"Parcours croisés" - ch4 : Martina

- Par l'auteur HDS Misa -
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : "Parcours croisés" - ch4 : Martina Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-12-2009 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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"Parcours croisés" - ch4 : Martina
Parcours croisés - Lundi
Chapitre 4
Martina

J’avais la tête un peu lourde ce matin. Me lever tôt ne m’a jamais beaucoup plu, et ce matin c’était vraiment dur. Alain a été très gentil : il ne travaille pas cette semaine, mais il s’est quand même levé, et a préparé mon thé pendant que je prenais ma douche. Bien sûr, il a dû se recoucher après mon départ, mais il a été mignon tout plein, il a attendu que je parte.
Le week-end a été dur pour tous les deux. Nous avons sacrifié aux obligations familiales ! Longs repas, histoires ressassées (toujours les mêmes), ma sœur qui fait la tête (comme toujours), quelques engueulades (spécialité familiale)… et puis les silences parfois gênés : Alain et moi sommes ensembles depuis seulement trois mois, et bien sûr, j’ai un passé ! Dimanche après-midi les enfants ont sortis les albums photos : et forcément mon ex y est souvent ! Crise de ma sœur après les enfants ! Comme si Alain ne savait pas que j’ai été mariée !
Et puis deux heures de route pour rentrer … Alain conduisait, et j’ai dormi tout le long de la route. Il m’a réveillé en arrivant, vers 1h du matin.
L a maison était restée fermée tout le week-end, et il y faisait chaud malgré l’heure.
Et ce matin, levé 5h30. J’en étais malade en réglant mon réveil !
J’avais quelques dossiers à traiter, et il fallait absolument que j’arrive de bonne heure pour en finir avant l’arrivée de Véronique.
Elle vient tous les lundis faire le point sur les en-cours et nous transmettre les offres de vente dispatchées par l’agence centrale.
Véronique …

Elle a un an de plus que moi, 31 ans. On s’est connues il y a six mois à peu près, et dès le premier jour il s’est passé quelque chose entre nous.
J’ai vu arriver un jour une jolie fille, blonde, toute en fossettes et en rondeurs. Elle a parlé un moment avec Bertrand, mon adjoint, et puis est venue à mon bureau pour se présenter. Elle a secoué ma main pendant un temps infini, bouche ouverte et yeux perdus. Je me suis bien rendue compte qu’elle n’entendait rien de ce que je lui disais. Je me suis arrêtée et elle est redescendue sur terre en devenant rouge comme une pivoine. Au cours de toute la journée elle m’a mangé des yeux !
Et puis, bien sûr, on s’est revues tous les lundis.
Petits gestes, tenues provocantes, tout y est passé, sans qu’à aucun moment elle ne dise quoi que ce soit de ce qu’elle ressentait : mais c’était si évident !
J’étais divorcée depuis six mois et j’étais restée seule pendant ces six mois, sans aucune envie de m’engager dans une autre relation. Mais elle était si mignonne … et si timide en même temps !
J’avais déjà eu quelques aventures (deux en fait) avec une autre femme. Je n’étais donc pas particulièrement étonnée, surprise, ni choquée, bien sûr, de ce que je voyais dans ses yeux. Bien au contraire. La situation m’amusait et me plaisait, mais je restais distante les premiers temps, me gardant bien de la décourager, (surtout pas !). Je sais que mon physique impressionne parfois et je sais parfaitement en jouer pour tenir les gens à distance. Et puis … et puis … je lui donne parfois (et je reçois) ce qu’elle attend avec tellement d’intensité, quelques intermèdes de plaisir partagé, sans que jamais on n’en parle, sans que jamais ça ne devienne une vraie relation.
C’est ma douce Véro, mon bonbon sucré … une parenthèse qui s’ouvre et se ferme, des instants volés qui ne regardent personne que nous.
J’en ai un peu parlé avec Alain, en pointillés. Je ne veux rien lui cacher, mais je ne suis pas encore décidée à vraiment tout lui dire. Notre relation se construit, elle est très forte, et je ne veux pas qu’un nuage vienne la perturber. Je me donne du temps. Je renoncerais tout de suite si ça devait remettre en cause notre amour et notre vie ensemble. Mais … ça ne change rien à mes sentiments pour lui, alors …

J’allais partir ce matin quand le gros camion de nos voisins s’est mis à reculer dans la rue. Je suis donc descendue de voiture, pour lui faire signe : pas question qu’il emboutisse ma voiture ! Il s’est arrêté devant chez lui, a ouvert sa portière, et j’ai vu arriver sa femme en courant, une casquette à la main. Elle a escaladé le camion pour se hisser d’un pied vers la cabine, l’autre jambe écartée pour s‘équilibrer. Une main a soulevé son t-shirt jusqu’à la taille pour lui palper les fesses. J’ai eu une vue imprenable sur ses fesses écartées et sur un sillon noir s’épaississant en ses jambes, deux jolies fesses ma foi, mais vraiment très rougies d’un coup de soleil récent ! Tout ça en un temps très court, mais suffisamment net et inattendu pour que j’en garde un excellent et très précis souvenir …
Nous habitons le village depuis peu, et bien que voisins, nous n’avons pas encore lié connaissance. Son chauffeur de mari ne m’a pas fait l’impression de quelqu’un que j’ai envie de connaître, et elle, je n’ai jamais eu l’occasion de lui parler. Je l’ai juste croisée une fois ou deux quand elle faisait son jogging et que je partais au travail. Une jolie femme, petite et mince … et j’en sais plus aujourd’hui ! … elle a un joli derrière, elle ne s’épile pas (vraiment pas !) et elle bronze toute nue … Pour quelqu’un que je ne connais pas, je sais déjà beaucoup de choses … et beaucoup plus intimes que je n’en connais de gens que je vois souvent !
Elle a attendu sur le trottoir que le camion disparaisse :
- Bonjour !
Elle s’est retournée et a eu l’air surprise. Elle ne m’avait pas vue.
- Ah ! Bonjour … on vous empêchait de partir ?
- Pas grave. Il part longtemps ?
- … euh… 4 jours, la Roumanie et retour.
- C’est pour ça … c’est long quatre jours …
Elle n’a pas eu l’air de comprendre tout de suite pourquoi je lui disais ça, et je m’en suis voulu de mon ironie. Je n’ai pas su m’empêcher d’ajouter :
- Il va encore faire beau aujourd’hui, alors attention … vous avez déjà un bon coup de soleil ! Bonne journée !
Je l’ai vue porter une main à sa bouche pendant que de l’autre elle tirait sur son t-shirt et je l’ai vue rougir.
Alors, pour m’excuser, je lui ai fait mon plus gentil sourire, et un petit signe de la main en partant.
Dès que j’en aurais l’occasion, il faudra que je m’excuse de l’avoir mise mal à l’aise. Si elle a un peu d’humour, c’est un bon moyen d’être complices assez vite.

En tout cas, la journée commençait bien. L’épisode m’avait réconciliée avec mon lever aux aurores, et c’est de bonne humeur et avec entrain que je me suis plongée dans mes dossiers au bureau, l’image de fesses exposées et de toison fournie me trottant dans la tête.
Véro est arrivée vers 9 heures. Mignonne comme un cœur ! Sa petite jupe moulait ses hanches bien rondes, et quel décolleté ! Elle a des seins magnifiques : ronds, chauds, avec des tétons qui gonflent et s’étirent … un vrai pousse-au-crime ! Elle plus petite que moi (normal en fait : 1m82, c’est rare chez une femme !), et toute en rondeur et en courbes, alors que je suis fine et toute en angles.
Elle se montre avenante, et très à l’aise avec tout le monde, et devient timide et empruntée quand elle est seule avec moi. Toute sa confiance en soi semble l’abandonner et elle devient muette. Heureusement, elle reprend son aplomb dès que nous ne sommes plus seules ! C’est touchant et charmant ! Je me sens flattée de tous ces efforts qu’elle déploie pour me plaire, et c’est excitant aussi … ce que j’essaie de ne pas trop lui montrer. Notre relation telle qu’elle est ne la satisfait sûrement pas, mais je ne peux pas lui offrir plus. C’est égoïste sans doute … je ne veux pas qu’elle en souffre, en aucune façon. Ce que je lui donne et ce que je reçois d’elle n’est pas calculé. C’est sans mensonges, sans promesses.
Ce matin, elle a déployé beaucoup d’efforts et j’ai tout fait pour trouver un moment d’intimité avec elle. La visite d’une maison à mettre en vente dans notre agence était un excellent prétexte pour nous retrouver seules : prétexte de photos plus attractives à faire, alors que les photos au dossier étaient parfaites. Je ne sais pas si elle a été dupe. Comme d’habitude, elle n’a rien dit, et a sauté sur l’occasion en acceptant de m’accompagner.
J’imaginais que nous aurions un moment tranquille pendant la visite ou après, mais je n’ai pas pu attendre. Il y avait des travaux sur la route et je n’ai pu résister plus longtemps à caresser ses cuisses dorées, que sa jupe dévoilaient. Mon ventre était noué de devoir interrompre mes caresses quand les ouvriers nous ont cédé le passage et quelques kilomètres plus loin, j’ai pris le premier petit chemin menant à un bosquet à l’écart de la route. Elle s’était blottie contre mon épaule et posait de petits baisers mouillés sur mon bras.
Elle met tous ses atouts en balance pour éveiller mon attention ; elle s’offre ; sans conditions, sans fards ; elle me laisse entièrement l’initiative. Si elle savait … si elle savait à quel point je guette ses visites, combien j’aimerais qu’elle prenne les devants. Je suis persuadée que ce n’est pas un calcul de sa part, mais en agissant ainsi, elle m’enchaîne sans doute plus sûrement, et me rend plus dépendante du moindre de ses gestes.
Je sais que mon allure, mon physique, mon attitude sans doute, met une distance entre les autres et moi. Je m’en rends bien compte et je m’en sers, bien sûr, pour me protéger d’attentions qui me dérangent.
Alain a percé la carapace assez vite, ou, je ne sais pas, peut-être qu’avec lui, j’ai baissé la garde. Même si parfois, le naturel revient, il n’est pas dupe, je le sais, et c’est lui qui décide ou non de rentrer dans le jeu, je le sais à son œil qui frise, et ça me plaît. C’est un jeu entre nous, un jeu dont il est le maître absolu, même s’il se plie en apparence à mes seuls désirs.
Véronique ne se rend pas compte à quel point elle m’affole, et je ne veux pas le lui laisser deviner.
Je l’ai caressée, dans la voiture, incapable d’attendre plus longtemps, et elle m’a offert son plaisir, aussi violent qu’elle est tendre, aussi fort qu’elle est douce et fondante.
Je n’ai pas tant d’éléments de comparaison que ça, et ça paraît sans doute bête, mais elle a un si joli petit minou ! Un mont de Vénus très marqué, une fente qui remonte haut sur le ventre, de grandes lèvres qui gonflent délicieusement quand le désir lui vient, et des petites lèvres toutes fines et toutes roses … c’est mon bonbon sucré.
Elle a joui très fort et très vite et m’a serré contre elle, et elle a pleuré dans mon cou. Elle me ressemble. Elle pleure de bonheur. Et pour la première fois, elle a dit « je t’aime » d’un souffle chaud dans mon cou … et j’ai fait semblant de ne pas avoir entendu … retenant mes larmes … le ventre serré.

Nous avons trouvé la maison sans souci. Le propriétaire nous attendait, l’air mécontent, mais il s’est très vite adouci quand Véronique a glissé son bras sous le sien en se dirigeant vers l’entrée. Il nous a guidé, nous a expliqué les travaux réalisés, et nous a laissé au bout de peu de temps, pressé de retourner à son travail.
Nous avons ouvert les volets pour prendre des photos d’une très belle cheminée dans le salon qui donne sur une grande terrasse carrelée, avec un terrain arboré en enfilade. Ce qui n’était qu’un prétexte a finalement trouvé une vraie justification. Je prenais les photos pendant que Véro choisissait les angles de prise de vue.
Au bout d’un moment, j’ai pris des photos de Véro : la main en visière pour voir le terrain, penchée vers la cheminée, doigt levé pour montrer les marques de tableaux absents sur un mur, surprise quand elle s’est aperçue que c’était elle que je mitraillais, rougissante l’instant suivant.
Elle s’est précipitée vers moi main tendue pour masquer l’objectif. J’ai caché l’appareil dans mon dos et elle s’est pressée contre moi, prétextant me le prendre des mains. Je sentais ses seins s’écraser contre moi, et je l’ai serrée plus fort encore contre moi de l’autre bras.
J’ai reculé jusqu’à la cheminée pour y poser l’appareil photo, je l’ai prise par la main, et nous sommes sorties sur la terrasse inondée de soleil où restait un banc de bois, abandonné là par les anciens occupants. Je me suis assise et l’ai attirée près de moi. Elle a enfoui sa tête dans l’échancrure de mon chemisier et je passais mes doigts dans ses cheveux épais. Nous nous sommes embrassées, longtemps, du bout des lèvres et à pleine bouche, à petits coups de langues gourmandes et en petites morsures. Elle caressait mes seins, chemisier ouvert, doigts glissés sous mon soutien-gorge pour rouler mon téton entre ses doigts, je caressais ses jambes ouvertes, cette peau si douce de l’intérieur des cuisses et leur petit duvet blond.
Nous sommes reparties main dans la main, heureuses de cette si belle matinée.

Il était presque 1 heure quand nous sommes rentrées. Je me suis garée devant l’agence et nous sommes allées déjeuner à l’Oasis, le bar qui fait le coin de notre rue et où je déjeune tous les midis. Je suis directement allée jusqu’à la terrasse d’été, au fond de la salle : privilège des habitués ! Jacques, le patron, garde toujours une place pour nous, quelle que soit l’heure. Véro et moi avons pris place dans les deux fauteuils bas en rotin restant libres autour de la grande table basse en verre, sous la tonnelle, rejoignant Christophe, le libraire, et Jonathan, qui travaille dans la superette mitoyenne de l’agence.
Christophe a à peine abaissé son journal pour nous saluer, et Jonathan a bredouillé un « B’jour » en plongeant le nez sur son sandwich :
- Eh bien ! Quel accueil, messieurs !
- Tant de beauté et de fraîcheur nous privent de nos moyens, tu le sais bien !
- Et ton article est trop passionnant pour l’abandonner et nous saluer dignement ?
- Vos … mérites … devraient nous faire nous prosterner à vos pieds, mais tu sais à quel point je cultive la discrétion et répugne de me donner en spectacle dans des lieux publics ! … Tu vas bien ? Et vous, charmante enfant ?
- J’aimerais assez qu’un jour tu te prosternes à nos pieds ! Mais tu aurais peut-être des difficultés à te relever … l’attention en deviendrait décevante !
- Si peu de respect me chafouine ! … Je délègue mes courbettes à mon compagnon qui y prendra le plus grand plaisir ! Il se morfondait de votre absence !
Jonathan est resté muet, à son habitude.
Nous avons commandé nos sandwichs, et Christophe nous a fait lecture et commentaires de son journal. Ni véronique ni Jonathan n’ont participé à nos échanges.

L’après-midi est calme. Un seul client a poussé notre porte vers 15 heures, peu avant le départ de Véronique. Bertrand était déjà parti et notre secrétaire terminait un enregistrement en massacrant son clavier à grands coups d’index rageurs et sonores.
- Au-revoir, ma belle, à très bientôt !
- A lundi, oui …
Elle hésite, les deux mains serrées sur la poignée de sa mallette. Je me penche vers elle et pose un baiser rapide droit sur sa bouche. Son visage s’éclaire d’un sourire lumineux.
- Je ne suis pas encore sûre, mais on fait peut-être un barbecue, un de ces soirs. Tu aimerais venir ?
Elle reste interdite quelques secondes, et :
- Chez toi ? Avec ton ami ?
- Ben, oui, avec mon ami … et d’autres amis aussi, on serait six ou sept, pas plus.
Je pose la main sur son bras :
- Tu viendrais ? … allez, s’il te plaît, dis oui … je t’appelle pour confirmer de toute façon … dis oui …
- Tu m’appelles, alors. On verra …
- Je t’appelle ! D’accord !
Elle est partie très vite.
Qu’est-ce qui m’a pris ? L’inviter à la maison ! Et ce barbecue, quelle invention ! me voilà bien ! Et j’invite qui, d’abord ?
La fatigue sans doute …
Je n’ai plus trop de raison de rester au bureau. Alain sera content de me voir rentrer plus tôt que prévu.

Pendant tout le retour, je n’ai pas fait très attention à la route. Je roulais doucement glaces ouvertes et les images de la journée tournaient dans ma tête : les baisers de Véro, son sexe chaud au creux de ma main, et cette invention de barbecue ! Comment m’en sortir ? Si j’annule … je la déçois … ou non … et puis c’est qui, ces six ou sept personnes ? Bon, Alain est en vacances, ça ne le dérangera pas, mais il en pensera quoi ? J’invite qui, bon sang ? Christophe ? … et … et je ne sais pas !
Quand j’arrive dans ma rue, je vois notre voisine en train de poser un gros sac en plastique au bord de la rue. Je me gare, et après une courte hésitation, je m’approche d’elle :
- Bonjour …
Elle lève la tête, et lève les sourcils, étonnée. Je me rapproche et lui tend la main :
- Je … suis désolée pour ce matin … j’ai peur d’avoir été impolie … c’était idiot de ma part !
Elle rit en me serrant la main :
- Mai non, je vous en prie, c’est rien …
- Eh bien, merci de ne pas m’en vouloir, mais … je n’aurais pas dû …
Elle rit franchement :
- Bon, on ne se connaissait pas, eh bien, c’est fait ! Mais entre nous … j’aurais préférée … me montrer sous un autre jour !
Elle éclate de rire et moi aussi :
- Vous savez, ne croyez pas que j’ai l’habitude de montrer mes fesses tous les matins !
- Oh, ça mettrait de l’animation dans le quartier !
- Bon, alors puisque j’ai déjà donné, je vous laisse le prochain tour !
- Mmm … j’y penserai …
- … j’ai fini de travailler, je peux vous offrir un thé glacé ?
- Pourquoi pas !
Je la suis le long de l’allée bordée de rosiers qui monte vers l’entrée de la maison.
Elle se retourne :
- Au fait, je m’appelle Annie…
- … Martina …
Sa maison est fraîche, volets à demi fermés pour protéger du soleil encore haut. Je la suis dans la cuisine où elle prend un pichet dans la réfrigérateur, et un assiette avec deux parts de tarte aux pommes :
- Vous voulez bien prendre deux verres dans le placard … oui … celui-là … vous me suivez ?
Elle traverse le salon, ouvre du pied la baie vitrée et me guide vers la terrasse.
Il y fait moins frais que dans la maison, mais l’ombre du rideau déroulant protège du soleil deux fauteuils « bain de soleil » séparés d’une petite table en teck.
- Asseyez-vous ! … euh … attention ! Prenez l’autre, celui-là va vous tâcher !
- C’n’est pas grave !
Je relève ma jupe suffisamment pour m’asseoir les fesses directement sur le fauteuil. Je frotte le plastique du bout du doigt, qui se couvre de poussière blanche :
- Effectivement, il a mal supporté le soleil ! J’ai peur que les nôtres soient dans le même état !
Annie me regarde, sourcil levé, petit sourire aux lèvres :
- … Oui ?
- Non, rien …
- Qu’est-ce que j’ai ?
- Non rien … enfin … je me disais seulement que pour deux femmes qui ne se connaissaient pas hier, on partage déjà des détails très intimes !
- Oh ! Ne m’en voulez pas pour ce matin …
Elle rit et baisse les yeux sur mes jambes :
- Je pensais plus à ça … enfin, aussi … mais je vois que vous avez de jolies jambes et que vous portez des dessous blancs ! … à ce point d’intimité, je crois qu’on pourrait se tutoyer …
Je baisse les yeux sur mes jambes et constate qu’en effet je les ai découvertes … très haut … et une nouvelle fois, nous éclatons de rire en même temps.
- … d’accord pour le tutoiement …
Nous avons bavardé en dégustant tarte et thé glacé : de son mari qui part toutes les semaines, de fleurs, du temps, du calme du village, de mon travail à l’agence.
- Je vais te laisser. Alain est en vacances et je lui ai préparé toute une liste de travaux. Je vais le féliciter d’avoir tondu, ça l’encouragera pour la suite !
- Oh ! Je suis déçue …
- Pardon ?
- Le beau jeune homme qui a tondu la pelouse est ton mari ?
- … ouuui … enfin on n’est pas marié, mais oui …
- Quel dommage ! J’espérais que ce soit un ouvrier et je me proposais de l’embaucher ! Tant pis …
Je prends l’air offusqué et me lève en me tortillant pour remettre ma jupe en place :
- Je ne veux pas en entendre plus …
Elle se lève en riant, me tend la main pour me guider vers les marches qui descendent de la terrasse vers le jardin :
- Pas la peine de faire le tour, tu vas voir …
Toujours me tenant la main, Annie contourne la maison et m’entraîne vers le mur bas qui sépare nos deux jardins :
- Regarde, tu peux enjamber, c’est plus court.
Effectivement, j’enjambe très facilement le muret, dans un espace entre les groseilliers qui bordent notre jardin.
Toujours tenant sa main, je me retourne vers elle :
- Tu fais quelque chose mercredi soir ? … deux trois amis viennent pour un barbecue … ça te dit ?
- …
- … comme ça tu feras la connaissance du « beau jeune homme » que tu voulais embaucher …
- … bon, peut-être …
- Je t’en reparle demain, d’accord ? … allez, bonne soirée … à demain !
- Au revoir.
Et voilà ! Une invitée de plus ! Ce barbecue est finalement une excellente idée ! Reste à l’annoncer à Alain !
Comme je rentre plus tôt que prévu, il devrait être de bonne humeur …
Je rentre dans la maison par la porte de la terrasse, enlève mes chaussures d’un coup de talons, jette ma veste sur le canapé. J’entends couler l’eau de la douche.
Je vais lui faire la surprise ….

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