CHEZ LES BLEUS -- PILOTE

- Par l'auteur HDS JulesM -
Récit érotique écrit par JulesM [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : CHEZ LES BLEUS -- PILOTE Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-07-2021 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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CHEZ LES BLEUS -- PILOTE
Bonjour à tous. Suite à l’annulation de l’histoire sur Victor, je me lance dans une autre histoire sur la même thématique mais cette fois-ci j’ai l’intention de la travailler davantage et d’en améliorer la qualité.
J’aime autant prévenir les lecteurs, malgré la nature du site cette histoire comprendra beaucoup plus de récits de situations plutôt que de scènes de sexe. Je veux ici me concentrer davantage sur la relation que sur le côté uniquement charnel.

Je précise enfin que cette histoire est entièrement fictive. Aucun de ces personnages n’existe dans la réalité et toute ressemblance dans les noms ou descriptions serait purement fortuite.

NOUVELLE HISTOIRE -- PREMIER ÉPISODE // TROUVER UN TITRE
Aujourd’hui est une journée particulière pour Adam, plus encore qu’il ne le pense à cet instant. Car même si ce n’est pas tous les jours que le ministre de l’Intérieur visite votre commissariat, il n’imagine pas encore qu’il s’apprête en prime à vivre l’un des moments les plus importants de sa vie.
Adam qui, et il insiste, se prononce “Adame” et non “Adan”, est un jeune homme métis né d’une mère réunionnaise et d’un père parisien. Mesurant 1m75 environ pour 75 kg, il est de corpulence athlétique. Il est brun avec des cheveux courts et un dégradé à blanc, toujours impeccable sur les tempes, qui se termine sur une légère barbe complète de moins d’un centimètre. Ses yeux sont d’un noir profond, son visage a des traits assez droits mais ils sont compensés par un sourire ravageur qu’il étale à longueur de journée. D’un naturel jovial, il aime se mettre en avant et amuser la galerie, mais quand il s’agit de son travail il fait probablement partie des plus sérieux de tous. Il possède aussi un côté plus sombre, comme s’il avait en lui une blessure cachée qui ne cessait de saigner, ce qui le rend parfois mélancolique, notamment lorsqu’il a un peu trop bu.
C’est un garçon qui aime prendre soin de lui, toujours bien coiffé, rasé, habillé sobrement mais avec style, il possède un genre de charme naturel qui le rend beau en toutes circonstances, peu importe ce qu’il porte. Il a des muscles développés sans être trop saillants à l’exception de ses pectoraux dont la forme se devine sous sa chemise blanche légèrement cintrée. Sportif depuis sa jeunesse, son travail l’oblige à conserver une bonne condition physique et à ce titre il s'entraîne régulièrement. Son corps donne quelque chose d’assez homogène, ni dans le trop ni dans le pas assez. En bref, il est très agréable à regarder.
À tout juste 30 ans, il est sorti d’école de police il y a environ cinq ans, après plusieurs années sous contrat en qualité d’adjoint de sécurité. Il travaille à la tenue, dans les nouvelles unités de proximité qui sillonnent les quartiers à longueur de journée. Il aime profondément son métier, bien qu’il se donne parfois des faux airs de “j’men foutiste” comme pour se légitimer auprès de ses collègues souvent moins impliqués. Il réfléchit même à passer les examens pour monter en grade car il pense que cela pourrait lui plaire.

Aujourd’hui, Adam a revêtu sa tenue d’honneur. Il porte fièrement sa chemise blanche impeccablement repassée couverte d’une fourragère et sa casquette d’honneur. Il est au garde-à-vous dans la cour du Commissariat central car, comme dit précédemment, c’est une journée un peu spéciale pour lui ; le ministre de l’Intérieur en personne vient installer dans ses fonctions leur nouveau commissaire, le patron comme on dit couramment chez les flics. Beaucoup de rumeurs ont déjà circulé à son égard. Certains le pensent trop jeune, d’autres s’inquiètent du fait qu’il soit introduit par le ministre lui-même, encore un pourri aux bottes des politiques ou un fils à papa qui a des relations. D’autres s’étonnent qu’il arrive à ce poste si vite : soit on ne savait pas où le mettre, soit c’est un dégonflé qui n’occupe les postes à problèmes que pour gravir les échelons plus vite et se planquer dans un bureau. Car ce nouveau poste est un poste que certains qualifient “à risque”, très peu de patrons l’ont occupé plus de deux ans, et pour cause… personne n’en veut. À tel point qu’il est aujourd’hui offert à un jeune commissaire à peine sorti de l’école. Ce commissariat central se trouve dans une ville sensible et fonctionne avec peu de moyens, les effectifs de voie publique croulent sous les missions, les rixes et violences urbaines s'enchaînent, tandis que les enquêteurs des bureaux ne font qu’abattre des dossiers les uns après les autres.

La musique retentit, la marche pour la revue des troupes. Adam regarde au loin, droit devant lui, comme on lui a appris à l’école lorsque l’on est au garde-à-vous : “Vous regardez l’autorité dans les yeux lorsqu’elle passe devant vous, mais sinon c’est le regard à l’horizon.” Le ministre commence son passage devant eux, accompagné d’un jeune homme lui aussi en tenue d’honneur mais celle-ci est différente. Une vareuse bleu nuit, un placard assez important de médailles sur la poitrine, étrange pour une personne si jeune, des gants blancs, des feuilles de chêne brodées d’un fil argenté sur ses pattes d’épaule et sur sa casquette : c’est lui, le nouveau patron. Arrivé à leur hauteur, il passe en effectuant un salut parfait, comme le font les militaires. Adam le regarde passer, il ne distingue qu’un morceau de son visage car le soleil l’éblouit et la casquette en masque une partie. Il finit par réussir à croiser son regard, “Putain il n’a pas l’air dégueu en fait…” se dit-il.

Car oui, précision importante, Adam est gay. Il a mis énormément de temps à se l’avouer et encore davantage à l’accepter. À tel point qu’aujourd’hui, même s’il a déjà eu des relations avec des garçons, celles-ci ont toujours été très courtes et pas vraiment sérieuses. Soit parce-qu’il ne s’attachait pas, soit parce-qu’à l’inverse il commençait à ressentir des choses et cela le faisait paniquer à l’idée de devoir assumer une véritable relation avec un homme. Parmi son entourage peu de gens le savent, quelques uns de ses amis les plus proches uniquement, mais sa famille, ses connaissances, ses collègues… pour eux il n’est qu’un hétéro qui peine à trouver chaussure à son pied.

Le ministre prend place derrière son pupitre. Dans les rangs, Adam entend déjà quelques sarcasmes : “Il a un peu un balai dans le cul le nouveau patron nan ?”, “J’en sais rien mais il a l’air jeune. Encore un qui sort des bancs de la fac et qui croit tout savoir”, “C’est quoi son nom déjà ?”, “De Volé ? De Nolé ?”- De Launay, répond Adam, déjà agacé par les commentaires de ses collègues.
- Ouais, encore un mec qui vient d’une famille noble, bête de concours tout ça… pas ce qu’il nous faut ici quoi, lui répond le major, chef de son groupe.
Adam ne répondait pas. Parce-que même si d’habitude il était le premier à faire des blagues et à se montrer moqueur, ce genre de commentaires l’agaçait profondément. Il n’aimait pas que l’on catégorise les gens de cette façon et avait du mal avec cette tradition, bien ancrée chez les gardiens de la paix, de critiquer systématiquement la hiérarchie juste pour leur grade et non pour ce qu’ils sont. Il s’attarda donc sur la silhouette du nouveau patron, bien qu’il soit à une quinzaine de mètres de lui. Sa casquette était fièrement vissée sur sa tête de telle sorte que sa visière cachait une bonne partie de son visage, de là où il était Adam ne distinguait que sa barbe, similaire à la sienne c’est-à-dire complète et d’à peine un centimètre. Il semblait mesurer un bon mètre quatre-vingt et avait l’air d’avoir une corpulence assez athlétique, car la plupart des officiers ou des commissaires flottent dans leur uniforme mais ça n’était pas son cas, bien au contraire. Son visage avait des traits assez anguleux et stricts, il dégageait une impression de rigueur, le genre de mec qu’on croise et dont on sait instantanément qu’ils ne sont pas là pour se faire des amis.

Adam n’écoutait même pas le discours du ministre, il n’avait que le fond sonore tant il était occupé à tenter de déceler le visage de ce nouveau patron encore inconnu. “Chers policiers, je laisse donc la parole à votre nouveau patron, le Commissaire de police Timothé de Launay, encore félicitations et je vous souhaite beaucoup de courage et de chance dans la tâche qui est désormais la vôtre !” termina le ministre en lui serrant vigoureusement la main. Le nouveau patron esquissa pour la première fois un sourire avant de se placer à son tour au pupitre : “Je vous remercie sincèrement Monsieur le ministre, d’abord pour l’honneur que vous me faites de m’installer en personne dans mes fonctions, mais aussi pour votre discours et vos encouragements…” À l’écoute de cette voix, Adam sentit les poils sur ses bras se dresser et un frisson parcourir son corps. Cette voix à la fois posée, calme, suave… sexy quoi. “Putain mais qu’est-ce qu’il m’arrive moi”, se demanda-t-il. Il se mit alors à écouter avec attention son discours, buvant presque chacune de ses paroles : “Je vais tenter de faire bref, nous aurons d’autres occasions de faire connaissance. Sachez que c’est un plaisir pour moi que de prendre le commandement de cette division, mais aussi un véritable challenge. Je connais cette circonscription, je connais ses difficultés. Je sais que votre mission au quotidien est difficile et il sera de mon devoir d’agir pour vous et pour cette division. Nous devons travailler de concert, car la police est un travail d’équipe certes mais c’est aussi un travail des équipes...”- Et allez, encore des belles paroles… lâcha un collègue dans les rangs.
- Ta gueule, j’écoute ! ne put s’empêcher de répondre Adam, à la surprise de plusieurs de ses collègues car il n’accordait pas spécialement d’importance à ce genre d'événements d’habitude.
- Ça va mec, calme-toi...
Et le patron de finir : “...En revanche, sachez aussi que je n’agis qu’en contrepartie d’un comportement irréprochable de mes policiers. Je ne tolérerai aucun comportement qui porterait atteinte à l’honneur de notre maison et de cet uniforme que nous portons tous avec fierté. Cela étant dit, je ne vais pas vous retenir plus longtemps, avec ce soleil votre position ne doit pas être des plus confortables. Retenez simplement que j’ai hâte de me mettre au travail avec vous.”
Le commissaire quitta son pupitre, les rangs s'éparpillèrent petit à petit et chacun vint se placer à l’entrée du garage principal, où des tables avaient été dressées à la va-vite pour un apéritif de bienvenue. Adam ôta sa casquette et se plaça dans un coin du parking avec quelques-uns de ses collègues et leur major, après être passé se servir un verre au buffet. Tandis que ses collègues bavardaient entre eux, Adam semblait pour une fois absent. Lui qui se mettait toujours en avant pour faire le clown était aujourd’hui plus en retrait, occupé à chercher du regard le nouveau patron pour l’observer davantage. Et le voilà, sa casquette enlevée a laissé apparaître une coupe de cheveux assez moderne, un genre d’undercut : des cheveux assez longs sur le dessus coiffés à l’arrière et parfaitement dégradés sur les côtés. Il serre des mains en souriant, sa casquette sous le bras. Son sourire est vraiment magnifique et presque contagieux, car en le regardant Adam se met à sourire lui aussi. Il ne peut le nier, il a un petit coup de coeur pour ce nouveau patron. Alors qu’il le fixe, celui-ci, s’étant probablement senti observé, se tourne vers lui. Adam se ravise alors rapidement et se tourne en direction de ses collègues. Mais trop tard… le patron se dirige déjà dans leur direction.
- Mesdames, messieurs, bonjour, dit-il en arrivant et en tendant la main vers ses collègues, qui tous la serrent à tour de rôle en se fendant d’un “Mes respects Monsieur le commissaire”, “Bonjour major” ajoute-t-il en serrant la main du chef du groupe, avant de finir par Adam à qui il adresse un “Bonjour Monsieur” un peu plus long que les autres en le regardant fixement dans les yeux.
- Monsieur le commissaire, je vous présente les fonctionnaires de la nouvelle brigade de proximité.
- D’accord, et bien enchanté c’est un plaisir. Je suis très attentif à cette nouvelle brigade, vous n’êtes pas sans savoir que vous êtes l’unité à la mode en ce moment avec la police de sécurité du quotidien.

Le commissaire et le major se lancèrent dans une conversation tandis que tous les autres collègues les observaient, silencieux mais néanmoins attentifs, impatients de savoir à quelle sauce ils allaient être mangés par le nouveau patron. Adam lui, le dévisageait littéralement. C’était un très beau garçon mais il avait surtout un charme assez naturel, du charisme ou plutôt une sorte de magnétisme. Et il faut bien l’avouer, sa tenue et ses galons faisaient aussi leur effet. Il ne quitta ses pensées que lorsqu’il entendit le commissaire ajouter “De toute façon on se verra rapidement, je pense venir patrouiller avec vous dans les jours à venir.”- Très bien, termina le major.
Le commissaire reprit sa tournée des groupes après les avoir salué d’un signe de tête. Le major se tourna aussitôt vers ses hommes : - Super, à peine arrivé on va déjà l’avoir sur le dos.
- Moi je trouve ça plutôt cool qu’il vienne patrouiller avec nous, répondit Adam.
- Mais qu’est-ce qu’il t’arrive toi ? T’es fan ou quoi ?
- Nan ! C’est juste qu’on est toujours en train de dire qu’ils ne sortent pas de leur bureau et ne connaissent pas notre travail… lui il fait cet effort.
Mais il faut surtout avouer qu’Adam avait hâte de croiser à nouveau ce patron et de passer du temps avec lui, voire de fureter pour en savoir un peu plus.

QUELQUES JOURS PLUS TARD -- BUREAU DE LA POLICE DE PROXIMITÉ
Comme une semaine sur deux, Adam prend son service à 10 heures. Il aime arriver en avance pour avoir le temps de se préparer sans pression. Ses collègues et lui se changent dans un vestiaire qui leur est réservé. Il a retrouvé son entrain et est déjà au milieu de la pièce en train de se chamailler avec un collègue lorsque leur major pousse la porte. “Bonjour major !” lancent-ils tous ensemble.
- Salut les gars, bon mettez-vous une pile parce-qu’aujourd’hui le patron vient patrouiller avec nous. Donc je compte sur vous, pas de conneries, on bosse propre et on lui montre du pays.
- Il va tourner avec qui ? demande Nicolas, un collègue d’Adam.
- Avec toi, Julie et Issam.
- Sérieux ? Mais à chaque fois c’est pour moi sérieux.
- Écoute Nico, t’es le seul gradé aujourd’hui donc c’est comme ça.
- Moi ça ne me dérange pas de patrouiller avec lui, lance Adam, à la surprise générale.
- Euh Adam, si c’est pour lui faire tes conneries habituelles c’est pas la peine !
- Nan je suis sérieux, moi ça ne me fait pas peur.
- Bon bah le patron ira avec Adam alors. Julie et Issam ça vous va ?
- Pas de problème ! disent-ils en coeur, et Julie d’ajouter “Moi ça me va, il est plutôt beau gosse en plus le nouveau patron !” et les autres de rire.

Adam finit d’enfiler son uniforme. Avec le beau temps il se contente d’un polo bleu à manches courtes, qui met en valeur ses bras développés. Quant à son pantalon bleu marine, il moule à la perfection ses fesses musclées et galbées de métis, sur lesquelles bavent un nombre incalculable de filles du commissariat. À cela il ajoute son ceinturon puis son gilet tactique. Son équipage et lui préparent le matériel et le véhicule, puis prennent quelques minutes avant de partir pour lire leurs mails et boire un café tous ensemble. C’est alors que le patron passe la porte.
- Bonjour tout le monde, lance-t-il.
Aussitôt, tous se lèvent de leur chaise et se dirigent vers lui pour le saluer puis lui serrer la main. Adam attend son tour pour passer une fois encore en dernier, après l’avoir observé en détails. Il ne l’avait pas revu depuis la cérémonie si bien qu’il avait presque du mal à se souvenir des contours de son visage, mais en le revoyant tout était revenu. Ce petit frisson qu’il avait ressenti. Il porte la même tenue que lui, un polo bleu à manches courtes et un pantalon marine, mais il a un ceinturon différent du réglementaire, son holster est accroché à une plaque de hanche sanglée autour de sa cuisse. Il porte lui aussi un gilet tactique mais qui ressemble davantage à un modèle militaire, un genre de porte-plaque sur lequel il n’a que quelques poches, un micro pour sa radio et un galon de commissaire noir et gris flanqué d’une feuille de chêne scratché sur la poitrine. Une tenue pour le moins inhabituelle pour un patron, qui sont en général peu attachés à leur équipement, pour le peu qu’ils le portent. Adam peut apprécier davantage sa carrure, car le polo est plus moulant que la tenue d’honneur et son diagnostic était le bon : il est (vraiment) athlétique.
- Alors, dites-moi major, avec qui je patrouille aujourd’hui ?
- Avec Julie, répond le major en la désignant de la main, “Issam” en faisant de même “et Adam”.
Le commissaire marque un temps en regardant Adam dans les yeux, esquisse un léger sourire puis répond “Parfait”.

Rapidement, l'équipage se dirige vers le parking pour prendre en compte le véhicule. Dans les escaliers, le commissaire descend côte à côte avec Adam.
- Ça fait longtemps que vous êtes ici ? demande-t-il- Qui ça, moi ? demande Adam- Et bien oui, souvent quand une personne parle à une autre en regardant dans sa direction c’est qu’elle s’adresse à elle, ironise le patron en souriant.
- C’est vrai, c’est vrai ! répond Adam en souriant bêtement, gêné par la situation. “Je suis arrivé ici il y a cinq ans, en sortie d’école. J’ai commencé en bureau de police puis j’ai bougé en police-secours. Et comme je voulais faire quelque chose de différent j’ai sauté sur l’appel à volontaires des proxis quand le télégramme est sorti.”- D’accord, un flic de terrain quoi.
- C’est ça. Et vous patron ?
- Moi ?
- Bah y’a pas d’autre patron, répond Adam en souriant à son tour, comme pour se venger de la pique précédente. Ses collègues qui marchaient devant se retournèrent brièvement, surpris de voir un gardien taquiner un commissaire et attendant de voir comment il allait réagir.
- Ahah, c’est vrai aussi ! dit-il en rigolant. “C’est mon premier poste, je sors d’école. Avant ça j’étais militaire.”- Vous venez du terrain aussi alors ?
- En quelque sorte.
- C’est pour ça que vous sortez avec nous ? Pour vous rappeler le bon vieux temps.
- C’est une des raisons oui, répond le patron en regardant Adam, toujours avec son sourire charmeur.
- Une des raisons, il y en a d’autres ?
- Vous le saurez bien assez tôt, répond le commissaire avec un large sourire.
Adam sort sa radio et annonce : “TN, sortie de Prox Alpha, véhicule immatriculé (...), 4 fonctionnaires dont un féminin. Nous serons accompagnés de TI 120.” ; “C’est reçu Prox Alpha, bonne vacation.”Issam prend le volant avec Julie comme passagère, tandis qu’Adam et le commissaire montent à l’arrière du véhicule.
- Vous ne voulez pas monter devant patron ? demande Julie- Non non allez-y, je suis là en observateur je serai bien à l’arrière. Ne changez rien à vos habitudes !

Timothé de Launay est un garçon d’environ 1m80, athlétique et dessiné mais sans être énorme, il pèse environ 75 kg. Il est châtain, les cheveux coupés en undercut assez longs sur le dessus, avec une barbe dure et fournie de plusieurs jours. Bien que son visage soit assez strict, ce qui lui donne un air naturel assez froid et distant, son sourire, certes très rare, illumine à lui seul une journée tant il est charmeur et communicatif. Ses yeux oscillent entre le marron et le vert, sans qu’on parvienne réellement à déterminer leur couleur. Il a un côté très rigide et sérieux, sûrement à cause de sa posture assez droite, qui peut s’expliquer par son passé de militaire ; il a d’ailleurs souvent tendance à joindre ses mains dans son dos tel un soldat en position de repos.
Il est lui aussi très soigneux quant à son apparence : barbe, cheveux, tenue, tout doit toujours être impeccable ; là encore, un souvenir de son passé de recrue. Il attache un intérêt particulier au port de l’uniforme qui pour lui est un véritable honneur et mérite donc qu’on le respecte.

Dans le privé en revanche, il est totalement différent, beaucoup plus jovial, toujours prêt à faire rire son entourage. Il est malgré tout assez solitaire ; il n’a que peu d’amis mais cela lui convient très bien. Ils lui reprochent d’ailleurs souvent son côté asocial et renfermé, tout comme son côté psychorigide. Il vit son métier comme une véritable passion et on le trouve régulièrement le nez fourré dans des bouquins, des rapports, des vidéos… tout ce qui passe et concerne son domaine de compétence, il s’y intéresse et l’ingurgite presque instantanément.

Il ne pouvait nier avoir également repéré Adam dès le jour de son arrivée, lorsqu’il s’était senti observé et avait remarqué ce beau mec qui le dévisageait littéralement, dans un coin du parking. En le voyant de près, lui serrant la main, il n’avait pu s’empêcher de marquer un petit temps, instantanément séduit par son regard noir, son sourire mais aussi sa carrure et sa démarche, en bref son charme. Même s’il se voulait de ces patrons qui mouillent la chemise sur le terrain, ce n’est pas innocemment qu’il avait souhaité patrouiller avec les proxi aujourd’hui et il était heureux que ce soit avec Adam, qui plus est à ses côtés dans le véhicule. Régulièrement son regard se perdait dans sa direction, observant ses bras musclés serrés dans les manches de son polo, le profil de son visage, son sourire.

La patrouille avançait assez calmement, Timothé était parvenu à détendre ses collègues, plus ou moins bloqués par le fait de patrouiller avec leur commissaire. Adam se laissait aller également, plus souriant et retrouvant son côté jovial, pour le plus grand plaisir de Timothé qui le découvrait sous un autre angle qui lui plaisait encore davantage.

Le patron se prêtait au jeu : il participait voire initiait les contrôles de personnes comme de voitures, laissant entrevoir un côté un peu “chasseur”. Il était à l’aise dans cet élément, on voyait qu’il avait connu le terrain. Il avait une façon assez peu commune de s’adresser aux gens, il leur parlait avec énormément de respect, vouvoyant de jeunes ados de treize ou quatorze ans. C’était son côté un peu psychorigide mais ça n’était pas pour déplaire à Adam, surpris de voir un flic différent de ces cow-boys tutoyant tout le monde et parlant avec condescendance voire mépris.
- Vous ne fouillez pas le véhicule ? demande Timothé à Adam, lors d’un contrôle sur un véhicule suspecté d’être impliqué dans le trafic local de stupéfiants.
- Bah non, j’suis pas OPJ, répond Adam qui pourtant en général, qualification ou pas, ne s’en privait pas.
- Bah et moi, je suis quoi ? répond Timothé en souriant.
- Ah bah oui, c’est vrai…Les individus sont palpés, le véhicule fouillé, pour un résultat de quelques grammes de beuh qu’Adam leur laisse, plus par dépit qu’autre chose, décidé à ne pas encombrer les services de procédure pour rien.

La patrouille reprend quand soudain ça tombe à la radio : demande de renforts de la BAC pour une rixe impliquant un individu armé d’une hache devant un supermarché, dans un secteur assez sensible. L’équipage se rend sur place sirène hurlante, d’autres patrouilles sont également sur les lieux et rapidement ça grouille de bleus. Les badauds sont eux aussi présents, créant des attroupements un peu partout, plus d’une centaine de personnes sont amassées et observent la scène : un homme blessé à la tête gesticule dans tous les sens en s’adressant aux policiers, un autre est assis au sol, contre un véhicule de police, se tenant le bras lui aussi en sang.

Rapidement les réflexes de Timothé reviennent : “De TI 120 sur place, aux effectifs engagés : mise en place d’un périmètre de sécurité, dispersion de la foule. Les PS alpha et bravo, vous réalisez un blocage du supermarché pour stopper entrée et sortie.”Timothé se dirige vers les policiers au contact des blessés, suivi de près par Adam, tandis que Julie et Issam aident au bouclage du périmètre.

Adam ne peut s’empêcher de l’observer donner ses directives, sur leur circonscription c’est rare d’avoir un commissaire sur le terrain dans ce genre de situations, mais sa présence est en fait à la fois rassurante et efficace : il maîtrise son sujet, donne ses ordres… c’est presque sexy. Il est calme, réfléchi, direct, il ne tergiverse pas, bref… il commande. La décision est prise pour la BAC bravo et lui d’investir le supermarché où l’auteur serait probablement retranché. Tandis que Timothé se dirige au coffre du véhicule pour récupérer ses gants et un porte-plaque, Adam ne peut s’empêcher d’intervenir : “Patron, vous êtes sûr de vouloir entrer avec eux ? Le mec se balade avec une hache quand même, on a besoin de vous pour commander, on peut y aller nous.”- Je suis sûr, oui. Tu viens ? demande Timothé, tout en ajustant une oreillette radio dans son oreille.
Adam, surpris du tutoiement soudain du commissaire à son égard, marque un temps avant d’accepter et d’enfiler à son tour un porte-plaque : “Allez, ouais !”- Super ! répond Timothé en souriant et lui tapant sur l’épaule.

Timothé et Adam se mettent en binôme, accompagnés des quatres autres fonctionnaires de la BAC qui eux aussi se mettent deux par deux. L’arme à la main, Timothé dirige la phase d’investigation, il donne ses consignes pour les placements, exécute avec précision les techniques de progression. Adam est de plus en plus surpris par ce commissaire vraiment pas comme les autres. Mais surtout, étant son binôme contact, Timothé est vraiment collé à lui dans son dos, sa main posée sur son épaule. Il sent sa respiration, son odeur, son parfum léger, la pression tantôt faible tantôt forte de sa main sur son épaule. Timothé lui, de son côté, est trop absorbé par la situation pour prêter réellement attention à son binôme, même s’il ressent tout de même une étrange sensation à son contact, qu’il attribue dans un premier temps à l’adrénaline. Et il ne peut s’empêcher, dans un moment d’égarement, de poser ses yeux sur le magnifique fessier d’Adam devant lui, parfaitement moulé dans son pantalon d’intervention.

Au détour d’un rayon, les fonctionnaires de la BAC et notre binôme tombent nez à nez avec l’individu, recroquevillé au sol, une machette encore dans sa main droite.
- Monsieur ? Vous m’entendez ? demande Timothé calmement, tout en le tenant en joug.
L’individu, au comportement visiblement altéré, hoche la tête sans quitter sa position.
- Monsieur, je suis le commissaire de Launay. Je suis là pour vous aider, d’accord ? Je peux vous apporter ce dont vous avez besoin, on peut s’occuper de vous. Mais pour ça, il va falloir que vous fassiez quelque chose pour moi, en échange. Vous êtes d’accord ?
L’individu se tourne vers le commissaire, puis se relève, ce qui suscite immédiatement une tension des autres fonctionnaires qui relèvent leurs armes et le mettent en joug.
- Doucement, doucement ! lance Timothé tout en s’avançant, “Baissez vos armes !” ajoute-t-il, tout en rengainant son pistolet. “Comment vous appelez-vous Monsieur ?”- Tony.
- Ok Tony, écoutez je ne veux pas vous faire de mal, mes collègues non plus. Ils sont juste un peu inquiets, à cause de la situation, ça peut se comprendre non ? Et ça les aiderait, ça m’aiderait moi aussi, si vous pouviez simplement poser ce couteau au sol. Comme ça on pourra discuter calmement de ce qui vous arrive et de ce que je peux faire pour vous. D’accord ?

L’individu, un peu hagard, observe les policiers un court instant puis finit par lâcher sa machette qui tombe au sol en claquant sur le carrelage, c’est à ce moment que Timothé lui saute dessus et par un moyen de contrôle l’amène au sol et le menotte, tandis qu’Adam s’empresse d’écarter l’arme blanche avec son pied puis de venir au soutien de son commissaire. Rapidement, les fonctionnaires de la BAC interviennent et prennent en charge l’auteur pour le transporter au commissariat.

L’intervention terminée, Adam retrouve Timothé au coffre du véhicule tandis que ce dernier est occupé à ranger son matériel. Il l’observe avec un brin d’admiration après cet épisode, mais il se délecte aussi de ses formes parfaitement mises en valeur par la tenue. La tension en train de se relâcher se perçoit chez lui, il est légèrement transpirant, la respiration encore un peu haletante… ce qui le rend vraiment sexy.
- Ah vous êtes là, ça va ? demande Timothé après s’être aperçu de sa présence.
- Oui oui et vous patron ?
- Je redescends un peu là, ça va. C’est dans ce genre de moment que je me sens vivant ! lance-t-il en souriant, tout en buvant une lampée d’eau dans sa gourde.
- Vous n’êtes pas un patron comme les autres... je n’ai pas beaucoup d’années de police mais je pense pas voir souvent ce genre de trucs dans ma carrière.
Timothé se met à rire, gêné : “Je le prends comme un compliment”.
- C’en est un.
- En tout cas merci pour votre aide, j’étais heureux de faire ça avec vous aujourd’hui, lance Timothé en tendant sa main à Adam, qui s’empresse de la serrer. “Allez, maintenant on rentre, la procédure nous attend !”.

De retour au central, le patron s’installe avec ses collègues en salle de rédaction pour rédiger le procès-verbal, il fait même livrer des pizzas. Beaucoup de flics qui passent à côté de la salle marquent un temps devant la porte en voyant ce nouveau commissaire, sur l’ordinateur, une part de pizza dans la main, tapant ses PV avec Adam, en train de rigoler comme à son habitude, assis sur le rebord du bureau. Même le major est assez surpris de la situation.

Finalement le commissaire finit par s’éclipser, non sans avoir salué et remercié personnellement les membres de son équipage : “Il est temps que je retourne m’enfermer dans mon bureau !” lance-t-il ironique en regardant le major avec un léger sourire.
À nouveau seul, le major s’empresse d’aller questionner Adam : “Alors cette journée avec le patron ?”- Franchement major, je pense que des patrons comme ça il n’y en a pas beaucoup. Il est simple, humble, il connait son taf… non franchement faut pas s’emballer, mais ça devrait le faire.
- Ouais… moi je me méfie quand même. Et puis c’est pas bon de trop copiner comme ça.
- En attendant pour une fois on avait un supérieur sur place et qui gérait en plus, c’était pas le bordel comme d’habitude, ajoute alors Julie, elle pourtant si discrète.

PLUS TARD DANS LA SOIRÉE -- TOUJOURS AU COMMISSARIAT
Il est 21 heures lorsque Adam sort de son vestiaire, son sac de sport à la main. Il porte un simple t-shirt gris, un jean noir et des baskets blanches. Il décide de faire un petit détour inhabituel par le deuxième étage pour passer nonchalamment devant le bureau du patron. Il s’aperçoit alors que la porte est ouverte et la lumière encore allumée. Il passe devant comme si de rien n’était tout en jetant un œil à l’intérieur. Il voit alors Timothé, toujours en uniforme, derrière son ordinateur, concentré à taper sur son clavier tout en lisant des notes posées devant lui.

Pour une raison qu’il ne s’explique pas encore aujourd’hui, un coup de sang le pousse à s’approcher et à frapper à la porte. Timothé relève alors la tête en lançant un “Oui ?”.
- Encore là patron ?
- Et oui, passer sa journée dehors à un prix, du retard à rattraper dans la paperasse.
- C’est votre femme qui doit nous en vouloir, lance Adam pour savoir ce qu’il en est de la situation de son nouveau crush.
- Ahah, je n’ai pas de femme, répond Timothé tout en continuant de taper à l’ordi. “Donc rester ici ne dérange personne, et puis…”Adam regarde Timothé en attendant la suite de sa phrase. Celui-ci tourne la tête dans sa direction puis termine “Non, rien. Et vous alors, fini ?”- Oui ça y est. En tout cas je voulais vous remercier pour cette journée patron, c’était vraiment sympa de tourner avec vous.
- Plaisir partagé Monsieur Garnier, répond Timothé avec un sourire encore plus prononcé que d’habitude.
- Bonne soirée alors, lance Adam tout en se dirigeant vers la porte, avant de se raviser puis de se retourner à nouveau “Je peux vous demander quelque chose ?”- Oui ? répond Timothé, relevant à nouveau la tête de sa paperasse - Non, laissez tomber.
- Non non, allez-y, insiste Timothé en se levant de son fauteuil pour venir s’asseoir sur le coin de son bureau.
Adam pose son sac, se gratte un peu la tête puis se lance, non sans appréhension : “C’est moi ou… enfin j’ai l’impression que… non laissez tomber, c’est déplacé ce que je vais dire.”- Vous allez la cracher votre question oui ! lance Timothé en rigolant.
- Je ne sais pas, j’ai eu l’impression qu’il y avait eu un truc entre nous aujourd’hui. Enfin je ne veux rien présager de vos… enfin de votre vie privée, c’est juste que je ne sais pas, j’ai eu comme une sensation de… putain je suis ridicule, oubliez ce que j’ai dit ! lance Adam en reprenant son sac.
- Oui.
- Pardon ?
- Vous voulez savoir si moi aussi j’ai apprécié cette journée avec vous pour une autre raison que le travail ? La réponse est oui.
Adam se tourne alors vers Timothé, surpris de sa réponse.
- Et du coup… vous, enfin ça vous dirait de boire un verre un d’ces quatre ? Enfin je suis pas sûr d’avoir le droit de demander ça à un commissaire.
- Ça dépend, vous le demandez à l’homme ou au commissaire ? Parce-que le premier en a envie et va vous répondre oui, le deuxième pense effectivement que c’est déplacé et réfléchit déjà à quelle sanction disciplinaire il va demander.
- Nan je le demande à vous ! se ravise Adam, “Enfin je veux dire à vous personnellement quoi… pas professionnellement parlant, enfin je veux dire”...
Timothé se met à rire devant la gêne d’Adam, “Détendez-vous je plaisante, c’est marrant comme un simple grade peut déstabiliser. Ma réponse est oui, et si vous ne faites rien ce soir je peux aller me changer rapidement là-haut dans mon appart de fonction et vous rejoindre.”- Avec plaisir ! lance Adam, surpris mais surtout soulagé.

Timothé redescend quelques instants plus tard, habillé en civil. Il porte un t-shirt blanc sous une surchemise en jean kaki, un jean brut et des bottines camel. Adam le regarde descendre les escaliers avec un léger sourire, séduit par ce beau mec. C’était étrange de le voir comme ça, dans sa vie “normale” et non en tant que patron.
- Vous voulez aller quelque part en particulier ? demande Adam- On va peut-être se tutoyer non ? Ce sera moins… bizarre.
- Euh oui, si tu veux… enfin je ne suis pas sûr d’y arriver tout de suite mais je vais faire un effort.
- C’est uniquement pour l’extra-professionnel, on est d’accord. Au travail ça doit rester professionnel entre nous, enfin je veux dire… - Oui, en dehors du travail on se tutoie et au travail je te vouvoie et je t’appelle commissaire ?
- Oui, voilà. Tu comprends, vis-à-vis du reste du personnel je dois garder une certaine impartialité...
- Je comprends t’en fais pas. C’est même mieux comme ça !
- Tant mieux alors ! répond Timothé en souriant. “Au fait, je m’appelle Timothé”- T’en fais pas, j’avais mémorisé, répond Adam en souriant à son tour.
- Ah bah parfait alors ! Je viens d’arriver et je t’avoue que je ne connais pas encore les endroits pour sortir, donc je te suis…
Adam était assez perturbé de sortir avec son patron, mais cela lui permettait aussi de le voir sous un autre angle. Timothé de son côté appréhendait un peu de sortir avec un de ses subordonnés, notamment à cause des complications que cela pouvait engendrer si la situation dégénérait. Mais d’un autre côté, il avait tellement flashé sur Adam qu’il ne parvenait pas à refuser la proposition, il était même content que celui-ci ait sauté le pas aussi facilement. La journée qu’ils avaient passé à patrouiller ensemble avait bien aidé, ils s’étaient vraiment rapprochés pendant cette intervention ainsi que pendant la procédure, à tel point qu’inconsciemment ils s’étaient isolés à deux, comme si le reste de l’équipage n’existait pas et qu’une complicité s’était déjà créée.

FIN DE SOIRÉE -- COMMISSARIAT
De retour au commissariat, Timothé entra en premier puis, regardant que personne n’observait à l’accueil, fit signe à Adam d’entrer. Ils se dépêchèrent d’appeler l’ascenseur et de s’engouffrer dedans, pour ne pas se faire repérer par les quelques collègues de nuit qui trainaient au central. Les rumeurs de la célèbre “Radio Police” étant toutes plus folles les unes que les autres et se diffusant à vitesse grand V, si un seul collègue les avait aperçu ensemble ils auraient été grillés d’avance.

Ils arrivent alors au dernier étage où se trouve l’appartement de fonction du patron. Timothé installe Adam dans le sofa et lui propose un dernier verre, qu’il accepte, puis vient s’asseoir à côté de lui. Ils sont là tous les deux, tournés l’un vers l’autre, accoudés sur le dos du canapé. Après avoir continué quelques temps leur conversation sur des sujets assez classiques, Adam finit par se lancer : - Je peux te poser une question plus personnelle ?
- On est là pour ça non ?
- Ton nom de famille, t’es genre noble ?
Timothé se met à rire, “Putain, si j’avais touché 10 balles à chaque fois qu’on m’avait posé cette question”.
- Bah en même temps, c’est tentant ! répond Adam en souriant- Oui je suis noble, je crois que je suis comte ou quelque chose comme ça. Mon père fait attention à ce genre de trucs, moi pas vraiment. Je ne vais pas te mentir, je suis un peu le vilain petit canard… - Comment ça ?
- Ma famille est une grande lignée de militaires, l’un de mes ancêtres était un grand maréchal qui a gagné je ne sais plus quelle bataille et depuis ses descendants sont presque tous devenus officiers supérieurs dans l’armée. Mon grand-père est un général à la retraite, mon père est général dans l’état major du gouvernement, mon frère aîné est colonel, enfin voilà… - Et toi tu n’as pas suivi cette voie ?
- Non. Je voulais faire mon apprentissage sur le terrain à la dure, pas dans une école. J’ai intégré l’armée à ma sortie de Saint-Cyr. Mais ça ne me plaisait pas, je suis parti en Afgha, au Mali, au Sahel... et j’ai adoré mais à mon retour, opérationnellement parlant, je m’ennuyais un peu. Et puis j’ai toujours voulu être policier, depuis mon plus jeune âge... je suis allé dans l’armée pour faire plaisir à mon père. J’ai donc tout plaqué, réussi le concours de commissaire. Et me voilà…- Tant mieux pour moi, répond Adam en souriant.
Timothé, gêné par cette remarque, sourit timidement en baissant les yeux, ce qui est encore plus craquant chez un patron. “Et toi alors, comment t’es arrivé ici ?”- J’pense pas qu’on ait eu la même enfance tu sais. Je suis né à La Réunion, j’avais quatre ans quand mes parents sont revenus en métropole. J’ai grandi en banlieue parisienne, en HLM… c’était pas facile tous les jours. J’étais pas un gros bosseur au lycée, j’ai commencé à avoir quelques mauvaises fréquentations et j’ai failli basculer du mauvais côté de la ligne… Et puis un jour y’a un flic qu’est venu au lycée pour parler de son taf à un truc des métiers tu vois ? Et je sais pas, il avait l’air tellement passionné par ce qu’il faisait… je suis allé le voir à la fin du cours et on a discuté un petit moment. Il m’a parlé des contrats d’ADS. J’ai fait ça quelques temps, j’ai kiffé, donc j’ai passé le concours GPX et me voilà.
- Pour mon plus grand plaisir, répond à son tour Timothé en souriant. “Je dois t’avouer que je ne m’attendais pas à faire une rencontre comme la tienne en arrivant ici.”- Une rencontre comment ? demande Adam en regardant Timothé droit dans les yeux.
- Disons aussi… intéressante, répond Timothé en souriant. “Je m’apprête à faire un truc qui va peut-être te déplaire…”- Je pense pas…- Quoiqu’il en soit, il ne faudra pas dire que c’est du harcèlement de la part d’un supérieur, d’accord ?
- Y’a pas harcèlement quand y’a consentement, répond Adam en se mordant légèrement la lèvre.

Timothé s’approche doucement d’Adam, il prend sa main dans la sienne puis relève la tête et le regarde dans les yeux. Ils s’observent un court instant, puis Timothé approche ses lèvres de celles d’Adam et ils s’embrassent, d’abord timidement puis plus tendrement. Timothé vient placer sa main derrière la tête de son crush puis continue de l’embrasser, cette fois avec plus d’insistance. Leurs langues commencent déjà à s'entremêler tandis qu’une tension sexuelle se fait de plus en plus ressentir. Les respirations s’intensifient.

C’est Adam qui le premier vient placer sa main sur la cuisse de Timothé, tandis que celui-ci glisse la sienne sous son t-shirt pour remonter le long de son dos, sentir ses omoplates et ses dorsaux développés. Adam vient se placer à califourchon sur son boss, les mains tenant sa tête tandis qu’ils continuent de s’embrasser. Puis, sa main quitte la joue de Timothé pour glisser le long de son torse et glisser sous son t-shirt. Elle est froide et lui provoque un léger frisson qui le fait sourire. Sa main continue le long de son abdomen pour arriver sur ses pectoraux, emmenant son t-shirt au passage. Se dévoile alors le torse développé de Timothé, musclé sans être dans l’excès, des pectoraux carrés et saillants, des abdos assez visibles.

Ce dernier quant à lui, aventure ses mains sur les fesses d’Adam, qu’il caresse à travers son jean. Elles passent sous son t-shirt puis remontent pour à leur tour lui ôter. Adam est vraiment bien développé lui aussi, encore plus massif que Timothé bien que moins sec que lui. Il a quelques poils sur les pectoraux et d’autres sur le trajet menant de l’aine au nombril. Sur son pectoral gauche, un magnifique tatouage de loup, moitié réaliste moitié polygone. Timothé s’attarde quelques instants sur ce tatouage qu’il caresse du bout des doigts tout en levant les yeux vers Adam, qui le regarde en se mordillant les lèvres.
- Il est joli ton tatouage…- Je te remercie, répond Adam en souriant, “C’est moi qui l'ai dessiné.”- Il a une signification particulière ?
- Je te l’expliquerai peut-être un jour si t’es sage, pour l’instant je suis trop distrait.
- Ah oui ? répond Timothé en levant à nouveau les yeux vers Adam avec un grand sourire.
- Ouais là j’ai juste envie de toi.

Adam prend les mains de Timothé et vient les placer sur ses fesses, puis il replace les siennes sur ses joues tandis qu’ils s’embrassent à nouveau. Après quelques minutes, ses mains commencent à vouloir détacher la ceinture de Timothé et déboutonner son jean qui rapidement se retrouve à ses pieds. Toujours à califourchon sur lui, sa main s’aventure sous son boxer et vient se poser sur sa queue qu’il découvre assez bien montée et qu’il commence à masturber lentement. Au tour de Timothé de commencer à dégrafer le jean d’Adam, qui se retrouve desserré juste assez pour qu’il puisse glisser ses mains sous son boxer et caresser ses fesses directement. Devant lui, moulé dans le tissu du boxer de couleur orange, un membre lui aussi bien proportionné qui ne demande qu’à exploser. Timothé le fait donc sortir puis vient rapidement l’insérer dans sa bouche et l’avaler presque entièrement avant de démarrer une fellation langoureuse. Adam toujours à califourchon sur-lui, pousse ses premiers gémissements, il apprécie visiblement le traitement qu’on lui inflige. Ses mains viennent se placer dans les cheveux de Timothé, qu’il caresse lentement tandis que ce dernier continue de le sucer avec tendresse.

Adam finit par se relever pour finir de se déshabiller puis de déshabiller son partenaire. Ils s’enlacent, s’embrassent, puis Adam demande à Timothé : “On va dans ta chambre ?”- Alors euh… j’ai pas vraiment de chambre, répond-il en souriant, “Enfin pas encore.”- Alors on reste là ! dit Adam avec un sourire coquin.
Il vient s’asseoir sur le sofa et tire Timothé à lui pour se retrouver pile à hauteur de sa queue qu’il engloutit entièrement tandis que ce dernier bascule la tête en laissant échapper un râle de plaisir. Il suce drôlement bien… sa langue est magique quand elle tourne autour de son gland. Il vient ensuite s’attarder un moment sur ses boules avant de remonter tout du long de sa tige, son regard plongé dans le sien, puis de l’avaler à nouveau pour une longue séance de succion. Après de longues minutes durant lesquelles Timothé prend un pied pas possible, il finit par se retirer pour faire comprendre à son date qu’il est temps de passer aux choses sérieuses.

Adam, réceptif, vient alors se placer dos à lui sur le sofa, accoudé sur le dossier, tendant ses jolies fesses bombées de réunionnais vers lui. Timothé s’agenouille et vient placer sa langue sur son petit trou autour duquel il commence à s’affairer, tantôt en tournant autour, tantôt en le piquant ou l’embrassant. Ses mains écartent fermement les fesses d’Adam et les malaxe en même temps. Adam lui, se remet à gémir, satisfait du traitement qui lui est infligé. Il en vient même à enfouir sa tête dans ses bras croisés sur le dossier pour étouffer ses râles, devant rester discret.

Timothé enfile alors un préservatif puis, sans changer de position, commence à s’introduire dans son partenaire qui le guide pour ne pas aller trop vite. Lentement, il le pénètre centimètre par centimètre jusqu’à la garde, où il marque un léger temps de pause. Adam se retourne puis lui lance “Vas-y”. Timothé commence alors ses va-et-viens d’abord langoureux, ses mains placées sur ses hanches, l’une d’elle remontant parfois le long de son dos jusqu’à saisir son épaule pour aider à asseoir ses coups de rein. Adam lui ne retient plus ses gémissements, il laisse aller ses râles de plaisir et n’hésite pas à en demander davantage “Hmmm, vas-y oui, hmmm ah ouais…. ouais….” tandis que Timothé accélère le rythme.

Adam se relève, son dos collé contre le torse de Timothé toujours en lui, qui continue de le pénétrer. Il passe son bras derrière la nuque de son boss et tourne sa tête pour l’embrasser tandis qu’il continue de le prendre avec vigueur. Puis Timothé fait remonter sa main droite sur le torse d’Adam pour caresser ses abdominaux, saisir son pectoral jusqu’à venir autour de son cou, sans serrer, orientant à nouveau son visage en direction du sien pour reprendre leur baiser.

Adam, qui se masturbe maintenant au rythme des assauts de son amant, annonce qu’il ne va pas tarder à jouir. Timothé accélère donc ses coups de rein jusqu’à jouir de concert avec Adam, lui remplissant la capote tandis que ce dernier parvient à contenir son sperme sur son torse et sa main. Essoufflés, ils s’embrassent langoureusement une dernière fois avant de filer se rincer à la salle de bains.

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