Histoire des libertines (41) : Joséphine, grand amour de Napoléon et grande libertine

- Par l'auteur HDS Olga T -
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Récit libertin : Histoire des libertines (41) : Joséphine, grand amour de Napoléon et grande libertine Histoire érotique Publiée sur HDS le 25-09-2019 dans la catégorie A dormir debout
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Histoire des libertines (41) : Joséphine, grand amour de Napoléon et grande libertine
Après avoir raconté la vie tourmentée de Mme Tallien, quoi de plus logique que de parler de Joséphine de Beauharnais (1763-1814), sa meilleure amie, elle aussi grande libertine et qui fût le grand amour de Napoléon Bonaparte ? C’est Napoléon qui l’appelait Joséphine, alors qu’avant son mariage avec le futur empereur, elle se faisait appeler Rose.

LA FEMINITE INCARNEE
Dans son ouvrage « Les salopes de l’histoire », Agnès Grossmann décrit ainsi Joséphine au moment où elle rencontre Bonaparte : elle « est la féminité incarnée dans toute sa splendeur, son élégance, ses artifices. (…) Elle continue à prendre soin de son corps. Il est long, mince et souple, dénué de corset et vêtu de mousseline transparente qui le laisse deviner avec ravissement. Joséphine a une peau superbe, plutôt brune et parfumée. Son visage, toujours fardé, est joli, bordé de cheveux châtains, animé par de beaux yeux marrons aux très longs cils, avec un petit nez relevé qui lui donne du piquant. Elle cache ses dents gâtées derrière un éternel demi-sourire en accord avec la douceur de son regard. Joséphine est réputée pour sa coquetterie mais aussi sa façon de se mouvoir, particulièrement gracieuse. Sa voix est envoutante, ravissante à entendre. Tout en elle semble tendre. En fait, Joséphine a ce qu’on appelle aujourd’hui un charme fou. Nonchalante comme savent l’être la créole, alanguie, d’une politesse et de manières exquises, elle n’est que douceur, volupté et raffinement. »
LA BELLE CREOLE
Née Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, la future Joséphine était issue d’une riche famille de planteurs créoles qui exploitent une plantation de cannes à sucre en Martinique, sur laquelle travaillent plus de cent cinquante esclaves africains.

En réalité, la plantation périclitait, du fait de la mauvaise gestion du père de Rose, qui, de ce fait, n’eut pas l’éducation en métropole qui était la tradition des enfants des riches familles créoles.

De son enfance martiniquaise, Joséphine garda un caractère et des habitudes correspondant à l'image que se faisaient les Français d’alors des Créoles : paresseux, sensuels et capricieux.

Elle joua beaucoup de cette image. Son habitude de manger du sirop de canne à sucre détériora précocement ses dents, ce qui la poussa à adopter un demi-sourire fermé qui lui donnait un air énigmatique.

UN PREMIER MARIAGE MALHEUREUX ET DES TROMPERIES RECIPROQUES
En 1779, Rose épouse le vicomte Alexandre de Beauharnais (1760-1794), lui aussi originaire de la Martinique, une bonne lignée et une belle fortune. Ils auront deux enfants, Eugène, né en 1781 et Hortense, née en 1783 (dont nous aurons l’occasion de reparler dans cette rubrique).

Son mariage avec Alexandre de Beauharnais sera une catastrophe : mariée à seize ans, mère à dix-sept, vivant séparée de son mari à vingt, les débuts, de celle qui n’est encore que Marie-Rose, ne font pas rêver. Cependant la future Joséphine ne se laisse pas abattre. Quand son mari l’accusera d’adultère, elle se défendra bec et ongles pour sauver son intégrité.

Alexandre multiplie les liaisons et dilapide sa fortune. Rose en a assez d’être trompée : le couple se sépare (sans divorce, qui n’existe pas à l’époque) dans des conditions difficiles en décembre 1785. Rose obtient la garde d’Hortense mais Eugène doit habiter avec son père. Rose se réfugie alors à l'abbaye de Penthemont, où elle va parfaire son éducation au contact des nombreuses jeunes femmes de haute noblesse, voire de princesses du sang que leurs familles ont placées dans ce lieu.

Quand elle en sort, elle va s'installer chez son beau-père, le marquis de La Ferté-Beauharnais, à Fontainebleau, où l'on prétend qu'elle suit les chasses du roi Louis XVI et les beaux cavaliers qui y participent : le comte de Crenay, le duc de Lorge ou le chevalier de Coigny. A-t-elle commencé alors son parcours de libertine ?

En 1788, elle retourne à la Martinique voir si elle peut améliorer sa situation, qui reste très préoccupante. Barras, exilé à Bruxelles par Napoléon en 1801, écrit perfidement dans ses Mémoires que pendant ce séjour, la jeune femme libre « aurait eu des rapports avec des nègres » et aurait donné naissance à une fille naturelle, ces rumeurs servant par la suite à Alexandre de Beauharnais de motif à sa rupture avec Rose.

Les troubles qui touchent l'île l'incitent à regagner la France fin 1790 et Paris où son mari occupe maintenant la situation très en vue mais dangereuse de président de l'Assemblée constituante. Rose se rapproche de lui pour profiter de son influence et cultiver des amitiés politiques.

AVENTURES SOUS LA REVOLUTION ET LA TERREUR
Général aux débuts des guerres de la Révolution, Alexandre de Beauharnais est considéré comme responsable de la perte de Mayence.

Il regagne son fief de la Ferté-Beauharnais, avant d'être arrêté, comme ci-devant, en mars 1794 sur l'ordre du Comité de Sûreté générale et emprisonné à la prison des Carmes. Il est guillotiné le 23 juillet 1794.

Alexandre fut l'amant d'Amélie Zéphyrine de Salm-Kyrburg, épouse du prince Aloys Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen et son dernier amour sera Delphine de Custine qu'il rencontre à la prison des Carmes pendant que son épouse file des amours tumultueuses avec le beau général Lazare Hoche, et sera épargnée par « la grande faucheuse de la Révolution ».

D’après Agnès Grossmann, Rose aurait eu également une brève liaison avec le général Antoine Santerre (1752-1809), ancien commandant de la Garde Nationale, lui aussi emprisonné à la prison des Carmes.

Rose est libérée peu après Thermidor, le 6 août 1794, sur l’intervention de la future Madame Tallien, qu’elle avait rencontrée dans les geôles de la Convention. On dit aussi que le greffier du Comité de sûreté générale, Charles de La Bussière, amoureux d'elle, aurait fait disparaître son acte d'accusation.

UNE MERVEILLEUSE
À sa sortie de prison, sa beauté et ses amitiés lui ouvrent les portes des salons à la mode. Malgré sa pauvreté, la citoyenne Beauharnais s'arrange toujours pour être bien mise, contractant des dettes dont elle règle les plus criantes en jouant de ses charmes.

Elle reprend sa liaison avec le général Hoche, mais celui-ci refusera de divorcer pour elle, préférant conserver à la fois sa jeune épouse et sa maîtresse expérimentée.

Rose enchaîne les amants, ce qui lui cause une certaine mauvaise réputation auprès de l’opinion publique. Séduisante à souhait, elle a néanmoins les dents si gâtées, que les peintres portraitistes se doivent de la représenter sur leurs toiles les lèvres fermées.

Au fil des mois, elle s'arrange aussi pour récupérer les biens d'Alexandre, grâce à Barras. À l'été 1795, elle va louer un petit hôtel particulier, rue Chantereine, à Paris, qui va lui permettre de mieux vivre « selon son rang ».

C’est l’époque des « Incroyables » et des « Merveilleuses ». Joséphine, avec Mme Tallien, en est le symbole. Joséphine et Theresa Tallien sont, selon Agnès Grossmann, des « survivantes ». Elles sont bien décidées à profiter de la vie.

Les « Merveilleuses », empruntant à l’Antiquité païenne, prétendirent s’habiller (ou plutôt se déshabiller) à la grecque ou à la romaine, leur toilette consistant principalement en manteaux, costumes, tuniques à la grecque. Faites d’étoffes légères et même diaphanes, ces robes étaient trop collantes pour qu’on puisse y coudre des poches, ce qui obligea les élégantes à porter le mouchoir dans un sac appelé, d’un mot grec, « balantine » ou, d’un mot latin, « réticule ».

Tantôt, sur une vaste perruque blonde, elles arboraient des chapeaux immenses ; tantôt elles portaient les cheveux courts et frisés, comme ceux des bustes romains. Les reines de la mode d’alors étaient, outre Theresa Tallien, que l’on appelait alors « Notre-Dame de Thermidor », Joséphine de Beauharnais, Fortunée Hamelin, qui poussa le plus loin l’audace dans la nouveauté, Juliette Récamier, Germaine de Staël et Mme Raguet, que l’on comparait à Minerve et à Junon, etc. On les appelle aussi les Polissonnes ! Tout un programme !

Voulant se faire remarquer davantage, plusieurs Merveilleuses imaginèrent de se montrer, dans les promenades et les jardins publics, couvertes seulement de toilettes de gazes transparentes, de robes si légères, si diaphanes, en quelque sorte plus indécentes qu’une entière nudité, qu’on pouvait les nommer de l'« air tissu ».

Nouant une grande amitié avec Theresa Tallien, Joséphine passe pour être une des « reines » du Directoire, et devient la maîtresse de Barras, qui était déjà marié. Elle est alors une femme entretenue par ses nombreux amants.

BARRAS ET MADAME TALLIEN LA « REFILENT » A BONAPARTE
Barras, se détachant de Joséphine, cherche à s'en débarrasser et lui présente, dans son propre hôtel, lors d'un dîner le 15 octobre 1795, un officier qui était encore récemment en disponibilité, un certain Napoléon Bonaparte, censé lui apporter une certaine stabilité financière et une position convenable dans le monde. Bonaparte vient de sauver le régime en canonnant l’insurrection royaliste, le 13 Vendémiaire an IV.

De son côté, Mme Tallien encourage Joséphine. Elle veut se libérer de la cour assidue que lui fait ce général « maigre comme un chat ». D’après Agnès Grossmann, c’est chez Mme Tallien que Bonaparte aurait rencontré Joséphine.

Avec Joséphine, qui devient très vite sa maîtresse, Bonaparte, alors peu expériementé, découvre la volupté. C’est une révélation. Comme dit Agnès Grossmann, elle « a roulé sa bosse dans tous les lits de la capitale et en a retenu le meilleur. (…) Joséphine est experte et sensuelle. »
La veuve Beauharnais suit les « conseils » de Barras et de Theresa Tallien : elle accepte ce mariage sans amour de sa part, mais convaincue des capacités de son époux à se tailler une place dans les sphères les plus hautes du pouvoir. Bonaparte, très épris, jaloux et possessif, transforme le deuxième prénom de sa promise, Josèphe, en Joséphine, peut-être pour ne pas avoir à prononcer un prénom, Rose, déjà susurré par trop d'amants.

Joséphine épouse civilement Napoléon Bonaparte le 8 mars 1796 à Paris : il est âgé de 26 ans, elle en a officiellement six de plus. Les deux époux trichent tous les deux sur leur âge, Joséphine se rajeunissant de quatre ans et Napoléon se vieillissant de deux ans. Le surlendemain, Bonaparte, qui a été nommé par Barras général en chef de l'armée d'Italie, part prendre son commandement. Joséphine reste à Paris.

HONNIE PAR LE CLAN ET ADULTERE
Joséphine, qui reste à Paris quelques mois, va traficoter en tirant de substantiels revenus sur des marchés de fournitures plutôt douteux avec l'armée, afin de subvenir à ses goûts luxueux. L'entente avec sa belle-famille est des plus mauvaises. La sœur préférée de Napoléon, Pauline, qui a le même âge qu'Hortense, l'appelle « la vieille ». Mais surtout Napoléon ne l'a pas encore présentée à sa mère, qui, pour le moment, habite Marseille, et doute que Joséphine puisse lui assurer une descendance et faire une bonne maîtresse de maison.

Joséphine accomplit de bonne grâce son devoir conjugal, mais l’infidélité ne l’embarrasse pas, car, à ce moment-là, elle n’est pas amoureuse de Bonaparte.

Pendant plusieurs mois elle refuse de quitter Paris pour suivre Napoléon, qui a entrepris la première campagne d'Italie. Le général, comme le prouvent ses lettres enflammées, est follement amoureux de sa femme, qui prétend être enceinte pour justifier qu’elle doit rester à Paris.

D’après Juliette Benzoni, Joséphine aurait su amadouer l’envoyé de son mari, Joachim Murat, futur beau-frère de Napoléon et futur roi de Naples : « il est à peu près certain que Joséphine a trouvé un moyen simple et agréable de s’attacher par quelques jolis souvenirs le messager de son époux » !

Barras, inquiet du moral du général, a du mal à la décider à gagner l'Italie. Elle s'y résout le 27 juin 1796, accompagnée d'amis désireux de faire des affaires en Italie, dont son amant Hippolyte Charles (1773-1837) Le voyage se passe en présence de Joseph, le frère de Napoléon et de Junot, son aide de camp !

LE BEAU HUSSARD
En 1796, alors que Bonaparte était occupé à gagner ses premières victoires en Italie, Hippolyte Charles est lieutenant dans un régiment de hussards et adjoint du général Charles Victoire Emmanuel Leclerc (1772-1802), futur beau-frère de Bonaparte, qui lui fit rencontrer Joséphine de Beauharnais à Paris.

Ils ont immédiatement une liaison, alors même qu'elle était de neuf ans son aînée. Hippolyte Charles était un homme du Sud, de petite taille, avec un très beau visage, un teint foncé et de longues moustaches noires. Charles a été attiré par Joséphine pour sa confiance et son expérience sexuelle. Elle était connue pour avoir eu de nombreux amants et était réputée experte dans l'art de l'amour. Le bel Hyppolyte Charles était convoité par Mme Tallien, Juliette Récamier et Fortunée Hamelin. Parmi les « Merveilleuses », c’est Joséphine qui l’a emporté !

Joséphine continuera sa liaison lors de son retour à Paris. Bonaparte, follement amoureux, ne voit rien et ne veut rien savoir.

Les deux amants ont été impliqués dans certaines transactions commerciales illicites en plus de leur liaison. Le capitaine, récemment promu, s'est enrichi grâce à des transactions commerciales douteuses et a été en mesure de quitter l'armée. Le 17 mars 1798, les deux amants sont dénoncés à Bonaparte qui entre dans une grande colère. Cependant, Joséphine arrive à le convaincre que ces rumeurs sont fausses.

En juillet 1798, lorsque Bonaparte était en Égypte, les infidélités de sa femme lui sont une fois de plus signalées. Il écrit à son frère Joseph Bonaparte pour préparer leur divorce. La lettre de Bonaparte a été interceptée par l'amiral Nelson et la perte de la flotte française a empêché toute correspondance.

Les Anglais vont naturellement en profiter pour dénigrer leur adversaire. C’est également à cette époque que Mme Tallien et Joséphine sont représentées dans une caricature de l’Anglais James Gillray, dansant nue, devant Barras que le général Bonaparte, dans un arrière-fond qui rappelle la campagne d'Égypte, lève discrètement un voile pour apercevoir le tableau. Cette caricature sera éditée par Hannah Humphrey le 20 février 1805, sous l’Empire !

À son retour de la campagne d'Égypte, Bonaparte souhaite divorcer.

Quand Joséphine apprend que son illustre époux est revenu d’Égypte et a débarqué à Golfe-Juan, elle part à sa rencontre pour se faire pardonner. Mais elle se trompe de route. C’est ainsi que le général arrive à l’hôtel de sa femme, rue Chanteraine, pour s’apercevoir qu’elle n’est pas là ! Sa colère redouble d’intensité. Habilement, la femme adultère confie à ses deux enfants Eugène et Hortense le soin de plaider sa cause et son pardon. Ils y réussissent fort bien.

Bien entendu, Joséphine doit rompre avec son amant. Juliette Benzoni met en doute le caractère définitif de cette rupture, écrivant « Il y aura des moments où les braises, mal éteintes, se ranimeront sous la cendre. Mais ces moments seront rares. Joséphine a compris qu’il fallait choisir. »
Par la suite, la situation conjugale s’inverse, Napoléon ne répugnant pas à prendre des maîtresses dans l'entourage de son épouse, et Joséphine, qui ne l'ignore pas et qui est désormais amoureuse de son mari, doit subir la présence de ses rivales.

PLUS QUE REINE, MAIS STERILE
Joséphine sera, aux côtés de Napoléon, la première dame, avec une aisance qui charme ses invités. Elle sera couronnée impératrice des Français le 2 décembre 1804.

L'absence de naissance dans le couple Bonaparte devient une affaire d'État, à mesure que Napoléon gagne en pouvoir. La stérilité de l'impératrice fut cause de nombreuses moqueries, notamment de la part de la famille Bonaparte, hostile à Joséphine depuis le début.

Joséphine n'avait que 33 ans lors de son remariage, et elle a vraisemblablement subi une ménopause précoce. Les raisons sont obscures : elle pourrait avoir une cause traumatique provoquée par l'emprisonnement sous la Terreur, ou bien être liée aux moyens contraceptifs utilisés par Joséphine avec ses amants, ou encore à une chute qu'elle a faite lors d'un séjour thermal à Plombières. Il est aussi possible que Joséphine ait fait une fausse-couche infectée au début de son mariage avec Napoléon. Jean-Nicolas Corvisart, médecin de l'empereur, pensait que cette ménopause précoce était la conséquence d'une puberté, précoce elle-aussi, déclenchée par le climat des Antilles.

LE DIVORCE
Le divorce est prononcé par un sénatus-consulte le 16 décembre 1809.


Dépensière, toujours endettée, extrêmement coquette, elle continue après son divorce à bénéficier des largesses de Napoléon. En dix ans, il lui donne plus de trente millions. Malgré cela, elle est en quasi faillite cinq ou six fois et Napoléon chaque fois, quoique rechignant, apure ses comptes.
Napoléon permet à Joséphine de conserver le titre d’impératrice douairière en lui donnant l'Élysée, le château de la Malmaison et son domaine de 800 hectares, ainsi que le château de Navarre près d'Évreux, faisant Joséphine duchesse de Navarre. Joséphine se retire au château de Navarre, puis au château de Malmaison qu'elle a acheté en 1799 et reçoit, au printemps 1814, les monarques européens vainqueurs de Napoléon.

Elle accepte de recevoir le tsar Alexandre Ier dans le château de Saint-Leu, propriété de sa fille Hortense, le 14 mai 1814. Elle contracte une pneumonie, qui l’emporte le 29 mai 1814.

JOSEPHINE DOIT-ELLE ETRE REHABILITEE ?

Jugée volage, dépensière et (trop) calculatrice, plus intéressée par son apparence que par autre chose, ou encore responsable du rétablissement de l’esclavage aux colonies (c’est de mon point de vue le principal reproche qu’on peut lui adresser), car elle avait des intérêts financiers à la Martinique, voici, effectivement un portrait peu flatteur de Joséphine.

Elle n’était peut-être pas une « aventurière », mais une femme intéressée, calculatrice et ambitieuse, très certainement.

C’est le comportement de son premier mari, Alexandre de Beauharnais, qui est l’origine de leur séparation au bout de six ans de mariage, même s’il avait osé prétendre qu’Hortense n’était pas de lui. L’« inconduite » de Rose n’a été pas avérée pendant cette séparation ou son retour en Martinique, même si des accusations furent plus tard colportées, y compris sur des amants noirs. J’ai envie de dire « et alors ? » N’était-elle pas séparée et laissée sans ressources, devant assumer l’éducation de sa fille Hortense ?

On rappellera aussi que, de retour à Paris, elle reprend la vie commune avec Alexandre, sans qu’on connaisse alors à Rose la moindre liaison, alors que le vicomte est toujours aussi libertin.

S’agissant de son comportement lors des trois mois où elle fut détenue aux Carmes, on peut rappeler qu’il s’agissait de l’antichambre de la guillotine. En outre, si Rose affichait sa passion pour le beau général Hoche, son mari vivait de son côté une liaison torride avec la belle Delphine de Custines, veuve d’un général guillotiné.

La réputation de celle qui allait devenir Joséphine a été établie sous la Convention thermidorienne et le Directoire. Devenue une des représentantes les plus en vue des « Merveilleuses », elle rivalise dans les frasques avec Theresa Tallien. Elle fut entre autres la maîtresse de Hoche, puis de Barras. Elle était incontestablement une femme entretenue.

Ses détracteurs et ceux qui, à travers elles, voulaient ternir l’image de Bonaparte, ont laissé entendre qu’elle poursuivit ses frasques après le mariage avec Bonaparte. Il y eut incontestablement l’adultère avec Hyppolite Charles, et ceci presque sous les yeux d’un Bonaparte aussi aveugle qu’amoureux. On peut aussi mentionner cette soirée avec le beau Murat.

Ces années qui vont de 1794 à 1799 suffisent-elles à faire de Joséphine une hypersexuelle, qui aurait été contrainte de renoncer à sa passion pour les plaisirs de la chair, devant le risque de la répudiation ?

La question reste posée mais, de mon point de vue, il convient de réfuter l’image d’une Joséphine « Messaline ». L’histoire entre Napoléon et Joséphine ne fut pas de tout repos, mais ces deux-là avaient une profonde affection l’un pour l’autre et Napoléon l’aima d’un amour sincère, ce qui lui permit de fermer les yeux sur les imperfections de sa femme, qu’elles concernent son adultère avec Hippolyte Charles ou bien son goût prononcé pour les dépenses et les petites intrigues qui allaient avec.

Le destin de Napoléon et Joséphine est particulier et comme l’écrit Agnès Grossmann « leurs flammes se sont croisées sans se rencontrer. » Napoléon dira cependant que Joséphine aura été la « femme qu’il a le plus aimée. ». Il lui gardera jusqu’au bout une grande affection.

PRINCIPALES SOURCES
Outre l’article de Wikipédia et le chapitre que consacrent à Joséphine Agnès Grossmann (chapitre intitulé « l’incomparable ») dans son livre « Les salopes de l’histoire » (Acropole, 2016) et Juliette Benzoni (chapitre intitulé « Joséphine et son hussard ») dans « Le lit des reines » (Perrin 2011), je recommande sur le web, outre l’article de Wikipédia :
• https://www.napoleon.org/jeunes-historiens/napodoc/limperatrice-josephine-1763-1814/
• https://lazarhumeurshistoire.wordpress.com/2013/06/24/josephine-de-beauharnais-legerie-de-napoleon/
• https://www.actualitte.com/article/livres/josephine-de-beauharnais-aux-cotes-de-napoleon-une-femme-de-pouvoir/63049
• http://jeanmarieborghino.fr/etais-josephine-beauharnais/

Les avis des lecteurs

Merci Didier
Ce que je retiens à charge sur Joséphine (même si la décision fatidique fut prise par le Premier consul) est le rôle joué dans le rétablissement de l'esclavage aux colonies.
Pour le reste, je partage entièrement ton analyse

Histoire Erotique
Olga,
Ton écrit ne fait que confirmer tout ce que je savais sur Joséphine.
Elle fut dans un premier temps l’épouse malheureuse d’un mari volage, réussissant par la suite à survivre au régime de la Terreur grâce ses charmes et son corps, puis enfin une femme très controversée de par son attitude envers Bonaparte, mais qui sut parfaitement en final tenir son rang d’épouse avec Napoléon.
Cependant, ce qui est remarquable, c’est qu’à l’inverse de son amie madame Tallien, Joséphine a su déceler tout le potentiel de ce petit général «mal fagoté» et sans le sou et le bénéfice qu’elle pouvait tirer de sa liaison, de son mariage avec qui deviendra le premier empereur des français…
Bravo une fois de plus cette enrichissante et belle chronique.
Didier.



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