Histoire des libertines (32) : Katinka, épouse de Pierre le Grand

- Par l'auteur HDS Olga T -
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Récit libertin : Histoire des libertines (32) : Katinka, épouse de Pierre le Grand Histoire érotique Publiée sur HDS le 30-06-2019 dans la catégorie A dormir debout
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Histoire des libertines (32) : Katinka, épouse de Pierre le Grand
Catherine Ière de Russie (1684-1727) est moins connue que la « Grande Catherine », y compris sur le plan du libertinage. Elle n’en n’a pas moins un destin extraordinaire : petite servante, elle deviendra la maîtresse du tsar, son épouse, puis lui succédera sur le trône de Russie.

UNE ASCENSION FULGURANTE
C’était ce que disait d’elle Voltaire. Née de parents catholiques et pauvres qui meurent de la peste vers 1689, Marta Helena Skowrońska est placée par sa tante à Marienbourg en tant que servante chez un pasteur luthérien Johann Ernst Glück, traducteur de la Bible en letton. Ce dernier ne se soucie toutefois pas de lui apprendre à lire et écrire et elle demeure analphabète toute sa vie.

DE PROSTITUEE A COMPAGNE DU TSAR
À 17 ans, en 1702, pendant la guerre russo-suédoise, Marta, adolescente d'une beauté avenante, est violée et sur le point d’entrer dans un bordel. Elle épouse un soldat suédois, Jean Rabe. Ce dernier la vendit pour sa grande beauté et Marta fut forcée de se prostituer après la prise de Marienbourg par les Russes. La malheureuse Marta fait en quelque sorte partie du butin des vainqueurs, à commencer par un dragon nommé Démine, qui se l’approprie.

Marta est alors remarquée par le commandant russe, le vieux feldmarshall Cheremetiev, qui en fait sa maîtresse, puis la vend au prince Alexandre Danilovitch Menchikov (1672-1729), ami très proche du tsar Pierre le Grand et qui l’emmène à Moscou.

Elle passe donc dans le lit de Menchikov. Lors d’un souper, le tsar Pierre la remarque et, le soir même, elle devient sa maîtresse.

Menchikov est habitué à partager ses maîtresses avec son ami, mais le partage ne dure pas longtemps. Il fait dire à Menchikov qu’il emmène avec lui celle qu’il appelle désormais Katinka et, bon prince, lui laisse à disposition une autre de leurs maîtresses communes, Daria Arsenieva, qu’il lui conseille d’épouser ! Le tsar était un sacré coquin, doublé d’un appétit sexuel que Katinka était en capacité de combler.

Menchikov dut vite céder la place au tsar qui était tombé amoureux fou de Marta. En 1705, elle se convertit à la religion orthodoxe et prend le nom d'Iekaterina Alexeïevna.

Au départ, Pierre reste discret. Il installe Katinka dans une autre maison, où il se rend souvent.

A cette époque, Pierre le Grand était marié à Eudoxie Lopouhine dont il avait un fils, Alexis. De plus, Catherine n’était pas de haut rang. Pourtant, Pierre Ier décida de garder Catherine et de l’installer auprès de lui. Catherine lui donna 12 enfants (dont la plupart mourront en bas âge), dont Anna, mère du futur tsar Pierre III et la future tsarine Elisabeth, avant que le tsar se décide à divorcer de sa première femme, pour épouser secrètement Catherine en 1707. Durant longtemps, Pierre le Grand garda son union secrète même pour ses ministres et sa famille. Il l’épousera officiellement en 1712, même si cette union avec une femme de « basse extraction », servante, fille à soldats, déplait à l’aristocratie et à l’église orthodoxe.

Bien que le tsar ait eu quelques relations durant son second mariage, Catherine resta le grand amour de sa vie, qui parvenait à apaiser ses colères et à le comprendre.

PRETE A TOUS LES SACRIFICES POUR PIERRE : CATHERINE ET LE VIZIR
Catherine était toujours présente aux côtés de son époux, approuvant ses décisions et le soutenant dans les moments de doute. Soutenant son époux dans sa politique, Catherine joua un rôle déterminant pour la Russie.

En 1711, accompagnant le tsar dans une campagne contre les Turcs, elle le tire d’un mauvais pas, en achetant sur sa cassette personnelle la retraite du Grand Vizir et de ses troupes. Selon certains, elle serait allée plus loin et n’aurait pas offert que ses bijoux pour sauver le tsar.

Le Grand Vizir se serait-il laissé tenter par l’occasion de posséder ce que le Tsar avait de plus précieux ? Catherine avait aussi la réputation d’être une femme très sensuelle et qui restait belle, malgré les maternités.

Pierre n’a probablement rien su, mais il a pu avoir des soupçons. A-t-il fermé les yeux parce que Catherine l’avait sauvé, lui et son armée ? Nul ne saura jamais ce qui s’est passé entre l’impératrice et le Vizir. Si cela s’est passé, le Vizir l’a payé cher car le sultan, furieux, le fit exécuter dès son retour.

Pierre, quant à lui, se montrera reconnaissant : en 1724, Catherine sera officiellement couronnée impératrice.

L’EPOUSE ADULTERE ECHAPPE A LA COLERE DU TERRIBLE TSAR
Après le sacre de son épouse, Pierre commença par être gagné par la fatigue. Sa santé se dégrada et il souffrait de maux de tête, ajoutés à des problèmes de reins.

Le 25 janvier 1725, le tsar voulut faire son testament mais tomba dans le coma avant d’avoir écrit à qui il léguait le pouvoir. Pierre le Grand mourut le 8 février sans avoir repris connaissance. Durant les derniers jours du tsar, Catherine Ire était restée à ses côtés.

Et pourtant, elle venait d’échapper à la colère du tsar. En novembre 1724, Pierre apprend que son impératrice le trompe. Son amant est Willem Mons de la Croix, frère d’Anna Mons, ancienne maîtresse du tsar.

La tsarine, qui a 40 ans, a toujours un tempérament volcanique, le tsar, malade, qui a dépassé la cinquantaine, est usé par une vie trépidante, pleine d’excès et de débauches.

Willem, né en 1688, est beau, c’est un aventurier. Il avait rejoint l’armée russe et prit part à la bataille de Poltava, en 1709. En 1711, il intègre la garde du tsar. Son autre sœur, Matryona Balk, devient la plus proche amie de Catherine.

En 1716, Willem est nommé administrateur des biens de la tsarine. En 1724, après le couronnement de Catherine, il devient le chambellan de l’impératrice.

Pierre était enragé par l’intimité de Willem avec l’impératrice. De nombreux courtisans considéraient Mons comme l’amant de Catherine et sa sœur Matryona comme l’entremetteuse.

Willem Mons a été arrêté pour détournement de fonds et abus de confiance et, après une brève et brutale enquête de Pyotr Tolstoy, l’âme damnée du tsar, il fut publiquement décapité le 27 novembre 1724. Matryona fut publiquement fouettée après la condamnation de son frère.

Catherine ne broncha pas, quand Pierre l’emmena voir le corps supplicié de son amant, pas plus que lorsque la tête de celui-ci (horreur !) se retrouve dans un bocal, dans la chambre de Catherine et que Pierre force sa femme à regarder cette horreur pendant des heures.

Le calme de Catherine impressionne et exaspère Pierre. Il songe à la faire arrêter, torturer, pour voir si elle continue à garder son calme. Il résiste à la tentation de l’étrangler de ses propres mains.

Pendant un moment, la vie de Catherine ne tient qu’à un fil car la réputation de cruauté de Pierre, qui était allée jusqu’à faire fouetter à mort son propre fils, n’est plus à faire.

Catherine savait que ce qui l’attendait était la mort et sans doute dans les conditions les plus cruelles, ayant bafoué l’honneur du tsar. Catherine ne changera à aucun moment d’attitude et conservera toujours son calme, sachant que Pierre attend qu’elle craque et avoue, ce qui signerait sa condamnation.

A ce moment, Pierre tente en vain de marier sa fille Elisabeth, la future tsarine, avec Louis XV. Ce projet donnera un sursis à Catherine, dont le comportement ne change pas, qui reste d’un calme total, comme si de rien n’était. C’est la mort brutale de Pierre qui sauvera définitivement l’épouse adultère.

Devenue impératrice, Catherine amnistiera Matryona et la rétablira dans ses droits.

IMPERATRICE DE RUSSIE
Lorsque Pierre meurt, le trône doit revenir, en vertu des règles traditionnelles, au futur Pierre II, petit-fils du tsar défunt et fils d'Alexis Petrovitch. Mais l’héritier légitime est soutenu par l'ancienne noblesse et par le clergé. Son avènement signifierait sans doute l'abolition des grandes réformes, et à coup sûr, la fin des privilèges dont jouissent les anciens fidèles de Pierre Ier. Ceux-ci n'hésitent pas : guidés par Pierre Tolstoï (le bourreau de Willem Mons) et Menchikov, ils s'assurent le concours des régiments de la garde et proclament Catherine impératrice. Cette révolution de palais inaugure une longue suite d'intrigues, de complots et de coups d'État en Russie.

Catherine poursuit la politique de Pierre le Grand. Il est à noter que, pendant son bref règne, c’est en fait Menchikov, redevenu son amant, qui gouverne. Bien que mariée, il lui propose de l’épouser, pour assurer son pouvoir, ce qu’elle refuse. Menchikov est au sommet de son influence, puisqu’il fiance sa fille à l’héritier du trône, le futur Pierre II.

En 1727, Catherine s’éprit d’un jeune officier et commença un régime afin de perdre du poids. S’en suivirent d’importants troubles cardiaques. Le 21 janvier 1727, la tsarine passa en revue vingt mille hommes dans un froid glacial après la bénédiction des eaux glacées du fleuve. Catherine tomba malade et s’éteignit le 6 mai 1727 à l’âge de 42 ans.

LA GLOIRE D’UNE SERVANTE
Les témoignages postérieurs auront beau jeu, connaissant l'origine modeste de l'impératrice, de dénigrer sa taille « petite et ramassée », son teint « fort basané », son maintien « sans air ni grâce ». La petite servante ne manquait pas de charme. Catherine est décrite comme chaleureuse, gaie et robuste, ne se montrant jamais maussade.

Elle avait, écrit Juliette Benzoni, un sang-froid extraordinaire « doublé d’un tempérament proprement volcanique. »
Cette femme, qui sait garder en toutes circonstances une éternelle belle humeur, aussi ardente au lit qu’à table et qui ne craint « ni la dure ni la fatigue », était la compagne idéale pour Pierre le Grand. Elle seule savait apaiser le terrible tsar, ses colères, ses moments de doute, en le prenant dans ses bras, en le calant contre sa généreuse poitrine.

Katinka figure ici à cause de son courage et de son formidable destin. Elle n’est pas une « grande libertine », au sens de nombre de celles dont j’ai raconté l’histoire ou dont je compte parler. Pour autant, c’est sa sensualité et son caractère qui ont su conquérir et apprivoiser le terrible tsar Pierre le Grand.

J’ai aussi voulu raconter son histoire car elle symbolise le destin des femmes adultères, à qui il fût un temps où aucun faux pas ne leur était toléré.

Son supposé adultère avec Willem Mons a failli lui coûter cher, échappant de justesse à la torture et à la mort.

Cela rappelle que, dans une période pas si lointaine, il y a trois siècles, une femme pouvait encore payer le prix maximum pour un adultère. Je répète que je n’ai jamais « glorifié » l’adultère, qui est toujours un aveu d’échec et un mensonge. Il s’agit simplement d’affirmer la liberté de la femme et son droit à l’égalité de traitement.

Catherine a été adultère alors qu’elle est une femme mure, compagne du tsar depuis près de 20 ans, sans doute parce que le beau Willem avait su la séduire, mais aussi parce que le tsar, usé par la vie qu’il a menée, une vie de guerrier mais aussi d’excès à tous les points de vue, alcool et débauches, n’apportait sans doute plus la même satisfaction à la volcanique Katinka.

Ceci explique pourquoi, après la mort de Pierre, elle choisit de ne pas se remarier, mais renoue probablement sa liaison avec Menchikov et tombe amoureuse, quelques mois avant sa mort, d’un bel officier, qu’elle veut séduire en s’imposant un régime drastique, qui va gravement l’affaiblir. Il est à noter aussi que cette aventure intervient à un moment de son couple avec Pierre où ne se posait plus guère la question de la filiation, encore que le dernier de leurs douze enfants, décédé en bas âge, fût né en 1724.

Pour toutes ces raisons, cette femme courageuse et à l’incroyable destin avait toute sa place ici.

PRINCIPALES SOURCES SUR LE WEB
http://enviedhistoire.canalblog.com/archives/2007/01/19/3737780.html
http://www.histoire-et-secrets.com/articles.php?pg=141&lng=fr
Je recommande aussi le chapitre que lui consacre Juliette Benzoni dans son ouvrage « Dans le lit des reines » (Editions Perrin, 2011).

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