Ah! la famille!
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
- • 231 récits publiés.
- • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 9.5 • Cote moyenne attribuée par HDS : 9.7
- • L'ensemble des récits érotiques de Misa ont reçu un total de 1 840 942 visites.
Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-12-2012 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
Cette histoire de sexe a été affichée 7 144 fois depuis sa publication.
Couleur du fond :
Ah! la famille!
Evoquer sans dire vraiment, des horreurs, sous-entendues … vous me connaissez, c’est
pas une pudeur un peu bébête, je ne suis pas comme ça ! Je ne suis pas de celles qui
hésitent à entrebâiller une chatte ou à soupeser une paire de couilles !
C’est un jeu ! je me suis amusée à parler de cul dans un style plus ampoulé que de
coutume, en faisant quelques phrases bien longues et bien embrouillées, en ajoutant
pleins d’adjectifs et de petits mots qui ne servent à rien.
Appelons ça du « cul-ampoule ».
Je me suis amusée, j’espère que vous aimerez.
Ah ! La famille !
Misa - 11/2012
Depuis que j’habite Paris, à ma plus grande joie ( ! ), deux fois par an, des cousins
de province, que je n’ai pas besoin d’inviter puisqu’ils savent très bien s’inviter
eux-mêmes investissent mon appartement pour quelques jours pendant les vacances
scolaires.
Une chambre, une grande pièce à vivre avec cuisine américaine, une salle de bains et
toilettes intégrées, c’est très confortable tout au long de l’année pour moi seule,
beaucoup moins lorsque quatre personnes supplémentaires s’y installent et y prennent
leurs aises !
En bons envahisseurs, dès leur première visite il y a deux ans, ils avaient en
priorité réglés les problèmes d’intendance : les enfants avaient foncé vers le
réfrigérateur dès la porte palière ouverte en réponse à leur impérieux coup de
sonnette et les parents avaient gérés le couchage.
Mon oncle et ma tante ayant jugé que ma chambre était celle qui était la plus pratique
pour eux, sans que nous en ayons le moins du monde discuté, c’est sur mon lit que mon
oncle avait posé leurs valises en traversant le salon au pas de charge avant même
d’avoir sacrifié au rituel des embrassades d’accueil. Restait à pourvoir au couchage
de leurs deux enfants ! Ayant évalué la situation tel un général de brigade sur un
terrain de manœuvre, son manteau encore sur ses épaules, ma tante avait tranché : bien
que garçon et fille et malgré leur âge, ils avaient treize et onze ans, le tout énoncé
d’un ton de reproche non déguisé de l’exigüité de mon appartement, ils partageraient
le canapé du salon !
Quant à moi … lorsqu’ils m’honorent de leur présence, depuis cette toute première
fois, j’installe un matelas pneumatique derrière le comptoir de la cuisine américaine,
entre l’évier et la poubelle. Ma tante a décrété dès le premier soir que cette
organisation était la plus conforme en assénant deux arguments qu’elle jugeait
incontestables : en premier lieu, mais c’était accessoire à ses yeux, je disposerais
ainsi de l’intimité nécessaire à une jeune fille, et surtout, c’était la meilleure
solution pour préserver la décence et la moralité qui pourrait souffrir de la
promiscuité entre ses jeunes enfants et moi, s’il m’arrivait par exemple de me
découvrir dans la nuit.
L’an dernier ils ont visité Versailles à Pâques et le Louvres en mai. Cette année
c’était Tour Eiffel et Notre-Dame, balade en bateau-mouche aux vacances de printemps.
Pour le pont du mois de mai, ils ont des RTT : autant en profiter, ils ont décidé
d’aller à Eurodisney, oubliant, mais on ne peut penser à tout, de s’inquiéter si moi
aussi j’avais des RTT. Pour ce qui est des billets d’accès au Parc, il leur a paru
évident que j’aurai plus de facilités qu’eux à me les procurer.
C’est sans doute pour ne pas me mettre mal-à-l’aise avec de triviales questions
d’argent qu’ils ne m’ont pas demandé combien je les avais payés.
Une famille adorable ! des gens d’une exquise délicatesse, maintes fois démontrée lors
de leurs visites précédentes !
Ainsi, mon oncle n’a pas manqué à se confondre en plates excuses, fort longues,
d’ailleurs, les yeux baissés tout ce temps, un jour où il a eu besoin de la salle de
bains alors que j’y faisais ma toilette, ayant oublié, bien sûr, que le verrou ne
fonctionnait plus ; c’est certainement pour ne pas m’embarrasser en mettant en
évidence ce défaut de mon appartement qu’il n’a pas proposé de le réparer lui-même.
C’est bien dommage, parce que son fils semblait avoir le même problème d’incontinence
à des moments fort peu opportuns pour la préservation de nos pudeurs respectives ;
j’utilisais pourtant très peu ma salle de bains dans la journée, et très vite, ma
tante et ma petite cousine en ayant souvent l’emploi, préférant pour mes ablutions les
premières heures de la nuit, celles où la libido de mes oncle et tante s’exprimait de
la manière la plus sonore, expression ponctuée des ricanements de mon petit cousin et
des soupirs de sa sœur.
Et d’une discrétion exemplaire !
Il faut voir quelles précautions ils prennaient pour ne pas troubler mon sommeil, que
je simulait très bien pour éviter les situations embarrassantes, lorsque assoiffés
dans la nuit ils viennaient se servir un verre d’eau au robinet de l’évier,
contournant le comptoir derrière lequel je dormais ; dans le plus grand silence, mon
oncle avait chaque fois la délicatesse de remettre en place, en partant, le drap que
son fils avait écarté plus tôt ; si la curiosité est une qualité comme le dit souvent
sa mère, ce garçon ira loin, en étant largement pourvu : il s’informait,
discrètement, toutes les nuits, même quand sa sœur, qui avait soif elle aussi parfois,
lui avait chuchoté qu’il serait déçu puisque je portais une culotte ce soir-là encore.
La seule à n’avoir jamais eu soif la nuit est ma tante, ce dont je me doutais depuis
longtemps, toute la famille l’appelant « le chameau ». Longtemps j’avais cru que ce
surnom lui venait de son rire si particulier, mais peut-être n’était-il finalement dû
qu’à sa résistance à la soif ? Sa curiosité me concernant était moins anatomique que
celle des autres membres de la famille, se limitant à s’inquiéter du peu de confort
que je devais éprouver à porter des sous-vêtements aussi légers, sa sollicitude à mon
égard sur ce point l’ayant poussée à vérifier le contenu de mes tiroirs. Peut-être
est-ce elle qui l’an dernier, voulant m’éviter un vilain rhume, avait fait disparaître
deux strings, alors que j’avais bêtement soupçonné d’autres motifs à leur disparition,
mauvaise fille mal-pensante que je suis !
Je vous ai dit que tout le monde appelait ma tante « le chameau ». Alors autant tout
dire ! Je dois vous avouer que dans notre famille, beaucoup, honte à eux pour tant de
malveillance, désignent leurs enfants par « les merdeux ». Mon oncle est le seul parmi
eux à ne pas avoir de petit nom à lui, sans doute parce qu’il est englobé dans
l’appellation générale, « les Bidochons », qui regroupe les membres de cette charmante
famille. Pour avoir lu quelques albums de BD choisis, quelqu’un avait proposé pour lui
« Gros dégueulasse », mais réserve oblige, personne ne l’appelle ainsi, d’autant
qu’accoupler Reiser et Brétécher sans leur accord eût été pour le moins cavalier.
Vous comprenez mieux la joie, exprimée dès la première ligne, que j’éprouvais à les
voir débarquer chez moi un jeudi de mai ?
De leurs précédentes visites, j’ai tiré quelques enseignements et pris des mesures que
peut-être vous trouverez mesquines ! Que nenni ! Mon seul but pour chacune d’elles
était uniquement de rendre leur séjour plus agréable !
Ainsi, j’ai soudoyé le concierge de mon immeuble pour qu’il vienne poser un verrou
tout neuf sur la porte de la salle de bains dont j’ai aveuglé l’imposte d’un nouveau
film autocollant opaque appliqué, celui-là contrairement à l’ancien, depuis
l’intérieur.
Vous comprendrez sans peine les motifs justifiant la pose du verrou sur cette porte,
dont le défaut avait par le passé été cause de rencontres embarrassantes dans une
pièce où habituellement l’intimité est appréciée !
Quoi de plus désagréable en effet pour mon oncle que d’être inopinément surpris dans
le plus simple appareil alors qu’il profitait de l’absence de sa petite famille, et «
pensait-il » de la mienne, pour faire sa toilette. Il s’était montré tellement navré
de m’imposer ce spectacle qu’il m’avait suivie jusque dans le salon tout en continuant
énergiquement sa toilette intime, à main nue, pour me présenter, entre autres choses,
ses excuses, d’autant plus appuyées qu’il avait en me suivant tâché la moquette en
cours de route.
Ce verrou aurait aussi l’avantage de préserver son fils de la découverte prématurée,
il a maintenant douze ans seulement, ce cher ange, des mystères du corps féminin, que
bien involontairement j’aurais pu lui dévoiler quand j’étais moi-même à ma toilette,
malgré l’habitude que j’avais prise pendant leurs séjours de ne jamais me séparer de
mes sous-vêtements, sauf pour en changer, de manière furtive et discrète, toutes
lumières éteintes, la nuit, sous le drap de mon couchage.
Mon jeune cousin, très innocemment bien sûr, le jour où il m’avait surprise assise sur
le siège des toilettes, les jambes cachées sous un drap de bains, avait patienté
sagement adossé au lavabo que j’en finisse de mes contorsions pour me rendre visible
sans risque de l’effaroucher et que je libère la place pour m’y succéder sans attendre
cependant que je lui cède l’usage des lieux. En toute candeur, il avait baissé aux
chevilles pantalon et slip pour se libérer d’un éclaboussement sonore digne de celui
de son père en me souriant aimablement. J’aurais préféré qu’à cette occasion il se
concentre mieux sur ce qu’il faisait au lieu de me suivre du regard en souriant, ne se
rendant pas compte qu’il ne tournait pas que la tête.
A cause de ce verrou défectueux, je connaissais donc en détail, bien involontairement,
non seulement, l’anatomie de mon oncle et de son fils, mais également celle de ma
cousine qui le soir se déshabillait dans le salon avant d’aller chercher son vêtement
de nuit dans la salle de bains, s’attardant parfois à discuter avec son frère entre
les deux.
Ma tante et moi étions finalement les seules à tant bien que mal préserver notre
pudeur.
Mais pourquoi aveugler l’imposte, vous questionnez-vous sans doute ? Tout simplement
pour éviter l’un de ses stupides accidents domestiques qui aurait pu gâcher leurs
vacances l’an dernier, quand sortant de cette même salle de bains trop précipitamment,
j’avais failli renverser la chaise sur laquelle ma cousine était montée, alors que,
m’a-t-elle expliqué, elle vérifiait qu’il n’y avait personne à l’intérieur : « pour
pas déranger », autre marque louable de délicatesse et de discrétion si développée
dans cette famille !
Le problème de la salle de bains étant résolu j’ai acheté des packs d’eau en bouteille
et des gobelets de plastique que je mettrai à leur disposition, proche de leurs
couchages respectifs, leur évitant ainsi les aléas de pérégrinations nocturnes jusqu’à
l’évier de la cuisine et mon propre couchage où ils pourraient être gênés de
surprendre une chair malencontreusement exposée malgré l’attention toute particulière
que je porte à bien me couvrir pour la nuit. En prévision d’une nouvelle rupture
inopinée de la fermeture éclair de mon sac de couchage intervenue dès le deuxième soir
de leur première visite de l’année, j’ai acheté un pyjama qui remplacera le simple t-
shirt que je portais auparavant.
Ces quelques précautions élémentaires prises, j’ai aussi pensé à la tranquillité
d’esprit de ma tante, chère âme qui s’était inquiétée de ma santé, peut-être même de
ma moralité, en faisant disparaître de mes tiroirs les quelques dessous coquins et
fanfreluches que j’y range. J’en ai rempli un carton que j’ai stocké pour le temps de
leur séjour dans la cave de mon immeuble, dont je prétendrai, vilaine menteuse, avoir
perdu la clé pour que ne se reproduise pas le fâcheux incident de l’an dernier : ma
petite cousine, qui avait alors seulement treize ans, avait été très affectée,
quasiment traumatisée, quand elle avait été surprise en tenue d’Eve dans cette cave
avec le fils de notre concierge, qui l’avait contrainte, avait-elle sangloté, à une
séance d’anatomie comparée. Qui aurait pu imaginer que ce petit garçon chétif de huit
ans puisse imposer une telle ignominie à ma chère cousine nourrie à la choucroute et à
qui je rendais moi-même quelques kilos !
Je croyais avoir pensé à tout quand ils ont poussé la porte de mon appartement ! La
cérémonie des trois bises à laquelle il faut sacrifier dès l’accueil, le soir au
coucher, le matin au lever, et lorsqu’on se quitte, m’a hélas rappelé que tous les
risques ne peuvent être prévenus !
J’ai en effet eu droit à un coup d’œil incendiaire du « chameau » quand mon oncle m’a
dûment bisée d’une lippe gourmande : me souvenant qu’il avait les bras trop longs et
qu’il ne pourrait donc raisonnablement éviter de les reposer sur mes fesses, je
m’étais penchée en avant, en oubliant hélas que je lui présentais mes seins en lui
proposant mes joues. Elle a vu dans cette attitude une marque de lubricité et de
provocation de ma part à ainsi mettre en avant des appâts trop tentants.
Heureusement, d’une pointe de cet humour prisé dans leur famille, « t’as grossi, toi »
a-t-il dit en soupesant l’un de mes seins, mon oncle a détendu l’atmosphère.
Je me suis crue absoute de cette première faute par le rire de ma tante, celui-là même
dont je pensais plus jeune qu’il était à l’origine de son surnom, accompagnant cette
saillie, mais j’ai vite déchanté en la voyant derechef pincer le nez quand mon petit
cousin a vérifié le constat de son père de sa petite main innocente.
Après avoir critiqué mon chemisier trop moulant, elle aurait sans doute aussi trouvé à
redire à ma jupe trop légère si elle avait entendu ma gentille cousine informer son
frère que je portais des collants et non des bas, ce qu’elle venait de vérifier d’une
main sous ma jupe pendant que sa mère essuyait sur mes joues de ses lèvres sèches les
traces humides des bises de mon oncle.
Aucune fausse note dans la chambre qu’ils se sont bien naturellement appropriée,
fidèles à leurs habitudes de réquisition ! Les draps, ceux que je réservais uniquement
à leur venue, avaient été soigneusement désinfectés et plusieurs lavages leur avaient
redonné leur blancheur d’origine.
Ils ont parfumé la chambre d’une douce odeur de lavande lorsque ma tante a ouvert le
lit pour en faire un examen méticuleux. J’ai craint un instant qu’un réflexe pavlovien
associé à ces senteurs ne crée quelques odorants désagréments pendant leur séjour
quand elle m’a dit qu’elle aurait préféré « senteurs des bois » pour sa literie depuis
qu’elle réservait chez elle le parfum lavande à ses toilettes.
Autre point rassurant dès ces premiers moments, les enfants n’avaient rien perdu de
leurs facultés d’adaptation et avaient bonne mémoire : lui ouvrait déjà le
réfrigérateur, et sa sœur, debout sur une chaise, penchée au-dessus de mon évier, se
souvenait à l’évidence au fond de quel placard je rangeais le pot de Nutella. Mon
petit cousin m’a confirmé d’une remarque avoir bien compris ce que lui avait susurré
sa sœur plus tôt en me soufflant « elle, c’est des bas » , alors qu’en la regardant
fouiller dans mon placard, moi j’avais pensé : « tiens ! elle met des strings ».
Ce premier soir, après avoir pris possession des lieux et regardé « La roue de la
fortune », ils n’y manquaient jamais, mon oncle soulignant chaque apparition de «
Madame silicone » d’un soupir admiratif, mon oncle et ma tante sont partis dîner au
restaurant thaïlandais où ils se rendaient à chacune de leurs visites à Paris.
Cette fois encore, ils ont oublié de me proposer de les accompagner, n’en doutons pas
pour m’offrir le plaisir de la compagnie de mes petits cousins, pas invités eux non
plus, c’était bien inutile, puisqu’ils avaient déjà largement pillé mon frigo.
Tous ont remarqué la pose du nouveau verrou. Si mon oncle ne m’avait adressé qu’un
bref regard où j’avais cru deviner un brin d’ironie en sortant de la salle de bains où
nul ne pouvait ignorer dans l’appartement ce qu’il était allé y faire malgré le volume
exagéré du son de la télévision, mon petit cousin affichait quant à lui sur le visage
un curieux mélange de déception et de colère après y avoir posé ses affaires de
toilettes, renonçant sans doute par contrariété à se laver les dents comme c’était son
intention déclarée. Affalé dans le canapé, il avait marmonné quelques mots à l’adresse
de sa sœur dont je n’avais compris que « verrou » et « salope » et me jetait des
regards assassins pendant que j’installais mon couchage à la place qui m’était
dévolue.
Lorsque vers onze heures, prête pour la nuit, je suis sortie de la salle de bains, le
petit sourire de ma cousine s’est effacé et son frère a haussé les épaules d’un air
contrarié. Sans doute ne trouvaient-ils pas aussi amusant que moi une semaine plus tôt
au Galeries Lafayette ce brave Snoopy dormant sur le toit de sa niche qui ornait le
haut de mon pyjama, le pantalon étant uni.
Bien que j’en aie vérifié le fonctionnement la veille, je n’ai pas réussi à remonter
la fermeture éclair de mon sac de couchage plus haut que mes mollets : ces fermetures
! bien capricieuses parfois !
Je lisais allongée sur mon matelas pneumatique, casque audio aux oreilles pour
atténuer le son de la télévision, lorsque ma cousine, la première de la soirée, a fait
une incursion dans mon petit espace au prétexte de prendre un paquet de gâteau dans un
placard. Elle avait revêtu sa tenue de nuit, qui se résumait pour l’essentiel à avoir
enlevé les vêtements qu’elle portait en arrivant, en partie tout au moins, puisqu’elle
avait gardé son petit débardeur orné d’un gros cœur entouré de strass, juste assez
court pour que le piercing de son nombril soit visible et fièrement afficher par sa
tenue minimaliste qu’elle appartenait au club des vraies blondes.
Contrairement à l’année précédente, je m’étais installée de sorte à être face à
l’entrée du petit couloir entre l’évier et le comptoir séparant la cuisine de la pièce
à vivre, ce qui m’évitait d’être surprise par une arrivée intempestive dans mon
espace, mais, qui avait le désavantage de me placer face au couloir d’entrée et à la
porte de la salle de bains, et donc d’être agressée par la lumière à chaque fois que
quelqu’un s’y rendait.
C’est grâce à cette disposition que j’ai pu être rassurée sur la pudeur de mon petit
cousin, tout au moins vis-à-vis de moi. Alors que je l’avais vu sortir totalement nu
quelques minutes plus tôt de la salle de bains, apparemment aussi libre de s’exposer
ainsi à sa sœur qu’elle l’était avec lui, il avait enfilé un slip pour venir à son
tour chercher des gâteaux. J’avais pensé à leur fournir de l’eau et des gobelets de
plastique, j’ai noté qu’il faudrait aussi, pour leur confort, bien entendu, mettre des
biscuits à leur disposition le lendemain. Le pauvre garçon m’a semblé avoir un sérieux
problème que de simples biscuits étaient impropres à résoudre, son slip étant
anormalement déformé d’une excroissance lui barrant le ventre sous l’élastique
distendu, assortie vers sa hanche d’un médaillon d’humidité colorant en sombre le bleu
ciel de son slip. Il a grignoté deux ou trois gâteaux adossé à l’évier, se grattant
parfois d’une main distraite, sans doute gêné de l’étroitesse du son vêtement au
regard de ce qui l’encombrait, avant de regagner le salon où sa sœur avait entre temps
éteint la télévision et la lumière.
Après quelques rires et grognements, petits cris aigus et soupirs, la lumière m’a à
nouveau blessé les yeux, et bien involontairement j’ai pu constater, parce qu’il ne
portait plus de sous-vêtement, que son embarras avait disparu.
Je me suis ensuite endormie, et n’ai même pas entendu rentrer mon oncle et ma tante,
soit qu’ils aient été plus silencieux qu’ils ne l’étaient les fois précédentes, soit
que le léger calmant que j’avais pris n’ait été plus efficace que je ne m’y attendais
; à ma liste entamée pour les enfants : « biscuits », j’ai ajouté « pas de calmant »,
préférant finalement être dérangée à un sommeil trop lourd !
Réveillée la première à 6h30 le lendemain matin, la journée consacrée à Eurodisney,
j’ai rangé mon couchage dans le placard du couloir et suis allée me préparer dans la
salle de bains, abandonnant l’option chemisier-jupe de la veille pour une autre plus
appropriée : sweat-jean’s. N’ayant préparé aucune solution de rechange et ne sachant
quoi faire d’autre, j’ai remis dans le panier à linge la petite culotte que j’y avais
pourtant déjà mis la veille et qui traînait au pied de la baignoire ; après avoir
rebouché les flacons de vernis à ongles, et mon pot de crème Nivéa, jeté la bouteille
de dissolvant vide, nettoyé le lavabo et lavé la lunette des toilettes, j’ai pris une
douche et me suis habillée, prête à affronter une nouvelle journée.
J’ai tiré le drap, qui semblait avoir glissé sur leurs jambes pendant ma toilette sur
le postérieur rebondi de ma cousine et l’érection matinale de son frère chez qui j’ai
deviné un talent à simuler le sommeil égal au mien, avant de ranger le salon et de
commencer à préparer le petit-déjeuner, mettant la cafetière en marche et disposant
sur un plateau bols et petites cuillères, sucre, beurre et confitures. Aux premiers
signes de réveils, toux et grognements dans la chambre, mouvements sous les draps dans
le salon, j’ai posé le plateau sur le comptoir avec le petit mot préparé « Partie
acheter pain et croissants », bien en évidence contre la bouteille de jus d’orange, et
je suis sortie de l’appartement, laissant le champ libre à mes chers cousins pour
qu’ils organisent à leur gré leur ballet matinal : ils avaient pour projet d’être
prêts à partir de chez moi vers 9h00, et je ne voulais aucunement les distraire ou les
encombrer de ma présence.
J’ai donc pris mon temps pour acheter une baguette et huit croissants, prendre moi-
même un solide petit-déjeuner dans le café au coin de la rue en lisant les nouvelles
du jour, et ne suis remontée chez moi qu’à 8h30.
Les mines étaient sombres quand j’ai déposé les quatre billets d’entrée au Parc
Disney, et annoncé à ma tante qui s’étonnait du nombre de billets, d’un ton contrit et
désolé, que, à mon grand regret, je ne les y accompagnais pas, n’ayant pu obtenir de
journée de congé.
Mon oncle, pantalon de toile orange et chemisette hawaïenne aux boutonnières
distendues où les palmiers adoptaient de plaisantes courbures au rebond de son ventre,
sac-à-dos sur une épaule tout gonflé d’un gilet pour madame, d’un pantalon pour
madame, de chaussures de sport pour madame, d’une trousse de toilette pour madame, de
K-Way pour les enfants, dont ils ne voulaient pourtant pas, a entraîné sa troupe vers
le métro le plus proche, en râlant parce que ma tante s’était habillée « comme pour
aller à la messe », robe noire et petit collier, escarpins à hauts talons compris.
Il n’avait par contre rien trouvé de déplacé à la mini-jupe flottante en vichy de sa
fille portée plus haut que nécessaire sur sa taille ni à son petit haut, dont je
n’aurais su dire si c’était un mini-débardeur ou un haut de maillot de bain, mais dont
je voyais bien qu’il était trop petit de deux tailles, comme d’ailleurs sa petite
culotte rose qui attirait l’œil à chaque pas d’autant qu’elle nécessitait de
fréquentes remises en place d’un doigt pour éviter qu’elle ne glisse trop profondément
entre les chairs généreuses qu’elle avait du mal à contenir, le disputant en intérêt
au palmier qui la couronnait, prisonnier d’un énorme chouchou vert fluo.
A côté d’elle, son frère passait inaperçu avec son baggy et son caleçon apparent, ses
trois t-shirts de longueurs différentes superposés et son bandana. Tous les deux
avaient un gros casque audio autour du cou et traînaient à leur suite une vingtaine de
centimètres de lacets de leurs baskets qui leur donnait cet air si cool qu’affectionne
les ados.
Est-ce que j’ai honte de leur avoir menti ? Oh que non ! A aucun prix je n’aurais
voulu les accompagner !
D’une part, j’avais un bien meilleur projet pour la journée : la passer avec mon petit
ami ! et d’autre part, et je n’en suis pas fière, je manque totalement de la dose
d’autodérision nécessaire à m’afficher en leur compagnie, fusse au milieu d’inconnus !
Mon petit ami avait beaucoup ri lorsque je lui avais raconté les premières visites de
mes cousins, soulignant souvent mes propos d’une moue incrédule, et s’était moqué de
mes ruses en préparant leur venue, m’avait accusée d’exagération éhontée.
Pour lui démontrer ma bonne foi, je lui avais demandé de se trouver devant mon
immeuble ce matin-là, de guetter le couple accompagné de deux jeunes ados qui
sortirait de chez moi entre 8h45 et 9h15, me refusant à toute description malgré son
insistance étant persuadée qu’il les reconnaîtrait pour mes cousins au premier coup
d’œil, et de les suivre jusque dans le métro en se postant à portée de voix sans se
faire remarquer, quelques stations tout au moins, le temps de les observer et de se
faire une opinion.
Je souhaitais surtout le préparer à les rencontrer, puisque je souhaitais l’inviter à
un apéritif le lendemain midi, craignant, s’il n’y était préparé, soit un trop grand
choc le figeant de consternation, soit une crise de fou-rire dont l’effet serait
pénible à tous.
Lorsqu’il m’a rejointe à l’appartement vers dix heures, après un long silence, l’air
inquiet, il m’a seulement demandé avec l’air suppliant de qui veut être rassuré si
toute ma famille leur ressemblait ou s’il s’agissait de spécimens uniques. Il a
alterné consternation et fou-rire en me racontant sa filature, se débarrassant pour
moi seule des deux réactions que je redoutais en leur présence. Il était prêt pour le
lendemain.
Nous avons passé une agréable journée, notamment en salissant davantage les draps du
canapé qu’ils ne l’était déjà des jeux incestueux de mes deux petits cousins, et en
récupérant ma petite culotte qui avait glissé sous le canapé, en fin d’après-midi,
j’ai pu constater que s’ils connaissaient le bon usage des préservatifs, ils
ignoraient tout de la fonction d’une poubelle.
Je dormais, au moins l’ont-ils cru, quand ils sont rentrés à presque minuit, dans un
silence auquel ils ne m’avaient pas habitués, sans doute éreintés par leur longue
journée. Au sortir de la salle de bains, ma tante avait perdu l’attitude de général de
brigade qu’elle affichait de coutume : elle avait la mine défaite et a regagné la
chambre du pas traînant d’un soldat fatigué par une longue marche.
Mon oncle semblait avoir perdu sa truculence et c’est d’une voix éteinte et peu
convaincue qu’il a conseillé à sa fille en la croisant devant la porte de la salle de
bains de « couvrir son gros cul » en le lui claquant d’une main molle, l’autre étant
occupée à le soulager de quelques irritations d’une entrejambe qu’il m’avait exhibée
plus glorieuse en d’autres temps.
Je n’ai aperçu mon petit cousin que fugitivement dans la faible clarté provenant de la
rue par la fenêtre dont personne n’avait pensé à tirer les rideaux ; sa sœur venait de
le congédier d’un « fais pas chier » endormi et c’est en ombre chinoise au pied de mon
matelas pneumatique que je l’ai deviné se libérer des tensions de la journée.
Ils ont dormi tard le lendemain et ma cousine n’avait pas encore terminé sa toilette
lorsque mon petit ami est arrivé.
Après les présentations et quelques remarques graveleuses, mon oncle a raconté la
journée de la veille, ponctuant fréquemment son discours en rotant sa bière, souvent
interrompu par ma tante qui s’était mise en frais en l’honneur de mon invité.
Elle aurait dû éviter le maquillage, comme tout un chacun devrait s’abstenir de faire
ce pour quoi il n’a aucun talent. Elle croisait régulièrement les jambes pour tour à
tour masser un pied puis l’autre, qu’elle avait rougis et gonflés, exposant à tous les
imprudents qui baissaient les yeux ses cuisses blanches étranglées par des Dim-up. Par
bonheur, l’étroitesse de sa jupe combinée à l’opulence de ses cuisses nous préservait
de visions plus profondes.
Mon petit cousin boudait sur le canapé écouteurs aux oreilles, et le seul son qu’on
l’ait entendu émettre n’est survenu qu’au sortir de sa sœur de la salle de bains,
sorte de hennissement mêlé de hoquets et de temps d’apnées assez inquiétants. Elle
ignorait la présence de mon petit ami, et en le découvrant en notre compagnie après
quelques pas dans le salon, vêtue en tout et pour tout d’un soutien-gorge et des
oreilles de Minnie achetées la veille, ses joues ont immédiatement pris l’exacte
couleur des pois rouges des oreilles de plastique plantées dans sa chevelure et elle a
réussi une imitation quasi parfaite d’une carpe sortie de son élément naturel ; elle a
fait un brusque demi-tour et a disparu en tremblement de postérieur et battements de
bras, imitant cette fois avec un talent certain la course affolée d’une poule
effrayée, assortissant cette tentative d’envol de petits cris très réussis eux aussi.
Comme je faisais innocemment remarquer qu’elle aurait pu dire bonjour à mon invité,
mon oncle, après avoir pris le temps d’un rot à peine masqué par le claquement de la
porte de la salle de bains, a fait un clin d’œil à mon ami : « Quand elle vous
connaîtra mieux … ! » , les audibles points de suspension se voulant rassurant quant à
politesse future de sa fille. Pour ce qui est du tout aussi remarquable point
d’exclamation que j’ai perçu dans son commentaire, j’ose à peine imaginer à quelle
promesse il pouvait correspondre.
Mon oncle et ma tante avait l’air hagard lorsque je leur ai confié les clés de
l’appartement en leur demandant de les laisser au concierge en partant, qui me les
remettraient à mon retour du week-end que je passais à Honfleur avec mon ami.
Mon oncle a décapsulé une nouvelle bouteille de bière en plissant le front, sachant
que c’était la dernière, ayant lui-même sorti le seul pack de six que contenait mon
réfrigérateur.
Ma tante faisait des yeux le triste constat du désordre ambiant en sachant qu’elle
seule désormais pourrait y remédier.
Mon petit cousin avait écarté l’un des écouteurs de ses oreilles et me regardait
fixement d’un air égaré ; lui savait que ma réserve de gâteaux était épuisée et que le
frigo était vide pour y avoir largement contribué.
Nous n’avons pas pu dire au revoir à ma cousine : pour la première fois, elle avait
tiré le verrou.
Je pense que l’an prochain, ils visiteront une autre ville que Paris.
Misa – 11/2012
pas une pudeur un peu bébête, je ne suis pas comme ça ! Je ne suis pas de celles qui
hésitent à entrebâiller une chatte ou à soupeser une paire de couilles !
C’est un jeu ! je me suis amusée à parler de cul dans un style plus ampoulé que de
coutume, en faisant quelques phrases bien longues et bien embrouillées, en ajoutant
pleins d’adjectifs et de petits mots qui ne servent à rien.
Appelons ça du « cul-ampoule ».
Je me suis amusée, j’espère que vous aimerez.
Ah ! La famille !
Misa - 11/2012
Depuis que j’habite Paris, à ma plus grande joie ( ! ), deux fois par an, des cousins
de province, que je n’ai pas besoin d’inviter puisqu’ils savent très bien s’inviter
eux-mêmes investissent mon appartement pour quelques jours pendant les vacances
scolaires.
Une chambre, une grande pièce à vivre avec cuisine américaine, une salle de bains et
toilettes intégrées, c’est très confortable tout au long de l’année pour moi seule,
beaucoup moins lorsque quatre personnes supplémentaires s’y installent et y prennent
leurs aises !
En bons envahisseurs, dès leur première visite il y a deux ans, ils avaient en
priorité réglés les problèmes d’intendance : les enfants avaient foncé vers le
réfrigérateur dès la porte palière ouverte en réponse à leur impérieux coup de
sonnette et les parents avaient gérés le couchage.
Mon oncle et ma tante ayant jugé que ma chambre était celle qui était la plus pratique
pour eux, sans que nous en ayons le moins du monde discuté, c’est sur mon lit que mon
oncle avait posé leurs valises en traversant le salon au pas de charge avant même
d’avoir sacrifié au rituel des embrassades d’accueil. Restait à pourvoir au couchage
de leurs deux enfants ! Ayant évalué la situation tel un général de brigade sur un
terrain de manœuvre, son manteau encore sur ses épaules, ma tante avait tranché : bien
que garçon et fille et malgré leur âge, ils avaient treize et onze ans, le tout énoncé
d’un ton de reproche non déguisé de l’exigüité de mon appartement, ils partageraient
le canapé du salon !
Quant à moi … lorsqu’ils m’honorent de leur présence, depuis cette toute première
fois, j’installe un matelas pneumatique derrière le comptoir de la cuisine américaine,
entre l’évier et la poubelle. Ma tante a décrété dès le premier soir que cette
organisation était la plus conforme en assénant deux arguments qu’elle jugeait
incontestables : en premier lieu, mais c’était accessoire à ses yeux, je disposerais
ainsi de l’intimité nécessaire à une jeune fille, et surtout, c’était la meilleure
solution pour préserver la décence et la moralité qui pourrait souffrir de la
promiscuité entre ses jeunes enfants et moi, s’il m’arrivait par exemple de me
découvrir dans la nuit.
L’an dernier ils ont visité Versailles à Pâques et le Louvres en mai. Cette année
c’était Tour Eiffel et Notre-Dame, balade en bateau-mouche aux vacances de printemps.
Pour le pont du mois de mai, ils ont des RTT : autant en profiter, ils ont décidé
d’aller à Eurodisney, oubliant, mais on ne peut penser à tout, de s’inquiéter si moi
aussi j’avais des RTT. Pour ce qui est des billets d’accès au Parc, il leur a paru
évident que j’aurai plus de facilités qu’eux à me les procurer.
C’est sans doute pour ne pas me mettre mal-à-l’aise avec de triviales questions
d’argent qu’ils ne m’ont pas demandé combien je les avais payés.
Une famille adorable ! des gens d’une exquise délicatesse, maintes fois démontrée lors
de leurs visites précédentes !
Ainsi, mon oncle n’a pas manqué à se confondre en plates excuses, fort longues,
d’ailleurs, les yeux baissés tout ce temps, un jour où il a eu besoin de la salle de
bains alors que j’y faisais ma toilette, ayant oublié, bien sûr, que le verrou ne
fonctionnait plus ; c’est certainement pour ne pas m’embarrasser en mettant en
évidence ce défaut de mon appartement qu’il n’a pas proposé de le réparer lui-même.
C’est bien dommage, parce que son fils semblait avoir le même problème d’incontinence
à des moments fort peu opportuns pour la préservation de nos pudeurs respectives ;
j’utilisais pourtant très peu ma salle de bains dans la journée, et très vite, ma
tante et ma petite cousine en ayant souvent l’emploi, préférant pour mes ablutions les
premières heures de la nuit, celles où la libido de mes oncle et tante s’exprimait de
la manière la plus sonore, expression ponctuée des ricanements de mon petit cousin et
des soupirs de sa sœur.
Et d’une discrétion exemplaire !
Il faut voir quelles précautions ils prennaient pour ne pas troubler mon sommeil, que
je simulait très bien pour éviter les situations embarrassantes, lorsque assoiffés
dans la nuit ils viennaient se servir un verre d’eau au robinet de l’évier,
contournant le comptoir derrière lequel je dormais ; dans le plus grand silence, mon
oncle avait chaque fois la délicatesse de remettre en place, en partant, le drap que
son fils avait écarté plus tôt ; si la curiosité est une qualité comme le dit souvent
sa mère, ce garçon ira loin, en étant largement pourvu : il s’informait,
discrètement, toutes les nuits, même quand sa sœur, qui avait soif elle aussi parfois,
lui avait chuchoté qu’il serait déçu puisque je portais une culotte ce soir-là encore.
La seule à n’avoir jamais eu soif la nuit est ma tante, ce dont je me doutais depuis
longtemps, toute la famille l’appelant « le chameau ». Longtemps j’avais cru que ce
surnom lui venait de son rire si particulier, mais peut-être n’était-il finalement dû
qu’à sa résistance à la soif ? Sa curiosité me concernant était moins anatomique que
celle des autres membres de la famille, se limitant à s’inquiéter du peu de confort
que je devais éprouver à porter des sous-vêtements aussi légers, sa sollicitude à mon
égard sur ce point l’ayant poussée à vérifier le contenu de mes tiroirs. Peut-être
est-ce elle qui l’an dernier, voulant m’éviter un vilain rhume, avait fait disparaître
deux strings, alors que j’avais bêtement soupçonné d’autres motifs à leur disparition,
mauvaise fille mal-pensante que je suis !
Je vous ai dit que tout le monde appelait ma tante « le chameau ». Alors autant tout
dire ! Je dois vous avouer que dans notre famille, beaucoup, honte à eux pour tant de
malveillance, désignent leurs enfants par « les merdeux ». Mon oncle est le seul parmi
eux à ne pas avoir de petit nom à lui, sans doute parce qu’il est englobé dans
l’appellation générale, « les Bidochons », qui regroupe les membres de cette charmante
famille. Pour avoir lu quelques albums de BD choisis, quelqu’un avait proposé pour lui
« Gros dégueulasse », mais réserve oblige, personne ne l’appelle ainsi, d’autant
qu’accoupler Reiser et Brétécher sans leur accord eût été pour le moins cavalier.
Vous comprenez mieux la joie, exprimée dès la première ligne, que j’éprouvais à les
voir débarquer chez moi un jeudi de mai ?
De leurs précédentes visites, j’ai tiré quelques enseignements et pris des mesures que
peut-être vous trouverez mesquines ! Que nenni ! Mon seul but pour chacune d’elles
était uniquement de rendre leur séjour plus agréable !
Ainsi, j’ai soudoyé le concierge de mon immeuble pour qu’il vienne poser un verrou
tout neuf sur la porte de la salle de bains dont j’ai aveuglé l’imposte d’un nouveau
film autocollant opaque appliqué, celui-là contrairement à l’ancien, depuis
l’intérieur.
Vous comprendrez sans peine les motifs justifiant la pose du verrou sur cette porte,
dont le défaut avait par le passé été cause de rencontres embarrassantes dans une
pièce où habituellement l’intimité est appréciée !
Quoi de plus désagréable en effet pour mon oncle que d’être inopinément surpris dans
le plus simple appareil alors qu’il profitait de l’absence de sa petite famille, et «
pensait-il » de la mienne, pour faire sa toilette. Il s’était montré tellement navré
de m’imposer ce spectacle qu’il m’avait suivie jusque dans le salon tout en continuant
énergiquement sa toilette intime, à main nue, pour me présenter, entre autres choses,
ses excuses, d’autant plus appuyées qu’il avait en me suivant tâché la moquette en
cours de route.
Ce verrou aurait aussi l’avantage de préserver son fils de la découverte prématurée,
il a maintenant douze ans seulement, ce cher ange, des mystères du corps féminin, que
bien involontairement j’aurais pu lui dévoiler quand j’étais moi-même à ma toilette,
malgré l’habitude que j’avais prise pendant leurs séjours de ne jamais me séparer de
mes sous-vêtements, sauf pour en changer, de manière furtive et discrète, toutes
lumières éteintes, la nuit, sous le drap de mon couchage.
Mon jeune cousin, très innocemment bien sûr, le jour où il m’avait surprise assise sur
le siège des toilettes, les jambes cachées sous un drap de bains, avait patienté
sagement adossé au lavabo que j’en finisse de mes contorsions pour me rendre visible
sans risque de l’effaroucher et que je libère la place pour m’y succéder sans attendre
cependant que je lui cède l’usage des lieux. En toute candeur, il avait baissé aux
chevilles pantalon et slip pour se libérer d’un éclaboussement sonore digne de celui
de son père en me souriant aimablement. J’aurais préféré qu’à cette occasion il se
concentre mieux sur ce qu’il faisait au lieu de me suivre du regard en souriant, ne se
rendant pas compte qu’il ne tournait pas que la tête.
A cause de ce verrou défectueux, je connaissais donc en détail, bien involontairement,
non seulement, l’anatomie de mon oncle et de son fils, mais également celle de ma
cousine qui le soir se déshabillait dans le salon avant d’aller chercher son vêtement
de nuit dans la salle de bains, s’attardant parfois à discuter avec son frère entre
les deux.
Ma tante et moi étions finalement les seules à tant bien que mal préserver notre
pudeur.
Mais pourquoi aveugler l’imposte, vous questionnez-vous sans doute ? Tout simplement
pour éviter l’un de ses stupides accidents domestiques qui aurait pu gâcher leurs
vacances l’an dernier, quand sortant de cette même salle de bains trop précipitamment,
j’avais failli renverser la chaise sur laquelle ma cousine était montée, alors que,
m’a-t-elle expliqué, elle vérifiait qu’il n’y avait personne à l’intérieur : « pour
pas déranger », autre marque louable de délicatesse et de discrétion si développée
dans cette famille !
Le problème de la salle de bains étant résolu j’ai acheté des packs d’eau en bouteille
et des gobelets de plastique que je mettrai à leur disposition, proche de leurs
couchages respectifs, leur évitant ainsi les aléas de pérégrinations nocturnes jusqu’à
l’évier de la cuisine et mon propre couchage où ils pourraient être gênés de
surprendre une chair malencontreusement exposée malgré l’attention toute particulière
que je porte à bien me couvrir pour la nuit. En prévision d’une nouvelle rupture
inopinée de la fermeture éclair de mon sac de couchage intervenue dès le deuxième soir
de leur première visite de l’année, j’ai acheté un pyjama qui remplacera le simple t-
shirt que je portais auparavant.
Ces quelques précautions élémentaires prises, j’ai aussi pensé à la tranquillité
d’esprit de ma tante, chère âme qui s’était inquiétée de ma santé, peut-être même de
ma moralité, en faisant disparaître de mes tiroirs les quelques dessous coquins et
fanfreluches que j’y range. J’en ai rempli un carton que j’ai stocké pour le temps de
leur séjour dans la cave de mon immeuble, dont je prétendrai, vilaine menteuse, avoir
perdu la clé pour que ne se reproduise pas le fâcheux incident de l’an dernier : ma
petite cousine, qui avait alors seulement treize ans, avait été très affectée,
quasiment traumatisée, quand elle avait été surprise en tenue d’Eve dans cette cave
avec le fils de notre concierge, qui l’avait contrainte, avait-elle sangloté, à une
séance d’anatomie comparée. Qui aurait pu imaginer que ce petit garçon chétif de huit
ans puisse imposer une telle ignominie à ma chère cousine nourrie à la choucroute et à
qui je rendais moi-même quelques kilos !
Je croyais avoir pensé à tout quand ils ont poussé la porte de mon appartement ! La
cérémonie des trois bises à laquelle il faut sacrifier dès l’accueil, le soir au
coucher, le matin au lever, et lorsqu’on se quitte, m’a hélas rappelé que tous les
risques ne peuvent être prévenus !
J’ai en effet eu droit à un coup d’œil incendiaire du « chameau » quand mon oncle m’a
dûment bisée d’une lippe gourmande : me souvenant qu’il avait les bras trop longs et
qu’il ne pourrait donc raisonnablement éviter de les reposer sur mes fesses, je
m’étais penchée en avant, en oubliant hélas que je lui présentais mes seins en lui
proposant mes joues. Elle a vu dans cette attitude une marque de lubricité et de
provocation de ma part à ainsi mettre en avant des appâts trop tentants.
Heureusement, d’une pointe de cet humour prisé dans leur famille, « t’as grossi, toi »
a-t-il dit en soupesant l’un de mes seins, mon oncle a détendu l’atmosphère.
Je me suis crue absoute de cette première faute par le rire de ma tante, celui-là même
dont je pensais plus jeune qu’il était à l’origine de son surnom, accompagnant cette
saillie, mais j’ai vite déchanté en la voyant derechef pincer le nez quand mon petit
cousin a vérifié le constat de son père de sa petite main innocente.
Après avoir critiqué mon chemisier trop moulant, elle aurait sans doute aussi trouvé à
redire à ma jupe trop légère si elle avait entendu ma gentille cousine informer son
frère que je portais des collants et non des bas, ce qu’elle venait de vérifier d’une
main sous ma jupe pendant que sa mère essuyait sur mes joues de ses lèvres sèches les
traces humides des bises de mon oncle.
Aucune fausse note dans la chambre qu’ils se sont bien naturellement appropriée,
fidèles à leurs habitudes de réquisition ! Les draps, ceux que je réservais uniquement
à leur venue, avaient été soigneusement désinfectés et plusieurs lavages leur avaient
redonné leur blancheur d’origine.
Ils ont parfumé la chambre d’une douce odeur de lavande lorsque ma tante a ouvert le
lit pour en faire un examen méticuleux. J’ai craint un instant qu’un réflexe pavlovien
associé à ces senteurs ne crée quelques odorants désagréments pendant leur séjour
quand elle m’a dit qu’elle aurait préféré « senteurs des bois » pour sa literie depuis
qu’elle réservait chez elle le parfum lavande à ses toilettes.
Autre point rassurant dès ces premiers moments, les enfants n’avaient rien perdu de
leurs facultés d’adaptation et avaient bonne mémoire : lui ouvrait déjà le
réfrigérateur, et sa sœur, debout sur une chaise, penchée au-dessus de mon évier, se
souvenait à l’évidence au fond de quel placard je rangeais le pot de Nutella. Mon
petit cousin m’a confirmé d’une remarque avoir bien compris ce que lui avait susurré
sa sœur plus tôt en me soufflant « elle, c’est des bas » , alors qu’en la regardant
fouiller dans mon placard, moi j’avais pensé : « tiens ! elle met des strings ».
Ce premier soir, après avoir pris possession des lieux et regardé « La roue de la
fortune », ils n’y manquaient jamais, mon oncle soulignant chaque apparition de «
Madame silicone » d’un soupir admiratif, mon oncle et ma tante sont partis dîner au
restaurant thaïlandais où ils se rendaient à chacune de leurs visites à Paris.
Cette fois encore, ils ont oublié de me proposer de les accompagner, n’en doutons pas
pour m’offrir le plaisir de la compagnie de mes petits cousins, pas invités eux non
plus, c’était bien inutile, puisqu’ils avaient déjà largement pillé mon frigo.
Tous ont remarqué la pose du nouveau verrou. Si mon oncle ne m’avait adressé qu’un
bref regard où j’avais cru deviner un brin d’ironie en sortant de la salle de bains où
nul ne pouvait ignorer dans l’appartement ce qu’il était allé y faire malgré le volume
exagéré du son de la télévision, mon petit cousin affichait quant à lui sur le visage
un curieux mélange de déception et de colère après y avoir posé ses affaires de
toilettes, renonçant sans doute par contrariété à se laver les dents comme c’était son
intention déclarée. Affalé dans le canapé, il avait marmonné quelques mots à l’adresse
de sa sœur dont je n’avais compris que « verrou » et « salope » et me jetait des
regards assassins pendant que j’installais mon couchage à la place qui m’était
dévolue.
Lorsque vers onze heures, prête pour la nuit, je suis sortie de la salle de bains, le
petit sourire de ma cousine s’est effacé et son frère a haussé les épaules d’un air
contrarié. Sans doute ne trouvaient-ils pas aussi amusant que moi une semaine plus tôt
au Galeries Lafayette ce brave Snoopy dormant sur le toit de sa niche qui ornait le
haut de mon pyjama, le pantalon étant uni.
Bien que j’en aie vérifié le fonctionnement la veille, je n’ai pas réussi à remonter
la fermeture éclair de mon sac de couchage plus haut que mes mollets : ces fermetures
! bien capricieuses parfois !
Je lisais allongée sur mon matelas pneumatique, casque audio aux oreilles pour
atténuer le son de la télévision, lorsque ma cousine, la première de la soirée, a fait
une incursion dans mon petit espace au prétexte de prendre un paquet de gâteau dans un
placard. Elle avait revêtu sa tenue de nuit, qui se résumait pour l’essentiel à avoir
enlevé les vêtements qu’elle portait en arrivant, en partie tout au moins, puisqu’elle
avait gardé son petit débardeur orné d’un gros cœur entouré de strass, juste assez
court pour que le piercing de son nombril soit visible et fièrement afficher par sa
tenue minimaliste qu’elle appartenait au club des vraies blondes.
Contrairement à l’année précédente, je m’étais installée de sorte à être face à
l’entrée du petit couloir entre l’évier et le comptoir séparant la cuisine de la pièce
à vivre, ce qui m’évitait d’être surprise par une arrivée intempestive dans mon
espace, mais, qui avait le désavantage de me placer face au couloir d’entrée et à la
porte de la salle de bains, et donc d’être agressée par la lumière à chaque fois que
quelqu’un s’y rendait.
C’est grâce à cette disposition que j’ai pu être rassurée sur la pudeur de mon petit
cousin, tout au moins vis-à-vis de moi. Alors que je l’avais vu sortir totalement nu
quelques minutes plus tôt de la salle de bains, apparemment aussi libre de s’exposer
ainsi à sa sœur qu’elle l’était avec lui, il avait enfilé un slip pour venir à son
tour chercher des gâteaux. J’avais pensé à leur fournir de l’eau et des gobelets de
plastique, j’ai noté qu’il faudrait aussi, pour leur confort, bien entendu, mettre des
biscuits à leur disposition le lendemain. Le pauvre garçon m’a semblé avoir un sérieux
problème que de simples biscuits étaient impropres à résoudre, son slip étant
anormalement déformé d’une excroissance lui barrant le ventre sous l’élastique
distendu, assortie vers sa hanche d’un médaillon d’humidité colorant en sombre le bleu
ciel de son slip. Il a grignoté deux ou trois gâteaux adossé à l’évier, se grattant
parfois d’une main distraite, sans doute gêné de l’étroitesse du son vêtement au
regard de ce qui l’encombrait, avant de regagner le salon où sa sœur avait entre temps
éteint la télévision et la lumière.
Après quelques rires et grognements, petits cris aigus et soupirs, la lumière m’a à
nouveau blessé les yeux, et bien involontairement j’ai pu constater, parce qu’il ne
portait plus de sous-vêtement, que son embarras avait disparu.
Je me suis ensuite endormie, et n’ai même pas entendu rentrer mon oncle et ma tante,
soit qu’ils aient été plus silencieux qu’ils ne l’étaient les fois précédentes, soit
que le léger calmant que j’avais pris n’ait été plus efficace que je ne m’y attendais
; à ma liste entamée pour les enfants : « biscuits », j’ai ajouté « pas de calmant »,
préférant finalement être dérangée à un sommeil trop lourd !
Réveillée la première à 6h30 le lendemain matin, la journée consacrée à Eurodisney,
j’ai rangé mon couchage dans le placard du couloir et suis allée me préparer dans la
salle de bains, abandonnant l’option chemisier-jupe de la veille pour une autre plus
appropriée : sweat-jean’s. N’ayant préparé aucune solution de rechange et ne sachant
quoi faire d’autre, j’ai remis dans le panier à linge la petite culotte que j’y avais
pourtant déjà mis la veille et qui traînait au pied de la baignoire ; après avoir
rebouché les flacons de vernis à ongles, et mon pot de crème Nivéa, jeté la bouteille
de dissolvant vide, nettoyé le lavabo et lavé la lunette des toilettes, j’ai pris une
douche et me suis habillée, prête à affronter une nouvelle journée.
J’ai tiré le drap, qui semblait avoir glissé sur leurs jambes pendant ma toilette sur
le postérieur rebondi de ma cousine et l’érection matinale de son frère chez qui j’ai
deviné un talent à simuler le sommeil égal au mien, avant de ranger le salon et de
commencer à préparer le petit-déjeuner, mettant la cafetière en marche et disposant
sur un plateau bols et petites cuillères, sucre, beurre et confitures. Aux premiers
signes de réveils, toux et grognements dans la chambre, mouvements sous les draps dans
le salon, j’ai posé le plateau sur le comptoir avec le petit mot préparé « Partie
acheter pain et croissants », bien en évidence contre la bouteille de jus d’orange, et
je suis sortie de l’appartement, laissant le champ libre à mes chers cousins pour
qu’ils organisent à leur gré leur ballet matinal : ils avaient pour projet d’être
prêts à partir de chez moi vers 9h00, et je ne voulais aucunement les distraire ou les
encombrer de ma présence.
J’ai donc pris mon temps pour acheter une baguette et huit croissants, prendre moi-
même un solide petit-déjeuner dans le café au coin de la rue en lisant les nouvelles
du jour, et ne suis remontée chez moi qu’à 8h30.
Les mines étaient sombres quand j’ai déposé les quatre billets d’entrée au Parc
Disney, et annoncé à ma tante qui s’étonnait du nombre de billets, d’un ton contrit et
désolé, que, à mon grand regret, je ne les y accompagnais pas, n’ayant pu obtenir de
journée de congé.
Mon oncle, pantalon de toile orange et chemisette hawaïenne aux boutonnières
distendues où les palmiers adoptaient de plaisantes courbures au rebond de son ventre,
sac-à-dos sur une épaule tout gonflé d’un gilet pour madame, d’un pantalon pour
madame, de chaussures de sport pour madame, d’une trousse de toilette pour madame, de
K-Way pour les enfants, dont ils ne voulaient pourtant pas, a entraîné sa troupe vers
le métro le plus proche, en râlant parce que ma tante s’était habillée « comme pour
aller à la messe », robe noire et petit collier, escarpins à hauts talons compris.
Il n’avait par contre rien trouvé de déplacé à la mini-jupe flottante en vichy de sa
fille portée plus haut que nécessaire sur sa taille ni à son petit haut, dont je
n’aurais su dire si c’était un mini-débardeur ou un haut de maillot de bain, mais dont
je voyais bien qu’il était trop petit de deux tailles, comme d’ailleurs sa petite
culotte rose qui attirait l’œil à chaque pas d’autant qu’elle nécessitait de
fréquentes remises en place d’un doigt pour éviter qu’elle ne glisse trop profondément
entre les chairs généreuses qu’elle avait du mal à contenir, le disputant en intérêt
au palmier qui la couronnait, prisonnier d’un énorme chouchou vert fluo.
A côté d’elle, son frère passait inaperçu avec son baggy et son caleçon apparent, ses
trois t-shirts de longueurs différentes superposés et son bandana. Tous les deux
avaient un gros casque audio autour du cou et traînaient à leur suite une vingtaine de
centimètres de lacets de leurs baskets qui leur donnait cet air si cool qu’affectionne
les ados.
Est-ce que j’ai honte de leur avoir menti ? Oh que non ! A aucun prix je n’aurais
voulu les accompagner !
D’une part, j’avais un bien meilleur projet pour la journée : la passer avec mon petit
ami ! et d’autre part, et je n’en suis pas fière, je manque totalement de la dose
d’autodérision nécessaire à m’afficher en leur compagnie, fusse au milieu d’inconnus !
Mon petit ami avait beaucoup ri lorsque je lui avais raconté les premières visites de
mes cousins, soulignant souvent mes propos d’une moue incrédule, et s’était moqué de
mes ruses en préparant leur venue, m’avait accusée d’exagération éhontée.
Pour lui démontrer ma bonne foi, je lui avais demandé de se trouver devant mon
immeuble ce matin-là, de guetter le couple accompagné de deux jeunes ados qui
sortirait de chez moi entre 8h45 et 9h15, me refusant à toute description malgré son
insistance étant persuadée qu’il les reconnaîtrait pour mes cousins au premier coup
d’œil, et de les suivre jusque dans le métro en se postant à portée de voix sans se
faire remarquer, quelques stations tout au moins, le temps de les observer et de se
faire une opinion.
Je souhaitais surtout le préparer à les rencontrer, puisque je souhaitais l’inviter à
un apéritif le lendemain midi, craignant, s’il n’y était préparé, soit un trop grand
choc le figeant de consternation, soit une crise de fou-rire dont l’effet serait
pénible à tous.
Lorsqu’il m’a rejointe à l’appartement vers dix heures, après un long silence, l’air
inquiet, il m’a seulement demandé avec l’air suppliant de qui veut être rassuré si
toute ma famille leur ressemblait ou s’il s’agissait de spécimens uniques. Il a
alterné consternation et fou-rire en me racontant sa filature, se débarrassant pour
moi seule des deux réactions que je redoutais en leur présence. Il était prêt pour le
lendemain.
Nous avons passé une agréable journée, notamment en salissant davantage les draps du
canapé qu’ils ne l’était déjà des jeux incestueux de mes deux petits cousins, et en
récupérant ma petite culotte qui avait glissé sous le canapé, en fin d’après-midi,
j’ai pu constater que s’ils connaissaient le bon usage des préservatifs, ils
ignoraient tout de la fonction d’une poubelle.
Je dormais, au moins l’ont-ils cru, quand ils sont rentrés à presque minuit, dans un
silence auquel ils ne m’avaient pas habitués, sans doute éreintés par leur longue
journée. Au sortir de la salle de bains, ma tante avait perdu l’attitude de général de
brigade qu’elle affichait de coutume : elle avait la mine défaite et a regagné la
chambre du pas traînant d’un soldat fatigué par une longue marche.
Mon oncle semblait avoir perdu sa truculence et c’est d’une voix éteinte et peu
convaincue qu’il a conseillé à sa fille en la croisant devant la porte de la salle de
bains de « couvrir son gros cul » en le lui claquant d’une main molle, l’autre étant
occupée à le soulager de quelques irritations d’une entrejambe qu’il m’avait exhibée
plus glorieuse en d’autres temps.
Je n’ai aperçu mon petit cousin que fugitivement dans la faible clarté provenant de la
rue par la fenêtre dont personne n’avait pensé à tirer les rideaux ; sa sœur venait de
le congédier d’un « fais pas chier » endormi et c’est en ombre chinoise au pied de mon
matelas pneumatique que je l’ai deviné se libérer des tensions de la journée.
Ils ont dormi tard le lendemain et ma cousine n’avait pas encore terminé sa toilette
lorsque mon petit ami est arrivé.
Après les présentations et quelques remarques graveleuses, mon oncle a raconté la
journée de la veille, ponctuant fréquemment son discours en rotant sa bière, souvent
interrompu par ma tante qui s’était mise en frais en l’honneur de mon invité.
Elle aurait dû éviter le maquillage, comme tout un chacun devrait s’abstenir de faire
ce pour quoi il n’a aucun talent. Elle croisait régulièrement les jambes pour tour à
tour masser un pied puis l’autre, qu’elle avait rougis et gonflés, exposant à tous les
imprudents qui baissaient les yeux ses cuisses blanches étranglées par des Dim-up. Par
bonheur, l’étroitesse de sa jupe combinée à l’opulence de ses cuisses nous préservait
de visions plus profondes.
Mon petit cousin boudait sur le canapé écouteurs aux oreilles, et le seul son qu’on
l’ait entendu émettre n’est survenu qu’au sortir de sa sœur de la salle de bains,
sorte de hennissement mêlé de hoquets et de temps d’apnées assez inquiétants. Elle
ignorait la présence de mon petit ami, et en le découvrant en notre compagnie après
quelques pas dans le salon, vêtue en tout et pour tout d’un soutien-gorge et des
oreilles de Minnie achetées la veille, ses joues ont immédiatement pris l’exacte
couleur des pois rouges des oreilles de plastique plantées dans sa chevelure et elle a
réussi une imitation quasi parfaite d’une carpe sortie de son élément naturel ; elle a
fait un brusque demi-tour et a disparu en tremblement de postérieur et battements de
bras, imitant cette fois avec un talent certain la course affolée d’une poule
effrayée, assortissant cette tentative d’envol de petits cris très réussis eux aussi.
Comme je faisais innocemment remarquer qu’elle aurait pu dire bonjour à mon invité,
mon oncle, après avoir pris le temps d’un rot à peine masqué par le claquement de la
porte de la salle de bains, a fait un clin d’œil à mon ami : « Quand elle vous
connaîtra mieux … ! » , les audibles points de suspension se voulant rassurant quant à
politesse future de sa fille. Pour ce qui est du tout aussi remarquable point
d’exclamation que j’ai perçu dans son commentaire, j’ose à peine imaginer à quelle
promesse il pouvait correspondre.
Mon oncle et ma tante avait l’air hagard lorsque je leur ai confié les clés de
l’appartement en leur demandant de les laisser au concierge en partant, qui me les
remettraient à mon retour du week-end que je passais à Honfleur avec mon ami.
Mon oncle a décapsulé une nouvelle bouteille de bière en plissant le front, sachant
que c’était la dernière, ayant lui-même sorti le seul pack de six que contenait mon
réfrigérateur.
Ma tante faisait des yeux le triste constat du désordre ambiant en sachant qu’elle
seule désormais pourrait y remédier.
Mon petit cousin avait écarté l’un des écouteurs de ses oreilles et me regardait
fixement d’un air égaré ; lui savait que ma réserve de gâteaux était épuisée et que le
frigo était vide pour y avoir largement contribué.
Nous n’avons pas pu dire au revoir à ma cousine : pour la première fois, elle avait
tiré le verrou.
Je pense que l’an prochain, ils visiteront une autre ville que Paris.
Misa – 11/2012
→ Qu'avez-vous pensé de cette histoire ??? Donnez votre avis...
→ Autres histoires érotiques publiées par Misa
0 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Soyez le premier à donner votre avis après lecture sur cette histoire érotique...