0206 Rien que toi, rien que moi.

- Par l'auteur HDS Fab75du31 -
Récit érotique écrit par Fab75du31 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : 0206 Rien que toi, rien que moi. Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-02-2019 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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0206 Rien que toi, rien que moi.
Samedi 8 septembre 2001

Lorsque je me réveille, je suis seul dans le lit. Les premières sensations qui se pressent à mes sens avant même que j’ouvre les yeux, ce sont la chaleur douce, ainsi que l’odeur apaisante des draps ; le crépitement de la flamme dans la cheminée, l’odeur du bois qui brûle : un bouquet sensoriel rassurant, car il me confirme que les souvenirs de la veille qui remontent peu à peu en moi – l’amour, les câlins et la tendresse avec Jérém, ce nouveau, adorable Jérém – ne sont pas qu’un rêve, mais bien la réalité ; bref, un ensemble d’émotions provoquant en moi une sensation d’intense bonheur.
J’ouvre enfin les yeux et la première image qui se présente à moi est celle de mon bobrun habillé seulement d’un boxer, son torse nu sculptural avec ses adorables et très sexy poils bruns laissés à leur destin, les cheveux en bataille totale, la cigarette pas allumée entre les lèvres, en train de remettre du bois dans la cheminée : une image qui est à mes yeux le plus magnifique des tableaux.
J’ai envie de lui signaler que je suis réveillé, de lui dire bonjour, de lui donner l’occasion de venir me faire des bisous, des caresses, de me prendre dans ses bras musclés ; mais j’ai tout autant envie de profiter de la chance de pouvoir le regarder évoluer à son insu, de capter les gestes de mon Jérém au réveil.
Alors, j’attends un peu pour les bisous. Je profite de la chaleur et de la protection des draps pour regarder mon Jérém s’étirer, geste qui a pour effet de rendre encore plus impressionnante sa musculature de dingue ; je le regarde arranger les morceaux de bois dans le foyer, provoquer les flammes ; je le regarde préparer le café dans une cafetière italienne, avant de la mettre à chauffer sur la plaque en fonte de la cheminée. Que des images de bonheur simple et émouvant.
Une lumière intense rentre par l'une des petites fenêtres, je crois que la pluie a cessé et qu’il y a du soleil : les caprices de la météo de la montagne.
Jérém passe un t-shirt blanc, il ouvre un peu la fenêtre et il allume enfin sa cigarette : sa façon de se tenir à proximité de la fenêtre, l’épaule appuyée au mur, le regard tourné vers l’extérieur, n’est pas sans me rappeler certains moments dans l’appart de la rue de la Colombette, certaines cigarettes après le sexe ; ses gestes, sa façon de fumer, la position nonchalante de son corps sont les mêmes ; et pourtant, ce n’est plus du tout le même Jérém.
Je regarde mon bomâle brun et je repense à sa façon de me faire l’amour, à la fois douce et très chaude, à ses regards amoureux, à ses mots de la veille :« Je suis content que tu sois là… » ; je repense à ses baisers insatiables, et en particulier à ce premier baiser inattendu et bouleversant sous la halle de Campan. Si j’avais imaginé que Jérém serait un jour capable d’un tel geste !
Mon Jérém, toujours aussi « mâle » dans sa façon de me faire vibrer sexuellement, tout en étant attentif à mon propre plaisir ; Jérém qui m’a fait l'amour et la baise en même temps.
Après l'amour, les baisers, les câlins, une nuit ensemble, un nouveau jour se profile en compagnie de ce nouveau Jérém : et la perspective de passer les prochaines heures, les prochains jours avec lui, me remplit de bonheur. A cet instant précis, mon envie de lui atteint des sommets : une envie tout aussi bien de tendresse que de sensualité.
Mais avant tout, j’ai besoin d’entendre sa voix, de sentir son regard se poser sur moi, de capter son beau sourire.
« Bonjour ! » je lui lance alors qu’il vient tout juste d’écraser son mégot.
Le bogoss se retourne instantanément, et son regard brun me percute de plein fouet : voilà de quoi être aveuglé au réveil.
« Bonjour, toi ! T'as bien dormi ? » il me lance.
« Comme un bébé ! Et toi ? ».
« Moi aussi j'ai très bien dormi... » fait-il, tout en ajoutant de l’insoutenable à l’aveuglant, son sourire ravageur à son regard brun.
Et là, sans plus attendre, Jérém bondit sur le lit, il se glisse sur moi, son corps enveloppe le mien ; et il pose un long bisous sur mes lèvres. Sa bouche sent la cigarette, mais qu’importe : son baiser me met KO.
« C’est fou comment on dort bien dans tes bras… » j’ajoute, alors qu’il me fait des bisous dans le cou.
« Dans les tiens aussi… ».
Nous nous embrassons avec la fougue et la joie de deux chiots en train de se faire des léchouilles.
« Je suis vraiment content que tu sois venu… ».
Décidemment, je ne me lasse pas d’entendre cette phrase.
« Moi aussi je suis content d’être venu… » je lui lance à mon tour, en le regardant droit dans les yeux, à distance dangereusement rapprochée de ce regard qui envoie ce mélange de charme et de douceur tout simplement insoutenable.
La cafetière commence à gargouiller et à diffuser l’arôme corsé du café. Le bogoss se lève comme il est venu, d’un bond, avec la souplesse d’un félin.
Je me décide enfin à quitter les draps ; je passe un t-shirt et un boxer, j’attrape mon portable : il n’y a pas la moindre trace de signal, mais il indique 9h48. Ah, quand-même… nous avons vraiment dormi longtemps.
Je fais un détour par la salle de bain ; et là, à la lumière du jour, je découvre ce petit espace, mieux que ce que j’avais eu l’occasion de le faire la veille : dans un coin, un petit bac douche avec son rideau vert et gris ; juste à côté, un petit évier, surmonté par un petit miroir, sur lequel sont entassées ses affaires – brosse à dents, dentifrice, rasoir, déo.
La petite pièce est toujours aussi froide que la veille, mais cela ne m’empêche pas de m’y attarder quelques instants pour m’enivrer des petites, délicieuses odeurs contenues dans les t-shirts et boxers entassés dans un coin. C’est plus fort que moi : l’odeur corporelle de mon Jérém me rend dingue.
Je retire toujours du plaisir dans le fait de me plonger dans le bonheur olfactif de ses sous-vêtements portés ; mais si par le passé ceci était pour moi une façon de trouver consolation à la frustration de tout ce que Jérém ne voulait pas m’offrir, voilà qu’aujourd’hui cette frustration n’est plus, car Jérém m’offre désormais tout ce que je peux désirer, et plus encore ; alors, entre renifler ses vêtements et sentir directement l’odeur de sa peau et le goût de ses lèvres, il n’y a pas photo. Je brûle d’impatience de le retrouver. Je me débarbouille le visage, et je reviens vite dans la pièce principale.
Jérém a servi le café, la petite pièce est saturée de ce parfum enivrant qui réveille les sens en douceur mais en profondeur. Je le regarde couper des tranches dans le pain de la veille, puis ouvrir un pot de confiture déjà entamé.
« Laisse la porte ouverte, s’il te plaît… » me lance le bobrun « ça va un peu chauffer la salle de bain… ».
Je m’exécute, je m’approche de lui, je passe mes bras sous ses aisselles, je le serre contre moi, et je lui pose des bisous dans le cou. Le bobrun reçoit mes papouilles avec bonheur.
Lorsque je m’installe à table, il termine de tartiner une tranche de pain ; et alors qu’il l’approche de sa bouche, nos regards se croisent ; et là, au dernier instant, le bobrun se ravise, il me sourit et il me tend ladite tranche.
« Goûte ça… ».
« Vas-y, mange, je vais m’en faire une… ».
« Goûte ça ! » il insiste.
Je sais que je n’aurai pas le dernier mot ; de plus, son geste me touche au plus haut point : alors, j’accepte avec plaisir.
Le pain est toujours bon, la confiture est d’abricots et elle est délicieuse, le café est chaud, corsé tout autant en bouche que dans le nez, exactement comme je l’aime. Je mords à pleines dents dans la tartine, ça donne faim d’être heureux.
« Alors ? » il m’interroge.
« Elle est très très bonne cette confiture… ».
« Ça, c’est encore Charlène… ».
« Elle est vraiment gentille cette nana… ».
« Elle est plus que ça… tu verras quand tu la connaîtras… elle a le cœur sur la main… ».
Jérém se lève avec sa tasse à la main, il s’approche de la fenêtre.
« C’est cool, il y a du soleil ! » il lance, tout guilleret « et s’il n’y a plus de pluie aujourd’hui et que le soleil tient bon, demain on va pouvoir faire du cheval… » il conclut en me claquant un bisous dans le cou.
« T’es vraiment sûr que c’est une bonne idée que je monte avec vous ? Moi débutant, avec des cavaliers confirmés ? Je vais vous ralentir, je vais être ridicule… ».
« Arrête un peu, Nico… bien sûr que tu vas monter, et on va tout faire pour que ça se passe bien… ».
« Si tu penses que c’est possible, je veux bien essayer, alors… »« T’as peur ? ».
« Peur, je ne sais pas… disons que je suis un peu inquiet… ».
« T’en fais pas… avec Tequila, tu ne risques rien du tout… à part de t’ennuyer ! » il se marre, adorable« J’espère bien… ».
Nous prenons le petit déj face à la cheminée, je savoure ce moment, je savoure la délicieuse sensation que rien ne presse, que nous avons toute la journée pour nous, et rien que pour nous. La journée et d’autres encore, sans pour autant savoir combien. Alors, j’ai envie de profiter de chaque instant.
Je reprends du pain, de la confiture, du café. Qu’est-ce que c’est bon de se réveiller en douceur, en compagnie du gars qu’on aime !
« Ça fait du bien ! » il me lance, en terminant sa troisième tartine. Jérém a l’air en pleine forme et ça, ça fait plaisir à voir.
« C’est vrai… ».
« Bon, moi je vais prendre une douche… » il me balance.
« On la prend ensemble ? ».
« Le bac est petit… ».
« On va se serrer… ».
« Coquin, va ! ».
« Comme toi ! ».
La petite salle de bain est un brin plus chaude qu’avant le petit déj. Jérém ouvre l’eau et le petit chauffe-eau à gaz se met bruyamment en route.
« J’espère qu’il ne va pas exploser… » je lance à la cantonade.
« J’espère surtout qu’on ne va pas tomber en panne de gaz… » fait-il, tout en se débarrassant de son t-shirt et de son boxer ; Jérém est à poil, beau comme un Dieu.
« Ah… » je lâche, moins troublé par la perspective de me doucher à l’eau froide que par la vision soudaine de sa nudité. Ce mec est tellement bien foutu que chaque fois que je le vois à poil, j’ai l’impression que c’est la première fois.
Je me déshabille à mon tour, sans pouvoir décoller les yeux de mon beau mâle brun posté devant le bac douche, le bras tendu sous le jet d’eau, en attendant que l’eau chaude se manifeste. Mais les secondes s’enchaînent, et rien ne se passe. Le bogoss commence à grelotter.
Je m’approche de lui, je glisse mes bras entre ses biceps et son torse, je pose mes mains à plat sur ses pecs d’acier, et je le serre fort contre moi. Le contact avec sa peau me donne mille frissons.
« Parfois il lui faut un peu de temps pour chauffer… » il m’annonce.
« J’essaie de te chauffer, en attendant… ».
« T’es mignon… ».
Et alors que je lui fais plein de bisous dans le cou, Jérém tourne d’abord le visage et m’embrasse sur la bouche ; puis, il se tourne carrément vers moi et me serre à son tour contre lui, pecs contre pecs, bassin contre bassin, ses bras dans mon dos, ses mains caressent fébrilement mes épaules. Nous nous câlinons en silence, en plein bonheur.
« Je crois que l’eau va être bonne… » il m’annonce.
Jérém rentre dans le bac et ouvre complètement le rideau pour faire de la place.
« Viens… » il m’invite à le rejoindre.
« On va en mettre partout… ».
« On s’en fout… ».
J’adore l’idée : on est à la campagne, et on ne se prend pas la tête pour des détails insignifiants. Le jet dru plaque ses cheveux bruns, ruissèle sur son corps, trempe les poils de son torse : ce mec me rend fou.
Je le rejoins sous l’eau. Effectivement, elle est chaude, bien chaude. Elle est bonne. Mais ce qui est encore meilleur, c’est de sentir les bras de Jérém m’envelopper, ses mains se glisser dans mon dos, caresser mes épaules, mon cou, ma nuque, mes cheveux ; c’est sentir ses lèvres se poser sur les miennes, sa langue chercher ma langue ; ce qui est bon, c’est de se faire des câlins sous l’eau, comme seuls au monde.
Je l’embrasse, les frissons s’enchaînent. Nos lèvres se séparent, nos regards s’aimantent. Dans son regard, une étincelle friponne que je reconnais, c’est le genre d’étincelle qui me signale que le bogoss est en mode chien foufou et qu’il est en veine de bêtises ; je ne m’y trompe pas : un instant plus tard, il me balance de l’eau au visage ; j’en fais de même, je savoure à fond cette complicité inattendue, cette insouciance avec mon bobrun. Effectivement, nous mettons de l’eau partout sur les tomettes de la salle de bain : mais nous nous amusons comme des gosses. Un petit jeu qui prend fin lorsque ses bras m’immobilisent dans une accolade puissante et tendre à la fois, lorsque des bisous se mêlent à l’eau et tombent en cascade sur mon cou.
« Allez, on va se savonner tant qu’il y a de l’eau chaude… » fait-il à un moment, en relâchant son étreinte et en coupant l’eau.
Le bogoss attrape le flacon du shampooing, il en fait tomber une bonne giclée dense dans sa main, et il l’applique sur ses cheveux bruns ; il en fait de même avec le gel douche, qu’il étale sur son corps.
C’est terriblement excitant que de regarder un beau garçon en train de se shampooiner les cheveux, de se savonner le corps – le visage, le cou, les épaules, les pecs, les biceps, les abdos, le sexe, les fesses, les bras, les jambes, les pieds. Ce n’est pas la première fois que j’assiste au spectacle époustouflant de Jérém sous la douche, mais c’est la première fois que je peux librement le regarder, le toucher, le caresser, l’embrasser. C’est tellement bon de se perdre dans la contemplation de cette beauté incroyable, dans cette image d’un érotisme indescriptible, que j’en oublie de me savonner moi-même.
Jérém est désormais recouvert de mousse de la tête aux pieds. Sa peau mate luisante d’eau, ses poils noyés dans la mousse me font un effet de fou. Mon Jérém est simplement beau tomber ; et cet air intrigué avec lequel il me toise, le rend craquant d’une façon indicible.
« Tu te savonnes pas ? ».
« Je ne sais pas faire deux choses à la fois… j’étais en train de te regarder faire… ».
Jérém me sourit, je suis certain qu’il a bien compris le message. Puis, le plus naturellement du monde, il reprend du shampooing et il l’applique à mes cheveux, qu’il masse longuement ; il reprend du gel douche également, qu’il fait glisser et mousser sur tout mon corps. Je me laisse faire, je savoure le bonheur de sentir ses mains slalomer partout sur ma peau mouillée.
« Voilà… » il me lance, alors que je me sens couvert de mousse, de caresses et d’amour.
Je souris, je suis bien, je suis heureux. Je ne peux m’empêcher de bondir vers lui et de poser un bisou mousseux sur ses lèvres.
Jérém rouvre l’eau et ça fait du bien ; le jet rince et réchauffe ma peau encore vibrante des caresses mouillées et glissantes de mon bobrun.
Jérém se rince longuement, ses cheveux retombent sur son front, ses poils se noient dans le flot d’eau ruisselante sur son torse : il est beau à pleurer.
Je commence à me rincer à mon tour ; du moins jusqu’à ce que le bogoss me fasse pivoter, et qu’il entreprenne de me masser le cou, les épaules, le dos ; peu à peu, son torse se colle à mon dos, son bassin à mes fesses ; sa queue ni molle ni dure se glisse entre mes fesses, c’est extrêmement excitant ; d’infinis bisous se posent entre mes omoplates, et remontent le long de mon cou, et continuent jusqu’à la base de ma nuque : et c’est délirant.
« T’es prêt ? » il me demande.
« Prêt à quoi ? ».
« Je vais couper l’eau… ».
« Vas-y… ».
Lorsque l’eau cesse de tomber, je sens une sensation de froid se propager sur ma peau à vitesse grand V. Je grelotte. Heureusement, Jérém m’enveloppe toujours de son corps chaud, de ses bras puissants.
« Serre-moi très fort… ».
« Tu sais qu’il va falloir se sécher à un moment ou à un autre… ».
« Je sais… ».
Lorsque Jérém se décolle de moi, j’ai l’impression de me trouver dans une glacière.
Mais déjà mon bobrun est sorti du bac à douche, et, avant même de commencer à se sécher lui-même, il me passe une grande serviette.
Un instant plus tarde, il en attrape une autre, bien moins grande, avec laquelle il entreprend de se sécher à son tour. Je me sèche tout en le regardant faire, insatiable de partager ces petits moments du quotidien – et pourtant si extraordinaires – avec mon bobrun. A un moment, nos regards se croisent : il me sourit, je lui souris.
Jérém vient de finir de se sécher, il ressemble sa serviette dans une main et la pose nonchalamment à cheval de son épaule : décidemment, chaque attitude, chaque geste de ce mec transpire la sexytude virile la plus craquante. Son regard brun harponne le mien ; je le vois avancer vers moi, lever son bras, sa main vient ébouriffer mes cheveux : ses doigts glissent d’abord tendrement, doucement, puis ils agitent ma tignasse dans tous les sens. Et là, il me regarde droit dans les yeux et il me chuchote : « Vraiment, tu peux pas savoir comment tu m'as manqué… ».
Voilà une autre phrase que je ne me lasserai jamais de lui entendre prononcer.
« Toi aussi tu m’as manqué, si tu savais… ».
A cet instant précis, je me dis que c’est exactement ça l’amour que j’avais imaginé avec mon bobrun, l’amour dont j’avais envie, auquel j’aspirais avec toutes mes forces ; et, plus en général, l’image que je me faisais de l’amour entre garçons : des moments de sexe très chaud, certes, mais également des moments d’infinie tendresse, n’en déplaise aux homophobes. Quand l’entente des corps et des esprits sont au rendez-vous, le mélange est explosif.
Je regarde le bogoss s’arranger les cheveux devant le petit miroir, appliquer du gel, l’étaler avec des gestes rapides et assurés ; je le regarde approcher son visage de la surface réfléchissante, traquer quelque chose sur son visage, faire exploser deux minuscules points noirs (la bogossitude se cultive aussi) ; je le regarde vaporiser généreusement ses aisselles et son torse de déo ; le parfum entêtant sature très vite le petit espace et me fait tourner la tête ; je le regarde sans perdre une seule miette de ses gestes, comme enchanté, avide d’assister aux gestes quotidiens de mon bobrun.
Inévitablement, nos regards finissent par se croiser ; le bogoss me sourit, il bondit vers moi et il vaporise son déo contre mon torse. Tout comme j’adore l’idée de porter sur moi l’odeur de sa peau et de sa jouissance après l’amour, j’adore l’idée de porter son déo après la douche.
Un instant plus tard, Jérém sort de la petite salle de bain, il avance dans le séjour, il approche du feu, très à l’aise avec sa nudité.
« On fait quoi aujourd’hui ? » je lui demande.
« On fait l’amour toute la journée… ».
« Ah, ça c’est une bonne idée… ».
« Coquin, va ! ».
« C’est toi qui es coquin ! » je me marre.
« Viens, on va faire un câlin… » il me lance, en regagnant le lit.
Nous retournons au lit et nous recommençons à nous faire du bien. Pendant que nous faisons l’amour, un bruit de moteur approche de la petite maison ; Jérém stoppe net ses coups de reins, il lève la tête, il tend l’oreille, sans pour autant se déboîter de moi.
« C’est la boulangère… » il me chuchote, tout en s’allongeant sur moi de tout son poids, et en tirant les draps sur nous ; puis, il me claque un bisou léger sur les lèvres et il me rassure « t’inquiète, elle va laisser le pain et elle va repartir… ».
Je crève d’envie qu’il recommence à me faire l’amour, je crève d’envie de le voir, de le sentir venir en moi ; et pourtant je jouis de la simple présence de sa queue en moi.
Un instant plus tard, ça tape à la porte.
« T’es sûr que c’est elle ? ».
« Certain… ».
« Et si elle rentre ? ».
« Elle ne va pas rentrer… ».
En effet, j’entends trifouiller au niveau de la porte ; c’est là que je réalise soudainement la fonction du sac accroché à l’extérieur, sac que j’avais distraitement remarqué la veille en arrivant, sans penser à poser la question, accaparé comme je l’étais par le bonheur qui me secouait de fond en comble.
Son corps sur le mien, sa peau brûlante contre la mienne, ses bras puissants autour de mon torse, sa queue toujours en moi ; j’adore me sentir dominé par les muscles, la masse, la puissance de mon fougueux jeune mâle. J’adore me sentir rempli par sa virilité.
Dans le petit espace, dans cette proximité ultime sous les draps, j’entends le bruit de sa respiration, les battements de son corps ; je les entends et je le sens, car ces petits bruits de vie se transmettent de corps à corps, se propagent en moi, comme si nous ne faisions qu’un seul ; et l’odeur tiède et rassurant de sa peau, ainsi que le parfum entêtant de son déo, de notre déo, me fait tourner la tête et me met dans un état presque second. J’écarte un peu plus mes cuisses, je porte mes mains sur ses fesses musclées et je les attire vers mon entrejambe, pour qu’il s’enfonce bien à fond en moi. Le bogoss seconde et amplifie mon intention, et son gland avance de quelques millimètres supplémentaires entre mes fesses, ses abdos frottent contre mon gland, en provoquant des frissons géants. Je frémis de plaisir, je me sens au bord de l’orgasme, j’ai l’impression qu’il suffirait de quelques coups de reins pour me faire jouir. J’essaie de me contrôler, je prends une longue inspiration : j’attends avec impatience le moment où nous serons à nouveau « seuls », où nous pourrons reprendre à faire l’amour. J’ai tellement envie qu’il reprenne à me faire l’amour, et qu’il me remplisse de son jus.
Un instant plus tard, j’entends le claquement d’une porte de voiture, le bruit du moteur qui s’éloigne.
« Qu’est-ce que j’aime te sentir en moi… » je lâche, fou de lui, et posant plein de bisous dans son cou.
« Et ça c’est rien par rapport à ce que tu vas kiffer quand je vais te gicler dedans… ».
« Vas-y, fais-toi plaisir, j’en ai tellement envie… ».
Et Jérém recommence à me faire l’amour. Il recommence à me pilonner sous les draps, le torse collé à mon torse ; ses abdos frottent contre mon gland, ses lèvres cherchent les miennes, ou bien parcourent avidement ma peau, ses bras m’enserrent de façon très musclée.
Très vite, enivré par la proximité épidermique, olfactive, sensuelle, absolue de ce petit espace confiné, je jouis. Je jouis et il jouit, presque au même instant.
Nos corps et nos esprits viennent de s’embraser de plaisir ; ses biceps relâchent leur étreinte, son visage s’abandonne dans le creux de mon épaule. Mon bonheur est tellement immense que je n’arrive même pas à réaliser qu’il soit possible.
Soudainement, je repense à l’une chanson que maman écoutait en 45 tours quand j’étais petit, une chanson qui parce exactement de ce genre de bonheur, le bonheur de l’amour avec la personne qu’on aime, l’amour seul, loin de tout :
E' inutile suonare qui/C'est inutile de sonner iciNon vi aprira' nessuno/Personne ne vous ouvrira
(Au revoir la boulangère !).

Il mondo l'abbiam chiuso fuori/Le monde nous l’avons enfermé dehorsCon il suo casino/Avec son bordel
(Rien ne me semble important ce matin, ni même simplement exister, en dehors de nous, de notre amour, de notre bonheur. Le monde, le quotidien et son lot de tracas et d’inquiétudes, me semble si loin ; tout comme la souffrance que j’ai endurée – la peur de le perdre, son refus de m’aimer, la peur qu’il ne s’en sorte pas après son accident – me semble si peu de chose, face à ce bonheur insoutenable).

Una bugia coi tuoi/Un mensonge avec les parents
(Même si ça n’en est pas vraiment une, puisque maman est au courant ; ça l’est un peu vis-à-vis de papa, car il ne sait pas quel genre de « pote » j’ai été rejoindre à la montagne ; mais à cet instant précis, je me sens prêt à terminer mon coming out familial dès mon retour à Toulouse).

Il frigo pieno e poi/Le frigo plein et aussi
(Jérém avait tout prévu, c’est tellement bon de le voir si prévenant, si débrouillard, et de n’avoir à se soucier de rien).

Un calcio alla tivu'/Un coup de pied à la télé
(Oh, comment, elle ne nous manque pas, la télé !).

Solo io, solo tu/Rien que moi, rien que toi
(Ça fait un bien fou de se retrouver que tous les deux, loin de tout…).

E' inutile chiamare qui/C'est inutile d'appelerNon rispondera' nessuno/Personne ne répondraIl telefono e' volato fuori/Le téléphone a voléGiu' dal quarto piano/Par la fenêtre du quatrième étage
(De toute façon, il n’y a pas de réseau… et si même il y en avait… je ne crois vraiment pas qu’on aurait envie de répondre…).

Era importante sai/C’était important tu saisPensare un poco a noi/De penser un peu à nous
(Ah, comment c’est vrai ! Penser à nous, et rien qu’à nous…).

Non stiamo insieme mai/nous ne sommes jamais ensemble
(Ça faisait si longtemps…).

Ora si' ora sì/maintenant nous le sommes
(Et quel bonheur !).

Soli, la pelle come un vestito/Seuls, la peau pour seul vêtement
Nous n’avons besoin de rien de plus, nos corps s’habillent l’un l’autre, ils se parlent dans ce langage universel qu’est celui de l’amour et de la tendresse. Car, après l’amour, nous nous faisons des câlins, après l’amour, je me retrouve bien au chaud dans ses bras. Je suis le plus heureux des gars. Je ne voudrais jamais partir de ses bras. Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin.
« J’ai la dalle ! » lâche Jérém de but en blanc, sur un ton qui rappelle l’urgence absolue des exigences d’un gosse. L’amour rend heureux, et ouvre l’appétit.
« T’as toujours faim, toi… ».
« Mais t’as vu comment tu m’épuises ? » il rigole.
« Toi aussi tu m’épuises… et c’est tellement bon… ».
« Grave ! ».
Pendant que nous nous faisons des bisous, j’entends son estomac gargouiller. La belle bête a vraiment la dalle.
« Bouge pas… » il me lance, en quittant les draps, le lit, notre étreinte.
Le bobrun se lève, il remet du bois dans la cheminée. Il ouvre la porte d’entrée, il jette un œil par précaution, il sort à poil et il revient avec deux baguettes fraîches laissées par la boulangère.
Il traverse la pièce toujours aussi insouciant quant à sa nudité, il se dirige vers la boîte magique qu’est le garde-manger et il en ressort un petit jambon sec, qu’il entreprend de trancher avec un grand couteau. Son corps se tend, ses biceps se gonflent sous l’effort, sa chaînette ondule au gré des va-et-vient de son bras : comme tous les va-et-vient de son corps, c’est un spectacle magnifique.
Jérém ouvre la baguette sur toute sa longueur, puis la coupe en trois morceaux, et il dépose le tout sur une assiette et amorce le mouvement pour approcher du lit.
« Ah, mince… » il se ravise, en faisant demi-tour pour attraper la bouteille de Jurançon.
« Il te reste du fromage de hier soir ? » je le sollicite. Il y a des goûts qui marquent dès la première rencontre avec nos papilles ; des lors, nous n’avons plus qu’une chose en tête, c’est de les retrouver.
Jérém revient une fois de plus vers le garde-manger et, quelques instants plus tard, il apporte tout ça au lit.

Soli, mangiando un panino in due/Seuls, nous mangeons un sandwich à deuxIo e te/Toi et moi
(Jérém glisse les tranches de jambon entre deux morceaux de baguette et me tend ce sandwich maison. Le pain frais est un bonheur de tous les sens, sa couleur dorée enchante la vue, sa douce fermeté me rappelle celle du torse de mon bobrun, il croustille à l’oreille, il énivre les narines, il comble le palais ; quant au jambon, il est juste fabuleux. Et qu’est-ce qu’il est bon, ce sandwich, d’autant meilleur qu’il est préparé par Jérém et mangé dans les bras de Jérém. Ce qui est fait avec amour est toujours bien fait).

Soli, le briciole nel letto/Seuls, les miettes dans le lit
(Jérém a l’air de s’en foutre éperdument, alors, je m’aligne sur sa façon de voir les choses ; et très vite, je découvre que le fait de lâcher prise, d’arrêter de s’inquiéter pour des choses insignifiantes, ça fait un bien fou, car ça a quelque chose de profondément apaisant).

Soli, ma stretti un po' di più/Seuls, mais nous nous enserrons très fortSolo io, solo tu/Rien que toi, rien que moi
(Et qu’est-ce que c’est bon de manger côte à côte, devant le feu, nos corps se frôlant sans cesse).

« Tu l’as trouvé où ce jambon ? ».
« C’est un pote d’ici qui le fabrique… ».
« T’as plein de potes, ici… » je considère, alors que mes papilles sont désormais ravies par le goût à la fois fort et doux du fromage de montagne.
« Tu veux du Jurançon ? ».
« Pas vraiment… » je fais, tout en posant ma main sur sa queue.
« Tu vas me tuer… ».
« Tu me fais tellement envie… » je fais, tout en enserrant sa queue au creux de ma main et en le branlant doucement.
« Toi tu sais comment demander les choses… » fait le bobrun, taquin, l’air pourtant ravi de recevoir mes caresses.
« Avec douceur, ça marche bien… ».
« Fais-toi plaisir… ».
Une phrase que je lui ai dite plein de fois, lorsqu’il m’annonçait – ou lorsque je ressentais – qu’il allait jouir en moi.
Et lorsque, quelques minutes plus tard, ses giclées puissantes et chaudes remplissent ma bouche, je me fais la remarque que oui, définitivement, il y a des goûts qui marquent dès la première rencontre avec nos papilles et que nous ne nous lassons pas de retrouver ; tout comme il y a des goûts qui se marient très bien entre eux. J’ai toujours entendu dire que le fromage s’accompagne d’une tranche de pain frais et d’un verre de rouge : je valide la tranche de pain frais ; quant à la boisson, je crois bien qu’il y a mieux que le vin rouge. Un goût à la fois fort et doux, s’accompagne bien d’un autre goût de même teneur.

Il mondo dietro ai vetri/Le monde derrière les vitresSembra un film senza sonoro/Ressemble à un film muet
(Oui, le monde me semble si loin, même le départ prochain de Jérém pour Paris, mon départ à Bordeaux, ma rentrée sur Toulouse, autant d’échéances qui me semblent appartenir à une autre existence, à la vie de quelqu’un d’autre. Dans cette maison au bout du monde, je me sens bien, je me sens protégé).

E il tuo pudore amando/Et ta pudeur pendant l’amourRende il corpo tuo piu' vero/Rend ta présence plus vraie
(Pendant l’amour, Jérém est doux et viril à la fois, il fait attention à moi, il prend son pied mais il veut me faire plaisir : quand l’amour est là, on peut être viril, même très viril, sans forcément être macho).

Soli lasciando la luce accesa/Seuls, nous laissons la lumière allumée
(Depuis nos rétrouvailles, nous faisons l’amour en pleine lumière, en pleine confiance, en nous regardant dans les yeux ; et alors que pendant nos « révision » il a toujours fui mon regard, Jérém cherche désormais ce contact, comme s’il cherchait à savoir si je suis heureux).

Soli ma guarda nel cuore chi c'è: io e te/Seuls, et dans nos cœurs il n’y a que toi et moi
(Nos cœurs nous rassemblent, nous rapprochent…).

Soli col tempo che si è fermato/Seuls, avec le temps qui s’est arrêté
(Je perds la notion du temps… je voudrais tellement que les aiguilles des montres cessent de tourner et se figent à tout jamais sur cet instant de bonheur parfait).

Soli però finalmente noi/Seuls, et enfin rien que nous deuxSolo noi, solo noi./Rien que nous deux, rien que nous deux
Enfin, nous voilà que tous les deux, loin de tout, libres de vivre notre amour à l’abri des regards qui jugent, qui méprisent. L’éloignement de notre quotidien libère nos envies, nos regards, nos gestes, nos caresses, nos baisers, non sentiments. Le simple contact de sa peau chaude embrase mon corps.
« J’ai encore envie de toi, Jérém… ».
« T’en as jamais assez, toi… » il se marre.
« T’as vu ce que tu me fais ? T’as vu comment tu me fais l’amour ? ».
« Je te fais l’amour comment ? » il m’interroge, le coquin.
« Tu me fais l’amour comme un Dieu, tu me retournes comme une chaussette, tu me fais jouir comme un fou… ».
Il me sourit, l’air fier de lui. J’adore quand la fierté s’affiche sur son visage. D’autant plus qu’aujourd’hui son petit sourire n’est plus seulement l’expression d’une fierté de petit macho fier de sa queue (même s’il y en reste quand-même un peu, et je kiffe ça), mais aussi et surtout le regard attendri d’un amant amoureux ravi de savoir que son partenaire est bien avec lui.
« Qu’est-ce que tu es bon au lit, Jérém… ».
« Tu me fais un effet de fou, Nico… ».
Et une heure à peine après le fromage, je succombe à l’envie soudaine de le sucer à nouveau.
« Fais pas ça Nico… ».
Je n’écoute pas ses mots, mais mon envie : je continue à le sucer.
« Tu vas me tuer… ».
Non, j’ai juste envie de le faire jouir. Le fait est que j’ai inlassablement envie de l'avoir dans la bouche, de le sentir prendre son pied ; de l’avoir en moi, de le sentir, de le voir en train de faire l’amour. Jérém aussi semble avoir envie de moi comme jamais : alors, pourquoi me priver de goûter encore et encore au plaisir exquis, au bonheur immense, au privilège sans pareil de m’occuper de sa queue frémissante, frétillante et bien tendue ?
Non, il n’y a aucune raison de me priver, de le priver de cela. Alors je continue d’astiquer sa queue dans le but de nous faire du bien à tous les deux.
« On va jamais sortir du lit… » il considère, en se laissant rapidement ravir par le bonheur des sens.
« On a un mois à rattraper… » je finis par lui répondre, tout en le branlant « alors, tant que tu ne déclares pas forfait, je n’arrêterai pas de te faire jouir… ».
« Je crois que c’est toi qui vas me demander d'arrêter… » il me nargue.
« Non, c’est toi qui vas me demander d'arrêter… » je le cherche à mon tour.
« On verra ça… » il conclut, alors que je viens de le reprendre dans ma bouche. Le bogoss frissonne de bonheur, et ça me remplit de bonheur.
Jérém a raison, du matin jusqu’au milieu de l’après-midi de cette journée de samedi, nous n’allons pas quitter le lit. Parfois mon bobrun se lève pour aller remettre du bois dans la cheminée, ou pour fumer une cigarette : le patch l’aide à réduire la consommation, mais il reste quelques cigarettes incontournables, notamment celles après l’amour. Inutile de préciser que ce samedi, je le pousse à la consommation.
Mais pour l’essentiel, nous passons le plus clair de notre temps à enchaîner les plaisirs. La proximité de nos corps nus attise sans cesse nos sens, tous nos sens : la vue (son torse nu, ses muscles, sa bonne petite gueule, ses attitudes de mec) ; l’odorat (le bouquet olfactif délicieux qui se dégage de sa peau) ; le toucher (la fermeté de ses muscles, la chaleur de sa peau, la douceur rassurante de ses poils) ; le goût (le bonheur qu’est le contact avec ses lèvres) ; l’ouïr (sa voix est apaisante, mais aussi excitante, à la fois caresse et vibration de mâle, comme de la testostérone verbalisée ; légèrement grave, puissante et douce en même temps, sa voix renvoie à sa virilité, tous en laissant enfin déceler la sensibilité du garçon de 19 ans sous l’enveloppe corporelle du jeune mâle puissant : ainsi, sa voix fait vibrer une multitude de cordes sensibles en moi).
Il m’effleure, je l’effleure, nous sommes à la fois allumette et papier abrasif pour soi et pour l’autre ; nous nous effleurons, je m’embrase, il s’embrase, nous nous embrasons l’un l’autre.
Nous nous offrons du plaisir l’un l’autre, nous nous donnons l’un à l’autre en pleine confiance, nous faisons l’amour d’une façon complètement libérée ; plus nous nous faisons du bien, plus cela devient normal et naturel, l’évidence même ; plus nous sommes bien ensemble, plus nous nous assumons. On ne peut qu’assumer ce qui nous apporte un bonheur si parfait.
Notre complicité sexuelle aussi n’a jamais été à ce point parfaite, plus encore que pendant toutes les nuits magiques – celle après le retour de l’Esmé, celle où il m’avait sorti du pétrin avec ce type qui voulait me cogner ; ou celle après le plan avec Romain, le bobarbu levé au On Off – et même plus encore que pendant toute la semaine magique précédant notre clash.
Oui, nous passons la journée à faire l’amour. Et après l’amour, nous nous faisons des câlins.
« Qu’est-ce que c’est bon… » fait Jérém, fou de mes caresses et de mes bisous.
« Quand je pense que tu n’en voulais pas… ».
« Qu’est-ce que j’ai pu être con ! ».
« Ce qui compte, c’est maintenant… ».
Puis, après l’amour, après les câlins, comme pendant une ivresse, l’ivresse des sens et de l’esprit, la parole se libère.
« Heureusement que t’as eu les couilles de proposer les révisions… » me balance Jérém de but en blanc.
« Pourquoi tu as dit oui aux révisions ? ».
J’ai déjà posé cette question, et les réponses que j’en avais obtenues avaient été au mieux décevantes, au pire blessantes.
« Parce que je voulais avoir une chance d’avoir le bac… » : telle avait été sa réponse décevante après la nuit fantastique qui avait suivi le plan à trois avec le bobarbu Romain levé au On Off.
« Parce que je voulais baiser ton cul… » : telle avait été sa réponse blessante et humiliante la dernière fois où il est venu chez moi, un mois plus tôt, le jour de notre clash, peu avant que nous en venions aux mains.
Mais ces réponse venaient de la bouche d’un Jérém qui n’assumait pas notre bonheur. Alors, je suis impatient d’entendre la véritable réponse à cette question qui me taraude depuis le début de nos révisions, d’entendre la réponse du véritable Jérém, celui qui n’a plus peur de ce qu’il ressent, qui ne se cache plus de lui-même, et de moi.
« Parce que… » il se lance, sans arriver au bout de son intention.
« Vas-y Jérém, dis-moi… »« Parce que…
La suite, dans quelques jours…

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Texte coquin : 0206 Rien que toi, rien que moi.
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