Histoire des libertines (24) : Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV

- Par l'auteur HDS Olga T -
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
  • • 365 récits publiés.
  • • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 9.4 • Cote moyenne attribuée par HDS : 10.0
  • • L'ensemble des récits érotiques de Olga T ont reçu un total de 1 039 326 visites.
Récit libertin : Histoire des libertines (24) : Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV Histoire érotique Publiée sur HDS le 14-02-2019 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
Cette histoire de sexe a été affichée 1 568 fois depuis sa publication.
Note attribuée à cette histoire érotique par les lecteurs :
(10.0 / 10)
Note attribuée à cette histoire érotique par HDS :
(10.0 / 10)

Couleur du fond :
Histoire des libertines (24) : Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV
Gabrielle d'Estrées (1573-1599) fut la maîtresse d'Henri IV de 1591 à sa mort. Elle fût l'une des maitresses les moins aimée et les plus calomniée de l'Histoire de France.

Jamais favorite ne fut aussi près de devenir reine de France.

Gabrielle d'Estrées fait partie de ce qu'on pourrait appeler les « grandes maîtresses royales », qui, toutes, figurent ou figureront dans cette rubrique historique des « grandes libertines » : Agnès Sorel (récit n°18), Diane de Poitiers (récit n°21), la Montespan, Mme de Maintenon, Mme de Pompadour et la Du Barry.

GABRIELLE AVAIT DE QUI TENIR
Gabrielle est l'une des sept filles d'Antoine, qui les appelle ses « sept péchés capitaux », car elles sont toutes plus dévergondées l'une que l'autre ! Antoine, Marquis de Coeuvres, petit noble de Picardie, deviendra Baron de Boulonnois, Vicomte de Soissons et gouverneur de l'Île-de-France.

Gabrielle fut élevée par sa tante Isabelle. Sa mère, Françoise, de la célèbre famille Babou de La Bourdaisière, est connue pour ses galanteries et entretient beaucoup d'amants, dont le roi de France Henri III. Elle initie aussi ses filles très tôt à la débauche, notamment Diane, qui mène une vie de débauche et a de nombreux amants, tels que le duc d'Épernon et Angélique, abbesse de Maubuisson, qui aurait eu douze enfants de douze pères différents ! Quelle famille !

Gabrielle a donc de qui tenir. Elle fut marquée par le départ de sa mère, qui, laissant son mari et ses onze enfants, déserte le domicile conjugal pour suivre son amant, Yves marquis d'Allègre en Issoire, où il vient d'être nommé gouverneur. Ce n'était pas banal pour l'époque !

LA PLUS CELEBRE DES NOMBREUSES MAITRESSES DU VERT GALANT
En novembre 1590, le siège de Paris s'étirant en longueur, Roger de Bellegarde, grand écuyer de France, est contraint de présenter sa maîtresse Gabrielle d'Estrées au roi. Ils partent tous deux au château de Coeuvres, où habite Gabrielle.

Henri IV conçoit pour elle une vive passion. Il veut mettre Gabrielle dans son lit. Gabrielle résiste plus de six mois à ce monarque sentant fort « de l'ail et du gousset ». Plus elle se refuse, plus il la veut. Elle finit par lui céder.

Leur première nuit est torride, nourrie par une demoiselle experte en la matière mais qui a, en plus, une tendresse et un caractère que les autres conquêtes du Vert Galant, nombreuses et furtives, n'ont pas.

Il la marie par souci des conventions à Nicolas d'Amerval de Liancourt, baron de Benais, puis, après la naissance de leur premier enfant naturel, César de Vendôme, demande que le couple divorce pour la rendre libre, l'appelle à la cour, crée pour elle le duché de Beaufort et comble d'honneurs tous ses parents. Elle reçoit d'Henri IV le château royal de Montceaux-lès-Meaux avec le titre de marquise de Montceaux, puis celui de duchesse de Beaufort. Henri IV vient fréquemment la rejoindre en son château.

Gabrielle d'Estrées demande l'annulation de son mariage avec comme argument l'impuissance de son mari, qui empêche la consommation du mariage. Ceci étant complètement faux, Nicolas d'Amerval refuse. S'il avait accepté de servir de couverture, il refuse que l?on porte atteinte à sa réputation. D'autant qu'il a eu quatre enfants d'une première union. Ce sera un autre motif qui fera défaire leur mariage. En effet, la première épouse (décédée) de Nicolas d'Amerval était une parente plus ou moins éloignée de la famille de Gabrielle. Le mariage est donc considéré nul pour consanguinité !

En tant que favorite royale, Gabrielle d'Estrées s'achète beaucoup de robes et de bijoux et mène une vie de vraie reine. Le roi lui donne beaucoup de présents et cadeaux, lui achète des terres et domaines tels que châteaux, hôtels, etc. Sa famille n'est pas aussi oubliée : le roi donne beaucoup des charges importantes à son père et à son frère ; ses soeurs : Angélique, est faite abbesse de Mautbuisson, par le roi, et Julienne-Hyppolite, est mariée à Georges de Brancas, duc de Villars.

Gabrielle a une totale emprise sur son royal amant. Le roi approuve et suit se conseils. Ce serait sous ses conseils, que le roi se convertit au catholicisme en 1593. Gabrielle se mêle aussi de politique, elle favorisera par exemple l'ascension du duc de Sully, avant de se brouiller avec lui.

LA PRESQUE REINE
« Belle comme une perle », Gabrielle est blonde, possède de superbes yeux bleus et « des courbes joliment dodues que seuls deux petits seins agressifs parviennent à faire oublier. » (Patrick Caujolle, Histoire de la France polissonne » (Editions le Papillon Rouge, 2013)
Gabrielle d'Estrées, la « presque reine », est « blonde, dorée, d'une taille admirable, d'un teint d'une blancheur éclatante » (Mademoiselle de Guise), « blonde aux yeux bleus, aux sourcils admirablement dessinés, avenante et potelée » (François Bluche), « belle mignonne un peu fade et sans trop d'esprit » (Jean-Pierre Babelon),
Elle a, du fait même de son destin tragique, fasciné tant ses contemporains que la postérité.

Ainsi Agrippa d'Aubigné, pourtant généralement avare de compliments, salue en elle celle qui pousse le roi à rédiger et signer l'édit de Nantes : « C?est une merveille, comment cette femme de laquelle l'extrême beauté ne sentait rien de lascif, a pu vivre en reine plutôt qu'en concubine tant d'années et avec si peu d'ennemis. Les nécessités de l'État furent ses seules ennemies ».

Jules Michelet, qui a examiné son portrait au crayon par Daniel Dumonstier au cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France, la décrit ainsi : « Elle est étonnamment blanche et délicate, imperceptiblement rosée. L'oeil a une indécision, une vaghezza qui dut ravir et qui pourtant ne rassure pas. »
INFIDELE ENVERS UN ROI EROTOMANE
Bellegarde, intelligent, avait fait mine de s'effacer. Gabrielle va continuer à le fréquenter quand le roi est absent.

Henri fera tout pour éloigner Bellegarde. Lors d'un souper, il place le bel écuyer aux côtés de la splendide Marguerite de Guise, comptant en vain sur la jalousie de Gabrielle. Lorsque Bellegarde sera assiégé par les Ligueurs en Normandie, Henri se gardera de le secourir, afin de s?en débarrasser. En vain, Bellegarde s'en tire !

Gabrielle passe de Roger de Bellegarde au roi et d'un lit à l'autre sans scrupules. Le « bel ange » est toujours la maîtresse de Bellegarde qui manque à plusieurs reprises d'être surpris par Henri dans le lit de sa maîtresse.

En 1594, Gabrielle met au monde son premier enfant, qui est César, légitimé et titré duc de Vendôme à sa naissance. Le roi est fou de joie à la naissance de ce premier enfant et plusieurs fêtes en grande pompe sont données à Paris. Mais certaines personnes à la cour, prétendent que l'enfant serait celui du seigneur de la Bellegarde, encore amant de Gabrielle, et non du roi.

Un billet des plus explicites adressé par Roger à son amante parvient dans les mains du roi. Furieux, Henri donne l'ordre à un capitaine de sa garde de se rendre dans la chambre de Gabrielle et de tuer son rival. Dérangé en pleine action, Bellegarde parvient à s'enfuir, mais devra se résoudre à l'exil.

La rumeur publique prêtera d'autres amants à Gabrielle. A sa décharge, le Vert Galant, toujours amoureux d'elle, ne se privait pas d'entretenir d'autres liaisons, alors que Gabrielle était sa favorite quasi-officielle. Il faut dire qu'on estime qu'il a eu, au cours de sa vie, près de soixante maîtresses.

Sur la période (1591-1599) où Henri IV était « en couple » avec Gabrielle, on lui connait au moins les liaisons suivantes :
- Louise de Budos (1575-1598) épouse du connétable de France, Henri de Montmorency, qui fut sa maitresse en 1596. Sa beauté séduit le roi de France, qui en fait aussitôt sa maîtresse, mais elle n?est que passagère, le roi ayant pour favorite en titre, Gabrielle d'Estrées. Ainsi Henri IV fait une infidélité (parmi tant d'autres), à sa maîtresse officielle, Gabrielle d'Estrées. Mais très amoureux de cette dernière, sa liaison avec la duchesse de Montmorency n'est que de très courte durée.

- Madame Quellin, épouse d'un conseiller du Parlement à Paris. Elle devient la maîtresse du roi Henri IV, en 1598.

- Isabelle Potier, femme du président de Boinville. Elle rencontre vers 1598, le roi de France, Henri IV, qui en fait aussitôt sa maîtresse. Elle l?est pour quelques mois (de 1598 à 1599). C?est l?une de plusieurs infidélités qu?il fit à sa maîtresse, Gabrielle d'Estrées, alors enceinte du quatrième et dernier enfant d?Henri IV.

On peut aussi signaler qu'Henri IV a eu une liaison avec deux des soeurs de Gabrielle :
- Ce sera le cas de Julienne Hyppolite d'Estrées (1580-1649), duchesse de Villars, jeune soeur de Gabrielle, celle qui figure avec elle sur le fameux tableau où les deux femmes, nues, sont représentées dans leur bain. Cette brève liaison aurait eu lieu toutefois après le décès de Gabrielle.

- Angélique d'Estrées (1570-1634), Abbesse de Maubuisson, à une date inconnue et qui aurait donc été la maitresse de deux rois, Henri III et Henri IV.


PROJET DE MARIAGE
De cette liaison, naitront trois enfants, dont le célèbre César, duc de Vendôme (1594-1665). Henri IV est décidé à les légitimer.

En 1593, Gabrielle éprouve du chagrin, quand elle apprend la mort de sa mère, qui est assassinée à Issoire, le 9 Juin de la même année, dans une émeute pendant la guerre de la Ligue. C'est dans les bras d'Henri IV, qu'elle court se consoler. Peu de temps après, Gabrielle d'Estrées, tombe enceinte. Le roi est très content quand il apprend ceci, lui qui se croyait stérile.

Marié à Marguerite de Valois depuis 1572, le roi apprend enfin que son épouse consent à divorcer en février 1599. La reine Margot n'accepta, durant longtemps, de se séparer de sa couronne uniquement si Henri épousait une femme de haute naissance et en aucun cas sa « putain ». Si Marguerite fini par céder, le pape ne l'accepte que si le roi épouse sa nièce, Marie de Médicis. C'est pourquoi, dans les mêmes temps qu'il prépare son mariage avec Gabrielle, le roi mène des négociations avec les Médicis ! La situation inquiète la duchesse qui ne comprend pas pourquoi son amant joue ce double jeu. D?un côté, Henri promet d'épouser Marie, de l'autre, il fixe son union avec Gabrielle pour la Saint-Quasimodo et le 23 février, il offre à sa maîtresse l'anneau de la couronne.

Le roi était résolu d'épouser Gabrielle d'Estrées, qu'il avait faite duchesse de Beaufort, et de légitimer les trois enfants qu'elle lui avait donnés. La duchesse était belle, intelligente, soutenue à la fois par des protestants, qui préféraient cette alliance à celle d'une princesse venue d'une cour catholique, et par d'anciens ligueurs auxquels elle était apparentée.

« La presque reine » est détestée, aussi bien par le peuple parisien que par l'aristocratie, à cause de ses nombreuses dépenses (robes, bijoux, hôtel de Schomberg en face du Louvre). Elle est l'objet de nombreux pamphlets. Le peuple est de plus en plus haineux envers la favorite qui dilapide l'argent du roi.

La cour et les pamphlétaires la surnomment la « duchesse d'Ordure » et la qualifient de « putain à chien ». Les Français détestent Gabrielle d'Estrées qu'ils jugent capricieuse, hautaine et de mauvaise influence sur le roi mais qui, en plus, se permet de le tromper.

Enceinte du Roi pour la quatrième fois, la grossesse la rend nerveuse et elle décide de rendre visite à trois célèbres devins. Elle ne va pas être déçue : le premier lui dit qu'elle ne connaîtra jamais de second mariage. Le deuxième, qu'un enfant va lui faire perdre toute espérance de mariage. Et le dernier annonce à Gabrielle qu'elle va mourir jeune et ne verra pas le prochain jeudi de Pâques (dans un mois.)
Pendant la Semaine Sainte, il est de coutume que chacun calme ses ardeurs, le Roi ne se montre donc pas avec sa maîtresse. Celle-ci, alors qu'elle fréquente de très près le protestantisme, ne rechigne pas à assister à chacune des cérémonies catholiques pour être bien vue par le peuple et le pape florentin, ayant l'espoir d'obtenir enfin l'autorisation papale de devenir Reine.

EMPOISONNEE ?

Enceinte de quatre mois du quatrième enfant d'Henri IV, elle est prise de terribles convulsions le 9 avril 1599, après avoir dîné chez le financier Sébastien Zamet, qui lui a offert comme rafraîchissement un citron givré.

La nuit du 8 au 9 avril, Gabrielle est prise d'une crise de convulsions, elle étouffe mais trouve la force d'écrire à Henri IV pour lui dire de venir la rejoindre au plus vite. Au petit matin, on la découvre la tête toute tordue, complètement tirée vers la gauche. De plus la maîtresse royale a perdu l'ouïe et la vue.

L'agonie de Gabrielle sera atroce. Elle hurle de douleur. Ses traits sont déformés d'une façon qui terrifie les témoins, qui racontent que son visage révulsé noircit au point de la rendre totalement méconnaissable (son aspect est tel que l'entourage du roi l'arrête à Villejuif alors qu'il accourt pour la voir de Fontainebleau, où il séjourne, afin de lui éviter un spectacle si horrible) et qu'elle souffre de douleurs épigastriques, ce qui a fait naître le soupçon d'un empoisonnement par le citron dans lequel la substance nocive aurait été introduite.

Le roi n'aura pas le courage de contempler en un pareil état ce visage qu'il a chéri, dont ses lèvres ont couvert de baisers chacun des traits délicieux. Éperdu de chagrin, le roi se laisse reconduire à Fontainebleau où il s'écroule, incapable de retenir ses sanglots. Quant à la malheureuse Gabrielle, elle souffrira encore douze longues heures, avant de rendre le dernier soupir.

La foule Parisienne s'entasse devant la demeure, et il est possible d'entendre « Elle va donc enfin crever cette putain-là ! »
Le matin du samedi Saint, comme l'avait prédit un devin, Gabrielle d'Estrées s'est éteinte.

Tout de suite, une rumeur circule et prend de l'ampleur : la duchesse de Beaufort est morte assassinée, victime d'un empoisonnement. La main de dieu a-t-elle frappé seule Gabrielle ou l'a-t-on aidé ? Qui avait intérêt à voir disparaître la duchesse ? A la vérité, beaucoup de monde !

Depuis longtemps les conseillers et ministres du roi voulaient se débarrasser de Gabrielle, menace pour l?équilibre de la France.

La disparition de Gabrielle ne permit-elle pas à Henri IV d'épouser sans regrets Marie de Médicis ? Certains vont jusqu'à penser que si la mort de Gabrielle arrangea bien les affaires du roi, ce dernier est impliqué dans son trépas. Poursuivant les négociations avec l?Italie tout en promettant de l?épouser, ne réagissant pas à ses crises d?angoisses, ordonnant une séparation avant le mariage et enfin n?accourant même pas auprès d?elle lorsqu?il apprit le 8 qu?elle allait mal. Au final, la mort de Gabrielle d'Estrées arrangea beaucoup de monde.

Mais l'hypothèse la plus probable est qu'elle aurait été victime d'éclampsie, l'éclampsie toxique (intoxication par un taux élevé d'albumine dans les urines, pathologie de la femme enceinte se traduisant par une forte hypertension, allant jusqu'à des convulsions) ayant tous les symptômes de l'empoisonnement.

La belle Gabrielle a droit à des funérailles royales. Le roi porte le deuil en s'habillant tout de noir, ce qui n'était pas permis aux rois de France. Ses obsèques sont célébrées dans l'église Saint-Germain-L'Auxerrois avec les honneurs liés à son rang.

Au lendemain de sa mort, Henri IV écrit : « Mon affliction est aussi incomparable que l'était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m'accompagneront jusqu'au tombeau. La racine de mon c?ur est morte et ne rejettera plus... »
L'AUTRE « DAME AU SEIN NU »
Comme Agnès Sorel, Gabrielle d'Estrées est célèbre pour un tableau où elle est représentée. Deux femmes nues dans leur bain fixent le spectateur. L'une pince le téton de l'autre.

Gabrielle est peinte avec sa soeur, Julienne-Hyppolite, au bain. Sur ce portrait, la duchesse de Villars pince le téton du sein de sa soeur, pour montrer aux gens que Gabrielle est enceinte du roi. On peut aussi voir, Gabrielle tenir de sa main gauche, un anneau que le roi lui a donné, ce qui symbolise leur amour. On voit aussi une femme de chambre, assise dans un coin, entrain de broder une layette pour enfant ; ce qui prouve encore que Gabrielle est enceinte.

La nudité et le gonflement des seins n'est pas sans rappeler l'Agnès Sorel de Fouquet.

L'auteur de ce tableau de la seconde école de Fontainebleau, particulièrement « osé » pour l'époque, est anonyme, mais son modèle est particulièrement célèbre, puisqu'il s'agit de Gabrielle.

UNE FEMME LIBRE
J'ai choisi de parler de Gabrielle d'Estrées pas seulement parce qu'elle fût l'une des grandes maîtresses royales.

Elle est incontestablement une libertine, une grande amoureuse. Le triangle qu'elle a longtemps maintenu avec Henri d'un côté et Bellegarde de l'autre témoigne de son audace.

Femme ambitieuse, Gabrielle fût, comme beaucoup de ces grandes maîtresses royales, détestée, voire haïe par la Cour, par la noblesse, par le peuple, qui lui imputaient bien des malheurs et lui reprochaient les dépenses qu'Henri faisait pour elle.

Il faut aussi se replacer dans le contexte de l'époque. La France sort enfin des terribles guerres de religion. Henri IV s'est imposé au prix de sa conversion. Gabrielle n'est pas que jolie et sensuelle. Elle est aussi intelligente et eut une influence bénéfique sur les décisions politiques du roi, comme l'avait fait Agnès Sorel en son temps sur Charles VII. Elle a poussé Henri IV en faveur de l'Edit de Nantes de 1598, qui amenait la paix religieuse dans le royaume.

Le destin tragique de Gabrielle fut au final inachevé, puisque la couronne, qu'elle avait entrevue, lui échappa, du fait de sa mort brutale. On ne saura jamais si Henri IV aurait, au final, osé aller au bout de son projet, en prenant le risque d'affronter le pape et tous ceux nombreux, depuis la noblesse jusqu'au peuple de Paris, étaient indignés qu'il puisse épouser la « catin », qui, en plus, est suspectée d'être favorable aux protestants. Certains ont vu dans sa mort brutale et cruelle une punition divine.

Pour ma part, je tenais à témoigner de mon respect et de mon admiration pour cette femme volontaire et courageuse, belle et intelligente, une grande amoureuse, une femme libre.

MES SOURCES SUR LE WEB
Comme je m'y suis engagée, voici les principaux sites que j'ai consultés pour préparer cet article, en plus de l'article de Wikipédia :
http://enviedhistoire.canalblog.com/archives/2007/03/07/4235347.html
http://favoritesroyales.canalblog.com/archives/2011/05/25/21222713.html
http://www.histoire-et-secrets.com/articles.php?lng=fr

Les avis des lecteurs

@ Didier, je partage toutes ces appréciations. Il me semble également que le "Vert galant" avait bien l'intention d'épouser Gabrielle, qui fut son grand amour

Histoire Erotique
Olga,
Gabrielle d'Estrée, fait partie de mon top 3 des grandes favorites des roi de France, avec Agnès Sorel et surtout Diane de Poitiers.
A l’évocation de ce nom, mon esprit y associe systématiquement celui du premier roi de la dynastie des Bourbon.
En effet, pour moi historiquement, elle est et restera l'incontournable et emblématique Favorite d'Henri IV.
Belle, intelligente, elle eu une bonne influence sur son roi dans le cadre de l’issue des guerres de religion.
Libre de son corps, elle fut en même temps la maîtresse du grand écuyer de France et la favorite d'un roi de France, avide de femme et surtout de vingt ans son aîné.
Cependant, on peut supposer que cet amour entre Gabrielle et Henri fut sincère et partagé car d’un côté elle lui fit trois enfants, et de l’autre il lui promit de l’épouser.
Sa mort tragique d’une éclampsie toxique à l'age de 26 ans, changea la donne en l’empêchant accomplir ce destin qui s'offrait à elle, celui de devenir reine de France.
Je suis foncièrement convaincu qu’Henri ne joua à ce double jeu qu’afin d’obtenir le divorce de Marguerite de Valois puis l’aval du pape, mais qu’en fin de compte il se serait marié à Gabrielle d’Etrée.
Mon avis sur cette mort, qu’elle soit naturelle ou provoquée par empoisonnement (nul ne le saura jamais), c’est qu’elle changea l’histoire, en offrant une voie royale à une Marie de Médicis bien chanceuse.
Oui chanceuse, comme elle le fut en mai 1610 lorsque, le lendemain de son couronnement à la basilique Saint Denis, son mari Henri IV mourut assassiné des mains de Ravaillac lui laissant ainsi la régence du royaume de France, mais ceci est une autre histoire…
Didier



Texte coquin : Histoire des libertines (24) : Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV
Histoire sexe : Une rose rouge
Vous êtes :
Indiquez votre adresse mail si vous souhaitez la communiquer à l'auteur de l'histoire.