38.1 – Gruissan 1
Récit érotique écrit par Fab75du31 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-08-2015 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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38.1 – Gruissan 1
(oui, après la série des 35, voilà le 38... c'est moi qui décide, lol)
Je m’approche de la 206 noire qui a déjà le moteur allumé... il me voit approcher coté porte passager et il baisse la vitre… il me dit de rentrer dans la voiture... il est en train de fumer...
J’ouvre la porte et je m’installe sur le siège.
« Salut » je lui lance.
« T’as envie de quoi ? » il me répond. Il a une bonne petite gueule de mec et en plus il a une voix virile…
« Je m'adapte... »
Silence un brin lourd : je suis vraiment maladroit.
« Tu me suces? » il me lance.
« Tout ce que tu veux bomec... »
« On va trouver un endroit tranquille »
Il enclenche la marche arrière et on sort de Gruissan direction les étangs. Le gars n’est pas très causant mais pendant le trajet, j'arrive quand même à lui faire dire qu'il a 23ans... Il l’air de connaître les lieux… il repère un petit chemin et s’y gare à coup sur.
Il arrête le moteur, enlève son t-shirt, et miam miam, il dévoile un petit physique pas trop musclé juste comme il faut… une fois la braguette ouverte, il sort une queue plutôt convenable de son boxer... il bande déjà...
Je me penche sur son entrejambe et je commence à lui polir le gland pendant qu'il continue de fumer... à un moment je sens sa main se poser sur le cou et exercer une pression pour que j'aille plus loin... aaaaaaaah j'ai trouvé ça... terriblement excitant....
Précédemment dans 50 nuances (de mépris) de Jérém : grande baise le lundi après-midi, après l’épreuve de philo du matin ; le lendemain, jour de techno, disette ; mercredi c’est l’histoire-géo le matin, la physique-chimie l’après midi ; Jérém sexy à en pleurer, Nico n’y tient plus, il s’aventure à lui proposer une gâterie et se fait jeter ; ce soir là, sur la pelouse de St Etienne, Stéphane et Gabin croisent son chemin; jeudi c’est les maths le matin, anglais l’après-midi : Nico, trop vener contre Jérém, a un geste à l’encontre du beau brun que ce dernier n’apprécie guère : petite mise au point musclée suivie d’une pipe dans les chiottes du rez-de-chaussée du lycée; vendredi après-midi, bio, Jérém dépose sa copie avant la fin de l’épreuve ; Nico en fait de même pour lui courir après… il le retrouve assis sur les marches de l’escalier; les regards se croisent., Nico craque… un instant plus tard il se retrouve dans une cabine des toilettes du premier étage… Jérém le saisit par les épaules, il plaque sa queue contre son short, il la cale dans sa raie, avec une main il appuie fermement entre ses omoplates pour lui faire plier le buste… il soulève son t-shirt, les abdos du beau brun sont collés contre la peu de son dos, c’est doux et chaud et extrêmement excitant… la bouche de Jérém est à quelque centimètres de sa nuque… Nico sent son souffle sur le cou, dans son oreille :
« Descends ton froc, je vais te sauter comme une chienne ».
Samedi matin après le bac…
Ça y est, le bac c’est fini. Les révisions aussi. La plupart de mes camarades s’en félicitent. Tous, pour ainsi dire. Du moins ceux normalement constitués. Pas moi. Car moi, si je le pouvais, je rajouterais 100, 1000, 10000 épreuves pour faire durer le bac à l’infini… pour revoir mon beau Jérém que j’aime et que je hais à la fois. Pour réviser, encore et encore. Mais la vie est ainsi faite, elle avance, il faut avancer avec et admettre que l’on ne peut pas faire face à l’inéluctable. A la volonté de l’autre qui ne va pas dans le même sens que la notre. Au temps qui redistribue les cartes sur la table de notre vie. Qui sait offrir des occasions inattendues et imposer des privations insupportables. Faire face à la séparation.
Il me manque. Terriblement. Même si je suis vraiment en colère contre lui. Oui, je suis en colère, après ce qui s’est passé hier soir dans les chiottes du premier étage du lycée… cette fois-ci il a dépassé les bornes… quel connard ce mec… mais qu’est ce qu’il me manque, déjà, ce connard…
Dans l’attente des résultats du bac dans 15 jours, rien ne me retient sur Toulouse. Après la difficile semaine des épreuves, là où les épreuves les plus difficiles à affronter ne furent certainement pas celles posées sur une feuille du Ministère mais bien celles infligées par le comportement sans queue (ou plutôt avec queue) ni tête de mon beau brun, on décide avec Elodie de partir tous les deux à la mer. Pour rire ensemble. Pour pleurer dans ses bras si besoin.
Oui, le vendredi soir Elodie est chez moi. Le samedi à midi on est à Gruissan. Ses parents y ont un apart proche de la plage de la Mateille et depuis plusieurs années déjà elle dispose des clefs. On file direct à la mer. J’ai envie de mer. J’ai envie de contact avec l’eau. J’ai toujours adoré ça. Me baigner à la mer. Ça me fait un bien fou, ça me détend, ça me calme. Et autant dire que cette année là j’avais tout particulièrement besoin de me détendre et de me retrouver. De soigner mes blessures.
On passe le portique et on roule sur la plage. C’est royal. Dès que les pneus de la voiture touchent le sable, je descend ma vitre. Le vent de mer caresse ma peau. Je veux courir à l’eau. C’est viscéral. J’ai dû être poisson dans une vie antérieure. La voiture roule au pas et je me retiens de justesse d’ouvrir la portière et de me précipiter dans la mer calme. On se gare au plus près de la barrière en bois limitant l’accès des voitures.
Je descends, je suis déjà déchaussé, la plante des pieds touche enfin le sable. Sensation de bien être et de liberté. Je me débarrasse de mon t-shirt et je garde le short de bain que j’ai enfilé dès mon réveil… je sens le vent caresser ma peau et tout particulièrement la peau de mon torse, si peu habituée à être exposée… je le sens s’infiltrer à travers le tissu fin de mon short pour caresser mon bassin, mes fesses… sensation étrange et agréable que la fraîcheur du vent sur toutes ces parties de mon corps qui, le plus souvent couvertes par des vêtements, n’ont pas l’habitude de ce petit frisson, ce qui rend l’instant encore plus spécial ; un ensemble de sensations si vives et dépaysantes qui me font dire à coup sûr : ça y est, c’est les vacances.
Oui, les vacances, enfin. A une heure trente de Toulouse, je suis dans un autre monde. Je me sens bien. Il fait beau, je suis à la mer, le vent caresse ma peau, Elodie est là ; je me sens tellement bien que j’ai envie de pleurer… de joie… comme si mon esprit se libérait de tant de tensions, du joug de mes soucis habituels… je suis à fleur de peau… j’ai envie de courir à l’eau, je me dis que ça va sûrement me faire du bien. J’ai envie de me faire du bien après ce qui s’est passé depuis une semaine… et surtout hier soir…
On attrape les sacs avec les affaires de plage et on avance sur le sable… on s’approche de l’eau, c’est le bonheur… je sens des papillons dans le ventre, mon regard se perd au loin dans la tentative d’embrasser l’immensité à laquelle il est confronté… la plage, la mer, le ciel, les vacances… j’en ai la tête qui tourne tellement ça fait du bien d’être là…
On trouve un coin pas trop peuplé un peu en retrait, on plante le parasol, on allonge nos serviettes. J’accomplis la corvée de la crème solaire à la va vite. Je suis trop pressé de retrouver l’eau, et tans pis pour les coups de soleil… de plus je n’aime pas me badigeonner partout… ça colle… ma cousine fait ça avec le plus grand sérieux et pendant qu’elle n’en est encore qu’à la moitié supérieure de son corps, je me précipite en direction de l’eau.
J’y arrive en trois enjambées. Petite déception, à vrai dire un tantinet attendue : l’eau est bien fraîche en ce milieu du mois de juin. Je tente de m’acclimater, les pieds plantés dans cette frontière mobile définie par le flux et le reflux de l’eau. Mes orteils ont du mal à s’habituer à la température trop basse. Je prends sur moi et je tiens en place. Ma cousine me rejoint enfin. Elle trempe un orteil et le retire illico.
« T’es vraiment un grand malade, toi… comment tu fais pour rester là… l’eau est glacée »
Les filles trouvent toujours que l’eau est glacée. Mais là je ne peux pas dire le contraire. Cependant, mon envie de mer est telle que j’ai décidé que je me baignerai coûte qui coûte. C’est sous le regard interloqué de ma cousine, et en partie en défi de ce dernier, que soudainement je trouverai le courage d’avancer dans l’eau…
J’adore la et d’avoir toujours pied… pas après pas, mes jambes trouvent le contact avec l’eau ; petit choc quand mes parties sensibles touchent la mer froide… l’eau arrive désormais en haut de mon bassin, à la limite de mon ventre…
Oui, l’eau est limite froide… mais ce n’est pas ça qui m’empêchera de me baigner, de laisser mon corps tout entier retrouver l’indescriptible sensation d’être en contact avec les éléments. Son élément. Oui, définitivement j’ai du être poisson de mer dans une autre vie. Ou Labrador.
J’inspire un bon coup, je mon projette en avant, mes pieds quittent le sable, mon torse, mes épaules, mon dos, ma tête plongent dans l’eau… c’est un choc assez important… je nage deux brassées et j’émerge d’un bond… bonjour la mer… comment vas-tu depuis l’an dernier ? Me revoilà, c’est Nico…
J’ai un peu froid mais je suis trop bien… je replonge, je fais plusieurs brassées, le mouvement chauffe mes muscles, je trouve un équilibre thermique précaire… je me pose pour retrouver mon souffle, j’ai toujours pied, ce n’est qu’un instant, j’ai froid de suite, je me dis que je peux tenir un peu plus en reprenant à nager… j’essaye, mais l’équilibre thermique est désormais rompu, j’ai vraiment trop froid, je bondis hors de l’eau comme un fou… comme un saumon remontant la rivière… je croise le regard de ma cousine, elle se moque de moi, elle a l’air de me prendre pour un dingue… je la vois poser son index sur sa tempe et faire ce mouvement circulaire alterné qui veut tout dire…
Je suis frigorifié, et en sortant de l’eau je trouve que le vent est lui aussi plutôt frais. Je tremblote et j’entends Elodie me lancer :
« T’es reformé P4, toi, non ? »
Elle rigole tout en gardant son sérieux, ce qui me fait délirer. Je me sèche vite fait et je m’allonge à plat ventre sur la serviette. Ma cousine m’impose une application complémentaire de crème solaire sur le dos. Elle l’étale avec rigueur et méthode.
« Tu me fais pitié… je ne veux pas passer la soirée aux urgences des grands brûlés »
J’adore la mer, j’adore la plage. J’adore me baigner, j’adore m’allonger et sentir le vent sur ma peau. J’adore tout ce qui se passe sur la plage. Sous l’effet de l’exposition au soleil, j’arrête petit à petit de grelotter… je regarde ma cousine assise, appuyée sur ses coudes, balayer l’espace à au moins 180° discretos derrière ses lunettes de soleil. Elodie est class. Drôle et class à la fois. Elle déchire.
« Tu mates quoi ma cousine ? »
« Les mouettes, mon cousin, les mouettes… » répond-elle sur un ton très sérieux tout en soulevant ses lunettes, le regard rivé sur un beau sapeur pompier tout en muscles t-shirt blanc, short rouge, lunettes noires de bogoss traversant la plage pile à notre hauteur.
« C’est ça… prends moi pour un con…»
« Non, mais t’as vu comment il est gaulé ce type ? »
« Ah, oui, je vois… »
La plastique parfaite des sapeurs pompiers de l’Aude : une valeur sure. Quand je pense que encore la veille je couchais avec un « truc » qui ressemble à ça… putain qu’est ce que j’ai eu comme chance…
C’est là que l’on part dans un de ces délires qui rendront ces vacances si inoubliables pour moi. L’année 2001 n’était même pas à sa moitié et elle m’avait déjà apporté tant de choses… si seulement à ce moment là j’avais su que je n’avais encore, pour ainsi dire, rien vu…
« Mais t’as vu ce petit cul rebondi ? » enchaîne Elodie. Je n’arrive pas encore à croire que l’on a ce genre de conversations avec ma cousine. Je trouve ça très drôle, drôle et libératoire. Je la seconde, ravi. Ça fait du bien de pouvoir être enfin moi-même. M’assumer. N’avoir rien à cacher.
« Oui, Elodie, mais je t’avouerai que chez un mec, c’est plutôt le torse qui m’impressionne… le cou, la chute d’épaules, ses biceps »
« Ouais… aussi, mais ce cul, franchement, t’as pas envie de mordre dedans ? »
« Et puis, tu sais, Elodie, ton pompier il faut le voir sans lunettes de soleil avant de se prononcer… »
« Moi un mec avec un cul pareil, je prends le risque »
« Il faut aussi que le visage aille avec le reste »
« Je te dis que celui là je couche avec même avec un sac sur la tête » enchaîne-t-elle.
« J’avoue que le t-shirt lui allait comme un gant » j’admets.
« Et t’as vu le bas de ses cuisses… ses mollets… on dirait un joueur de rugby de ceux qu’ils ont choisi sur ce nouveau calendrier pour nanas… c’est comment déjà… les Dieux du Stade »
« Ah, j’ai entendu vaguement parler de ça… »
« Je me demande comment les responsables du club ont réussi à vendre à ces mecs si… mecs… si… jaloux de leur parties, l’idée de se foutre à poil sur un calendrier… » commente Elodie.
« En tout cas chapeau » je relance..
« Oui, chapeau… » elle ajoute « j’espère qu’ils vont en faire un tous les ans »
« J’espère aussi…» j’ajoute.
« Et puis… qui a dit que c’est un calendrier pour nanas ? » ajoute ma cousine.
« Oui, en effet, qui a dit ça ? » je plaisante « personne… ces mecs sont des dispensateurs de bonheur, et à ce titre leur beauté doit être considérée comme un bien public, accessible au plus grand nombre… »
« Mon cousin, tu prends tes rêves pour des réalités »
« A croire qu’ils sont choisis sur catalogue… » j’enchaîne.
« Je me demande… »
« Ton pompier avait un truc super sexy, ceci dit… »
« Quoi donc ? »
« T’as fait gaffe à sa chaînette qu’il portait bien en évidence hors de son t-shirt moulant ? »
« Ah, oui, ça c’est super sexy… et tout particulièrement quand le mec est en train de… oups» - s’interrompt-t-elle, un brin gênée de se lâcher autant dans le feu de la conversation.
« De mettre des coups de reins ? » - je relance pour la mettre à l’aise et lui montrer qu’il ne doit pas y avoir de tabou entre nous, surtout pas cet été là.
« Oui, c’est ça… »
« Quand elle ondule suivant ses mouvements, pendant qu’il prend son pied ? »
« Je vois que tu es connaisseur, mon cousin… »
Je souris. J’enchaîne.
« Moi ce que je trouve super sexy c’est un t-shirt blanc ajusté sur un beau torse… »
« Porté tout simplement avec un jean bleu » complète-t-elle.
J’adore cette sensation : je commence les phrases, elle les finit. On est des esprits jumeaux. Le problème avec ma cousine c’est qu’on aime le même type de mecs. Heureusement qu’elle s’intéresse à des mecs qui me sont inaccessibles. Si on était copines, je pense qu’on ne le resterait pas longtemps.
« Un mec doit rester simple, simple et masculin » - j’enchaîne.
« Les cheveux courts, ça c’est sexy »
« Je suis d’accord, ma cousine… et si en plus il a un tatouage… alors là je craque »
« Chaînette, tatouage… t’aimerais pas le genre bad boy… mon cousin ? »
« Oh, oui, un bomec un peu bad boy, ça c’est tout ce que j’aime… tu prends un brun avec un tatouage et une chaînette qui donnent une attitude genre petite frappe, un regard ténébreux… un coté racaillou, un peu sauvage… tout ça en contraste avec les cheveux courts et le t-shirt blanc, qui rappelle le look des militaires, des marines… la discipline… tu vois un peu le genre… on les voit partout dans les séries et les films américains… le contraste entre le coté petit merdeux et le look militaire, je trouve ça viril à se damner… vraiment ça me fait craquer…
« Je vois très bien ce que tu veux dire… »
« Et si en plus le gars il a la peau mate, alors là miam miam…»
« En fait, le genre de mec qui te fait bander c’est… Jérémie… »
Je ne réponds pas tout de suite. Je suis touché. Elodie s’en rends compte.
« Pardon Nico ».
« C’est rien… c’est juste que je n’ai pas trop envie de parler de lui… »
« T’as raison, on est ici pour s’amuser… fuyons les cons ! »
« Viens on va se baigner »
« T’es fou toi, même pas en rêve »
Je retournerai à l’eau, j’y retournerai tout seul. Cette fois-ci je me baignerai plus longtemps, ma peau et mes muscles s’habituant petit à petit à la température de l’eau. Quand je suis dedans, je ressens un réel effet bien être de l’élément liquide sur la peau, et quand je sors j’adore sentir le vent sur mon corps commencer à me sécher.
Je nage et sans m’en rendre compte je dérive et je m’éloigne un peu de notre campement. Hasard des courants ou aiguillage automatique de mon système de détection des beaux garçons, inconsciemment aimanté par la beauté masculine, je finis par me retrouver à proximité d’une bande de quatre potes jouant dans l’eau avec un ballon.
C’est un jeu sans règles, car le ballon est tantôt frappé au pied, parfois renvoyé par des abdos tendus, le coup suivant il atterrit sur les pectoraux d’un beau jeune homme bondissant de l’eau… tous les coups sont permis et parfois le ballon tombe loin, un des mecs s’élance pour le rattraper, il n’y arrive pas, il plonge, se redresse aussitôt sous l’effet d’une puissance musculaire vive, joli petit physique plongeant et émergeant de l’eau, indescriptible expression de la beauté et du charme de la jeunesse masculine… il remet la balle en jeu de ses deux mains, et le pote qui la réceptionne la renvoie à son tour avec un coup de tête…
Oui, tous les coups sont permis, car ce petit jeu c’est juste un passe temps entre potes, il n’y a pas de compétition, c’est juste de la déconnade avec un ballon, un prétexte pour faire les cons, le plaisir d’être en vacances, de l’être ensemble, d’être dans l’eau, de profiter d’un bon moment entre potes…
Ils ont tous la vingtaine, des physiques de jeunes hommes plutôt agréables à mater. Parmi eux, il y en a un qui sort nettement du lot et qui attire irrésistiblement mon attention : un petit brun pas très grand mais avec un petit physique harmonieux et bronzé, des abdos clairement dessinés sur la peau mate, deux tétons saillants que j’ai eu immédiatement envie de caresser et de lécher… un petit mec souriant, frais d’une jeunesse débordante, l’air sympathique, sans cesse déconnant avec ses potes au gré des évolutions de la balle…
Je me fais la réflexion que je suis irrésistiblement attiré par des beaux bruns… et celui-ci est particulièrement sexy… petite chaînette de mec qui va bien… ça c’est sacrement sexy, même Elodie est du même avis… je le regarde tout pris à son jeu, il s’élance pour attraper le ballon, il plonge, il se relève, sa peau dégoulinant d’eau salée, les cheveux trempes… il est beau… je le mate tellement que à un instant je finis par croiser son regard… ce n’est qu’une fraction de seconde, je détourne mes yeux, je ne veux pas l’importuner… je ne veux pas… c’est surtout que je n’ose pas… car en vrai j’aurais bien envie d’aller vers lui… et puis, entouré de tous ses potes, il faut admettre que la situation ne se prête pas à tenter quoique ce soit. C’est bien quand la situation se charge de trouver une excuse imparable à mon incapacité de saisir l’instant.
Je les regarde pendant un petit moment et je me fais la réflexion que s’il est vrai que ces mecs ont des plastiques inégales et des traits de visage plus ou moins à mon goût, ce qui ont quand même en commun c’est un petit torse en V imberbe de jeune homme, la souplesse de leurs corps, un bronzage sympathique, l’insouciance de leur jeunesse… le fait d’être là, bien entre potes… ils ont tous mon âge ou à peine un peu plus et aucun d’entre eux a l’air de souffrir le martyre à cause d’une histoire d’amour impossible…
Je les case par défaut dans la catégorie des garçons normaux et je me dis que déjà ça doit être plus simple d’aimer les filles… de plus, j’ai l’impression que cette proximité avec les potes, cette amitié, ce partage, cette communauté d’esprit est une expérience qui les aide à avancer en se sentant appuyés, entourés… c’est peut-être cela qui m’a manqué, et qui me manque toujours, une véritable complicité avec des potes, me sentir partie d’un groupe, d’une meute, d’un tout… me sentir « comme les autres » et non pas une bête rare… je n’ai jamais vécu l’expérience de ces amitiés diffuses qui font que on a l’impression (ou l’illusion) de ne pas être seul, ce qui fait que « Pour ne pas vivre seul on se fait des amis/Et on les réunit quand vient les soirs d'ennui »…
Certes, le fait de se sentir entouré et soutenu par la présence et la proximité des potes ce n’est peut-être qu’une illusion, car devant tous les grands carrefours de la vie, les épreuves, les choix, on est seuls, toujours seuls… mais à cet age là, plus que à d’autres saisons de la vie, on a besoin de cette illusion pour se sentir bien dans ses baskets, pour se construire. On aura le temps plus tard dans la vie d’admettre ou de choisir d’ignorer le fait que : « Pour ne pas vivre seul/On vit comme ceux qui veulent se donner l'illusion/De ne pas vivre seul ».
Peut-être que si j’avais été un garçon un peu plus sociable dans mes plus jeunes années, si j’avais su jouer au rugby ou fumer des cigarettes, boire de l’alcool, déconner avec les garçons sans m’en sentir trop souvent impressionné ou, pire, attiré, si je n’avais pas constamment éprouvé cette crainte de me faire jeter, cette peur panique qu’on se moque de moi et qui ne me quittera jamais vraiment, peut-être qu’aujourd’hui je serai plus fort, mieux armé pour faire face aux aléas sentimentaux, que mon besoin d’affection ne serait aussi à vif, que je ne chercherai pas dans l’amour, un substitut si important au vide qui est en moi. Peut-être que si j’étais plus fort, je n’en demanderai pas autant à l’amour… et que, même en tombant amoureux, je saurais me préserver un minimum et non pas me faire happer tête la première et m’exposer à autant de souffrance…
C’est le ballon tombant à coté de moi et m’éclaboussant d’eau qui me tirera de mes réflexion cosmiques… les quatre potes me regardent… je suis intimidé… je croise le regard du petit brun et je me sens fondre sur place… qu’est ce qu’il est mimi… je suis presque tétanisé et il me faut un instant pour réaliser qu’ils attendent que je leur rende le ballon… je finis pas leur balancer avec mes deux mains, gauche et maladroit comme je suis, je ne vais certainement pas me risquer de me ridiculiser en tentant de la balancer avec les pieds ou la tête…
C’est le petit brun qui la réceptionne… certes, je n’ai pas visé au hasard, mais le vent m’a un peu aidé… il me regarde, il sourit, il me lance un « Merci », couplé d’un petit clin d’œil… putain de petit charmeur de serpents… je craque… les papillons dans le ventre…
Une partie de moi a furieusement envie de jouer avec eux, de déconner avec eux, de prendre part à ce moment de bonheur… je suis a deux doigts de leur demander de me joindre à eux… pendant un instant je me vois déjà devenir leur pote, sortir le soir en boite, traîner toute la nuit, avoir une vie normale de mec de 18 ans, quoi… car ma fantaisie travaille et je repense alors à ces beaux mecs que je croise en bande sur la plage, ou le soir se promenant dans Gruissan City avec des beaux t-shirt tendus sur leurs épaules, enveloppant leurs torses, caressant leur biceps, dessinant un arrondi ou une échancrure en V si sexy à la base de leur cous, beaux garçons évoluant loin de moi, inaccessibles…
Je les imagine sortir le soir, s’amuser entre potes, faire des rencontres en boite, avoir des aventures, vivre à fond leur jeunesse, leurs vacances, tout comme le fait mon beau et con Jérém, tout comme moi je suis incapable de le faire… est-ce que Jérém est lui aussi en vacances quelque part en train de s’amuser avec ses potes et baiser tout ce qui lui passe à portée de queue ?
Oui, je suis incapable de prendre partie à tout cela… je n’oserai jamais proposer à des inconnus, même pas en vacances, de prendre part à leur jeu… je sais que cela arrive, de nouer des amitiés éphémères en vacances… ça arrive mais pas dans mon monde… ça arrive quand on n’a pas deux mains et deux pieds gauches… quand on sait lancer une balle, quand on sait déconner sur leur longueur d’onde, quand on sait faire la fête, s’amuser, lâcher prise, quand on a quelque chose en commun avec eux, avec leur jeunesse… quand son cœur n’est pas alourdi par le manque d’un beau brun…
Je sais que c’est peine perdue, que jamais je ne ferai partie d’une meute de garçons de mon âge. Je regarde une dernière fois le magnifique petit brun en train de faire rebondir la balle sur ses abdos finement dessinés… je ne sais pas si je suis plus attiré pas sa beauté exceptionnelle ou par la complicité avec ses potes… c’est un tout qui me charme et qui m’émeut… qui me rend triste à la fois, car j’en suis exclu…
Je décide de partir, de m’éloigner de cette image de jeunesse insouciante qui me rend si envieux et si triste. Je sors de l’eau et je vais retrouver ma cousine.
« T’as assez dragué mon cousin ? »
Rien ne lui échappe. Elle m’énerve.
« J’ai pas dragué… »
« On aurait dit un requin tournoyant autour de sa proie avant l’attaque finale »
« Je pourrais tourner autour jusqu’au réveillon, jamais je n’oserai attaquer »
« Ils sont bogoss ? »
« Oui, un en particulier… »
« En bande c’est impossible »
« Même s’il avait été tout seul, ça l’aurait été »
« Hétéro ? »
« Je pense, je ne sais même pas le voir… »
« Comment ça, t’as pas un gaydar ? »
« Un quoi ? »
« Un gaydar, un gay radar… un radar pour détecter les gays, enfin, cousin… la légende court comme quoi vous vous reconnaissez à coup sûr entre vous »
« Bah, ce n’est vraiment qu’un légende… en tout cas en ce qui me concerne ça en est une… de toute façon, même si ce petit mec avait ce penchant, il est bien trop beau pour s’intéresser à un type comme moi»
« Dit le mec qui s’est tapé… oups ». Elle est parfois maladroite ma cousine.
« Il est beau, mais ça ne vaut mon beau Jérém »
« Tu as dit ‘mon beau Jérém’… »
« Oui… parce quoi qu’il arrive, ce mec sera à jamais mon beau Jérém à moi » je lui réponds du tac au tac, au même temps que je sens une vague de larmes monter à mes yeux et s’arrêter juste avant de commencer à couler sur mes joues.
« Tu es touchant mon cousin »
« Si tu veux dire que je suis con, tu as parfaitement raison, mais je ne peux rien y faire… »
Elle me sourit. Je me sens déjà mieux. Elle décide de retourner à ses magazines de gonzesse. Je reste sur ma serviette, en position mi allongée, le dos incliné à 45 degrés, appuyé sur mes coudes, une position qui me fait inévitablement penser à certaines attitudes d’un certain beau brun pendant certaines situations plutôt chaudes… initié par cette image insoutenablement érotique, attisé par la caresse du vent sur mon torse et plus particulièrement sur mes tétons, je sens la trique monter dans mon maillot de bain… je tente de me secouer, je laisse mon regard dériver sur la plage… je suis heureux d’être là, j’essaie de penser à autre chose mais ma trique persiste…
J’annonce à ma cousine que je vais retourner à l’eau. Elle m’annonce qu’elle compte rester avec ses magazines de gonzesse. Ca m’arrange, je ne veux pas qu’elle voit que je bande. Elle serait capable de se moquer de moi pendant des jours. J’y vais franco, mais je me rends vite compte que l’eau est vraiment fraîche. J’y reste un petit moment, ce qui a un effet radical sur mon érection naissante. Lorsque je ressors un instant plus tard, la bête a bien perdu de son panache. Je souffle. J’ai envie de marcher. Et je suis désormais en condition de le faire.
Marcher, marcher, marcher seul pendant des heures sur la plage entre sable et eau en cherchant répit à ma tristesse et en me consolant en guettant le bogoss, l’anti-dépresseur naturel par excellence.
Dans ma recherche ciblée, parcourir la plage, me plonger dans un écosystème à part entière. Partout, au bord de l’eau, voilà en vrac l’artillerie lourde en plastique déployée pour bâtir des châteaux de sable conçus avec grande application par des enfants et des parents fatigués et aussitôt emportés par la mer ; au fil de mes explorations, je tombe sur une voiture de police à moitié ensevelie dans le sable…
Souvenirs d’enfance, souvenir d’avoir moi aussi possédé un petite voiture de police semblable à celle là, souvenir d’avoir moi aussi fait des châteaux de sable et avoir vu la mer les reprendre aussitôt… avoir longuement travaillé et avoir vu la mer effacer mes efforts… c’est ça qui est dingue, on la voit dès le plus jeune age, on la touche du doigt en étant enfant, devant un château de sable effacé par la mer, cette précarité de toute entreprise humaine, la conscience que tout est éphémère, la preuve en images que rien ne dure; et, comme beaucoup de choses, on l’oublie en grandissant…
Quand on y pense, c’est bien à cette précarité, à cet état définitivement provisoire que tient le plus grand charme des choses et des gens. C’est dur de l’admettre, mais c’est bien une réalité.
Marcher sur la plage, croiser parfois une cigale échouée entre le flux et le reflux en train de se noyer; laisser des traces sur le sable que l’eau efface un instant après mon passage, relativiser par moments mes soucis, et l’instant d’après me faire rattraper par la souffrance, la tête qui explose de chagrin face à l’inéluctable, sentir tous les sentiments remonter d’un coup, avec une violence extrême… inutile, impossible de l’ignorer… il me manque, c’est horrible, c’est comme si on m’arrachait le cœur, j’en ai mal dans la poitrine.
Me poser alors sur le sable, terrassé par la souffrance, le souffle coupé, les larmes au bord des yeux : me poser face à la mer, la regarder fixement ; penser au temps qui passe, à hier encore où l’on venait à la mer en famille, à aujourd’hui où l’on est que tous les deux, Elodie et moi : un an de plus, un autre encore, on devient grands ; le vent sur la peau, regarder longtemps la mer immuable et éternelle, qui était là tellement de temps avant moi et qui le sera bien longtemps après, me sentir petit devant ces immensités, celle de la mer, et celle du temps…
Sentir ma souffrance sans importance, un petit grain de sable de rien du tout à l’échelle de la mer, de l’Univers, réaliser que tout ce que je peux vivre a si peu d’importance à l’échelle du Tout, que de nos joies, de nos souffrances, l’Univers tout entier s’en moque éperdument… penser que dans cinquante ans, dans cent ans, dans dix mille ans on ne sera plus que poussière et que cette souffrance n’aura plus d’importance, personne n’y pensera plus, personne ne se souviendra de notre passage sur terre comme l’empreinte laissé sur le sable que une vague efface sans pitié… c’est dur de se dire cela, alors que ces petits rien dont l’Univers se moque, c’est bien notre Tout, notre Univers à nous.
Souffrir autant, à quoi bon ?
Si seulement ça avait pu se terminer autrement, si seulement j’avais su être à la hauteur… peut-être qu’on baiserait encore et qu’il n’aurait pas été si virulent avec moi…
Vendredi soir, juste après le bac bio.
Une des portes des cabines est ouverte, je croise son regard, on se comprend. Je m’y dirige illico. L’eau du lavabo s’arrête, il m’emboîte le pas. Je rentre dans la cabine, je le sens juste derrière moi, ses baskets touchent les miennes, il est pressé, il me bouscule pour rentrer dans le petit espace et refermer la porte derrière lui. Il fait chaud, très chaud.
Je n’ai pas le temps de me retourner, j’entends le bruit du tissu qui tombe derrière moi, j’ai juste le temps de voir avec le coin de l’œil qu’il a tombé son short et que sa queue ainsi découverte pointe le zénith… de voir qu’il a fait passer l’avant de son débardeur derrière la tête… le rêve de la veille devient réalité, c’est sexy, terriblement sexy… il me saisit par les épaules, il plaque sa queue contre mon short, il la cale dans ma raie, avec une main il appuie fermement entre mes omoplates pour me faire plier le buste… il soulève mon t-shirt, il plie son buste, la peau de ses abdos est collée contre la peau de mon dos, c’est doux et chaud et extrêmement excitant… il se penche sur moi, sa bouche est à quelques centimètres de mon oreille… je sens son souffle sur mon cou, dans mon oreille :
« Descends ton froc, je vais te sauter comme une chienne ».
Ça me rend dingue tout ça… il fait très chaud dans ce petit espace confiné, mais je crois qu’il pourrait faire moins dix que j’aurais chaud, très chaud… j’ai trop envie de lui… je me défais très vite de tous les tissus qui couvrent mes fesses et je me retrouve avec sa queue en contact direct avec ma raie. Son gland la parcourt à plusieurs reprises, et un instant plus tard je reçois deux bons crachats juste entre mes fesses… avec son gland il étale sa salive dans ma raie et sur mon ti trou… sa queue ainsi enduite trouvera bien vite l’entrée de mon anus…
Son gland force à peine sur ma rondelle et voilà que celle-ci cède, docile, sous la pression de son attribut de mâle. Il est en moi, il m’encule. La sensation du passage de son gland en train de penetrer mon intimité est super excitant. Il commence à me limer sans plus attendre. C’est brutal, ses coups profonds et rapides… il veut jouir vite, on n’a pas vraiment le temps, il faut que l’on quitte les chiottes avant que les épreuves se terminent… soudainement je me surprends à me demander pourquoi a-t-il voulu me baiser dans les chiottes alors qu’on aurait pu aller chez lui comme lundi dernier… est-ce qu’il ne veut en réalité que se soulager les couilles une fois encore vite fait, sans avoir à se coltiner ma tronche de chien battu une fois l’affaire fini ?
Belle façon de se dire adieu… je n’aurais pas du le suivre ici… qu’est ce que je peux être stupide parfois… une fois de plus il claque des doigts et je suis « à ses pieds »… ou plutôt « à sa queue »… à hauteur de sa queue… en plus je me rends compte que je ne prends vraiment pas mon pied… je n’arrive même pas à bander tellement la situation est humiliante, tellement je suis pris dans l’effort de ne pas tomber à l’avant, tellement ses coups sont violents… je sens qu’une fois de plus Jérém ne se preoccupe que de son plaisir, on dirait vraiment qu’il s’en fout de moi, il veut juste jouir ce petit con… à posteriori, je me dis que j’aurais du partir à ce moment là, dès que j’ai commencé à sentir les premières sensations désagréables, me déboîter de lui avant de me laisser faire plus de mal… mais c’est un truc dont je serais bien incapable… comment oser se déboîter d’un mâle approchant de l’orgasme ???
A un moment j’ai vraiment mal, je ne suis plus du tout excité, je me dis que je vais attendre que ça passe… hélas, je suis si contrarié par la situation et par son attitude que j’ai envie que tout cela s’arrête très vite, de suite même, je n’ai plus du tout envie qu’il jouisse en moi… la douleur augmente, ça devient presque insupportable…
Le bruit d’un avion qui traverse le ciel tractant avec une banderole de pub se charge de me tirer de mon souvenir déplaisant. Je suis toujours assis sur la plage de la Mateille, face à la mer. J’ai du mal à revivre ce moment, notre dernière baise. Je regarde inlassablement le flux et le reflux de l’eau, et je ressens dans mon cœur des sentiments contradictoires onduler avec la même cadence.
Sentir d’abord monter en moi la vague déchirante de la culpabilité, le regret d’avoir tout gâché avec ma faiblesse… me dire que oui, si seulement j’avais su être fort, ne pas le saouler avec mon besoin de câlins, ça se serait passé autrement entre nous… me flageller en me disant que tout simplement je lui en ai trop demandé, et j’ai tout perdu… sentir monter en moi ce sentiment, le sentir inonder mon cœur, me prendre à la gorge, m’étouffer…
Et puis, un instant plus tard, changement de polarité de mes émotions… sentir ma culpabilité se retirer, se dérober de mon cœur comme la vague sur le retour sous mes pieds… me dire alors que mon besoin de tendresse est normal, légitime, que c’est impossible d’avoir une entente sexuelle aussi forte avec quelqu’un sans qu’il y ait autre chose que de la baise… me dire que c’est normal, que j’ai vraiment besoin de cela, que la nuit après l’Esmeralda ça aurait dû arriver plus souvent… oui, j’ai envie de plus que le sexe avec ce mec…
Me flageller et me consoler sans cesse pour arriver à la conclusion que, dans un cas comme dans l’autre, peut être je ne suis tout simplement pas la personne dont il tombera amoureux…
Et puis retrouver espoir qu’il puisse éprouver quelque chose pour moi, même s’il ne veut pas l’assumer… tenter de décrypter chacun de ses mots et gestes pour y entrevoir un espoir… penser au sandwich qu’il m’a offert le lundi avant de m’amener chez lui et me dire que c’est gentil, presque émouvant… et un instant plus tard repenser à sa froideur, à la méchanceté avec laquelle il m’a envoyé balader le mercredi quand je lui ai proposé une nouvelle révision ; repenser à la douceur de son regard la nuit de l’Esmeralda et un instant plus tard me sentir révolté, meurtri par la baffe qu’il m’a mis dans la gueule, par les mots durs et blessants qu’il a eu lorsqu’il m’a rattrapé dans les chiottes après mon doigt d’honneur…
Mais malgré tout cela, au delà de tout, il me manque. A en crever, il me manque. Pourquoi est-il si con ? Qu’a-t-il vécu pour être si incapable de se laisser aller ? Pourtant je sais qu’il en a envie aussi, il me l’a montré, il y a en lui un vrai potentiel de tendresse… qu’est ce qui le bloque ? Une fierté masculine mal placée ?
Sentir enfin la rage m’envahir, un sentiment d’injustice immense et inéluctable, me sentir impuissant et saturé de colère face à ce gâchis épouvantable qu’est la fin de l’histoire avec mon beau brun… oui, mon beau brun… comment est-il possible qu’il soit devenu si important pour moi alors que lui il en a rien à carrer de moi ? Réaliser que je n’ai été que son vide-couilles et me sentir brûler de l’intérieur… avoir envie de crier, de cogner… me lever presque d’un bond, marcher, marcher et marcher encore pour tenter de me calmer, pour évacuer la rancune… marcher et sentir le vent sur ma peau, le vent, ce putain de vent, qu’il s’appelle d’autan ou de la mer, toujours présent lors des grands moments de mon histoire avec Jérém. Fidèle à lui-même, le voilà se manifester alors que le mot « fin » est en train de s’écrire.
Je l’aime, il ne m’aime pas. Il n’y a pas de solution. Je suis triste, triste à en crever, je sens les larmes couler sur mes joues et sécher dans le vent… je l’aime, je l’ai aimé, et c’est beau, de toute façon je n’avais pas le choix… je ne regrette rien, car tout ce que j’ai fait je l’ai fait par amour, y compris les erreurs… je voulais juste être bien avec lui… je suis un jeune homme bien trop naïf qui demande beaucoup trop à l’amour et aux hommes, surtout au mauvais homme… je me dis que face à la nature définitivement provisoire de toute chose, il n’y a que l’amour qui compte, tout donner pour tenter d’être bien avec l’être que l’on aime… oui, il n’y a que l’amour qui compte, le seul qui ait du sens, même quand il est fini.
Pris dans mes pensées, j’ai marché si loin que j’en ai perdu la notion du temps : je n’ai pas de montre, je ne sais pas depuis combien de temps je suis parti ; je regarde la plage et je me rends compte que je suis peut-être plus proche de Narbonne Plage que de Gruissan. Je fais demi tour en me disant qu’il faut que je me dépêche, car Elodie doit commencer à se demander où je suis passé. Je commence à sentir la fatigue s’emparer de mes muscles.
Lorsque j’arrive enfin au parasol, je la trouve toujours le nez fourré dans ses magazines de pisseuse.
Je n’ai pas le temps de m’allonger sur la serviette qu’elle me branche.
« Vas-y raconte… »
« Tu veux que je te raconte quoi ? »
« Bah, raconte… il était comment ? »
« Qui, ça ? »
« Le mec que tu t’es tapé… quoi d’autre ? »
« Je ne me suis tapé personne… »
« Tu me fais marcher »
« Non, ma cousine… tu sais bien quelle cata je suis de ce coté là comme dans beaucoup d’autres… »
« Tu déconnes… même pas une petite gâterie ? »
« Même pas… »
« T’as fait quoi alors, pendant tout ce temps ? T’es parti au moins trois heures… »
« J’ai marché sur la plage, j’ai réfléchi… »
« Arrête de te faire du mal et regarde le paysage masculin… t’aura remarqué que par ici, le bogoss ce n’est pas ce qui manque… et j’en ai même vus qui semblaient plutôt pour toi que pour moi… »
« Je ne sais pas où tu les as vus, mais moi j’ai rien capté… et quand bien même… les beaux mecs ne s’intéressent pas à un type comme moi… »
« …dit le petit jeune qui a couché pendant des mois avec le mec, certes, le plus con de la ville, mais presque sûrement le plus canon »
« Arrête de parler de lui, s’il te plait »
« Mais enfin Nico … arrête de te pleurer dessus… je te l’ai déjà dit un million de fois, tu es un gars super mignon… il faut juste que tu apprennes à croire en toi… que tu trouves un peu d’assurance… les mecs viendront à toi comme des moustiques sur une ampoule allumée dans la nuit… »
« C’est ça, fous toi de ma gueule »
Elle ne répond pas, préférant replonger dans les pages patinées de sa revue que continuer la discussion avec une cause perdue dans mon genre.
Je décide de m’allonger pour me détendre. Je ferme les yeux me coupant ainsi du monde visuel pour de me concentrer sur d’autres mondes sensoriels. Je me laisse bercer par le « Concerto de la Plage », ce chef d’œuvre estival rythmé par le bruit ininterrompu de la mer, par le balancement incessant des accords du flux et du reflux ; cadencé par celui des cigales stationnés dans la broussaille à l’arrière de la plage ; ponctué par les cris parfois joyeux, souvent capricieux des enfants ; saccagé par les discours le plus souvent sans intérêt des voisins de serviette : le tout modulé par la direction artistique du vent de mer qui caresse la peau et qui susurre bien de choses à mon oreille, et à mon esprit.
Je me laisse transporter par l’odeur de la crème solaire dont ma cousine s’est largement enduite ; contrairement à moi qui, à cause de la flemme de me badigeonner la peau d’une crème gluante, je risque en permanence le coup de soleil. Même si je n’aime pas trop en mettre sur la peau, l’odeur de la crème solaire a pour moi depuis toujours le parfum des vacances. Le sable est désormais partout, sur les serviettes, sur la peau, dans les maillots : inutile de lutter ; le soleil tape, le vent caresse. C’est la plage. Me détendre peu à peu et me sentir partir dans un petit sommeil.
Lorsque j’émerge une demi-heure plus tard, un couple s’est installé à quelques mètres de nous. Un gars, une fille : petit couple charmant, ils doivent être ensemble depuis peu, car ils n’arrêtent pas de se faire des papouilles. Le mec est plutôt du genre bogoss, une épaisse chevelure châtain foncé coupée assez courte, un torse plutôt dessiné et bien proportionné… il a l’air gentil garçon, attentionné, il a vraiment l’air amoureux… la beauté du gars m’attire, leur intimité m’intrigue et m’excite… je n’arrive quasiment pas à en détacher les yeux mais il est tellement à sa copine que je n’arrive pas à capter son regard ne serait-ce qu’une seule petite fois… ce qui me laisse de loisir de mater à mon gré et de me laisser aller à imaginer ce beau corps musclé dans l’amour la nuit d’avant… l’imaginer faire l’amour à sa copine et par ricochet repenser à la fois où j’avais surpris Jérém en train de baiser Sarah juste avant une de nos révisions… comme mon beau brun, ce garçon est vraiment trop beau pour être hétéro… c’est sur qu’il l’ont fait la nuit d’avant, peut-être même ce matin ou entre midi et deux… la fille aussi a l’air emballée par le garçon, l’air d’avoir en permanence envie de lui… et je me dis que moi à sa place je ferais l’amour à longueur de temps à un mec pareil, si beau, si gentil, si amoureux…
Je suis perdu dans mes rêveries et soudainement ma cousine approche la bouche de mon oreille pour y chuchoter, le ton faussement réprobateur :
« Qu’est ce que tu regardes, mon cousin ? »
Moi, du tac au tac, sans même détourner le regard de la scène sensuelle à laquelle j’assiste avec bonheur et excitation : « Les mouettes, ma cousine, les mouettes… »
« Je me disais bien que l’ornithologie était une science qui pourrait retenir ton attention… »
« Tout comme que la tienne, si je ne m’abuse » je lui réponds.
« Tout à fait, tout à fait » - conclut-t-elle, associant un ton de voix ironique à une expression de plus sérieuses, dans un contraste qui me fait esclaffer de rire. Heureusement qu’elle est là. Sans elle je serais en train de pleurer dans ma chambre à St Michel. Grâce à elle je suis sur cette plage en train de mater du bogoss et d’en rigoler avec elle. Vraiment, j’ai de la chance de l’avoir.
Je continue de les regarder… comment je voudrais qu’il soit là avec moi, comme ce bogoss à coté de cette fille chanceuse, en train de me faire des câlins… je sais que je rêve les yeux ouverts et que je me fais du mal, mais j’ai si envie de sentir ma peau contre la sienne…
Comment je voudrais qu’un sms arrive, qu’il me demande où je suis, qu’il vienne me rejoindre… dans un élan désespéré, je tire mon portable du sac de plage et je le consulte… hélas l’écran reste inexorablement muet… je sais que ce n’est qu’une illusion, que je prends mes rêves pour des réalités, pourtant je ne peux pas m’empêcher de me sentir déçu et humilié… je me dis qu’après ce qui s’est passé vendredi, il me doit bien un sms…
Le 18 août dernier, l’histoire de Jérém et de Nico a fêté son premier anniversaire. De nombreux épisodes ont été publiés et au moins autant sont en chantier avant le dénouement final. Des épisodes très chauds, parfois bouillants, alterneront des épisodes plus sensuels, introspectifs… Nico n’est pas qu’une machine à baiser et l’histoire avec le beau Jérémie ne sera jamais simple.
A l’occasion de ce premier anniversaire, je trouve qu’il serait sympathique que ceux qui le veulent puissent partager avec les autres lecteurs le souvenir, le moment, la scène, l’image, la situation, la baise les plus marquants, les plus chauds, les plus emblématiques dans les épisodes publiés jusqu’ici.
Tous ceux qui laisseront des commentaires avec leur mail, recevront l’épisode suivant en avant-première dès son achèvement.
Merci pour vos commentaires, les positifs comme les négatifs. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais chaque commentaire participe à faire évoluer l’histoire et à gratifier l’auteur pour son travail. Merci pour l’intérêt que vous portez à cette histoire.
Je m’approche de la 206 noire qui a déjà le moteur allumé... il me voit approcher coté porte passager et il baisse la vitre… il me dit de rentrer dans la voiture... il est en train de fumer...
J’ouvre la porte et je m’installe sur le siège.
« Salut » je lui lance.
« T’as envie de quoi ? » il me répond. Il a une bonne petite gueule de mec et en plus il a une voix virile…
« Je m'adapte... »
Silence un brin lourd : je suis vraiment maladroit.
« Tu me suces? » il me lance.
« Tout ce que tu veux bomec... »
« On va trouver un endroit tranquille »
Il enclenche la marche arrière et on sort de Gruissan direction les étangs. Le gars n’est pas très causant mais pendant le trajet, j'arrive quand même à lui faire dire qu'il a 23ans... Il l’air de connaître les lieux… il repère un petit chemin et s’y gare à coup sur.
Il arrête le moteur, enlève son t-shirt, et miam miam, il dévoile un petit physique pas trop musclé juste comme il faut… une fois la braguette ouverte, il sort une queue plutôt convenable de son boxer... il bande déjà...
Je me penche sur son entrejambe et je commence à lui polir le gland pendant qu'il continue de fumer... à un moment je sens sa main se poser sur le cou et exercer une pression pour que j'aille plus loin... aaaaaaaah j'ai trouvé ça... terriblement excitant....
Précédemment dans 50 nuances (de mépris) de Jérém : grande baise le lundi après-midi, après l’épreuve de philo du matin ; le lendemain, jour de techno, disette ; mercredi c’est l’histoire-géo le matin, la physique-chimie l’après midi ; Jérém sexy à en pleurer, Nico n’y tient plus, il s’aventure à lui proposer une gâterie et se fait jeter ; ce soir là, sur la pelouse de St Etienne, Stéphane et Gabin croisent son chemin; jeudi c’est les maths le matin, anglais l’après-midi : Nico, trop vener contre Jérém, a un geste à l’encontre du beau brun que ce dernier n’apprécie guère : petite mise au point musclée suivie d’une pipe dans les chiottes du rez-de-chaussée du lycée; vendredi après-midi, bio, Jérém dépose sa copie avant la fin de l’épreuve ; Nico en fait de même pour lui courir après… il le retrouve assis sur les marches de l’escalier; les regards se croisent., Nico craque… un instant plus tard il se retrouve dans une cabine des toilettes du premier étage… Jérém le saisit par les épaules, il plaque sa queue contre son short, il la cale dans sa raie, avec une main il appuie fermement entre ses omoplates pour lui faire plier le buste… il soulève son t-shirt, les abdos du beau brun sont collés contre la peu de son dos, c’est doux et chaud et extrêmement excitant… la bouche de Jérém est à quelque centimètres de sa nuque… Nico sent son souffle sur le cou, dans son oreille :
« Descends ton froc, je vais te sauter comme une chienne ».
Samedi matin après le bac…
Ça y est, le bac c’est fini. Les révisions aussi. La plupart de mes camarades s’en félicitent. Tous, pour ainsi dire. Du moins ceux normalement constitués. Pas moi. Car moi, si je le pouvais, je rajouterais 100, 1000, 10000 épreuves pour faire durer le bac à l’infini… pour revoir mon beau Jérém que j’aime et que je hais à la fois. Pour réviser, encore et encore. Mais la vie est ainsi faite, elle avance, il faut avancer avec et admettre que l’on ne peut pas faire face à l’inéluctable. A la volonté de l’autre qui ne va pas dans le même sens que la notre. Au temps qui redistribue les cartes sur la table de notre vie. Qui sait offrir des occasions inattendues et imposer des privations insupportables. Faire face à la séparation.
Il me manque. Terriblement. Même si je suis vraiment en colère contre lui. Oui, je suis en colère, après ce qui s’est passé hier soir dans les chiottes du premier étage du lycée… cette fois-ci il a dépassé les bornes… quel connard ce mec… mais qu’est ce qu’il me manque, déjà, ce connard…
Dans l’attente des résultats du bac dans 15 jours, rien ne me retient sur Toulouse. Après la difficile semaine des épreuves, là où les épreuves les plus difficiles à affronter ne furent certainement pas celles posées sur une feuille du Ministère mais bien celles infligées par le comportement sans queue (ou plutôt avec queue) ni tête de mon beau brun, on décide avec Elodie de partir tous les deux à la mer. Pour rire ensemble. Pour pleurer dans ses bras si besoin.
Oui, le vendredi soir Elodie est chez moi. Le samedi à midi on est à Gruissan. Ses parents y ont un apart proche de la plage de la Mateille et depuis plusieurs années déjà elle dispose des clefs. On file direct à la mer. J’ai envie de mer. J’ai envie de contact avec l’eau. J’ai toujours adoré ça. Me baigner à la mer. Ça me fait un bien fou, ça me détend, ça me calme. Et autant dire que cette année là j’avais tout particulièrement besoin de me détendre et de me retrouver. De soigner mes blessures.
On passe le portique et on roule sur la plage. C’est royal. Dès que les pneus de la voiture touchent le sable, je descend ma vitre. Le vent de mer caresse ma peau. Je veux courir à l’eau. C’est viscéral. J’ai dû être poisson dans une vie antérieure. La voiture roule au pas et je me retiens de justesse d’ouvrir la portière et de me précipiter dans la mer calme. On se gare au plus près de la barrière en bois limitant l’accès des voitures.
Je descends, je suis déjà déchaussé, la plante des pieds touche enfin le sable. Sensation de bien être et de liberté. Je me débarrasse de mon t-shirt et je garde le short de bain que j’ai enfilé dès mon réveil… je sens le vent caresser ma peau et tout particulièrement la peau de mon torse, si peu habituée à être exposée… je le sens s’infiltrer à travers le tissu fin de mon short pour caresser mon bassin, mes fesses… sensation étrange et agréable que la fraîcheur du vent sur toutes ces parties de mon corps qui, le plus souvent couvertes par des vêtements, n’ont pas l’habitude de ce petit frisson, ce qui rend l’instant encore plus spécial ; un ensemble de sensations si vives et dépaysantes qui me font dire à coup sûr : ça y est, c’est les vacances.
Oui, les vacances, enfin. A une heure trente de Toulouse, je suis dans un autre monde. Je me sens bien. Il fait beau, je suis à la mer, le vent caresse ma peau, Elodie est là ; je me sens tellement bien que j’ai envie de pleurer… de joie… comme si mon esprit se libérait de tant de tensions, du joug de mes soucis habituels… je suis à fleur de peau… j’ai envie de courir à l’eau, je me dis que ça va sûrement me faire du bien. J’ai envie de me faire du bien après ce qui s’est passé depuis une semaine… et surtout hier soir…
On attrape les sacs avec les affaires de plage et on avance sur le sable… on s’approche de l’eau, c’est le bonheur… je sens des papillons dans le ventre, mon regard se perd au loin dans la tentative d’embrasser l’immensité à laquelle il est confronté… la plage, la mer, le ciel, les vacances… j’en ai la tête qui tourne tellement ça fait du bien d’être là…
On trouve un coin pas trop peuplé un peu en retrait, on plante le parasol, on allonge nos serviettes. J’accomplis la corvée de la crème solaire à la va vite. Je suis trop pressé de retrouver l’eau, et tans pis pour les coups de soleil… de plus je n’aime pas me badigeonner partout… ça colle… ma cousine fait ça avec le plus grand sérieux et pendant qu’elle n’en est encore qu’à la moitié supérieure de son corps, je me précipite en direction de l’eau.
J’y arrive en trois enjambées. Petite déception, à vrai dire un tantinet attendue : l’eau est bien fraîche en ce milieu du mois de juin. Je tente de m’acclimater, les pieds plantés dans cette frontière mobile définie par le flux et le reflux de l’eau. Mes orteils ont du mal à s’habituer à la température trop basse. Je prends sur moi et je tiens en place. Ma cousine me rejoint enfin. Elle trempe un orteil et le retire illico.
« T’es vraiment un grand malade, toi… comment tu fais pour rester là… l’eau est glacée »
Les filles trouvent toujours que l’eau est glacée. Mais là je ne peux pas dire le contraire. Cependant, mon envie de mer est telle que j’ai décidé que je me baignerai coûte qui coûte. C’est sous le regard interloqué de ma cousine, et en partie en défi de ce dernier, que soudainement je trouverai le courage d’avancer dans l’eau…
J’adore la et d’avoir toujours pied… pas après pas, mes jambes trouvent le contact avec l’eau ; petit choc quand mes parties sensibles touchent la mer froide… l’eau arrive désormais en haut de mon bassin, à la limite de mon ventre…
Oui, l’eau est limite froide… mais ce n’est pas ça qui m’empêchera de me baigner, de laisser mon corps tout entier retrouver l’indescriptible sensation d’être en contact avec les éléments. Son élément. Oui, définitivement j’ai du être poisson de mer dans une autre vie. Ou Labrador.
J’inspire un bon coup, je mon projette en avant, mes pieds quittent le sable, mon torse, mes épaules, mon dos, ma tête plongent dans l’eau… c’est un choc assez important… je nage deux brassées et j’émerge d’un bond… bonjour la mer… comment vas-tu depuis l’an dernier ? Me revoilà, c’est Nico…
J’ai un peu froid mais je suis trop bien… je replonge, je fais plusieurs brassées, le mouvement chauffe mes muscles, je trouve un équilibre thermique précaire… je me pose pour retrouver mon souffle, j’ai toujours pied, ce n’est qu’un instant, j’ai froid de suite, je me dis que je peux tenir un peu plus en reprenant à nager… j’essaye, mais l’équilibre thermique est désormais rompu, j’ai vraiment trop froid, je bondis hors de l’eau comme un fou… comme un saumon remontant la rivière… je croise le regard de ma cousine, elle se moque de moi, elle a l’air de me prendre pour un dingue… je la vois poser son index sur sa tempe et faire ce mouvement circulaire alterné qui veut tout dire…
Je suis frigorifié, et en sortant de l’eau je trouve que le vent est lui aussi plutôt frais. Je tremblote et j’entends Elodie me lancer :
« T’es reformé P4, toi, non ? »
Elle rigole tout en gardant son sérieux, ce qui me fait délirer. Je me sèche vite fait et je m’allonge à plat ventre sur la serviette. Ma cousine m’impose une application complémentaire de crème solaire sur le dos. Elle l’étale avec rigueur et méthode.
« Tu me fais pitié… je ne veux pas passer la soirée aux urgences des grands brûlés »
J’adore la mer, j’adore la plage. J’adore me baigner, j’adore m’allonger et sentir le vent sur ma peau. J’adore tout ce qui se passe sur la plage. Sous l’effet de l’exposition au soleil, j’arrête petit à petit de grelotter… je regarde ma cousine assise, appuyée sur ses coudes, balayer l’espace à au moins 180° discretos derrière ses lunettes de soleil. Elodie est class. Drôle et class à la fois. Elle déchire.
« Tu mates quoi ma cousine ? »
« Les mouettes, mon cousin, les mouettes… » répond-elle sur un ton très sérieux tout en soulevant ses lunettes, le regard rivé sur un beau sapeur pompier tout en muscles t-shirt blanc, short rouge, lunettes noires de bogoss traversant la plage pile à notre hauteur.
« C’est ça… prends moi pour un con…»
« Non, mais t’as vu comment il est gaulé ce type ? »
« Ah, oui, je vois… »
La plastique parfaite des sapeurs pompiers de l’Aude : une valeur sure. Quand je pense que encore la veille je couchais avec un « truc » qui ressemble à ça… putain qu’est ce que j’ai eu comme chance…
C’est là que l’on part dans un de ces délires qui rendront ces vacances si inoubliables pour moi. L’année 2001 n’était même pas à sa moitié et elle m’avait déjà apporté tant de choses… si seulement à ce moment là j’avais su que je n’avais encore, pour ainsi dire, rien vu…
« Mais t’as vu ce petit cul rebondi ? » enchaîne Elodie. Je n’arrive pas encore à croire que l’on a ce genre de conversations avec ma cousine. Je trouve ça très drôle, drôle et libératoire. Je la seconde, ravi. Ça fait du bien de pouvoir être enfin moi-même. M’assumer. N’avoir rien à cacher.
« Oui, Elodie, mais je t’avouerai que chez un mec, c’est plutôt le torse qui m’impressionne… le cou, la chute d’épaules, ses biceps »
« Ouais… aussi, mais ce cul, franchement, t’as pas envie de mordre dedans ? »
« Et puis, tu sais, Elodie, ton pompier il faut le voir sans lunettes de soleil avant de se prononcer… »
« Moi un mec avec un cul pareil, je prends le risque »
« Il faut aussi que le visage aille avec le reste »
« Je te dis que celui là je couche avec même avec un sac sur la tête » enchaîne-t-elle.
« J’avoue que le t-shirt lui allait comme un gant » j’admets.
« Et t’as vu le bas de ses cuisses… ses mollets… on dirait un joueur de rugby de ceux qu’ils ont choisi sur ce nouveau calendrier pour nanas… c’est comment déjà… les Dieux du Stade »
« Ah, j’ai entendu vaguement parler de ça… »
« Je me demande comment les responsables du club ont réussi à vendre à ces mecs si… mecs… si… jaloux de leur parties, l’idée de se foutre à poil sur un calendrier… » commente Elodie.
« En tout cas chapeau » je relance..
« Oui, chapeau… » elle ajoute « j’espère qu’ils vont en faire un tous les ans »
« J’espère aussi…» j’ajoute.
« Et puis… qui a dit que c’est un calendrier pour nanas ? » ajoute ma cousine.
« Oui, en effet, qui a dit ça ? » je plaisante « personne… ces mecs sont des dispensateurs de bonheur, et à ce titre leur beauté doit être considérée comme un bien public, accessible au plus grand nombre… »
« Mon cousin, tu prends tes rêves pour des réalités »
« A croire qu’ils sont choisis sur catalogue… » j’enchaîne.
« Je me demande… »
« Ton pompier avait un truc super sexy, ceci dit… »
« Quoi donc ? »
« T’as fait gaffe à sa chaînette qu’il portait bien en évidence hors de son t-shirt moulant ? »
« Ah, oui, ça c’est super sexy… et tout particulièrement quand le mec est en train de… oups» - s’interrompt-t-elle, un brin gênée de se lâcher autant dans le feu de la conversation.
« De mettre des coups de reins ? » - je relance pour la mettre à l’aise et lui montrer qu’il ne doit pas y avoir de tabou entre nous, surtout pas cet été là.
« Oui, c’est ça… »
« Quand elle ondule suivant ses mouvements, pendant qu’il prend son pied ? »
« Je vois que tu es connaisseur, mon cousin… »
Je souris. J’enchaîne.
« Moi ce que je trouve super sexy c’est un t-shirt blanc ajusté sur un beau torse… »
« Porté tout simplement avec un jean bleu » complète-t-elle.
J’adore cette sensation : je commence les phrases, elle les finit. On est des esprits jumeaux. Le problème avec ma cousine c’est qu’on aime le même type de mecs. Heureusement qu’elle s’intéresse à des mecs qui me sont inaccessibles. Si on était copines, je pense qu’on ne le resterait pas longtemps.
« Un mec doit rester simple, simple et masculin » - j’enchaîne.
« Les cheveux courts, ça c’est sexy »
« Je suis d’accord, ma cousine… et si en plus il a un tatouage… alors là je craque »
« Chaînette, tatouage… t’aimerais pas le genre bad boy… mon cousin ? »
« Oh, oui, un bomec un peu bad boy, ça c’est tout ce que j’aime… tu prends un brun avec un tatouage et une chaînette qui donnent une attitude genre petite frappe, un regard ténébreux… un coté racaillou, un peu sauvage… tout ça en contraste avec les cheveux courts et le t-shirt blanc, qui rappelle le look des militaires, des marines… la discipline… tu vois un peu le genre… on les voit partout dans les séries et les films américains… le contraste entre le coté petit merdeux et le look militaire, je trouve ça viril à se damner… vraiment ça me fait craquer…
« Je vois très bien ce que tu veux dire… »
« Et si en plus le gars il a la peau mate, alors là miam miam…»
« En fait, le genre de mec qui te fait bander c’est… Jérémie… »
Je ne réponds pas tout de suite. Je suis touché. Elodie s’en rends compte.
« Pardon Nico ».
« C’est rien… c’est juste que je n’ai pas trop envie de parler de lui… »
« T’as raison, on est ici pour s’amuser… fuyons les cons ! »
« Viens on va se baigner »
« T’es fou toi, même pas en rêve »
Je retournerai à l’eau, j’y retournerai tout seul. Cette fois-ci je me baignerai plus longtemps, ma peau et mes muscles s’habituant petit à petit à la température de l’eau. Quand je suis dedans, je ressens un réel effet bien être de l’élément liquide sur la peau, et quand je sors j’adore sentir le vent sur mon corps commencer à me sécher.
Je nage et sans m’en rendre compte je dérive et je m’éloigne un peu de notre campement. Hasard des courants ou aiguillage automatique de mon système de détection des beaux garçons, inconsciemment aimanté par la beauté masculine, je finis par me retrouver à proximité d’une bande de quatre potes jouant dans l’eau avec un ballon.
C’est un jeu sans règles, car le ballon est tantôt frappé au pied, parfois renvoyé par des abdos tendus, le coup suivant il atterrit sur les pectoraux d’un beau jeune homme bondissant de l’eau… tous les coups sont permis et parfois le ballon tombe loin, un des mecs s’élance pour le rattraper, il n’y arrive pas, il plonge, se redresse aussitôt sous l’effet d’une puissance musculaire vive, joli petit physique plongeant et émergeant de l’eau, indescriptible expression de la beauté et du charme de la jeunesse masculine… il remet la balle en jeu de ses deux mains, et le pote qui la réceptionne la renvoie à son tour avec un coup de tête…
Oui, tous les coups sont permis, car ce petit jeu c’est juste un passe temps entre potes, il n’y a pas de compétition, c’est juste de la déconnade avec un ballon, un prétexte pour faire les cons, le plaisir d’être en vacances, de l’être ensemble, d’être dans l’eau, de profiter d’un bon moment entre potes…
Ils ont tous la vingtaine, des physiques de jeunes hommes plutôt agréables à mater. Parmi eux, il y en a un qui sort nettement du lot et qui attire irrésistiblement mon attention : un petit brun pas très grand mais avec un petit physique harmonieux et bronzé, des abdos clairement dessinés sur la peau mate, deux tétons saillants que j’ai eu immédiatement envie de caresser et de lécher… un petit mec souriant, frais d’une jeunesse débordante, l’air sympathique, sans cesse déconnant avec ses potes au gré des évolutions de la balle…
Je me fais la réflexion que je suis irrésistiblement attiré par des beaux bruns… et celui-ci est particulièrement sexy… petite chaînette de mec qui va bien… ça c’est sacrement sexy, même Elodie est du même avis… je le regarde tout pris à son jeu, il s’élance pour attraper le ballon, il plonge, il se relève, sa peau dégoulinant d’eau salée, les cheveux trempes… il est beau… je le mate tellement que à un instant je finis par croiser son regard… ce n’est qu’une fraction de seconde, je détourne mes yeux, je ne veux pas l’importuner… je ne veux pas… c’est surtout que je n’ose pas… car en vrai j’aurais bien envie d’aller vers lui… et puis, entouré de tous ses potes, il faut admettre que la situation ne se prête pas à tenter quoique ce soit. C’est bien quand la situation se charge de trouver une excuse imparable à mon incapacité de saisir l’instant.
Je les regarde pendant un petit moment et je me fais la réflexion que s’il est vrai que ces mecs ont des plastiques inégales et des traits de visage plus ou moins à mon goût, ce qui ont quand même en commun c’est un petit torse en V imberbe de jeune homme, la souplesse de leurs corps, un bronzage sympathique, l’insouciance de leur jeunesse… le fait d’être là, bien entre potes… ils ont tous mon âge ou à peine un peu plus et aucun d’entre eux a l’air de souffrir le martyre à cause d’une histoire d’amour impossible…
Je les case par défaut dans la catégorie des garçons normaux et je me dis que déjà ça doit être plus simple d’aimer les filles… de plus, j’ai l’impression que cette proximité avec les potes, cette amitié, ce partage, cette communauté d’esprit est une expérience qui les aide à avancer en se sentant appuyés, entourés… c’est peut-être cela qui m’a manqué, et qui me manque toujours, une véritable complicité avec des potes, me sentir partie d’un groupe, d’une meute, d’un tout… me sentir « comme les autres » et non pas une bête rare… je n’ai jamais vécu l’expérience de ces amitiés diffuses qui font que on a l’impression (ou l’illusion) de ne pas être seul, ce qui fait que « Pour ne pas vivre seul on se fait des amis/Et on les réunit quand vient les soirs d'ennui »…
Certes, le fait de se sentir entouré et soutenu par la présence et la proximité des potes ce n’est peut-être qu’une illusion, car devant tous les grands carrefours de la vie, les épreuves, les choix, on est seuls, toujours seuls… mais à cet age là, plus que à d’autres saisons de la vie, on a besoin de cette illusion pour se sentir bien dans ses baskets, pour se construire. On aura le temps plus tard dans la vie d’admettre ou de choisir d’ignorer le fait que : « Pour ne pas vivre seul/On vit comme ceux qui veulent se donner l'illusion/De ne pas vivre seul ».
Peut-être que si j’avais été un garçon un peu plus sociable dans mes plus jeunes années, si j’avais su jouer au rugby ou fumer des cigarettes, boire de l’alcool, déconner avec les garçons sans m’en sentir trop souvent impressionné ou, pire, attiré, si je n’avais pas constamment éprouvé cette crainte de me faire jeter, cette peur panique qu’on se moque de moi et qui ne me quittera jamais vraiment, peut-être qu’aujourd’hui je serai plus fort, mieux armé pour faire face aux aléas sentimentaux, que mon besoin d’affection ne serait aussi à vif, que je ne chercherai pas dans l’amour, un substitut si important au vide qui est en moi. Peut-être que si j’étais plus fort, je n’en demanderai pas autant à l’amour… et que, même en tombant amoureux, je saurais me préserver un minimum et non pas me faire happer tête la première et m’exposer à autant de souffrance…
C’est le ballon tombant à coté de moi et m’éclaboussant d’eau qui me tirera de mes réflexion cosmiques… les quatre potes me regardent… je suis intimidé… je croise le regard du petit brun et je me sens fondre sur place… qu’est ce qu’il est mimi… je suis presque tétanisé et il me faut un instant pour réaliser qu’ils attendent que je leur rende le ballon… je finis pas leur balancer avec mes deux mains, gauche et maladroit comme je suis, je ne vais certainement pas me risquer de me ridiculiser en tentant de la balancer avec les pieds ou la tête…
C’est le petit brun qui la réceptionne… certes, je n’ai pas visé au hasard, mais le vent m’a un peu aidé… il me regarde, il sourit, il me lance un « Merci », couplé d’un petit clin d’œil… putain de petit charmeur de serpents… je craque… les papillons dans le ventre…
Une partie de moi a furieusement envie de jouer avec eux, de déconner avec eux, de prendre part à ce moment de bonheur… je suis a deux doigts de leur demander de me joindre à eux… pendant un instant je me vois déjà devenir leur pote, sortir le soir en boite, traîner toute la nuit, avoir une vie normale de mec de 18 ans, quoi… car ma fantaisie travaille et je repense alors à ces beaux mecs que je croise en bande sur la plage, ou le soir se promenant dans Gruissan City avec des beaux t-shirt tendus sur leurs épaules, enveloppant leurs torses, caressant leur biceps, dessinant un arrondi ou une échancrure en V si sexy à la base de leur cous, beaux garçons évoluant loin de moi, inaccessibles…
Je les imagine sortir le soir, s’amuser entre potes, faire des rencontres en boite, avoir des aventures, vivre à fond leur jeunesse, leurs vacances, tout comme le fait mon beau et con Jérém, tout comme moi je suis incapable de le faire… est-ce que Jérém est lui aussi en vacances quelque part en train de s’amuser avec ses potes et baiser tout ce qui lui passe à portée de queue ?
Oui, je suis incapable de prendre partie à tout cela… je n’oserai jamais proposer à des inconnus, même pas en vacances, de prendre part à leur jeu… je sais que cela arrive, de nouer des amitiés éphémères en vacances… ça arrive mais pas dans mon monde… ça arrive quand on n’a pas deux mains et deux pieds gauches… quand on sait lancer une balle, quand on sait déconner sur leur longueur d’onde, quand on sait faire la fête, s’amuser, lâcher prise, quand on a quelque chose en commun avec eux, avec leur jeunesse… quand son cœur n’est pas alourdi par le manque d’un beau brun…
Je sais que c’est peine perdue, que jamais je ne ferai partie d’une meute de garçons de mon âge. Je regarde une dernière fois le magnifique petit brun en train de faire rebondir la balle sur ses abdos finement dessinés… je ne sais pas si je suis plus attiré pas sa beauté exceptionnelle ou par la complicité avec ses potes… c’est un tout qui me charme et qui m’émeut… qui me rend triste à la fois, car j’en suis exclu…
Je décide de partir, de m’éloigner de cette image de jeunesse insouciante qui me rend si envieux et si triste. Je sors de l’eau et je vais retrouver ma cousine.
« T’as assez dragué mon cousin ? »
Rien ne lui échappe. Elle m’énerve.
« J’ai pas dragué… »
« On aurait dit un requin tournoyant autour de sa proie avant l’attaque finale »
« Je pourrais tourner autour jusqu’au réveillon, jamais je n’oserai attaquer »
« Ils sont bogoss ? »
« Oui, un en particulier… »
« En bande c’est impossible »
« Même s’il avait été tout seul, ça l’aurait été »
« Hétéro ? »
« Je pense, je ne sais même pas le voir… »
« Comment ça, t’as pas un gaydar ? »
« Un quoi ? »
« Un gaydar, un gay radar… un radar pour détecter les gays, enfin, cousin… la légende court comme quoi vous vous reconnaissez à coup sûr entre vous »
« Bah, ce n’est vraiment qu’un légende… en tout cas en ce qui me concerne ça en est une… de toute façon, même si ce petit mec avait ce penchant, il est bien trop beau pour s’intéresser à un type comme moi»
« Dit le mec qui s’est tapé… oups ». Elle est parfois maladroite ma cousine.
« Il est beau, mais ça ne vaut mon beau Jérém »
« Tu as dit ‘mon beau Jérém’… »
« Oui… parce quoi qu’il arrive, ce mec sera à jamais mon beau Jérém à moi » je lui réponds du tac au tac, au même temps que je sens une vague de larmes monter à mes yeux et s’arrêter juste avant de commencer à couler sur mes joues.
« Tu es touchant mon cousin »
« Si tu veux dire que je suis con, tu as parfaitement raison, mais je ne peux rien y faire… »
Elle me sourit. Je me sens déjà mieux. Elle décide de retourner à ses magazines de gonzesse. Je reste sur ma serviette, en position mi allongée, le dos incliné à 45 degrés, appuyé sur mes coudes, une position qui me fait inévitablement penser à certaines attitudes d’un certain beau brun pendant certaines situations plutôt chaudes… initié par cette image insoutenablement érotique, attisé par la caresse du vent sur mon torse et plus particulièrement sur mes tétons, je sens la trique monter dans mon maillot de bain… je tente de me secouer, je laisse mon regard dériver sur la plage… je suis heureux d’être là, j’essaie de penser à autre chose mais ma trique persiste…
J’annonce à ma cousine que je vais retourner à l’eau. Elle m’annonce qu’elle compte rester avec ses magazines de gonzesse. Ca m’arrange, je ne veux pas qu’elle voit que je bande. Elle serait capable de se moquer de moi pendant des jours. J’y vais franco, mais je me rends vite compte que l’eau est vraiment fraîche. J’y reste un petit moment, ce qui a un effet radical sur mon érection naissante. Lorsque je ressors un instant plus tard, la bête a bien perdu de son panache. Je souffle. J’ai envie de marcher. Et je suis désormais en condition de le faire.
Marcher, marcher, marcher seul pendant des heures sur la plage entre sable et eau en cherchant répit à ma tristesse et en me consolant en guettant le bogoss, l’anti-dépresseur naturel par excellence.
Dans ma recherche ciblée, parcourir la plage, me plonger dans un écosystème à part entière. Partout, au bord de l’eau, voilà en vrac l’artillerie lourde en plastique déployée pour bâtir des châteaux de sable conçus avec grande application par des enfants et des parents fatigués et aussitôt emportés par la mer ; au fil de mes explorations, je tombe sur une voiture de police à moitié ensevelie dans le sable…
Souvenirs d’enfance, souvenir d’avoir moi aussi possédé un petite voiture de police semblable à celle là, souvenir d’avoir moi aussi fait des châteaux de sable et avoir vu la mer les reprendre aussitôt… avoir longuement travaillé et avoir vu la mer effacer mes efforts… c’est ça qui est dingue, on la voit dès le plus jeune age, on la touche du doigt en étant enfant, devant un château de sable effacé par la mer, cette précarité de toute entreprise humaine, la conscience que tout est éphémère, la preuve en images que rien ne dure; et, comme beaucoup de choses, on l’oublie en grandissant…
Quand on y pense, c’est bien à cette précarité, à cet état définitivement provisoire que tient le plus grand charme des choses et des gens. C’est dur de l’admettre, mais c’est bien une réalité.
Marcher sur la plage, croiser parfois une cigale échouée entre le flux et le reflux en train de se noyer; laisser des traces sur le sable que l’eau efface un instant après mon passage, relativiser par moments mes soucis, et l’instant d’après me faire rattraper par la souffrance, la tête qui explose de chagrin face à l’inéluctable, sentir tous les sentiments remonter d’un coup, avec une violence extrême… inutile, impossible de l’ignorer… il me manque, c’est horrible, c’est comme si on m’arrachait le cœur, j’en ai mal dans la poitrine.
Me poser alors sur le sable, terrassé par la souffrance, le souffle coupé, les larmes au bord des yeux : me poser face à la mer, la regarder fixement ; penser au temps qui passe, à hier encore où l’on venait à la mer en famille, à aujourd’hui où l’on est que tous les deux, Elodie et moi : un an de plus, un autre encore, on devient grands ; le vent sur la peau, regarder longtemps la mer immuable et éternelle, qui était là tellement de temps avant moi et qui le sera bien longtemps après, me sentir petit devant ces immensités, celle de la mer, et celle du temps…
Sentir ma souffrance sans importance, un petit grain de sable de rien du tout à l’échelle de la mer, de l’Univers, réaliser que tout ce que je peux vivre a si peu d’importance à l’échelle du Tout, que de nos joies, de nos souffrances, l’Univers tout entier s’en moque éperdument… penser que dans cinquante ans, dans cent ans, dans dix mille ans on ne sera plus que poussière et que cette souffrance n’aura plus d’importance, personne n’y pensera plus, personne ne se souviendra de notre passage sur terre comme l’empreinte laissé sur le sable que une vague efface sans pitié… c’est dur de se dire cela, alors que ces petits rien dont l’Univers se moque, c’est bien notre Tout, notre Univers à nous.
Souffrir autant, à quoi bon ?
Si seulement ça avait pu se terminer autrement, si seulement j’avais su être à la hauteur… peut-être qu’on baiserait encore et qu’il n’aurait pas été si virulent avec moi…
Vendredi soir, juste après le bac bio.
Une des portes des cabines est ouverte, je croise son regard, on se comprend. Je m’y dirige illico. L’eau du lavabo s’arrête, il m’emboîte le pas. Je rentre dans la cabine, je le sens juste derrière moi, ses baskets touchent les miennes, il est pressé, il me bouscule pour rentrer dans le petit espace et refermer la porte derrière lui. Il fait chaud, très chaud.
Je n’ai pas le temps de me retourner, j’entends le bruit du tissu qui tombe derrière moi, j’ai juste le temps de voir avec le coin de l’œil qu’il a tombé son short et que sa queue ainsi découverte pointe le zénith… de voir qu’il a fait passer l’avant de son débardeur derrière la tête… le rêve de la veille devient réalité, c’est sexy, terriblement sexy… il me saisit par les épaules, il plaque sa queue contre mon short, il la cale dans ma raie, avec une main il appuie fermement entre mes omoplates pour me faire plier le buste… il soulève mon t-shirt, il plie son buste, la peau de ses abdos est collée contre la peau de mon dos, c’est doux et chaud et extrêmement excitant… il se penche sur moi, sa bouche est à quelques centimètres de mon oreille… je sens son souffle sur mon cou, dans mon oreille :
« Descends ton froc, je vais te sauter comme une chienne ».
Ça me rend dingue tout ça… il fait très chaud dans ce petit espace confiné, mais je crois qu’il pourrait faire moins dix que j’aurais chaud, très chaud… j’ai trop envie de lui… je me défais très vite de tous les tissus qui couvrent mes fesses et je me retrouve avec sa queue en contact direct avec ma raie. Son gland la parcourt à plusieurs reprises, et un instant plus tard je reçois deux bons crachats juste entre mes fesses… avec son gland il étale sa salive dans ma raie et sur mon ti trou… sa queue ainsi enduite trouvera bien vite l’entrée de mon anus…
Son gland force à peine sur ma rondelle et voilà que celle-ci cède, docile, sous la pression de son attribut de mâle. Il est en moi, il m’encule. La sensation du passage de son gland en train de penetrer mon intimité est super excitant. Il commence à me limer sans plus attendre. C’est brutal, ses coups profonds et rapides… il veut jouir vite, on n’a pas vraiment le temps, il faut que l’on quitte les chiottes avant que les épreuves se terminent… soudainement je me surprends à me demander pourquoi a-t-il voulu me baiser dans les chiottes alors qu’on aurait pu aller chez lui comme lundi dernier… est-ce qu’il ne veut en réalité que se soulager les couilles une fois encore vite fait, sans avoir à se coltiner ma tronche de chien battu une fois l’affaire fini ?
Belle façon de se dire adieu… je n’aurais pas du le suivre ici… qu’est ce que je peux être stupide parfois… une fois de plus il claque des doigts et je suis « à ses pieds »… ou plutôt « à sa queue »… à hauteur de sa queue… en plus je me rends compte que je ne prends vraiment pas mon pied… je n’arrive même pas à bander tellement la situation est humiliante, tellement je suis pris dans l’effort de ne pas tomber à l’avant, tellement ses coups sont violents… je sens qu’une fois de plus Jérém ne se preoccupe que de son plaisir, on dirait vraiment qu’il s’en fout de moi, il veut juste jouir ce petit con… à posteriori, je me dis que j’aurais du partir à ce moment là, dès que j’ai commencé à sentir les premières sensations désagréables, me déboîter de lui avant de me laisser faire plus de mal… mais c’est un truc dont je serais bien incapable… comment oser se déboîter d’un mâle approchant de l’orgasme ???
A un moment j’ai vraiment mal, je ne suis plus du tout excité, je me dis que je vais attendre que ça passe… hélas, je suis si contrarié par la situation et par son attitude que j’ai envie que tout cela s’arrête très vite, de suite même, je n’ai plus du tout envie qu’il jouisse en moi… la douleur augmente, ça devient presque insupportable…
Le bruit d’un avion qui traverse le ciel tractant avec une banderole de pub se charge de me tirer de mon souvenir déplaisant. Je suis toujours assis sur la plage de la Mateille, face à la mer. J’ai du mal à revivre ce moment, notre dernière baise. Je regarde inlassablement le flux et le reflux de l’eau, et je ressens dans mon cœur des sentiments contradictoires onduler avec la même cadence.
Sentir d’abord monter en moi la vague déchirante de la culpabilité, le regret d’avoir tout gâché avec ma faiblesse… me dire que oui, si seulement j’avais su être fort, ne pas le saouler avec mon besoin de câlins, ça se serait passé autrement entre nous… me flageller en me disant que tout simplement je lui en ai trop demandé, et j’ai tout perdu… sentir monter en moi ce sentiment, le sentir inonder mon cœur, me prendre à la gorge, m’étouffer…
Et puis, un instant plus tard, changement de polarité de mes émotions… sentir ma culpabilité se retirer, se dérober de mon cœur comme la vague sur le retour sous mes pieds… me dire alors que mon besoin de tendresse est normal, légitime, que c’est impossible d’avoir une entente sexuelle aussi forte avec quelqu’un sans qu’il y ait autre chose que de la baise… me dire que c’est normal, que j’ai vraiment besoin de cela, que la nuit après l’Esmeralda ça aurait dû arriver plus souvent… oui, j’ai envie de plus que le sexe avec ce mec…
Me flageller et me consoler sans cesse pour arriver à la conclusion que, dans un cas comme dans l’autre, peut être je ne suis tout simplement pas la personne dont il tombera amoureux…
Et puis retrouver espoir qu’il puisse éprouver quelque chose pour moi, même s’il ne veut pas l’assumer… tenter de décrypter chacun de ses mots et gestes pour y entrevoir un espoir… penser au sandwich qu’il m’a offert le lundi avant de m’amener chez lui et me dire que c’est gentil, presque émouvant… et un instant plus tard repenser à sa froideur, à la méchanceté avec laquelle il m’a envoyé balader le mercredi quand je lui ai proposé une nouvelle révision ; repenser à la douceur de son regard la nuit de l’Esmeralda et un instant plus tard me sentir révolté, meurtri par la baffe qu’il m’a mis dans la gueule, par les mots durs et blessants qu’il a eu lorsqu’il m’a rattrapé dans les chiottes après mon doigt d’honneur…
Mais malgré tout cela, au delà de tout, il me manque. A en crever, il me manque. Pourquoi est-il si con ? Qu’a-t-il vécu pour être si incapable de se laisser aller ? Pourtant je sais qu’il en a envie aussi, il me l’a montré, il y a en lui un vrai potentiel de tendresse… qu’est ce qui le bloque ? Une fierté masculine mal placée ?
Sentir enfin la rage m’envahir, un sentiment d’injustice immense et inéluctable, me sentir impuissant et saturé de colère face à ce gâchis épouvantable qu’est la fin de l’histoire avec mon beau brun… oui, mon beau brun… comment est-il possible qu’il soit devenu si important pour moi alors que lui il en a rien à carrer de moi ? Réaliser que je n’ai été que son vide-couilles et me sentir brûler de l’intérieur… avoir envie de crier, de cogner… me lever presque d’un bond, marcher, marcher et marcher encore pour tenter de me calmer, pour évacuer la rancune… marcher et sentir le vent sur ma peau, le vent, ce putain de vent, qu’il s’appelle d’autan ou de la mer, toujours présent lors des grands moments de mon histoire avec Jérém. Fidèle à lui-même, le voilà se manifester alors que le mot « fin » est en train de s’écrire.
Je l’aime, il ne m’aime pas. Il n’y a pas de solution. Je suis triste, triste à en crever, je sens les larmes couler sur mes joues et sécher dans le vent… je l’aime, je l’ai aimé, et c’est beau, de toute façon je n’avais pas le choix… je ne regrette rien, car tout ce que j’ai fait je l’ai fait par amour, y compris les erreurs… je voulais juste être bien avec lui… je suis un jeune homme bien trop naïf qui demande beaucoup trop à l’amour et aux hommes, surtout au mauvais homme… je me dis que face à la nature définitivement provisoire de toute chose, il n’y a que l’amour qui compte, tout donner pour tenter d’être bien avec l’être que l’on aime… oui, il n’y a que l’amour qui compte, le seul qui ait du sens, même quand il est fini.
Pris dans mes pensées, j’ai marché si loin que j’en ai perdu la notion du temps : je n’ai pas de montre, je ne sais pas depuis combien de temps je suis parti ; je regarde la plage et je me rends compte que je suis peut-être plus proche de Narbonne Plage que de Gruissan. Je fais demi tour en me disant qu’il faut que je me dépêche, car Elodie doit commencer à se demander où je suis passé. Je commence à sentir la fatigue s’emparer de mes muscles.
Lorsque j’arrive enfin au parasol, je la trouve toujours le nez fourré dans ses magazines de pisseuse.
Je n’ai pas le temps de m’allonger sur la serviette qu’elle me branche.
« Vas-y raconte… »
« Tu veux que je te raconte quoi ? »
« Bah, raconte… il était comment ? »
« Qui, ça ? »
« Le mec que tu t’es tapé… quoi d’autre ? »
« Je ne me suis tapé personne… »
« Tu me fais marcher »
« Non, ma cousine… tu sais bien quelle cata je suis de ce coté là comme dans beaucoup d’autres… »
« Tu déconnes… même pas une petite gâterie ? »
« Même pas… »
« T’as fait quoi alors, pendant tout ce temps ? T’es parti au moins trois heures… »
« J’ai marché sur la plage, j’ai réfléchi… »
« Arrête de te faire du mal et regarde le paysage masculin… t’aura remarqué que par ici, le bogoss ce n’est pas ce qui manque… et j’en ai même vus qui semblaient plutôt pour toi que pour moi… »
« Je ne sais pas où tu les as vus, mais moi j’ai rien capté… et quand bien même… les beaux mecs ne s’intéressent pas à un type comme moi… »
« …dit le petit jeune qui a couché pendant des mois avec le mec, certes, le plus con de la ville, mais presque sûrement le plus canon »
« Arrête de parler de lui, s’il te plait »
« Mais enfin Nico … arrête de te pleurer dessus… je te l’ai déjà dit un million de fois, tu es un gars super mignon… il faut juste que tu apprennes à croire en toi… que tu trouves un peu d’assurance… les mecs viendront à toi comme des moustiques sur une ampoule allumée dans la nuit… »
« C’est ça, fous toi de ma gueule »
Elle ne répond pas, préférant replonger dans les pages patinées de sa revue que continuer la discussion avec une cause perdue dans mon genre.
Je décide de m’allonger pour me détendre. Je ferme les yeux me coupant ainsi du monde visuel pour de me concentrer sur d’autres mondes sensoriels. Je me laisse bercer par le « Concerto de la Plage », ce chef d’œuvre estival rythmé par le bruit ininterrompu de la mer, par le balancement incessant des accords du flux et du reflux ; cadencé par celui des cigales stationnés dans la broussaille à l’arrière de la plage ; ponctué par les cris parfois joyeux, souvent capricieux des enfants ; saccagé par les discours le plus souvent sans intérêt des voisins de serviette : le tout modulé par la direction artistique du vent de mer qui caresse la peau et qui susurre bien de choses à mon oreille, et à mon esprit.
Je me laisse transporter par l’odeur de la crème solaire dont ma cousine s’est largement enduite ; contrairement à moi qui, à cause de la flemme de me badigeonner la peau d’une crème gluante, je risque en permanence le coup de soleil. Même si je n’aime pas trop en mettre sur la peau, l’odeur de la crème solaire a pour moi depuis toujours le parfum des vacances. Le sable est désormais partout, sur les serviettes, sur la peau, dans les maillots : inutile de lutter ; le soleil tape, le vent caresse. C’est la plage. Me détendre peu à peu et me sentir partir dans un petit sommeil.
Lorsque j’émerge une demi-heure plus tard, un couple s’est installé à quelques mètres de nous. Un gars, une fille : petit couple charmant, ils doivent être ensemble depuis peu, car ils n’arrêtent pas de se faire des papouilles. Le mec est plutôt du genre bogoss, une épaisse chevelure châtain foncé coupée assez courte, un torse plutôt dessiné et bien proportionné… il a l’air gentil garçon, attentionné, il a vraiment l’air amoureux… la beauté du gars m’attire, leur intimité m’intrigue et m’excite… je n’arrive quasiment pas à en détacher les yeux mais il est tellement à sa copine que je n’arrive pas à capter son regard ne serait-ce qu’une seule petite fois… ce qui me laisse de loisir de mater à mon gré et de me laisser aller à imaginer ce beau corps musclé dans l’amour la nuit d’avant… l’imaginer faire l’amour à sa copine et par ricochet repenser à la fois où j’avais surpris Jérém en train de baiser Sarah juste avant une de nos révisions… comme mon beau brun, ce garçon est vraiment trop beau pour être hétéro… c’est sur qu’il l’ont fait la nuit d’avant, peut-être même ce matin ou entre midi et deux… la fille aussi a l’air emballée par le garçon, l’air d’avoir en permanence envie de lui… et je me dis que moi à sa place je ferais l’amour à longueur de temps à un mec pareil, si beau, si gentil, si amoureux…
Je suis perdu dans mes rêveries et soudainement ma cousine approche la bouche de mon oreille pour y chuchoter, le ton faussement réprobateur :
« Qu’est ce que tu regardes, mon cousin ? »
Moi, du tac au tac, sans même détourner le regard de la scène sensuelle à laquelle j’assiste avec bonheur et excitation : « Les mouettes, ma cousine, les mouettes… »
« Je me disais bien que l’ornithologie était une science qui pourrait retenir ton attention… »
« Tout comme que la tienne, si je ne m’abuse » je lui réponds.
« Tout à fait, tout à fait » - conclut-t-elle, associant un ton de voix ironique à une expression de plus sérieuses, dans un contraste qui me fait esclaffer de rire. Heureusement qu’elle est là. Sans elle je serais en train de pleurer dans ma chambre à St Michel. Grâce à elle je suis sur cette plage en train de mater du bogoss et d’en rigoler avec elle. Vraiment, j’ai de la chance de l’avoir.
Je continue de les regarder… comment je voudrais qu’il soit là avec moi, comme ce bogoss à coté de cette fille chanceuse, en train de me faire des câlins… je sais que je rêve les yeux ouverts et que je me fais du mal, mais j’ai si envie de sentir ma peau contre la sienne…
Comment je voudrais qu’un sms arrive, qu’il me demande où je suis, qu’il vienne me rejoindre… dans un élan désespéré, je tire mon portable du sac de plage et je le consulte… hélas l’écran reste inexorablement muet… je sais que ce n’est qu’une illusion, que je prends mes rêves pour des réalités, pourtant je ne peux pas m’empêcher de me sentir déçu et humilié… je me dis qu’après ce qui s’est passé vendredi, il me doit bien un sms…
Le 18 août dernier, l’histoire de Jérém et de Nico a fêté son premier anniversaire. De nombreux épisodes ont été publiés et au moins autant sont en chantier avant le dénouement final. Des épisodes très chauds, parfois bouillants, alterneront des épisodes plus sensuels, introspectifs… Nico n’est pas qu’une machine à baiser et l’histoire avec le beau Jérémie ne sera jamais simple.
A l’occasion de ce premier anniversaire, je trouve qu’il serait sympathique que ceux qui le veulent puissent partager avec les autres lecteurs le souvenir, le moment, la scène, l’image, la situation, la baise les plus marquants, les plus chauds, les plus emblématiques dans les épisodes publiés jusqu’ici.
Tous ceux qui laisseront des commentaires avec leur mail, recevront l’épisode suivant en avant-première dès son achèvement.
Merci pour vos commentaires, les positifs comme les négatifs. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais chaque commentaire participe à faire évoluer l’histoire et à gratifier l’auteur pour son travail. Merci pour l’intérêt que vous portez à cette histoire.
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19 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
il est très difficile pour moi de critiquer le comportement de Nico, car je suis comme lui, fleur bleue et je suis presque dans le même cas que lui, un homme marié me baise trop bien et je sais qu'il n'y aura jamais rien de plus !
j'aime bien voir Nico se rebiffer contre le comportement de Jérémie, lui tenir tête
j'aimerai bien voir Nico refuser une demande de Jérémie, pour lui montrer que ce n'est pas qu'un garage à bite !!
j'aimerai bien voir Jérémie s'excuser de son comportement vis à vis de Nico
enfin, pour finir, j'aime beaucoup tes histoires, bien écrite et l'humour que tu inserts dedans, même avec la cousine, le passage de Stéphane était un peu trop court, car faire sentir à Nico que l'amour entre homme peut être plus doux et tendre ne peut pas se faire uniquement sur un touche pipi d'après-midi, que le romantisme entre homme existe aussi, j'y crois encore malgré mon âge avancé.
à bientôt Fabien
j'aime bien voir Nico se rebiffer contre le comportement de Jérémie, lui tenir tête
j'aimerai bien voir Nico refuser une demande de Jérémie, pour lui montrer que ce n'est pas qu'un garage à bite !!
j'aimerai bien voir Jérémie s'excuser de son comportement vis à vis de Nico
enfin, pour finir, j'aime beaucoup tes histoires, bien écrite et l'humour que tu inserts dedans, même avec la cousine, le passage de Stéphane était un peu trop court, car faire sentir à Nico que l'amour entre homme peut être plus doux et tendre ne peut pas se faire uniquement sur un touche pipi d'après-midi, que le romantisme entre homme existe aussi, j'y crois encore malgré mon âge avancé.
à bientôt Fabien
Pour répondre au commentaire du dessus :
Si, quand il y a des sentiments le sexe est effacé et c'est dommage. Peut être que ça te gêne pas à toi, c'est normal tu es une fille et les passages de sexe ne t'excites pas...mais pour moi qui suis un mec et qui suis gay, c'est important.
Pour finir, je suis quand même d'accord avec toi quand tu dis que tu préfère Jérem que Stéphane ;)
Si, quand il y a des sentiments le sexe est effacé et c'est dommage. Peut être que ça te gêne pas à toi, c'est normal tu es une fille et les passages de sexe ne t'excites pas...mais pour moi qui suis un mec et qui suis gay, c'est important.
Pour finir, je suis quand même d'accord avec toi quand tu dis que tu préfère Jérem que Stéphane ;)
Ce n'est pas parce qu' il y a des sentiments qu' il n'y a plus de sexe le passage ou jeremi se laisse aller est rempli d'émotion et sa nous a pas gener a se que je sache (moi je dirai q'on la meme adorer) mais ses vrai que je voudrais que sa soit plus centrer sur l'histoire de jeremi et niko. Et je me demande qu'elle sera la reactiin de jeremi lorsqu'il apprendra que niko a coucher avec dautre mec que lui j'aimerai tellement le savoir que les resultat arrive vite....
Super toutes tes histoires mais je préférerai des histoires plus centré sur Nico et Jerem sans tous les personnages annexes. Pas en les supprimant mais ne plus faire des histoire entière avec sa cousine par exemple ^^
Plus de sexe!
Comme beaucoup d'autres, mon moment préféré a été la soirée de l'Esmeralda pour le lien qui les a unis. Ils étaient amis à ce moment là.
Sinon, j'ai hâte de voir la suite avec Jeremi, merci ;)
Un peu de sexe aussi, why not
Sinon, j'ai hâte de voir la suite avec Jeremi, merci ;)
Un peu de sexe aussi, why not
Bonjour c'est Fabien... Merci pour vos comm... Trop cool de vous lire... Surtout ne vous battez pas...Lol...pas la peine car le plan de l'histoire est tracé...continuez à donner vos avis... Ça m'encourage a avancer... Parfois je prend des suggestions parfois pas... Comment couper les c... De jerem...il n'y aurait plus d'histoire mdr
Pour finir, deux citations. On ne peut pas plaire à tout le monde. Comme le disait la Mistinguett je suis comme le bon dieu m'a faite et c'est très bien comme ça. Mrd
Pour finir, deux citations. On ne peut pas plaire à tout le monde. Comme le disait la Mistinguett je suis comme le bon dieu m'a faite et c'est très bien comme ça. Mrd
Je suis pas du tout d'accord avec le long commentaire en dessous. J'espère que tu t'appuieras pas sur ce commentaire pour continuer l'histoire...
Non. L'histoire n'est pas répétitive, et le sexe et très bien raconté. Tu devrais continuer des chapitres comme celui-là parce qu'il y a du sexe tout simplement, et surtout qu'il y a Jérémie! Je n'aime pas Stéphane, il y a trop de sentiments et même le sexe avec lui et c'est pas excitant..
Et comme c'est dit dans les autres commentaires : c'est pas une histoire d'amour, c'est une histoire de sexe!
Non. L'histoire n'est pas répétitive, et le sexe et très bien raconté. Tu devrais continuer des chapitres comme celui-là parce qu'il y a du sexe tout simplement, et surtout qu'il y a Jérémie! Je n'aime pas Stéphane, il y a trop de sentiments et même le sexe avec lui et c'est pas excitant..
Et comme c'est dit dans les autres commentaires : c'est pas une histoire d'amour, c'est une histoire de sexe!
J'ai lu l'histoire depuis le début. Malgré quelques défauts dans la continuité de l'histoire (que je cite après), c'est très addictif, passionnants et très prennent.
Points positifs :
Les personnages sont bien travaillés, ont tous des caractères différents.
Les scène de sexe sont très bien imagées, quoique parfois répétitives et chiantes à la longue. La scène qui me plaît le plus, comme toutes l'autres, c'est celle après la scène dans les toilettes du bar.
Points négatifs :
Au bout d'un moment, Nico me saoule : Je boude, je pleure, je suis excité, je me fait baiser et humilier, je boude, je pleure, je suis excité... toujours à regretter et pourtant il continue. Une telle idiotie m'énerve à un point. J'aurais castré Jerem depuis longtemps moi !
L'histoire se développe de moins en moins. C'est toujours la même chose. On baise, on humilie, point final. Il n'y a plus que ça pour exciter aujourd'hui ?? L'arrivée de Stéphane annonçait quelque chose d'intéressant pour la relation Jerem/Nico, mais plus rien, on revient au point de départ.
J'espère que mon commentaire sera un atout pour vous et bonne journée. J'espère un nouveau tournant dans l'histoire !
Points positifs :
Les personnages sont bien travaillés, ont tous des caractères différents.
Les scène de sexe sont très bien imagées, quoique parfois répétitives et chiantes à la longue. La scène qui me plaît le plus, comme toutes l'autres, c'est celle après la scène dans les toilettes du bar.
Points négatifs :
Au bout d'un moment, Nico me saoule : Je boude, je pleure, je suis excité, je me fait baiser et humilier, je boude, je pleure, je suis excité... toujours à regretter et pourtant il continue. Une telle idiotie m'énerve à un point. J'aurais castré Jerem depuis longtemps moi !
L'histoire se développe de moins en moins. C'est toujours la même chose. On baise, on humilie, point final. Il n'y a plus que ça pour exciter aujourd'hui ?? L'arrivée de Stéphane annonçait quelque chose d'intéressant pour la relation Jerem/Nico, mais plus rien, on revient au point de départ.
J'espère que mon commentaire sera un atout pour vous et bonne journée. J'espère un nouveau tournant dans l'histoire !
le souvenir le plus marquant de cette année d'histoire surement le réveil de sieste dans la parc à coup de langue ça doit etre l'effet labrador ...
Sinon celui qui m'a vraiment marqué c'est le plan dans la salle de bain de Jerem quand pour la première et la seule fois (enfin si mes souvenirs sont bons) s'intéresser au service 3 pièces de Nico allant même jusque le matter se branler et jouissant de ce spectacle premier signe que Nico n'ai pas qu'un simple vide couille comme Jerem se force à le penser
Sinon celui qui m'a vraiment marqué c'est le plan dans la salle de bain de Jerem quand pour la première et la seule fois (enfin si mes souvenirs sont bons) s'intéresser au service 3 pièces de Nico allant même jusque le matter se branler et jouissant de ce spectacle premier signe que Nico n'ai pas qu'un simple vide couille comme Jerem se force à le penser
Merci pour cette histoire, pour moi le moment le plus marquant n'est pas un moment de sexe non c'est le moment où Jérémie à abaisser ses barrières, c'est laissé allez envers Nico :) voilà
Pour une fois qu'une histoire alterne introspection, sensualité, sexe, ça ne fait pas de mal! On a envie d'en savoir plus sur les personnages, qui ils sont, ce qui les habite, ce qui les motive, où ils vont et tout ça avec les questionnements et les émotions de ce qu'ils vivent sexuellement, cerebralement . Moi j'adore, bonne continuation :)
Ton histoire est fantastique. Tes personnages semblent si réels... Ne t'arrête jamais d'écrire, s'il te plait, c'est un véritable plaisir que de te lire !
En ce qui me concerne, j'apprécie vraiment ces pauses introspectives, ces parenthèses qui viennent espacer les moments plus " chauds bouillant ". Çà renforce la crédibilité des personnages, du récit dans son ensemble, et ça crée comme un liant entre eux et les lecteurs (on a tous traversé ce genre de " crise " introspective, quasi existentielle...).
Merci encore pour ces beaux moments de lecture qui, je l'espère, ne sont pas près de s'arrêter
A tout bientôt,
L.
En ce qui me concerne, j'apprécie vraiment ces pauses introspectives, ces parenthèses qui viennent espacer les moments plus " chauds bouillant ". Çà renforce la crédibilité des personnages, du récit dans son ensemble, et ça crée comme un liant entre eux et les lecteurs (on a tous traversé ce genre de " crise " introspective, quasi existentielle...).
Merci encore pour ces beaux moments de lecture qui, je l'espère, ne sont pas près de s'arrêter
A tout bientôt,
L.
Ma baise préféré reste la nuit après l'esmeralda, tant de tendresse et de sensualité de la part de jerem, je craque complètement
Magnifique comme d'habitude
Magnifique comme d'habitude
C'est une histoire de sexe! Il faudrait plus de sexe et moins de sentiments dans ton récit...parce que quand il y a du sexe c'est génial à lire..
J’aime beaucoup ce récit que je suis depuis le début. La soumission, le sexe hard, la violence, je trouve ça très excitant. J’aime aussi les histoires d’amour, les sentiments et la tendresse et cette histoire arrive à bien concilier les deux.
Il y a un dilemme entre des mecs doux et tendres comme Stéphane mais un peu mollasson où un mec bien viril et dominant comme Jerem mais incapable d’exprimer de la tendresse. Nico voudrait les deux chez la même personne, mais ce n’est pas évident.
Mon épisode préféré c’est le 23.2 lorsque Jerem a défendu Nico en boîte (vraiment touchant de voir Jerem se battre pour Nico et prouver ses sentiments), mais celui qui m’a le plus excité c’est le 22 (dernière ligne droit avant le bac), lorsque Nico provoquait Jerem qui lui avait demandé de le sucer. Nico faisait exprès de le faire languir et lorsque Jerem s’est énervé, il a forcé la bouche de Nico et s’est mis à la lui baiser. C’était tellement bandant d’imaginer ce mâle imposant sa force. Beaucoup d’épisodes m’ont excité mas celui la était vraiment torride !
Il y a un dilemme entre des mecs doux et tendres comme Stéphane mais un peu mollasson où un mec bien viril et dominant comme Jerem mais incapable d’exprimer de la tendresse. Nico voudrait les deux chez la même personne, mais ce n’est pas évident.
Mon épisode préféré c’est le 23.2 lorsque Jerem a défendu Nico en boîte (vraiment touchant de voir Jerem se battre pour Nico et prouver ses sentiments), mais celui qui m’a le plus excité c’est le 22 (dernière ligne droit avant le bac), lorsque Nico provoquait Jerem qui lui avait demandé de le sucer. Nico faisait exprès de le faire languir et lorsque Jerem s’est énervé, il a forcé la bouche de Nico et s’est mis à la lui baiser. C’était tellement bandant d’imaginer ce mâle imposant sa force. Beaucoup d’épisodes m’ont excité mas celui la était vraiment torride !
encore une belle histoire mais pas assez de sexe a mon gout