48.3 … tu sucerais qui ?

- Par l'auteur HDS Fab75du31 -
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Auteur homme.
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Récit libertin : 48.3 … tu sucerais qui ? Histoire érotique Publiée sur HDS le 18-11-2016 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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48.3 … tu sucerais qui ?
Tourne toi, mec... trop envie de voir ta queue... même si le fait de l'imaginer est très excitant... même si je crains qu'une fois que je l'aurai vue, une partie de la magie sera rompue... allez, mec, tourne toi... montre moi comment t'es monté... juste voir comment... le combien je m'en fiche pas mal... juste te connaître un peu plus...
Je l'ai souhaite de toutes mes forces...
Et tu finis par le faire... tu fermes le robinet d'eau chaude et tu te retournes pour attraper la serviette, alors que tu aurais pu juste allonger le bras... tu dois être grave à l'aise avec ton corps, sûr de toi, pour te montrer ainsi... évidemment, tu as de quoi...
Oui, tu te retournes... image furtive de ce corps de petit dieu vivant, les cheveux bruns trempés, la peau de ton visage, de ton cou, de tes bras, de ton torse mouillée et luisante sous l’effet de l’eau… et cette queue qui se montre enfin… cette queue plutôt prometteuse même après la douche...
A la fois délivrance, bonheur, excitation, fascination, frustration devant cette vision furtive mais si puissante…
Pensée furtive... en plus, il est bien monté le petit con...
Image furtive de ton regard qui capte mon regard en train de mater ta queue... image précise de tes cheveux ruisselants, de ton corps mouillé, de tes bras qui stoppent net le mouvement que tu avais entrepris de façon mécanique, celui de porter la serviette à ta tête pour commencer à sécher le haut de ton corps… image de tes bras qui reviennent même un peu sur leur mouvement, comme pour te permettre de bien me dévisager, l’air surpris de me trouver planté là, en train de te mater, avec cette touche de con… oui, tu as l’air surpris, mais en même temps, tu ne fais rien pour cacher ta nudité…
Grave envie de m’y jeter dessus, de la sentir grossir dans ma bouche… de te faire plaisir… de te faire jouir… j’en ai mal au ventre tellement l’envie me déchire de l’intérieur…
Pourtant, honteux, je me tire, m’éloignant de ces douches dont je ne me servirai pas aujourd’hui… je m’éloigne pour aller m’habiller, vite, le plus vite possible, et partir, au plus tôt… je m’éloigne en espérant que tu ne viennes pas me chercher des noises ou, pire, que tu ne me traites pas de pd devant tous les camarades...
Heureusement, tu ne feras ni l'un ni l'autre... ta seule punition à mon égard ce sera de te ramener devant ton casier, ta serviette nouée autour de ta nudité... d'exposer une fois de plus ton corps de dingue à mon regard aimanté... et te payer le luxe de m'envoyer un petit clin d'œil diabolique, limite cruel, comme pour me faire comprendre que tu as tout capté... mon désir, ma préférence, ton pouvoir sur moi…
Mais ça ne suffit pas… tu veux ma peau… tu m’achèves avec un petit sourire narquois, limite méprisant... le tout voulant peut-être dire dans ton intention : « Je sais que tu me kiffes, espèce de petit pd... tu peux baver tant que tu veux, mais ma queue tu ne l'auras jamais... ».
Oui, Impressive instant...

"Candy Perfume Girl"

Young velvet porcelain boy/Jeune garçon de porcelaine et de velours
Devour me when you're with me/Dévore-moi quand tu es avec moi
You're a candy perfume boy/Tu es un bonbon parfum garçon
A candy perfume boy/Un bonbon parfum garçon

Une des chansons de l'album Ray of light, elle aussi liée aux tout premiers jours du lycée...
Souvenir de la première fois où je me suis retrouvé dans les vestiaires du lycée avec mes nouveaux camarades... la première fois où je me retrouve dans les vestiaires avec toi... la première fois où je t'ai vu torse nu... souvenir très net de ton boxer DIM orange et blanc pendant que tu déconnes avec les autres, oubliant que t’es à moitié à poil, la bosse du boxer bien saillante, bien en vue… ta main à plat caressant nonchalamment tes abdos, comme pour n souligner la perfection… si scandaleusement à l’aise avec la demi nudité de ton corps, habitué comme tu dois l’être depuis longtemps à la promiscuité des vestiaires de rugby… souvenir très précis aussi de ta chaînette qui descend entre tes pecs, de ce petit grain de beauté sexy au creux de ton cou, de mon envie brûlante de te sauter dessus...
Candy perfume boy…
Souvenir de nos regards qui se croisent à un moment... souvenir de ton regard qui soutient le mien… jusqu'à que je cède, honteux, comme toujours...

« Beautiful Stranger »

Haven't we met/Ne s'est-on pas déja rencontrés
You're some kind of beautiful stranger/Tu es une sorte de bel inconnu
I looked into your eyes/J'ai regardé dans tes yeux
And my world came tumbling down/Et mon monde s'est effondré
To know you is to love you/Te connaître c'est t'aimer

Mai 1999, Beautiful Stranger... il tombe à pic, au même moment où, à la faveur d’une une conversation captée par hasard, j'ai réalisé quelque chose que je n'avais pas réalisé avant… à savoir… tes origines italiennes, Mr Tommasi... dès lors, tu es mon bel « étranger »...
Le printemps avance, juin se ramène, la fin des cours approche, ma tristesse avec... je ne te verrai pas pendant deux mois... « Beautiful stranger », colonne sonore de mon été sans Jérém...

« Ray of light »

Un pur délice... l'autre bande son du premier regard échangé avec Jérém dans la cour du lycée le jour de la rentrée... une chanson que je retrouverai en bande son d'un autre moment marquant de ma vie, bien des années plus tard, en allant une fois de plus à la rencontre de Madonna, plusieurs tournées mondiales plus tard, dans une autre ville, sur un autre continent... en allant à la rencontre, en même temps, d'un « p'tit branleur sexy », torse nu et casquette à l’envers, niché dans un appart AirBnB avec vue sur les gratte-ciels…

Le deuxième tableau s’ouvre avec un décor japonais. Un arbre magnifique trône aux milieux de la scène.

« Paradise not for me »

Au fil d'une dérive involontaire au cours du concert, je finis par me retrouver tout près du bel animal « Jérém-dans-10-ans » et de son ti reubeu, toujours calé dans ses bras... mon bras finit pas se frotter (in)volontairement contre le sien... putain qu’est-ce que ce simple contact de peau me file des frissons...
Il faut dire que plus je le regarde, plus je trouve ce mec est indiciblement beau et sexy... très mec mais câlin a la fois... qu'est qu'on doit être bien dans ses bras... jamais personne ne m'a encore enlacé de cette façon... oui, incroyablement beau et sexy, le mec... nouveaux frissons à la vision si rapprochée des poils qui dépassent du col du t-shirt… à la fois très mec et du bon côté de la force... du bon coté de la force et assumé, voilà qui est encore mieux... assumé et à l'aise pour s'afficher en public avec son copain par cette simple accolade...
Un geste, il me semble, dans lequel il y a moins l'intention de se « montrer » que celle de vivre librement, naturellement, ce truc si beau qu’il y a entre eux... son geste n’a vraiment rien d’une provocation… il n’est ni démesuré, ni voyant, pourtant il est frappant, marquant… discret, touchant et puissant à la fois… en plus d’être immensément beau… ce geste exprimant à lui tout seul l’idée que l’amour entre garçon est tout aussi légitime et beau que celui entre un garçon et une fille… qu’il n’a pas à se cacher ou à se montrer… juste à exister…
Je me surprends à imaginer l'intimité de ces deux mecs… je ne parle même pas de sexe… plutôt les moments de tendresse… lorsque, en tête à tête, l’amour se fait un peu plus démonstratif que cette simple accolade… oui, imaginer ces deux beaux mecs se serrer dans les bras, se regarder dans les yeux, se faire des bisous, des câlins doux et sensuels...
Je me demande qui ils sont, comment ils s'appellent, quels sont leurs rêves respectifs, leurs rêves communs… comment ils se sont connus... quand… où… par quel hasard de la vie…quand ils ont échangé le premier regard… quand et comment ils ont ressenti le premier désir pour l’autre… quand et comment ils ont ressenti le premier désir de l’autre…
Les premiers mots qu’ils ont échangés… ce qu'ils ont éprouvé la première fois que leurs désirs se sont rencontrés, reconnus... leur premier regard, lorsqu'ils se sont enfin enlacés… le premier baiser qu’ils ont échangé… la première fois qu'ils se sont donné du plaisir, du bonheur... la première fois qu’ils se sont réveillés dans le même lit, à côté l'un de l'autre…
Rien que de me poser ce genre de questions, ça me donne mille et mille frissons...
Questions sans réponses, questions qui en appellent d'autres... est-ce qu'un jour je pourrais vivre ça avec mon Jérém... me retrouver dans ses bras, ainsi, en public... ou même… juste me retrouver dans ses bras, en privé, mais pas forcement dans le noir, pas forcement après une soirée de dingue... juste parce qu'il se sent bien avec moi...
Peut-être pas, peut-être jamais... your Paradise, Jérém, is not for me...

"Frozen"

You only see what your eyes want to see/Tu vois seulement ce que tes yeux veulent bien voir
How can life be what you want it to be/Comment la vie peut-elle être ce que tu désires ?
Love is bird, she needs to fly/L'amour est un oiseau, il a besoin de voler
Let all the hurt inside of you die/Laisse mourrir tout ce mal qui est en toi

Madonna sur scène en kimono noir les bras ouverts prolongés par de manches interminables… sublime moment, intense... sa voix me pénètre jusqu’au plus profond de moi… la chanson est d'une beauté saisissante...
Toute ma dernière éprouvante année de collège est dans cette chanson... souvenirs lointains, pas agréables à retrouver... souvenirs d’une époque où je ne connaissais pas encore l’existence de Jérémie T.…

Nobody’s perfect, Mer Girl, Sky Fits Heaven… les chansons s’enchaînent jusqu’au troisième tableau...
Place à un style country très énergétique... là encore on en prend plein les yeux…

"What It Feels Like For A Girl"

La bande son de l'un des moments les plus importants de ma vie... si ce n'est le plus important... celui par qui tout a commencé…
Il était une fois, un lycéen nommé Nico, raide dingue d’un putain de bogoss qui ne le calculait même pas…
Printemps 2001, les sites annoncent une tournée après 8 ans d’absence… le single « What I feel it for a girl » est lancé dans la foulée et passe en boucle dans mon lecteur pendant ces derniers mois avant le bac...
Un matin ensoleillé du mois de mai, le putain de bogoss ramasse l'énième bâche en maths... et le lycéen nommé Nico lui propose de l’aider à réviser...
Souvenir très très net de cette fin d'après midi d'il y a tout juste deux mois...
Je marche dans les allées, tout droit vers la rue de la Colombette... à la fois excité et me maudissant pour m'être embarqué dans quelque chose qui ne m'apporterait rien, à part un bon malaise à me retrouver seul avec lui, seul avec mon désir fou, frustré, piétiné...
Je traverse le Grand Rond et à chaque pas une question cogne de plus en plus fort dans ma tête… qu’est-ce que je fais là ? Soudaine envie de faire demi tour…
Qu'est ce que je voudrais être un garçon qui s'intéresse aux filles … ma vie serait tellement, mais tellement plus simple... pourquoi ça m'arrive à moi... aimer le corps, le visage, la voix, l'odeur, le sourire, la façon d'être des garçons, et surtout celle de ce garçon en particulier, ce garçon avec qui je n'ai aucune chance, tout simplement parce je suis un garçon aussi... et que ce garçon n’aime que les filles…
J’ai le cœur qui bat la chamade et les mains moites… je sais déjà que ça va être insupportablement dur de me retrouver seul avec lui... délicieusement insupportable... je repense à ce t-shirt blanc qu'il portait le matin même... comme un gant sur son torse de malade... envie de me mettre à genoux devant lui... chose que je ne pourrais jamais jamais jamais faire...
Je viens de traverser le Grand Rond, je m’apprête à en sortir direction le boulevard Carnot… deux mots s’affichent dans ma tête, inéluctables :
« DEMI-TOUR ».
Je m’apprête à revenir sur mes pas, cédant à la peur, prisonnier de mes craintes, fuyant la vie… lorsque je l’entends… sa voix enveloppante, le rythme dansant de cette chanson… sortant des enceintes musclées de l’une des voitures arrêtées à un feu rouge, « What I feel it for a girl » résonne à toute puissance dans la rue... le rythme chatouille mes jambes... j'ai envie de danser... j’ai envie d’aller de l’avant… de profiter de la vie… de prendre le risque… et tant pis si je vais me sentir comme un con pendant les deux heures qui vont suivre… je passerai quand même un moment dans la tanière du bogoss… et ce soir chez moi je me branlerai comme un malade…
Autre chose s’affiche désormais dans ma tête :
« AVANCE, NICO ».
Le temps de traverser le passage piéton et que la voiture disparaisse en suivant l'arrondi du Boulingrin, les beats de la chanson me portent encore pendant quelques secondes... je continue mon premier voyage vers la rue de la Colombette, vers la première révision de math, vers la première révision de ma vie sentimentale, vers ma vie d'adulte...

"I Deserve It"

This guy was meant for me/Cet homme était fait pour moi
And I was meant for him/Et j'étais fait pour lui
This guy was dreamt for me/C'était l'homme rêvé pour moi
And I was dreamt for him/Et moi je l'étais pour lui

"Don't Tell Me"

Il fait encore très chaud en ce mois de septembre 2000... la rentrée… le voilà le Jérém… qu'est ce qu'il m'a manqué tout au long de l’été... et là je le retrouve plus beau encore que deux mois plus tôt, plus sexy que jamais, sexy à se damner... le torse moulé dans un débardeur blanc à larges bretelles, histoire de mettre bien en valeur son bronzage de ouf, ainsi que sa masse musculaire qui a encore gagné du volume pendant l’été à la faveur de la muscu et du rugby...
Un débardeur qui laisse tout le loisir de bien exhiber un putain de brassard au motif tribal tatoué juste en dessous de son biceps gauche…
Il a du faire ça pendant l'été, peut-être en vacances, peut-être avec ses potes...
Son brushing aussi a un peu changé… ses cheveux sont un peu plus longs sur le haut, fixés un peu plus en bataille…
Pour finir, son parfum de mec est étourdissant lorsqu'on échange un « salut », vite fait, en se croisant...
Affolant cet acharnement à vouloir faire craquer les regards par tous les moyens… mais où va-t-il s'arrêter ?
Je l'entends parler des vacances à la Grande Motte avec les autres camarades... c’est là qu’il s’est fait tatouer ? Frustration déchirante de ne pas faire partie de sa vie, de ses potes, de ses vacances...
J'ai envie de pleurer tellement il m'attire, tellement j'ai envie de lui, tellement cette beauté masculine m'est si proche et si inatteignable à la fois...
Je suis obligé de m'enfermer dans les chiottes du lycée pour me branler, pour me calmer, pour éviter de devenir fou dès le premier jour de la rentrée... ce mec va me rendre dingue, je le sais... si je tiens jusqu’au bac, je vais y arriver à point pour l'internement...
Jérém de plus en plus populaire au lycée... ses exploits au rugby, nombreux et suivis, suscitent l'admiration… tout comme ses exploits, nombreux et fugaces, avec la gens féminine... la rumeur dit qu’il aurait couché avec la moitié des filles du lycée, et qu’il serait un sacré bon coup...
« Don't tell me », bande son de ce trimestre encore plus dur que les précédents... voir Jérém torse nu dans les vestiaires au cours de sport est une véritable torture, et encore plus depuis que sa peau dégage ce parfum intense de deo de mec... depuis qu’il arbore ce tatouage qui rajoute du bandant au sexy…
Plus les temps passe, plus Jérém se fait « mec »... sa côte au lycée ne cesse de grandir… le bobrun prend de l'assurance, il se la pète un peu, il le sait qu'il est beau gosse, qu'il plait, qu'il a un succès fou... alors il cultive tout ça, il soigne son brushing, il s’occupe sa jeune barbe, il rase les poils naissants du torse… il se sape de plus en plus sexy, et il est de plus en plus craquant à mes yeux... j'ai envie de lui, grave envie de lui...
C'est tellement dur à vivre au quotidien que je voudrais que ça cesse... je voudrais ne plus être si furieusement attiré par lui...
Mais je n'y peux rien...
Tell the rain not to drop/Dis à la pluie de ne pas tomber
Tell the wind not to blow/Dis au vent de ne pas souffler
Tell the sun not to shine/Dis au soleil de ne pas briller
But please don't tell me to stop/Mais s'il te plaît ne me demande pas de m'arrêter

"Human Nature"

Ne me demandez pas d'arrêter d’avoir envie de lui... parce que c’est la nature humaine…
Express yourself, don't repress yourself/Exprime toi, ne te réprime pas
And I'm not sorry [I'm not sorry]/Et je ne suis pas désolé[je ne suis pas désolé]
It's human nature [it's human nature]/C'est la nature humaine[c'est la nature humaine]
[I don't have to justify anything]/[ Je n'ai rien à justifier]
[I'm just like you]/[ J'aime juste ça]
[Why should I be ? ]/[ Pourquoi dois-je être ?][Deal with it]/[Jugé après ça]

"Secret"

Things haven't been the same/Les Choses ne sont plus les même
Since you came into my life/Depuis que tu es arrive dans ma vie
You found a way to touch my soul/Tu as trouvé un chemin pour toucher mon âme
And I'm never, ever, ever gonna let it go/Et jamais, jamais, jamais je ne laisserai ça partir

Quoi ajouter ?

Quatrième tableau sur un thème latino... le délicieux « Don't Cry For Me Argentina », suivi par l’entraînant « Lo Que Lo Siente La Mujer », suivi à son tour par « La Isla Bonita », grand classique madonnesque... l’une des seule chansons à l’affiche permettant d’attester qu'il y avait déjà une Madonna avant les années '90...

Cinquième tableau, au style plus urbain, très novateur… tous debout à hurler et à chanter, y compris les gradins…
D’abord, le monumental « Holiday »… le début de l’aventure Madonna… ce n’est plus simplement une chanson… c’est un hymne… et on enchaîne, pour le grand final avec…

Hey Mr. D.J/Put a record on/I wanna dance with my baby…

Le sublimissime « MUSIC » repris au synthétiseur… dès les premières notes le public et moi-même nous sommes en transe… un moment de douce mais puissante folie !!!
Nouveaux souvenirs… l'été 2000 s'annonce morose... encore deux mois sans Jérém… à la radio ils nous saoulent avec Alizée... « Moi Lolita »… pitié… basta…
Puis, par une très chaude journée du mois d’août, enfin une chanson fait l’effet d’une bombe sur les ondes radio…
Hey Mr. D.J/Put a record on/I wanna dance with my baby…
L’été de mes 17 ans se résumera à MUSIC... deuxième bombe absolue après Ray of light….
Solitude et ennui, envie de revoir Jérém... compter les jours avant la rentrée, encore et encore… me demander si je serai toujours ainsi, pd... ce que sera ma vie demain, si un jour je rencontrerai quelqu'un de bien pour moi, comment vais-je annoncer ça à ma famille, inquiétude, peur panique de la solitude.

Music makes the people come together/La musique rapproche les gens

Souvenir d’un soir d'hiver quelques mois plus tard, lors d'une fête d’anniversaire chez un camarade... « Music » qui résonne dans la chaîne hi-fi... et Jérém, une énième bière à la main, la cigarette dans l’autre, qui vient me parler, l'une des rares fois en trois ans…
« Tu t'amuses ? » me lance-t-il.
« Oui, ça va... » je réponds, intimidé par sa proximité et mal à l'aise avec son alcoolémie avancée…
Il est torché grave… je le vois à sa façon de se tenir, titubante… je le sens à son haleine alcoolisée (odeur qui ne m’est pas désagréable en soi… tout comme l’odeur de la cigarette, faisant émerger en moi une très fort envie de goûter ces saveurs directement aux lèvres de celui qui les dégage…)… Jérém est à 3 grammes au moins… je le sens à son souffle haletant, au son de sa voix, une voix tremblante, comme raillée, laissant deviner une conscience altérée où certaines barrières et certaines inhibitions de langage sont prêtes à sauter… j’ai un peu peur de ce qu’il pourrait me sortir…
« Tu mates qui ce soir ? » me balance-t-il à brûle pourpoint.
« Comment ça ? » je fais l'innocent, alors je me suis fait chier pendant toute la soirée et que mon activité principale a été de mater les deux bogoss de la soirée, à savoir, Jérém lui même, et son pote Julien.
« Je t'ai vu... tu mates Julien... » assène-t-il plutôt sèchement.
Putain, il a vu ça... c'est que je ne suis pas assez discret, et que ça se voit...
« Arrête de raconter n'importe quoi, t'as trop bu... » je tente de me défendre, alors que j’ai envie de lui dire que des deux, c’est lui que j’ai maté le plus, et de loin...
« Tu le kif ? » il insiste, l'alcool pas vraiment méchant mais quand même bien rélou « t'as vu comme il est gaulé ce mec ? Il est plus musclé que moi... regarde ses bras... ses épaules... ses pecs... il est mignon, n'est-ce pas... je veux dire... toi tu dois le trouver mignon... enfin… je sais que les filles le trouvent mignon… ».
Son délire me met super mal à l’aise. Pourtant, il y a quelque chose de profondément touchant dans le fait de déceler une petite faiblesse, une jalousie, un petit complexe chez un mec d’habitude si sûr de lui… ce sont des petits miracles qui se produisent parfois lors de soirées bien alcoolisées… bien souvent, une petite faiblesse, ou une ambivalence cachée, viennent rendre un charme comme le sien un peu plus humain…
Et lorsqu’on a la chance d’assister à cela… un ti con qui doute, sexytude et fragilité qui se mélangent... c'est la nitro et la glycérine qui se rencontrent… à un moment, ça fait boom... ça fait grave boom... dans ma tête, dans ma poitrine... boooooom !
Je ne sais plus où j’habite... envie de le câliner, de lui donner du plaisir, encore le câliner, et lui donner du plaisir… je ne saurais même pas par où commencer…
Envie de le rassurer… oui, Julien est peut-être un brin plus musclé que toi… mais toi… toi t’as un physique de dingue, aux proportions parfaites, une gueule d’enfer et un charme de fou, ce regard brun et sexy que lui il n’a pas… bien sur il est attirant… mais toi… toi t’es juste aveuglant… t’es bien plus charmant et charismatique que lui… la preuve en est que c’est toi le mec le plus populaire du lycée…
Julien n’est qu’un moyen d’occuper mon regard lors d’une soirée morose… mais toi, Jérém, tu es la plus belle « chose » que je n’ai jamais vue… the most beautiful boy in the world…
Je voudrais savoir te dire, tout simplement : Tu es juste le mec le plus canon que je connaisse…
Ce sont les mots qui me viendront, comme une évidente, un peu plus tard dans la soirée… chez moi ! Question timing, je n’ai jamais été bon…
« Entre moi et Juju… » je l’entends bafouiller pendant que je cherche les mots qui ne viendront que trop tard « si tu étais une meuf… je veux dire… ».
Il fait une pause, il respire, ses pensées tentent de se dégager du brouillard épais dans sa tête, d’émerger au travers des vapeurs alcoolisées qui embrouillent et à la fois libèrent son esprit…
« Mais je suis un mec… » je me défends, sans bien savoir ou il veut en venir, mais craignant un peu la suite.
« Mais si t’étais une meuf… » il insiste, avant d’enchaîner avec le débit de parole lent d’un mec qui décuve debout « entre lui et… moi… ».
Je ne sais pas où il veut en venir… ou plutôt je ne veux pas savoir où il veut en venir… je suis grave mal à l’aise, alors je tente de l’ignorer en espérant qu’il arrête ses conneries.
J’évite de le regarder, mais je sens sa présence à travers l’odeur de la fumée qu’il expire… je sens son regard sur moi… perçant… désinhibé…
Manœuvre inutile, le bogoss alcoolisé ne lâche pas l’affaire.
« Je te cause… » il revient à la charge, tout en claquant la paume de sa main sur mon épaule.
« Quoi ? » je réagis, feignant d’être agacé, alors que ce petit contact avec sa main, même si filtré par mon pull, me fait un effet de fou.
« Entre moi et Juju… tu sucerais qui ? » finit-il par lâcher, comme une gifle.
Ses mots claquent dans ma tête comme un coup de fusil… je n’ose pas le regarder… je réalise tout juste ce que je viens d’entendre… j’ai chaud… j’ai envie de partir loin, très loin… dans ma tête, la réponse est claire, pourtant inavouable…
« T’as déjà vu une queue ? » me balance-t-il sans transition…
Les dernières notes de « Music » résonnent dans la chaine hi-fi… heureusement, l’air de « Joyeux anniversaire » retentit dans le grand salon… un gâteau apparaît et j’en profite pour me tirer de cette situation troublante.
Ce petit échange avec le beau brun m’a bien secoué, j’en tremble… j’ai les jambes en coton, j’étouffe… j’ai la tête qui tourne…
Je ne tarde pas à rentrer…
Dans mon lit, je me branle en regrettant de ne pas avoir trouvé sur le moment le bon mot pour flatter son ego de mâle, en livrant tout simplement mon ressenti… je me branle pour faire taire la frustration que je ressens face à mon incapacité à saisir sa provoc’ et à lui dire clairement que bien évidemment, c’est lui que je voudrais sucer… qui sait… peut-être que Jérém est le genre de mec qu’après trois bières n’est plus si hétéro pur et dur que ça…
Lorsque je jouis, une grande partie de mon trouble disparaît… dans mon esprit, ces mots de Jérém qui m’ont tant secoué sur le moment, atterrissent à part égales sur le compte de l’alcool et sur celui d’une moquerie de mauvais goût… je me dis qu’il avait bu et qu’il a voulu se foutre de ma gueule… me mettre mal à l’aise… se payer ma tête… quel ptit con… mais quel ptit con sexy…

Les dernières notes de « Music » résonnent dans l’Earls Court... une heure et quarante minutes se sont écoulées à la vitesse de l’éclair... et c'est déjà fini...
La musique cesse, les lumières de la salle se rallument... derrière moi un type n’arrête pas de crier son nom à tue tête, comme s'il était persuadé que ça la ferait revenir... mais elle ne reviendra pas, pas ce soir du moins...
Une rivière tranquille sort d'Earls Court et nous nous retrouvons dans la nuit tiède. Je regarde la foule se disperser dans les rues de Londres, chaque spectateur revenant vers sa vie… je me retrouve à penser que, tout comme moi, chacun d’entre eux a pu assister à un double concert… celui à l’affiche, bien sûr… mais également à son propre concert, en connexion directe avec ses souvenirs, sa vie, son destin... un délicieux voyage dans l'espace et dans le temps sur les ailes magiques de ses chansons... Je quitte les lieux en remportant avec moi le souvenir d’une soirée exceptionnelle…
Merci Madonna d’être là, et de tisser avec tes chansons, le fil conducteur de ma vie…
Oui, une soirée exceptionnelle pour moi, cette première rencontre avec Madonna… une soirée qui, je l’ignore à cet instant précis, n’est pas exceptionnelle que pour moi… à mille km de là, dans une ville rose, deux potes se retrouvent rue de la Colombette pour essayer de soigner les blessures de l’un et les inquiétudes de l’autre… une soirée entre potes comme tant d’autres… une soirée qui marquera pourtant le début d’une série d’évènements qui finiront par sérieusement ébranler une amitié de 10 ans…
Avant de rentrer à l'hôtel, il nous faut boire un coup afin de nous remettre de tant d’émotions… comme à mon habitude je commanderai un mojito, mon cocktail fétiche… s’ensuivra un débrief avec Elodie de toutes ces émotions de dingue ressenties 2 heures durant…

Vendredi 15 juillet 2001

Réveil six heures... réveil avec ce sentiment d’incrédulité vis-à-vis de ce souvenir encore si vif et qui ne me quitte pas… enfin Madonna était là au milieu de la salle, là en train de chanter, de chanter un peu pour moi aussi...
Réveil enchanté, mais réveil à six heures quand même... dur dur quand on n'a pas dormi plus de deux heures... alors... full breakfast avec ventrèche, saucisse grillée et œuf sur le plat... too much...
Nous voilà dans le métro... ensuite le Poudlard Express, revoilà Stansted... nouvelle attente dans le hall d'un grand aéroport... nouvelle probable exposition à un concentré de bogossitude... ou pas…
Mon capteur de bogoss balayant sans succès l'horizon devant moi, je suis sur le point de me résoudre à reprendre le roman laissé en plan trois jours plus tôt...
Et là, soudainement le temps s'arrête... les écouteurs sur les oreilles, un ange arrive et se pose à ma gauche, trois sièges plus loin... un ange tombé du ciel, ou un petit dieu vivant, ou un être surnaturel, je ne sais pas comment le définir... pourtant je lui ai donne un nom, car il lui ressemblait tellement... Thibault…
Le dieu vivant doit avoir lui aussi 20 ou 21 ans maxi... même gabarit, taille moyenne, épaules carrées, même regard doux, rassurant, charmant, touchant… habillé d’un t-shirt marron moulant des pecs dessines et les tétons qui pointent légèrement...
Le même, en couleur… à un détail près... ce « Thibault » a les yeux bleus, un bleu profond, magnétique...
Le petit dieu semble balayer l’espace au delà de la baie vitrée donnant sur les pistes… son regard est doux, voire un peu triste… par moments, son visage devient lumineux… mais même triste, il est beau. Beau à en pleurer. A quoi pense-il, à qui pense-il ?
Je ne peux lever les yeux de lui… je veux comme "m'emplir" de son visage, de sa beauté...
Lorsqu’il se lève, il repasse devant moi... m’offrant la possibilité de mater son jeans moulant, son cul fabuleux... l'espace d'un instant, j'ai envie le suivre, juste voir où il va... mais un instant plus tard le petit dieu a disparu de mon regard, et le temps est reparti...
Sur Londres, le ciel est (à nouveau) gris...
« Je ne crois pas que Thibault soit jaloux de toi... en tout cas pas du fait que tu couches avec Jérémie... » fait Elodie de but en blanc alors que l'avion traverse les nuages ; puis elle continue « je crois qu'il est plutôt « jaloux » du fait qu'en partageant la couette de son pote, tu as accès à une complicité à laquelle lui il n'aura jamais accès... il doit bien s'imaginer que, tôt ou tard, sur l'oreiller, Jérém te racontera des choses dont il n' a jamais parlé avec lui et dont il ne parlera jamais... qu’il te montre ou te montrera, des fêlures qu'il n'ose pas lui monter… ».
« On ne peut pas dire qu’il se soit beaucoup livré… » je proteste.
« Pas avec les mots… bien sur… un petit macho de 19 ans comme ton bobrun ne se livre pas avec les mots… il est davantage crypté qu’un hiéroglyphe… ».
« Tu veux dire qu’il s’exprime… par cartouche interposée… ? ».
« Rhoooo… mon cousin… ta cousine est choquée… ».
« Je pense… »
« Je suis sûre qu’entre deux galipettes tu dois percevoir des choses… quand un mec se met à poil devant toi… il n’y a pas que son corps qu’il découvre… tôt ou tard tu en sauras plus sur ton bobrun… il faut juste que tu saches observer, lire entre les lignes, entre ses orgasmes… dans ses cartouches si tu préfères… Jérém finira pas se livrer… que ce soit consciemment ou pas… peut-être malgré lui, juste parce que tu l’auras mis en condition de la faire… ».
« C'est bien possible, ça... » je laisse échapper, soudainement éclairé sur un aspect de la sensibilité de Thibault auquel je n'avais pas encore pensé.
« Il croyait tout savoir sur son pote... » elle continue « et là il découvre qu'il existe toute une partie de sa vie qu'il ignorait, malgré la proximité de toutes ces années... je pense que c’est la perte de complicité qui doit peser dans la tête de Thibault… t’imagine ? Toute une vie de partage et puis un jour il réalise que son pote n’est pas prêt a lui faire confiance... et même... d’une certaine façon, pire que ça... ».
« Comment ça… pire que ça ? » je l'interpelle.
« Le fait de penser que Jérém puisse douter de son amitié... même s'il essaie de faire face pour ne pas mettre son pote mal à l'aise, Thibault peut penser que Jérémie ne le connaît finalement pas tant que ça s’il croit qu’il le laisserait tomber s’il lui annonçait qu’il est gay… en même temps, il ne faut pas oublier que leur amitié baigne dans l’ambiance hétéro des vestiaires et des soirées entre potes… peut être qu’un petit câlin entre deux portes ça passe… mais un rugbyman qui aime les mecs… ce n’est pas quelque chose de ‘naturel’… ce n’est pas le sujet le plus facile à aborder… ».
« Jérém a peur sans doute de « décevoir » Thibault... » je commente.
« Alors que Thibault est un véritable ami qui ne le jugera pas... » enchaîne la cousine « un ami qui doit se dire aussi que c'est toi, Nico, qui est désormais à ses cotés pour lui faire du bien... et que plus tu lui feras du bien, moins il ira en chercher auprès de lui... surtout que le « bien » que tu lui fais... lui il ne pourra jamais lui faire... ».
« Tu crois pas que ça l'intrigue d'imaginer ce qu'on fait entre mecs ? » je lance.
« Dans la tête de Thibault il y a sans doute également une part de curiosité... comme chez bon nombre d’hétéros... de plus, il doit se dire que si son pote, lui qui a couché avec tant de nanas, couche régulièrement avec un garçon et qu'il en a carrément oublié les meufs, c'est que ça doit être particulièrement bon... ».
« Ca doit lui donner des idées... » j'insiste.
« Thibault est un garçon de bon sens… et, même s'il peut se sentir tenté à un moment par un câlin sous la couette pour retrouver une parfaite osmose avec son ami d'enfance, celui qu'on ne remplace pas, il sait qu'entre l'amitié qu'il a avec Jérémie et une relation plus sensuelle, un choix s'impose... ».
« J’espère… » je relance.
« Soyons réalistes... coucher avec son pote... même si ça pouvait se faire... et après ? Comment devenir sex friends sans que l'amitié en pâtisse ? J'ai du mal à imaginer que leur relation survivrait à quelque chose de ce genre… s'il devait y avoir ce genre de plan entre eux, il y a de fortes chances que ça mette un terme à leur amitié fusionnelle... de manière « définitive », avec une véritable rupture ou de manière plus «insidieuse», en transformant leur amitié en une relation qui n'est plus l'amitié d'avant… »
« Ca briserait quelque chose entre eux... » je commente, tout en me demandant si on peut être sex friends mais amis au sens fort du terme en même temps…
« Oui… je pense… et puis... » continue Elodie « à quoi bon partager une dimension encore plus intime de leur relation, si ce n'est que pour rendre encore plus compliqué leur séparation, si vraiment Jérémie part travailler ailleurs ? ».
« Me parle pas de ça... ça me fout le cafard... » je me lamente.
« Désolé Nico... » tente-t-elle de me consoler, tout en posant sa main sur la mienne et en la serrant très fort.
L'idée que Jérém puisse partir loin, vraiment... ça me met fout le moral à zéro.
Je pense aussi à ce que ce gentil Thibault doit éprouver et qu’il est sans doute très malheureux lui aussi…
« Et puis... » elle poursuit « n'oublie pas que Thibault est un garçon avec les pieds sur terre, qu'il est déjà entré dans la vie active, qu'il est très mûr pour son âge et qu'il pourrait bien être aussi taraudé par l'envie de fonder une famille, tout comme mon ex Julien... ».
« Je crois que Thibault m'aime bien... » je divague.
« Quelque chose me dit qu'il a envie de connaître un peu plus ce Nico qui fait désormais partie de la vie de son meilleur ami... je pense que Thibault n'a pas seulement compris que vous faites des galipettes... je pense qu'il a compris aussi, peut-être mieux et avant son pote lui-même, qu’entre vous deux il y a vraiment quelque chose de fort... je pense que Thibault a avant tout à cœur le bonheur de Jérémie... mais il a aussi envie de garder son pote auprès de lui... du coup, consciemment ou pas, il compte peut-être sur votre rapprochement pour que Jérémie reste dans la région… ».
« Comme si j'avais le pouvoir d'influencer les choix de mon beau brun... » je réagis.
« Je suis sûre que tu sous-estimes ton rôle dans cette histoire... tu as une très jolie partition à jouer... tenter de rendre heureux Jérém, et ceci malgré lui... et faire en sorte de préserver l'amitié entre les deux potes... si tu la joues fine, tu arrivera à atteindre le cœur du beau brun tout en trouvant un grand pote en Thibault... si tu t'entends bien avec Thibault, tu marquera des points auprès de Jérémie... d'autre part, Thibault peut t'apporter beaucoup pour mieux connaître Jérémie... et toi tu peux faire beaucoup pour Thibault aussi... ».
« Comme quoi ? » je m'étonne.
« Comme... le rassurer… je suis sûre qu'il doit être inquiet de cette distance qui est en train de se créer entre lui et Jérém... il a peur de le perdre... il est possible d’ailleurs que des deux, ce soit en fait Thibault qui ait plus besoin de Jérém que l’inverse… ».
« Côtoyer Thibault, c'est un bonheur indescriptible... » je réfléchis à haute voix « il a tellement l'air d'être toujours à l’aise avec la vie... ce mec m'impressionne... pourtant, je suis vraiment bien en sa compagnie... c'est un gars simple, humble... un gars extra… il sait me mettre à l'aise, comme rarement je me suis senti dans ma vie… avec lui tout a l'air facile, cool...
J'adore discuter avec lui... il est sensible, réfléchi, juste, attentionné... dans son regard il y a le respect, l'écoute, la bienveillance... et ça, ça en fait vraiment quelqu'un d'adorable... ».
Oui, discuter avec Thibault me fait un bien fou... c'est comme se poser devant un feu de cheminée lorsqu'il fait froid... ça chauffe la peau... mais ça chauffe aussi à l'intérieur... ça apporte une sensation diffuse, indéfinissable, mais puissante de bien être...
« C'est reposant un mec comme lui... » je finis par lâcher « tout le contraire de Jérém... ».
« T'es sur, mon cousin, que tu n'es pas un peu amoureux de Thibault… aussi ? ».
Et voilà qu'Elodie s’illustre une fois de plus dans son rôle le plus réussi, celui qui l’a rendue célèbre, connu sous le titre de : « La fille qui met les deux pieds dans le plat ».
Blagues à part, sa boutade verbalise et matérialise quelque chose qui se baladait dans mon esprit depuis un certain temps mais qui restait (volontairement) coincé entre conscient et subconscient... mais là, Elodie a sorti le grand miroir et m’y a une fois de plus obligé à m’y confronter...
Thibault. Fascination.
Niveau feeling, ce mec c'est juste le top... d'humeur toujours égale, souriant... un petit homme en puissance, rassurant, charmant, touchant…
Thibault. Tentation.
Coté physique, ce mec me plait tout autant que Jérém... sa proximité me fait un effet de fou... rien que le contact joue contre joue ou la chaleur de ses mains sur les miennes me rendent dingue... il m'est déjà arrivé de me branler en pensant à lui...
Thibault. Hésitation.
Est-ce qu'au final, je suis amoureux aussi de Thibault ? Est-ce que c’est seulement « moins » que de Jérém ? Ou « seulement différemment » ? Est-ce que le fait que je ne sois pas encore fou de Thibault ne tient qu'au fait que je n'ai pas couché avec lui et que le lien des sens n'a pas fait sauter des barrières qui gardent notre relation à l'état d'amitié ? Serais je capable de me laisser aller avec Thibault ? En sachant que c'est le meilleur pote de Jérém?
Thibault. Révélation (ou pas).
Mais ça va pas, Nico ? Tu dérailles grave, là... c'est Jérém qui fait battre ton cœur à la chamade à chaque fois qu'il rentre dans ton champ de vision... et même lorsqu'il n'y est pas... rien qu'imaginer coucher avec son meilleur pote... tu ne pourrais pas trouver mieux pour le perdre, espèce d'andouille...
Thibault. Contre-revelation.
Pourtant... je sens qu'avec Thibault ce serait magique... avec un mec comme lui, ce serait forcement magique...
« Tu as raison, Elodie... » je finis par lâcher, sur le ton d'une boutade libératoire « je devrais vraiment être amoureux de Thibault... ».
« Est-ce que ce serait pour autant plus simple ? » fait-elle.
« Pourquoi ça ne le serait pas ? » je demande.
« Est-ce que Thibault est vraiment attiré par les garçons, comme l’est finalement Jérémie, au plus profond de lui-même ? »,
« Je pense qu'il l'aime très fort son Jéjé... » je lance.
« Le regard de Thibault sur Jérém est peut être d'une certaine façon « amoureux », tout comme celui de Jérém sur lui... mais Thibault n'aime pas forcement les mecs... dans un monde parfait, où une petite galipette ne gâcherait pas une longue amitié, il franchirait peut-être le pas... mais, à mon sens, juste avec lui... ».
« Tu penses vraiment que Jérém est gay ? » je l'interroge.
« Moi je pense que ton beau brun est plus gay que tu le penses et qu'il le pense lui même... mais je pense surtout au fait que Thibault est comme un frère à ses yeux, avec qui rien de plus qu'une amitié n'est possible... ».
« Bien sûr... » je laisse échapper.
« Et aussi parce que... » elle redémarre en pilant net juste après.
« Aussi parce que ? » je lui fais écho.
« Aussi parce que son coeur est déjà pris... même s'il ne veut pas l'assumer... ».
J'en ai les larmes aux yeux. Je regarde ma cousine. Ses mots me font chaud au cœur. Et j'ai tout autant l’envie que le besoin de les croire.
« Tu comptes pour Jérémie, c'est certain, et il l'a prouvé malgré lui... » elle enchaîne « déjà, il ne supporte pas que quelqu'un d'autre s'approche de toi... t'as bien vu... ».
« Thibault aussi m'a dit ça... ».
« Tu vois ? ».
« Ce n’est peut être vraiment que de la jalousie mal placée... » j'insiste.
« Certainement… mais pas que… j'ai quand même le sentiment que malgré ses crasses, malgré son coté macho, son comportement de tête à claques… tu comptes vraiment pour lui... n'oublie jamais que tu es celui qui l’a aidé à se découvrir... tu l'as obligé à affronter des envies et des sentiments longtemps refoulés... »
« J’ai fait ça, moi ? » je tente de rigoler pour échapper à l’émotion.
« Mieux que ça... » elle continue « tu lui as permis de le faire tout en douceur... s’il ne t’avait pas croisé, un jour il aurait été tenté par des plans qui ne lui auraient rien apporté à part un soulagement vite fait… ça l’aurait peut être juste effrayé, frustré... au contraire, tu lui as montré qu'être avec un garçon peut être beau, tendre, doux, en plus qu'extrêmement plaisant au pieu... que ce n'est pas sale, ou dégradant...
« J’aimerais bien qu’il ait compris ça, oui… » je fais.
« Je suis sûre que le bobrun a senti la présence rassurante de ton amour, même s'il ne l'a pas toujours accepté... tu as été un pilier, un soutien, une source de tendresse, quelqu'un avec qui il a pu partager une intimité et une sensualité qui devaient quand même pas mal le tracasser depuis un certain temps... d'autant plus que, contrairement à ses autres soucis, celui-là il ne pouvait même pas le confier à son pote Thibault... ».
« Ouais... j'ai foutu un sacré bordel dans sa tête... parfois je me dis que j'aurais mieux fait de ne pas lui proposer de l'aider à réviser... il aurait continué à coucher avec des nanas, et aujourd'hui il ne se poserait pas autant de questions... et finalement il serait plus heureux... ».
« N’importe what… » j’entends ma cousine se moquer.
« Quand j'y pense... » je continue pourtant « ma proposition de réviser... au fond ça a été égoïste de ma part... au fond j'espérais qu'il se passerait quelque chose, même si je pensais que ça n'arriverait pas... peut-être que ce jour là j’ai fait une grosse connerie... ».
« Mon petit Nico... » enchaîne Elodie sur un ton faussement désespéré « parfois je me demande comment on peut avoir des gènes en commun... tu as été amoureux de Jérém depuis la première milliseconde où il est rentré dans ton champ de vision... je me trompe ? ».
« C’est ça… oui... c’est ça… » je réponds sans hésiter en repensant une fois de plus à la première image de Jérém-t-shirt-noir-regard-de-bo-brun-sexy au milieu de la cour du lycée, image brûlant ma rétine… et me prenant aux tripes…
« C'est normal alors que tu aies tenté de te rapprocher de lui... » elle continue « je dirais que c'est même méga courageux... en plus ça a été très subtil de ta part… tu ne pouvais pas vraiment attaquer direct… je me suis toujours dit que pour vous les homo, ça doit être sacrement dur de tomber amoureux au lycée... nous autres, on risque juste de prendre des râteaux... vous autres, vous risquez aussi de vous faire démonter la tronche... ».
« Et de se taper la honte à vie, ce qui est carrément pire... » je précise.
« Ouais, ça c'est vrai aussi... quoi qu'il en soit... je trouve que tu as été sympa de lui proposer de l'aider... déjà parce qu'il en avait besoin... et même si tu avais une petite idée derrière la tête, même si ta proposition n'était pas complètement désintéressée... ».
« Pas du tout, même... » je confirme, amusé.
« Coquin, va... quoi qu'il en soit, le beau brun a accepté en pleine connaissance de cause... il savait ou il s'embarquait... ».
« Il avait bien compris que j'étais fou de lui... il me l'a même dit l'autre soir... » j’enchaîne en repensant une fois de plus à ce souvenir d’un Jérém torché, me demandant qui je préférerais sucer…
« Si Jérémie t'a laissé rentrer dans son intimité et qu'il t'y a gardé bien plus longtemps que n'importe quelle nana, c'est parce qu'il a besoin de toi… il a besoin de toi en tant que point de repère dans sa "nouvelle vie"... celle que tu lui as fait découvrir... quelque part, tu as pris un peu le relais de Thibault.... ».
« Hein ? » je m’étonne…
« Jusqu’à que tu débarques, Thibault était son seul et unique point de repère, lui fournissant l'équilibre dont il avait besoin dans sa vie... « d'hétéro »... mais toi, Nico, tu es celui qui l'a forcé à regarder en face son attirance pour les garçons... bien sur tu as d'abord foutu le bordel dans sa tête... un bordel qui va durer un moment je pense... mais un bordel bénéfique... tu es peut-être en train de l’empêcher de passer à coté de sa véritable vie... tu lui évites peut-être de se réveiller un matin dans 5, 10, 20 ans, avec une femme, des gosses, une maison impeccable, une pelouse bien taillée, un labrador obèse, prisonnier d'une vie d'hétéro qui l'étouffe, avec une seule envie... celle d'aller se taper le premier mec dans un sauna... ».
Je me tais, interloqué.
« Laisse lui faire son chemin, Nico » elle continue « ne le saoule pas… je suis sure que ça avance quand même dans sa petite tête... et qu’il va vite prendre conscience que c’est toi la personne qui lui faut en ce moment… ».
« En attendant, dimanche il a quitté l’appart avant mon réveil, sans un mot... et dimanche il s’est blessé parce qu’il n’était pas en forme… ».
« Je ne m'inquiéterais pas trop de tout ça... tu sais bien que Jérémie ne s'exprime pas sur ses sentiments, qu’il garde tout pour lui, qu’il préfère fuir qu'assumer... il s’est passé beaucoup de choses cette fameuse nuit… il a besoin de ruminer ça tout seul… te retrouver au petit dej, ça aurait été too much pour lui… ».
« Tu dois assurément avoir raison… ».
« J’ai toujours raison, mon cousin, toujours, tu devrais le savoir, depuis le temps que je te donne d’excellents conseils… ».
« Je te signale au passage que il n’y a pas longtemps tu me disais de l’oublier… ».
« Et c’était aussi un excellent conseil… sauf qu’il est hors de ta portée… ».
J’oscille entre l’amusement et l’émotion.
En me replongeant dans mon bouquin, je capte des bouts de conversation en français partout autour de nous… soudainement, je repense à non échanges… nous n’avons même pas pris la peine de parler discrètement… pendant un instant j’ai essayé de me mettre à la place des « passagers » a côté qui auraient pu entendre notre conversation… je me dis que j’adorerais capter ce genre de tête-à-tête un jour !
Sur Londres le ciel était gris... mais à Toulouse c'est un soleil rayonnant qui nous attend...
13 heures... après 6 heures entre métro, train et avion, me revoilà chez moi…
Maman me pose une seule et unique question…
« C’était comment ?? ».
Et là, je ne sais pas, la fatigue, la tension se font sentir…. les larmes montent, sans que je les aies vues venir… maman me fait un grand sourire...
Le temps d’un déjeuner, d’un récit aussi décousu que passionné et d’une petite sieste, il est déjà temps de descendre du petit nuage sur lequel je vis depuis le concert…
Les petits tracas de ma vie d'adolescent amoureux reviennent à la charge…
Comment retrouver mon Jérém, maintenant...
Je sors le maillot de Wilkinson de son sac et j’essaie d’imaginer sa tête lorsque je lui donnerai… j’espère que ça va lui faire plaisir…

Dans le prochain épisode…

C'est cette vibration qui se propage dans les draps, jusqu’à moi... j'émerge du sommeil et je réalise qu'il est en train de se caresser dans le noir, juste à côté de moi... est-ce qu’il est vraiment réveillé ? Est-ce qu’il réalise que je suis juste à coté ?
Moment inattendu, troublant… j’écoute sa respiration, je me laisse bercer par son excitation... j’évite tout mouvement, le moindre bruit… j’ai peur que s’il se rendait compte que je suis réveillé, il ait le réflexe de tout arrêter…
Et je ne le veux pas… j’ai envie de sentir son plaisir monter… envie de sentir son plaisir exploser…
Le sentir se branler, me fait vite bander aussi... l’excitation me gagne, et elle a très vite raison de mes propos de discrétion…
De nouvelles envie se pressent en moi… que dommage qu'il fasse ça tout seul... envie de la toucher… envie de lui donner un coup de main... très envie… j'hésite... comment réagirait-t-il ?
Trop envie… comment m'y prendre ? Ma main se décale, presque de son propre chef, effleure son flanc... la vibration s'arrête net... mince… quel dommage…
J'entends toujours sa respiration, ma respiration, mon cœur qui tape fort dans ma poitrine… je suis à l’affût du moindre mouvement et je devine le mouvement nerveux de sa queue tendue qui se redresse par moments contre les draps... mon autre main se pose sur ma propre queue… j’ai envie de me branler aussi, mais je n’ose pas… comment réagirait-t-il ?
Peut-être qu’on pourrait se branler côte à côte…
Des longues secondes passent... silence, respirations profondes… mon cœur qui tape de plus en plus fort… puis sa main se pose sur ma main, la serre, semble amorcer un mouvement... un mouvement que je suis, le cœur qui bat à mille...
Le sentir frissonner dès que mes doigts effleurent son gland m'encourage à continuer... lentement, je saisis sa queue raide et chaude… un pur bonheur…

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