Mister Hyde - 5
Récit érotique écrit par LVolante [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 29-12-2016 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Mister Hyde - 5
Le retour de Frédéric la surprit dans la salle de bains alors qu’elle était en train de raccorder le lave-linge. Vue la vitesse à laquelle il l’obligeait à se changer, elle ne tarderait pas à manquer de vêtements, autant prévoir… elle sursauta quand il toqua contre la porte.
- Apéro ! dit-il en montrant une bouteille de son porto préféré.
A l’étage, elle voulut s’installer à genoux face à lui, il exigea qu’elle s’assît normalement.
- Débranche de temps en temps sinon tu vas pêter un plomb.
Naturellement, il eut en le disant ce petit sourire qu’elle détestait, doublé d’un rire franc et massif. Elle obéit, il la servit.
Il attendit qu’elle portât son verre à ses lèvres pour faire de même. Il s’était servi une généreuse rasade de son whisky préféré qu’il prit tout son temps pour savourer. Le silence s’éternisait.
- Je crois qu’il faut qu’on parle, finit-il par lâcher.
Es-tu toujours en colère ?
- Non.
Frédérique resta prudente, elle préféra une réponse brève afin d’éviter les impairs.
- Puis-je savoir ce qui t’a calmée ?
- J’ai réfléchi et j’ai conclu que ma colère était idiote.
- Pourquoi ?
Frédéric sembla sincèrement curieux de la réponse.
- Parce que je me suis engagée à tout ce que vous voulez… Ne rien me dire, c’est votre droit.
- Exact ! Néanmoins, tu m’en a voulu de t’avoir caché que nous étions épiés…
- Oui.
- Pourquoi ?
- Parce que je me serais pliée à votre désir de m’exhiber. Parce que… vous ne m’avez pas fait confiance.
Il prit une deuxième gorgée de whisky et la garda en bouche quelques secondes.
- Tu as raison, on peut le voir ainsi. Ou alors, c’est parce que je t’ai fait confiance que je n’ai pas estimé nécessaire de te prévenir. Ton comportement au restaurant m’a paru assez clair quant à ton rapport à l’exhibition…
Il laissa sa phrase en suspens avant de reprendre :
- Tu aimes le cul et tu es une petite salope ! C’est tout à ton honneur, crois-moi. Des femelles comme toi, on en croise une, deux, dans sa vie, si on a de la chance. Tu es une femme rare, Frédérique…
Il se tut de nouveau et le silence s’installa. Elle ne savait pas quoi répondre ni si elle devait répondre. Elle attendit la question suivante.
- Raconte-moi hier soir…
- Je t’ai détesté de me traiter comme une gamine. D’autant que tu ne jouais pas !
Il tiqua de son tutoiement et éclata de rire.
- Non, c’est sûr, je ne jouais pas. J’étais furieux que tu m’obliges à te punir et, vraisemblablement, cette leçon n’a pas suffi.
Elle porta les mains à sa bouche comme si elle cherchait à empêcher les mots de sortir. Mais il était trop tard et l’humiliant petit sourire avait fait sa réapparition.
- Vais-je encore devoir te punir ? sans doute puisque tu persistes à me tutoyer. Et sans déconner, ça fait chier. Il va falloir que tu comprennes que nous ne sommes plus en couple, nous ne sommes même pas des amants…
- Vous êtes mon propriétaire et je suis votre esclave…
Elle s’était jetée à genoux et se prosternait devant lui. Elle en éprouva un plaisir immense. Elle avait dit les mots qui lui brûlait la gorge et se sentit fière de son aveu.
- Punissez-moi, Maître, je le mérite…
Un nouveau mot énoncé, un nouveau pas franchi…
L’univers de tous les possible venait de s’ouvrir devant elle avec, en guise de clé, la joie de se sentir soi-même.
Et puis, vinrent tous les sentiments qu’impliquait sa situation. La fierté, celle d’avoir parlé, d’avoir exprimé avec force sa certitude du moment. La fierté d’avoir dépassé sa condition de petite bourgeoise de province pour se plonger dans l’inconnu. La crainte ensuite, celle d’être allée trop loin trop vite, sans réfléchir aux conséquences et aux portes de sortie. La crainte, toujours, d’avoir mal, physiquement autant que moralement. La crainte encore, celle d’être nulle, punie et rejetée. La tristesse de n’être plus son amante, son aimée pour n’être plus qu’une chose rare. Mais le désir, celui d’être soutenue par la ferme main de Frédéric. Celui aussi d’être prise et utilisée à sa guise. La joie d’avoir vaincu ses préjugés même si pour cela le monde devait la traiter de pute et de salope. Celle aussi d’avoir découvert que chaque humiliation vécue était une humiliation vaincue et que chacune de ses victoires la rendait plus forte.
La main de Frédéric interrompit cette décharge émotionnelle. Elle était douce et flattait le haut de son crâne. Elle apaisa Frédérique dans l’espace d’un battement de cœur. Elle oublia que pour celui qui venait de devenir son Homme, elle n’était plus qu’une femelle, elle redressa la tête.
- Tu n’as pas fini de me raconter…
Donc, tu m’as détesté de te traiter en gamine… J’attends la suite…
***
« Fait Chier ! » Les pensées de Frédéric étaient bien éloignées du récit que lui faisait Frédérique. Il était furieux, contre elle et contre lui. Il était furieux parce qu’il ne cessait de lui mentir tout en prenant un plaisir monstrueux à le faire. Il lui mentait parce qu’il n’avait aucunement eu l’intention de pousser si loin le jeu qu’il avait initié au soir de vendredi passé. Son intention ? C’était juste de démontrer à Frédérique à quel point elle avait eu tort de le quitter, à quel point il était capable de la dominer et de la soumettre si l’envie lui en prenait.
Mais tous deux s’étaient piqués au jeu et, s’entraînant l’un l’autre, voilà qu’elle l’appelait « Maître » et qu’il était devenu son « propriétaire ». Vaste connerie ! Maintenant, il était obligé de contrôler chacune de ses paroles pour ne pas en dire trop, pour ne pas déraper et ne pas lui dire, « ma chérie » quand il devait dire, « ma femelle ».
Elle parlait et il n’écoutait pas. Il était bien trop occupé par l’idée de s’auto-gifler et de se pendre par les couilles. Il n’écoutait pas mais il regardait, il n’avait même d’yeux que pour elle. Heureusement, elle jouait les humbles, le visage tourné vers le sol.
Les mots plaisir, orgasme, finirent par heurter son tympan, il prêta attention à ce qu’elle racontait. Et c’était passionnant.
Frédéric n’eut aucun mal à reprendre son rôle puisqu’en réalité, rien n’avait changé. Avant qu’elle le quitte, il était doux, gentil et tendre, acceptant les désirs qu’exprimait Frédérique comme la vérité et se mettant en quatre pour les satisfaire. Il savait que c’était un tissu de mensonges mais refusait de l’accepter pour ne pas troubler leur confort. Depuis deux jours, il s’évertuait encore à satisfaire les désirs de sa Dulcinée et, malgré les apparences, c’était lui, l’esclave de la dame.
***
- Tu es pire qu’une chienne en chaleurs !
Il avait saisi son menton et relevé son visage à hauteur du sien. Il la gifla d’une petite tape sèche sur la joue droite.
- Tu sais ce que je crois ? dit-il en répétant son coup.
Je crois que tu fais exprès de commettre des erreurs pour que je te punisse. Tout ça parce qu’hier soir tu as joui. Et bien ta punition, ce soir, sera d’être frustrée.
Disparais de ma vue !
***
L’exil de Frédérique dura une petite heure pendant laquelle elle pleura, beaucoup, sans autre raison que les deux gifles qu’elle avait reçues. Par bonheur, quand son Maître vint la chercher pour l’emmener dîner, les larmes s’étaient taries depuis un bon quart d’heure et ses yeux avaient retrouvé leur bleu sombre naturel. Elle allait au moins éviter le petit sourire qu’elle détestait tant.
Dommage ! Car il n’en fut rien. Frédéric arborait son air le plus narquois en lui tendant les vêtements qu’il désirait la voir porter : une robe de soubrette à collerette de dentelles et une coiffe discrète (mais pas assez), de la même matière. Où était-il allé pêcher ces fringues ridicules ? Pas dans sa garde-robe, ça, elle en était sûre…
Elle revêtit quand même l’uniforme de bonniche, non sans maugréer intérieurement. « Au moins, pensa-t-elle en fermant le zip arrière, il ne va pas me faire sortir dans cette tenue. »
Elle se trompait !
Il l’envoya attendre au salon, plus précisément, agenouillée dans le cœur de la cheminée et elle ne comprit son erreur qu’en le voyant. Il était vêtu d’un costume bleu nuit impeccable et sa chemise était ornée d’une cravate qui rappelait la couleur de ses yeux. Il était vraiment beau dans cette tenue, il avait la beauté du Diable.
***
Dix minutes de voiture plus tard, ils prenaient d’assaut le restaurant le plus chic de la ville. En bon hobereau, Frédéric exigea deux tables : une pour lui, une pour sa crétine de servante qui avait fait brûler le dîner mais que les lois scélérates du travail l’obligeaient à nourrir malgré sa maladresse. Il fit presqu’un scandale lorsque le chef de rang ne lui en offrit qu’une. Pendant ce temps, Frédérique souffrait d’être traitée comme une moins que rien et de faire l’objet de la pitié des convives et du personnel.
Le dîner, par ailleurs délicieux, se passa – presque – en silence. De temps en temps il donnait un ordre, elle s’empressait d’exécuter. Le pire moment fut quand il exigea qu’elle laissât tomber sa fourchette et qu’en la ramassant, elle embrassât son entrejambes. Le nombre de regards tournés vers elle… Un cauchemar !
***
Frédéric fut joyeux durant tout le retour. Pas elle.
Il redevint galant juste le temps de passer la porte. Une fois qu’il l’eut refermée, la chanson fut toute autre.
- Monte ! Déshabille-toi ! Et attends-moi, en haut des marches !
Rapide et fidèle à ses instructions, Frédérique était à sa place quand il réapparut. Il était porteur d’un minuscule string en coton noir qu’il lui demanda de passer. Il la prit par la main et l’entraîna dans la cheminée.
Comment n’avait-elle rien vu tout à l’heure ? elle n’en cru pas ses yeux. Frédéric sortait de l’ombre des bouts de corde noire où pendouillaient des bracelets de cuir. Il attacha d’abord le côté gauche : poignet et cheville, puis la contourna pour s’occuper du droit. Elle était tellement abasourdie qu’elle ne résista pas à ce qui ressemblait à une mise aux fers. Elle se retrouva écartelée entre les deux jambages, incapable de remuer et encore moins de se défendre. Elle essaya quand même quand il la bâillonna. Peine perdue !
La veille, elle s’était trouvée vulnérable, pour cette situation, elle n’avait pas de terme.
Il se frotta contre son dos, contre son cul. Il lui fit sentir qu’il bandait. Et puis il lui parla et ses mots faisait peur.
- Je vais te fouetter lui dit-il, je n’épargnerai rien. Ni ta chatte ni ton cul, ni ton dos ni ton ventre, ni tes cuisses ni tes seins. Rien ! Ton corps est à moi, je vais le faire brûler. Et tu aimeras ça, tu en redemanderas. Pour jouir, juste pour jouir de douleur et de plaisir. Mais, pas question ! Ta punition, ce soir, c’est la frustration. Tu ne jouiras pas. Et tu iras dormir, jambes et bras liés. Pas de plaisir nocturne… Tu attendras demain.
Et maintenant regarde !
Il exhiba devant ses yeux un gigantesque martinet qu’il tenait par le bout du manche. Les lanières étaient faites en cuir et semblait lourdes. Mais surtout elles semblaient nombreuses. Elle crut qu’elle allait défaillir…
***
Le premier coup l’atteignit à la cuisse droite. Il fut bien plus bruyant que douloureux et les lanières s’enroulèrent à peine sur l’extérieur du membre. Le second en revanche, frappa les tendres chairs du fessier. Elle ne s’attendait pas à être si sensible. Elle émit un cri qu’étouffât le bâillon. Le troisième toucha son ventre puis ce fut le tour de son dos, de ses seins, de son autre cuisse. Et le manège se répéta, dans le même ordre bien que chaque tour fût plus rude que le précédent.
Son sexe n’entra en lice qu’au quatrième tour. Elle trouva cela… délicieux. Le coup fut léger, presque tendre et d’un geste si calculé que l’extrémité des lanières frôla à peine son clitoris. Son bourreau ne s’était pas trompé, elle pourrait jouir de ce traitement.
La séance dura si longtemps qu’elle perdit le décompte des horions et des tours de manège. Tout son corps la brûlait mais son sexe, lui, était en feu. Elle se promit, une fois libérée de ses fers, d’implorer son Maître de la baiser. Elle se souvint de l’érection qu’il avait frotté contre ses fesses avant d’entamer son supplice ; il n’avait sûrement pas débandé… Oh oui ! Il la baiserait !
***
Il détacha d’abord ses chevilles. Etait-ce un rituel ? Pourquoi ne faisait-il pas comme à l’aller, un côté après l’autre ? Elle le comprit quand elle tenta de soulager ses deux poignets : ses jambes ne la portaient plus. Quand il délassa le bracelet de gauche, elle s’écroula dans ses bras.
Frédéric la porta sur son lit et la massa tendrement. D’abord avec un gant trempé d’eau fraîche puis, quand la température de sa peau eut baissé, avec des huiles parfumées.
Tant de tendresse après cette débauche de brutalité, ce fut pour elle l’équivalent d’un choc thermique. Elle s’écroula, épuisée. Frédéric resta longtemps à s’occuper d’elle, il n’oublia pas un seul millimètre carré de sa peau cramoisie et puis, comme il l’avait promis, il lia ses deux cuisses entre elles et joignit ses mains dans son dos.
Une longue nuit l’attendait.
***
Frédérique s’éveilla aux aurores. Personne n’avait fermé le rideau de la dernière fenêtre. Or, elle donnait plein est et le soleil s’avérait bien vivant ce matin-là.
Elle serait bien allée faire le tour de la pièce pour interdire à la lumière d’entrer mais des entraves (qu’elle ne découvrit qu’en tentant de se lever) la condamnaient à l’immobilisme. Elle gigota, quelques secondes mais les paroles de Frédéric assaillirent sa mémoire : « Ta punition, ce soir, c’est la frustration. Tu ne jouiras pas. Et tu iras dormir, jambes et bras liés. Pas de plaisir nocturne… Tu attendras demain. » le désir l’envahit avec la violence d’un direct en plein ventre, elle en eut le souffle coupé. Désespérée, elle remua les jambes mais, bien qu’elles fussent assez lâches pour ne pas la blesser, les ligatures ne bougèrent pas : elles étaient reliées aux attaches de ses poignets. Captive, elle fit ce que font tous les prisonniers, elle appela à l’aide.
***
- Tu m’as laissé sur ma faim hier soir…
Elle entendit sa voix et, avant même de le voir, elle sut que sa punition allait durer. De fait, il la positionna sur le ventre, le visage dans le matelas et lui banda les yeux. Il s’assit sur le lit.
- J’ai très mal dormi, merci.
Une claque atterrit sur les fesses de la jeune femme réveillant aussitôt les douleurs de la veille. Il poursuivit :
- En fait, j’ai dû tomber d’épuisement il y a un peu moins d’une heure et tu m’as réveillé avec tes cris d’orfraie. Encore merci.
Une autre claque, plus sèche.
Elle gémit.
Il se leva et entreprit de la bâillonner mais se ravisa.
- Je n’ai pas les idées très claires, ce matin. C’est sans doute dû au fait que je bande sans discontinuer depuis hier soir…
Il empoigna violement ses cheveux et empala sa bouche sur sa queue.
- Mais tu vas remédier à ça… Hein, ma salope !
Frédéric imposa un tel rythme qu’elle dût se rendre à l’évidence, il se masturbait dans sa bouche tandis qu’elle bavait abondamment. Elle eut un haut le cœur qui calma son bourreau. Elle put donc, malgré ses entraves, achever sa pipe de façon plus… classique.
Il se leva et fit mine de partir. Elle le rappela, implorante.
- Vous ne me détachez pas ?
- Oh si ! Bien sûr, tu as raison…
Il avait, en se retournant, son détestable petit sourire et, s’il délia effectivement la cordelette emprisonnant ses cuisses et celle ligotant ses poignets, ce ne fut que pour mieux les attacher à la tête du lit. Pour finir, il joint ses chevilles aux pieds de la couche.
« Au moins, il ne me fouettera pas ! » se dit Frédérique en le laissant faire. Elle était excitée à l’idée qu’il la prenne ainsi, prisonnière. Son sexe suintait de désir, son ventre brûlait de mille feux et ses seins… Oooh ! Ses seins la faisaient souffrir à force d’être drus.
Il enfonça trois doigts dans le sexe de Frédérique. Après tout, elle méritait bien une petite récompense pour avoir avalé son sperme en guise de petit déjeuner. Il l’amena à la limite du plaisir. Mais sans la laisser basculer. Satisfait, il retira ses doigts et les goûta du bout des lèvres avant de les offrir à celles de son otage. Elle les suça goulûment. Enfin, lassé sans doute de tendre la main aux caresses buccales, il plongea son visage entre les cuisses de la belle. Sa langue caressa les lèvres grandes et petites puis elle poussa son avantage dans la merveilleuse caverne. Pantelante, Frédérique ne cessait de gémir. C’était son but. Brusquement, il l’abandonna.
***
Délaissée, impuissante, les pensées de la pauvre détenue se télescopaient dans sa tête et explosaient en milliers d’images pornographiques qui ne faisaient qu’aviver sa frustration. En trois jours – sans doute les plus extraordinaires de toute sa vie – elle avait vécu plus d’expériences, jeté à bas plus d’interdits que depuis son dépucelage. Et elle était heureuse. Comme jamais.
Brusquement, elle pâlit en prenant conscience que ce bonheur ne serait que de courte durée. Ce soir, dans la nuit, au plus tard, il partirait, la laissant seule… perdue. Quatre longs jours loin de lui.
Car il reviendrait le vendredi suivant, elle le savait. Mais sauraient-ils retrouver la magie qui couronnait les heures trop courtes qu’ils venaient de vivre.
***
Frédéric avait besoin de se retrouver seul et, d’avaler un litre de café. Il était en train de virer bredin avec cette histoire. Pire encore, il aimait ça ! La fesser, la fouetter, l’humilier, la baiser, la pousser toujours plus loin dans l’accomplissement de ses désirs ; il prenait un pied d’enfer ! Un peu d’isolement lui permettait de reprendre pied dans la réalité.
Il resta une bonne heure à réfléchir avant de se rendre à l’évidence : il devait se tirer d’ici le plus vite possible. Pour cela, il avait deux choses à régler : baiser Frédérique jusqu’à l’épuisement de ses forces et finir de ranger cet appart. Il décida de les faire dans cet ordre et remonta s’occuper de sa prisonnière.
***
Frédérique fut soulagée de voir apparaître le visage de celui qu’elle désignait désormais comme son propriétaire, au-dessus du ciel de lit. Cela faisait si longtemps qu’elle était attachée que l’ankylose gagnait ses muscles. Un sourire, quelques gestes calmes et ordonnés, il libéra ses mains. Un demi-tour autour du lit, le même rituel et ses chevilles furent déliées. Il était nu…
- Puis-je me lever ? demanda-t-elle.
Il acquiesça d’un signe de tête souriant. Selon toute vraisemblance, Jeckill était de retour. Elle lui en sut gré. Elle se leva, fit rouler ses épaules, marcha quelques pas incertains, se contorsionna, fit quelques flexions du torse et des genoux et alla se lover dans ses bras. Elle avait besoin de douceur.
Il l’accueillit avec prudence, un peu comme un gros ours étonné de la sympathie qu’il inspire. Elle frotta son museau contre le torse de son homme, il referma les bras sur son corps. Elle étouffa une larme, consciente qu’elle était tombée amoureuse de cet être ambivalent qui lui offrait ce dont elle avait besoin à l’instant où elle en avait besoin. Et, tandis que les doigts de Frédéric parcourraient sa peau, elle chercha sa bouche. Leurs langues dansèrent.
Il la prit debout, lentement, alliant l’union de leurs bouches à celle de leurs corps. Il la prit comme on danse un slow langoureux. Elle s’accrocha à lui, ravie de le sentir enfin en elle. Elle ne fut pas longue à partir.
Il la coucha sur le lit. Sa bouche, désormais, dévorait les tétons. Il était tendre mais marquait bien sa possession. Il s’enfonçait en elle, centimètre après centimètre et chaque millimètre de sa progression disait : « Tu es à moi ! ».
Elle s’envola pour la deuxième fois. Il la quitta. Pour mieux revenir. Par derrière. Il la sodomisa sans la quitter des yeux. Le regard de la jeune femme se voila quand elle sentit le sexe de son homme forcer la porte étroite. Encore une fois, il comblait son désir. Il entra sans à-coup, avec l’assurance tranquille de celui qui rentre chez lui. De fait, c’est bien là qu’il était. Elle l’accueillit d’un long gémissement. Elle était de nouveau entière.
- Apéro ! dit-il en montrant une bouteille de son porto préféré.
A l’étage, elle voulut s’installer à genoux face à lui, il exigea qu’elle s’assît normalement.
- Débranche de temps en temps sinon tu vas pêter un plomb.
Naturellement, il eut en le disant ce petit sourire qu’elle détestait, doublé d’un rire franc et massif. Elle obéit, il la servit.
Il attendit qu’elle portât son verre à ses lèvres pour faire de même. Il s’était servi une généreuse rasade de son whisky préféré qu’il prit tout son temps pour savourer. Le silence s’éternisait.
- Je crois qu’il faut qu’on parle, finit-il par lâcher.
Es-tu toujours en colère ?
- Non.
Frédérique resta prudente, elle préféra une réponse brève afin d’éviter les impairs.
- Puis-je savoir ce qui t’a calmée ?
- J’ai réfléchi et j’ai conclu que ma colère était idiote.
- Pourquoi ?
Frédéric sembla sincèrement curieux de la réponse.
- Parce que je me suis engagée à tout ce que vous voulez… Ne rien me dire, c’est votre droit.
- Exact ! Néanmoins, tu m’en a voulu de t’avoir caché que nous étions épiés…
- Oui.
- Pourquoi ?
- Parce que je me serais pliée à votre désir de m’exhiber. Parce que… vous ne m’avez pas fait confiance.
Il prit une deuxième gorgée de whisky et la garda en bouche quelques secondes.
- Tu as raison, on peut le voir ainsi. Ou alors, c’est parce que je t’ai fait confiance que je n’ai pas estimé nécessaire de te prévenir. Ton comportement au restaurant m’a paru assez clair quant à ton rapport à l’exhibition…
Il laissa sa phrase en suspens avant de reprendre :
- Tu aimes le cul et tu es une petite salope ! C’est tout à ton honneur, crois-moi. Des femelles comme toi, on en croise une, deux, dans sa vie, si on a de la chance. Tu es une femme rare, Frédérique…
Il se tut de nouveau et le silence s’installa. Elle ne savait pas quoi répondre ni si elle devait répondre. Elle attendit la question suivante.
- Raconte-moi hier soir…
- Je t’ai détesté de me traiter comme une gamine. D’autant que tu ne jouais pas !
Il tiqua de son tutoiement et éclata de rire.
- Non, c’est sûr, je ne jouais pas. J’étais furieux que tu m’obliges à te punir et, vraisemblablement, cette leçon n’a pas suffi.
Elle porta les mains à sa bouche comme si elle cherchait à empêcher les mots de sortir. Mais il était trop tard et l’humiliant petit sourire avait fait sa réapparition.
- Vais-je encore devoir te punir ? sans doute puisque tu persistes à me tutoyer. Et sans déconner, ça fait chier. Il va falloir que tu comprennes que nous ne sommes plus en couple, nous ne sommes même pas des amants…
- Vous êtes mon propriétaire et je suis votre esclave…
Elle s’était jetée à genoux et se prosternait devant lui. Elle en éprouva un plaisir immense. Elle avait dit les mots qui lui brûlait la gorge et se sentit fière de son aveu.
- Punissez-moi, Maître, je le mérite…
Un nouveau mot énoncé, un nouveau pas franchi…
L’univers de tous les possible venait de s’ouvrir devant elle avec, en guise de clé, la joie de se sentir soi-même.
Et puis, vinrent tous les sentiments qu’impliquait sa situation. La fierté, celle d’avoir parlé, d’avoir exprimé avec force sa certitude du moment. La fierté d’avoir dépassé sa condition de petite bourgeoise de province pour se plonger dans l’inconnu. La crainte ensuite, celle d’être allée trop loin trop vite, sans réfléchir aux conséquences et aux portes de sortie. La crainte, toujours, d’avoir mal, physiquement autant que moralement. La crainte encore, celle d’être nulle, punie et rejetée. La tristesse de n’être plus son amante, son aimée pour n’être plus qu’une chose rare. Mais le désir, celui d’être soutenue par la ferme main de Frédéric. Celui aussi d’être prise et utilisée à sa guise. La joie d’avoir vaincu ses préjugés même si pour cela le monde devait la traiter de pute et de salope. Celle aussi d’avoir découvert que chaque humiliation vécue était une humiliation vaincue et que chacune de ses victoires la rendait plus forte.
La main de Frédéric interrompit cette décharge émotionnelle. Elle était douce et flattait le haut de son crâne. Elle apaisa Frédérique dans l’espace d’un battement de cœur. Elle oublia que pour celui qui venait de devenir son Homme, elle n’était plus qu’une femelle, elle redressa la tête.
- Tu n’as pas fini de me raconter…
Donc, tu m’as détesté de te traiter en gamine… J’attends la suite…
***
« Fait Chier ! » Les pensées de Frédéric étaient bien éloignées du récit que lui faisait Frédérique. Il était furieux, contre elle et contre lui. Il était furieux parce qu’il ne cessait de lui mentir tout en prenant un plaisir monstrueux à le faire. Il lui mentait parce qu’il n’avait aucunement eu l’intention de pousser si loin le jeu qu’il avait initié au soir de vendredi passé. Son intention ? C’était juste de démontrer à Frédérique à quel point elle avait eu tort de le quitter, à quel point il était capable de la dominer et de la soumettre si l’envie lui en prenait.
Mais tous deux s’étaient piqués au jeu et, s’entraînant l’un l’autre, voilà qu’elle l’appelait « Maître » et qu’il était devenu son « propriétaire ». Vaste connerie ! Maintenant, il était obligé de contrôler chacune de ses paroles pour ne pas en dire trop, pour ne pas déraper et ne pas lui dire, « ma chérie » quand il devait dire, « ma femelle ».
Elle parlait et il n’écoutait pas. Il était bien trop occupé par l’idée de s’auto-gifler et de se pendre par les couilles. Il n’écoutait pas mais il regardait, il n’avait même d’yeux que pour elle. Heureusement, elle jouait les humbles, le visage tourné vers le sol.
Les mots plaisir, orgasme, finirent par heurter son tympan, il prêta attention à ce qu’elle racontait. Et c’était passionnant.
Frédéric n’eut aucun mal à reprendre son rôle puisqu’en réalité, rien n’avait changé. Avant qu’elle le quitte, il était doux, gentil et tendre, acceptant les désirs qu’exprimait Frédérique comme la vérité et se mettant en quatre pour les satisfaire. Il savait que c’était un tissu de mensonges mais refusait de l’accepter pour ne pas troubler leur confort. Depuis deux jours, il s’évertuait encore à satisfaire les désirs de sa Dulcinée et, malgré les apparences, c’était lui, l’esclave de la dame.
***
- Tu es pire qu’une chienne en chaleurs !
Il avait saisi son menton et relevé son visage à hauteur du sien. Il la gifla d’une petite tape sèche sur la joue droite.
- Tu sais ce que je crois ? dit-il en répétant son coup.
Je crois que tu fais exprès de commettre des erreurs pour que je te punisse. Tout ça parce qu’hier soir tu as joui. Et bien ta punition, ce soir, sera d’être frustrée.
Disparais de ma vue !
***
L’exil de Frédérique dura une petite heure pendant laquelle elle pleura, beaucoup, sans autre raison que les deux gifles qu’elle avait reçues. Par bonheur, quand son Maître vint la chercher pour l’emmener dîner, les larmes s’étaient taries depuis un bon quart d’heure et ses yeux avaient retrouvé leur bleu sombre naturel. Elle allait au moins éviter le petit sourire qu’elle détestait tant.
Dommage ! Car il n’en fut rien. Frédéric arborait son air le plus narquois en lui tendant les vêtements qu’il désirait la voir porter : une robe de soubrette à collerette de dentelles et une coiffe discrète (mais pas assez), de la même matière. Où était-il allé pêcher ces fringues ridicules ? Pas dans sa garde-robe, ça, elle en était sûre…
Elle revêtit quand même l’uniforme de bonniche, non sans maugréer intérieurement. « Au moins, pensa-t-elle en fermant le zip arrière, il ne va pas me faire sortir dans cette tenue. »
Elle se trompait !
Il l’envoya attendre au salon, plus précisément, agenouillée dans le cœur de la cheminée et elle ne comprit son erreur qu’en le voyant. Il était vêtu d’un costume bleu nuit impeccable et sa chemise était ornée d’une cravate qui rappelait la couleur de ses yeux. Il était vraiment beau dans cette tenue, il avait la beauté du Diable.
***
Dix minutes de voiture plus tard, ils prenaient d’assaut le restaurant le plus chic de la ville. En bon hobereau, Frédéric exigea deux tables : une pour lui, une pour sa crétine de servante qui avait fait brûler le dîner mais que les lois scélérates du travail l’obligeaient à nourrir malgré sa maladresse. Il fit presqu’un scandale lorsque le chef de rang ne lui en offrit qu’une. Pendant ce temps, Frédérique souffrait d’être traitée comme une moins que rien et de faire l’objet de la pitié des convives et du personnel.
Le dîner, par ailleurs délicieux, se passa – presque – en silence. De temps en temps il donnait un ordre, elle s’empressait d’exécuter. Le pire moment fut quand il exigea qu’elle laissât tomber sa fourchette et qu’en la ramassant, elle embrassât son entrejambes. Le nombre de regards tournés vers elle… Un cauchemar !
***
Frédéric fut joyeux durant tout le retour. Pas elle.
Il redevint galant juste le temps de passer la porte. Une fois qu’il l’eut refermée, la chanson fut toute autre.
- Monte ! Déshabille-toi ! Et attends-moi, en haut des marches !
Rapide et fidèle à ses instructions, Frédérique était à sa place quand il réapparut. Il était porteur d’un minuscule string en coton noir qu’il lui demanda de passer. Il la prit par la main et l’entraîna dans la cheminée.
Comment n’avait-elle rien vu tout à l’heure ? elle n’en cru pas ses yeux. Frédéric sortait de l’ombre des bouts de corde noire où pendouillaient des bracelets de cuir. Il attacha d’abord le côté gauche : poignet et cheville, puis la contourna pour s’occuper du droit. Elle était tellement abasourdie qu’elle ne résista pas à ce qui ressemblait à une mise aux fers. Elle se retrouva écartelée entre les deux jambages, incapable de remuer et encore moins de se défendre. Elle essaya quand même quand il la bâillonna. Peine perdue !
La veille, elle s’était trouvée vulnérable, pour cette situation, elle n’avait pas de terme.
Il se frotta contre son dos, contre son cul. Il lui fit sentir qu’il bandait. Et puis il lui parla et ses mots faisait peur.
- Je vais te fouetter lui dit-il, je n’épargnerai rien. Ni ta chatte ni ton cul, ni ton dos ni ton ventre, ni tes cuisses ni tes seins. Rien ! Ton corps est à moi, je vais le faire brûler. Et tu aimeras ça, tu en redemanderas. Pour jouir, juste pour jouir de douleur et de plaisir. Mais, pas question ! Ta punition, ce soir, c’est la frustration. Tu ne jouiras pas. Et tu iras dormir, jambes et bras liés. Pas de plaisir nocturne… Tu attendras demain.
Et maintenant regarde !
Il exhiba devant ses yeux un gigantesque martinet qu’il tenait par le bout du manche. Les lanières étaient faites en cuir et semblait lourdes. Mais surtout elles semblaient nombreuses. Elle crut qu’elle allait défaillir…
***
Le premier coup l’atteignit à la cuisse droite. Il fut bien plus bruyant que douloureux et les lanières s’enroulèrent à peine sur l’extérieur du membre. Le second en revanche, frappa les tendres chairs du fessier. Elle ne s’attendait pas à être si sensible. Elle émit un cri qu’étouffât le bâillon. Le troisième toucha son ventre puis ce fut le tour de son dos, de ses seins, de son autre cuisse. Et le manège se répéta, dans le même ordre bien que chaque tour fût plus rude que le précédent.
Son sexe n’entra en lice qu’au quatrième tour. Elle trouva cela… délicieux. Le coup fut léger, presque tendre et d’un geste si calculé que l’extrémité des lanières frôla à peine son clitoris. Son bourreau ne s’était pas trompé, elle pourrait jouir de ce traitement.
La séance dura si longtemps qu’elle perdit le décompte des horions et des tours de manège. Tout son corps la brûlait mais son sexe, lui, était en feu. Elle se promit, une fois libérée de ses fers, d’implorer son Maître de la baiser. Elle se souvint de l’érection qu’il avait frotté contre ses fesses avant d’entamer son supplice ; il n’avait sûrement pas débandé… Oh oui ! Il la baiserait !
***
Il détacha d’abord ses chevilles. Etait-ce un rituel ? Pourquoi ne faisait-il pas comme à l’aller, un côté après l’autre ? Elle le comprit quand elle tenta de soulager ses deux poignets : ses jambes ne la portaient plus. Quand il délassa le bracelet de gauche, elle s’écroula dans ses bras.
Frédéric la porta sur son lit et la massa tendrement. D’abord avec un gant trempé d’eau fraîche puis, quand la température de sa peau eut baissé, avec des huiles parfumées.
Tant de tendresse après cette débauche de brutalité, ce fut pour elle l’équivalent d’un choc thermique. Elle s’écroula, épuisée. Frédéric resta longtemps à s’occuper d’elle, il n’oublia pas un seul millimètre carré de sa peau cramoisie et puis, comme il l’avait promis, il lia ses deux cuisses entre elles et joignit ses mains dans son dos.
Une longue nuit l’attendait.
***
Frédérique s’éveilla aux aurores. Personne n’avait fermé le rideau de la dernière fenêtre. Or, elle donnait plein est et le soleil s’avérait bien vivant ce matin-là.
Elle serait bien allée faire le tour de la pièce pour interdire à la lumière d’entrer mais des entraves (qu’elle ne découvrit qu’en tentant de se lever) la condamnaient à l’immobilisme. Elle gigota, quelques secondes mais les paroles de Frédéric assaillirent sa mémoire : « Ta punition, ce soir, c’est la frustration. Tu ne jouiras pas. Et tu iras dormir, jambes et bras liés. Pas de plaisir nocturne… Tu attendras demain. » le désir l’envahit avec la violence d’un direct en plein ventre, elle en eut le souffle coupé. Désespérée, elle remua les jambes mais, bien qu’elles fussent assez lâches pour ne pas la blesser, les ligatures ne bougèrent pas : elles étaient reliées aux attaches de ses poignets. Captive, elle fit ce que font tous les prisonniers, elle appela à l’aide.
***
- Tu m’as laissé sur ma faim hier soir…
Elle entendit sa voix et, avant même de le voir, elle sut que sa punition allait durer. De fait, il la positionna sur le ventre, le visage dans le matelas et lui banda les yeux. Il s’assit sur le lit.
- J’ai très mal dormi, merci.
Une claque atterrit sur les fesses de la jeune femme réveillant aussitôt les douleurs de la veille. Il poursuivit :
- En fait, j’ai dû tomber d’épuisement il y a un peu moins d’une heure et tu m’as réveillé avec tes cris d’orfraie. Encore merci.
Une autre claque, plus sèche.
Elle gémit.
Il se leva et entreprit de la bâillonner mais se ravisa.
- Je n’ai pas les idées très claires, ce matin. C’est sans doute dû au fait que je bande sans discontinuer depuis hier soir…
Il empoigna violement ses cheveux et empala sa bouche sur sa queue.
- Mais tu vas remédier à ça… Hein, ma salope !
Frédéric imposa un tel rythme qu’elle dût se rendre à l’évidence, il se masturbait dans sa bouche tandis qu’elle bavait abondamment. Elle eut un haut le cœur qui calma son bourreau. Elle put donc, malgré ses entraves, achever sa pipe de façon plus… classique.
Il se leva et fit mine de partir. Elle le rappela, implorante.
- Vous ne me détachez pas ?
- Oh si ! Bien sûr, tu as raison…
Il avait, en se retournant, son détestable petit sourire et, s’il délia effectivement la cordelette emprisonnant ses cuisses et celle ligotant ses poignets, ce ne fut que pour mieux les attacher à la tête du lit. Pour finir, il joint ses chevilles aux pieds de la couche.
« Au moins, il ne me fouettera pas ! » se dit Frédérique en le laissant faire. Elle était excitée à l’idée qu’il la prenne ainsi, prisonnière. Son sexe suintait de désir, son ventre brûlait de mille feux et ses seins… Oooh ! Ses seins la faisaient souffrir à force d’être drus.
Il enfonça trois doigts dans le sexe de Frédérique. Après tout, elle méritait bien une petite récompense pour avoir avalé son sperme en guise de petit déjeuner. Il l’amena à la limite du plaisir. Mais sans la laisser basculer. Satisfait, il retira ses doigts et les goûta du bout des lèvres avant de les offrir à celles de son otage. Elle les suça goulûment. Enfin, lassé sans doute de tendre la main aux caresses buccales, il plongea son visage entre les cuisses de la belle. Sa langue caressa les lèvres grandes et petites puis elle poussa son avantage dans la merveilleuse caverne. Pantelante, Frédérique ne cessait de gémir. C’était son but. Brusquement, il l’abandonna.
***
Délaissée, impuissante, les pensées de la pauvre détenue se télescopaient dans sa tête et explosaient en milliers d’images pornographiques qui ne faisaient qu’aviver sa frustration. En trois jours – sans doute les plus extraordinaires de toute sa vie – elle avait vécu plus d’expériences, jeté à bas plus d’interdits que depuis son dépucelage. Et elle était heureuse. Comme jamais.
Brusquement, elle pâlit en prenant conscience que ce bonheur ne serait que de courte durée. Ce soir, dans la nuit, au plus tard, il partirait, la laissant seule… perdue. Quatre longs jours loin de lui.
Car il reviendrait le vendredi suivant, elle le savait. Mais sauraient-ils retrouver la magie qui couronnait les heures trop courtes qu’ils venaient de vivre.
***
Frédéric avait besoin de se retrouver seul et, d’avaler un litre de café. Il était en train de virer bredin avec cette histoire. Pire encore, il aimait ça ! La fesser, la fouetter, l’humilier, la baiser, la pousser toujours plus loin dans l’accomplissement de ses désirs ; il prenait un pied d’enfer ! Un peu d’isolement lui permettait de reprendre pied dans la réalité.
Il resta une bonne heure à réfléchir avant de se rendre à l’évidence : il devait se tirer d’ici le plus vite possible. Pour cela, il avait deux choses à régler : baiser Frédérique jusqu’à l’épuisement de ses forces et finir de ranger cet appart. Il décida de les faire dans cet ordre et remonta s’occuper de sa prisonnière.
***
Frédérique fut soulagée de voir apparaître le visage de celui qu’elle désignait désormais comme son propriétaire, au-dessus du ciel de lit. Cela faisait si longtemps qu’elle était attachée que l’ankylose gagnait ses muscles. Un sourire, quelques gestes calmes et ordonnés, il libéra ses mains. Un demi-tour autour du lit, le même rituel et ses chevilles furent déliées. Il était nu…
- Puis-je me lever ? demanda-t-elle.
Il acquiesça d’un signe de tête souriant. Selon toute vraisemblance, Jeckill était de retour. Elle lui en sut gré. Elle se leva, fit rouler ses épaules, marcha quelques pas incertains, se contorsionna, fit quelques flexions du torse et des genoux et alla se lover dans ses bras. Elle avait besoin de douceur.
Il l’accueillit avec prudence, un peu comme un gros ours étonné de la sympathie qu’il inspire. Elle frotta son museau contre le torse de son homme, il referma les bras sur son corps. Elle étouffa une larme, consciente qu’elle était tombée amoureuse de cet être ambivalent qui lui offrait ce dont elle avait besoin à l’instant où elle en avait besoin. Et, tandis que les doigts de Frédéric parcourraient sa peau, elle chercha sa bouche. Leurs langues dansèrent.
Il la prit debout, lentement, alliant l’union de leurs bouches à celle de leurs corps. Il la prit comme on danse un slow langoureux. Elle s’accrocha à lui, ravie de le sentir enfin en elle. Elle ne fut pas longue à partir.
Il la coucha sur le lit. Sa bouche, désormais, dévorait les tétons. Il était tendre mais marquait bien sa possession. Il s’enfonçait en elle, centimètre après centimètre et chaque millimètre de sa progression disait : « Tu es à moi ! ».
Elle s’envola pour la deuxième fois. Il la quitta. Pour mieux revenir. Par derrière. Il la sodomisa sans la quitter des yeux. Le regard de la jeune femme se voila quand elle sentit le sexe de son homme forcer la porte étroite. Encore une fois, il comblait son désir. Il entra sans à-coup, avec l’assurance tranquille de celui qui rentre chez lui. De fait, c’est bien là qu’il était. Elle l’accueillit d’un long gémissement. Elle était de nouveau entière.
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