A quoi mènent les rêves !

- Par l'auteur HDS Misa -
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : A quoi mènent les rêves ! Histoire érotique Publiée sur HDS le 15-02-2015 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Note attribuée à cette histoire érotique par HDS :
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A quoi mènent les rêves !
— Arrête de gigoter, je vais renverser mon café !
— C’est ton peignoir, il m’énerve. Pourquoi tu le gardes dans le lit ?
— J’ai froid.
— Pose ta tasse, je vais te réchauffer !
— Qu’est-ce que tu fous ?
— Je me fais de la place … soulève-toi un peu … voilà !
— T’as les mains froides … hey ! mon sein !
— Oh ! ça va ! arrête de râler ! … faut que je m’occupe de toi, ça pique un peu, là !
— J’ai fait lundi …
— T’avais tout prévu, on dirait !
— Ben … pas vraiment, non !
— C’est ça, oui ! Rappelle-moi ? T’avais bien ton petit string noir et le porte-jarretelle que je t’ai acheté ? et tu t’étais faite ta petite chatte toute lisse ? A part ça t’avais rien prévu !
— Hé ! Tu veux me faire mal, ou quoi ?
— Tu mériterais. Je pars deux semaines en déplacement, et tu mets un mec dans ton lit !
— C’était pas dans le lit … Mouille tes doigts, au moins …
— Pas la peine … tu sens pas ?
— Mmm … mais fais doucement, je suis fragile.
— Après ce que tu m’as dit, c’est pas un doigt qui devrait te faire peur !
— Un ?
— Bon, d’accord … il s’ennuyait, tout seul.
— Doucement …
— Oui jolie toi … raconte-moi tout … depuis le début … on a le temps.
— Si tu continues, ça va être dur !
— Je bouge plus, raconte !

Lundi matin …
« Comme tous les matins, le réveil a sonné trop tôt …
… ce n’était pas vraiment un rêve, juste un demi-sommeil, sans images rémanentes au réveil, des sensations, effacées … fichu réveil … c’était bien … un peu bizarre, inhabituel …y retourner ? trop tard … trop tard … je ne savais pas où j’étais, avec qui, mais c’était plutôt « chaud » …
Je savais que le moment était perdu, disparu, qu’il fallait me lever, d’abord sortir le bras de sous la couette, au froid de la chambre, hors du cocon, couper le bip-bip insistant du réveil qui m’avait volé … quoi ? je n’arrivais pas à me souvenir.
Je devais bouger, vite, me lever, ne pas fermer les yeux, surtout pas !
6h35. Un lundi comme les autres.

Ni bonne humeur ni mauvaise humeur, juste agacée des sensations de ce rêve qui traînait en arrière-plan dans ma tête, une impression persistante de perte. »

— Et puis tu sais bien, les rituels du matin …

« … les mêmes gestes tous les matins de semaine : salle de bain, peignoir, arranger mes cheveux, petit coup d’œil au miroir ; et puis dans la cuisine, la télé réglée sur une chaîne d’infos, préparer le café, regarder la température extérieure sur l’afficheur digital, écarter le rideau …
La pelouse était blanche de givre, la lumière du lampadaire de l’autre côté de la rue était voilé d’un halo de brume, et je distinguais à peine au-delà des arbres les lumières de la place et le clocher.
… retour vers la salle de bain pendant que la cafetière crachotais, miroir encore, peignoir et t-shirt de nuit ôtés, et la douche, quelques repousses de poils sous mes doigts sur les jambes, en haut des cuisses et dans l’aine, les aisselles, rasées sous l’eau de la douche … »

— Tu vois, c’était le matin que je me suis faite toute douce, et j’avais rien prévu du tout … et toujours en tête ce rêve, c’était bien, chaud … j’étais collante sous mes doigts sous la douche … Et non, pas la peine de rigoler, j’en ai pas profité pour me tripoter, pas le temps …

« Emmitouflée dans mon peignoir, j’ai réveillé Lucie d’un baiser sur la joue ; comme toujours, un câlin à plein bras, déjà un sourire et ses yeux grands ouverts aussitôt, et comme toujours son bavardage du matin qui couvre le son des infos à la télé.

Mes affaires étaient prêtes : body noir et jean’s, mon pull en laine à col roulé rouge chiné de gris que t’aimes bien ; mes bottes en daim, foulard et blouson de cuir pour sortir. J’étais pas trop mal.
Pour Lucie un collant de laine et sa jupe écossaise, le sous-pull rouge et sa veste de laine, elle aussi des bottes en daim. Toute mignonne, une jolie poupée.

Et puis tout d’un coup …
Le rêve ! Le rêve est revenu ! Dans la voiture en roulant vers l’école pour déposer Lucie ! Je savais ! C’était avec lui ! Je pensais :
« « Eh merde ! Quelle idée idiote ! Ne plus y penser ! Ne plus y penser ! J’aurai vraiment une drôle de tête si j’y pense … » », et Lucie m’a vue rire :
— Pourquoi tu ris, maman ?
— Pour rien ma chérie, pour rien !

Devant l’école, il nous regardait arriver …
Il est grand , tu sais, vraiment grand, mince, des cheveux bruns très courts. Il attendait. Un duffle-coat à capuche rabattue dans le dos, le visage humide de la petite bruine froide du matin, il se tenait à côté du portail d’entrée, accueillait les gamins, se baissait pour arranger une écharpe prête à tomber, brossait une tête de la main, disait bonjour à tous les enfants qui passaient devant lui, il a levé les yeux, plusieurs fois, il me regardait approcher.
Je pensais :
« « … souris … souris … il te regarde … pense à autre chose ! … » »
J’avais envie de m’arrêter là, sur le trottoir, d’embrasser Lucie et de partir, fuir, à cause du rêve idiot.
Lundi c’était ma fille qui m’amenait à l’école en serrant ma main et pas le contraire, me tirait à sa suite et moi qui n’avait pas envie d’y aller. Elle se moquait de moi :
— Tu ris encore !
— C’est rien ma puce, des bêtises.
« « ouais, de grosses bêtises, arrête ça, vraiment stupide ! Fichu samedi, jamais j’aurais dû accepter ! » »
Lucie me tirait derrière elle … »


— Et c’est là que tu vas me dire que c’est la faute de Babeth ?
— Non ! Un peu quand même, reconnais ! Bon, j’aurais pas dû me laisser faire. C’était idiot. Ridicule. Ces réunions de recalés de la vie en recherche d’âme-sœur ! Elle avait dit « Allez viens ! ça sera marrant ! me laisse pas toute seule ! ». et moi, idiote, j’ai cédé ! Tu la connais, tu sais comme elle insiste tout le temps !
— Et comment tu cèdes à chaque fois !
— Il n’y a pas qu’à elle que je cède … à toi aussi !
— J’ai de bons arguments ?
— Très bons … continue … continue …
— Et la suite de l’histoire ?
— Après … t’arrête pas, si tu t’arrêtes je t’étrangle …
— A ce point-là ?
— Oui oui oui …
— Tu vas encore me faire pipi sur la main ?
— Une fois … ça me l’a fait qu’une fois … continue … continue …


— Arrête !
— A lui aussi tu lui as dit d’arrêter ? C’est pas ce que j’ai compris !
— Pas le clito, arrête, ça brûle.
— Et là ?
— Tout doucement, s’il te plaît … sinon je te raconte plus !


Le samedi précédent …
« Babeth est arrivée de bonne heure, toute pomponnée, comme pour un concours de miss « comice agricole », petite robe à fleurs et châle, ses chaussures à talons, et des bagues, un collier ; toute sa quincaillerie de sortie ! Elle était toute fière « T’as vu ? j’ai mis des Dim-up ! ».
Ben oui, j’avais vu, avec sa robe trop courte, ses bas trop courts qu’elle n’avait pas réussis à remonter assez haut sur les cuisses. Difficile de ne pas voir les dentelles qui cachent l’élastique de maintien, qui garrotaient ses cuisses quand elle s’asseyait, sa robe qui la boudinait et remontait tout le temps.
Combien de fois on lui a dit ! Ces trucs moulants qu’elle adore, ça ne lui va pas du tout !
Elle avait mis ses talons hauts : « Ça affine les jambes, tu trouves pas ? »
Pauvre Babeth : c’est pas ses talons de 10 centimètres qui peuvent affiner ses mollets ‘randonnée ‘. Elle tournait autour de la table du salon, j’avais peur qu’elle se torde une cheville. « Je m’entraîne », qu’elle disait, j’ai pas insisté. Elle tenait pas en place, s’inquiétait de la baby-sitter qui n’arrivait pas, que je n’étais pas prête.
Elle m’a suivie dans la salle de bain. »


— Elle te suit partout tout le temps ! Tu sais comment on vous appelle, au bureau ! Laurel et Hardy !
— Elle a toujours été comme ça. Au lycée, elle me suivait jusque dans les toilettes ! Pour garder la porte ! Sauf qu’elle la gardait de l’intérieur. Je te dis pas la réputation qu’on avait !
— Et elle continue ! Tu devrais lui dire que ça se fait pas.
— Elle me suit plus aux toilettes !
— Juste dans la salle de bain pendant que tu t’habilles …
— Ouais … elle tripotait les dessous que j’avais préparés, étirait mon string devant sa robe « j’en ai pas des comme ça », tu m’étonnes ! tu l’imagines en string ?
— Je préfère pas ! et puis à sa taille, ça doit pas exister !
— C’est méchant, ça.
— Ça ?
— Aussi, tu me fais mal.
— T’aime bien, d’habitude. Il t’as fait mal à ton p’tit trou, le monsieur ? c’est lui le méchant ! … et tu nies même pas !!!
— Je devrais ?
— Tu pourrais avoir un tout petit peu honte … le premier soir, quand même !
— C’est aussi bon le premier soir qu’après ! Je vois pas le problème !
— T’étais habillée comment, samedi ?


Le samedi soir …
« Pantalon gris foncé à pinces, pull ras-de-cou beige chiné de noir, mon collier, mes brillants aux oreilles, j’étais prête quand la baby-sitter est arrivée.
J’ai enfilé mon blouson de cuir, elle son manteau, un baiser à Lucie et nous sommes parties : soirée « speed-dating » pour célibataires en mal de solitude … »

— Moi, ces conneries, tu sais ce que j’en pense ! Mais elle avait tellement insisté pour j’y aille avec elle, j’avais cédé …

« … et c’est comme ça qu’à un moment de la soirée je me suis retrouvée assise en face de l’instituteur de ma fille ! J’aurais dû étrangler Babeth, la pousser dans l’escalier en partant d’ici, j’aurais dû … et j’avais envie de m’enfuir, de me cacher « c’est pas moi ! y’a erreur ! ».
Avant lui, il y avait eu une dizaine de types qui me racontaient leur boulot, leur divorce, qui parlaient sport et vacances, qui voulaient savoir … Vraiment rien à faire ! « non non, j’accompagne juste une copine ! », c’était vrai mais c’était nul ! je pouvais pas dire ça.
Alors avec ceux d’avant, j’ai joué le jeu, en sirotant le kir au mousseux offert par les organisateurs, j’attendais la cloche qui signalait le changement d’interlocuteur, je déclinais quand ils voulaient mes coordonnées, et avec impatience je guettais l’heure de la fin des festivités.
Et puis la tuile ! Monsieur Joubert ! L’instit de Lucie … Un peu étonné, le gars, lui aussi ! Bon point pour lui, il m’a tendu une main sèche et ferme, pas comme l’escalope humide du type d’avant . « Jérôme ». « Julie ». »

— T’as déjà eu envie de rentrer sous terre ? qu’un incendie se déclare ? de te pincer très fort en pensant « faut que je me réveille, c’est un cauchemar ! » ?

« Lui il parlait, souriait … j’entendais rien, un bourdonnement dans les oreilles.

A lui non plus, je n’ai pas dit que j’étais là pour accompagner une copine, que sinon jamais … Muette.
Parce que bien sûr il m’avait reconnue ! Agacée ! Mortifiée, en plus je voyais cette andouille de Babeth qui me faisait ‘coucou’ de la main.
Muette. Et lui causait … les gamins, leurs bêtises, et Lucie, « une bien jolie petite-fille … tellement gentille … et bien élevée ! » …
Ben voyons ! Il allait pas me dire « Votre fille, une vraie peste ! ». Et puis le soleil, il aimait le soleil et les vacances, ce temps pour soi, en liberté.
Comme c’était original ! Pffff … Il souriait … et moi je pensais « merde merde merde, pitié que ça finisse ! »…
J’avais fini mon kir, je jouais avec le verre pour m’occuper les mains, je regardais les tables autour, je hochais la tête sans écouter les mots … et puis : quoi ? « … Montalivet … », quoi ? gonflé, le type ! … soleil et liberté ? Montalivet ? mais qu’est-ce que j’en avais à faire que l’instit de ma fille se balade à poil l’été ? … c’était destiné me charmer ? et en levant les yeux j’ai vu sa chemise ouverte, un peu trop, une épaisse toison noire qui sortait de la chemise sur son torse … je serrais le verre dans mes mains… à poil ! moi je voyais du poil ! du poil partout ! … j’essayais de regarder ailleurs « arrête ! pense à autre chose ! » …
Et la cloche enfin. Fini ! C’était le dernier !

Il souriait, avait l’air content de lui, et moi je n’avais pas décroché un mot. Le brouillard. Il s’est levé, m’a laissée assise sur ma chaise, j’attendais pour me lever à mon tour qu’il disparaisse, j’avais les jambes en coton. »


— T’étais mûre !
— Mais non ! J’étais pas mûre ! N’importe quoi ! J’étais gênée, franchement ! Je fais ma BA pour une copine dans un speed-dating à la con et je me retrouve en face de l’instit de Lucie ! Faut le faire !
— T’étais mûre, je te dis.
— C’est ce rêve débile … tu sais ce que je pense de ces mecs qui exhibe leur touffe de poils en ‘oubliant’ de fermer la chemise, genre « visez le matos, chuis un vrai de vrai » !
— Tu les aimes pas mes poils à moi ?
— Ben tu les exposes pas ! Et puis ils sont blonds, et tout doux …
— Ils sont pas doux, les siens ?
— Si … mais c’est pas la question. Et puis je savais pas …


« Les organisateurs semblaient contents d’eux, ils nous ont fait remplir un questionnaire. Il me tardait de partir.
Babeth s’accrochait à mon bras, buvait, me mettait un verre dans la main, et elle jacassait : le second lui avait plu, le troisième un con, l’avant dernier, elle lui avait donné son numéro de téléphone, « Et toi ? J’ai vu que le dernier, tu lui plaisais, pas mal, non ? … oh si ! sûr ! il te mangeait des yeux … tu lui as dit ? ».
J’écoutais à moitié, « … que tu préfères les … » « BABETH !!! ». J’écoutais à moitié mais là, j’ai capté ce qu’elle allait dire ! Je crois que j’ai crié un peu fort pour la faire taire. Le type était juste derrière elle, il écoutait Babeth, mine de rien ! Et elle, elle insistait « Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Je disais juste que … » « RIEN !!! tu disais rien ! ».

Lui il se marrait. Babeth s’est aperçu qu’il nous écoutait et elle a piqué un fard. C’est là qu’il a sorti un truc bizarre, dans le genre « … décidément, votre amie est très secrète, à moi elle n’a rien dit, et quand j’allais apprendre quelque chose, elle vous interrompt ! Heureusement que sa fille est bavarde … ».
C’est là que Babeth a décroché. Elle comprenait pas ce que Lucie venait faire là-dedans, tu sais comment elle est quand un truc lui échappe ! Elle fait le poisson rouge : les yeux fixes et la bouche ouverte.
Il a fallu que je lui dise qu’on se connaissait, que c’était l’instit de Lucie. Et là c’était parti : lui, il riait, Babeth riait avec lui et minaudait, moi je plongeais le nez dans mon verre pour ne plus voir la touffe de poils qui sortait de sa chemise. Je ne voyais que ça.

C’était pas la première fois que Babeth m’entraînait dans une galère, mais je ne me souviens pas avoir eu autant envie de l’étrangler que samedi !
Elle voulait qu’on aille prendre un verre « on va pas se quitter comme ça ! ».
Elle m’a vue pâlir ? Elle s’en foutait ! Complètement ! Elle continuait à battre des cils et lui avait l’air tout content …
Je les ai plantés là ! Je suis rentrée à la maison …
Le lendemain au téléphone, elle m’a engueulée d’être partie comme ça, et m’a dit qu’ils avaient pris un verre dans un bar, qu’ils avaient pas mal discuté, devine ! De moi ! Et elle faisait ses mystères …
Sans doute à cause de ça que j’ai rêvé de lui.

… Lundi matin les joues me brûlaient en approchant de la grille de l’école en serrant la main de Lucie, je me souvenais de mon rêve de la fin de nuit …

C’était avec lui, sur une plage, plein de monde autour et il me faisait l’amour devant tout ce monde qui s’attroupait autour de nous, lui allongé sur moi, qui chatouillait mes seins de son torse couvert de sa toison noire, moi accrochée des deux mains sur ses fesses poilues, et les gens autour qui applaudissaient à ses coups de reins, qui l’encourageaient. …

… et moi toute mouillée au réveil sans me souvenir pourquoi !
Il me tendait la main en souriant, il embrassait Lucie et la poussait dans le dos vers le portail, il restait là sans bouger et ne lâchait pas ma main, et moi j’avais les images du rêve devant les yeux en surimpression ! »


— Avec moi, t’as jamais voulu.
— Voulu quoi ?
— Faire l’amour sur la plage.
— Eh ! C’était un rêve !
— Les rêves, ça dit plein de choses de nos envies.
— Non mais, tu nous vois faire l’amour en public, avec spectateurs et applaudissements ?
— Ben … déjà, l’été, on est en tenue pour ! C’est pas Montalivet, mais c’est la même chose !
— Bronzer et baiser, y a quand même une petite différence ! Dis, à propos de tenue, tu veux pas enlever ça ?
— Oh oui, à tes ordres ! Tu veux voir si j’ai le poil aussi doux que le sien ?
— Toi, t’en as pas sur les fesses !
— Ça ferait bizarre … Perds pas le fil, raconte !


« D’acc, je te fais le dialogue, pas les mots exacts, mais ça donnait à peu près ça :
— Vous êtes partie bien vite, samedi. Votre amie était déçue et moi aussi. Elle est amusante, votre amie.
— … pas toujours …
— On a passé une bonne soirée, beaucoup discuté aussi, elle est presque aussi bavarde que votre fille.
— Ah ?
— Vous devez le savoir ! si vous tenez à garder un secret, ne confiez rien ni à l’une ni à l’autre !
— Oh !

Ça se bousculait un peu dans ma tête. Qu’est-ce qu’elles avaient bien pu raconter ? Il gardait ma main dans la sienne, et comme une andouille je ne faisais rien pour la retirer, la laissait au chaud de sa grande main en cherchant un truc plus intelligent à dire que « oh » ou « ah » et incapable de penser à autre chose qu’à la plage de mon rêve du matin, à des fesses poilues sous mes doigts, et lui il continuait :

— Vous ne m’écoutez pas …C’est un peu vexant !
— Vous disiez ?
— Je disais « italien », je proposais de passer vous prendre à 20 heures.
— Me prendre ? »


— Et pour le coup, pour te ‘prendre’, il t’as prise !!

— C’est malin !


« Il a lâché ma main, a fait quelques pas en reculant, avant de se retourner pour franchir le portail, s’est retourné encore en me souriant. Je n’avais pas bougé, les pieds coulés dans le goudron du trottoir … J’avais dit oui ? J’avais dit oui …

Toute la journée au bureau, j’ai balancé entre m’organiser ou me rétracter.
… Comment faire garder Lucie ? Certainement pas Babeth ! Trouver une baby-sitter en semaine ?
… Lui dire que j’avais réfléchi en allant chercher Lucie, que c’était pas possible.
… Qu’est-ce que j’allais me mettre ? Une jupe ? Ma robe noire, ce serait trop !
… Que j’avais trouvé personne pour garder ma fille.
… Un bain, je prendrai un bain avant.
... Que j’aimais pas les restos italiens, que j’irai pas dîner avec lui.

Je savais pas si j’annulais ou pas, mais je savais déjà comment j’allais m’habiller ! ma robe beige, celle qui s’évase sous les seins et mon collier de pierres brunes avec le bracelet assorti, mes dessous noirs en dentelles avec le porte-jarretelles assorti que je n’ai porté qu’une fois, des chaussures à talons pour ne pas avoir l’air trop petite à côté de lui.

Pas de baby-sitter … la jeune-fille qui me rendait ce service n’était pas disponible, n’avait pas de copine pour me dépanner. J’ai appelé Babeth. Je lui ai dit que j’avais un problème, que je devais partir d’urgence en province, j’inventais au fur et à mesure que je lui parlais.
Elle irait la chercher à l’école, l’amènerait chez elle, et je la récupèrerai le lendemain soir.

J’étais prête à 19h30. En me voyant dans le miroir de l’entrée, je me disais que c’était trop, que j’aurais dû rester habillée comme j’étais le matin. Il a sonné au moment où j’avais décidé de me changer.

Ce qui m’a amusée, et rassurée, c’est qu’il s’était changé lui aussi. Il avait son duffle-coat plié sur son bras, mais avait remplacé le pantalon de velours et le gros pull de ce matin par un pantalon de flanelle grise et une veste sur une chemise ouverte comme le samedi à la soirée.

Je lui ai proposé un verre avant de partir. Il m’a suivie dans la cuisine, où dressée sur la pointe des pieds j’essayais d’attraper un sachet de cacahuètes dans un placard, a tendu la main au-dessus de moi pour m’aider et je me suis retournée en le sentant si proche dans mon dos.
Il est grand. Mon front effleurait son menton. Mon front entre les pans de sa veste, mes yeux à hauteur du bouton ouvert de sa chemise, les poils drus de son torse à quelques centimètres de mon nez.

Tu sais bien, tous ces poils que les hommes ont parfois, sur le torse, parfois le dos … j’ai horreur de ça ! Je trouve ça moche, quasiment bestial. J’aime pas ! Les images du matin, de mon rêve de fin de nuit … il s’est avancé plus près de moi, ou moi je me suis penchée, je n’en sais rien, mais j’avais le nez noyé dans ses poils si noirs et fournis, et doux sur mon nez et ma joue.
Il s’est reculé … »


— Il s’est reculé ? Merde, c’est bête !
— Bien obligé, jamais sinon il n’aurait pu se baisser suffisamment pour m’embrasser.
— Ah ! C’est mieux ! Il a même pas hésité ?
— Non … moi non plus, j’ai même pas fait semblant de résister !
— T’étais mûre ! Il puis il avait dit qu’il passait ‘te prendre’, il a tenu sa promesse !
— Oui …
— T’as dit « pas dans le lit » …
— Non. La cuisine d’abord, le salon après … sur la moquette …

« … ses mains ont glissé sur mes bras nus, je frissonnais, ses mains à ma taille, dans mon dos qui se creusait comme je me dressais sur la pointe des pieds pour prolonger le baiser, goûter ses lèvres ouvertes et caresser sa langue de la mienne, mes mains sous sa veste remontaient sur son torse, un doigt accrochait une ouverture entre deux boutons de sa chemise pour lisser la douceur soyeuse du bout du doigt.
J’y avais pensé ? Un peu. Un tout petit peu. Et puis j’avais décidé que non, qu’il n’était pas mon type, trop grand, trop brun, trop poilu, trop ‘faune’. Mais j’y avais un peu pensé quand même, et j’attendais de voir comment se passerait la soirée.

Il lissait du pouce mes sourcils levés, caressait mes lèvres brillantes du baiser. Ses mains sous mes bras il m’a soulevée, a pivoté. Il a repoussé d’un pied le tabouret de bar et m’a assise sur le comptoir de la cuisine.
Ma robe s’est soulevée entre ses mains, et c’était le froid de la faïence que je sentais sous mes cuisses entre les bas et le pan de robe coincé sous mes fesses.
Mon visage cette fois était à hauteur du sien, mes genoux à hauteur de sa taille, puis autour de sa taille quand il m’a serrée contre lui pour un autre baiser, et j’ai fermé mes jambes autour de lui quand il m’a attirée plus près, collée à lui, plutôt, les fesses au froid du carreau délivrées de ma robe qu’il soulevait à deux mains pour fermer ses bras dans mon dos, ses mains sur ma peau nue, mes mains à moi occupées à déboutonner sa chemise pour peigner de mes doigts les poils bruns sur ses pectoraux, sa langue douce et parfumée dans ma bouche où je l’attendais, la caressait pour goûter sa douceur, la repoussait dans sa bouche pour y glisser la mienne. Il murmurait à mon oreille et ça me faisait plein de frissons :
— Depuis la rentrée je rêve de toi, de te tenir dans mes bras, et puis je me désespérais de te voir inaccessible.
— Inaccessible ?
— Lucie est une bavarde.
— De quoi te désespérer ?
— Elle prétend que ce sont les femmes qui … ‘ te séduisent’.
— Elle a dit ça ?
— Ton amie Babeth aussi.
— Et tu m’as invitée à dîner quand même ?
— Pour te dire mon malheur, mon désespoir, mais là, je vais beaucoup mieux.
— J’ai rêvé de toi.
— C’est vrai ?
— C’était ce matin.
— C’était bien ?
— Surprenant.
Ça paraît court, ces quelques mots, sauf qu’il fallait du temps pour des baisers, pour ses lèvres sur mes yeux, pour sa bouche dans mon cou, qu’entre deux baisers et pendant il dégrafait mon soutien-gorge, et pressait mes seins dans ses grandes mains, que pour l’imiter, non pas l’imiter, parce que j’en avais envie, j’ouvrais sa chemise et la tirait de son pantalon, que mes mains dans son dos caressait ses reins, et plongeaient sur ses fesses sous la ceinture de son pantalon, qui gênait au début d’être trop serrée, au début seulement, parce que je l’ai ouverte, que j’ai déboutonné le pantalon pour me faire de la place, le serrer plus près en serrant ses fesses sous mes doigts, en les caressant aussi à peine effleurées, pour sentir la douceur là aussi comme dans mon rêve du matin des poils fins qui les recouvraient … »

— Pourtant, j’aime pas les poils chez les hommes.
— Sur toi non plus, t’as pas laissé grand’chose.
— Mais je crois que je vais m’y faire.
— Moi aussi.


« … sa veste et sa chemise ? par terre, avec son pantalon, ma robe par-dessus, mon soutien-gorge, mon string. Il avait encore son boxer, mais j’avais les mains dessous, sur ses fesses. C’est pas que j’hésitais à le caresser, mais j’étais occupée, ses mains sur mes seins, ses baisers, ses mains sur mon ventre, c’était bon, il devenait presque timide, alors je l’ai aidé, j’ai relevé haut les cuisses autour de lui et d’une main entre nous j’ai baissé son boxer, je l’ai pas touché, j’ai passé mes bras autour de son cou …
Sans fioritures, sans caresses, son sexe au fond de mon ventre, tout au fond, d’une poussée, sans à-coups, lentement …

— Eeeh ! à fond, oui, mais c’est pas pareil … arrête … c’est ta main, pas un sexe … doucement, doucement …
— T’es aussi mouillée que je l’étais pour lui …
— Oui, mais …
— Chhhht … tu sais, il avait le bout, le gland, tout gonflé, presque violet, gros … et des veines saillantes après, la verge plus fine sous le gland et qui grossit encore plus bas, et long … j’appuyais le front contre son torse, je le regardais rentrer … notre gode, c’est rien … lui, c’est … waouh ! … Chhhht, laisse-toi faire, laisse- toi faire … Et puis il s’est mis à bouger, il sortait presque et se replantait à fond dans mon ventre, de plus en plus vite, plus fort …
— Pas toi !! Bouge pas ! … bouge pas … t’es folle … tu vas me déchirer …
— Ça va … ça va … Tu verras, tu verras ce soir … je vais bien te préparer …


« … il a joui vite, sans s’occuper de moi. D’habitude, c’est à cause de ça que j’aime pas les mecs, mais c’était bien, c’était exactement ce dont j’avais envie, sa chaleur en moi, son plaisir à lui, le sentir couler chaud dans mon ventre, moi j’avais le temps.
Tu sais comment ils sont, quand ils arrivent pas à se retenir, ils s’excusent, un peu penauds, un peu faux-cul, pas lui. Lui il riait. Il riait et il m’embrassait, il me portait dans ses bras et tournait. Il est sorti de moi et je me suis mise à couler, couler ! Il m’a portée jusqu’au salon comme ça et sans me lâcher il s’est assis sur la moquette, s’est allongé, moi sur lui, je le sentais tout dur contre mes fesses, il bandait encore ! Même pas besoin de le prendre dans ma main, je me suis glissée sur lui, et cette fois c’était pour moi, pas pour lui, mon plaisir à moi …

— Tu m’écoutes plus ! Oh pardon … je t’oublie pas, je t’oublie pas … je finirai après … viens, viens …

« … c’est moi qui ai voulu. J’ai repoussé sa queue entre mes fesses. Il se mordait la lèvre, ouvrait de grands yeux, il osait pas. J’ai soulevé les genoux vers mes épaules, une main entre les jambes pour le tenir là, je le voulais comme ça …

— Toi aussi t’aime bien … mais il faut …
— Non ! Non, tu m’as fait assez mal comme ça, Si j’ai envie, je verrai ! ne me prépare pas … Il va être surpris, non ?
— Sûrement.
— T’aurais pu lui dire, c’est un peu un piège …
— Lui dire quoi ? Dis-donc, Jérôme, ma copine aimerait bien se faire baiser, ça te dit ?
— T’es bête ! Je sais pas … l’inviter à dîner, et puis …
— Et puis au dessert lui demander de choisir avec ou sans poil ?
— Pfff …
— T’inquiète pas … t’as déjà vu un mec refuser de faire l’amour avec deux nanas ? Je te dis que tout va bien … tu sais quoi ? J’en ai rêvé ce matin ! Alors forcément ça va lui plaire !

Faut vraiment vous le dire ?
Ça lui a plu ! Juste assez pour qu’il vienne souvent chez nous, très souvent.

Misa – 02/2015

Les avis des lecteurs

Ah les rêves ! Qu’ils sont beaux dits comme ça Misa …

Un regret … j’ai dû lire trop vite, mais j’y reviendrai, et je prendrai le temps …
Le temps d’envies de rêver … merci à toi …



Texte coquin : A quoi mènent les rêves !
Histoire sexe : Une rose rouge
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