature : -J’avais dix-huit ans quand je l’ai connu, raconte-t-il. Enfin presque. Il a attendu que je sois majeur pour m’embrasser la première fois. Mon premier baiser, et le premier mec de ma vie. J’ai toujours eu du mal à accepte mon homosexualité, je voulais être normal, comme tout le monde. C’est con, hein ? Et tu vas rire, je le veux toujours.
-Tu sais, dis-je doucement, tu es normal. Etre gay n’est pas une tare.
-C’est pas ça, le souci. C’est juste que je veux qu’on me voit pour ce que je suis, pas pour ma sexualité. Un peu comme toi avec ta queue.
-D’accord, je comprends, continue.
-Bref, il m’a vu pour moi, et je suis tombé amoureux de lui. Il était tendre, attentionné, prévenant, et très patient. Et marié. J’étais heureux avec lui. Ça a duré deux ans, et je faisais des projets d’avenir avec lui. Je lui ai dit « Je t’aime », et il me l’a dit aussi. Et puis, un jour, je trouve une photo dans son portefeuille, lui avec une femme et deux gosses qui leur ressemblent. Il avait une alliance au doigt et tout. Ça m’a rendu dingue, parce que j’allais lui demander de vivre avec moi. On s’est disputés, et il m’a tout avoué, qu’il se foutait de moi, en gros. Il me mentait sur tout, y compris ses sentiments. Tout ce qui l’intéressait, c’était mon cul et ma bite. Il voyait d’autres jeunes comme moi, c’était son truc, les puceaux sans expérience.
-Tu n’es pas obligé de tout me raconter, l’interrompis-je.
-Non, maintenant que j’ai commencé, je dois finir. Tu es le premier à qui j’en parle, sauf mon psy. J’habitais à Clermont, j’étais étudiant. Je suis rentré dans ma chambre, et j’ai avalé des cachets. C’est un de mes amis qui m’a trouvé, je lui avais laissé un double de mes clefs, au cas où. Il a appelé les pompiers, et voilà, ils m’ont sauvé. Je suis resté deux mois en psychiatrie. T’inquiète, je vais mieux, je ne suis pas dingue. Je vois mon psy toutes les semaines, c’est pour ça aussi que je rentré chez mon père. Je n’ai pas exagéré en te disant que je suis détruit.
-Et je n’exagère pas quand je te dis que j’aime les défis. Ça ne me fait pas peur de t’aider. Je te parle pas de sortir ensemble.
-Merci, tu es le meilleur. Sauf que je crois que je pourrais tomber amoureux de toi. Une part de moi en a envie, mais j’ai peur de te faire du mal et de te détruire en retour.
-On va y aller doucement. Déjà, on va se voir en ami, et j’insiste, en ami. Pas de sexe, pas de bisous, rien. On fait comme ce soir, on discute. On verra avec le temps.
-D’accord.
Une larme coule de son œil, la seule qu’il n’a pas pu retenir. Je lui serre les mains, et le flot s’écoule. Je l’attire à moi et le berce tendrement. Il avait dû revivre le calvaire de sa seule relation sérieuse pour me la raconter. Ce garçon est d’une force incroyable. Je le laisse pleurer tout son soul, il en a besoin. Il s’accroche à moi comme s’il se noyait, et ses larmes coulent. Je lui chuchote des mots rassurants, je ressens ce besoin de le protéger, le sexe est bien loin de mes préoccupations actuelles. Je lui tapote le dos en continuant de le bercer.
Sylvain finit par se calmer, mais il reste collé contre moi, la tête contre mon épaule. La situation s’éternise, mon corps s’échauffe. Cela fait quelques semaines qu’on ne m’a pas touché, et là, un beau mec refuse de me lâcher. Je n’ose pas le repousser, mais son contact m’excite vraiment. Mon sexe, ce traitre, gonfle lentement. Je me dandine un peu et j’essaye de penser à autre chose. Le parfum de Sylvain m’enivre littéralement. Sa chemise est défaite dans son dos, là où mes mains sont posées. Il a la peau douce sous mes doigts calleux. Sylvain finit par se redresser et ouvre la bouche de surprise en constatant mon état : -Désolé, dis-je.
-T’inquiète, je suis pas mieux.
Il me montre sa propre érection, et on éclate de rire. L’avenir va être intéressant entre nous deux. En tout cas, ça a le mérite de casser cette ambiance morose. La mélancolie continue à hanter son regard, mais il fait de son mieux pour être de bonne humeur. Pour l’aider, je lui raconte quelques uns de mes secrets. Peu de gens me connaissent vraiment, je m‘arrange toujours pour en dire le moins possible, juste l’essentiel. Avec Sylvain, je sens que je peux lui révéler certains faits de mon passé. Après tout, il vient de s’ouvrir à moi sur un sujet très personnel. Avec un sourire, je déballe une de mes histoires : -Je viens d’Ainay-le-Château, je sais pas si tu connais -J’y suis allé une fois quand j’avais six ou sept ans. J’ai pas aimé.
-Je te comprends, j’y ai vécu jusqu’à mes treize ans. C’est là que j’ai attéri en foyer d’accueil, après la mort de mes parents. C’était dans un accident de voiture, un type ivre qui roulait dans le mauvais sens. J’étais à la maison, ce sont les gendarmes qui sont venus me chercher. Ils m’ont emmené voir une assistante sociale qui m’a conduit dans un centre d’urgence. J’ai pas d’autre famille. J’y ai passé quelques semaines, et on m’a placé ailleurs dans une belle maison avec d’autres jeunes.
-C’était comment ?, me demande-t-il en mangeant une chips.
-Pas comme tu l’imagines. J’avais ma propre chambre, et je m’entendais bien avec les autres. Les éducateurs étaient sympas, j’ai gardé le contact avec eux. Parfois, je passe là-bas pour parler avec les jeunes et leur montrer que leur vie peut s’améliorer. C’était pas tout rose, bien sûr, douze ados plein d’hormones sous le même toit, ça cause des frictions. Et non, je n’ai pas perdu ma virginité avec un gars du foyer. C’était avec quelqu’un d’autre et ailleurs.
-Garde cette histoire pour un autre jour, m’arrête-t-il.
-Je vais pas te raconter ce désastre complet, rigolé-je. Bref, j’ai fini le collège, et j’ai fait un apprentissage. J’avais pas trop le choix, j’étais pas très doué à l’école. J’ai eu mon CAP et un coup de pouce pour mon premier studio. Depuis mes dix-huit ans, je me débrouille seul.
-Tes parents seraient fiers de celui que tu es devenu. Je t’envie dans un sens, tu ne t’es pas effondré quand tu as tout perdu, pas comme moi.
-Ne compare pas nos deux situations, répliqué-je doucement. Il m’a fallu du temps pour admettre la mort de mes parents. Je me suis effondré, j’ai pleuré, hurlé, maudit le monde entier. Je jetais la nourriture sur les murs, je refusais de me laver, de sortir, de voir des gens. Les éducateurs envisageaient de m’hospitaliser.
-Comment tu t’en es sorti ?
-Coralie, elle s’est glissée dans ma chambre et m’a parlé tout simplement.
-C’est bien son genre. Je l’a rencontrée chez le psy, à mon arrivée, et on s’est tout de suite entendus.
-C’est son pouvoir secret. On a été palcé dans le même foyer. Elle a toujours ses parents.
-Alors, je la remercie pour ce qu’elle a fait.
Sylvain se penche vers moi et pose ses lèvres contre les miennes. Sa langue caresse mes lèvres et j’ouvre la bouche par réflexe. Elle s’y insinue et très vite, nous échangeons un long baiser un peu timide. J’ai oublié qu’il n’a jamais embrassé qu’un seul homme dans sa vie. Je mets fin à ce baiser parce que je réalise qu’il n’est peut-être pas amoureux de moi. Je suis le premier mec qu’il laisse approcher et ma gentillesse le touche tant qu’il mélange tout. Je ne veux pas de ça, ça pourrait nous faire souffrir. Pourtant, quelque chose me dit qu’il a des sentiments pour moi, des vrais. Il commence à déboutonner sa chemise, et je l’arrête : -Pas ça, non, dis-je. J’en ai envie, mais pas ce soir. On a dit qu’on prenait notre temps.
-Tu as raison, réplique-t-il, déçu. Tu embrasses bien.
-Toi aussi. Je ne te rejette pas, je crois juste qu’il est plus prudent d’attendre, le sexe est un acte important pour moi.
-Oui, c’est vrai, dit-il rassuré. Je ferai mieux de filer. On se voit demain ?
-Je peux pas, je dois faire un truc important. Je ne serai pas en ville de la journée. Je t’appelle à mon retour, et je passe te voir, promis.
-D’accord, répond-t-il encore une fois déçu. Je vais m’ennuyer, j’ai rien à faire, demain.
-Appelle Coralie, elle sera ravie de te raconter certains trucs sur moi.
-Je peux venir avec toi ?
-J’aimerais bien, mais non, c’est quelque chose que je dois faire seul.

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