0312 Campan, là où tout s’apaise.
Récit érotique écrit par Fab75du31 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-01-2022 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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0312 Campan, là où tout s’apaise.
Ce récit, bien qu’il se veuille réaliste, n’en demeure pas moins une fiction. En aucun cas les agissements des personnages ne doivent constituer un exemple de conduite. Tout rapport sexuel entre garçons doit être protégé, à moins d’avoir pleine confiance en l’autre. En aucun cas, on ne peut se contenter de déclarations de l’autre pour coucher sans protection. Y compris lorsqu’il s’agit de quelqu’un qu’on connaît, qu’on apprécie, qu’on aime.
Dans la petite maison au pied de la montagne, le crépitement du feu se mélange aux doux claquements de nos baisers incessants.
Je suis conscient que sommes tous les trois en train de nous engager dans une voie dangereuse. Car cet instant où tout est en train de basculer entre nous, me rappelle une autre nuit où tout a basculé. Et je me souviens des conséquences de cette fameuse nuit, de la gueule de bois qui nous attendait le matin suivant. Je ne veux surtout pas commettre les mêmes erreurs, notamment vis-à-vis de Thibault.
Et pourtant, je continue d’embrasser les deux potes, sans pouvoir m’arrêter. Je sens que nous allons très bientôt passer le point de non-retour. A moins que nous l’ayons déjà passé…
Jérém est le premier à se retirer de ce jeu délicieux. Thibault arrête à son tour de dispenser des bisous. Est-ce qu’ils regrettent déjà d’être allé trop loin ? Est-ce qu’ils se sont arrêtés juste à temps, avant que ce ne soit trop tard ? Est-ce que nos retrouvailles sensuelles vont s’arrêter là ?
Je me retrouve dans les bras de mon bobrun, et je me sens un peu con. Mais, très vite, il recommence à poser des bisous dans mon cou, et son souffle sur ma peau m’apporte de nouveaux frissons. Des frissons qui montent en puissance, et de façon exponentielle, lorsque je sens un autre souffle sur ma peau, d’autres lèvres, d’autres bisous, dans mon cou, sur ma joue, sur mon oreille.
Mon cœur s’emballe, et mon excitation avec.
Evidemment, je pense à Ruben, évidemment je culpabilise. Evidemment, je pense à Thibault, et je ne sais pas si c’est une bonne idée de remettre ça.
Et pourtant, je me laisse transporter par l’appel du bonheur qui semble s’annoncer.
Les bras de Jérém enlacent mon torse, ses mains défont lentement ma braguette. Je suis dans un état d’excitation extrême. Le bobrun sort ma queue raide de mon boxer et commence à la branler. La douce pluie de baisers dans mon cou vient de cesser. J’entends dans mon dos les clapotis de lèvres qui se rencontrent, qui se séparent, et qui se cherchent encore.
Je suis emporté par le plaisir que m’offre sa main, mais aussi par l’excitation de savoir les deux potes en train de s’embrasser. Je me laisse dériver dans ce bonheur.
Dans ma tête, mille envies – et mille et un scenarii pour les assouvir – se bousculent. Et lorsque je réalise que l’autre main de Jérém est en train de branler la queue de Thibault, je sens émerger en moi un fantasme fou qui fait grimper mon ivresse à des sommets vertigineux. Tout cela m’approche dangereusement de l’orgasme.
« Doucement, Jérém, je lâche, la voix cassée par l’émotion, en essayant de me retenir.
— Allons sur le lit » fait le bobrun, la voix basse.
Puis, il se lève lentement, il traverse la petite pièce et se débarrasse de son t-shirt blanc. Dans la foulée, Thibault se libère de son débardeur. Les deux bas-reliefs sculptés que sont leurs torses respectifs, l’un comme l’autre délicieusement poilus, ne sont que deux variantes d’un bonheur viril divin. Jérém ouvre sa braguette, il envoie son jeans et son boxer dans le décor. Sa belle érection est une tentation gourmande. Thibault dévoile à son tour sa virilité au garde à vous, nouveau et irrésistible délice viril. Les deux potes s’installent côte à côte, s’embrassent fougueusement, se branlent mutuellement. C’est beau, et c’est furieusement excitant.
Je m’approche d’eux et je caresse, j’embrasse leurs plastiques incroyables – épaules, biceps, pecs – débordé de désirs, sans savoir où donner de la tête en premier. Je m’attarde sur leurs tétons saillants, je les fais frissonner. Jérém prend ma bouche et m’embrasse, tout en me branlant avec son autre main. La main de Thibault me caresse, m’attire vers lui. Le jeune pompier m’embrasse à son tour, alors que Jérém me branle toujours.
Je lance mes mains à la rencontre de leurs queues, à l’aveugle. Je les trouve sans effort. Je branle, les deux potes tout en les embrassant à tour de rôle. C’est terriblement bon.
Mes lèvres se dérobent aux baisers pour s’occuper de leurs queues. Ma bouche s’affaire, ma main joue les jokers, mes lèvres et ma langue ne pouvant hélas se prévaloir du bonheur de l’ubiquité.
Très vite, le fantasme qui m’a traversé l’esprit lorsque nous nous câlinions à côté de la cheminée revient me hanter. Il est fort, il est beau, il est extrêmement excitant. Et il est terriblement dangereux. Alors, bien que toutes mes fibres tirent sur mon esprit pour le pousser à lâcher prise, un dernier verrou en moi m’empêche de me lancer. Je n’ose pas. J’ai peur de remuer d’anciens malaises entre les deux potes fraîchement retrouvés, j’ai peur de tout gâcher. Je ne veux surtout pas ça.
Alors, je tente de le chasser, en me plongeant dans le plaisir présent. Dans la petite maison au pied de la montagne, je pompe longuement les deux potes à tour de rôle, je les fais frissonner à l’unisson, comme la première fois dans l’appart de la rue de la Colombette. Les deux rugbymen, quant à eux, s’évertuent à me caresser là où ma peau est la plus sensible, en particulier au niveau de ma nuque et de mes tétons.
Mais la montée d’excitation que cela provoque ne fait que me ramener Le fantasme sans cesse. Et alors que les deux potes ahanent de plaisir, pendant que chacune de mes mains les branle en parfaite synchronisation, je finis par leur lancer, le regard fixé sur leurs queues frémissantes :
« Montrez-moi ce qui s’est passé entre vous la dernière fois… »
Voilà, c’est sorti, d’un coup. Comme le jet de vapeur sort de la valve d’une cocotte-minute qui laisse s’échapper un trop plein de pression pour éviter l’explosion. Mais à l’instant même où ces mots sont sortis de ma bouche, je les ai regrettés. Le silence qui suit est lourd comme le plomb. Je sens mon cœur taper dans ma poitrine, dans ma gorge, dans ma tête. Je n’ose même pas les regarder.
« Enfin… si ça vous dit… » je tente de rattraper le coup.
Le silence se poursuit et mon malaise grandit encore. De toute façon, je ne peux plus faire marche arrière. Les, mots, comme autant de dés jetés à leur destin, ont été jetés. Inutile de cacher la main qui les a lancés. Alors, autant découvrir les faces qui sont sorties et en avoir le cœur net. Je décide d’affronter les regards des deux jeunes rugbymen. Je lève la tête, et je rencontre d’abord celui de Jérém. Il est un tantinet alcoolisé, fumé au tarpé, rempli de volupté et de lubricité, illuminé par un petit sourire canaille. Sa langue qui se glisse furtivement entre ses lèvres est d’un érotisme insoutenable.
Quant au regard de Thibault, il est moins fier, moins exubérant, moins assuré que celui de son pote. Malgré l’alcool et le joint, il a l’air un brin désorienté, déstabilisé par ma sortie. Il ne semble pas vraiment à l’aise. Visiblement, ce qui s’est passé entre Jérém et lui est toujours quelque chose de sensible dans son esprit. Je le savais, j’ai tout gâché. J’ai encore perdu une magnifique occasion de la fermer.
Jérém semble se rendre compté lui aussi du malaise de son pote. Il lui passe un bras sur l’épaule, lui caresse le cou avec sa main, doucement. Avec l’autre, il le branle à nouveau. Il lui fait des bisous dans le cou, et Thibault frissonne. Je croise le regard du jeune pompier. C’est un regard rempli à la fois d’ivresse sensuelle et d’incrédulité. Un regard dans lequel une petite étincelle aux nuances voluptueuses vient de s’allumer. Et de commencer à pétiller intensément.
Mais avant, en ce dernier instant où je peux encore réfléchir, je tiens à mettre une nouvelle fois les choses au point. C’est dur à faire, mais c’est nécessaire.
« Cet été j’ai eu quelques aventures, mais n’ai pas pris de gros risques, je commence.
— Moi j’ai passé tout un tas d’analyses il y a un mois avant d’entrer au Stade et j’étais clean explique Jérém.
— Moi j’ai pas eu d’aventure, alors j’imagine que je suis clean ! »Voilà ce qu’inconsciemment je m’attends à entendre Thibault dire. Au lieu de quoi, je l’entends nous glisser :« Moi aussi je me suis toujours protégé. Et puis on nous fait faire des analyses tout le temps dans l’équipe.
— Avec des nanas ? le questionne Jérém sans détours, en ignorant sa dernière phrase.
— Non, pas de nanas… »
Ah, ça c’est une nouvelle ! Thibault que j’avais laissé il y a six mois en plein doute, aurait finalement osé franchir le pas vers les garçons. Mais avec qui ? Dans quelles circonstances ? Je ne vois pas Thibault avoir des aventures. J’avoue que j’aimerais bien savoir…
C’est idiot, mais le fait de découvrir que ton pote Thib a eu des aventures te laisse interloqué, Jérémie. Tu te dis que c’est bien qu’il ait réussi à tourner la page des sentiments qui l’attiraient vers toi. Et pourtant, tu ressens au fond de toi un étrange mélange de sentiments, entre le soulagement et une déception qui ressemble bien à une nuance de jalousie.
Puis, tout s’emballe.
Thibault se penche sur la queue de Jérém et entreprend de la sucer. Je ne perds pas une miette de ce délicieux spectacle, mon beau brun en train de se faire tailler une pipe par son meilleur pote. Je ne peux décoller mon regard de ce corps qui exprime son plaisir, de ce torse qui se bombe, qui vibre sous les frissons incessants, de sa tête qui se lève, le visage qui vise le plafond, les paupières qui tombent, la bouche qui s’entrouvre, la respiration qui s’accélère, l’excitation qui grimpe, le souffle qui devient bruyant et chargé de plaisir.
Je ne perds pas une miette non plus du magnifique tableau offert par cet autre torse, cet autre cou, cet autre garçon, encore plus solide, encore plus bâti, qui s’affaire à prodiguer à son pote les caresses qui font du bien.
Le jeune papa pompe son meilleur pote avec une fougue, un entrain dans lequel j’ai l’impression de voir se libérer, s’évaporer enfin des années de frustration, des années passées à refouler ses sentiments et ses désirs, ainsi que de longs mois de remords, après cette nuit qui a failli avoir raison de leur amitié.
Je regarde l’adorable Thibault en train de se faire plaisir en donnant du plaisir à son Jéjé. C’est beau d’assister à ces retrouvailles sensuelles qui viennent sceller les retrouvailles amicales entre les deux potes. Thibault se sent en confiance, et se laisse aller pleinement à ce bonheur, sans craintes, sans peurs, l’esprit libre. C’est magnifique.
Je m’installe à côté de Jérém et ce dernier m’embrasse illico, avec une animalité inédite. Et le fait de savoir d’où vient l’excitation qui provoque cette ardeur ne fait que décupler la mienne. J’ai envie de contribuer à leur plaisir. Alors, je lèche, je suce les tétons, je tâte, je caresse les épaules, les cous, les pecs, ceux de Jérém, ceux de Thibault. J’ai très envie de faire l’amour avec Jérém. Mais j’ai également très envie de toucher la nudité du jeune pompier, de goûter à sa virilité. Depuis le temps que nos désirs se frôlent sans oser se déclarer !
Si c’est déjà fabuleusement beau de voir Thibault sucer Jérém, c’est encore plus incroyable de voir le beau demi de mêlée s’allonger sur le ventre et écarter ses cuisses musclées pour s’offrir au bel ailier brun.
Jérém se glisse alors sur lui. Ses mouvements sont lents, doux. Il passe ses bras sous le torse de son pote et le serre très fort contre lui. Il pose des bisous dans son cou, intenses, fébriles. Son bassin produit de légères ondulations, sa queue raide caresse lentement la raie de son pote. Ce dernier frémit d’excitation.
Jérém se relève, crache sur ses doigts, les envoie entre les fesses de Thibault préparer ce nouveau câlin que ce dernier lui réclame et qu’il est heureux de pouvoir lui offrir. Puis, il essaie de se laisser glisser entre les fesses de Thibault, mais ce dernier semble accuser une certaine souffrance. Il se retire, sans attendre.
« Désolé, ça fait longtemps…— T’inquiète…— Je n’ai pas recommencé ça depuis… » finit par lâcher Thibault.
Jérém crache une nouvelle fois sur ses doigts et revient caresser, détendre, plus longuement, plus doucement. Quelques instants plus tard, il réussit enfin à se glisser dans l’intimité du jeune pompier et le pilonne sous mon regard aimanté.
J’ai maintenant la réponse aux questionnements demeurés sans réponse depuis plus d’un an, depuis que Thibault m’avait parlé de ce qui s’était passé entre Jérém et lui, dans la cafétéria de l’hôpital de Purpan, alors que mon bobrun était dans un état grave suite à une bagarre. Je me doutais que ça s’était passé de cette façon, entre eux, lors de cette fameuse nuit.
Et si sur le coup la jalousie m’avait poignardé dans le dos sans pitié, voilà que très vite, l’idée que Jérém ait pu faire l’amour à Thibault m’avait parue non seulement très probable, mais aussi et surtout très excitante. Mais entre le fait d’imaginer la scène, et celui de savoir qu’elle s’est réellement produite, et encore plus la voir se répliquer sous mes propres yeux, le bonheur sensuel n’est pas du tout le même.
Jérém coulisse entre les fesses du jeune papa prenant appui tour à tour sur ses épaules, sur ses hanches, sur ses cuisses. C’est beau à se damner.
Je croise son regard, assommé de plaisir. Dans la fixité de ce regard, je vois qu’il kiffe que je le mate en train de prendre son pied avec un autre gars. Ça a toujours été le cas dans chacun de nos plans à trois, mais ça ne l’a jamais été aussi intensément qu’aujourd’hui. Parce que Thibault, c’est Thibault. Il l’est pour Jérém, et il l’est pour moi aussi. Thibault n’est pas un amant d’une nuit. Thibault est quelqu’un de spécial, pour lui, et pour moi. Je sais que Jérém ressent plus que de l’attirance pour Thibault et il sait qu’il en est de même pour moi. Ce n’est pas vraiment de l’amour, mais ce n’est pas que de l’amitié. C’est un sentiment complexe où se mêlent l’attirance, le désir, la bienveillance, la complicité, l’affection, l’intimité. Bromance.
C’est tellement beau de voir deux si beaux garçons se faire du bien ! Et ce qui est sublime par-dessus tout, c’est cette harmonie des corps et des envies, ce plaisir partagé, sans domination, sans réticences, en parfaite bienveillance. Les deux potes sont en train de faire l’amour, il n’y a pas d’autre mot.
Je pourrais être jaloux, mais je ne le suis pas. Je me sens à l’aise. Je sais que ce bon moment que nous sommes en train de nous offrir est une expérience qui fera du bien à chacun, sans qu’il y ait de conséquences fâcheuses comme ça a été le cas la première fois.
Parce qu’il n’y a plus de non-dits entre nous, plus de faux semblants, plus d’inquiétudes. Parce que Thibault a pu exprimer ce qu’il ressent, et aller de l’avant. Parce que Jérém assume enfin sa sexualité. Parce que j’ai confiance en Jérém et Thibault. Et parce que je sais que si j’aime énormément Thibault, et qu’accessoirement il me fait sacrément envie, la place que Jérém occupe dans mon cœur, personne d’autre n’est près de la prendre. Même pas Ruben.
D’ailleurs, c’est à lui que je pense, pendant un instant, alors que je caresse sans discontinuer les deux rugbymen emboîtés pour le plaisir, tout en regardant Jérém glisser inexorablement dans la pente qui va l’amener à celui qui promet d’être un très bel orgasme.
Puis, tout s’arrête d’un coup. Mon bobrun s’immobilise, il gonfle ses pecs et prend une longue inspiration. Il se déboîte lentement de son pote. Ses mains saisissent ses hanches, l’invitent à changer de position. Thibault se retourne, et cherche son regard. Il le rencontre, et ne le quitte plus.
Jérém saisit les cuisses de son pote, les soulève, et se laisse une nouvelle fois glisser en lui. Thibault accuse cette nouvelle pénétration avec un frémissement de bonheur. Jérém, le beau mâle à la plastique toute en muscles, à la toison brune et aux tatouages bien virils, à la peau mate et moite de transpiration, envoie à nouveau de bons coups de reins entre les superbes cuisses de son pote, tout en prenant appui tour à tour sur ses hanches aux plis fabuleusement saillants, sur ses biceps puissants, sur ses pecs sculptés et délicatement velus.
Je suis aimanté par cette chaînette qui oscille lentement au gré de ses va-et-vient, miroir des foulées du dernier galop vers l’orgasme. Je suis assommé par la façon dont leurs regards sont verrouillés l’un sur l’autre, par les étincelles qui se dégagent de ce contact.
J’ai envie d’apporter une dernière touche à ce tableau de maître. Je me glisse derrière Jérém, je passe mes bras de part et d’autre de son torse, je caresse ses tétons. Je le sens frissonner intensément.
Mais cela ne dure pas longtemps. Jérém arrête à nouveau ses coups de reins, et me lance sèchement :« Arrête, Nico !...S’il te plaît… » il se corrige, sur un ton plus doux.
Je retire mes mains et je le regarde. Je le vois fermer ses yeux, expirer lentement et bruyamment. Je sais ce que cela signifie, je sais ce que cela annonce.
« Ça va ? le questionne Thibault à voix basse.
— Oh, oui ! fait le beau brun, en s’essuyant le front avec le revers de la main. Mais si je continue…Je vais jouir… » il lâche, après un court instant d’hésitation, tout en nous regardant, à tour de rôle, Thibault et moi.
Jérém me regarde, et Thibaut aussi, comme si l’un et l’autre cherchaient la même chose dans mon regard, mon aval à l’accomplissement de ce bon câlin entre potes. Je suis touché par leur attitude. Mais bien évidemment, je ne pourrais jamais les priver de cela, je ne pourrais jamais empêcher ce fabuleux feu d’artifice de se produire. J’amorce un léger sourire et je leur fais un signe de la tête pour leur montrer que tout va bien pour moi. Et pour préciser encore ma pensée, je finis par lâcher :« Faites-vous plaisir, les gars !
— Fais toi plaisir, Jé… » j’entends l’ancien mécano glisser à son pote.
Les mains à plat sur les pecs de Thibault pour donner plus d’amplitude à ses va-et-vient, mon beau brun augmente progressivement la cadence et la puissance de ses assauts virils. Très vite, son corps superbement musclé se tend vers le point de non-retour.
Voir sa belle petite gueule traversée par le frisson ultime, voir tout son être secoué par l’onde de choc de l’orgasme, voilà qui est toujours un spectacle magnifique, même lorsque sa jouissance ne vient pas de moi, ni en moi. Et savoir qu’il est en train de jouir entre les fesses de son meilleur pote, ce pote qui en même temps caresse fébrilement ses tétons pour décupler son plaisir, c’est une expérience incroyable et magique.
Jérém s’affale sur son pote, le visage enfoui dans le creux de son épaule. Thibault glisse ses bras puissants autour de son torse et le serre très fort contre lui. Il enfonce ses doigts dans ses cheveux bruns, l’embrasse dans le cou, fébrilement.
Les deux potes demeurent ainsi, emboîtés et enlacés, pendant un petit moment. Lorsque Jérém se relève, il embrasse le jeune stadiste toulousain. Puis, sans se retirer de lui, il se met à le branler.
Je trouve cela à la fois beau et frustrant. Terriblement frustrant. Intolérablement frustrant. Mille envies se bousculent dans ma tête, mille façons de prendre et de dispenser le plaisir dont cette main va se charger et, de ce fait, me priver. Même si ça part d’un bon sentiment de la part de Jérém, celui de renvoyer l’ascenseur à celui qui lui a tant offert de plaisir, je ne peux pas laisser faire ça.
« Attends ! » je m’entends lui lancer.
Jérém stoppe ses caresses, et me regarde.
« Attends, je répète. Laisse-moi faire » je précise.
Jérém se retire de son pote. Il m’embrasse, il passe une main sur mon épaule, et me sourit. Je sais qu’il a compris ce dont j’ai envie. Et je sais que l’idée lui plaît bien. Ah, putain, qu’est-ce que beau de sentir cette parfaite complicité entre nous trois, cette nuit !
Un instant plus tard, je me glisse entre les cuisses musclées du beau demi de mêlée, et je retrouve avec bonheur le beau gabarit et la douceur de son bel engin. Je le pompe lentement, très lentement. Mais, assez vite, ma bouche dérive. Ma main prend le relais, l’enserre bien au chaud, la caresse très doucement. J’ai envie de faire retomber son envie pressante de jouir à son tour. Je descends lécher ses boules bien rebondies, bien pleines. Et je descends encore, encore, encore. L’excitation a raison de mes réticences les unes après les autres. Ma bouche est irrépressiblement attirée par sa rondelle, par ce trou dans lequel mon Jérém vient de jouir longuement. En glissant ma langue entre les fesses de Thibault, je rencontre le ravissement de faire vibrer le jeune stadiste toulousain d’une façon inattendue, de sentir toutes les fibres de son corps se tendre, et ses poumons lâcher de longs et sonores souffles de bonheur. Mais aussi celui de retrouver l’odeur prégnante et le goût intense du jus de Jérém. Je me plonge avec délectation dans ce bonheur olfactif et gustatif, comme assommé par une drogue puissante.
Je bande comme un âne, j’ai envie de faire l’amour. Le premier garçon avec qui je vais faire l’amour cette nuit, ce sera Thibault. Oui, depuis le temps que nos désirs se frôlent sans oser se concrétiser, ça fait un bien fou de pouvoir se laisser aller enfin. C’est ce à quoi je pense en me mettant à cheval sur Thibault, en me laissant glisser sur son manche raide, lorsque je me laisse envahir par sa virilité.
Je monte et je descends lentement, tout en prenant appui avec mes mains à l’arrière pour seconder mon effort. Thibault semble bien apprécier. Et, en même temps, il a toujours autant envie de me faire plaisir. Il ne cesse de caresser mes tétons, et son doigté est toujours si magistral. Je regarde Jérém en train de fumer à côté de la cheminée. Il nous mate fixement, tout en se caressant. Il n’a pas débandé d’un iota depuis qu’il s’est retiré de son pote.
Puis, à un moment, mon bel amant veut changer de position. Je me laisse faire, et je me retrouve sur le dos, divinement tringlé par ce jeune mâle puissant. Sa beauté est aveuglante, sa virilité débordante. Thibault est un merveilleux amant, à la fois puissant, doux et inventif. Sa façon de chercher sans cesse le contact avec mon corps, que ce soit avec ses mains, ou bien en s’allongeant sur moi et en me couvrant de bisous, sa façon de me caresser tout en me faisant sentir bien à lui, ses attitudes à la fois bien viriles et extrêmement douces donnent une intensité particulière à ces instants de partage de plaisir.
Ça me brûle de rendre hommage à cette beauté, à cette virilité. Ça me brûle de lui montrer à quel point le plaisir qu’il m’offre est intense. Je caresse, j’agace ses tétons, je seconde les va-et-vient de ses coups de reins, je veux le rendre fou. Mais ce sont ses biceps qui aimantent mes doigts. Ils sont tellement puissants, ces biceps. Je ne peux me résoudre à les quitter.
Thibault prend son pied, j’en tiens pour preuve la montée en puissance de ses ahanements. Quant à Jérém, toujours assis à côté de la cheminée en train de fumer et de se branler, tous pecs, abdos, tatouages, peau mate dehors, sa chaînette de mec brillant au reflet des flammes, il est vraiment bandant.
J’ai envie de faire l’amour avec Thibault, mais j’ai tout autant envie de faire jouir mon beau brun. Quand je le vois en train d’astiquer son manche, je me dis qu’il va peut-être se faire jouir tout seul. Il en serait capable, le coquin, comme cet après-midi en voiture au retour du Pont d’Espagne ! Et ce serait vraiment un beau gâchis !
Je voudrais tellement lui offrir du plaisir en même temps que j’en offre à son pote ! J’ai envie de lui dire de nous rejoindre, mais je ne le fais pas. Au fond de moi je me dis que je suis déjà en train de lui offrir du plaisir, en réalisant son fantasme de me regarder en train de faire l’amour avec son pote. Et mon bonheur sensuel se trouve décuplé par son regard insistant et concupiscent.
Mais le bobrun a une autre idée en tête. Après avoir jeté sa cigarette dans le feu, et alors que son pote continue de me pilonner, il vient présenter sa queue devant mon nez. C’est exactement à ça que je pensais. L’odeur intense de sa jouissance récente me rend dingue.
Je laisse son manche raide se glisser entre mes lèvres et coulisser lentement entre celles-ci. Et je laisse les deux potes aller au bout de cette envie qu’ils avaient ressentie la première fois que nous avions couché ensemble, la première fois où je m’étais retrouvé dans cette position, dans cette configuration, envahi par leurs deux virilités bouillonnantes. Je les regarde se pencher l’un vers l’autre, je vois leurs visages s’approcher, leurs lèvres se rencontrer. Je les regarde s’embrasser. Je regarde Jérém agacer les tétons de Thibault. C’est terriblement excitant. D’autant plus que ce dernier s’étant pas mal penché vers son pote, ses abdos frôlent régulièrement et dangereusement mon frein.
Puis, une nouvelle fois, cette mécanique du plaisir s’arrête d’un coup. Thibault, en nage, la respiration bruyante, finit par lâcher :« Je vais pas tarder à venir… il nous prévient, il nous regarde, Jérém et moi. Je peux encore sortir, si tu veux » il enchaîne.
Pour toute réponse, Jérém recommence à caresser ses tétons. Thibault accuse ce nouveau contact par d’intenses frissons. J’interprète ce nouveau contact comme un aval, un encouragement tacite.
« Fais-toi plaisir » je lui glisse alors.
Le jeune pompier y va avec une nouvelle fougue, celle qui n’a plus d’entraves, lancé à toute vitesse vers une jouissance désormais très proche. Et, très vite, il perd pied.
Je me délecte de sa façon d’appréhender l’onde de choc de l’orgasme, avec de longs soupirs, le corps traversé par des spasmes répétés. Ah, putain, qu’est-ce que c'est beau de voir le jeune papa vibrer de plaisir en jouissant en moi !
Thibault me branle pour me finir. Je sais que je ne vais pas tarder à venir. Et pile au moment où je sens mon excitation s’envoler vers des sommets extrêmes, j’entends Jérém souffler, tout en posant sa main sur l’épaule moite de Thibault :« Attends ! »Je suis terriblement frustré, car j’étais vraiment à deux doigts de jouir. Mais en même temps, je crois savoir ce que Jérém a en tête, et rien ne pourrait me rendre plus heureux à cet instant que la manifestation de cette envie soudaine. Ainsi, je me réjouis d’être encore en pleine excitation pour pouvoir l’apprécier pleinement.
Jérém vient en moi, il glisse en moi comme dans du beurre, il trempe sa queue dans le jus que son pote vient de lâcher en moi. Il me remue avec ses gros bras, et il me pilonne avec une ardeur intense. Ses va-et-vient ont quelque chose de sauvage, d’animal. Quant aux ondulations de son torse, ça me donne le tournis tellement c’est beau et sensuel. Je suis happé par les ondulations de sa chaînette, les mêmes que j’avais observées un peu plus tôt, alors qu’il était en train de limer son pote. Ça me rend dingue. Je caresse et j’agace ses tétons, je veux le rendre dingue, lui aussi. Mais, là aussi, ce sont ses biceps qui aimantent mes doigts, tout comme ceux de Thibault. Ils sont tellement puissants, ces biceps. Comme ceux de Thibault.
Et c’est une magnifique perspective de biceps, de pecs, d’épaules solides, de proximité sensuelle entre potes qui se présente à mon regard lorsque Thibault vient se placer derrière mon beau brun, lorsqu’il glisse ses mains sous ses aisselles pour atteindre ses tétons. Jérém sursaute de plaisir. Quelques coups de reins encore, et il mélange son jus à celui de son pote, en moi.
Ah, putain, qu’est-ce que ça m’a manqué, en dépit de ce que j’ai affirmé à Ruben pendant des semaines, de me sentit bien possédé par un mec viril ! Avec deux tels mâles je redeviens complètement passif et heureux.
La tempête des sens passée, le bobrun s’allonge sur moi. Il m’embrasse, tout en continuant d’envoyer de petits coups de reins, qui ont pour effet de provoquer des petits frottements de ses abdos contre mon frein. Un contact bien suffisant, dans l’état d’excitation qui est le mien à cet instant précis, pour me faire lâcher de nombreuses giclées sur nos abdos.
Le jus de deux magnifiques rugbymen en moi, l’écho de leurs assauts virils, de la vibration de leurs orgasmes – et du mien, particulièrement intense – retentissant toujours dans ma chair, je récupère pendant quelques instants.
Les deux potes se rejoignent au pied de la cheminée. Jérém fume une clope, Thibault avale quelques gorgées de bière. Je les rejoins, je me glisse entre eux. Installé entre les deux superbes jeunes mâles, entouré par leurs muscles, par leurs virilités, je suis très vite enivré par les parfums de déo et de gel douche qui se dégagent de leurs corps. Mais également par d’autres petites odeurs plus naturelles, plus masculines, et tout aussi délicieuses. Celles de leurs transpirations, et celles de leur jouissance.
Entouré par tant de mâlitude, je ne peux résister au besoin profond de chercher un contact encore plus étroit. Je passe mes bras autour de leurs épaules puissantes, je pose mes mains sur leurs biceps. Ils sont tellement rebondis que je ne peux les enserrer, je peux juste les tâter. Et ça me rend dingue. Vraiment, les biceps, c’est probablement le détail de l’anatomie masculine qui me fait le plus d’effet.
Nous échangeons des bisous, des caresses, nous laissons nos mains et nos lèvres se promener au gré de leurs envies. Nous les laissons nous faire du bien. Nous nous autorisons à nous faire du bien, à volonté, sans nous prendre la tête.
Tous les trois nus devant la cheminée, nous partageons des discussions diverses, des rires complices. Je suis tellement heureux que notre belle entente demeure intacte après ce qui vient de se passer. Je pense qu’elle le demeure justement parce que ce n’était pas que du sexe. C’était de l’amour, de l’amour que nous avons partagé à trois, sans peurs, sans craintes, en toute confiance.
Bien évidemment, je ne peux m’empêcher de comparer cette nuit avec celle que nous avions passée ensemble l’an dernier dans l’appart de la rue de la Colombette. Cette nuit, plus de jalousie, plus d’égo mal placé de la part de Jérém, plus de brutalité. Plus de besoin de montrer à Thibault que je n’étais qu’un plan cul parmi d’autres. Cette nuit, Jérém ne cache plus ses sentiments pour moi.
Cette nuit me fait aussi penser à celle que nous avons partagée avec Jonas il y a quelques mois. Elle lui ressemble, mais elle a quelque chose en plus. Et ce plus, c’est le fait que cet adorable Thib, nous l’aimons vraiment beaucoup, Jérém et moi. Jérém n’a pas caché son désir et ses sentiments à son égard, tout comme il ne m’a pas empêché de montrer les miens, sans pour autant se montrer jaloux.
Nous vivons une nuit de plaisir et de tendresse, une nuit de désirs assumés et de confiance. Et c’est ça qui en a fait, jusqu’à cet instant, toute la beauté. Mais ce que j’ignore encore, c’est que cette nuit va être également une nuit de confidences.
« Alors, t’a couché avec des gars ? » j’entends Jérém demander à Thibault.
De toute évidence, cette « bombe » lâchée par Thibault juste avant notre câlin l’intrigue autant qu’elle m’intrigue. Mais à la différence de moi, Jérém ose demander, et sans y aller par quatre chemins.
« Oui… deux gars, en fait.
— Et tu les as levés dans les bars ?
— Oui, une fois c’était dans ta rue…— A la Ciguë ?
— Oui, c’est ça.
— Un plan cul ?
— On va dire…— Et l’autre ?
— Tu vas rire… c’est un type… que j’ai croisé en pédiatrie. C’est un médecin.
— Plan cul aussi ?
— Non, c’était autre chose. Ce gars est très sympa…— Vous vous êtes revus ?
— Quelques fois…— Il s’appelle comment ?
— Paul.
— Et il a quel âge ?
— 29.
— C’est sérieux entre vous ?
— D’une certaine façon, oui.
— Vous allez vous revoir ?
— C’est pas simple, parce qu’il travaille beaucoup et nous les sportifs nous avons des horaires et des obligations à la con… et il y a Lucas aussi… mais on essaie…— Fais gaffe quand même…— Faire gaffe à quoi ?
— Si on vous voit ensemble, les rumeurs peuvent vite circuler…— On n’a pas écrit "pédé" sur le front ! se marre le demi de mêlée.
— Oui, mais les gens bavent, et ça peut vite foutre le bordel. Je le dis pour toi, Thib, je ne veux pas que tu aies des emmerdes.
— J’apprécie que tu te soucies pour moi…— Fais attention à toi !
— Oui, Papa !
— Tu as su quand que tu aimais les mecs ? enchaîne Jérém, le regard dans le vide, après avoir posée sa bouteille de bière désormais vide sur le plan de la cheminée.
— Je pense que je l’ai su en même temps que toi, la même nuit. Je ne sais pas si tu t’en souviens de cette nuit. On avait 13 ans, on était dans une tente, en camping…— Avec tes parents, à Gruissan, complète Jérém.
— Je croyais que tu avais oublié tout ça.
— Comment veux-tu que j’aie oublié ?
— Nous n’en avons jamais reparlé.
— Je sais…— Cette nuit-là, j’ai su que j’avais envie de toi, continue Thibault.
— Moi aussi j’avais envie… on était jeunes… on avait envie tout le temps…— Cette nuit-là, j’ai su aussi que j’étais amoureux de toi.
— Je l’ai senti, c’est pour ça que j’ai fait comme s’il ne s’était rien passé. Déjà, je n’assumais pas d’avoir pris mon pied avec un autre mec, et en plus, c’était avec toi. Et tu avais des sentiments. Ça m’a fait peur. Je ne voulais pas gâcher notre amitié.
— Moi aussi j’avais trop de respect pour notre amitié, et je ne voulais pas risquer de la mettre en danger. Et comme tu n’en as jamais reparlé, j’ai fait comme toi, comme si ça ne s’était jamais passé. J’ai mis ça sur le compte des bières de cette nuit-là. Mais en vrai, je n’ai jamais arrêté d’y penser.
— Même quand nous avons commencé à coucher avec les nanas ?
— C’est surtout toi qui couchais avec des nanas. Et pendant un temps, je me suis dit que ce qui s’était passé entre nous ce n’était qu’une bêtise de gamins, et que tu étais vraiment hétéro. J’ai essayé de me convaincre que je l’étais aussi.
— Si j’ai couché avec autant de nanas, c’était pour essayer d’oublier que certains gars me faisaient de l’effet, et toi en premier. J’avais honte d’être comme ça.
— Cette nuit n’a jamais cessé de me hanter. Et encore plus, quand j’ai su pour toi…— Et tu as su quand, au juste ?
(…) Dialogue complet entre Jérém et Thibault à retrouver sur le site jerem-nico.com
Les deux jeunes rugbymen, drapés dans leurs nudités sculpturales, me font encore envie. Les voir s’enlacer, m’enlacer avec eux, sentir leurs corps musclés contre le mien, tout cela provoque en moi un émoustillement intense. J'ai envie de refaire l'amour avec chacun d’entre eux, et de les voir faire l’amour.
Et pourtant, il y a un autre sentiment encore plus fort qui m’envahit à cet instant. Ce sentiment est une immense tendresse, si immense qu’elle prend même le pas sur le désir irrépressible que ces deux magnifiques apollons m’inspirent.
Ce soir, ils ont ouvert leurs cœurs, ils ont parlé de leurs doutes, leurs blessures, leurs souffrances. Alors, plus que de recommencer à faire l’amour avec l’un et l’autre, je ressens une immense envie faire durer cette accolade le plus longtemps possible, de m’abandonner dans cette chaude douceur virile.
Cette nuit, le sac de couchage de Thibault ne servira pas. Nous nous installons dans le petit lit, moi dans les bras de Jérém, Thibault dans les miens. Nos trois souffles se mélangent, tout comme nos chaleurs corporelles, et les petites odeurs de nos corps. Il est déjà tard. Les deux potes sont fatigués par leurs matches, et moi par la route. Nous nous endormons enlacés, repus, reconciliés, heureux. En paix l’un avec l’autre et avec nous-même.
Lorsque je me réveille, les deux potes dorment toujours. J’entends leurs respirations légères, je trouve leur présence rassurante. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il fait toujours nuit dehors. Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi, certainement pas longtemps, mais je me sens reposé. Dans la cheminée, le feu est en train de s’éteindre. Je me glisse discrètement hors du lit, en faisant attention à ne pas réveiller les deux rugbymen qui roupillent à poing fermés. Je rajoute du bois dans le foyer, je remue un peu les braises, je fais repartir les flammes.
Le crépitement du bois apaise mon esprit tout autant que le feu réchauffe ma peau nue. Je m’assois sur le bord de la cheminée et je regarde les deux fringants garçons en train de dormir. Dans cette petite maison, devant ce feu, je me sens rudement bien. Je voudrais que cette nuit ne se termine pas. Je voudrais rester ici, avec Jérém et Thibault, je voudrais que nous soyons tous les trois heureux comme cette nuit, et pour toujours. Car je sais que dès l’instant où nous quitterons cette maison, ce bonheur ne sera plus si parfait. Chacun reprendra sa route. De centaines de bornes nous sépareront physiquement, et nos quotidiens respectifs nous éloigneront.
Nous nous sommes promis que nous ne quitterons plus jamais et que nous serons là l’un pour l’autre, quoi qu’il arrive. Ça me rassure, un peu. Mais au fond de moi, je sais que même avec la meilleure volonté de chacun, ce bonheur, cette plénitude amicale agrémentée de sensualité nous ne la ressentirons pas à travers de simples coups de fil.
Je ne peux m’empêcher de penser à ce qui m’attend dans quelques heures. D’abord, quitter Thibault, le garçon le plus gentil et le plus profondément bon que je connaisse. Puis, une nouvelle séparation avec Jérém, sans savoir quand je le reverrai. Après ces nouvelles retrouvailles, de quoi va être fait notre avenir ? Est ce qu’il veut qu’on se revoie, est ce qu’il veut vraiment que je sois à nouveau son Ourson ?
Nous n’avons pas vraiment eu le temps de parler de tout ça, mais il va bien falloir qu’on affronte le sujet avant de nous quitter. J’ai peur de savoir. Quelles que ce soient ses attentes et ses dispositions, d’ailleurs.
S’il envisage une relation plus suivie, comment vais-je me comporter avec Ruben ?
Ruben, que je viens de tromper non pas seulement avec Jérém, mais avec Thibault aussi. Je m’en veux de l’avoir trompé. Mais en même temps, je sais que si c’était à refaire, je n’hésiterais pas plus que je l’ai fait quelques heures plus tôt.
Mais maintenant que c’est arrivé, est-ce que je devrais tout lui avouer, et le quitter, pour qu’il puisse rencontrer un gars qui tomberait vraiment amoureux de lui comme il le mérite ? Ce serait l’option la plus honnête. Et pourtant, ce n’est pas celle que mon cœur a envie de choisir à cet instant précis.
Maintenant que Jérém est revenu dans ma vie, je sais que je vais tout faire pour qu’il n’en sorte plus. Est-ce que je vais réussir ?
Et si jamais ça déconne à nouveau avec lui, si je quitte Ruben de façon précipitée, j’aurais tout perdu. C’est égoïste comme attitude, mais je sais que ce que je veux éviter à tout prix, plus encore que de prendre le risque de blesser les gens que j’aime, c’est de me retrouver seul à nouveau.
Mais comment vais-je gérer cette éventuelle période de « mise à l’épreuve » de ma relation avec Jérém ? Comment vais-je faire cohabiter Jérém et Ruben dans ma vie ? Je sais que je vais devoir mentir, à Ruben autant qu’à Jérém, et vivre dans le risque permanent que ma « double vie » soit découverte par l’un ou par l’autre et que tout cela me pète à la figure. Ça me fait peur, mais je ne vois pas d’autre choix.
Reste à savoir comment je vais retrouver Ruben. Ces retrouvailles me font peur. Je crains qu’il finisse par se douter de quelque chose, et j’ai peur de sa réaction. J’appréhende ses soupçons, j’appréhende de devoir me justifier, car je ne sais pas comment je vais pouvoir m’en sortir.
Je décide d’arrêter de penser à demain et de profiter au maximum de ces derniers instants de bonheur parfait dans la petite maison. Je retourne au lit, je me faufile entre les deux potes et je m’installe allongé sur le dos. Je frôle au passage le bras de Thibault. Ce dernier se retourne, ouvre les yeux. Son regard est complètement dans les vapes.
« Il est quelle heure ? il me demande, la voix pâteuse.
— Je ne sais pas, il fait encore nuit. »Ma réponse pourtant vague semble lui suffire, car il n’insiste pas et il se contente de se tourner sur le flanc, vers moi, et de poser l’un de ses bras musclés en travers de mon torse. Ce simple contact provoque en moi une intense montée d’ivresse sensuelle. Je bande au quart de tour. J’ai envie de me branler, j’ai envie de jouir à nouveau. J’ai envie de faire l’amour.
Entravé par le bras de Thibault et par la crainte de réveiller les deux rugbymen, je n’ose pourtant bouger une oreille. C’est une situation particulièrement inconfortable que d’être entouré de beaux garçons qui nous font un effet de dingue et de devoir se retenir.
Mais le « salut » arrive par la main de Thibault. Au gré de mouvements plus ou moins involontaires dans son sommeil, son revers effleure mon érection. Je l’entends prendre une profonde inspiration. Puis, sa main vient volontairement caresser mes tétons. Je frissonne. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Thibault se laisse glisser vers le fond du lit et vient me sucer. Il me pompe avec une délicatesse extrême, avec une douceur exquise.
Jérém dort toujours. J’aimerais bien qu’il se réveille et qu’il nous regarde faire. Je pense que je trouverais ça plutôt excitant de sentir son regard lubrique sur moi, sur nous. A contrario, le fait de faire ça pendant qu’il dort, ça me donne presque l’impression de faire ça « dans son dos ».
Mais le plaisir finit par m’accaparer totalement, et à m’ancrer dans l’instant présent. Mais aussi par m’amener assez vite en vue du précipice de l’orgasme.
Mais avant que cela n’arrive, j’invite Thibault à s’allonger sur le dos. Je me faufile entre ses cuisses musclées et je m’applique à pomper sa belle queue bien raide à la lumière mouvante des flammes. Le beau pompier apprécie mes caresses. Il prend de profondes inspirations, intercalées par des ahanements de plus en plus rapprochés.
Du coin de l’œil, je vois Jérém remuer de son côté. Sans cesser de pomper le jeune papa, je glisse aussitôt ma main sur sa queue. Elle n’est pas au garde à vue, pas encore. Mais elle est prometteuse. Je sens son regard engourdi braqué sur moi. Mon bobrun est dans les vapes. Mais elles se dissipent rapidement, au fur et à mesure qu’il réalise ce qui est en train de se passer dans le lit, à quelques centimètres de lui. Très vite, l’émoustillement réveille ses sens. Ses doigts rencontrent les miens, sa main prend rapidement la place de la mienne sur sa queue et il commence à se branler.
« Vas-y, pompe-le bien, comme ça, oui » j’entends Jérém me glisser, avec une voix basse, marquée par sa respiration saccadée, alors que sa main libre atterrit sur mes tétons et provoque en moi un séisme de frissons.
Ses mots, ses caresses, son attitude me rendent fou. Alors, je mets encore plus d’entrain à faire vibrer le jeune pompier.
« Vas-y, fais plaisir à Thibault… suce-le bien, regarde comment il kiffe ce que tu lui fais… »Jérém caresse désormais le torse, les pecs, les tétons de son pote. Ce dernier frissonne intensément.
Quant à moi, je suis chauffé à bloc par ses mots, par ses encouragements coquins. Et mon seul but à cet instant, c’est de faire jouir le beau Thibault. Avant de faire jouir Jérém, bien évidemment.
« Elle est bonne sa queue, hein ? » il me glisse, alors que je reprends mon souffle.
Mon bobrun profite de cette pause pour saisir la queue de son pote, pour l’enserrer dans sa main. Il la branle doucement, sans la quitter du regard, comme s’il voulait la sucer. Pendant un instant, j’ai l’impression qu’il va le faire. Et puis, non.
« Vas-y, pompe-le, ne le fais pas attendre, il a très envie de jouir » il me lance, tout en se branlant vigoureusement.
Je ne me fais pas prier pour reprendre le beau pompier dans ma bouche et pour le pomper à nouveau, pour le finir. Ce qui ne tarde pas à arriver.
« Je vais jouir… lâche Thibault, la voix coupée par l’approche de sa jouissance.
— Fais lui plaisir, j’entends Jérém me glisser, tout en caressant les tétons de son pote.
— Fais toi plaisir » je l’entends enchaîner, tout en caressant désormais les miens.
Un ahanement plus long et plus profond est le signal que le jeune pompier vient de perdre pied.
« Vas-y, avale bien » soupire Jérém, happé par l’excitation, tout en posant sa main chaude à la limite de mon cou et de ma nuque.
Il n’y a pas de contrainte dans son geste, mais un dernier délicieux encouragement. C’est bouleversant, enivrant. La main de Thibault atterrit sur mon épaule, son contact est à la fois doux et viril. Chacun de ses muscles se tend comme un arc de violon jouant une sonate de plaisir intense.
Et pendant que les doigts de Jérém se faufilent dans mes cheveux, comme une caresse douce et excitante, de bonnes giclés de son pote percutent mon palais, glissent lentement sur ma langue, puis au plus profond de moi.
Je viens tout juste d’émerger du bonheur de retrouver le goût intense du beau rugbyman toulousain, lorsque je réalise que Jérém, visiblement très excité, est toujours en train de se branler de façon plutôt musclée. Comme s’il voulait se faire jouir seul. Non, je ne peux pas le laisser faire ça, non plus. Je le prends en bouche à son tour et je me mets à le pomper. J’y vais tout en douceur, je tente de ralentir l’arrivée de son orgasme. Mais c’est déjà trop tard.
« Je vais jouir, j’entends le magnifique bobrun m’annoncer.
— Vas-y, avale ! » il ajoute, sur un ton monocorde et péremptoire, alors que l’orgasme l’envahit.
D’autres giclées de jeune mâle envahissent ma bouche, un autre goût ravit mes papilles et fait pétiller mon palais de bonheur. Je savoure chaque giclée, avant de l’avaler lentement.
Lorsque je me relève, le « spectacle » qui se présente à moi est renversant. Deux magnifiques garçons, tous pecs et abdos et queues toujours raides dehors, assommés par le plaisir que je viens de leur offrir. C’est un « spectacle » insoutenablement beau.
Mais la vision de ce paysage masculin renversant ne dure pas longtemps. Jérém vient se coller à moi, et se laisse glisser en moi, sa queue me remplit. Il caresse mes tétons d’une main, alors que l’autre saisit ma queue et me branle. Puis, c’est Thibault qui vient me branler, alors que Jérém envoie ses deux mains mettre le feu à mes tétons. Je jouis très fort, et mes giclées atterrissent en partie sur les abdos du jeune stadiste toulousain.
Le lendemain matin, après être passés dire au revoir à Charlène, nous prenons la route en direction de Toulouse. Jérém se propose de conduire. Je m’installe à côté de lui, Thibault sur la banquette arrière. Le trajet est ponctué par les conversations entre les deux potes portant principalement sur la saison qui s’ouvre et qui autorise tous les espoirs, toutes les attentes.
Je ne participe pas vraiment à ces échanges, mais je bois leurs mots, leur enthousiasme, leur bonheur. Et leur complicité, leur amitié retrouvées m’enchantent.
Mais mon bonheur et mon insouciance sont de courte durée. Dès que nous passons le péage de Saint Gaudens, mon téléphone, se met à vibrer dans ma poche. « Appel Ruben ». Je le glisse à nouveau dans ma poche, tout en espérant que Jérém, occupé à la conduite et à déconner avec Thibault, n’ait pas prêté attention à cela.
Mais mon téléphone se remet à vibrer alors que nous venons de passer la sortie de Cazères. Puis, lorsque nous arrivons au péage de Muret. Je ne le ressors plus de ma poche, je sais que c’est toujours Ruben. Je ne veux pas inquiéter Jérém. Mais ce faisant, c’est moi qui suis de plus en plus inquiet.
Aux Minimes, Thibault nous invite prendre un café chez lui. Nathalie nous accueille avec le petit Lucas dans les bras. C’est l’occasion pour moi de constater à quel point il a grandi depuis la dernière fois, et pour Jérém, de faire sa connaissance.
« Il est costaud comme son papa », il plaisante, en le tenant dans ses bras.
Au moment de se quitter, les deux potes se serrent fort dans les bras l’un de l’autre.
« Plus jamais on se quitte, ok ? fait Jérém, la voix étranglée par l’émotion.
— Plus jamais, plus jamais, tente de le rassurer l’adorable Thibault.
— Je suis vraiment content qu’on se soit retrouvés, lâche Jérém, les yeux humides. Je suis content de voir que tu vas bien !
— Moi aussi je suis content de t’avoir retrouvé et de voir que les choses s’arrangent pour toi. Tu as tellement changé, Jé ! Je suis… oui, je suis fier de toi !
— Il reste du chemin à faire…— Certainement… mais au moins maintenant tu sais qui tu es. Tu ne veux pas que ça se sache, et je le comprends. Mais tu sais qui tu es. Et c’est le principal. C’est par là qu’il faut commencer si on veut espérer d’être heureux dans la vie. Et puis, tu sais que Nico t’aime et tu l’aimes. N’oublie jamais la chance que tu as. »
A la gare Matabiau, je me gare en double file en attendant que Jérém se renseigne pour les trains au départ pour Paris.
« Il y en a un dans 15 minutes, il m’informe, lorsqu’il revient à la voiture. Mince, alors… ça nous ne laisse même pas le temps d’aller prendre un café.
— On se revoit quand, Jérém ? je ne peux m’empêcher de le questionner.
— Je ne sais pas…— Dans six mois ! je plaisante.
— Nico, je voulais te demander un truc… il lâche, à brûle pourpoint.
— Quel truc ?
— Depuis hier j’ai l’impression que quelque chose te tracasse…— Rien ne me tracasse, je suis heureux d’être avec toi !
— Par moments, tu as l’air ailleurs… tous ces mystères…— Mais où tu as vu des mystères ?
— Tous ces coups de fil… Dis-moi, Nico… est-ce qu’il y a quelqu’un qui t’attend à Bordeaux ? »Touché, coulé.
« Mais qu’est-ce que tu vas chercher ?
— Je t’ai laissé tomber pendant trop longtemps… »Je me souviens l’avoir déjà entendu prononcer ces mots, c’était hier, devant la cheminée du relais, avant que les cavaliers ne débarquent.
« Alors, je me dis que tu aurais pu rencontrer quelqu’un… il conclut, comme un coup de massue.
— J’ai eu quelques aventures, je te l’ai dit, mais rien de sérieux… les coups de fil, c’était ma mère !
— Moi je pense que c’est un gars qui essaie de te joindre depuis deux jours… »Ça me déchire le cœur de lui mentir. Et pourtant, je ne me sens pas le courage de lui raconter la vérité. Je ne peux pas lui parler de Ruben et de ce que nous avons construit ensemble en quelques semaines. Je ne peux pas lui dire que je n’ai pas eu la force de lui faire confiance, de l’attendre.
Je ne sais plus trop quoi lui répondre, et mon silence « m’accuse » de plus en plus lourdement à chaque instant qu’il dure.
« C’est un gars, hein ? il revient à la charge, la voix voilée par une certaine tristesse.
— Oui, c’est un gars, je finis par admettre. Mais ce n’est rien de sérieux. Du moins, pour moi. On s’est vu deux ou trois fois, et il s’est entiché de moi. Et comme j’ai fait la bêtise de lui filer mon numéro de portable, il continue de m’appeler. Je lui ai dit d’arrêter, mais il continue. Il faut que je regarde dans mon téléphone si je peux le bloquer… »Jérém n’a pas l’air convaincu. La tristesse que je lis dans mon regard me fait un mal de chien.
« Je te dis que ce n’est personne. S’il comptait un tant soit peu pour moi, je ne serais pas venu te rejoindre à Campan. Tu es le seul qui compte pour moi, le seul. Ne nous quittons plus, Jérém. Ne me laisse plus des mois sans de tes nouvelles. Je t’aime comme un fou, Jérémie Tommasi ! »Jérém semble enfin se décrisper. Je le prends dans mes bras et je l’embrasse.
« On se reverra vite, je lui glisse.
— Oui, on se reverra vite » il répète, tout en enfonçant sa main dans mes cheveux. Puis, il m’embrasse avec une précipitation dans laquelle je ressens son amour, mais aussi son inquiétude.
Je le regarde traverser la petite place devant la gare et disparaître dans le grand hall. Et j’ai envie de pleurer. Seul dans ma voiture, je suis triste, infiniment triste. Je m’en veux de mentir à Ruben, et plus encore de mentir à Jérém, si touchant, si adorable, si amoureux.
Je suis heureux de passer voir Maman, comme un sas de décompression entre le bonheur de ce week-end et les moments délicats qui m’attendent dès mon retour à Bordeaux. Dans ma chambre, j’en profite pour écouter enfin le message de Ruben.
Je trouve d’abord un sms, au ton laconique et inquiétant.
« Tu ne donnes pas de nouvelles.»Puis le message vocal qu’il m’a laissé lors du dernier coup de fils au péage de Muret.
« Salut. Je n’ai pas de nouvelles depuis l’autre soir et je ne sais pas quoi penser. Tu m’avais dit que tu m’appellerais quand tu serais à Toulouse, mais tu n’as donné aucun signe de vie. J’ai essayé de t’appeler plein de fois, mais tu ne réponds pas. Tu dois être occupé. Tu me manques, Chaton ».
Le petit Poitevin semble inquiet, et à plus d’un titre. Pour moi, mais aussi pour « nous ». Je sens au ton de sa voix qu’il a besoin d’être rassuré, de savoir que je vais bien. Mais aussi qu’il peut me faire confiance. Et si je peux facilement le rassurer sur le premier point, je sais qu’il me sera bien plus difficile de le faire sur le second. Je sais que je ne peux plus me dérober à un coup de fil, mais j’ai peur de me lancer.
Je prends une grande inspiration et je le rappelle. J’essaie de renouer en lui expliquant mes problèmes de communication, tout en lui répétant à quel point il m’a manqué. Je le sens suspicieux. J’essaie de sonder son état d’esprit en essayant de le faire rire. Je le sens distant, sur la réserve. Je tente de le rassurer, mais je sens que je n’y arrive pas.
« On se voit demain soir ? je lui propose.
— Je ne sais pas, on verra. »
Je sens que ce n’est pas gagné, pas du tout. Je me sens comme un homme politique qui a déçu ses électeurs et qui veut quand même briguer un nouveau mandat. Je sens que je vais devoir déployer des trésors de mensonges, de mauvaise foi et de promesses (sans savoir si je vais pouvoir les tenir) pour rattraper le coup. Je me sens déjà épuisé rien que d’y penser.
Papa fait toujours mine de ne pas me voir, comme si j’étais transparent. Heureusement, Maman est là, et discuter avec elle me fait du bien, m’apaise, me fait oublier pendant un instant mes tracas.
Un message de Jérém « Bonne nuit, Ourson », me rassure au moins sur ce « front sentimental ».
Comment vais-je retrouver Ruben après ce week-end, après l’avoir laissé deux jours sans nouvelles, après l’avoir trompé ? Et surtout, après que mon cœur a recommencé à battre très fort pour l’amour, pour l’homme de ma vie ?
Mais en amont de tout cela, la question qui me taraude l’esprit est une autre. Comment va être la suite de ma relation avec Jérém ?
Notes de l’auteur :
1/ Ce texte est une pure fiction. Les noms des équipes citées ont été choisis uniquement pour illustrer les prestigieuses carrières professionnelles des personnages. Ainsi, les échanges entre ces mêmes personnages, notamment au sujet de leur ressentis vis-à-vis de l’homophobie dans le milieu sportif, ne décrivent en aucun cas des faits avérés dans les équipes citées à l’époque du récit, mais plutôt une réalité diffuse dans les sports professionnels, telle qu’elle a pu être décrite par de nombreux sportifs de tous horizons.
Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année. Que la nouvelle année puisse apporter avec elle le meilleur pour vous tous et pour ceux qui comptent pour vous. Et la santé en premier. Puis l’amour. Tout le reste n’est que détail.
Jérém et Nico revient en janvier 2022.
Dans la petite maison au pied de la montagne, le crépitement du feu se mélange aux doux claquements de nos baisers incessants.
Je suis conscient que sommes tous les trois en train de nous engager dans une voie dangereuse. Car cet instant où tout est en train de basculer entre nous, me rappelle une autre nuit où tout a basculé. Et je me souviens des conséquences de cette fameuse nuit, de la gueule de bois qui nous attendait le matin suivant. Je ne veux surtout pas commettre les mêmes erreurs, notamment vis-à-vis de Thibault.
Et pourtant, je continue d’embrasser les deux potes, sans pouvoir m’arrêter. Je sens que nous allons très bientôt passer le point de non-retour. A moins que nous l’ayons déjà passé…
Jérém est le premier à se retirer de ce jeu délicieux. Thibault arrête à son tour de dispenser des bisous. Est-ce qu’ils regrettent déjà d’être allé trop loin ? Est-ce qu’ils se sont arrêtés juste à temps, avant que ce ne soit trop tard ? Est-ce que nos retrouvailles sensuelles vont s’arrêter là ?
Je me retrouve dans les bras de mon bobrun, et je me sens un peu con. Mais, très vite, il recommence à poser des bisous dans mon cou, et son souffle sur ma peau m’apporte de nouveaux frissons. Des frissons qui montent en puissance, et de façon exponentielle, lorsque je sens un autre souffle sur ma peau, d’autres lèvres, d’autres bisous, dans mon cou, sur ma joue, sur mon oreille.
Mon cœur s’emballe, et mon excitation avec.
Evidemment, je pense à Ruben, évidemment je culpabilise. Evidemment, je pense à Thibault, et je ne sais pas si c’est une bonne idée de remettre ça.
Et pourtant, je me laisse transporter par l’appel du bonheur qui semble s’annoncer.
Les bras de Jérém enlacent mon torse, ses mains défont lentement ma braguette. Je suis dans un état d’excitation extrême. Le bobrun sort ma queue raide de mon boxer et commence à la branler. La douce pluie de baisers dans mon cou vient de cesser. J’entends dans mon dos les clapotis de lèvres qui se rencontrent, qui se séparent, et qui se cherchent encore.
Je suis emporté par le plaisir que m’offre sa main, mais aussi par l’excitation de savoir les deux potes en train de s’embrasser. Je me laisse dériver dans ce bonheur.
Dans ma tête, mille envies – et mille et un scenarii pour les assouvir – se bousculent. Et lorsque je réalise que l’autre main de Jérém est en train de branler la queue de Thibault, je sens émerger en moi un fantasme fou qui fait grimper mon ivresse à des sommets vertigineux. Tout cela m’approche dangereusement de l’orgasme.
« Doucement, Jérém, je lâche, la voix cassée par l’émotion, en essayant de me retenir.
— Allons sur le lit » fait le bobrun, la voix basse.
Puis, il se lève lentement, il traverse la petite pièce et se débarrasse de son t-shirt blanc. Dans la foulée, Thibault se libère de son débardeur. Les deux bas-reliefs sculptés que sont leurs torses respectifs, l’un comme l’autre délicieusement poilus, ne sont que deux variantes d’un bonheur viril divin. Jérém ouvre sa braguette, il envoie son jeans et son boxer dans le décor. Sa belle érection est une tentation gourmande. Thibault dévoile à son tour sa virilité au garde à vous, nouveau et irrésistible délice viril. Les deux potes s’installent côte à côte, s’embrassent fougueusement, se branlent mutuellement. C’est beau, et c’est furieusement excitant.
Je m’approche d’eux et je caresse, j’embrasse leurs plastiques incroyables – épaules, biceps, pecs – débordé de désirs, sans savoir où donner de la tête en premier. Je m’attarde sur leurs tétons saillants, je les fais frissonner. Jérém prend ma bouche et m’embrasse, tout en me branlant avec son autre main. La main de Thibault me caresse, m’attire vers lui. Le jeune pompier m’embrasse à son tour, alors que Jérém me branle toujours.
Je lance mes mains à la rencontre de leurs queues, à l’aveugle. Je les trouve sans effort. Je branle, les deux potes tout en les embrassant à tour de rôle. C’est terriblement bon.
Mes lèvres se dérobent aux baisers pour s’occuper de leurs queues. Ma bouche s’affaire, ma main joue les jokers, mes lèvres et ma langue ne pouvant hélas se prévaloir du bonheur de l’ubiquité.
Très vite, le fantasme qui m’a traversé l’esprit lorsque nous nous câlinions à côté de la cheminée revient me hanter. Il est fort, il est beau, il est extrêmement excitant. Et il est terriblement dangereux. Alors, bien que toutes mes fibres tirent sur mon esprit pour le pousser à lâcher prise, un dernier verrou en moi m’empêche de me lancer. Je n’ose pas. J’ai peur de remuer d’anciens malaises entre les deux potes fraîchement retrouvés, j’ai peur de tout gâcher. Je ne veux surtout pas ça.
Alors, je tente de le chasser, en me plongeant dans le plaisir présent. Dans la petite maison au pied de la montagne, je pompe longuement les deux potes à tour de rôle, je les fais frissonner à l’unisson, comme la première fois dans l’appart de la rue de la Colombette. Les deux rugbymen, quant à eux, s’évertuent à me caresser là où ma peau est la plus sensible, en particulier au niveau de ma nuque et de mes tétons.
Mais la montée d’excitation que cela provoque ne fait que me ramener Le fantasme sans cesse. Et alors que les deux potes ahanent de plaisir, pendant que chacune de mes mains les branle en parfaite synchronisation, je finis par leur lancer, le regard fixé sur leurs queues frémissantes :
« Montrez-moi ce qui s’est passé entre vous la dernière fois… »
Voilà, c’est sorti, d’un coup. Comme le jet de vapeur sort de la valve d’une cocotte-minute qui laisse s’échapper un trop plein de pression pour éviter l’explosion. Mais à l’instant même où ces mots sont sortis de ma bouche, je les ai regrettés. Le silence qui suit est lourd comme le plomb. Je sens mon cœur taper dans ma poitrine, dans ma gorge, dans ma tête. Je n’ose même pas les regarder.
« Enfin… si ça vous dit… » je tente de rattraper le coup.
Le silence se poursuit et mon malaise grandit encore. De toute façon, je ne peux plus faire marche arrière. Les, mots, comme autant de dés jetés à leur destin, ont été jetés. Inutile de cacher la main qui les a lancés. Alors, autant découvrir les faces qui sont sorties et en avoir le cœur net. Je décide d’affronter les regards des deux jeunes rugbymen. Je lève la tête, et je rencontre d’abord celui de Jérém. Il est un tantinet alcoolisé, fumé au tarpé, rempli de volupté et de lubricité, illuminé par un petit sourire canaille. Sa langue qui se glisse furtivement entre ses lèvres est d’un érotisme insoutenable.
Quant au regard de Thibault, il est moins fier, moins exubérant, moins assuré que celui de son pote. Malgré l’alcool et le joint, il a l’air un brin désorienté, déstabilisé par ma sortie. Il ne semble pas vraiment à l’aise. Visiblement, ce qui s’est passé entre Jérém et lui est toujours quelque chose de sensible dans son esprit. Je le savais, j’ai tout gâché. J’ai encore perdu une magnifique occasion de la fermer.
Jérém semble se rendre compté lui aussi du malaise de son pote. Il lui passe un bras sur l’épaule, lui caresse le cou avec sa main, doucement. Avec l’autre, il le branle à nouveau. Il lui fait des bisous dans le cou, et Thibault frissonne. Je croise le regard du jeune pompier. C’est un regard rempli à la fois d’ivresse sensuelle et d’incrédulité. Un regard dans lequel une petite étincelle aux nuances voluptueuses vient de s’allumer. Et de commencer à pétiller intensément.
Mais avant, en ce dernier instant où je peux encore réfléchir, je tiens à mettre une nouvelle fois les choses au point. C’est dur à faire, mais c’est nécessaire.
« Cet été j’ai eu quelques aventures, mais n’ai pas pris de gros risques, je commence.
— Moi j’ai passé tout un tas d’analyses il y a un mois avant d’entrer au Stade et j’étais clean explique Jérém.
— Moi j’ai pas eu d’aventure, alors j’imagine que je suis clean ! »Voilà ce qu’inconsciemment je m’attends à entendre Thibault dire. Au lieu de quoi, je l’entends nous glisser :« Moi aussi je me suis toujours protégé. Et puis on nous fait faire des analyses tout le temps dans l’équipe.
— Avec des nanas ? le questionne Jérém sans détours, en ignorant sa dernière phrase.
— Non, pas de nanas… »
Ah, ça c’est une nouvelle ! Thibault que j’avais laissé il y a six mois en plein doute, aurait finalement osé franchir le pas vers les garçons. Mais avec qui ? Dans quelles circonstances ? Je ne vois pas Thibault avoir des aventures. J’avoue que j’aimerais bien savoir…
C’est idiot, mais le fait de découvrir que ton pote Thib a eu des aventures te laisse interloqué, Jérémie. Tu te dis que c’est bien qu’il ait réussi à tourner la page des sentiments qui l’attiraient vers toi. Et pourtant, tu ressens au fond de toi un étrange mélange de sentiments, entre le soulagement et une déception qui ressemble bien à une nuance de jalousie.
Puis, tout s’emballe.
Thibault se penche sur la queue de Jérém et entreprend de la sucer. Je ne perds pas une miette de ce délicieux spectacle, mon beau brun en train de se faire tailler une pipe par son meilleur pote. Je ne peux décoller mon regard de ce corps qui exprime son plaisir, de ce torse qui se bombe, qui vibre sous les frissons incessants, de sa tête qui se lève, le visage qui vise le plafond, les paupières qui tombent, la bouche qui s’entrouvre, la respiration qui s’accélère, l’excitation qui grimpe, le souffle qui devient bruyant et chargé de plaisir.
Je ne perds pas une miette non plus du magnifique tableau offert par cet autre torse, cet autre cou, cet autre garçon, encore plus solide, encore plus bâti, qui s’affaire à prodiguer à son pote les caresses qui font du bien.
Le jeune papa pompe son meilleur pote avec une fougue, un entrain dans lequel j’ai l’impression de voir se libérer, s’évaporer enfin des années de frustration, des années passées à refouler ses sentiments et ses désirs, ainsi que de longs mois de remords, après cette nuit qui a failli avoir raison de leur amitié.
Je regarde l’adorable Thibault en train de se faire plaisir en donnant du plaisir à son Jéjé. C’est beau d’assister à ces retrouvailles sensuelles qui viennent sceller les retrouvailles amicales entre les deux potes. Thibault se sent en confiance, et se laisse aller pleinement à ce bonheur, sans craintes, sans peurs, l’esprit libre. C’est magnifique.
Je m’installe à côté de Jérém et ce dernier m’embrasse illico, avec une animalité inédite. Et le fait de savoir d’où vient l’excitation qui provoque cette ardeur ne fait que décupler la mienne. J’ai envie de contribuer à leur plaisir. Alors, je lèche, je suce les tétons, je tâte, je caresse les épaules, les cous, les pecs, ceux de Jérém, ceux de Thibault. J’ai très envie de faire l’amour avec Jérém. Mais j’ai également très envie de toucher la nudité du jeune pompier, de goûter à sa virilité. Depuis le temps que nos désirs se frôlent sans oser se déclarer !
Si c’est déjà fabuleusement beau de voir Thibault sucer Jérém, c’est encore plus incroyable de voir le beau demi de mêlée s’allonger sur le ventre et écarter ses cuisses musclées pour s’offrir au bel ailier brun.
Jérém se glisse alors sur lui. Ses mouvements sont lents, doux. Il passe ses bras sous le torse de son pote et le serre très fort contre lui. Il pose des bisous dans son cou, intenses, fébriles. Son bassin produit de légères ondulations, sa queue raide caresse lentement la raie de son pote. Ce dernier frémit d’excitation.
Jérém se relève, crache sur ses doigts, les envoie entre les fesses de Thibault préparer ce nouveau câlin que ce dernier lui réclame et qu’il est heureux de pouvoir lui offrir. Puis, il essaie de se laisser glisser entre les fesses de Thibault, mais ce dernier semble accuser une certaine souffrance. Il se retire, sans attendre.
« Désolé, ça fait longtemps…— T’inquiète…— Je n’ai pas recommencé ça depuis… » finit par lâcher Thibault.
Jérém crache une nouvelle fois sur ses doigts et revient caresser, détendre, plus longuement, plus doucement. Quelques instants plus tard, il réussit enfin à se glisser dans l’intimité du jeune pompier et le pilonne sous mon regard aimanté.
J’ai maintenant la réponse aux questionnements demeurés sans réponse depuis plus d’un an, depuis que Thibault m’avait parlé de ce qui s’était passé entre Jérém et lui, dans la cafétéria de l’hôpital de Purpan, alors que mon bobrun était dans un état grave suite à une bagarre. Je me doutais que ça s’était passé de cette façon, entre eux, lors de cette fameuse nuit.
Et si sur le coup la jalousie m’avait poignardé dans le dos sans pitié, voilà que très vite, l’idée que Jérém ait pu faire l’amour à Thibault m’avait parue non seulement très probable, mais aussi et surtout très excitante. Mais entre le fait d’imaginer la scène, et celui de savoir qu’elle s’est réellement produite, et encore plus la voir se répliquer sous mes propres yeux, le bonheur sensuel n’est pas du tout le même.
Jérém coulisse entre les fesses du jeune papa prenant appui tour à tour sur ses épaules, sur ses hanches, sur ses cuisses. C’est beau à se damner.
Je croise son regard, assommé de plaisir. Dans la fixité de ce regard, je vois qu’il kiffe que je le mate en train de prendre son pied avec un autre gars. Ça a toujours été le cas dans chacun de nos plans à trois, mais ça ne l’a jamais été aussi intensément qu’aujourd’hui. Parce que Thibault, c’est Thibault. Il l’est pour Jérém, et il l’est pour moi aussi. Thibault n’est pas un amant d’une nuit. Thibault est quelqu’un de spécial, pour lui, et pour moi. Je sais que Jérém ressent plus que de l’attirance pour Thibault et il sait qu’il en est de même pour moi. Ce n’est pas vraiment de l’amour, mais ce n’est pas que de l’amitié. C’est un sentiment complexe où se mêlent l’attirance, le désir, la bienveillance, la complicité, l’affection, l’intimité. Bromance.
C’est tellement beau de voir deux si beaux garçons se faire du bien ! Et ce qui est sublime par-dessus tout, c’est cette harmonie des corps et des envies, ce plaisir partagé, sans domination, sans réticences, en parfaite bienveillance. Les deux potes sont en train de faire l’amour, il n’y a pas d’autre mot.
Je pourrais être jaloux, mais je ne le suis pas. Je me sens à l’aise. Je sais que ce bon moment que nous sommes en train de nous offrir est une expérience qui fera du bien à chacun, sans qu’il y ait de conséquences fâcheuses comme ça a été le cas la première fois.
Parce qu’il n’y a plus de non-dits entre nous, plus de faux semblants, plus d’inquiétudes. Parce que Thibault a pu exprimer ce qu’il ressent, et aller de l’avant. Parce que Jérém assume enfin sa sexualité. Parce que j’ai confiance en Jérém et Thibault. Et parce que je sais que si j’aime énormément Thibault, et qu’accessoirement il me fait sacrément envie, la place que Jérém occupe dans mon cœur, personne d’autre n’est près de la prendre. Même pas Ruben.
D’ailleurs, c’est à lui que je pense, pendant un instant, alors que je caresse sans discontinuer les deux rugbymen emboîtés pour le plaisir, tout en regardant Jérém glisser inexorablement dans la pente qui va l’amener à celui qui promet d’être un très bel orgasme.
Puis, tout s’arrête d’un coup. Mon bobrun s’immobilise, il gonfle ses pecs et prend une longue inspiration. Il se déboîte lentement de son pote. Ses mains saisissent ses hanches, l’invitent à changer de position. Thibault se retourne, et cherche son regard. Il le rencontre, et ne le quitte plus.
Jérém saisit les cuisses de son pote, les soulève, et se laisse une nouvelle fois glisser en lui. Thibault accuse cette nouvelle pénétration avec un frémissement de bonheur. Jérém, le beau mâle à la plastique toute en muscles, à la toison brune et aux tatouages bien virils, à la peau mate et moite de transpiration, envoie à nouveau de bons coups de reins entre les superbes cuisses de son pote, tout en prenant appui tour à tour sur ses hanches aux plis fabuleusement saillants, sur ses biceps puissants, sur ses pecs sculptés et délicatement velus.
Je suis aimanté par cette chaînette qui oscille lentement au gré de ses va-et-vient, miroir des foulées du dernier galop vers l’orgasme. Je suis assommé par la façon dont leurs regards sont verrouillés l’un sur l’autre, par les étincelles qui se dégagent de ce contact.
J’ai envie d’apporter une dernière touche à ce tableau de maître. Je me glisse derrière Jérém, je passe mes bras de part et d’autre de son torse, je caresse ses tétons. Je le sens frissonner intensément.
Mais cela ne dure pas longtemps. Jérém arrête à nouveau ses coups de reins, et me lance sèchement :« Arrête, Nico !...S’il te plaît… » il se corrige, sur un ton plus doux.
Je retire mes mains et je le regarde. Je le vois fermer ses yeux, expirer lentement et bruyamment. Je sais ce que cela signifie, je sais ce que cela annonce.
« Ça va ? le questionne Thibault à voix basse.
— Oh, oui ! fait le beau brun, en s’essuyant le front avec le revers de la main. Mais si je continue…Je vais jouir… » il lâche, après un court instant d’hésitation, tout en nous regardant, à tour de rôle, Thibault et moi.
Jérém me regarde, et Thibaut aussi, comme si l’un et l’autre cherchaient la même chose dans mon regard, mon aval à l’accomplissement de ce bon câlin entre potes. Je suis touché par leur attitude. Mais bien évidemment, je ne pourrais jamais les priver de cela, je ne pourrais jamais empêcher ce fabuleux feu d’artifice de se produire. J’amorce un léger sourire et je leur fais un signe de la tête pour leur montrer que tout va bien pour moi. Et pour préciser encore ma pensée, je finis par lâcher :« Faites-vous plaisir, les gars !
— Fais toi plaisir, Jé… » j’entends l’ancien mécano glisser à son pote.
Les mains à plat sur les pecs de Thibault pour donner plus d’amplitude à ses va-et-vient, mon beau brun augmente progressivement la cadence et la puissance de ses assauts virils. Très vite, son corps superbement musclé se tend vers le point de non-retour.
Voir sa belle petite gueule traversée par le frisson ultime, voir tout son être secoué par l’onde de choc de l’orgasme, voilà qui est toujours un spectacle magnifique, même lorsque sa jouissance ne vient pas de moi, ni en moi. Et savoir qu’il est en train de jouir entre les fesses de son meilleur pote, ce pote qui en même temps caresse fébrilement ses tétons pour décupler son plaisir, c’est une expérience incroyable et magique.
Jérém s’affale sur son pote, le visage enfoui dans le creux de son épaule. Thibault glisse ses bras puissants autour de son torse et le serre très fort contre lui. Il enfonce ses doigts dans ses cheveux bruns, l’embrasse dans le cou, fébrilement.
Les deux potes demeurent ainsi, emboîtés et enlacés, pendant un petit moment. Lorsque Jérém se relève, il embrasse le jeune stadiste toulousain. Puis, sans se retirer de lui, il se met à le branler.
Je trouve cela à la fois beau et frustrant. Terriblement frustrant. Intolérablement frustrant. Mille envies se bousculent dans ma tête, mille façons de prendre et de dispenser le plaisir dont cette main va se charger et, de ce fait, me priver. Même si ça part d’un bon sentiment de la part de Jérém, celui de renvoyer l’ascenseur à celui qui lui a tant offert de plaisir, je ne peux pas laisser faire ça.
« Attends ! » je m’entends lui lancer.
Jérém stoppe ses caresses, et me regarde.
« Attends, je répète. Laisse-moi faire » je précise.
Jérém se retire de son pote. Il m’embrasse, il passe une main sur mon épaule, et me sourit. Je sais qu’il a compris ce dont j’ai envie. Et je sais que l’idée lui plaît bien. Ah, putain, qu’est-ce que beau de sentir cette parfaite complicité entre nous trois, cette nuit !
Un instant plus tard, je me glisse entre les cuisses musclées du beau demi de mêlée, et je retrouve avec bonheur le beau gabarit et la douceur de son bel engin. Je le pompe lentement, très lentement. Mais, assez vite, ma bouche dérive. Ma main prend le relais, l’enserre bien au chaud, la caresse très doucement. J’ai envie de faire retomber son envie pressante de jouir à son tour. Je descends lécher ses boules bien rebondies, bien pleines. Et je descends encore, encore, encore. L’excitation a raison de mes réticences les unes après les autres. Ma bouche est irrépressiblement attirée par sa rondelle, par ce trou dans lequel mon Jérém vient de jouir longuement. En glissant ma langue entre les fesses de Thibault, je rencontre le ravissement de faire vibrer le jeune stadiste toulousain d’une façon inattendue, de sentir toutes les fibres de son corps se tendre, et ses poumons lâcher de longs et sonores souffles de bonheur. Mais aussi celui de retrouver l’odeur prégnante et le goût intense du jus de Jérém. Je me plonge avec délectation dans ce bonheur olfactif et gustatif, comme assommé par une drogue puissante.
Je bande comme un âne, j’ai envie de faire l’amour. Le premier garçon avec qui je vais faire l’amour cette nuit, ce sera Thibault. Oui, depuis le temps que nos désirs se frôlent sans oser se concrétiser, ça fait un bien fou de pouvoir se laisser aller enfin. C’est ce à quoi je pense en me mettant à cheval sur Thibault, en me laissant glisser sur son manche raide, lorsque je me laisse envahir par sa virilité.
Je monte et je descends lentement, tout en prenant appui avec mes mains à l’arrière pour seconder mon effort. Thibault semble bien apprécier. Et, en même temps, il a toujours autant envie de me faire plaisir. Il ne cesse de caresser mes tétons, et son doigté est toujours si magistral. Je regarde Jérém en train de fumer à côté de la cheminée. Il nous mate fixement, tout en se caressant. Il n’a pas débandé d’un iota depuis qu’il s’est retiré de son pote.
Puis, à un moment, mon bel amant veut changer de position. Je me laisse faire, et je me retrouve sur le dos, divinement tringlé par ce jeune mâle puissant. Sa beauté est aveuglante, sa virilité débordante. Thibault est un merveilleux amant, à la fois puissant, doux et inventif. Sa façon de chercher sans cesse le contact avec mon corps, que ce soit avec ses mains, ou bien en s’allongeant sur moi et en me couvrant de bisous, sa façon de me caresser tout en me faisant sentir bien à lui, ses attitudes à la fois bien viriles et extrêmement douces donnent une intensité particulière à ces instants de partage de plaisir.
Ça me brûle de rendre hommage à cette beauté, à cette virilité. Ça me brûle de lui montrer à quel point le plaisir qu’il m’offre est intense. Je caresse, j’agace ses tétons, je seconde les va-et-vient de ses coups de reins, je veux le rendre fou. Mais ce sont ses biceps qui aimantent mes doigts. Ils sont tellement puissants, ces biceps. Je ne peux me résoudre à les quitter.
Thibault prend son pied, j’en tiens pour preuve la montée en puissance de ses ahanements. Quant à Jérém, toujours assis à côté de la cheminée en train de fumer et de se branler, tous pecs, abdos, tatouages, peau mate dehors, sa chaînette de mec brillant au reflet des flammes, il est vraiment bandant.
J’ai envie de faire l’amour avec Thibault, mais j’ai tout autant envie de faire jouir mon beau brun. Quand je le vois en train d’astiquer son manche, je me dis qu’il va peut-être se faire jouir tout seul. Il en serait capable, le coquin, comme cet après-midi en voiture au retour du Pont d’Espagne ! Et ce serait vraiment un beau gâchis !
Je voudrais tellement lui offrir du plaisir en même temps que j’en offre à son pote ! J’ai envie de lui dire de nous rejoindre, mais je ne le fais pas. Au fond de moi je me dis que je suis déjà en train de lui offrir du plaisir, en réalisant son fantasme de me regarder en train de faire l’amour avec son pote. Et mon bonheur sensuel se trouve décuplé par son regard insistant et concupiscent.
Mais le bobrun a une autre idée en tête. Après avoir jeté sa cigarette dans le feu, et alors que son pote continue de me pilonner, il vient présenter sa queue devant mon nez. C’est exactement à ça que je pensais. L’odeur intense de sa jouissance récente me rend dingue.
Je laisse son manche raide se glisser entre mes lèvres et coulisser lentement entre celles-ci. Et je laisse les deux potes aller au bout de cette envie qu’ils avaient ressentie la première fois que nous avions couché ensemble, la première fois où je m’étais retrouvé dans cette position, dans cette configuration, envahi par leurs deux virilités bouillonnantes. Je les regarde se pencher l’un vers l’autre, je vois leurs visages s’approcher, leurs lèvres se rencontrer. Je les regarde s’embrasser. Je regarde Jérém agacer les tétons de Thibault. C’est terriblement excitant. D’autant plus que ce dernier s’étant pas mal penché vers son pote, ses abdos frôlent régulièrement et dangereusement mon frein.
Puis, une nouvelle fois, cette mécanique du plaisir s’arrête d’un coup. Thibault, en nage, la respiration bruyante, finit par lâcher :« Je vais pas tarder à venir… il nous prévient, il nous regarde, Jérém et moi. Je peux encore sortir, si tu veux » il enchaîne.
Pour toute réponse, Jérém recommence à caresser ses tétons. Thibault accuse ce nouveau contact par d’intenses frissons. J’interprète ce nouveau contact comme un aval, un encouragement tacite.
« Fais-toi plaisir » je lui glisse alors.
Le jeune pompier y va avec une nouvelle fougue, celle qui n’a plus d’entraves, lancé à toute vitesse vers une jouissance désormais très proche. Et, très vite, il perd pied.
Je me délecte de sa façon d’appréhender l’onde de choc de l’orgasme, avec de longs soupirs, le corps traversé par des spasmes répétés. Ah, putain, qu’est-ce que c'est beau de voir le jeune papa vibrer de plaisir en jouissant en moi !
Thibault me branle pour me finir. Je sais que je ne vais pas tarder à venir. Et pile au moment où je sens mon excitation s’envoler vers des sommets extrêmes, j’entends Jérém souffler, tout en posant sa main sur l’épaule moite de Thibault :« Attends ! »Je suis terriblement frustré, car j’étais vraiment à deux doigts de jouir. Mais en même temps, je crois savoir ce que Jérém a en tête, et rien ne pourrait me rendre plus heureux à cet instant que la manifestation de cette envie soudaine. Ainsi, je me réjouis d’être encore en pleine excitation pour pouvoir l’apprécier pleinement.
Jérém vient en moi, il glisse en moi comme dans du beurre, il trempe sa queue dans le jus que son pote vient de lâcher en moi. Il me remue avec ses gros bras, et il me pilonne avec une ardeur intense. Ses va-et-vient ont quelque chose de sauvage, d’animal. Quant aux ondulations de son torse, ça me donne le tournis tellement c’est beau et sensuel. Je suis happé par les ondulations de sa chaînette, les mêmes que j’avais observées un peu plus tôt, alors qu’il était en train de limer son pote. Ça me rend dingue. Je caresse et j’agace ses tétons, je veux le rendre dingue, lui aussi. Mais, là aussi, ce sont ses biceps qui aimantent mes doigts, tout comme ceux de Thibault. Ils sont tellement puissants, ces biceps. Comme ceux de Thibault.
Et c’est une magnifique perspective de biceps, de pecs, d’épaules solides, de proximité sensuelle entre potes qui se présente à mon regard lorsque Thibault vient se placer derrière mon beau brun, lorsqu’il glisse ses mains sous ses aisselles pour atteindre ses tétons. Jérém sursaute de plaisir. Quelques coups de reins encore, et il mélange son jus à celui de son pote, en moi.
Ah, putain, qu’est-ce que ça m’a manqué, en dépit de ce que j’ai affirmé à Ruben pendant des semaines, de me sentit bien possédé par un mec viril ! Avec deux tels mâles je redeviens complètement passif et heureux.
La tempête des sens passée, le bobrun s’allonge sur moi. Il m’embrasse, tout en continuant d’envoyer de petits coups de reins, qui ont pour effet de provoquer des petits frottements de ses abdos contre mon frein. Un contact bien suffisant, dans l’état d’excitation qui est le mien à cet instant précis, pour me faire lâcher de nombreuses giclées sur nos abdos.
Le jus de deux magnifiques rugbymen en moi, l’écho de leurs assauts virils, de la vibration de leurs orgasmes – et du mien, particulièrement intense – retentissant toujours dans ma chair, je récupère pendant quelques instants.
Les deux potes se rejoignent au pied de la cheminée. Jérém fume une clope, Thibault avale quelques gorgées de bière. Je les rejoins, je me glisse entre eux. Installé entre les deux superbes jeunes mâles, entouré par leurs muscles, par leurs virilités, je suis très vite enivré par les parfums de déo et de gel douche qui se dégagent de leurs corps. Mais également par d’autres petites odeurs plus naturelles, plus masculines, et tout aussi délicieuses. Celles de leurs transpirations, et celles de leur jouissance.
Entouré par tant de mâlitude, je ne peux résister au besoin profond de chercher un contact encore plus étroit. Je passe mes bras autour de leurs épaules puissantes, je pose mes mains sur leurs biceps. Ils sont tellement rebondis que je ne peux les enserrer, je peux juste les tâter. Et ça me rend dingue. Vraiment, les biceps, c’est probablement le détail de l’anatomie masculine qui me fait le plus d’effet.
Nous échangeons des bisous, des caresses, nous laissons nos mains et nos lèvres se promener au gré de leurs envies. Nous les laissons nous faire du bien. Nous nous autorisons à nous faire du bien, à volonté, sans nous prendre la tête.
Tous les trois nus devant la cheminée, nous partageons des discussions diverses, des rires complices. Je suis tellement heureux que notre belle entente demeure intacte après ce qui vient de se passer. Je pense qu’elle le demeure justement parce que ce n’était pas que du sexe. C’était de l’amour, de l’amour que nous avons partagé à trois, sans peurs, sans craintes, en toute confiance.
Bien évidemment, je ne peux m’empêcher de comparer cette nuit avec celle que nous avions passée ensemble l’an dernier dans l’appart de la rue de la Colombette. Cette nuit, plus de jalousie, plus d’égo mal placé de la part de Jérém, plus de brutalité. Plus de besoin de montrer à Thibault que je n’étais qu’un plan cul parmi d’autres. Cette nuit, Jérém ne cache plus ses sentiments pour moi.
Cette nuit me fait aussi penser à celle que nous avons partagée avec Jonas il y a quelques mois. Elle lui ressemble, mais elle a quelque chose en plus. Et ce plus, c’est le fait que cet adorable Thib, nous l’aimons vraiment beaucoup, Jérém et moi. Jérém n’a pas caché son désir et ses sentiments à son égard, tout comme il ne m’a pas empêché de montrer les miens, sans pour autant se montrer jaloux.
Nous vivons une nuit de plaisir et de tendresse, une nuit de désirs assumés et de confiance. Et c’est ça qui en a fait, jusqu’à cet instant, toute la beauté. Mais ce que j’ignore encore, c’est que cette nuit va être également une nuit de confidences.
« Alors, t’a couché avec des gars ? » j’entends Jérém demander à Thibault.
De toute évidence, cette « bombe » lâchée par Thibault juste avant notre câlin l’intrigue autant qu’elle m’intrigue. Mais à la différence de moi, Jérém ose demander, et sans y aller par quatre chemins.
« Oui… deux gars, en fait.
— Et tu les as levés dans les bars ?
— Oui, une fois c’était dans ta rue…— A la Ciguë ?
— Oui, c’est ça.
— Un plan cul ?
— On va dire…— Et l’autre ?
— Tu vas rire… c’est un type… que j’ai croisé en pédiatrie. C’est un médecin.
— Plan cul aussi ?
— Non, c’était autre chose. Ce gars est très sympa…— Vous vous êtes revus ?
— Quelques fois…— Il s’appelle comment ?
— Paul.
— Et il a quel âge ?
— 29.
— C’est sérieux entre vous ?
— D’une certaine façon, oui.
— Vous allez vous revoir ?
— C’est pas simple, parce qu’il travaille beaucoup et nous les sportifs nous avons des horaires et des obligations à la con… et il y a Lucas aussi… mais on essaie…— Fais gaffe quand même…— Faire gaffe à quoi ?
— Si on vous voit ensemble, les rumeurs peuvent vite circuler…— On n’a pas écrit "pédé" sur le front ! se marre le demi de mêlée.
— Oui, mais les gens bavent, et ça peut vite foutre le bordel. Je le dis pour toi, Thib, je ne veux pas que tu aies des emmerdes.
— J’apprécie que tu te soucies pour moi…— Fais attention à toi !
— Oui, Papa !
— Tu as su quand que tu aimais les mecs ? enchaîne Jérém, le regard dans le vide, après avoir posée sa bouteille de bière désormais vide sur le plan de la cheminée.
— Je pense que je l’ai su en même temps que toi, la même nuit. Je ne sais pas si tu t’en souviens de cette nuit. On avait 13 ans, on était dans une tente, en camping…— Avec tes parents, à Gruissan, complète Jérém.
— Je croyais que tu avais oublié tout ça.
— Comment veux-tu que j’aie oublié ?
— Nous n’en avons jamais reparlé.
— Je sais…— Cette nuit-là, j’ai su que j’avais envie de toi, continue Thibault.
— Moi aussi j’avais envie… on était jeunes… on avait envie tout le temps…— Cette nuit-là, j’ai su aussi que j’étais amoureux de toi.
— Je l’ai senti, c’est pour ça que j’ai fait comme s’il ne s’était rien passé. Déjà, je n’assumais pas d’avoir pris mon pied avec un autre mec, et en plus, c’était avec toi. Et tu avais des sentiments. Ça m’a fait peur. Je ne voulais pas gâcher notre amitié.
— Moi aussi j’avais trop de respect pour notre amitié, et je ne voulais pas risquer de la mettre en danger. Et comme tu n’en as jamais reparlé, j’ai fait comme toi, comme si ça ne s’était jamais passé. J’ai mis ça sur le compte des bières de cette nuit-là. Mais en vrai, je n’ai jamais arrêté d’y penser.
— Même quand nous avons commencé à coucher avec les nanas ?
— C’est surtout toi qui couchais avec des nanas. Et pendant un temps, je me suis dit que ce qui s’était passé entre nous ce n’était qu’une bêtise de gamins, et que tu étais vraiment hétéro. J’ai essayé de me convaincre que je l’étais aussi.
— Si j’ai couché avec autant de nanas, c’était pour essayer d’oublier que certains gars me faisaient de l’effet, et toi en premier. J’avais honte d’être comme ça.
— Cette nuit n’a jamais cessé de me hanter. Et encore plus, quand j’ai su pour toi…— Et tu as su quand, au juste ?
(…) Dialogue complet entre Jérém et Thibault à retrouver sur le site jerem-nico.com
Les deux jeunes rugbymen, drapés dans leurs nudités sculpturales, me font encore envie. Les voir s’enlacer, m’enlacer avec eux, sentir leurs corps musclés contre le mien, tout cela provoque en moi un émoustillement intense. J'ai envie de refaire l'amour avec chacun d’entre eux, et de les voir faire l’amour.
Et pourtant, il y a un autre sentiment encore plus fort qui m’envahit à cet instant. Ce sentiment est une immense tendresse, si immense qu’elle prend même le pas sur le désir irrépressible que ces deux magnifiques apollons m’inspirent.
Ce soir, ils ont ouvert leurs cœurs, ils ont parlé de leurs doutes, leurs blessures, leurs souffrances. Alors, plus que de recommencer à faire l’amour avec l’un et l’autre, je ressens une immense envie faire durer cette accolade le plus longtemps possible, de m’abandonner dans cette chaude douceur virile.
Cette nuit, le sac de couchage de Thibault ne servira pas. Nous nous installons dans le petit lit, moi dans les bras de Jérém, Thibault dans les miens. Nos trois souffles se mélangent, tout comme nos chaleurs corporelles, et les petites odeurs de nos corps. Il est déjà tard. Les deux potes sont fatigués par leurs matches, et moi par la route. Nous nous endormons enlacés, repus, reconciliés, heureux. En paix l’un avec l’autre et avec nous-même.
Lorsque je me réveille, les deux potes dorment toujours. J’entends leurs respirations légères, je trouve leur présence rassurante. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il fait toujours nuit dehors. Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi, certainement pas longtemps, mais je me sens reposé. Dans la cheminée, le feu est en train de s’éteindre. Je me glisse discrètement hors du lit, en faisant attention à ne pas réveiller les deux rugbymen qui roupillent à poing fermés. Je rajoute du bois dans le foyer, je remue un peu les braises, je fais repartir les flammes.
Le crépitement du bois apaise mon esprit tout autant que le feu réchauffe ma peau nue. Je m’assois sur le bord de la cheminée et je regarde les deux fringants garçons en train de dormir. Dans cette petite maison, devant ce feu, je me sens rudement bien. Je voudrais que cette nuit ne se termine pas. Je voudrais rester ici, avec Jérém et Thibault, je voudrais que nous soyons tous les trois heureux comme cette nuit, et pour toujours. Car je sais que dès l’instant où nous quitterons cette maison, ce bonheur ne sera plus si parfait. Chacun reprendra sa route. De centaines de bornes nous sépareront physiquement, et nos quotidiens respectifs nous éloigneront.
Nous nous sommes promis que nous ne quitterons plus jamais et que nous serons là l’un pour l’autre, quoi qu’il arrive. Ça me rassure, un peu. Mais au fond de moi, je sais que même avec la meilleure volonté de chacun, ce bonheur, cette plénitude amicale agrémentée de sensualité nous ne la ressentirons pas à travers de simples coups de fil.
Je ne peux m’empêcher de penser à ce qui m’attend dans quelques heures. D’abord, quitter Thibault, le garçon le plus gentil et le plus profondément bon que je connaisse. Puis, une nouvelle séparation avec Jérém, sans savoir quand je le reverrai. Après ces nouvelles retrouvailles, de quoi va être fait notre avenir ? Est ce qu’il veut qu’on se revoie, est ce qu’il veut vraiment que je sois à nouveau son Ourson ?
Nous n’avons pas vraiment eu le temps de parler de tout ça, mais il va bien falloir qu’on affronte le sujet avant de nous quitter. J’ai peur de savoir. Quelles que ce soient ses attentes et ses dispositions, d’ailleurs.
S’il envisage une relation plus suivie, comment vais-je me comporter avec Ruben ?
Ruben, que je viens de tromper non pas seulement avec Jérém, mais avec Thibault aussi. Je m’en veux de l’avoir trompé. Mais en même temps, je sais que si c’était à refaire, je n’hésiterais pas plus que je l’ai fait quelques heures plus tôt.
Mais maintenant que c’est arrivé, est-ce que je devrais tout lui avouer, et le quitter, pour qu’il puisse rencontrer un gars qui tomberait vraiment amoureux de lui comme il le mérite ? Ce serait l’option la plus honnête. Et pourtant, ce n’est pas celle que mon cœur a envie de choisir à cet instant précis.
Maintenant que Jérém est revenu dans ma vie, je sais que je vais tout faire pour qu’il n’en sorte plus. Est-ce que je vais réussir ?
Et si jamais ça déconne à nouveau avec lui, si je quitte Ruben de façon précipitée, j’aurais tout perdu. C’est égoïste comme attitude, mais je sais que ce que je veux éviter à tout prix, plus encore que de prendre le risque de blesser les gens que j’aime, c’est de me retrouver seul à nouveau.
Mais comment vais-je gérer cette éventuelle période de « mise à l’épreuve » de ma relation avec Jérém ? Comment vais-je faire cohabiter Jérém et Ruben dans ma vie ? Je sais que je vais devoir mentir, à Ruben autant qu’à Jérém, et vivre dans le risque permanent que ma « double vie » soit découverte par l’un ou par l’autre et que tout cela me pète à la figure. Ça me fait peur, mais je ne vois pas d’autre choix.
Reste à savoir comment je vais retrouver Ruben. Ces retrouvailles me font peur. Je crains qu’il finisse par se douter de quelque chose, et j’ai peur de sa réaction. J’appréhende ses soupçons, j’appréhende de devoir me justifier, car je ne sais pas comment je vais pouvoir m’en sortir.
Je décide d’arrêter de penser à demain et de profiter au maximum de ces derniers instants de bonheur parfait dans la petite maison. Je retourne au lit, je me faufile entre les deux potes et je m’installe allongé sur le dos. Je frôle au passage le bras de Thibault. Ce dernier se retourne, ouvre les yeux. Son regard est complètement dans les vapes.
« Il est quelle heure ? il me demande, la voix pâteuse.
— Je ne sais pas, il fait encore nuit. »Ma réponse pourtant vague semble lui suffire, car il n’insiste pas et il se contente de se tourner sur le flanc, vers moi, et de poser l’un de ses bras musclés en travers de mon torse. Ce simple contact provoque en moi une intense montée d’ivresse sensuelle. Je bande au quart de tour. J’ai envie de me branler, j’ai envie de jouir à nouveau. J’ai envie de faire l’amour.
Entravé par le bras de Thibault et par la crainte de réveiller les deux rugbymen, je n’ose pourtant bouger une oreille. C’est une situation particulièrement inconfortable que d’être entouré de beaux garçons qui nous font un effet de dingue et de devoir se retenir.
Mais le « salut » arrive par la main de Thibault. Au gré de mouvements plus ou moins involontaires dans son sommeil, son revers effleure mon érection. Je l’entends prendre une profonde inspiration. Puis, sa main vient volontairement caresser mes tétons. Je frissonne. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Thibault se laisse glisser vers le fond du lit et vient me sucer. Il me pompe avec une délicatesse extrême, avec une douceur exquise.
Jérém dort toujours. J’aimerais bien qu’il se réveille et qu’il nous regarde faire. Je pense que je trouverais ça plutôt excitant de sentir son regard lubrique sur moi, sur nous. A contrario, le fait de faire ça pendant qu’il dort, ça me donne presque l’impression de faire ça « dans son dos ».
Mais le plaisir finit par m’accaparer totalement, et à m’ancrer dans l’instant présent. Mais aussi par m’amener assez vite en vue du précipice de l’orgasme.
Mais avant que cela n’arrive, j’invite Thibault à s’allonger sur le dos. Je me faufile entre ses cuisses musclées et je m’applique à pomper sa belle queue bien raide à la lumière mouvante des flammes. Le beau pompier apprécie mes caresses. Il prend de profondes inspirations, intercalées par des ahanements de plus en plus rapprochés.
Du coin de l’œil, je vois Jérém remuer de son côté. Sans cesser de pomper le jeune papa, je glisse aussitôt ma main sur sa queue. Elle n’est pas au garde à vue, pas encore. Mais elle est prometteuse. Je sens son regard engourdi braqué sur moi. Mon bobrun est dans les vapes. Mais elles se dissipent rapidement, au fur et à mesure qu’il réalise ce qui est en train de se passer dans le lit, à quelques centimètres de lui. Très vite, l’émoustillement réveille ses sens. Ses doigts rencontrent les miens, sa main prend rapidement la place de la mienne sur sa queue et il commence à se branler.
« Vas-y, pompe-le bien, comme ça, oui » j’entends Jérém me glisser, avec une voix basse, marquée par sa respiration saccadée, alors que sa main libre atterrit sur mes tétons et provoque en moi un séisme de frissons.
Ses mots, ses caresses, son attitude me rendent fou. Alors, je mets encore plus d’entrain à faire vibrer le jeune pompier.
« Vas-y, fais plaisir à Thibault… suce-le bien, regarde comment il kiffe ce que tu lui fais… »Jérém caresse désormais le torse, les pecs, les tétons de son pote. Ce dernier frissonne intensément.
Quant à moi, je suis chauffé à bloc par ses mots, par ses encouragements coquins. Et mon seul but à cet instant, c’est de faire jouir le beau Thibault. Avant de faire jouir Jérém, bien évidemment.
« Elle est bonne sa queue, hein ? » il me glisse, alors que je reprends mon souffle.
Mon bobrun profite de cette pause pour saisir la queue de son pote, pour l’enserrer dans sa main. Il la branle doucement, sans la quitter du regard, comme s’il voulait la sucer. Pendant un instant, j’ai l’impression qu’il va le faire. Et puis, non.
« Vas-y, pompe-le, ne le fais pas attendre, il a très envie de jouir » il me lance, tout en se branlant vigoureusement.
Je ne me fais pas prier pour reprendre le beau pompier dans ma bouche et pour le pomper à nouveau, pour le finir. Ce qui ne tarde pas à arriver.
« Je vais jouir… lâche Thibault, la voix coupée par l’approche de sa jouissance.
— Fais lui plaisir, j’entends Jérém me glisser, tout en caressant les tétons de son pote.
— Fais toi plaisir » je l’entends enchaîner, tout en caressant désormais les miens.
Un ahanement plus long et plus profond est le signal que le jeune pompier vient de perdre pied.
« Vas-y, avale bien » soupire Jérém, happé par l’excitation, tout en posant sa main chaude à la limite de mon cou et de ma nuque.
Il n’y a pas de contrainte dans son geste, mais un dernier délicieux encouragement. C’est bouleversant, enivrant. La main de Thibault atterrit sur mon épaule, son contact est à la fois doux et viril. Chacun de ses muscles se tend comme un arc de violon jouant une sonate de plaisir intense.
Et pendant que les doigts de Jérém se faufilent dans mes cheveux, comme une caresse douce et excitante, de bonnes giclés de son pote percutent mon palais, glissent lentement sur ma langue, puis au plus profond de moi.
Je viens tout juste d’émerger du bonheur de retrouver le goût intense du beau rugbyman toulousain, lorsque je réalise que Jérém, visiblement très excité, est toujours en train de se branler de façon plutôt musclée. Comme s’il voulait se faire jouir seul. Non, je ne peux pas le laisser faire ça, non plus. Je le prends en bouche à son tour et je me mets à le pomper. J’y vais tout en douceur, je tente de ralentir l’arrivée de son orgasme. Mais c’est déjà trop tard.
« Je vais jouir, j’entends le magnifique bobrun m’annoncer.
— Vas-y, avale ! » il ajoute, sur un ton monocorde et péremptoire, alors que l’orgasme l’envahit.
D’autres giclées de jeune mâle envahissent ma bouche, un autre goût ravit mes papilles et fait pétiller mon palais de bonheur. Je savoure chaque giclée, avant de l’avaler lentement.
Lorsque je me relève, le « spectacle » qui se présente à moi est renversant. Deux magnifiques garçons, tous pecs et abdos et queues toujours raides dehors, assommés par le plaisir que je viens de leur offrir. C’est un « spectacle » insoutenablement beau.
Mais la vision de ce paysage masculin renversant ne dure pas longtemps. Jérém vient se coller à moi, et se laisse glisser en moi, sa queue me remplit. Il caresse mes tétons d’une main, alors que l’autre saisit ma queue et me branle. Puis, c’est Thibault qui vient me branler, alors que Jérém envoie ses deux mains mettre le feu à mes tétons. Je jouis très fort, et mes giclées atterrissent en partie sur les abdos du jeune stadiste toulousain.
Le lendemain matin, après être passés dire au revoir à Charlène, nous prenons la route en direction de Toulouse. Jérém se propose de conduire. Je m’installe à côté de lui, Thibault sur la banquette arrière. Le trajet est ponctué par les conversations entre les deux potes portant principalement sur la saison qui s’ouvre et qui autorise tous les espoirs, toutes les attentes.
Je ne participe pas vraiment à ces échanges, mais je bois leurs mots, leur enthousiasme, leur bonheur. Et leur complicité, leur amitié retrouvées m’enchantent.
Mais mon bonheur et mon insouciance sont de courte durée. Dès que nous passons le péage de Saint Gaudens, mon téléphone, se met à vibrer dans ma poche. « Appel Ruben ». Je le glisse à nouveau dans ma poche, tout en espérant que Jérém, occupé à la conduite et à déconner avec Thibault, n’ait pas prêté attention à cela.
Mais mon téléphone se remet à vibrer alors que nous venons de passer la sortie de Cazères. Puis, lorsque nous arrivons au péage de Muret. Je ne le ressors plus de ma poche, je sais que c’est toujours Ruben. Je ne veux pas inquiéter Jérém. Mais ce faisant, c’est moi qui suis de plus en plus inquiet.
Aux Minimes, Thibault nous invite prendre un café chez lui. Nathalie nous accueille avec le petit Lucas dans les bras. C’est l’occasion pour moi de constater à quel point il a grandi depuis la dernière fois, et pour Jérém, de faire sa connaissance.
« Il est costaud comme son papa », il plaisante, en le tenant dans ses bras.
Au moment de se quitter, les deux potes se serrent fort dans les bras l’un de l’autre.
« Plus jamais on se quitte, ok ? fait Jérém, la voix étranglée par l’émotion.
— Plus jamais, plus jamais, tente de le rassurer l’adorable Thibault.
— Je suis vraiment content qu’on se soit retrouvés, lâche Jérém, les yeux humides. Je suis content de voir que tu vas bien !
— Moi aussi je suis content de t’avoir retrouvé et de voir que les choses s’arrangent pour toi. Tu as tellement changé, Jé ! Je suis… oui, je suis fier de toi !
— Il reste du chemin à faire…— Certainement… mais au moins maintenant tu sais qui tu es. Tu ne veux pas que ça se sache, et je le comprends. Mais tu sais qui tu es. Et c’est le principal. C’est par là qu’il faut commencer si on veut espérer d’être heureux dans la vie. Et puis, tu sais que Nico t’aime et tu l’aimes. N’oublie jamais la chance que tu as. »
A la gare Matabiau, je me gare en double file en attendant que Jérém se renseigne pour les trains au départ pour Paris.
« Il y en a un dans 15 minutes, il m’informe, lorsqu’il revient à la voiture. Mince, alors… ça nous ne laisse même pas le temps d’aller prendre un café.
— On se revoit quand, Jérém ? je ne peux m’empêcher de le questionner.
— Je ne sais pas…— Dans six mois ! je plaisante.
— Nico, je voulais te demander un truc… il lâche, à brûle pourpoint.
— Quel truc ?
— Depuis hier j’ai l’impression que quelque chose te tracasse…— Rien ne me tracasse, je suis heureux d’être avec toi !
— Par moments, tu as l’air ailleurs… tous ces mystères…— Mais où tu as vu des mystères ?
— Tous ces coups de fil… Dis-moi, Nico… est-ce qu’il y a quelqu’un qui t’attend à Bordeaux ? »Touché, coulé.
« Mais qu’est-ce que tu vas chercher ?
— Je t’ai laissé tomber pendant trop longtemps… »Je me souviens l’avoir déjà entendu prononcer ces mots, c’était hier, devant la cheminée du relais, avant que les cavaliers ne débarquent.
« Alors, je me dis que tu aurais pu rencontrer quelqu’un… il conclut, comme un coup de massue.
— J’ai eu quelques aventures, je te l’ai dit, mais rien de sérieux… les coups de fil, c’était ma mère !
— Moi je pense que c’est un gars qui essaie de te joindre depuis deux jours… »Ça me déchire le cœur de lui mentir. Et pourtant, je ne me sens pas le courage de lui raconter la vérité. Je ne peux pas lui parler de Ruben et de ce que nous avons construit ensemble en quelques semaines. Je ne peux pas lui dire que je n’ai pas eu la force de lui faire confiance, de l’attendre.
Je ne sais plus trop quoi lui répondre, et mon silence « m’accuse » de plus en plus lourdement à chaque instant qu’il dure.
« C’est un gars, hein ? il revient à la charge, la voix voilée par une certaine tristesse.
— Oui, c’est un gars, je finis par admettre. Mais ce n’est rien de sérieux. Du moins, pour moi. On s’est vu deux ou trois fois, et il s’est entiché de moi. Et comme j’ai fait la bêtise de lui filer mon numéro de portable, il continue de m’appeler. Je lui ai dit d’arrêter, mais il continue. Il faut que je regarde dans mon téléphone si je peux le bloquer… »Jérém n’a pas l’air convaincu. La tristesse que je lis dans mon regard me fait un mal de chien.
« Je te dis que ce n’est personne. S’il comptait un tant soit peu pour moi, je ne serais pas venu te rejoindre à Campan. Tu es le seul qui compte pour moi, le seul. Ne nous quittons plus, Jérém. Ne me laisse plus des mois sans de tes nouvelles. Je t’aime comme un fou, Jérémie Tommasi ! »Jérém semble enfin se décrisper. Je le prends dans mes bras et je l’embrasse.
« On se reverra vite, je lui glisse.
— Oui, on se reverra vite » il répète, tout en enfonçant sa main dans mes cheveux. Puis, il m’embrasse avec une précipitation dans laquelle je ressens son amour, mais aussi son inquiétude.
Je le regarde traverser la petite place devant la gare et disparaître dans le grand hall. Et j’ai envie de pleurer. Seul dans ma voiture, je suis triste, infiniment triste. Je m’en veux de mentir à Ruben, et plus encore de mentir à Jérém, si touchant, si adorable, si amoureux.
Je suis heureux de passer voir Maman, comme un sas de décompression entre le bonheur de ce week-end et les moments délicats qui m’attendent dès mon retour à Bordeaux. Dans ma chambre, j’en profite pour écouter enfin le message de Ruben.
Je trouve d’abord un sms, au ton laconique et inquiétant.
« Tu ne donnes pas de nouvelles.»Puis le message vocal qu’il m’a laissé lors du dernier coup de fils au péage de Muret.
« Salut. Je n’ai pas de nouvelles depuis l’autre soir et je ne sais pas quoi penser. Tu m’avais dit que tu m’appellerais quand tu serais à Toulouse, mais tu n’as donné aucun signe de vie. J’ai essayé de t’appeler plein de fois, mais tu ne réponds pas. Tu dois être occupé. Tu me manques, Chaton ».
Le petit Poitevin semble inquiet, et à plus d’un titre. Pour moi, mais aussi pour « nous ». Je sens au ton de sa voix qu’il a besoin d’être rassuré, de savoir que je vais bien. Mais aussi qu’il peut me faire confiance. Et si je peux facilement le rassurer sur le premier point, je sais qu’il me sera bien plus difficile de le faire sur le second. Je sais que je ne peux plus me dérober à un coup de fil, mais j’ai peur de me lancer.
Je prends une grande inspiration et je le rappelle. J’essaie de renouer en lui expliquant mes problèmes de communication, tout en lui répétant à quel point il m’a manqué. Je le sens suspicieux. J’essaie de sonder son état d’esprit en essayant de le faire rire. Je le sens distant, sur la réserve. Je tente de le rassurer, mais je sens que je n’y arrive pas.
« On se voit demain soir ? je lui propose.
— Je ne sais pas, on verra. »
Je sens que ce n’est pas gagné, pas du tout. Je me sens comme un homme politique qui a déçu ses électeurs et qui veut quand même briguer un nouveau mandat. Je sens que je vais devoir déployer des trésors de mensonges, de mauvaise foi et de promesses (sans savoir si je vais pouvoir les tenir) pour rattraper le coup. Je me sens déjà épuisé rien que d’y penser.
Papa fait toujours mine de ne pas me voir, comme si j’étais transparent. Heureusement, Maman est là, et discuter avec elle me fait du bien, m’apaise, me fait oublier pendant un instant mes tracas.
Un message de Jérém « Bonne nuit, Ourson », me rassure au moins sur ce « front sentimental ».
Comment vais-je retrouver Ruben après ce week-end, après l’avoir laissé deux jours sans nouvelles, après l’avoir trompé ? Et surtout, après que mon cœur a recommencé à battre très fort pour l’amour, pour l’homme de ma vie ?
Mais en amont de tout cela, la question qui me taraude l’esprit est une autre. Comment va être la suite de ma relation avec Jérém ?
Notes de l’auteur :
1/ Ce texte est une pure fiction. Les noms des équipes citées ont été choisis uniquement pour illustrer les prestigieuses carrières professionnelles des personnages. Ainsi, les échanges entre ces mêmes personnages, notamment au sujet de leur ressentis vis-à-vis de l’homophobie dans le milieu sportif, ne décrivent en aucun cas des faits avérés dans les équipes citées à l’époque du récit, mais plutôt une réalité diffuse dans les sports professionnels, telle qu’elle a pu être décrite par de nombreux sportifs de tous horizons.
Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année. Que la nouvelle année puisse apporter avec elle le meilleur pour vous tous et pour ceux qui comptent pour vous. Et la santé en premier. Puis l’amour. Tout le reste n’est que détail.
Jérém et Nico revient en janvier 2022.
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
A la lecture des deux épisodes, qui se déroulent à Campan, j'ai été pris par deux sortes de sentiments contradictoires.
Ceux heureux, de voir les trois garçons renouer les liens amicaux et affectifs qui s'étaient distendus. Ceux aussi heureux de voir que les tensions qui pouvaient exister s'apaisent. Ils sont tous les trois, mais surtout Jerem, dans cette quête infinie du plaisir des sens, qui n'est plus seulement recherchée pour eux-mêmes comme la dernière fois, mais désormais aussi pour l'autre afin de lui témoigner toute cette tendresse si longtemps retenue parce qu'inavouée et qui peut désormais s'exprimer. Ils donnent libre cours à cette tendresse dans leurs ébats, mais aussi dans les mots lorsque qu'après s'être mis nu, pour assouvir leurs envies, c'est leur cœur qui se met à nu quand, devant la cheminée, ils se disent tout ce qu'ils éprouvent depuis longtemps.
Mon autre sentiment est celui d'une inquiétude qui se fait jour et qui va grandissante au fur et à mesure que le temps passe à Campan alors que Nico ne se décide pas à parler à Jerem et ignore les appels répétés de Ruben. Je crains que Nico ne s'enfonce dans ce qui pourrait bien être là l'erreur fatale. Vouloir préserver sa relation avec Ruben au cas où celle avec Jerem ne durerait pas, c'est à la fois faire bien peu confiance à Jerem et trahir celle de Ruben. Il est un fait que Jerem a déjà fait souffrir Nico, mais il a changé et Nico aurait dû saisir la chance que Jerem lui donnait quand il l'a questionné avant de prendre le train pour Paris. Au lieu de ça, il s'est enferré dans son mensonge auquel Jerem n'a pas cru. Lorsqu'il quitte Nico, jerem est triste, car il a compris que Nico lui ment. On mesure là, combien Jerem a changé. Il a compris beaucoup de choses sur sa sexualité et ses sentiments pour Nico. Autant avant il se serait emporté, mis en colère, que là il est blessé et souffre en silence.
L'épisode s'achève sur cette note de tristesse, froide sans violence où Nico déçoit Jerem ce qui me fait me demander s'ils vont se revoir.
Ceux heureux, de voir les trois garçons renouer les liens amicaux et affectifs qui s'étaient distendus. Ceux aussi heureux de voir que les tensions qui pouvaient exister s'apaisent. Ils sont tous les trois, mais surtout Jerem, dans cette quête infinie du plaisir des sens, qui n'est plus seulement recherchée pour eux-mêmes comme la dernière fois, mais désormais aussi pour l'autre afin de lui témoigner toute cette tendresse si longtemps retenue parce qu'inavouée et qui peut désormais s'exprimer. Ils donnent libre cours à cette tendresse dans leurs ébats, mais aussi dans les mots lorsque qu'après s'être mis nu, pour assouvir leurs envies, c'est leur cœur qui se met à nu quand, devant la cheminée, ils se disent tout ce qu'ils éprouvent depuis longtemps.
Mon autre sentiment est celui d'une inquiétude qui se fait jour et qui va grandissante au fur et à mesure que le temps passe à Campan alors que Nico ne se décide pas à parler à Jerem et ignore les appels répétés de Ruben. Je crains que Nico ne s'enfonce dans ce qui pourrait bien être là l'erreur fatale. Vouloir préserver sa relation avec Ruben au cas où celle avec Jerem ne durerait pas, c'est à la fois faire bien peu confiance à Jerem et trahir celle de Ruben. Il est un fait que Jerem a déjà fait souffrir Nico, mais il a changé et Nico aurait dû saisir la chance que Jerem lui donnait quand il l'a questionné avant de prendre le train pour Paris. Au lieu de ça, il s'est enferré dans son mensonge auquel Jerem n'a pas cru. Lorsqu'il quitte Nico, jerem est triste, car il a compris que Nico lui ment. On mesure là, combien Jerem a changé. Il a compris beaucoup de choses sur sa sexualité et ses sentiments pour Nico. Autant avant il se serait emporté, mis en colère, que là il est blessé et souffre en silence.
L'épisode s'achève sur cette note de tristesse, froide sans violence où Nico déçoit Jerem ce qui me fait me demander s'ils vont se revoir.