Lectures érotiques (18). Guillaume Perrotte : « Sex Addict » (Editions Blanche, 2008)

- Par l'auteur HDS Olga T -
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : Lectures érotiques (18).  Guillaume Perrotte : « Sex Addict » (Editions Blanche, 2008) Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-05-2019 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Lectures érotiques (18). Guillaume Perrotte : « Sex Addict » (Editions Blanche, 2008)
L’AUTEUR
Dans « Lectures érotiques (2) Petits arrangements conjugaux » (La Musardine 2007), puis dans « Lectures érotiques (9). Je t'en supplie, trompe-moi encore » (Editions La Musardine, 2011) et enfin dans Lectures érotiques (13). Eric Mouzat : Tes désirs sont des ordres (Editions J’ai lu, 2008) j'avais déjà présenté des ouvrages érotiques d'Eric Mouzat.

Je ne reviendrai donc pas sur la biographie de l'auteur, vous renvoyant à ce qui a été publié à son sujet sous « Lectures érotiques (2) »
Avec ce roman de 165 pages, Guillaume Perrotte continue l'exploration minutieuse des couples confrontés à l'invasion du sexuel dans leur vie. Sans concession, il nous précipite en toute impudeur, tels des voyeurs, au cœur des intimités interdites où les êtres laissent s'exprimer leur part la plus noire.

Le sous-titre sur la page de couverture est d’ailleurs tout un programme : « quand le sexe devient dangereux »
RESUME
Yann et Carla sont mariés, ils ont deux enfants et travaillent ensemble pour la même boîte de pub. Tous les deux sont porteurs d'une lourde hérédité sexuelle qu'ils vivent chacun différemment, Carla s’efforçant d’étouffer la garce qui sommeille en elle.

C'est ainsi que Yann se laisse submerger, puis envahir par ses pulsions sexuelles qui finissent par n'être que sa seule raison de vivre, son obsession, alors que Carla essaie d'échapper à cette fatalité et tente de ramener son couple vers la normalité. Yann est tout entier tourné vers ses fantasmes inavouables, le visionnage de pornos et la masturbation.

Le couple se désunit lentement, Yann ne trouvant plus d'excitation dans cette femme dont il sait pourtant le goût atavique pour le sexe. Et pourtant Yann reconnait que Carla « est plus désirable que jamais au seuil de la quarantaine ».

De chantages en provocations, Yann parviendra-t-il à réveiller le démon qui sommeille en Carla ?

Yann fait tout pour faire basculer Carla, y compris l’appeler depuis une boite échangiste. Son épouse s’enferme dans les toilettes afin de pouvoir « se caresser à mort ».

Yann prendra-t-il le risque de voir exploser son couple pour assouvir sa soif inextinguible de sexe ? C'est à cette lutte que nous invite Guillaume Perrotte dans un roman puissant et pervers. Carla va finir par céder à ses pulsions et rejoindre son mari dans sa descente aux enfers.

Ils deviennent complices, en « s’occupant » à deux de la baby-sitter de leurs enfants.

Et c’est Carla qui finira par plonger, les rôles s’inversent alors.

« Sex addict » est la plongée dans l'âme d'un homme torturé, prisonnier de ses fantasmes et de son hypersexualité. L’auteur se place du point de Yann, au nom duquel il s’exprime dans le livre.


QUELQUES EXTRAITS POUR INVITER A LA LECTURE
Yann est constamment obsédé par le sexe et toujours habité par le désir. Lors d’une réunion à l’agence dans le cadre d’un nouveau contrat et en présence de Carla, son attention se focalise sur Karine, la « teleproducer » et sur son décolleté.

« Une heure que je déshabille du regard la TV producer, assise en face de moi. Une authentique rousse. Qui porte un chemisier presque transparent. Sa forte poitrine lactescente déborde de son soutien-gorge noir, trop petit d’un bon bonnet. Le fumet aphrodisiaque que dégage son épiderme dans cette salle mal ventilée réveillerait le plus impuissant des mâles. »
Carla et Yann ne sont pas sur la même longueur d’onde sexuelle, comme il en ressort de cette terrible description de leur intimité :
« Carla se pelotonne tout contre moi. Je bande, elle mouille, mais nous ne sommes guère branchés sur la même fréquence de plaisir. Le sien est nostalgique, le mien pornographique.

Elle se souvient de la première fois où je lui ai fait l’amour et moi de la première fois où je l’ai baisée. Elle me réclame des mots doux alors que moi j’ai envie de l’insulter. Elle désire des bisous alors que moi j’ai envie de la mordre. Elle veut des caresses alors que j’ai envie de la frapper. Elle désire que je la prenne tendrement alors que je crève de la culbuter sauvagement par derrière. Elle me demande d’exploser tout au fond de son vagin alors que je souhaite décharger sur sa figure. Je gicle finalement sur ses seins et elle se finit à la main. »
Yann quitte le domicile après une violente dispute avec Carla.

Celle-ci le retrouve dans le sordide hôtel de passe où Yann s’est réfugié.

Carla va lui raconter sa « descente » :
« D’abord j’ai cru avoir gagné la partie lorsque tu es parti de la maison ; j’avais réussi à refouler tes assauts et mes pulsions congénitales. Or ma domination sur moi-même s’est révélée de fort courte durée. Je n’ai pas mis plus de trois heures à descendre dans ton antre, véritable caserne d’Ali Baba de toutes les tentations. J’ai exhumé tes revues hard, tes vidéos X, tes godemichés. Puis je suis restée allongée sur ton canapé-lit durant de longues heures, les orifices obstrués par des bites factices, boulimique d’images pornographiques. J’ai enchaîné orgasmes sur orgasmes, littéralement parcourue de décharges électriques. J’ai aussi repensé au coup de fil que tu m’as passé depuis ta boîte échangiste, lorsque tu t’es retrouvée aux côtés de cette petite salope BCBG, doublement pénétrée. Mon orgasme dans les toilettes de la salle de montage a été à ce moment-là si foudroyant que j’ai failli mourir d’un choc anaphylactique, auto-fistée jusqu’au poignet, la balayette dans le cul. »
CE ROMAN ET MOI
Le point commun évident entre ce roman et mon vécu est bien évidemment que Philippe, comme Yann, a cherché à réveiller le « démon » qui sommeillait en moi et que, comme Yann, il y est arrivé.

Il y est parvenu après une longue patience et de nombreux échecs, car je pensais pouvoir oublier mon passé. Je voulais me comporter comme une épouse « normale », désireuse de construire un foyer et une famille. J’ai raconté ces tentatives et mes dérapages, le soir même de notre mariage (récit n°5) ou encore lors de ce voyage au Brésil (récit n°8)
Philippe n’est parvenu à ses fins qu’en ayant recours, en dernier ressort, aux services de Rachid, ce fauve qui fut placé sur ma route, avec les conséquences que l’on connait et que j’ai longuement racontées.

Les passages de la fin du roman, qui racontent comment Carla se « lâche », sa descente aux enfers, m’ont bien évidemment rappelé tout ce que j’ai vécu pendant la période Rachid, où je me suis livrée sans retenue à tous les plaisirs et débauches, obéissant aveuglément à Rachid et réalisant tout ce qu’il organisait.

Yann prend plaisir à la transformation de Carla, comme Philippe avait été le témoin, le complice, des débauches auxquelles me poussait Rachid, y compris les pratiques les plus extrêmes et les plus contestables.

L’auteur ne le dit pas, mais Yann est aussi, à sa façon, candauliste. On le constate à sa réaction quand Carla, venu le rejoindre dans un sordide hôtel de passe, lui raconte sa récente transformation.

Yann pense bien, à la fin du roman, à sortir Carla de la situation où elle se trouve parce qu’il y a poussée, de même que Philippe a tenté de me mettre en garde au sujet de Rachid, tout en laissant faire et en étant bien le témoin de ce qui se passait, y prenant souvent du plaisir. Chez lui, le candauliste l’emportait. A sa décharge, je n’étais pas à ce moment-là à même de l’écouter. S’il m’avait poussé à choisir, j’aurais choisi Rachid et la vie de plaisir qu’il m’offrait, me laissant glisser vers ma pente « naturelle ».

Je vois cependant deux différences essentielles, de mon point de vue entre le couple de ce roman et notre expérience :
1. Yann est « sex-addict » et c’est cette addiction qu’il va finir par transmettre à Carla. Philippe, lui, est candauliste et c’est son candaulisme qu’il va réaliser en me poussant vers ma pente naturelle.

2. Le roman se termine par la déchéance de Carla. Sous la coupe de Rachid, j’ai connu, notre couple a connu, une vraie descente aux enfers. Je suis bien consciente d’avoir été proche du gouffre, mais la différence est que j’ai pu en sortir, grâce, je dois le redire, à l’intervention brutale d’Hassan, mais aussi et surtout par la force de l’amour qui nous unit Philippe et moi. « L’autre couple » que j’ai construit avec Agun a lui aussi fortement contribué à notre nouvel équilibre.

Nous avons su, malgré des dérapages quelquefois graves (l’adultère de Philippe avec Ambre, le mien avec Denis et surtout avec N), préserver notre couple et trouver un équilibre qui nous permet d’assumer « en bon ordre » hypersexualité et candaulisme.

La leçon que je tire de ce roman, comme de notre expérience, est qu’il est bien difficile de résister à sa pente naturelle et qu’il n’est pas facile de maîtriser, de réguler, hypersexualité ou candaulisme. Il est important de déterminer des limites, la première étant de se préserver et de protéger les siens. C’est aujourd’hui notre résolution, sans renoncer au candaulisme et à mon hypersexualité, parce que cela serait impossible. Notre volonté est de parvenir désormais à les maîtriser. De ce point de vue, le destin de Yann et de Carla sonne pour nous comme un avertissement. Nous entendons bien en tenir compte.

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