La Hase et le Rapace - 5
Récit érotique écrit par LVolante [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 05-03-2016 dans la catégorie Dominants et dominés
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La Hase et le Rapace - 5
Evelyne ne se mit pas martel en tête sur la question. En revanche, elle fut déçue par le départ précipité de l’homme et exprima sa colère en sortant et en faisant la fête plus que de raison. Sans doute aurait-elle continué si Frédéric ne l’avait prévenue de son arrivée le vendredi soir pour trois journées de permission.
Heureusement, se dit-elle que ce n’est pas prévu pour ce week-end. Elle savait parfaitement de quoi elle parlait mais curieusement, n’osait pas l’évoquer clairement. La chaleur au creux de son ventre était cependant assez vive pour qu’elle maintienne le défi qu’elle s’était lancé.
Les jours passèrent avec lenteur. Ceux passés en compagnie de Frédéric ne firent pas exception bien qu’elle pensa qu’il pourrait la distraire. Le jeune soldat ne fit preuve, durant ces trois jours, d’aucune originalité, d’aucune imagination. Certes, il la baisa correctement mais « correctement » ne lui suffisait plus. Elle se remit à penser à l’homme : à ses mains, à sa queue, à la façon dont il avait fouetté sa chatte à l’aide du martinet, à son gland écartant son anus et, à tout le plaisir qu’elle avait reçu de lui.
Pour se faire pardonner d’avoir pensé à un autre pendant qu’il la sautait, elle suça le garçon, dévotement. Mais même ainsi elle trouva pâles, les réactions du jeune-homme. Il s’abandonna alors que l’homme, lui, lui résistait.
Sur le chemin de la gare, tandis qu’il conduisait, le soldat glissa sa main entre les cuisses d’Evelyne et la doigta. La jupe relevée, la culotte baissée, les cuisses largement écartées, elle prit son plaisir. Elle aurait voulu qu’il la baise dans les toilettes de la gare ou même sur une banquette du wagon mais ils arrivèrent à la dernière minute, trop tard pour une galipette. Le train partit, son téléphone vibra. L’espoir, le temps d’un battement de cils. « A la prochaine », lui disait Frédéric. « Plus que cinq jours », se dit-elle…
La deuxième semaine ne fut ni meilleure ni plus rapide à passer que la première. Mais au moins, elle évita la gent masculine. Sa fille passa la voir le mercredi. Elle s’était encore prise de bec avec son père et, comme à chaque fois, vint s’épancher dans les jupes de sa mère. Une fois de plus, c’était Evelyne la cause de la dispute. Son ancien mari (elle avait tenu treize ans dans les liens du mariage), l’avait encore traitée de pute devant leur fille. Et la gamine avait de plus en plus de difficultés à le supporter. Elle n’en voulait pas vraiment à son père, elle le savait malheureux, elle regrettait simplement qu’il ne fasse pas le deuil de son amour et que cela l’aigrisse. Elle n’en voulait pas non plus à sa mère qui avait choisi de vivre sa passion. Que la passion d’Evelyne soit le sexe n’avait guère d’importance. Séraphine, c’est le prénom de leur fille, était un ange dans tous les sens du terme : équitable, impartiale, juste, pas moraliste pour deux ronds et, par-dessus tout, capable de pardon. Evelyne se demandait souvent qui, d’elle deux était la mère et qui la fille. La réponse n'avait rien d’évident.
La discussion qu’elles eurent ce jour-là rappela à Evelyne le défi qu’elle s’était lancé. Fallait-il quand même le relever alors que sa fille avait le moral en berne ? Non ! Décidément, il était temps qu’elle s’occupe de Séraphine plutôt que d’elle-même et de ses expériences sexuelles. Elle proposa donc à sa fille de venir loger chez elle pour quelques jours ou pour… tant qu’elle le voudrait. Mais Séraphine refusa : « Papa a besoin de moi et toi tu as un nouveau mec. » Deux bonnes raisons dont une seule était vraie : elle ne voulait à aucun prix se mettre entre sa mère et la bite à deux pattes qu’elle venait de se dégoter.
Séraphine partit comme elle était venue, dans un bruissement d’ailes, laissant sa mère dans les affres du questionnement. Allait-elle, oui ou non, passer ce coup de fil. Sa tête lui conseillait de n’en rien faire, son corps lui disait le contraire. Il ne lui restait que vingt-six heures pour se décider. Vingt-six heures durant lesquelles elle apprit qu’il est plus facile de sceller les lèvres de sa bouche que celles de son sexe…
L’homme passa quinze jours harassants à préparer les conseils de classes : les collectes d’informations, les synthèses par classe et par niveau, lui prirent un temps fou. Et puis il y eu la convocation des élèves afin de déterminer le pourquoi de leur comportement, de leurs absences répétées ou de leurs retards récurrents…
Tout cela fit qu’il ne vit pas le temps passer et qu’Evelyne n’occupa son esprit qu’à de rares moments. Il était d’ailleurs convaincu qu’au dernier moment, elle n’oserait pas l’appeler. Il estimait, sans en être vraiment certain, qu’il n’aurait de ses nouvelles que le lundi ou le mardi suivant la date fatidique. Il ne s’encombra donc pas l’esprit avec l’élaboration d’un programme d’initiation mais projeta, au cas où, de faire lui-même le premier pas et de la joindre le mercredi, si elle-même ne s’était pas manifestée avant.
Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était soucié de perdre un « coup ». Mais Evelyne avait un « il-ne-savait-quoi » qui la rendait différente des autres filles qu’il s’envoyait. Il avait envie d’elle comme un mâle en rut a envie d’une femelle. Il ne s’intéressait pas vraiment à la jeune-femme en tant que telle, il aimait juste le baiser, jouer avec elle. Mais une petite voix lui murmurait qu’il aurait tort d’en faire une soumise, qu’elle y perdrait sa flamme.
Il dû bien s’avouer qu’il en avait pourtant une folle envie : Evelyne ne serait pas la première à tomber dans ses filets mais sa passion pour le sexe en ferait une recrue de choix. Si ce n’était le murmure de la petite voix, il foncerait et serait pour elle un maître exigeant et autoritaire. Car, elle avait incontestablement besoin de discipline et de rigueur.
Je n’ai pas besoin d’un programme, se dit-il. Son initiation, si elle doit avoir lieu, commencera par l’apprentissage de la patience et de l’obéissance. Quelques heures à genoux dans la position de l’attente devraient lui mettre du plomb dans la tête et lui faire comprendre qu’on ne joue pas avec certaines choses…
Chassant ces idées distrayantes, il se remit au boulot. Il avait au moins quinze élèves à convoquer avant la fin de la semaine.
Le fameux jeudi, l’homme arriva à sept heures au lycée, les entrevues de la veille l’avaient mis en retard dans son travail administratif et la nécessité de tenir à jour ses fichiers lui imposait d’empiéter sur son temps de repos. Il se mit au travail. Clôturer les absences, indiquer les retards, n’avait rien de compliqué. Son esprit s’évada vers Evelyne. Bien qu’il s’en défendit, il pensait souvent à elle durant ses temps de cerveau libre, il la désirait de plus en plus souvent et l’éloignement qu’il avait imposé, entre eux, lui pesait. Il aurait pu tromper son ennui en lutinant une de ses conquêtes passées mais il doutait de pouvoir se satisfaire d’une femme quand il avait trouvé la femelle parfaite…
Il rêvassait encore quand arrivèrent ses premiers collègues et les élèves les plus matinaux.
Il est dix-neuf heures quinze, à peu de chose près, quand il arrive chez lui. Dans le bus, il a rédigé le compte-rendu des trois entrevues qu’il a eu. Il le tapera et l’enverra par courriel au proviseur après le dîner. Il a l’esprit serein.
A dix-neuf heures trente précises, la sonnerie de son téléphone fixe retentit. Il laisse sonner. Il est occupé à presser une orange et n’a pas envie de se distraire de sa tâche. En revanche, il compte les sonneries. Dix, onze… quinze… Dix-huit… à la vingtième, le répondeur se met en marche. La voix d’Evelyne se fait entendre. « C’est moi » dit-elle avant de raccrocher.
Les lèvres de l’homme se pincent. Il ne sait pas s’il doit être satisfait ou dépité par cet appel. Il se dit néanmoins qu’il devra décrocher si elle rappelle. Comme il ne lui a rien dit pour le cas où il ne répondrait pas, il subsiste un doute raisonnable pour qu’elle n’en fasse rien et attende qu’il prenne l’initiative. Auquel cas, bien sûr, il ne fera rien.
Mais non ! Dix minutes plus tard, alors qu’il sirote son orange pressée, la sonnerie retentit à nouveau.
Il décroche sans rien dire. Un blanc puis la voix d’Evelyne :
- C’est moi… Je…
- Bonsoir Mademoiselle…
- Bonsoir…
Il sourit. Elle est complètement décontenancée, ne sait pas comment réagir.
- Je vous écoute.
- Je voudrais…
Il l’interrompt :
- Vous voudriez ?
Nouveau blanc puis la voix, hésitante :
- Je ne sais pas trop comment dire… J’accepte d’être initiée…
- Initiée à quoi, Mademoiselle ?
Les mots ont du mal à passer ses lèvres mais elle doit les prononcer. Elle se force.
- A la… soumission.
- Ah ! Vous acceptez d’être éduquée.
- … Oui…
- Oui… ?
- Oui Monsieur.
- Avez-vous des conditions ?
- Il s’agirait d’un test, dans un premier temps. Ce week-end, peut-être plus, une semaine…
- Il faut vous décider.
- Une semaine, dix jours en fait, jusqu’à dimanche en huit.
- Bien ! J’accepte vos conditions. Je serai chez vous demain à quatorze heures Nous établirons le contrat. . Vous serez vêtue comme bon vous semble. En attendant, je vous souhaite bonne nuit.
Il raccroche, sans lui laisser le temps de répondre.
Elle tient encore le téléphone dans la main. Il lui a raccroché au nez. Ça commence bien !
Pour passer cet appel, elle a éprouvé le besoin d’être nue. Le symbolisme de la situation devait, pensait-elle, l’aider à franchir le pas. Ça s’est révélé plus facile qu’elle le pensait. Bien sûr, les mots ne sont pas sortis aussi spontanément qu’elle l’espérait mais elle a réussi à les prononcer sans faiblir. Elle repasse la conversation dans sa tête. Certains passages la font rougir. Pas par honte ou par excitation. Non, elle rougit parce qu’elle a commis des erreurs. Elle n’a pas su utiliser le bon vocabulaire, les bonnes tournures de phrases et par-dessus tout, elle ne l’a pas nommé malgré les signes évidents qu’il lui a envoyés.
Bon sang ! Elle aurait dû lire sur le sujet ou au moins préparer son discours. Mais non, elle s’est jetée à l’eau en dilettante et elle a bu la tasse. Il a dû la trouver ridicule. Bien fait pour elle, la prochaine fois, elle réfléchira avant d’agir. Se foutre à poil ne suffit pas toujours pour arriver à ses fins. Elle vient de prendre sa première leçon et, ce n’est pas lui qui la lui a donnée.
L’homme est songeur. Ils s’étaient entendus sur un week-end et voilà qu’il venait d’accepter dix jours. Ce qui signifiait aussi dix nuits. Il a beau tenter de se concentrer sur ce qu’il fait, son esprit est ailleurs. Il recopie cependant consciencieusement la synthèse sur son ordinateur et envoie le tout par courriel, au proviseur. Il peut désormais se concentrer sur une nouvelle tâche : établir un programme.
Vendredi ! Evelyne est assez fébrile. Elle passe sa matinée à choisir ses vêtements, les essayer, les changer. Elle voudrait que sa mise atteigne un juste équilibre entre la liberté qu’elle a encore de refuser le challenge et le désir tenace qu’elle a de le relever. Il est entre onze heures trente et midi quand elle découvre une petite robe de lin gris qu’elle n’a pas mise depuis des siècles. Elle jette son dévolu dessus : la doublure de nylon est assez douce pour qu’elle soit nue dessous…
Vendredi ! L’homme passe sa matinée en discussion avec des profs. Il les connaît bien et sait quels arguments il va leur servir pour qu’ils l’aident à sortir tel ou tel gamin de l’ornière. Tous, ou presque, ont le même trait de caractère : ils sont vindicatifs. Mais ils ont aussi un cœur gros comme ça et c’est par là qu’il les attaque. Il pourrait, son statut le lui permet, les convier à un entretien formel dans son bureau. Il n’en fait rien, bien au contraire, il va les voir en salle des profs, profitant d’une heure de trou dans leur emploi du temps ou de la récréation. A la fin de la matinée, il est amer. Il a dû reculer sur deux cas qui lui tenaient pourtant à cœur mais : « Donnez-moi l'arsenic, je vous cède les nègres ! », rien n’a changé depuis Ruy Blas.
Durant le déjeuner, qu’il prend avec deux profs qui sont également des amis, il entrevoit la possibilité de reprendre la main sur un des cas qui le préoccupe. Finalement, la matinée est plutôt bonne et c’est l’esprit serein qu’il se rend chez la femme.
Depuis la veille au soir, il a décidé de ne plus nommer Evelyne par son prénom. De cette façon, il la dématérialise, la chosifie. Il dispose de dix jours pour en faire une soumise acceptable ou pour la dégoûter à jamais de cet état. Il est bien décidé à en profiter…
Il a dû prendre le métro pour arriver à l’heure dite. Il est quatorze heures pile quand il sonne à la porte et que la belle lui ouvre.
- Bonjour Demoiselle, puis-je entrer ?
- Bonjour… Bien sûr…
Le regard noir qu’il lui lance n’a pas besoin de traduction. Elle s’est montrée impolie en ne l’appelant pas « monsieur ».
L’homme la détaille et apprécie la simplicité élégante de sa mise. Dommage qu’elle ait commis cette faute. Il la range dans un coin de sa mémoire : les comptes ont commencé.
- Installez-vous monsieur, dit-elle en lui indiquant un fauteuil qu’il voit pour la première fois. Puis-je vous offrir quelque chose à boire ?
- J’accepterais volontiers un café. Et une chaise, près de la table, nous avons à parler.
La jeune-femme s’éclipse tandis qu’il s’installe, et revient avec une tasse posée sur un plateau. Ni sucre ni cuillère ; elle veut montrer qu’elle connait ses goûts.
- Asseyez-vous dit-il. Comme je vous l’ai dit, nous avons à parler et à établir, s’il y a lieu, un contrat entre nous.
L’homme sort son ordinateur et ouvre le traitement de texte. Il tape rapidement :
« Ce jour, 14 novembre 20…, entre les personnes physiques saines de corps et d’esprit : Monsieur*** ci-après nommé le dominant et Evelyne***, ci-après dénommée la soumise, il a été décidé ce qui suit : … »
Viennent ensuite les clauses du contrat dans lesquelles sont détaillées la durée mais également tout ce que la jeune-femme refuse expressément. Vient ensuite la longue liste des obligations de la femme envers le dominant et la courte énumération des devoirs du dominant envers sa soumise.
Sur certains points, la discussion est âpre. Evelyne recule sur le collier qu’elle refusait de porter à l’extérieur, en contrepartie, l’homme cède sur l’uro qu’il ajoute à la liste des refus catégoriques. Les discussions se poursuivent ainsi deux bonnes heures durant lesquelles chacun défend ses positions. Le contrat est finalement prêt à être signé. Il se termine par ces mots : « le présent contrat est susceptible d’évoluer vers une durée indéterminée et ses clauses d’être modifiées en fonction de l’application qui en sera faite. Cela fera, le cas échéant, l’objet d’un avenant. »
L’homme tend à la jeune femme la version papier du contrat, obtenue grâce à l’imprimante portable qu’il traîne partout avec lui, ainsi qu’un stylo.
- Relisez et, si vous acceptez ces termes, signez.
- Si je ne signe pas, cela voudra-t-il dire que…
- Nous revoir ne dépendra que de vous.
- Et si je signe ?
- Vous serez ma propriété jusqu’au vingt-trois à vingt-trois heures cinquante-neuf.
Sans prendre le temps de relire, la jeune-femme appose sa signature. L’homme fait de même et se lève.
- Maintenant, mademoiselle, en gage d’obéissance et d’abandon de votre liberté, vous allez vous mettre nue, vous agenouiller et me baiser les pieds !
La jeune-femme est éberluée par la demande de l’homme. Elle s’attendait à ce qu’il exige qu’elle s’agenouille et lui baise la main, pourquoi pas. Mais ça, elle ne s’y attendait vraiment pas. Elle jette un regard anxieux vers la baie vitrée. Les rideaux ne sont pas tirés. Tout le monde pourra la voir.
Surprenant son regard, l’homme la presse :
- Il fallait y penser plus tôt. Exécutez-vous mademoiselle, je m’impatiente…
Evelyne défait la fermeture de sa robe et se dénude. Elle pose sa robe sur le dossier de la chaise. Enfin, elle s’agenouille et se penche pour baiser les pieds de celui qui est désormais son Maître. Ceci fait, elle se redresse et guète dans les yeux de l’homme la satisfaction qu’elle pense mériter. Mais il se dirige déjà vers le fauteuil où il s’installe.
- Venez me rejoindre… A quatre pattes ! précise-t-il.
Evelyne savait qu’elle serait humiliée. Elle ne pensait pas que cela viendrait aussi vite, ni de cette façon qui la déshumanise. Son esprit se révolte à cette idée mais son corps, lui, apprécie. Tout à l’heure, quand elle baisait les pieds de l’homme, ces tétons étaient durs comme la pierre. Maintenant, c’est sa chatte qui la trahit. « Salope ! Salope !... », se crie-t-elle tout en avançant. L’homme la regarde faire, satisfait de son élève. Il craignait une rebuffade, il n’en est rien. Parfait !
Arrivée face à lui, il lui impose une position : à genoux, les cuisses légèrement écartées, les fesses en repos sur ses talons, le dos droit et les mains croisées derrière la nuque, les bras dans la ligne de ses épaules.
- Bien, dit-il. Maintenant que vous voilà disposée, j’ai quelques questions à vous poser. Etes-vous prête à me répondre ?
- Oui Monsieur.
- Parfait, alors commençons. Qu’avez-vous ressenti ces dix dernières minutes, que ressentez-vous maintenant ?
Passées quelques secondes qu’elle prend pour réfléchir et organiser son discours, elle dit :
- Je me suis sentie humiliée. Et je le suis toujours. Vous baiser les pieds, j’ai trouvé ça… avilissant. Marcher à quatre pattes aussi. Ça m’était déjà arrivé de le faire mais pas comme ça, pas sur ordre. Ce n’est pas pareil quand on décide quelque chose ou quand on le fait par obligation. C’est la contrainte qui est humiliante plus que ce que vous m’avez demandé de faire. Et puis il y a les rideaux que vous m’avez interdit de fermer. Etre visible de n’importe qui, c’est… une sensation horrible, surtout dans les postures que vous m’imposez.
- Pourtant, vous vous êtes pliée à mes requêtes…
- Oui monsieur.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est aussi terriblement excitant. L’adverbe « terriblement » étant à prendre dans son sens premier. Cela me fait peur d’être excitée par vos demandes…
- Vous savez que vous pouvez tout arrêter d’un seul mot.
- Oui Monsieur. Je connais ce mot mais je ne souhaite pas le prononcer. Ce serait un aveu d’échec et je ne veux pas regretter de n’être pas allée jusqu’au bout.
- Vous pourriez regretter d’être allée jusqu’au bout.
- Je préfère regretter une erreur qu’un échec.
L’homme se lève et passe une main caressante sur la joue de sa soumise. La détermination farouche qui se lit autant dans le regard de la jeune-femme que dans ses mots, lui plait vraiment. Peut-être que je me suis trompé, pense-t-il.
- J’apprécie vos paroles, dit-il. Mais je les aimerais plus encore si elles étaient marquées du respect que vous me devez.
Sur ces mots, il la gifle.
La violence de l’impact a propulsé Evelyne par terre. Sans un regard pour elle il ferme les rideaux puis, retourne s’asseoir.
Evelyne gît. Morte de honte, elle ne sait pas comment agir. Doit-elle jeter l’éponge, et dire que ça suffit ? Doit persévérer et reprendre la pose ? Oui ! C’est cela. Elle veut aller jusqu’au bout du contrat. Elle s’y est engagée et ne faiblira pas. Elle se redresse, reprend la position, attend.
- Pourquoi as-tu repris la position ?
- Dans l’attente de la leçon suivante Monsieur.
- Tu apprécies donc d’être éduquée ?
- Oui Monsieur.
- D’être… avilie ?
Hésitation. Evelyne marque un temps et sa voix perd son assurance.
- Je suis… incapable de répondre à cette question, Monsieur.
- Bientôt, nous irons faire l’emplette de quelques accessoires et de quelques vêtements, afin que ton habillement corresponde à ton nouveau statut. Quelle sorte d’habits aimerais-tu porter ?
- Est-ce bien à moi d’en décider ? Le contrat, il me semble, stipule le contraire. Je n’ai donc pas d’avis, Monsieur.
- Tu mettras ta robe jaune, celle que tu as si joliment abandonnée pour moi l’autre jour. Avec des bas noirs et rien d’autre. Mais avant cela, j’ai envie de goûter ta bouche. Voulez-vous me sucer, demoiselle ?
Jugeant la question de pure forme, elle ne répond pas. L’homme insiste :
- Je vous ai posé une question…
- Je ne pensais pas que vous attendiez une réponse. Je ferai selon vos désirs, Monsieur.
- Alors tant pis, ce sera pour une autre fois. Allez vous habiller.
Il ne fallut que quelques minutes à Evelyne pour se préparer. Un peu de parfum et un très léger maquillage complétait le tableau. L’homme ne fût pas satisfait des initiatives de la jeune-femme. De sa poche, il tira un plug, celui-là même dont il s’était déjà servi.
- Mettez cela, dit-il. Ce sera votre punition pour vos manques de respect répétés et pour vous être maquillée sans autorisation.
Pour Maya.
Heureusement, se dit-elle que ce n’est pas prévu pour ce week-end. Elle savait parfaitement de quoi elle parlait mais curieusement, n’osait pas l’évoquer clairement. La chaleur au creux de son ventre était cependant assez vive pour qu’elle maintienne le défi qu’elle s’était lancé.
Les jours passèrent avec lenteur. Ceux passés en compagnie de Frédéric ne firent pas exception bien qu’elle pensa qu’il pourrait la distraire. Le jeune soldat ne fit preuve, durant ces trois jours, d’aucune originalité, d’aucune imagination. Certes, il la baisa correctement mais « correctement » ne lui suffisait plus. Elle se remit à penser à l’homme : à ses mains, à sa queue, à la façon dont il avait fouetté sa chatte à l’aide du martinet, à son gland écartant son anus et, à tout le plaisir qu’elle avait reçu de lui.
Pour se faire pardonner d’avoir pensé à un autre pendant qu’il la sautait, elle suça le garçon, dévotement. Mais même ainsi elle trouva pâles, les réactions du jeune-homme. Il s’abandonna alors que l’homme, lui, lui résistait.
Sur le chemin de la gare, tandis qu’il conduisait, le soldat glissa sa main entre les cuisses d’Evelyne et la doigta. La jupe relevée, la culotte baissée, les cuisses largement écartées, elle prit son plaisir. Elle aurait voulu qu’il la baise dans les toilettes de la gare ou même sur une banquette du wagon mais ils arrivèrent à la dernière minute, trop tard pour une galipette. Le train partit, son téléphone vibra. L’espoir, le temps d’un battement de cils. « A la prochaine », lui disait Frédéric. « Plus que cinq jours », se dit-elle…
La deuxième semaine ne fut ni meilleure ni plus rapide à passer que la première. Mais au moins, elle évita la gent masculine. Sa fille passa la voir le mercredi. Elle s’était encore prise de bec avec son père et, comme à chaque fois, vint s’épancher dans les jupes de sa mère. Une fois de plus, c’était Evelyne la cause de la dispute. Son ancien mari (elle avait tenu treize ans dans les liens du mariage), l’avait encore traitée de pute devant leur fille. Et la gamine avait de plus en plus de difficultés à le supporter. Elle n’en voulait pas vraiment à son père, elle le savait malheureux, elle regrettait simplement qu’il ne fasse pas le deuil de son amour et que cela l’aigrisse. Elle n’en voulait pas non plus à sa mère qui avait choisi de vivre sa passion. Que la passion d’Evelyne soit le sexe n’avait guère d’importance. Séraphine, c’est le prénom de leur fille, était un ange dans tous les sens du terme : équitable, impartiale, juste, pas moraliste pour deux ronds et, par-dessus tout, capable de pardon. Evelyne se demandait souvent qui, d’elle deux était la mère et qui la fille. La réponse n'avait rien d’évident.
La discussion qu’elles eurent ce jour-là rappela à Evelyne le défi qu’elle s’était lancé. Fallait-il quand même le relever alors que sa fille avait le moral en berne ? Non ! Décidément, il était temps qu’elle s’occupe de Séraphine plutôt que d’elle-même et de ses expériences sexuelles. Elle proposa donc à sa fille de venir loger chez elle pour quelques jours ou pour… tant qu’elle le voudrait. Mais Séraphine refusa : « Papa a besoin de moi et toi tu as un nouveau mec. » Deux bonnes raisons dont une seule était vraie : elle ne voulait à aucun prix se mettre entre sa mère et la bite à deux pattes qu’elle venait de se dégoter.
Séraphine partit comme elle était venue, dans un bruissement d’ailes, laissant sa mère dans les affres du questionnement. Allait-elle, oui ou non, passer ce coup de fil. Sa tête lui conseillait de n’en rien faire, son corps lui disait le contraire. Il ne lui restait que vingt-six heures pour se décider. Vingt-six heures durant lesquelles elle apprit qu’il est plus facile de sceller les lèvres de sa bouche que celles de son sexe…
L’homme passa quinze jours harassants à préparer les conseils de classes : les collectes d’informations, les synthèses par classe et par niveau, lui prirent un temps fou. Et puis il y eu la convocation des élèves afin de déterminer le pourquoi de leur comportement, de leurs absences répétées ou de leurs retards récurrents…
Tout cela fit qu’il ne vit pas le temps passer et qu’Evelyne n’occupa son esprit qu’à de rares moments. Il était d’ailleurs convaincu qu’au dernier moment, elle n’oserait pas l’appeler. Il estimait, sans en être vraiment certain, qu’il n’aurait de ses nouvelles que le lundi ou le mardi suivant la date fatidique. Il ne s’encombra donc pas l’esprit avec l’élaboration d’un programme d’initiation mais projeta, au cas où, de faire lui-même le premier pas et de la joindre le mercredi, si elle-même ne s’était pas manifestée avant.
Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était soucié de perdre un « coup ». Mais Evelyne avait un « il-ne-savait-quoi » qui la rendait différente des autres filles qu’il s’envoyait. Il avait envie d’elle comme un mâle en rut a envie d’une femelle. Il ne s’intéressait pas vraiment à la jeune-femme en tant que telle, il aimait juste le baiser, jouer avec elle. Mais une petite voix lui murmurait qu’il aurait tort d’en faire une soumise, qu’elle y perdrait sa flamme.
Il dû bien s’avouer qu’il en avait pourtant une folle envie : Evelyne ne serait pas la première à tomber dans ses filets mais sa passion pour le sexe en ferait une recrue de choix. Si ce n’était le murmure de la petite voix, il foncerait et serait pour elle un maître exigeant et autoritaire. Car, elle avait incontestablement besoin de discipline et de rigueur.
Je n’ai pas besoin d’un programme, se dit-il. Son initiation, si elle doit avoir lieu, commencera par l’apprentissage de la patience et de l’obéissance. Quelques heures à genoux dans la position de l’attente devraient lui mettre du plomb dans la tête et lui faire comprendre qu’on ne joue pas avec certaines choses…
Chassant ces idées distrayantes, il se remit au boulot. Il avait au moins quinze élèves à convoquer avant la fin de la semaine.
Le fameux jeudi, l’homme arriva à sept heures au lycée, les entrevues de la veille l’avaient mis en retard dans son travail administratif et la nécessité de tenir à jour ses fichiers lui imposait d’empiéter sur son temps de repos. Il se mit au travail. Clôturer les absences, indiquer les retards, n’avait rien de compliqué. Son esprit s’évada vers Evelyne. Bien qu’il s’en défendit, il pensait souvent à elle durant ses temps de cerveau libre, il la désirait de plus en plus souvent et l’éloignement qu’il avait imposé, entre eux, lui pesait. Il aurait pu tromper son ennui en lutinant une de ses conquêtes passées mais il doutait de pouvoir se satisfaire d’une femme quand il avait trouvé la femelle parfaite…
Il rêvassait encore quand arrivèrent ses premiers collègues et les élèves les plus matinaux.
Il est dix-neuf heures quinze, à peu de chose près, quand il arrive chez lui. Dans le bus, il a rédigé le compte-rendu des trois entrevues qu’il a eu. Il le tapera et l’enverra par courriel au proviseur après le dîner. Il a l’esprit serein.
A dix-neuf heures trente précises, la sonnerie de son téléphone fixe retentit. Il laisse sonner. Il est occupé à presser une orange et n’a pas envie de se distraire de sa tâche. En revanche, il compte les sonneries. Dix, onze… quinze… Dix-huit… à la vingtième, le répondeur se met en marche. La voix d’Evelyne se fait entendre. « C’est moi » dit-elle avant de raccrocher.
Les lèvres de l’homme se pincent. Il ne sait pas s’il doit être satisfait ou dépité par cet appel. Il se dit néanmoins qu’il devra décrocher si elle rappelle. Comme il ne lui a rien dit pour le cas où il ne répondrait pas, il subsiste un doute raisonnable pour qu’elle n’en fasse rien et attende qu’il prenne l’initiative. Auquel cas, bien sûr, il ne fera rien.
Mais non ! Dix minutes plus tard, alors qu’il sirote son orange pressée, la sonnerie retentit à nouveau.
Il décroche sans rien dire. Un blanc puis la voix d’Evelyne :
- C’est moi… Je…
- Bonsoir Mademoiselle…
- Bonsoir…
Il sourit. Elle est complètement décontenancée, ne sait pas comment réagir.
- Je vous écoute.
- Je voudrais…
Il l’interrompt :
- Vous voudriez ?
Nouveau blanc puis la voix, hésitante :
- Je ne sais pas trop comment dire… J’accepte d’être initiée…
- Initiée à quoi, Mademoiselle ?
Les mots ont du mal à passer ses lèvres mais elle doit les prononcer. Elle se force.
- A la… soumission.
- Ah ! Vous acceptez d’être éduquée.
- … Oui…
- Oui… ?
- Oui Monsieur.
- Avez-vous des conditions ?
- Il s’agirait d’un test, dans un premier temps. Ce week-end, peut-être plus, une semaine…
- Il faut vous décider.
- Une semaine, dix jours en fait, jusqu’à dimanche en huit.
- Bien ! J’accepte vos conditions. Je serai chez vous demain à quatorze heures Nous établirons le contrat. . Vous serez vêtue comme bon vous semble. En attendant, je vous souhaite bonne nuit.
Il raccroche, sans lui laisser le temps de répondre.
Elle tient encore le téléphone dans la main. Il lui a raccroché au nez. Ça commence bien !
Pour passer cet appel, elle a éprouvé le besoin d’être nue. Le symbolisme de la situation devait, pensait-elle, l’aider à franchir le pas. Ça s’est révélé plus facile qu’elle le pensait. Bien sûr, les mots ne sont pas sortis aussi spontanément qu’elle l’espérait mais elle a réussi à les prononcer sans faiblir. Elle repasse la conversation dans sa tête. Certains passages la font rougir. Pas par honte ou par excitation. Non, elle rougit parce qu’elle a commis des erreurs. Elle n’a pas su utiliser le bon vocabulaire, les bonnes tournures de phrases et par-dessus tout, elle ne l’a pas nommé malgré les signes évidents qu’il lui a envoyés.
Bon sang ! Elle aurait dû lire sur le sujet ou au moins préparer son discours. Mais non, elle s’est jetée à l’eau en dilettante et elle a bu la tasse. Il a dû la trouver ridicule. Bien fait pour elle, la prochaine fois, elle réfléchira avant d’agir. Se foutre à poil ne suffit pas toujours pour arriver à ses fins. Elle vient de prendre sa première leçon et, ce n’est pas lui qui la lui a donnée.
L’homme est songeur. Ils s’étaient entendus sur un week-end et voilà qu’il venait d’accepter dix jours. Ce qui signifiait aussi dix nuits. Il a beau tenter de se concentrer sur ce qu’il fait, son esprit est ailleurs. Il recopie cependant consciencieusement la synthèse sur son ordinateur et envoie le tout par courriel, au proviseur. Il peut désormais se concentrer sur une nouvelle tâche : établir un programme.
Vendredi ! Evelyne est assez fébrile. Elle passe sa matinée à choisir ses vêtements, les essayer, les changer. Elle voudrait que sa mise atteigne un juste équilibre entre la liberté qu’elle a encore de refuser le challenge et le désir tenace qu’elle a de le relever. Il est entre onze heures trente et midi quand elle découvre une petite robe de lin gris qu’elle n’a pas mise depuis des siècles. Elle jette son dévolu dessus : la doublure de nylon est assez douce pour qu’elle soit nue dessous…
Vendredi ! L’homme passe sa matinée en discussion avec des profs. Il les connaît bien et sait quels arguments il va leur servir pour qu’ils l’aident à sortir tel ou tel gamin de l’ornière. Tous, ou presque, ont le même trait de caractère : ils sont vindicatifs. Mais ils ont aussi un cœur gros comme ça et c’est par là qu’il les attaque. Il pourrait, son statut le lui permet, les convier à un entretien formel dans son bureau. Il n’en fait rien, bien au contraire, il va les voir en salle des profs, profitant d’une heure de trou dans leur emploi du temps ou de la récréation. A la fin de la matinée, il est amer. Il a dû reculer sur deux cas qui lui tenaient pourtant à cœur mais : « Donnez-moi l'arsenic, je vous cède les nègres ! », rien n’a changé depuis Ruy Blas.
Durant le déjeuner, qu’il prend avec deux profs qui sont également des amis, il entrevoit la possibilité de reprendre la main sur un des cas qui le préoccupe. Finalement, la matinée est plutôt bonne et c’est l’esprit serein qu’il se rend chez la femme.
Depuis la veille au soir, il a décidé de ne plus nommer Evelyne par son prénom. De cette façon, il la dématérialise, la chosifie. Il dispose de dix jours pour en faire une soumise acceptable ou pour la dégoûter à jamais de cet état. Il est bien décidé à en profiter…
Il a dû prendre le métro pour arriver à l’heure dite. Il est quatorze heures pile quand il sonne à la porte et que la belle lui ouvre.
- Bonjour Demoiselle, puis-je entrer ?
- Bonjour… Bien sûr…
Le regard noir qu’il lui lance n’a pas besoin de traduction. Elle s’est montrée impolie en ne l’appelant pas « monsieur ».
L’homme la détaille et apprécie la simplicité élégante de sa mise. Dommage qu’elle ait commis cette faute. Il la range dans un coin de sa mémoire : les comptes ont commencé.
- Installez-vous monsieur, dit-elle en lui indiquant un fauteuil qu’il voit pour la première fois. Puis-je vous offrir quelque chose à boire ?
- J’accepterais volontiers un café. Et une chaise, près de la table, nous avons à parler.
La jeune-femme s’éclipse tandis qu’il s’installe, et revient avec une tasse posée sur un plateau. Ni sucre ni cuillère ; elle veut montrer qu’elle connait ses goûts.
- Asseyez-vous dit-il. Comme je vous l’ai dit, nous avons à parler et à établir, s’il y a lieu, un contrat entre nous.
L’homme sort son ordinateur et ouvre le traitement de texte. Il tape rapidement :
« Ce jour, 14 novembre 20…, entre les personnes physiques saines de corps et d’esprit : Monsieur*** ci-après nommé le dominant et Evelyne***, ci-après dénommée la soumise, il a été décidé ce qui suit : … »
Viennent ensuite les clauses du contrat dans lesquelles sont détaillées la durée mais également tout ce que la jeune-femme refuse expressément. Vient ensuite la longue liste des obligations de la femme envers le dominant et la courte énumération des devoirs du dominant envers sa soumise.
Sur certains points, la discussion est âpre. Evelyne recule sur le collier qu’elle refusait de porter à l’extérieur, en contrepartie, l’homme cède sur l’uro qu’il ajoute à la liste des refus catégoriques. Les discussions se poursuivent ainsi deux bonnes heures durant lesquelles chacun défend ses positions. Le contrat est finalement prêt à être signé. Il se termine par ces mots : « le présent contrat est susceptible d’évoluer vers une durée indéterminée et ses clauses d’être modifiées en fonction de l’application qui en sera faite. Cela fera, le cas échéant, l’objet d’un avenant. »
L’homme tend à la jeune femme la version papier du contrat, obtenue grâce à l’imprimante portable qu’il traîne partout avec lui, ainsi qu’un stylo.
- Relisez et, si vous acceptez ces termes, signez.
- Si je ne signe pas, cela voudra-t-il dire que…
- Nous revoir ne dépendra que de vous.
- Et si je signe ?
- Vous serez ma propriété jusqu’au vingt-trois à vingt-trois heures cinquante-neuf.
Sans prendre le temps de relire, la jeune-femme appose sa signature. L’homme fait de même et se lève.
- Maintenant, mademoiselle, en gage d’obéissance et d’abandon de votre liberté, vous allez vous mettre nue, vous agenouiller et me baiser les pieds !
La jeune-femme est éberluée par la demande de l’homme. Elle s’attendait à ce qu’il exige qu’elle s’agenouille et lui baise la main, pourquoi pas. Mais ça, elle ne s’y attendait vraiment pas. Elle jette un regard anxieux vers la baie vitrée. Les rideaux ne sont pas tirés. Tout le monde pourra la voir.
Surprenant son regard, l’homme la presse :
- Il fallait y penser plus tôt. Exécutez-vous mademoiselle, je m’impatiente…
Evelyne défait la fermeture de sa robe et se dénude. Elle pose sa robe sur le dossier de la chaise. Enfin, elle s’agenouille et se penche pour baiser les pieds de celui qui est désormais son Maître. Ceci fait, elle se redresse et guète dans les yeux de l’homme la satisfaction qu’elle pense mériter. Mais il se dirige déjà vers le fauteuil où il s’installe.
- Venez me rejoindre… A quatre pattes ! précise-t-il.
Evelyne savait qu’elle serait humiliée. Elle ne pensait pas que cela viendrait aussi vite, ni de cette façon qui la déshumanise. Son esprit se révolte à cette idée mais son corps, lui, apprécie. Tout à l’heure, quand elle baisait les pieds de l’homme, ces tétons étaient durs comme la pierre. Maintenant, c’est sa chatte qui la trahit. « Salope ! Salope !... », se crie-t-elle tout en avançant. L’homme la regarde faire, satisfait de son élève. Il craignait une rebuffade, il n’en est rien. Parfait !
Arrivée face à lui, il lui impose une position : à genoux, les cuisses légèrement écartées, les fesses en repos sur ses talons, le dos droit et les mains croisées derrière la nuque, les bras dans la ligne de ses épaules.
- Bien, dit-il. Maintenant que vous voilà disposée, j’ai quelques questions à vous poser. Etes-vous prête à me répondre ?
- Oui Monsieur.
- Parfait, alors commençons. Qu’avez-vous ressenti ces dix dernières minutes, que ressentez-vous maintenant ?
Passées quelques secondes qu’elle prend pour réfléchir et organiser son discours, elle dit :
- Je me suis sentie humiliée. Et je le suis toujours. Vous baiser les pieds, j’ai trouvé ça… avilissant. Marcher à quatre pattes aussi. Ça m’était déjà arrivé de le faire mais pas comme ça, pas sur ordre. Ce n’est pas pareil quand on décide quelque chose ou quand on le fait par obligation. C’est la contrainte qui est humiliante plus que ce que vous m’avez demandé de faire. Et puis il y a les rideaux que vous m’avez interdit de fermer. Etre visible de n’importe qui, c’est… une sensation horrible, surtout dans les postures que vous m’imposez.
- Pourtant, vous vous êtes pliée à mes requêtes…
- Oui monsieur.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est aussi terriblement excitant. L’adverbe « terriblement » étant à prendre dans son sens premier. Cela me fait peur d’être excitée par vos demandes…
- Vous savez que vous pouvez tout arrêter d’un seul mot.
- Oui Monsieur. Je connais ce mot mais je ne souhaite pas le prononcer. Ce serait un aveu d’échec et je ne veux pas regretter de n’être pas allée jusqu’au bout.
- Vous pourriez regretter d’être allée jusqu’au bout.
- Je préfère regretter une erreur qu’un échec.
L’homme se lève et passe une main caressante sur la joue de sa soumise. La détermination farouche qui se lit autant dans le regard de la jeune-femme que dans ses mots, lui plait vraiment. Peut-être que je me suis trompé, pense-t-il.
- J’apprécie vos paroles, dit-il. Mais je les aimerais plus encore si elles étaient marquées du respect que vous me devez.
Sur ces mots, il la gifle.
La violence de l’impact a propulsé Evelyne par terre. Sans un regard pour elle il ferme les rideaux puis, retourne s’asseoir.
Evelyne gît. Morte de honte, elle ne sait pas comment agir. Doit-elle jeter l’éponge, et dire que ça suffit ? Doit persévérer et reprendre la pose ? Oui ! C’est cela. Elle veut aller jusqu’au bout du contrat. Elle s’y est engagée et ne faiblira pas. Elle se redresse, reprend la position, attend.
- Pourquoi as-tu repris la position ?
- Dans l’attente de la leçon suivante Monsieur.
- Tu apprécies donc d’être éduquée ?
- Oui Monsieur.
- D’être… avilie ?
Hésitation. Evelyne marque un temps et sa voix perd son assurance.
- Je suis… incapable de répondre à cette question, Monsieur.
- Bientôt, nous irons faire l’emplette de quelques accessoires et de quelques vêtements, afin que ton habillement corresponde à ton nouveau statut. Quelle sorte d’habits aimerais-tu porter ?
- Est-ce bien à moi d’en décider ? Le contrat, il me semble, stipule le contraire. Je n’ai donc pas d’avis, Monsieur.
- Tu mettras ta robe jaune, celle que tu as si joliment abandonnée pour moi l’autre jour. Avec des bas noirs et rien d’autre. Mais avant cela, j’ai envie de goûter ta bouche. Voulez-vous me sucer, demoiselle ?
Jugeant la question de pure forme, elle ne répond pas. L’homme insiste :
- Je vous ai posé une question…
- Je ne pensais pas que vous attendiez une réponse. Je ferai selon vos désirs, Monsieur.
- Alors tant pis, ce sera pour une autre fois. Allez vous habiller.
Il ne fallut que quelques minutes à Evelyne pour se préparer. Un peu de parfum et un très léger maquillage complétait le tableau. L’homme ne fût pas satisfait des initiatives de la jeune-femme. De sa poche, il tira un plug, celui-là même dont il s’était déjà servi.
- Mettez cela, dit-il. Ce sera votre punition pour vos manques de respect répétés et pour vous être maquillée sans autorisation.
Pour Maya.
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Les avis des lecteurs
J'aime ce genre d'initiation qui me rappelle un peu mes débuts dans le SM. Je continuerai à lire cette série dés que les prochains épisodes paraîtront.