Brigitte 5/7
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 18-11-2011 dans la catégorie Dominants et dominés
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Brigitte 5/7
Brigitte.
Chapitre 5/7
Chantal s’est assise sur le torse de Pascal en lui tournant le dos. Il a voulu la prendre par les hanches, mais elle l’a écarté d’une tape sèche sur une main.
Elle a entamé un lent va-et-vient, gestes sans arrêt répétés, constants de lenteur.
De sa main gauche, entre le pouce et l’index en anneau, elle serrait très fort sa verge en remontant lentement, très haut, faisant rouler la peau du prépuce au-delà du bourrelet gonflé du gland gorgé de sang, rouge, presque violet, lisse et brillant de tension ; la peau étirée du sexe soulevait les deux boules oblongues des testicules, clairement dessinées sous la peau tendue du scrotum qu’elle avait ordonné à Brigitte de nouer d’un lacet de cuir à la racine du sexe.
En redescendant toujours aussi lentement, elle tendait à l’extrême le mince filet de peau sous le gland, puis de sa main droite, elle pinçait le gland entre ses doigts, le vidait de son sang, le laissant rosé, légèrement fripé, déformé de la tension du frein.
Une heure plus tôt, autour du dessert pris sur la table du salon, elle avait expliqué à Brigitte très précisément ce qu’elle attendait d’elle. Le couple qui partageait avec eux cette soirée chez leurs hôtes écoutait attentivement : elle, souriante, jetait de fréquents coups d’œil à son compagnon en lui pressant le bras, lui, très réservé tout au long du début de soirée, avait le regard vide, ne trahissait son intérêt pour les explications de Chantal que d’un léger tremblement de paupières.
- Pascal, lève toi, s’il te plaît, viens ici, ce sera plus simple !
((Oula ! c’est vrai ! j’oublie toujours … il y en a parmi vous qui s’attaquent au chapitre 5 sans avoir lu les précédents !!! Alors forcément, comprennent pas ! C’est vot’faut’aussi ! pourquoi vous prenez pas du début ?(en plus ça me ferait vachement plaisir …). Bon : Pascal et Brigitte sont mariés ; lui hypermacho, elle … elle dit « oui ». Ils sont invités pour la seconde fois chez Jérôme et Chantal : spéciaux ces deux-là ! ils les ont rencontrés dans un club échangiste, orienté SM ; Brigitte a raconté la première soirée à (M…), une nana qu’elle a connu sur Hotmail, et qu’elle a rencontrée pour la première fois la veille ; là, ils sont chez Chantal et Jérôme, cette seconde soirée qui faisait si peur à Brigitte !
Vous y êtes ? je peux continuer ? c’est parti …))
- Enlève ton pantalon !
Il ne s’est pas exécuté tout de suite, le visage figé. Debout entre la table basse et le grand canapé où Brigitte était assise d’un côté de Chantal et le couple d’invités de l’autre côté, il est resté immobile, les bras le long du corps, les yeux rivés aux yeux de Chantal. Brigitte avait remarqué le seul signe extérieur de sa colère, qu’elle avait appris à reconnaître en huit ans de vie commune : le battement de ses doigts raidis le long de sa jambe, comme s’il pianotait dans le vide. A sa grande surprise, il avait enfin cédé ; il s’était débarrassé de ses mocassins, sans se baisser, de coups de pieds rageurs, et avait baissé la fermeture éclair de sa braguette avant de déboucler sa ceinture et de déboutonner son pantalon qui était tombé à ses pieds. A aucun moment ses yeux ne s’étaient détournés des yeux de Chantal. Brigitte s’était sentie rougir et avait réprimé un sourire à voir son mari jambes nues devant eux, un peu ridicule dans sa chemise aux pans froissés et son slip beige marqué d’une pointe d’humidité vers laquelle Chantal avait avancé le bout de l’index, l’avait frotté sur son pouce :
- Ce sont les seins de Solange qui t’ont émoustillé ? Ses fesses, peut-être ?
Dès son arrivée, à la demande de Chantal, Solange avait enlevé son chemisier, son soutien-gorge et sa jupe ; elle avait passé tout le temps de repas autour du buffet vêtue de son seul porte-jarretelles, ses fesses nues encadrées de deux jarretelles noires tendant ses bas.
Chantal avait donné une chiquenaude sur l’extrémité humide du sexe dessiné sous le nylon et avait abaissé le slip à mi-cuisse. D’une main en coupe, elle avait soulevé les testicules, pinçant la peau flasque sur un côté entre deux doigts de l’autre main :
- Je poserai le premier de ce côté-ci, le côté de la plus petite. Ça rétablira un peu la dissymétrie.
Après avoir retroussé le prépuce, elle soulevait la verge de Pascal et l’attirait vers elle en pinçant le frein :
- Pour celui-ci, c’est toi qui le poseras, Brigitte. Ne t’inquiète pas, la peau est très fine à cet endroit. Je t’aiderai.
Pour la première fois, Brigitte avait croisé le regard de Pascal, et elle avait eu un frisson sous ce regard glaçant, mais s’était reprise très vite, avait même réprimé un sourire tellement son mari lui paraissait brusquement ridicule, debout le slip à hauteur des genoux devant elles. Depuis le début de la soirée, elle se sentait comme étrangère, se demandant en permanence ce que (M…) en dirait.
Et le moment était venu.
Dans la grange aménagée dont la porte extérieure était restée ouverte sur la douceur de la nuit de juin, Brigitte frissonnait. Pascal était étendu sur un large banc couvert de cuir, les chevilles liées aux extrémités d’une longue tige métallique qui reposait sur le banc. Chantal continuait son lent va-et-vient, doigts serrés sur le sexe qu’elle dressait à la verticale :
- Ça va être à toi, Brigitte, tu es prête ?
Brigitte avait déjà enfilé les gants chirurgicaux et tenait en main l’emballage stérile de l’aiguille creuse qu’elle devait utiliser.
Agenouillée à côté du banc, elle a étiré la peau sous le gland entre deux doigts et présenté l’aiguille. Ses mains tremblaient. Elle a reculé l’aiguille et pris une profonde inspiration avant de l’approcher à nouveau du voile de peau tendu. Elle voyait par transparence le dessin d’un mince vaisseau sanguin et a posé la pointe de l’aiguille juste en-dessous, levant les yeux vers Chantal pour quémander son approbation. Chantal a hoché la tête.
Plus elle appuyait sur l’aiguille et voyait la peau se déformer sous la poussée, plus ses mains tremblaient. Elle voyait les muscles des cuisses de Pascal se contracter et sentait une goutte de transpiration couler de son front. L’étirement prenait une proportion inattendue, pointe de peau blanchie et elle était prête à renoncer quand la pointe de l’aiguille a enfin traversé.
Brigitte a poussé un profond soupir. Elle a pris la tige du petit barbel dans le sachet stérile et en a poussé l’extrémité dans l’ouverture de l’aiguille, l’a repoussée en appuyant sur la bille. Elle a eu quelques difficultés à visser la seconde bille à l’extrémité de la courte tige de métal, perturbée par la gouttelette de sang qui s’était formée et par les mouvements de la jambe Pascal contre son bras. Elle a reposé le sexe moins ferme maintenant sur le ventre et l’a nettoyé avec une compresse.
- Tu fais ça très bien, Brigitte, je crois que je vais te laisser poser l’anneau aussi. Il faudra simplement être plus ferme quand tu perces. Quoique … après tout, si tu veux faire durer le plaisir ! Solange, viens nous voir … prends ma place, suce-le, ça le décontractera, je le sens tendu !
Elle riait en se levant pour laisser sa place à Solange, qui s’est installée en s’asseyant directement sur le visage de Pascal avant de se pencher et de le prendre dans sa bouche après lui avoir mis un préservatif. Chantal a aidé Brigitte à se relever et a glissé sa main sous son bras pour l’entraîner vers la table où Jérôme les attendait, une coupe de Champagne dans chaque main.
Chantal regardait Solange frotter son bas-ventre sur le visage de Pascal :
- Si elle continue, elle va l’étouffer ! Il est doué pour l’apnée ton mari ? Allez, rigole, Brigitte, tu m’as l’air crispée, c’est ma cravache qui te manque ? tu veux ?
- … non, ça ne me manque pas du tout !
- A la bonne heure ! et ça tombe bien, ce soir on s’occupe des messieurs, Pascal t’a pas prévenue ? T’es déçue ?
- Oh non !
- Il ne te dit pas tout, alors, et ça ne m’étonne pas ! Je l’ai appelé cette semaine pour lui dire ce que j’attendais de lui, et on s’est vus mercredi … et il a accepté mon programme! les hommes comme lui basculent assez facilement ! Il te le dit quand on se voit ? Non ? Je m’en doutais … Viens avec moi, pendant que Solange s’occupe de lui, on va se déguiser ! j’ai ce qu’il faut pour toi.
Brigitte avait beaucoup craint cette seconde soirée et l’attitude de Chantal la rassurait quant au sort qui lui était réservé, même si elle restait prudente, gardant en mémoire sa discussion de la veille avec (M…), au café et sur le chemin de retour. En fait elle avait leur discussion à l’esprit, et observait le déroulement de la soirée à l’éclairage de cette discussion … et jusque là, il semblait bien que (M…) avait vu juste … Apprendre que Chantal et son mari se rencontraient l’a laissée froide. Elle s’en moquait … (M…), elle pensait à (M…).
- Il est quand même curieux, ton mari ! Il se montre très autoritaire avec toi, et puis en même temps, il s’en remet complètement à ce que lui disent cette Chantal ou la patronne du club ! C’est elles qui décident, en fait ! Tous tes piercings, c’est à elles que tu les dois, pas à lui, et de ce que tu m’as raconté de votre première soirée et du caractère de ton mec, c’est lui qu’elle pousse le plus loin, pas toi !
- Je sais pas. Tu crois ?
- Brigitte, ces anneaux, le dernier surtout, tu m’as bien dit que c’était Chantal qui avait décidé ?
- Oui.
- Ça ressemble à une marque de possession. Elle décide, elle t’accompagne, elle et pas lui, et en quelque sorte elle te ferme le sexe, c’est un peu ça, non ?
- Oui.
- Et tu m’as dit qu’elle était plutôt sympa avec toi, presque plus qu’avec lui.
- Et alors, ça veut dire quoi ?
- Je sais pas bien, c’est juste une impression, je peux me tromper, mais on dirait que c’est après lui qu’elle en a, pas après toi, que c’est à lui qu’elle veut s’imposer à travers toi.
- T’es en train de me dire que moi, dans tout ça je compte pour du beurre.
- Attends Brigitte, attends, je n’en sais rien, je te dis juste ce que je ressens. Et puis après ? ça t’embête vraiment ? C’est quand même pas naturel, pour un homme comme ton mari, de réussir à lui faire sodomiser un autre mec, et puis que toi tu le sodomises aussi, dans la même soirée. Il faut qu’elle ait une sacrée autorité sur lui. Ce ne sont pas des choses très naturelles, avec son caractère !
- Mmm …
- Si avant cette soirée on t’avait dit ce qui était prévu, tu y aurais cru ? T’aurais cru qu’il se laisserait faire comme ça ?
- Oh non !!
- Tu vois … c’est elle, cette Chantal qui est la plus forte, et … pardon Brigitte, mais peut-être qu’elle se sert de toi, pour lui, ou contre lui, comme tu veux !
- Et ça change quoi ?
(M…) avait lâché la main de Brigitte qu’elle tenait dans la sienne sur la table pour s’adosser à sa chaise :
- Qu’est-ce que ça change … d’abord, c’est juste une impression, pas la vérité vraie, d’accord ? Je voulais juste te dire d’être prudente avec cette femme. Tu sais, toutes ces histoires de cravaches, de piercings, c’est tellement … je sais pas comment tu fais ! J’en supporterais pas la moitié ! Je peux pas comprendre, c’est trop éloigné de ce que je suis, beaucoup trop !
- C’est ma vie, c’est comme ça …
- Mais c’est pas LA vie ! T’as jamais envie de sortir ? D’aller au ciné ? Faire du shopping ? Rencontrer des gens ? … hey … pleure pas Brigitte, pleure pas, pardon … je suis con des fois, pardon ! … viens, on va prendre l’air, viens …
Elles étaient allées se promener dans le square, se tenant par le bras, s’étaient assises au soleil. (M…) lui avait parlé d’un très mauvais film qu’elle avait vu récemment, de la cuisine presque immangeable de la copine chez qui elle mangerait ce soir. Elles n’avaient plus parlé de la soirée à venir, ni de son mari.
Elles s’étaient quittées au pied de l’immeuble de Brigitte en se donnant rendez-vous sur MSN le lundi.
Brigitte pleurait en montant les deux étages vers son appartement.
Elle aurait voulu l’inviter à monter, continuer à discuter avec elle, prendre un verre sur la terrasse. Simplement rester encore avec elle. Elle n’avait pas osé. Dans le hall de l’immeuble, c’est elle qui avait pris (M…) dans ses bras, refermant ses bras autour d’elle ; pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. (M…) posait de petits baisers dans ses cheveux, murmurait des mots gentils, et puis s’était mise à rire en la repoussant un peu :
- Me serre pas trop fort, je pourrais en profiter … Je crois pas que ton mec te le dise très souvent … t’es une très jolie fille …
Le petit baiser qu’elle lui avait donné avait un peu accroché ses lèvres, tout léger.
Elle aurait voulu lui rendre ce baiser ; et n’avait pas osé ; elle pleurait doucement en montant les marches … redescendre, la rattraper dans la rue … Elle avait claqué la porte dans son dos et y était restée adossée un long moment, froissant dans sa main le bout de papier où (M…) avait griffonné son numéro de téléphone, « n’importe quand, t’as besoin, tu m’appelles ».
Tout l’après-midi elle avait pensé à elle : ce qu’elle aurait dû dire, ce qu’elle aurait dû faire, ce qu’elle ferait, la prochaine fois. Dans son esprit, cela ne faisait aucun doute : elle se reverraient. Il le fallait.
Bien sûr Pascal a téléphoné, pour vérifier qu’elle avait bien amené son pantalon au pressing, qu’elle avait bien insisté pour le récupérer le lendemain midi, qu’elle était rentrée sans traîner dehors.
Par provocation, elle lui a dit qu’elle avait pris un instant le soleil sur un banc du square. Il y a eu un blanc très long sur la ligne suivi d’un « on en reparlera » qui l’aurait fait trembler avant, et qui ne l’a même pas inquiétée. Elle se sentait … protégée, hors d’atteinte, consciente pour la première fois depuis si longtemps que son monde ne se résumait pas à Pascal.
A 16h00, elle s’est changée, se préparant pour aller en course quand Pascal rentrerait. Il lui avait dit « leggings blanc et tunique bleue, sans rien dessous ». Nue devant le grand miroir de l’armoire de la chambre, elle s’est observée. (M…) avait dit « jolie fille » … seins fermes et lourds, ventre plat, hanches doucement arrondies, belles jambes … et ces anneaux sur son sexe, que (M…) n’aimaient pas, pourtant, c’était pas si mal, sauf le dernier, trop lourd, gênant ; elle se souvenait du regard des hommes au club, du regard de certaines femmes aussi …
Elle n’a pas obéi à Pascal ; elle a mis un string avant d’enfiler le leggings moulant, pour atténuer l’effet du poids de l’anneau, pour cacher aussi, puis la tunique de soie bleue, sans soutien-gorge.
Quand Pascal est rentré, il l’a examinée, a vu qu’elle portait un string contrairement à son attente. Elle n’a pas baissé les yeux, a attendu calmement qu’il laisse retomber le pan de tunique qu’il soulevait à deux doigts ; il a tourné les talons sans un mot, n’a pas vu ses poings serrés et son sourire.
Elle souriait par autodérision, imaginant combien (M…) se serait moquée de cette victoire « waouh, tu as mis un string ! alors qu’il voulait pas ! T’as osé ! Miracle ! ». Bien sûr c’était ridicule !
Brigitte et Chantal se sont déshabillées dans le petit réduit aménagé au fond de la grange. Comme la première fois, Chantal a enfilé le corset de cuir rouge qui soulevait ses seins et finissait en pointe sur son ventre nu. Brigitte attendait. Après s’être préparée, Chantal a sorti d’un coffre un second corset identique au sien, mais en cuir noir. Elle l’a aidée à nouer les lacets, serrant un peu trop fort, l’a fait tourner devant elle pour juger l’effet avant de retourner vers la salle où Solange chevauchait toujours le visage de Pascal dont le sexe était mollement couché sur le ventre, encore enveloppé du préservatif que Solange lui avait mis avant de le sucer. Elle se tenait à demi couchée sur lui, prenant appui de ses mains sur ses cuisses et fermait les yeux en ondulant du bassin, son sexe collé à la bouche de Pascal.
Chantal a dénoué le lacet de cuir qui lui comprimait les testicules. Elle a pincé la peau du scrotum entre deux doigts, à la racine du sexe et a refermé sur la peau étirée une pince dont les deux extrémités étaient percées :
- Mets des gants, tu vas le faire, Brigitte.
Brigitte a percé en poussant l’aiguille à travers les trous de la pince, glissé le petit anneau brillant que Chantal a refermé avec une petite pince plate.
- Et voilà, Monsieur porte mes bijoux ! Qu’en penses-tu, Brigitte ? Il te plaît, comme ça ?
Du fond du panier qui avait contenu le nécessaire pour poser les piercings, elle a sorti une grosse bague de métal qu’elle a ouvert en deux parties avec une petite clé hexagonale.
Solange a ouvert les yeux, ne bougeant plus, observant les gestes de Chantal :
- Prends ses couilles dans ta main … ferme les doigts, plus fort, voilà … allez, tire, plus bas … encore, tiens les écartées … ne bouge plus!
Pascal se débattait, ses jambes tremblaient, et on l’entendait protester malgré le bâillon de chair que lui imposait Solange.
Chantal a refermé entre la base du sexe et les doigts de Brigitte les deux parties de la lourde bague de métal qu’elle a revissées ensemble, formant une lourde bague qui repoussait les testicules loin de la racine du sexe :
- Voilà ! Tu peux lâcher ! Celle-ci fait quinze millimètres. Tu la lui mettras tous les soirs, et je t’en donnerai une autre, plus haute, que tu lui mettras d’ici une semaine. Tu t’en sortiras Brigitte ?
- … il voudra jamais !
- Oh que si ! ne t’inquiète pas ! n’est-ce pas Pascal ? Libère-le, Solange, tu vas finir par l’étouffer ! … Pascal ? T’oublieras pas ? Brigitte te posera le stretcher tous les soirs, une heure tous les soirs, on est d’accord ?
Pascal avait le visage barbouillé de salive et de mouille, les traits crispés. Il fermait les yeux et hochait la tête.
- Tu vois Brigitte, pas de problème !
Elle a étiré la peau du scrotum vers le bas à travers l’anneau de métal, faisant sursauter Pascal en pinçant ses couilles à deux doigts, l’une après l’autre, puis les soupesant et les laissant retomber alourdies par la bague de métal entre ses jambes ouvertes :
- Jérôme aussi a porté des bagues comme celle-là, plus haute, cinq centimètres ! Solange, tu en es à combien avec Jacques ?
- Trois, on continue.
Elles ont détaché les chevilles de Pascal et l’ont redressé. Il est resté assis sur le banc, a ôté le préservatif toujours sur son sexe, tête baissée. Les deux mains entre les jambes, lui aussi étirait sous l’anneau la peau du scrotum pour libérer ses testicules de la pression de sa peau trop tendue.
Il est resté ainsi prostré tout le temps que Chantal et Brigitte installent Solange dans le carcan, le cou et les poignets emprisonnés dans les trous ménagés entre les deux épaisses planches de bois où Brigitte avait subi les assauts de Jérôme lors de sa première soirée.
Chantal a tendu à Brigitte une longue badine de bois souple :
- Dix coups, ne te retiens pas, elle serait déçue !
Chantal l’a laissée seule devant les fesses tendues de Solange. Sur la chair blanche, Brigitte a vu de fines traces plus sombres, de légères boursouflures, signes d’un traitement antérieur identique à celui qu’elle devait lui infliger. En hésitant, elle a passé le bout d’un doigt sur ces traces anciennes. Un peu honteuse, elle avait jeté un regard en arrière pour voir si quelqu’un l’observait avant de caresser les fesses de Solange de sa main entière, en appréciant la douceur et l’élasticité.
De manière assez incongrue, elle a brusquement pensé à (M…), se demandant ce que serait l’amour avec une femme, et a rougi à cette pensée, ici, en ce lieu, avec tous ces gens dont elle avait bien compris que (M…) ne les aurait jamais fréquentés.
Elle a repensé au traitement que Solange avait réservé à Pascal, l’étouffant presque sous l’humidité de son sexe pressé sur sa bouche, au sexe de son mari dans sa bouche. Elle cherchait une raison, une excuse, à lui cingler les fesses au point d’y laisser une trace visible comme l’attendait Chantal, et n’en trouvait aucune, si ce n’est la crainte de subir elle-même les coups de cravache de Chantal, et, aussi, bien qu’elle en ait difficilement convenue, la pointe de plaisir sadique qu’elle ressentait au creux de son ventre.
Elle s’est reculée, campée sur ses deux pieds légèrement écartés, a mesuré la distance en frôlant de sa badine les fesses de Solange qui a tremblé de ce contact fugitif et a affermi sa position en dansant d’un pied sur l’autre, sans chercher à éviter l’inéluctable en se débattant ou en bougeant en tous sens : elle attendait, comme impatiente.
Brigitte a lâché le premier coup, a été surprise du sifflement de la badine dans l’air. Au dernier instant elle a tenté de retenir l’élan de son bras, trop tard pour amortir l’effet de la souplesse de la badine. Solange a plié les genoux en contractant les muscles de ses fesses et Brigitte l’a entendu clairement annoncer « un ».
Elle a continué à compter jusqu’au dernier des dix, les derniers annoncés cependant avec plus de retard et la voix hachée. Les traces apparaissaient avec retard et s’assombrissaient, passant par toutes les nuances du rouge au violet. Comme elle l’avait fait à plusieurs reprises, Brigitte a passé sa main sur les fesses de Solange, essayant d’apporter un peu de fraîcheur sur la peau brûlante, fiévreuse. Elle sentait en elle la même réaction physiologique que lors de la première soirée ici et en éprouvait la même honte. Elle se souvenait aussi qu’elle-même et Chloé avaient étonnamment été excitées après avoir reçu quelques coups de cravache et profitant à la fois de l’absence d’intérêt des autres et de l’incapacité de Solange à s’en défendre, elle a appuyé sa caresse sur les fesses, descendant plus bas vers les cuisses.
Elle n’avait pas d’intention précise et en serait sans doute restée à cet effleurement si Solange n’avait pas aussitôt complaisamment écarté largement les jambes et cambré les reins. L’invite était si évidente qu’un sourire lui est monté aux lèvres et qu’elle a glissé la main plus bas, posant la main sur un sexe de femme pour la seconde fois seulement, et dans les mêmes conditions.
Et pour la seconde fois, s’en voulant aussitôt, c’est encore à (M…) qu’elle pensait en posant la main sur ce sexe de femme. Elle s’est ébrouée pour chasser ces pensées.
Les gestes lui sont venus naturellement, et bien que timidement, les doigts légers, elle a offert à Solange les caresses telles qu’elle ne les destinait jusque-là qu’à elle seule. Solange réagissait en venant au devant de sa main autant que son emprisonnement dans le carcan le lui permettait, roulait des hanches et pliait les jambes pour s’offrir à la caresse.
Brigitte a sursauté et s’est reculée brusquement en sentant une main dans son dos :
- Je ne suis pas sûr que tu lui donnes vraiment ce qu’elle souhaite !
Jérôme la regardait en souriant. Il était nu. Brigitte n’a pu se retenir de baisser le regard sur le sexe qui l’avait tant fait souffrir le fois précédente. Elle s’est écartée, rougissante d’avoir été surprise, pensant que Jérôme souhaitait prendre sa place dans le dos de Solange, mais il l’a détrompée :
- Non, non, reste, continue ! Tu te souviens comment Chantal t’a préparée pour moi ? … Alors à ton tour, prépare-la pour moi !
Il lui tendait une paire de gant de latex.
Elle a imité les gestes de Chantal. Sans plaisir, sans excitation ; curieuse et détachée ; parfois nauséeuse, même, se voyant agir avec les yeux de (M…).
Elle a fouillé de sa main le sexe de Solange, froidement, plus étonnée que concernée, s’est refusée à glisser ses doigts entre les fesses tendues et a très vite laissé la place à Jérôme qui s’est rendu compte de son attitude détachée :
- Ne montre pas trop ton ennui, Brigitte, fais semblant …
Il lui souriait en haussant les épaules :
- Moi, je m’en fous, mais pas elle ! Aide-moi !
Elle lui a souri à son tour, étonnée de sa complicité, et c’est sans contrainte qu’elle s’est agenouillée devant lui , prenant dans ses deux mains en coupe les lourds testicules et refermant ses lèvres sur sa verge au repos, la prenant toute entière dans sa bouche, se reculant à mesure qu’il prenait de l’ampleur, pour ne garder dans sa bouche que son gland quand il s’est mis à bander.
Elle l’a guidé droit entre les fesses de Solange et l’a abandonné.
Les deux coupes de Champagne qu’elle avait bue, elle qui n’avait plus l’habitude de l’alcool, l’emprise de Chantal sur Pascal, l’attitude désabusée de Jérôme, et surtout sa rencontre avec (M…), lui faisait voir sous un éclairage nouveau cette soirée.
Brusquement elle les trouvait, tous, laids et stupides. Elle est allée se servir une nouvelle coupe de Champagne, en a salué Chantal qui la regardait en fronçant les sourcils, étonnée de sa subite désinvolture :
- Brigitte ? Viens ici !
Elle s’est approchée lentement, la coupe à la main :
- Tu veux une coupe ?
- Mais tu es saoule !
- Non, pas encore … qu’est-ce que tu veux ? Besoin d’aide ?
Elle a contourné Chantal pour regarder Pascal et Jacques, tous les deux entravés bras écartés sur le grand cadre d’aluminium. Tous les deux portaient des bagues métalliques pesant sur leurs testicules.
Sur une desserte, Brigitte a vu le panier d’osier contenant les aiguilles chirurgicales, identiques à celles dont Chantal avait percé les seins de Chloé lors de la première soirée, en décembre :
- Oh ! Pour ça aussi Pascal est d’accord ?
- Ça t’étonne ?
Brigitte a haussé les épaules en faisant la moue :
- Oui … non … je sais pas, et je m’en fous !
- Arrête de boire !
Brigitte s’est arrêtée face à Pascal, a fini sa coupe de Champagne en le regardant dans les yeux :
- Tu veux vraiment qu’elle te perce les tétons ?
Pascal n’a pas répondu. Il avait le regard voilé, les yeux injectés. Elle a passé la main sur sa joue, a laissé glisser sa main sur son torse en passant derrière lui, s’est arrêtée dans son dos. Il avait les fesses striées de traces rouges :
- Waouh ! Tu ne l’as pas ménagé !
Chantal l’a rejointe. Elle tenait dans sa main un gros crochet de métal brillant, la branche la plus longue terminée par un anneau, la plus courte par un une grosse boule brillante de gel lubrifiant :
- Tu veux le faire ?
- Non.
- L’alcool ne te réussit pas, Brigitte ! Je pourrais t’attacher à sa place, tu sais ?
- Non.
- Non ? … c’est nouveau, ça …
- Fais-lui ce que tu veux, ce qu’il veut, ça m’est égal, mais à moi, tu ne me fais plus rien.
- On en rediscutera !
- Non.
Chantal a détourné les yeux la première. D’un coup de pied rageur de son escarpin à haut talon, rouge comme son corset, elle a écarté les jambes de Pascal, a présenté la boule sur son anus, et s’aidant à deux mains, l’a introduit entre ses reins d’un mouvement brusque, arrachant un cri de douleur à Pascal. Elle a ensuite saisi l’un des brins de la corde qui pendait du cadre sur lequel Pascal était attaché, l’a passé dans l’anneau et l’a noué. En regardant Brigitte, elle a saisi l’autre brin, et un sourire mauvais aux lèvres, a tiré fort sur la corde, la branche du crochet venant se plaquer dans la raie des fesses de Pascal qui a poussé un autre cri sous la pénétration plus profonde de la boule au creux de ses reins. Il se tenait sur la pointe des pieds, tirait sur ses bras pour échapper à la pénétration. Sans quitter Brigitte des yeux, Chantal a passé le second brin dans l’anneau et l’a noué à son tour.
- C’est pas sur ses tétons que je vais poser mes aiguilles … il ne me refuse rien, tu sais !
Brigitte a haussé les épaules et a tourné les talons.
Sans un regard en arrière, elle s’est dirigée vers la pièce du fond où elle s’était changée, a délacé le corset de cuir qui comprimait son ventre et ses seins, et s’est rhabillée. Elle est restée longtemps dans le petit vestiaire. Elle n’avait aucune envie de retourner dans la grange ; juste envie de partir, de rentrer chez elle.
Cette nuit, elle ne tremblait plus. Elle riait en regardant la coupe de Champagne posée à côté d’elle, sur le banc où elle s’était assise pour se rechausser. Elle riait et elle pleurait. Elle pleurait parce qu’il y aurait demain, un lendemain sans certitude, sans routine. Ce n’était pas Pascal qui lui faisait peur. Elle n’aurait plus jamais peur de lui ; c’est du moins ce qu’elle se répétait cette nuit.
Dans la poche de la veste de Pascal accrochée sur un porte-manteau, elle a pris les trousseaux de clés, et a quitté le vestiaire.
Elle a adressé un petit signe de la main à Jérôme qui continuait à baiser Solange, mécaniquement, a posé son verre vide sur la petite table proche de la porte, à côté de la bouteille entamée . Sur un dernier regard vers Chantal et « ses jouets » elle est sortie dans la nuit.
Elle dormait dans la voiture quand Pascal l’a rejointe.
(à suivre)
Chapitre 5/7
Chantal s’est assise sur le torse de Pascal en lui tournant le dos. Il a voulu la prendre par les hanches, mais elle l’a écarté d’une tape sèche sur une main.
Elle a entamé un lent va-et-vient, gestes sans arrêt répétés, constants de lenteur.
De sa main gauche, entre le pouce et l’index en anneau, elle serrait très fort sa verge en remontant lentement, très haut, faisant rouler la peau du prépuce au-delà du bourrelet gonflé du gland gorgé de sang, rouge, presque violet, lisse et brillant de tension ; la peau étirée du sexe soulevait les deux boules oblongues des testicules, clairement dessinées sous la peau tendue du scrotum qu’elle avait ordonné à Brigitte de nouer d’un lacet de cuir à la racine du sexe.
En redescendant toujours aussi lentement, elle tendait à l’extrême le mince filet de peau sous le gland, puis de sa main droite, elle pinçait le gland entre ses doigts, le vidait de son sang, le laissant rosé, légèrement fripé, déformé de la tension du frein.
Une heure plus tôt, autour du dessert pris sur la table du salon, elle avait expliqué à Brigitte très précisément ce qu’elle attendait d’elle. Le couple qui partageait avec eux cette soirée chez leurs hôtes écoutait attentivement : elle, souriante, jetait de fréquents coups d’œil à son compagnon en lui pressant le bras, lui, très réservé tout au long du début de soirée, avait le regard vide, ne trahissait son intérêt pour les explications de Chantal que d’un léger tremblement de paupières.
- Pascal, lève toi, s’il te plaît, viens ici, ce sera plus simple !
((Oula ! c’est vrai ! j’oublie toujours … il y en a parmi vous qui s’attaquent au chapitre 5 sans avoir lu les précédents !!! Alors forcément, comprennent pas ! C’est vot’faut’aussi ! pourquoi vous prenez pas du début ?(en plus ça me ferait vachement plaisir …). Bon : Pascal et Brigitte sont mariés ; lui hypermacho, elle … elle dit « oui ». Ils sont invités pour la seconde fois chez Jérôme et Chantal : spéciaux ces deux-là ! ils les ont rencontrés dans un club échangiste, orienté SM ; Brigitte a raconté la première soirée à (M…), une nana qu’elle a connu sur Hotmail, et qu’elle a rencontrée pour la première fois la veille ; là, ils sont chez Chantal et Jérôme, cette seconde soirée qui faisait si peur à Brigitte !
Vous y êtes ? je peux continuer ? c’est parti …))
- Enlève ton pantalon !
Il ne s’est pas exécuté tout de suite, le visage figé. Debout entre la table basse et le grand canapé où Brigitte était assise d’un côté de Chantal et le couple d’invités de l’autre côté, il est resté immobile, les bras le long du corps, les yeux rivés aux yeux de Chantal. Brigitte avait remarqué le seul signe extérieur de sa colère, qu’elle avait appris à reconnaître en huit ans de vie commune : le battement de ses doigts raidis le long de sa jambe, comme s’il pianotait dans le vide. A sa grande surprise, il avait enfin cédé ; il s’était débarrassé de ses mocassins, sans se baisser, de coups de pieds rageurs, et avait baissé la fermeture éclair de sa braguette avant de déboucler sa ceinture et de déboutonner son pantalon qui était tombé à ses pieds. A aucun moment ses yeux ne s’étaient détournés des yeux de Chantal. Brigitte s’était sentie rougir et avait réprimé un sourire à voir son mari jambes nues devant eux, un peu ridicule dans sa chemise aux pans froissés et son slip beige marqué d’une pointe d’humidité vers laquelle Chantal avait avancé le bout de l’index, l’avait frotté sur son pouce :
- Ce sont les seins de Solange qui t’ont émoustillé ? Ses fesses, peut-être ?
Dès son arrivée, à la demande de Chantal, Solange avait enlevé son chemisier, son soutien-gorge et sa jupe ; elle avait passé tout le temps de repas autour du buffet vêtue de son seul porte-jarretelles, ses fesses nues encadrées de deux jarretelles noires tendant ses bas.
Chantal avait donné une chiquenaude sur l’extrémité humide du sexe dessiné sous le nylon et avait abaissé le slip à mi-cuisse. D’une main en coupe, elle avait soulevé les testicules, pinçant la peau flasque sur un côté entre deux doigts de l’autre main :
- Je poserai le premier de ce côté-ci, le côté de la plus petite. Ça rétablira un peu la dissymétrie.
Après avoir retroussé le prépuce, elle soulevait la verge de Pascal et l’attirait vers elle en pinçant le frein :
- Pour celui-ci, c’est toi qui le poseras, Brigitte. Ne t’inquiète pas, la peau est très fine à cet endroit. Je t’aiderai.
Pour la première fois, Brigitte avait croisé le regard de Pascal, et elle avait eu un frisson sous ce regard glaçant, mais s’était reprise très vite, avait même réprimé un sourire tellement son mari lui paraissait brusquement ridicule, debout le slip à hauteur des genoux devant elles. Depuis le début de la soirée, elle se sentait comme étrangère, se demandant en permanence ce que (M…) en dirait.
Et le moment était venu.
Dans la grange aménagée dont la porte extérieure était restée ouverte sur la douceur de la nuit de juin, Brigitte frissonnait. Pascal était étendu sur un large banc couvert de cuir, les chevilles liées aux extrémités d’une longue tige métallique qui reposait sur le banc. Chantal continuait son lent va-et-vient, doigts serrés sur le sexe qu’elle dressait à la verticale :
- Ça va être à toi, Brigitte, tu es prête ?
Brigitte avait déjà enfilé les gants chirurgicaux et tenait en main l’emballage stérile de l’aiguille creuse qu’elle devait utiliser.
Agenouillée à côté du banc, elle a étiré la peau sous le gland entre deux doigts et présenté l’aiguille. Ses mains tremblaient. Elle a reculé l’aiguille et pris une profonde inspiration avant de l’approcher à nouveau du voile de peau tendu. Elle voyait par transparence le dessin d’un mince vaisseau sanguin et a posé la pointe de l’aiguille juste en-dessous, levant les yeux vers Chantal pour quémander son approbation. Chantal a hoché la tête.
Plus elle appuyait sur l’aiguille et voyait la peau se déformer sous la poussée, plus ses mains tremblaient. Elle voyait les muscles des cuisses de Pascal se contracter et sentait une goutte de transpiration couler de son front. L’étirement prenait une proportion inattendue, pointe de peau blanchie et elle était prête à renoncer quand la pointe de l’aiguille a enfin traversé.
Brigitte a poussé un profond soupir. Elle a pris la tige du petit barbel dans le sachet stérile et en a poussé l’extrémité dans l’ouverture de l’aiguille, l’a repoussée en appuyant sur la bille. Elle a eu quelques difficultés à visser la seconde bille à l’extrémité de la courte tige de métal, perturbée par la gouttelette de sang qui s’était formée et par les mouvements de la jambe Pascal contre son bras. Elle a reposé le sexe moins ferme maintenant sur le ventre et l’a nettoyé avec une compresse.
- Tu fais ça très bien, Brigitte, je crois que je vais te laisser poser l’anneau aussi. Il faudra simplement être plus ferme quand tu perces. Quoique … après tout, si tu veux faire durer le plaisir ! Solange, viens nous voir … prends ma place, suce-le, ça le décontractera, je le sens tendu !
Elle riait en se levant pour laisser sa place à Solange, qui s’est installée en s’asseyant directement sur le visage de Pascal avant de se pencher et de le prendre dans sa bouche après lui avoir mis un préservatif. Chantal a aidé Brigitte à se relever et a glissé sa main sous son bras pour l’entraîner vers la table où Jérôme les attendait, une coupe de Champagne dans chaque main.
Chantal regardait Solange frotter son bas-ventre sur le visage de Pascal :
- Si elle continue, elle va l’étouffer ! Il est doué pour l’apnée ton mari ? Allez, rigole, Brigitte, tu m’as l’air crispée, c’est ma cravache qui te manque ? tu veux ?
- … non, ça ne me manque pas du tout !
- A la bonne heure ! et ça tombe bien, ce soir on s’occupe des messieurs, Pascal t’a pas prévenue ? T’es déçue ?
- Oh non !
- Il ne te dit pas tout, alors, et ça ne m’étonne pas ! Je l’ai appelé cette semaine pour lui dire ce que j’attendais de lui, et on s’est vus mercredi … et il a accepté mon programme! les hommes comme lui basculent assez facilement ! Il te le dit quand on se voit ? Non ? Je m’en doutais … Viens avec moi, pendant que Solange s’occupe de lui, on va se déguiser ! j’ai ce qu’il faut pour toi.
Brigitte avait beaucoup craint cette seconde soirée et l’attitude de Chantal la rassurait quant au sort qui lui était réservé, même si elle restait prudente, gardant en mémoire sa discussion de la veille avec (M…), au café et sur le chemin de retour. En fait elle avait leur discussion à l’esprit, et observait le déroulement de la soirée à l’éclairage de cette discussion … et jusque là, il semblait bien que (M…) avait vu juste … Apprendre que Chantal et son mari se rencontraient l’a laissée froide. Elle s’en moquait … (M…), elle pensait à (M…).
- Il est quand même curieux, ton mari ! Il se montre très autoritaire avec toi, et puis en même temps, il s’en remet complètement à ce que lui disent cette Chantal ou la patronne du club ! C’est elles qui décident, en fait ! Tous tes piercings, c’est à elles que tu les dois, pas à lui, et de ce que tu m’as raconté de votre première soirée et du caractère de ton mec, c’est lui qu’elle pousse le plus loin, pas toi !
- Je sais pas. Tu crois ?
- Brigitte, ces anneaux, le dernier surtout, tu m’as bien dit que c’était Chantal qui avait décidé ?
- Oui.
- Ça ressemble à une marque de possession. Elle décide, elle t’accompagne, elle et pas lui, et en quelque sorte elle te ferme le sexe, c’est un peu ça, non ?
- Oui.
- Et tu m’as dit qu’elle était plutôt sympa avec toi, presque plus qu’avec lui.
- Et alors, ça veut dire quoi ?
- Je sais pas bien, c’est juste une impression, je peux me tromper, mais on dirait que c’est après lui qu’elle en a, pas après toi, que c’est à lui qu’elle veut s’imposer à travers toi.
- T’es en train de me dire que moi, dans tout ça je compte pour du beurre.
- Attends Brigitte, attends, je n’en sais rien, je te dis juste ce que je ressens. Et puis après ? ça t’embête vraiment ? C’est quand même pas naturel, pour un homme comme ton mari, de réussir à lui faire sodomiser un autre mec, et puis que toi tu le sodomises aussi, dans la même soirée. Il faut qu’elle ait une sacrée autorité sur lui. Ce ne sont pas des choses très naturelles, avec son caractère !
- Mmm …
- Si avant cette soirée on t’avait dit ce qui était prévu, tu y aurais cru ? T’aurais cru qu’il se laisserait faire comme ça ?
- Oh non !!
- Tu vois … c’est elle, cette Chantal qui est la plus forte, et … pardon Brigitte, mais peut-être qu’elle se sert de toi, pour lui, ou contre lui, comme tu veux !
- Et ça change quoi ?
(M…) avait lâché la main de Brigitte qu’elle tenait dans la sienne sur la table pour s’adosser à sa chaise :
- Qu’est-ce que ça change … d’abord, c’est juste une impression, pas la vérité vraie, d’accord ? Je voulais juste te dire d’être prudente avec cette femme. Tu sais, toutes ces histoires de cravaches, de piercings, c’est tellement … je sais pas comment tu fais ! J’en supporterais pas la moitié ! Je peux pas comprendre, c’est trop éloigné de ce que je suis, beaucoup trop !
- C’est ma vie, c’est comme ça …
- Mais c’est pas LA vie ! T’as jamais envie de sortir ? D’aller au ciné ? Faire du shopping ? Rencontrer des gens ? … hey … pleure pas Brigitte, pleure pas, pardon … je suis con des fois, pardon ! … viens, on va prendre l’air, viens …
Elles étaient allées se promener dans le square, se tenant par le bras, s’étaient assises au soleil. (M…) lui avait parlé d’un très mauvais film qu’elle avait vu récemment, de la cuisine presque immangeable de la copine chez qui elle mangerait ce soir. Elles n’avaient plus parlé de la soirée à venir, ni de son mari.
Elles s’étaient quittées au pied de l’immeuble de Brigitte en se donnant rendez-vous sur MSN le lundi.
Brigitte pleurait en montant les deux étages vers son appartement.
Elle aurait voulu l’inviter à monter, continuer à discuter avec elle, prendre un verre sur la terrasse. Simplement rester encore avec elle. Elle n’avait pas osé. Dans le hall de l’immeuble, c’est elle qui avait pris (M…) dans ses bras, refermant ses bras autour d’elle ; pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. (M…) posait de petits baisers dans ses cheveux, murmurait des mots gentils, et puis s’était mise à rire en la repoussant un peu :
- Me serre pas trop fort, je pourrais en profiter … Je crois pas que ton mec te le dise très souvent … t’es une très jolie fille …
Le petit baiser qu’elle lui avait donné avait un peu accroché ses lèvres, tout léger.
Elle aurait voulu lui rendre ce baiser ; et n’avait pas osé ; elle pleurait doucement en montant les marches … redescendre, la rattraper dans la rue … Elle avait claqué la porte dans son dos et y était restée adossée un long moment, froissant dans sa main le bout de papier où (M…) avait griffonné son numéro de téléphone, « n’importe quand, t’as besoin, tu m’appelles ».
Tout l’après-midi elle avait pensé à elle : ce qu’elle aurait dû dire, ce qu’elle aurait dû faire, ce qu’elle ferait, la prochaine fois. Dans son esprit, cela ne faisait aucun doute : elle se reverraient. Il le fallait.
Bien sûr Pascal a téléphoné, pour vérifier qu’elle avait bien amené son pantalon au pressing, qu’elle avait bien insisté pour le récupérer le lendemain midi, qu’elle était rentrée sans traîner dehors.
Par provocation, elle lui a dit qu’elle avait pris un instant le soleil sur un banc du square. Il y a eu un blanc très long sur la ligne suivi d’un « on en reparlera » qui l’aurait fait trembler avant, et qui ne l’a même pas inquiétée. Elle se sentait … protégée, hors d’atteinte, consciente pour la première fois depuis si longtemps que son monde ne se résumait pas à Pascal.
A 16h00, elle s’est changée, se préparant pour aller en course quand Pascal rentrerait. Il lui avait dit « leggings blanc et tunique bleue, sans rien dessous ». Nue devant le grand miroir de l’armoire de la chambre, elle s’est observée. (M…) avait dit « jolie fille » … seins fermes et lourds, ventre plat, hanches doucement arrondies, belles jambes … et ces anneaux sur son sexe, que (M…) n’aimaient pas, pourtant, c’était pas si mal, sauf le dernier, trop lourd, gênant ; elle se souvenait du regard des hommes au club, du regard de certaines femmes aussi …
Elle n’a pas obéi à Pascal ; elle a mis un string avant d’enfiler le leggings moulant, pour atténuer l’effet du poids de l’anneau, pour cacher aussi, puis la tunique de soie bleue, sans soutien-gorge.
Quand Pascal est rentré, il l’a examinée, a vu qu’elle portait un string contrairement à son attente. Elle n’a pas baissé les yeux, a attendu calmement qu’il laisse retomber le pan de tunique qu’il soulevait à deux doigts ; il a tourné les talons sans un mot, n’a pas vu ses poings serrés et son sourire.
Elle souriait par autodérision, imaginant combien (M…) se serait moquée de cette victoire « waouh, tu as mis un string ! alors qu’il voulait pas ! T’as osé ! Miracle ! ». Bien sûr c’était ridicule !
Brigitte et Chantal se sont déshabillées dans le petit réduit aménagé au fond de la grange. Comme la première fois, Chantal a enfilé le corset de cuir rouge qui soulevait ses seins et finissait en pointe sur son ventre nu. Brigitte attendait. Après s’être préparée, Chantal a sorti d’un coffre un second corset identique au sien, mais en cuir noir. Elle l’a aidée à nouer les lacets, serrant un peu trop fort, l’a fait tourner devant elle pour juger l’effet avant de retourner vers la salle où Solange chevauchait toujours le visage de Pascal dont le sexe était mollement couché sur le ventre, encore enveloppé du préservatif que Solange lui avait mis avant de le sucer. Elle se tenait à demi couchée sur lui, prenant appui de ses mains sur ses cuisses et fermait les yeux en ondulant du bassin, son sexe collé à la bouche de Pascal.
Chantal a dénoué le lacet de cuir qui lui comprimait les testicules. Elle a pincé la peau du scrotum entre deux doigts, à la racine du sexe et a refermé sur la peau étirée une pince dont les deux extrémités étaient percées :
- Mets des gants, tu vas le faire, Brigitte.
Brigitte a percé en poussant l’aiguille à travers les trous de la pince, glissé le petit anneau brillant que Chantal a refermé avec une petite pince plate.
- Et voilà, Monsieur porte mes bijoux ! Qu’en penses-tu, Brigitte ? Il te plaît, comme ça ?
Du fond du panier qui avait contenu le nécessaire pour poser les piercings, elle a sorti une grosse bague de métal qu’elle a ouvert en deux parties avec une petite clé hexagonale.
Solange a ouvert les yeux, ne bougeant plus, observant les gestes de Chantal :
- Prends ses couilles dans ta main … ferme les doigts, plus fort, voilà … allez, tire, plus bas … encore, tiens les écartées … ne bouge plus!
Pascal se débattait, ses jambes tremblaient, et on l’entendait protester malgré le bâillon de chair que lui imposait Solange.
Chantal a refermé entre la base du sexe et les doigts de Brigitte les deux parties de la lourde bague de métal qu’elle a revissées ensemble, formant une lourde bague qui repoussait les testicules loin de la racine du sexe :
- Voilà ! Tu peux lâcher ! Celle-ci fait quinze millimètres. Tu la lui mettras tous les soirs, et je t’en donnerai une autre, plus haute, que tu lui mettras d’ici une semaine. Tu t’en sortiras Brigitte ?
- … il voudra jamais !
- Oh que si ! ne t’inquiète pas ! n’est-ce pas Pascal ? Libère-le, Solange, tu vas finir par l’étouffer ! … Pascal ? T’oublieras pas ? Brigitte te posera le stretcher tous les soirs, une heure tous les soirs, on est d’accord ?
Pascal avait le visage barbouillé de salive et de mouille, les traits crispés. Il fermait les yeux et hochait la tête.
- Tu vois Brigitte, pas de problème !
Elle a étiré la peau du scrotum vers le bas à travers l’anneau de métal, faisant sursauter Pascal en pinçant ses couilles à deux doigts, l’une après l’autre, puis les soupesant et les laissant retomber alourdies par la bague de métal entre ses jambes ouvertes :
- Jérôme aussi a porté des bagues comme celle-là, plus haute, cinq centimètres ! Solange, tu en es à combien avec Jacques ?
- Trois, on continue.
Elles ont détaché les chevilles de Pascal et l’ont redressé. Il est resté assis sur le banc, a ôté le préservatif toujours sur son sexe, tête baissée. Les deux mains entre les jambes, lui aussi étirait sous l’anneau la peau du scrotum pour libérer ses testicules de la pression de sa peau trop tendue.
Il est resté ainsi prostré tout le temps que Chantal et Brigitte installent Solange dans le carcan, le cou et les poignets emprisonnés dans les trous ménagés entre les deux épaisses planches de bois où Brigitte avait subi les assauts de Jérôme lors de sa première soirée.
Chantal a tendu à Brigitte une longue badine de bois souple :
- Dix coups, ne te retiens pas, elle serait déçue !
Chantal l’a laissée seule devant les fesses tendues de Solange. Sur la chair blanche, Brigitte a vu de fines traces plus sombres, de légères boursouflures, signes d’un traitement antérieur identique à celui qu’elle devait lui infliger. En hésitant, elle a passé le bout d’un doigt sur ces traces anciennes. Un peu honteuse, elle avait jeté un regard en arrière pour voir si quelqu’un l’observait avant de caresser les fesses de Solange de sa main entière, en appréciant la douceur et l’élasticité.
De manière assez incongrue, elle a brusquement pensé à (M…), se demandant ce que serait l’amour avec une femme, et a rougi à cette pensée, ici, en ce lieu, avec tous ces gens dont elle avait bien compris que (M…) ne les aurait jamais fréquentés.
Elle a repensé au traitement que Solange avait réservé à Pascal, l’étouffant presque sous l’humidité de son sexe pressé sur sa bouche, au sexe de son mari dans sa bouche. Elle cherchait une raison, une excuse, à lui cingler les fesses au point d’y laisser une trace visible comme l’attendait Chantal, et n’en trouvait aucune, si ce n’est la crainte de subir elle-même les coups de cravache de Chantal, et, aussi, bien qu’elle en ait difficilement convenue, la pointe de plaisir sadique qu’elle ressentait au creux de son ventre.
Elle s’est reculée, campée sur ses deux pieds légèrement écartés, a mesuré la distance en frôlant de sa badine les fesses de Solange qui a tremblé de ce contact fugitif et a affermi sa position en dansant d’un pied sur l’autre, sans chercher à éviter l’inéluctable en se débattant ou en bougeant en tous sens : elle attendait, comme impatiente.
Brigitte a lâché le premier coup, a été surprise du sifflement de la badine dans l’air. Au dernier instant elle a tenté de retenir l’élan de son bras, trop tard pour amortir l’effet de la souplesse de la badine. Solange a plié les genoux en contractant les muscles de ses fesses et Brigitte l’a entendu clairement annoncer « un ».
Elle a continué à compter jusqu’au dernier des dix, les derniers annoncés cependant avec plus de retard et la voix hachée. Les traces apparaissaient avec retard et s’assombrissaient, passant par toutes les nuances du rouge au violet. Comme elle l’avait fait à plusieurs reprises, Brigitte a passé sa main sur les fesses de Solange, essayant d’apporter un peu de fraîcheur sur la peau brûlante, fiévreuse. Elle sentait en elle la même réaction physiologique que lors de la première soirée ici et en éprouvait la même honte. Elle se souvenait aussi qu’elle-même et Chloé avaient étonnamment été excitées après avoir reçu quelques coups de cravache et profitant à la fois de l’absence d’intérêt des autres et de l’incapacité de Solange à s’en défendre, elle a appuyé sa caresse sur les fesses, descendant plus bas vers les cuisses.
Elle n’avait pas d’intention précise et en serait sans doute restée à cet effleurement si Solange n’avait pas aussitôt complaisamment écarté largement les jambes et cambré les reins. L’invite était si évidente qu’un sourire lui est monté aux lèvres et qu’elle a glissé la main plus bas, posant la main sur un sexe de femme pour la seconde fois seulement, et dans les mêmes conditions.
Et pour la seconde fois, s’en voulant aussitôt, c’est encore à (M…) qu’elle pensait en posant la main sur ce sexe de femme. Elle s’est ébrouée pour chasser ces pensées.
Les gestes lui sont venus naturellement, et bien que timidement, les doigts légers, elle a offert à Solange les caresses telles qu’elle ne les destinait jusque-là qu’à elle seule. Solange réagissait en venant au devant de sa main autant que son emprisonnement dans le carcan le lui permettait, roulait des hanches et pliait les jambes pour s’offrir à la caresse.
Brigitte a sursauté et s’est reculée brusquement en sentant une main dans son dos :
- Je ne suis pas sûr que tu lui donnes vraiment ce qu’elle souhaite !
Jérôme la regardait en souriant. Il était nu. Brigitte n’a pu se retenir de baisser le regard sur le sexe qui l’avait tant fait souffrir le fois précédente. Elle s’est écartée, rougissante d’avoir été surprise, pensant que Jérôme souhaitait prendre sa place dans le dos de Solange, mais il l’a détrompée :
- Non, non, reste, continue ! Tu te souviens comment Chantal t’a préparée pour moi ? … Alors à ton tour, prépare-la pour moi !
Il lui tendait une paire de gant de latex.
Elle a imité les gestes de Chantal. Sans plaisir, sans excitation ; curieuse et détachée ; parfois nauséeuse, même, se voyant agir avec les yeux de (M…).
Elle a fouillé de sa main le sexe de Solange, froidement, plus étonnée que concernée, s’est refusée à glisser ses doigts entre les fesses tendues et a très vite laissé la place à Jérôme qui s’est rendu compte de son attitude détachée :
- Ne montre pas trop ton ennui, Brigitte, fais semblant …
Il lui souriait en haussant les épaules :
- Moi, je m’en fous, mais pas elle ! Aide-moi !
Elle lui a souri à son tour, étonnée de sa complicité, et c’est sans contrainte qu’elle s’est agenouillée devant lui , prenant dans ses deux mains en coupe les lourds testicules et refermant ses lèvres sur sa verge au repos, la prenant toute entière dans sa bouche, se reculant à mesure qu’il prenait de l’ampleur, pour ne garder dans sa bouche que son gland quand il s’est mis à bander.
Elle l’a guidé droit entre les fesses de Solange et l’a abandonné.
Les deux coupes de Champagne qu’elle avait bue, elle qui n’avait plus l’habitude de l’alcool, l’emprise de Chantal sur Pascal, l’attitude désabusée de Jérôme, et surtout sa rencontre avec (M…), lui faisait voir sous un éclairage nouveau cette soirée.
Brusquement elle les trouvait, tous, laids et stupides. Elle est allée se servir une nouvelle coupe de Champagne, en a salué Chantal qui la regardait en fronçant les sourcils, étonnée de sa subite désinvolture :
- Brigitte ? Viens ici !
Elle s’est approchée lentement, la coupe à la main :
- Tu veux une coupe ?
- Mais tu es saoule !
- Non, pas encore … qu’est-ce que tu veux ? Besoin d’aide ?
Elle a contourné Chantal pour regarder Pascal et Jacques, tous les deux entravés bras écartés sur le grand cadre d’aluminium. Tous les deux portaient des bagues métalliques pesant sur leurs testicules.
Sur une desserte, Brigitte a vu le panier d’osier contenant les aiguilles chirurgicales, identiques à celles dont Chantal avait percé les seins de Chloé lors de la première soirée, en décembre :
- Oh ! Pour ça aussi Pascal est d’accord ?
- Ça t’étonne ?
Brigitte a haussé les épaules en faisant la moue :
- Oui … non … je sais pas, et je m’en fous !
- Arrête de boire !
Brigitte s’est arrêtée face à Pascal, a fini sa coupe de Champagne en le regardant dans les yeux :
- Tu veux vraiment qu’elle te perce les tétons ?
Pascal n’a pas répondu. Il avait le regard voilé, les yeux injectés. Elle a passé la main sur sa joue, a laissé glisser sa main sur son torse en passant derrière lui, s’est arrêtée dans son dos. Il avait les fesses striées de traces rouges :
- Waouh ! Tu ne l’as pas ménagé !
Chantal l’a rejointe. Elle tenait dans sa main un gros crochet de métal brillant, la branche la plus longue terminée par un anneau, la plus courte par un une grosse boule brillante de gel lubrifiant :
- Tu veux le faire ?
- Non.
- L’alcool ne te réussit pas, Brigitte ! Je pourrais t’attacher à sa place, tu sais ?
- Non.
- Non ? … c’est nouveau, ça …
- Fais-lui ce que tu veux, ce qu’il veut, ça m’est égal, mais à moi, tu ne me fais plus rien.
- On en rediscutera !
- Non.
Chantal a détourné les yeux la première. D’un coup de pied rageur de son escarpin à haut talon, rouge comme son corset, elle a écarté les jambes de Pascal, a présenté la boule sur son anus, et s’aidant à deux mains, l’a introduit entre ses reins d’un mouvement brusque, arrachant un cri de douleur à Pascal. Elle a ensuite saisi l’un des brins de la corde qui pendait du cadre sur lequel Pascal était attaché, l’a passé dans l’anneau et l’a noué. En regardant Brigitte, elle a saisi l’autre brin, et un sourire mauvais aux lèvres, a tiré fort sur la corde, la branche du crochet venant se plaquer dans la raie des fesses de Pascal qui a poussé un autre cri sous la pénétration plus profonde de la boule au creux de ses reins. Il se tenait sur la pointe des pieds, tirait sur ses bras pour échapper à la pénétration. Sans quitter Brigitte des yeux, Chantal a passé le second brin dans l’anneau et l’a noué à son tour.
- C’est pas sur ses tétons que je vais poser mes aiguilles … il ne me refuse rien, tu sais !
Brigitte a haussé les épaules et a tourné les talons.
Sans un regard en arrière, elle s’est dirigée vers la pièce du fond où elle s’était changée, a délacé le corset de cuir qui comprimait son ventre et ses seins, et s’est rhabillée. Elle est restée longtemps dans le petit vestiaire. Elle n’avait aucune envie de retourner dans la grange ; juste envie de partir, de rentrer chez elle.
Cette nuit, elle ne tremblait plus. Elle riait en regardant la coupe de Champagne posée à côté d’elle, sur le banc où elle s’était assise pour se rechausser. Elle riait et elle pleurait. Elle pleurait parce qu’il y aurait demain, un lendemain sans certitude, sans routine. Ce n’était pas Pascal qui lui faisait peur. Elle n’aurait plus jamais peur de lui ; c’est du moins ce qu’elle se répétait cette nuit.
Dans la poche de la veste de Pascal accrochée sur un porte-manteau, elle a pris les trousseaux de clés, et a quitté le vestiaire.
Elle a adressé un petit signe de la main à Jérôme qui continuait à baiser Solange, mécaniquement, a posé son verre vide sur la petite table proche de la porte, à côté de la bouteille entamée . Sur un dernier regard vers Chantal et « ses jouets » elle est sortie dans la nuit.
Elle dormait dans la voiture quand Pascal l’a rejointe.
(à suivre)
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Les avis des lecteurs
Changement presque inattendu.