Inès, à fleur de femmes 2.

- Par l'auteur HDS Nicky gloria -
Auteur femme.
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Récit libertin : Inès, à fleur de femmes 2. Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-10-2005 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Inès, à fleur de femmes 2.
CHAPITRE 1 :

Une jeune femme court à perdre haleine sur le sable fin d'une plage bordée de cocotiers. Elle se précipite à la rencontre d'un beau cavalier qui, empressé de la retrouver également, donne de furieux coups de talons sur les flancs d'un superbe étalon noir. A quelques pas de la femme, il stoppe l'élan fougueux de son cheval, met vivement pied à terre pour l'accueillir dans ses bras ouverts. Elle s'y jette éperdument avec un rire de bonheur. Le couple s'embrasse avec passion, tendrement enlacé, tournoyant au bord de l'eau. Ils sont seuls, isolés et les plus heureux du monde dans un décor paradisiaque qui renforce l'aspect romantique et onirique de cette scène. Une douce mélodie accompagne les étreintes du couple.
Le mot "Fin" apparaît brusquement sur l'écran de l'ordinateur.
C'est Inès qui vient de finir les dernières lignes de son nouveau roman à l'eau de rose. Le visage ruisselant de larmes, elle se mord les lèvres en levant les yeux au plafond, bouleversée par ce qu'elle vient de taper. Elle ne peut contenir d'autres sanglots alors qu'elle se relit. Elle clique sur "enregistrer" puis, à regret, éteint son ordinateur, quitte son bureau et se dirige vers sa bibliothèque où sont alignés tous les livres qu'elle a écrit, et qui ont fait sa gloire. Tout en s'essuyant les yeux du revers de la main, elle contemple rêveusement toutes ses œuvres, les effleure du bout des doigts avec une affection toute particulière. Elle se rend ensuite dans la cuisine, se sert un verre d'eau, puis passe par la baie vitrée pour se rendre dans son jardin.
Vue aérienne de sa maison, isolée dans une forêt de moyenne montagne. Elle habite dans un immense chalet. L'entrée est en vieille pierre, mais tout le reste de la façade est habillé de bardage et de bois, avec de grandes baies vitrées et un toit à double pente. Une originalité architecturale qui mélange l'esprit rustique savoyard et la modernité.
Inès passe sous une tonnelle pour gagner un splendide jardin parsemé de fleurs – un havre de paix, multicolore et parfumé, parfaitement entretenu. Elle inspecte sereinement son sanctuaire, avec ravissement. Le moment n'est pas à l'entretien, mais à de secrètes pensées qui lui font prolonger sa promenade solitaire en toute quiétude. Elle caresse ses roses avec délicatesse, renifle ses fleurs les plus odorantes avec un ineffable bonheur. Tout dans son comportement révèle une grande douceur, une sensibilité à fleur de peau, un caractère fragile et indépendant. Cet esprit romantique, cet attachement à une époque révolue et surannée, se confirmera dans tout ce qu'elle entreprendra par la suite. Sa tenue vestimentaire le prouve également, une longue robe toute simple en coton, imprimée de fleurs rouges et de motifs démodés. Mais même ainsi vêtue, Inès est divinement sexy, un délicieux bouquet de séduction et de volupté. C'est une femme terriblement attirante, auréolée d'une grâce juvénile et d'une innocence touchante, avec des formes harmonieuses et sensuelles. Comme son prénom l'indique, elle est d'origine espagnole. Sa chevelure est noire et épaisse, sa peau brune et luisante dans les éclats ardents du soleil, ses yeux immenses et sombres à s'y noyer, avec des cils épais. Son visage est celui d'une enfant presque, avec des traits fins et délicats, un nez étroit, des lèvres pleines et joliment ciselés en forme de cœur.
Ses pensées vagabondes sont interrompues par une sonnerie. Souple et légère, elle court ouvrir. Une femme bourgeoise et excentrique entre d'un pas décidé.
-" Inès, quand vas-tu te décider à sortir de ce trou perdu ? J'angoisse rien qu'à l'idée de tomber en panne en plein milieu de cette forêt sauvage. Il faut vraiment que je tienne à toi pour venir jusqu'ici."-" Bonjour, Julie."-" Oui, oui, bonjour. Excuse-moi, je suis encore sous le choc."-" Tu n'as rien à craindre, tu sais. Il n'y a pas de loups ici, ni aucune autres bêtes affamées… Juste quelques renards sans doute plus effrayés que toi."-" Des renards, quelle horreur ! Et s'ils avaient la rage ?"Inès éclate de rire. Les allures précieuses de son amie l'amuse. Exaspérée, celle-ci ne cesse de lui faire des reproches sur son entêtement à vouloir s'enterrer en pleine montagne.
-" Ma chérie, tu as les moyens de vivre dans un somptueux appartement en plein cœur de Paris, alors fais moi plaisir, fous le camp d'ici. A quoi sert tout cet argent que tu gagnes ? C'est à se le demander !"-" Que veux-tu que je fasse à paris ? Je déteste les mondanités, je laisse la gloire et les paillettes pour les gens en quête de célébrité facile, qui veulent se montrer et pavaner. Tu sais bien que tout ça me met mal à l'aise, et il n'y a qu'ici où je peux écrire. J'ai besoin de calme, de solitude, d'être proche de mes racines, la famille, les amis d'enfance, de rester en contact permanent avec mes origines. C'est la source même de l'inspiration, c'est la clef de mon succès. Enlève- moi ces plaisirs simples et je ne serai plus capable d'écrire une ligne. A moins que tu ne préfères que je devienne un écrivain raté ?"-" Tu rigoles ou quoi ! Je suis ton amie, mais avant tout ta directrice d'édition. Plus tes romans ont du succès et plus je gagne de l'argent. Ils se vendent tous à des millions d'exemplaire, sauf le dernier qui n'a pas trop bien marché, mais cela arrive à tout le monde de traverser une mauvaise passe… Tu vas remonter la pente, j'ai confiance, surtout avec celui que tu écris en ce moment, il va casser la baraque, je compte bien te faire passer la barre des vingt millions avec celui-ci. Au fait, où en est-il ? Tu l'as bientôt fini j'espère ?"-" Oui, je viens de le terminer à l'instant. Deux ou trois petites corrections et je te le remets aussitôt."-" Parfait. Oh ! Toi, tu as pleuré, tu as les yeux tout rouge ?"Inès esquisse un sourire contrit.
-" C'est rien, ça va passer…"Devant le regard interrogateur et insistant de Julie, elle s'explique :-" Bon, j'avoue, c'est le dénouement de mon roman qui m'a un peu ému. Je suis une éternelle sentimentale, on ne se refait pas !"-" Ma pauvre chérie, tu es née un siècle trop tard ! Toutes ces valeurs auxquelles tu crois éperdument n'existent plus, reviens un peu sur terre. Et, des fois, tu m'inquiètes vraiment à vivre de façon si intense tout ce que tu écris, tu t'enfermes dans un monde onirique, tu te fais du mal à vivre toutes ces histoires d'amour par procuration. Tu es jeune, belle, désirable, apprends à sortir et à goûter réellement aux plaisirs de la vie. Mais pour ça, avant tout, quitte ce bled paumé, ce ne sont pas les bouseux du coin qui vont faire battre ton petit cœur si romantique, aucun prince charmant ne viendra frapper à ta porte ! Tu risques d'attendre longtemps, tu vas finir vieille fille, crois-moi…"-" Mieux vaut vivre seule que mal accompagnée. Ce n'est pas toi, après ton deuxième divorce, qui me dira le contraire ?"-" Touchée, coulée !"Elles rient en même temps. Inès lui propose à boire, Julie accepte avec joie un Martini. En constatant que son amie ne l'accompagne pas, elle la taquine gentiment.
-" Ma chérie, prends un verre d'alcool, ça te décoincera un peu. Tu ne te lâches donc jamais ?"-" Je ne tiens pas l'alcool. Un jus d'orange ira très bien." Julie hausse les épaules avec résignation. Elles s'installent dans le salon, s'asseyant l'une en face de l'autre. Julie abandonne ses manières démonstratives et exubérantes pour afficher un air un peu plus sérieux.
-" Comme je te l'ai dit au téléphone, j'ai une affaire en or à te proposer. Un scoop sans précédent, qui pourrait avoir des retombées faramineuses. Je devais t'en parler de vive voix, c'est une occasion comme il ne s'en présente qu'une seule fois dans sa vie, et il faut la saisir sans la moindre hésitation, tu m'entends ? Je suis là pour te convaincre, tu ne peux pas imaginer ce que cela me coûte de quitter Paris et ses folies nocturnes. J'espère que tu apprécies à sa juste valeur l'ampleur de mon sacrifice, alors ne me déçois pas."-" Je suis flattée que tu m'accordes tant d'importance" lui répond Inès avec une pointe d'ironie.
-" Bon, venons-en aux faits. Tu connais évidemment le producteur Jean Vernier ?"-" Bien sûr, qui ne le connaît pas. Le richissime et mystérieux Jean Verdier a toujours fait couler beaucoup d'encre, il est autant adulé que contesté, et qu'il soit aimé ou détesté ne l'empêche pas d'être un mythe vivant du cinéma français, un personnage charismatique et fascinant. Producteur, distributeur, homme d'affaires redouté, il a bâti un véritable empire autour du cinéma populaire, on lui doit nos plus grands classiques et les plus grands succès commerciaux de ces vingt dernières années. Il n'y a pas un jour sans qu'on le voit dans des magazines ou à la télé, mais malgré cette notoriété, c'est un homme très énigmatique, il a toujours préservé jalousement sa vie privée, et toutes sortes de bruits courent sur lui. Certains disent que c'est l'être le plus cynique et le plus prétentieux qui existe, d'autres l'accusent d'être un véritable débauché, et certains restent persuadés qu'il est bel et bien cet l'assassin dont on l'accusa il y'a quelques années. Il a été innocenté pour le meurtre de sa deuxième épouse, mais certains soupçons pèsent toujours sur lui, il est fort probable qu'il en fût l'investigateur. Mais je ne suis pas habilitée à porter le moindre jugement, je ne le connais pas suffisamment pour ça."-" Donne-moi quand même ton avis personnel. Que penses-tu de lui ?"-" Il est certain que je n'appartiendrai jamais à son fan club. Je le trouve présomptueux et arrogant, et il cultive cette vanité avec un art inimitable. Mais je me trompe peut-être, les apparences peuvent être trompeuses, comme je te l'ai dit je ne le connais pas personnellement." -" Et bien justement, voilà une lacune qui peut être réparée. Figure-toi qu'il est prêt à t'accorder l'exclusivité sur toute sa vie, de sa jeunesse tumultueuse à sa rencontre avec Catherine. Il veut surtout lever le voile sur cette sombre affaire, leur véritable histoire d'amour et les circonstances affreuses dans lesquelles elle a perdu la vie, et pourquoi on l'a soupçonné à tort. Il est prêt à se dévoiler, à se mette à nu, à te livrer ses failles et ses faiblesses les plus profondes pour te permettre d'écrire ce qui sera la biographie la plus passionnante de ce siècle. Tout, quoi ! N'est-ce pas formidable ?"Inès ne peut dissimuler son étonnement.
-" Pourquoi moi ?"-" Je ne sais pas, et je m'en fous littéralement. Il t'a choisie, c'est ça le plus important."Devant l'air méfiant d'Inès, elle réfrène son exaspération et continue sur sa lancée.
-" Il doit aimer ton style, ou il t'a aperçue lors d'une de tes rares interviews et tu lui as tapé dans l'œil. Je n'en sais rien… C'est son secrétaire particulier qui m'a téléphoné, crois-moi que j'en suis restée sur le cul lorsqu'il m'a demandé tes coordonnées. J'ai refusé, faisant valoir mon rôle de responsable et d'éditrice, et c'est alors qu'il m'a parlé de ce projet, avec une telle insistance que j'ai compris que c'était vraiment sérieux. Tu me connais, je suis dure en affaire, j'ai négocié comme il se devait, et le poisson est ferré. Toi et moi sommes invitées à une réception, dans cinq jours. Tu y rencontreras Monsieur Vernier en personne, et pour conclure cette association il semble tout disposé à t'ouvrir pendant plusieurs semaines les portes de son château cathare. Alors, qu'est-ce qu'on dit à son éditrice préférée ?"Inès ne paraît pas emballée. Inquiète, elle demande :-" Et cette réception, elle est où ?"Julie semble appréhender sa réaction en répondant faiblement :-" A Paris."Et elle ajoute vivement :-" Mais je te promets de m'occuper de tout, de A à Z. Avion en 1ére classe, chauffeur privé à ton entière disposition, pas une seule seconde tu seras toute seule et…"-" Il en est hors de question !" -" Si tu veux, je viendrai moi-même t'accueillir à l'aéroport, je te dorloterai comme une princesse… Je t'en prie, ne me fais pas ça… C'est une question d'une nuit, le lendemain matin tu seras de retour chez toi à une telle vitesse que tu auras eu l'impression d'avoir rêvée tout ça."-" Non, non et non ! Ne me parle pas de rêve, c'est un véritable cauchemar que tu veux me faire subir ! Je déteste Paris, j'exècre Paris ! La capitale m'oppresse, m'étouffe, c'est une appréhension que j'ai depuis cette agression, tu en connais parfaitement les causes et tu ne peux pas m'obliger à affronter une telle épreuve… C'est au-dessus de mes forces, Paris me rappelle trop de mauvais souvenirs."Elle est réellement paniquée, tétanisée par de terribles angoisses. Un traumatisme dont elle n'est pas prête de se libérer, mais Julie tente d'amoindrir la gravité de la situation.
-" Chérie, débarrasse-toi du passé, tire un trait sur cet événement qui t'empêche d'aller de l'avant. Cela fait trois ans que ça s'est passé, tourne la page, et pour t'aider à oublier dis-toi que cela aurait pu être pire, tes agresseurs n'ont pas réussis à aller jusqu'au bout, tu as été sauvée in-extremis par la police qui, pour une fois, est intervenue à temps. Allez, je t'en prie, fais un effort…"-" Julie, le sujet est clos. Rien ne me fera changer d'avis " dit Inès avec détermination.

On la retrouve vêtue d'une longue robe du soir, splendide en noire, avec fantaisies de dentelles et volants qui donnent à sa tenue des airs romantiques. Elle est perdue et désorientée dans un immense salon de luxe où se bousculent et s'interpellent de nombreux invités distingués, tous très à l'aise dans ce genre de festivités mondaines. Elle est sauvée de l'ennui par Julie qui, de loin, lui fait signe de venir la rejoindre. Elle lui présente le producteur Vernier. C'est un bel homme, grand et élancé, avec de la prestance. La mine hautaine et fière, il accapare plusieurs femmes de ses paroles pompeuses et de grands gestes théâtrales. Il s'interrompt malgré tout lorsque Julie s'avance en tenant fermement Inès par le bras. Cette dernière donne l'impression de vouloir prendre les jambes à son cou et de s'enfuir le plus loin possible d'ici.
-" Enfin, la grande et secrète Inès ! J'ai le grand privilège de vous approcher de prés, on vous dit si sauvage et si inaccessible ! J'espère que cette réputation est erronée ?"-" Non, elle est authentique. Je ne m'apprivoise qu'avec les personnes qui en vaillent vraiment la peine, et Dieu sait qu'ils sont rares."-" Diable, voilà pourquoi vous vivez recluse au fin fond de votre forêt, un éphémère refuge pour une indomptable biche effarouchée. Quel gâchis, une si jolie femme, si intelligente et pleine de talent. En tout cas, vos romans sont à l'image même de votre personnalité, si naïfs, si purs, pleins de bonnes intentions qui vous vont à ravir."-" lls restent purs et intacts parce ce que, comme moi, ils savent se tenir à l'écart de la déchéance humaine et de toute cette hypocrisie qui corrompt notre société. Une société qui a perdu toutes ses valeurs, ce que je déplore. C'est cette authenticité et cette quête d'absolu qui font la force de mes romans, et je suis fière de garder espoir sur le destin des hommes et des femmes, même les plus vils."Décidément, le courant ne passe pas. Inès semble agacée par l'assurance condescendante et moqueuse de son hôte. Celui-ci s'amuse à la piquer, ravi d'avoir en face de lui une femme qui ne se laisse pas impressionner et lui damne sérieusement le pion. Charmé, il s'exclame :-" Mais j'adore, tout au contraire ! De l'épopée romantique, du souffle épique, voilà ce qu'il me faut, il n'y en aura jamais assez pour raconter toute mon histoire, la vraie, la seule, l'unique… De l'émotion et du romanesque ne pourront qu'atténuer certains côtés sombres de ce passé que j'aimerais tant exorciser en racontant haut et fort la vérité, une vérité que votre plume et votre talent sauront si bien sublimer et transcender. Si vous acceptez mon offre, bien entendu…"Julie, qui était alors crispée en assistant avec impuissance à des joutes verbales qui n'envisageaient rien de bon, semble se détendre peu à peu. La conversation prend une tournure plus amicale. Souriante, elle s'empresse d'intervenir :-" Bien sûr qu'elle accepte, tous les détails sont réglés. N'est-ce pas, ma chérie ?"-" Faut voir… L'invitation est pour quand ?"-" Ce week-end, pour une semaine. Je vous en prie, acceptez et vous ne le regretterez pas."Un sourire énigmatique étire les lévres d'Inès.
-" Julie a les coordonnées de votre secrétaire, je ne tarderai donc pas à vous transmettre ma réponse. Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps précieux."Espiègle, elle lui tourne le dos et se dirige vers le bar. Vernier la suit des yeux avec le regard du prédateur sûr de sa victoire, mais une expression à la fois admirative et intriguée illumine son visage d'un sentiment nouveau. Inès disparaît dans la foule, suivie de prés par Julie qui tourne autour d'elle en caquetant comme une hystérique :-" Tu es folle ou quoi, qu'est-ce qui t'a pris ?"-" Ne t'inquiète pas, ma réponse est oui. Mais laissons ce prétentieux dans l'incertitude, il a tellement l'habitude de tout obtenir que cela ne lui fera pas de mal de mijoter un peu dans son jus."Rassurée, Julie saisit une coupe de champagne qu'elle boit d'un trait. Inès s'informe auprès d'un serveur s'il y'a des boissons non alcoolisées, et selon les conseils de ce dernier trempe les lèvres dans un cocktail à base de jus de fruits.
-" Hmm, excellent."Julie hoche la tête avec désapprobation.
-" Inès, tu pourrais faire un effort pour une fois. Bouleverse tes habitudes et fêtons l'événement comme il se doit, en nous saoulant et en nous amusant comme des folles !"Devant l'air grave de son amie, elle se désespère.
-" Inès, tu es triste à mourir ! Comment peut-on être si sérieuse et si conventionnelle ?"-" Désolée, mais même si j'en ai envie je ne peux transgresser cette règle d'or : ne jamais boire d'alcool. Si je le fais, je deviens une véritable catastrophe ambulante, je perds le contrôle et je commets les actes les plus délirants qui existent, sans m'en rendre compte. Le pire, c'est qu'après je ne me souviens plus de rien, ce qui vaut sans doute mieux quand j'ai ensuite connaissance des dégâts que j'ai occasionnés. Crois-moi, pas une goutte d'alcool et tout le monde s'en portera mieux !"-" A ce point ?"-" Oh, que oui ! A seize ans, pour ma première cuite à la sangria, je me suis retrouvée nue comme Eve à sauter comme un cabris dans toute la maison de mon petit ami. Lui était aux anges, mais ses parents beaucoup moins… Scandale et rupture à la première heure du matin. Et pour fêter mon permis, j'ai échappé de justesse à un viol collectif tellement je me suis montrée aguicheuse et impudique, provoquant tous les mâles du bar après avoir ingurgité imprudemment quelques bières. Et de tout cela, je n'ai aucun souvenir, mais les amis qui m'accompagnaient s'en souviennent encore, surtout ceux qui se sont interposés et pris des coups pour calmer les esprits échauffés. Je n'ai aucune envie de remettre ça."-" Dommage, j'aimerai bien voir la trop sage Inès se lâcher complètement, je donnerai cher pour assister à un tel spectacle."-" Dans une autre vie, certainement…"-" Dommage… Il y'a en toi un feu secret qui brûle, mais tu refuses de te laisser enflammer."-" Oh, non, pitié, ne recommence pas avec ta psychologie à trois sous : Lâche du lest, profite de la vie, laisse-toi aller… tu radotes ma pauvre Julie, le disque est rayé !"-" Si seulement tu suivais mes conseils, je pourrai enfin assister à ta métamorphose, à une renaissance, pour ton plus grand bonheur…"Inès ne l'écoute plus, intriguée par une petite femme dynamique aux prises avec deux hommes qui vocifèrent bruyamment. Sans se démonter, elle leur tient tête. Calme, posée, elle les interrompt pour affirmer fermement.
-" Faux, et archi faux ! Vous dites n'importe quoi, messieurs !" Le bruit ambiant l'empêche de suivre la conversation, mais peu importe. D'emblée, ce qu'elle apprécie chez cette femme, c'est sa façon de les affronter, seule contre tous, sans vulgarité ou exubérance, mais avec une fermeté et une assurance qui semblent les déstabiliser. Julie suit son regard avant de s'enquérir : -" Tu la reconnais ?"-" Bien sûr. C'est l'actrice Claire Broustal. J'aime beaucoup ce qu'elle fait."-" Cela ne m'étonne pas, vous vous ressemblez un peu toutes les deux. Radicale, atypique, discrète, elle refuse de se laisser broyer par le système cinématographique et mène sa barque indépendamment, en toute liberté. Pourtant, elle aurait pu prendre la grosse tête après le succès phénoménal de son film " Juillet Assassin", mais elle a choisi son camp en tournant plutôt dans des petits films intimistes qui ont eu de bonnes critiques. Malheureusement, le 7éme art l'a un peu boudé ces derniers temps, et son rôle dans la prochaine production de Jean Verdier lui permettra sans doute de renouer avec le succès."-" J'ignorais tout cela, mais elle n'en est que plus sympathique. Elle vient de se marier, non ?"Julie répond sur un ton maussade.
-" Oui, avec un photographe tristement inconnu. Ils ont eu une fille je crois… Bref, voilà une femme bien dans sa tête et bien dans ses baskets. Maman comblée, amoureuse sereine, une vie saine et tranquille, que demander de plus ?"-" Je sens une pointe de dédain dans ta voix."-" Evidemment, elle aurait pu tout avoir ! Villa de rêve, gloire et fortune, tourner avec les plus grands et se marier avec un milliardaire, mais elle a tourné le dos à tout ça pour choisir une vie simple et banale, pour ne pas dire médiocre… Ce genre de comportement stupide me dépassera toujours !"- Julie, le bonheur ne se limite pas à toutes ces considérations superficielles, mais te faire comprendre cette dure réalité est un combat perdu d'avance, alors autant en rester là…"Julie la regarde sans comprendre. Elle hausse les épaules, puis s'agite sur place en jetant des regards fébriles tout autour d'elle, adressant sourires et grands gestes amicaux à de nombreuses personnes. Inès sourit avec sollicitude.
-" Julie, va retrouver tes amis, tu en meures d'envie. Je saurais me débrouiller très bien toute seule."-" Vraiment ?"-" Si je te le dis."Julie ne se fait pas prier, se précipitant sur un couple aristocrate qui l'accueille avec une effusion exagérée. Amusée, elle les observe un instant puis reporte son attention sur Claire. Celle-ci sent son regard, tourne la tête et lui adresse un sourire chaleureux. Cela encourage Inès à venir à sa rencontre.
-" Vous avez enfin réussi à vous débarrasser de vos prétendants ?"-" Quelle bande de petits cons prétentieux ! Ils sont beaux, jeunes, riches, et du coup se croient irrésistibles. Ils ne peuvent pas s'empêcher de vous impressionner en étalant leur fortune, la marque de leur voiture, la superficie habitable de leur maison, tous les voyages qu'ils effectuent, tout ça en étant persuadés que les femmes vont leur tomber pâmées et ébahies dans les bras. Avec moi, c'est tout le contraire. Plus ils se ventent et plus ils perdent tout espoir de m'intéresser."-" Alors là, je vous donne raison à cent pour cent. C'est le genre de soirées que je déteste, une triste caricature du pouvoir et de l'argent qui en devient franchement pitoyable."-" Au moins, cela a le mérite de nous faire rire et de ne surtout pas vouloir leur ressembler. Quelque part, c'est rassurant."Elles éclatent de rire en même temps. Inès est conquise, excitée comme une enfant qui vient de se faire une nouvelle amie et à qui cela n'arrive pas souvent. D'emblée, Claire inspire confiance par sa franchise et sa joie de vivre. Jolie, pas très grande mais délicieusement proportionnée, elle pétille de malice et de fantaisie. Blonde, les cheveux en pétard, yeux noisettes et fossettes espiègles autour d'une bouche enfantine, elle est nature et spontanée. Elle se présente ensuite.
-" Claire Broustal."-" Je sais. Inès Genest."-" L'écrivain ? Alors là, bravo, vos romans sont un vrai bain de jouvence, de la douceur dans un monde de brutes."-" Merci, ça fait plaisir à entendre."-" Je suis sincère. Faire votre connaissance restera le seul bon souvenir que je garderai de cette soirée. C'est mon agent qui m'a traîné ici, et ce n'est pas tout car je suis maintenant obligée d'accepter une invitation de sa seigneurie Vernier dans son château, rien que ça… Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour sa carrière !"-" Mais c'est génial, moi aussi je dois m'y rendre, la semaine prochaine."-" Comme moi ! Voilà qui me rend cette corvée beaucoup moins pénible. Et je n'exagère pas en parlant de corvée, c'est pour moi une épreuve terrible et inimaginable de me séparer de mon mari et de ma fille, personne ne peut imaginer ce que cela me coûte."-" Pourquoi alors avoir acceptée ?"-" Je n'ai pas eu trop le choix, on a fait pression sur mon agent, sur moi ensuite, en me faisant comprendre que refuser était mettre un terme définitif à ma carrière, que toutes les portes se fermeraient de façon irrémédiable. Et puis, après réflexion, je me suis dit qu'une semaine retranchée dans un somptueux château n'était pas la mer à boire, il y' a bien pire… Enfin, c'est ce que je m'efforce de croire pour me donner du courage. Votre présence là-bas change bien des choses, un visage ami sera le bienvenu, peut-être après tout ne vais-je pas m'ennuyer comme je le craignais."-" Je veux, oui ! Vous allez voir, à nous deux nous allons bousculer les manières précieuses de ce joli petit monde, et nous amuser comme des folles à leurs dépens !"Elles trinquent en échangeant un regard complice.

Inès se retrouve dans une somptueuse limousine conduite par un chauffeur en tenue impeccable. La voiture traverse un large chemin de terre qui surplombe un immense vignoble, longeant un muret et des canaux de pierre sèche. Le sentier s'éloigne des vignes pour serpenter au milieu des chênes, des genêts, et de garrigues brûlées par le soleil. A l'intérieur de la voiture, Inès est un peu secouée. Avec elle, à l'arrière, se trouve une élégante femme d'une trentaine d'années, belle et princière, très sophistiquée. Brune aux cheveux longs, le teint mat, elle dégage une volupté électrique et un raffinement incomparables. La conversation qui s'ensuit fait comprendre qu'elles ont déjà fait connaissance et sympathisées.
-" Inès, permets-moi juste une petite critique au sujet de tes livres. Ce que tu écris, c'est beau, c'est émouvant, mais pas très proche de la réalité. De nos jours, pour être plus moderne et plus dans le vent, il faut moins de sentiments et plus de sexe. Voilà, c'est ce qui manque dans tes livres, du sexe ! Mets-y de l'érotisme et les ventes vont tripler !"Inès accueille le conseil avec amusement. Son interlocutrice, malgré sa classe, a un franc parler et une spontanéité qui l'enchantent. Le petit accent chantant espagnol ajoute du charme exotique à cette femme qui n'a rien d'ordinaire. Avec fougue, celle-ci argumente :-" Rien ne vaut un peu de cul, c'est excitant, c'est de l'énergie pure qui consume les corps et échauffe les esprits ! Romantisme et sexe peuvent faire bon ménage, bien qu'il y'a longtemps que je ne crois plus à toutes ces balivernes. Moi, le sexe, je le pratique sans sentiments, et heureusement car je serai encore vierge si je devais attendre l'amour pour coucher. Mais tu as raison de vendre de l'espoir et du rêve, toutefois un peu plus de sexe aurait encore plus d'impact, crois-moi… C'est une femme d'expérience qui te parle, j'en connais un bout sur ce sujet."Inès rit de bon cœur.
-" Merci pour ces infos qui ne manquent pas d'intérêt. Maria, je te promets d'y réfléchir…"-" J'y compte bien… Si les ventes explosent, pense à Maria, ta nouvelle conseillère technique !"-" D'accord !"Jetant un coup d'œil par la vitre ouverte, Inès aperçoit les ruines d'une église, dont le clocher émerge d'un îlot de chênes. Derrière, sur une butte, se dresse un magnifique château, avec tours de guet. Un bel édifice médiéval superbement restauré qui arrache à Inès une exclamation émerveillée.
-" Mon Dieu, comme c'est beau !"Maria, qui s'est penchée à son tour, ébauche juste un léger sourire amusé.
-" De la part de Jean, plus rien ne peut me surprendre. Il fait toujours tout en grand, c'est tout lui ça !"Elles arrivent enfin à destination. Jean Vernier les accueille avec chaleur, plus familièrement avec Maria qui est une amie de longue date. Une jolie servante s'occupe d'Inès, sortant sa valise du coffre. Inès veut la porter.
-" Laissez, c'est mon travail "lui dit la servante doucement.
Il y'a presque de la prière dans sa voix, aussi Inès n'insiste pas. Elle se fait guider jusqu'à sa chambre. Durant tout le trajet, elle reste sans voix, abasourdie et impressionnée par l'intérieur luxueux et gotique. Perdue dans sa contemplation, elle en bouscule presque une jeune femme qui se promène d'un air hagard.
-" Pardon, excusez-moi…"-" Je… c'est moi, pardon…" en bafouille l'autre en rougissant.
C'est une personne réservée et timide, blonde au sourire crispé, qui dissimule mal sous une maladresse juvénile et nerveuse une séduction touchante. Un visage poupin, des yeux candides, une silhouette gracile, tout lui donne un air fragile, avec un physique de lolita délicieuse qu'elle ne sait pas mettre en avant. Inès est attendrie. Elle lui fait penser à un jeune chiot perdu et fébrile qui ne demande qu'à être apprivoisé. Elle veut lui parler mais, déjà, elle s'enfuit promptement. Elle en oublie vite l'incident, retrouvant un regard émerveillé en découvrant sa chambre, et écoutant à peine ce que lui dit la servante :-" Monsieur Vernier vous attend dans le salon pour 19 heures."Le bruit de la porte qui se ferme arrache Inès de sa contemplation.
Bientôt la suite : Inès va tenter de résister aux assauts lubrique d'une Gabrielle déchaînée qui, pour parvenir à ses fins,va se faire aider par Florence...

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