Confidences 2 - En terrasse à Paris 2/2
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-02-2013 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Confidences 2 - En terrasse à Paris 2/2
Confidences 2 - En terrasse à Paris
( 12/2012 ) - Misa
2ème partie
« « C’est le lendemain de notre rencontre qu’elle m’a dit :
— Le même que moi … de l’autre côté … symétrique … là … tu veux ?
On ne se connaissait que de la fièvre de notre première nuit, et elle ne pouvait pas savoir que ce que je lui avais montré de moi dépassait de loin ma réserve habituelle.
Notre première nuit … je crois que cette nuit-là, j’ai reçu d’elle et je lui ai donné plus que je n’avais osé l’imaginer pour une vie. » »
Vous n’avez pas de rêves de fantasmes ? Ces choses de nous qu’on ne montre pas, par honte, par pudeur, parce que le jugement que l’on porte sur nous-mêmes nous en empêche ?
La censure vient de nous-mêmes avant de venir des autres.
Moi, des fantasmes, des envies, des désirs, j’en avais beaucoup. Cachés. Tus. Enfouis sous un fatras de pudeur et de honte.
Je suis libérée de ces réserves ? Plus libérée, beaucoup plus, c’est évident. Ne serait-ce que parce que je vous en parle ! Est-ce que je vous dis tout ? Honnêtement … non.
Et que cette histoire soit lue par des inconnus ne me gêne pas du tout ; ça reste anonyme, n’est-ce pas ? Je ne sais pas qui lira, c’est finalement assez facile.
Le plus difficile est d’assumer face à l’autre, de vivre, de faire, d’attendre et demander, d’offrir et de s’offrir. Je suis la seule ? Je ne pense pas. Allez, il y a très certainement beaucoup de choses que vous aimeriez, pour voir, pour essayer, pour aller au bout d’un désir. Et là, je vous parle de sexe. Je vous parle de ce dont on ne parle pas autour de la table le dimanche, qu’on garde pour soi devant une copine. Parce que ça ne se fait pas, qu’on la connaît trop bien ou pas assez. Parce qu’on est toutes soucieuses de l’image qu’on veut projeter. Trop ? P’têt oui, p’têt non … Il y a tant de choses qu’on ne dit pas.
Depuis le début, je dis « elle », « copine », bon, parce que je le vis comme ça ! Mais c’est pareil avec « il » et « copain », avec amant, maîtresse, mari, épouse …
Ceci dit, hommes et femmes en parlent différemment … je crois sincèrement qu’on est plus libres que les mecs sur ces sujets-là …
Tiens ! Juste un truc ! Vous avez déjà entendu un gars dire qu’il n’arrivait pas toujours à bander ? Ou qu’il partait trop vite ? Moi jamais ! Et au contraire, une nana qui lubrifie pas, qui a du mal à jouir, elle en parle ! Le pire, c’est que ça choque personne, tout le monde trouve ça naturel ! Ne pas prendre son pied, pour une fille, c’est normal, tout le monde s’en fout ! Comme si la jouissance des femmes était juste un cadeau à distribuer avec mesure et parcimonie ! Pas nécessaire ! Voire même un péché ! Les mentalités changent ? Un peu, c’est vrai, mais pas partout, pas pour toutes ! Excision, infibulation, des horreurs quotidiennes qui existent encore, parce que le plaisir des femmes fait peur aux hommes …
Une fois, avec un gars, on se caressait. Il s’y prenait mal. Bon, ça peut arriver ! Je le lui ai dit, gentiment, je vous assure. Eh ben il s’est vexé ! Bon, là où il s’est vraiment mis en colère c’est quand moi j’ai arrêté de le caresser ! Mais merde, pourquoi moi je l’aurais fait jouir alors que lui essayait même pas ?
Quoi ? ça vous surprend ? C’est pas parce que j’ai commencé à vous raconter ma rencontre avec Elsa que je connais rien aux hommes et que je sais pas comment c’est fait ! J’ai eu des petits copains … même si déjà, ado, les seins de mes copines m’intéressaient plus que ce que les garçons avaient dans leur pantalon.
J’ai toujours su que je préférais les femmes, enfin, plus ou moins, mais il ne se passait rien. Pour faire comme mes copines, je sortais avec des garçons. Jamais bien longtemps.
La toute première femme, c’était une amie de ma mère, en vacances. Elles étaient divorcées toutes les deux, et amies, juste amies ; on était parties toutes les trois en camping aux Sables d’Olonne, elle s’appelait Maryse. Ma mère n’a jamais su, pour nous deux.
On s’est vues pendant plus d’un an, moi j’étais amoureuse, pas elle. Pour elle c’était comme un jeu, je crois, un jeu d’initiation. Je m’en rendais compte.
Avant elle, j’avais déjà fait l’amour avec deux ou trois garçons. Ça ne s’était pas très bien passé la première fois, parce qu’il était timide et moi aussi, que j’avais peur et je me souviens, pas très envie. Mais il ‘fallait le faire’. Faire partie du club. Etre comme mes copines.
Vous avez jamais fait de conneries, vous, juste pour être comme tout le monde ?
Et puis j’ai voulu savoir si ce serait mieux avec un autre, et les garçons savaient, ces choses-là se savent, que j’avais déjà couché, alors je faisais partie de celles dont ils recherchaient la compagnie, en fin de soirée. Moi je savais ce que je pouvais en attendre : je connaissais le plaisir du sexe, de mes caresses sous les draps dans le noir de ma chambre. Sauf que les images qui accompagnaient mes plaisirs solitaires, c’était plus souvent à l’époque les seins de ma cousine qui venait passer chez nous quelques week-end et que je croisais dans la salle de bains : je me débrouillais pour l’y rejoindre en faisant semblant de ne pas avoir fait exprès, ou je l’y attendais pour être « surprise » à ma toilette en espérant son regard sur moi. C’était aussi les yeux de ma prof de maths de cinquième, que je croisais souvent depuis, et qui me souriait si gentiment. Elle avait des lèvres fines et des yeux superbes, des seins comme j’en rêvais ; mon premier amour d’ado, dont je ne savais pas trop quoi faire. Je ne me posais pas la question de mon orientation sexuelle à cette époque. Son image et son sourire accompagnait les premières caresses qui m’ont conduite au plaisir.
Les deux garçons suivants ne m’ont pas donné ce que j’attendais.
N’imaginez pas que ces expériences peu réussies soient la cause de mon homosexualité ! Je vous l’ai dit, je ne rêvais déjà pas de garçons. Alors ces échecs venaient de moi, pas d’eux. Et je sais ça depuis, les ados ne sont certainement pas les meilleurs amants !
Vous savez, les hommes, au moins certains, ne me rebutent pas ! Mais c’est une autre histoire … plus tard !
Quand je suis entrée à la fac, j’avais connu trois garçons, j’étais tombée amoureuse de Maryse, qui elle, m’avait donné plus de plaisir que je ne m’en procurais seule, avant de m’abandonner après un an de rencontres furtives.
Et puis des petites choses ensuite, à la fac, des « one date », pas si souvent, des galères aussi. Plusieurs fois j’ai cru à l’intérêt de filles, et j’ai pris de sacrées claques !
Je me suis rendue ridicule plus d’une fois ! Après, fallait presque qu’une fille me mette la main dans la culotte pour que j’y crois ! Bon, j’exagère …
Et je restais timide. C’était sans doute de ma faute si ça ne durait jamais.
Il y a eu un garçon aussi, une fois, il m’a raccompagnée après une soirée bien arrosée, et je crois que j’avais juste assez bu pour lui céder. C’était plutôt bien, d’ailleurs !
Elsa, c’était tout de suite différent. Vous croyez au coup de foudre ? ça fait bête, hein ? Et pourtant … J’étais seule depuis longtemps, ça compte aussi, sûrement, mais c’était différent. Et elle était différente des filles que j’avais connues avant.
C’était pas réfléchi. J’ai pas … ouvert les vannes … pour la convaincre que j’étais le coup du siècle ! Pas du tout !
C’était il y a trois ans, je me souviens parfaitement de certains moments, et plus très bien d’autres. Mais dès le premier soir, je savais que je pouvais être moi, en entier, sans la peur, sans les masques, toute nue, quoi ! C’était … naturel. Je ne sais pas mieux vous le dire.
Tard le soir, le premier jour, on avait faim toutes les deux. Elle a fait des croque-monsieur. A un moment, elle a posé son croque-monsieur dans l’assiette, elle me regardait ; elle disait rien ; elle a fait le tour de la table et elle s’est assise à cheval sur mes genoux. Elle m’a dit qu’elle m’aimait avec une grosse larme qui coulait sur sa joue.
On se connaissait depuis quelques heures à peine. Elle était tellement sérieuse ! les yeux inquiets … et puis on s’est mises à pleurer toutes les deux.
Vous pouvez rire, allez-y … on a ri aussi …
Moi, je n’osais pas voir plus loin que le week-end, ou plutôt, je n’osais pas imaginer la suite, mais Elsa, elle, avait déjà vu l’après. On est allées chez moi le samedi après-midi parce que j’avais besoin de me changer, elle m’a aidée à préparer mes affaires. Elle vidait mon armoire ! Moi je voulais prendre mon sac de voyage, elle, elle a sorti ma grosse valise en plus ! Et puis elle a vu toutes mes affaires de cours, mes étagères de bouquins …
Avant de partir de chez elle, elle m’avait montré la petite chambre qui donnait de l’autre côté de l’immeuble :
— Le lit a servi que deux fois depuis que j’ai emménagé, c’était l’appartement de mes parents, en enlevant le lit, on pourrait s’aménager un bureau, j’ai toujours eu la flemme …
On avait parlé de notre travail, elle était déjà prof à l’époque, moi je préparais encore ma thèse. On avait parlé de nos familles, de nos projets de vacances qui approchaient, pas des lendemains immédiats. Ses projets me faisaient tourner la tête, je me suis laissée porter.
— T’as une armoire ? Je peux te faire de la place dans celle de notre chambre, c’est l’occasion de faire du tri, mais elle est petite !
Moi je riais. Bien sûr en me réveillant dans son lit, et dans ses bras, le matin, j’avais pensé au moment où il faudrait que je parte, et j’avais une grosse boule dans la gorge.
Elle, elle avait déjà décidé pour nous deux.
En me voyant rire et secouer la tête, elle s’est laissé tomber sur le lit, les mains croisées entre ses jambes, les yeux baissés :
— Je vais trop vite, Carole ? Je veux pas que tu partes …
Je me suis agenouillée à ses pieds en serrant ses jambes entre mes bras, la joue sur ses genoux :
— Alors garde-moi un peu !
Elle a trouvé un grand carton au fond du placard qui me servait de penderie. Elle était déjà en train de l’ouvrir quand je m’en suis aperçue : trop tard ! Pas très courageuse, je suis allée me réfugier dans la salle de bains. J’ai mis un temps infini à ranger trois pots de crème, un shampoing, un petit rasoir à main et ma brosse à cheveux dans ma trousse de toilettes, le temps que le feu à mes joues disparaisse. Elle m’a appelée :
— Carole ? Tu viens ? j’ai besoin de toi !
Elle me tournait le dos, les mains sur les hanches, quand je l’ai rejointe :
— J’ai fait le tri ! Dis-moi si t’es d’accord ! Ces deux-là, pas la peine, j’ai les mêmes, mais les autres ? On les prend tous ? Celui-là, j’ai bien une idée pour le remplacer …
Elle avait repoussé vers la tête du lit les jupes et les pulls qu’elle avait sortis de la penderie et elle avait étalé devant elle les objets qui m’aidaient à meubler ma solitude.
Bon, j’ai pas honte, je peux vous dire. Elle avait écarté un vibro rose et des boules de geisha … laissé en attente la main doigts tendus, rassurez-vous, pas le grand modèle, et me montrait un double dong et un œuf encore emballé avec sa télécommande.
— Ça, j’ai jamais essayé, ça doit être génial, tu me laisseras la télécommande ? Et pour ça … tu me feras confiance ? … J’ai pas osé, hier … pas comme tu attendais !
— … Laisse-la ici…
Elle a mis le vibro et les boules de geisha dans un sac en plastique, a ajouté la main, et a remis le tout au fond du placard :
— De toute façon, il faudra bien tout déménager ! Je demanderai à une amie si elle peut venir avec sa voiture, elle a un break. C’est tout à toi, ou c’est un meublé ?
On est revenues le lendemain pour prendre une partie de mes bouquins et mes cours.
On a rangé une partie de mes affaires en rentrant, on s’est fait livrer des pizzas, et on a pris un bain ensemble. Elle avait mis des sels moussants, quelques bougies posées par terre et sur le lavabo. Elle riait. Elle voulait faire « comme au cinéma ». Après le bain, elle a sorti une boîte à chapeau de sous son lit :
— Ouvre … t’étais pas à l’aise, chez toi … je te demande pardon, j’aurais pas dû fouiller dans tes cartons … moi aussi j’ai des choses qui traînent et que je montre pas … ouvre-le ! On a dû avoir les mêmes solitudes … ouvre !
Elle s’est agenouillée sur le lit dans mon dos en reposant son menton sur mon épaule, ses deux bras passés autour de ma taille, une main glissée à l’intérieur du peignoir en éponge qu’elle m’avait prêté après notre bain.
Dans son carton, il y avait des boules de geisha et un gode rigide doré qui ressemblaient à ce qu’elle avait remis dans le carton chez moi. J’en ai aussi sorti un cône vibrant, puis un plug en silicone avec une poire de gonflage :
— … celui-là, je m’en suis presque pas servi … il est un peu … trop gros !
— Et ça ? c’est quoi ?
— Ouvre …
C’était une trousse noire fermée par une fermeture éclair. A l’intérieur, retenues sous des élastiques, il y avait huit tiges de métal brillant longues d’une vingtaine de centimètres, légèrement courbées aux extrémités, de diamètres différents :
— C’est quoi ?
— C’est un garçon qui avait acheté ça. Il les a pas repris quand il est parti. On était allés dans un sex-shop. On avait acheté le cône en même temps, je crois. Les autres, j’ai acheté sur internet.
— Mais ça sert à quoi ?
— On l’enfile dans la verge.
— A l’intérieur ?
— Mmm … il aimait bien …
— Ça te sert plus alors !
— Ben … c’est pareil pour les femmes … dans l’urètre.
— Oh ? Ça doit faire mal, non ?
— Un peu …
— Ah … et, t’aime bien ?
Elle ne m’a pas répondu, mais son baiser dans mon cou était suffisant.
— Ton anneau, c’est avec ce garçon ?
— Non ! Je suis pas restée longtemps avec lui. L’anneau c’était l’an dernier, moi toute seule, un cadeau perso.
Il y avait d’autres objets au fond du carton, mais je ne pensais même plus à les regarder. Depuis un moment déjà, j’avais fermé les yeux. Je guettais le mouvement de sa main qui caressait un sein, descendait sur mon ventre et remontait, je frissonnais de son souffle contre mon oreille et de ses baisers dans mon cou. J’ai soulevé la boîte que je tenais entre mes jambes pour la reposer plus loin sur le lit et je me suis appuyée plus fort contre elle en mendiant un baiser pendant qu’elle dénouait la ceinture de mon peignoir.
Ni elle ni moi n’avions envie de ces objets. Ils étaient là, nous exposant l’une à l’autre, un peu de nous, un peu de nos désirs, un peu de notre solitude aussi, mais c’est de notre chaleur dont nous avions besoin.
Ces objets, ils nous ont tous servis, ont souvent participé à nos jeux, mais plus tard.
Ce n’était plus le mélange d’urgence et de timidité, de frénésie et d’hésitations de la veille, parce qu’on savait avoir un lendemain, parce qu’on pouvait prendre notre temps.
Elle avait ouvert mon peignoir et m’avait ouvert les jambes, tirant mes pieds, plantes accolées, vers moi, et me caressais de ses deux mains sur mon ventre, me faisait frissonner de la pointe de ses ongles remontant sur mes cuisses, effleurait ma toison du bout des doigts en riant de me sentir frémir avant de peigner mes poils de ses doigts tendus qui descendaient profonds entre mes cuisses, lissait de ses deux index les petites lèvres libérées par l’ouverture du sexe, les faisait rouler entre ses pouces et ses index, les étiraient pour m’ouvrir plus grand avec un petit bruit humide. Je sentais contre ma joue sa joue se gonfler et s’étirer d’un sourire à ce petit bruit humide.
Je savais, moi, depuis qu’elle m’avait prise dans ses bras, avant même qu’elle n’ouvre mon peignoir que la liqueur de mon désir venait, et son souffle contre mon oreille, la caresse de ses cheveux dans mon cou, provoquait de petites contractions de mon ventre.
J’ai jamais eu de problème de ce côté-là, moi, c’est même le contraire ; moi je ne mouille pas, je coule ! c’en est parfois gênant ! j’ai toujours des protège-slip dans mon sac, parce que ça m’arrive des fois en pleine journée, pour une image qui me trotte dans la tête. Quand je jouais avec mes « copains de plastique », pas besoin de lubrifiant …
A me trouver tellement mouillée, Elsa a poussé un gros soupir et m’a allongée sur le lit. Agenouillée à côté de moi, elle avait gardé ses deux mains sur moi, me caressait tout doucement. Elle prenait son temps. C’est mon plaisir qu’elle voulait, pas le sien, pas tout de suite, ne faisait rien pour faciliter le passage de ma main sous son peignoir de soie, se penchait pour embrasser ma bouche et mes seins, balayait mon ventre de ses cheveux.
Il a fallu que je l’arrête, que je me retourne à plat ventre pour lui échapper.
Trois ans après, je m’en souviens encore, parce que c’était le début peut-être, une de ces choses dont on se souvient, des images qui reviennent … et puis … ces caresses-là, j’adore !
Elle entrait doucement son pouce entre mes lèvres, ses autres doigts caressaient mes fesses, elle encadrait mon clito entre deux doigts de son autre main, toute légère. Depuis la veille, elle savait, parce que je lui avais demandé, de pressions de ma main sur la sienne, de murmures à son oreille, que j’aimais les caresses entre mes reins, que mon petit trou entre les fesses lui était accessible et que je l’attendais là, que j’aimais ses doigts en moi. Elle entrait son pouce, profond, poussait un puis deux, puis plus ? sans doute, mais je ne sais plus, entre mes fesses, frottait ses doigts à son pouce à travers la fine paroi, très lentement de plus en plus loin en moi, et jouait des mes petites lèvres de son autre main, effleurait mon clito, embrassait mon ventre et mes seins …
Il a fallu que je l’arrête quand mon cœur affolé n’en pouvait plus.
Parce qu’elle avait vu mes jouets dans le carton l’après-midi, plus tard dans la nuit, avec un regard inquiet, elle avait peur de me faire mal, elle a fait avec sa main ce que parfois je faisais de la main de silicone qu’on avait laissée chez moi … et c’était tellement meilleur !
J’avais un peu honte de moi en me donnant du plaisir seule comme ça, et avec elle que je ne connaissais que depuis la veille, je me suis abandonnée, complètement, sans retenue, sans arrière pensée, sans pudeur.
Ces caresses-là, elle, n’en avait pas l’habitude, elle m’a retenue quand je l’ai faite jouir comme elle m’avait fait jouir plus tôt, pendant que je tenais entre mes dents sa lèvre percée et que je jouais de ma langue avec son anneau.
Si je vous raconte tout ça, et assez crument, ce n’est pas pour vous décrire ce qui se passe dans notre lit (bon, un peu, d’accord !), mais surtout parce qu’il le fallait pour vous faire comprendre à quel degré d’intimité et de confiance on en est arrivées en si peu de temps. Je ne sais pas si c’est très courant. En deux jours, quelques heures, on s’est données totalement l’une à l’autre, sans masque.
C’est avant de s’endormir qu’elle m’a dit :
— Le même que moi … de l’autre côté … symétrique … là … tu veux ?
Je savais que je le ferai, pour elle, dès qu’elle l’a dit. Et moi qui avais toujours eu en horreur ces choses-là, que je considérais comme quasiment des mutilations à peine acceptables pour des tribus de contrées lointaines, incapable de lui répondre, j’étais sidérée de me rendre compte que je ne me posais même pas la question de savoir si je voulais ou non. Immédiatement j’imaginais mon sexe percé comme l’était le sien, j’imaginais la douleur, j’imaginais l’image que me renverrai un miroir.
Je ne vous en ai rien dit jusqu’à maintenant, mais ce n’est pas l’idée de la douleur supposée de la mise en place de l’anneau qui aurait pu m’arrêter. Je n’ai pas peur de la douleur, et il m’arrive … d’aimer ça. Oh ! Pas de choses violentes, non, mais tout de même, de « petits » dépassements des choses convenues me plaisent plutôt, de temps en temps.
Je ne me posais pas la question de savoir si nous avions un avenir ensemble, je crois ne m’être jamais posé cette question. Je ressentais tellement fort que c’était « elle », que je voulais ma vie avec elle, que cette question n’avait aucun sens. Il y a des gens qui se passent une bague au doigt, moi je porte cette bague sous mes jupes.
Elle a pris pour moi toute la place qu’elle occupe encore aujourd’hui en quelques heures, et je crois qu’elle vous dirait la même chose pour elle.
On s’est trouvées, voilà, grâce à deux jeunes imbéciles qui prenaient des photos de son entrejambe à la terrasse d’un café : la vie est bizarre, non ?
Si je vis encore avec elle ? Bien sûr ! pourquoi cette question ? Ah ! Mon gros ventre ! J’en suis à sept mois. C’est moi qui suis tombée en enceinte ; ça aurait pu être elle, ou même les deux en même temps d’ailleurs ! on y avait pensé, et ça aurait été super ! On l’espérait un peu. Mais c’est partie remise, elle voudrait un bébé elle aussi.
Comment ? Euh … vous voulez vraiment que je vous explique ? Bon … eh ben, les messieurs ils mettent leur zizi entre les jambes des dames et comme ils sont contents ça fait couler leur zizi et des fois ça fait des bébés … vous saviez vraiment pas ?
Ça vous surprend ? On a pensé à la Belgique, à une insémination, et puis finalement, on a décidé ensemble de s’en tenir à la nature. Je sais que d’autres couples comme nous préfèrent la première solution, je sais aussi que d’autres font comme nous mais refusent d’en parler, sujet tabou !
Vous savez, depuis trois ans qu’on est ensemble, ça nous était déjà arrivé de faire l’amour avec un garçon ! Faites pas ces yeux-là ! ça vous choque ? Nous, on s’en cache pas … et on a perdues des « amies » … elles nous considèrent comme des dépravées parce qu’on fait l’amour avec des garçons de temps en temps. Elles sont finalement plus sectaires que les hétéros ! Et quand on leur dit comment j’ai fait pour être enceinte … là, c’est carrément l’horreur !
La première fois, c’était la première année, je venais de finir ma thèse, on s’est offert une semaine en Alsace pendant les vacances de Pâques. Un soir, à la piscine de l’hôtel, un homme qui avait déjeuné à une table à côté de nous le midi, on avait échangé quelques mots, nous a rejointes. C’était évident qu’il avait envie de draguer, et c’était évident aussi qu’il ne savait pas trop laquelle choisir. On était discrètes, il pouvait pas savoir qu’on était ensemble. Ça nous faisait rire. On s’est même pas concertées, avec Elsa ! Un clin d’œil entre nous a suffi et le monsieur a gardé un bon souvenir de nous, j’en suis sûre !
Ça nous est arrivé une autre fois aussi, pendant les vacances d’été l’an dernier. Alors quand on a parlé « bébé » et qu’on a vu la complication avec l’insémination, on n’a pas hésitées bien longtemps. Le plus dur, c’était de choisir le « donneur » : j’aime pas le mot, pas du tout, mais dire « père » n’est pas très juste non plus. Il savait, bien sûr, on lui a dit, mais il ne connaît pas le résultat des deux semaines qu’il a passées avec nous, et je crois bien qu’il ne saura jamais. C’était convenu comme ça dès le départ.
Depuis qu’on vit ensemble, Elsa et moi, on est réglées pareil, un ou deux jours d’écart maximum, alors comme on a la même période d’ovulation, il … nous faisait l’amour, un soir à moi, le lendemain à Elsa. Ça paraît très con et triste , dit comme ça, non ? 5 jours ! ça ressemble à des devoirs ! Les deux premiers soirs, c’était un peu bizarre, d’ailleurs on a failli laisser tomber. Et puis, on a fini par trouver le bon ton, la complicité, et lui et nous, et c’était bien, plutôt amusant même, on a oublié le « programme » et ça allait mieux. Et puis on a eu nos règles toutes les deux, alors on a recommencé le mois d’après. Et voilà ! C’était il y a sept mois !
Je sais que ça va choquer. Tant pis. Et vous savez, on recommencera ! mais cette fois, il n’y aura qu’Elsa qui aura droit au sperme du monsieur ! Moi, je me contenterai de jouer avec lui ! C’est fou ce qu’on peut faire avec les mains ! mais vous savez ça …
Et tant pis pour les intégristes !
« « L’histoire est écrite à la première personne. Désolée si je vous déçois : ce n’est pas mon histoire, mais celle de Carole, pas la mienne.
Je connais Carole depuis trois ans. C’est Elsa, son amie, que je connais depuis plus longtemps encore, qui me l’a présentée ; elles sont « pacsées » depuis deux ans.
Je connaissais la plupart des détails de leur histoire, et quelques-uns s’y sont ajoutés quand elle m’a raconté sa grossesse « en terrasse à Paris », pas la terrasse où leur histoire a commencé mais une autre, aussi ensoleillée et animée m’a-t-elle dit.
Si elle s’est décidée à m’en parler ce jour-là, c’est parce qu’une dame à une table voisine de la nôtre jouait à un petit jeu qu’affectionne Elsa (elle y joue encore !).
- Eh, discrètement, retourne-toi et regarde la dame avec la jupe noire … c’est un peu comme ça que j’ai connu Elsa …
Carole s’amusait de voir sa jupe remonter de plus en plus au fur-et-à-mesure qu’elle croisait et décroisait très souvent ses jambes. Son petit jeu était destiné à un jeune homme qui s’absorbait dans le spectacle qui lui était offert jusqu’à ce que la demoiselle qui l’accompagnait s’aperçoive du petit manège et qu’elle ne se fâche !
Elle n’a pas tout raconté cet après-midi-là, mais comme je les connais bien, j’ai complété …
Misa – 12/2012
( 12/2012 ) - Misa
2ème partie
« « C’est le lendemain de notre rencontre qu’elle m’a dit :
— Le même que moi … de l’autre côté … symétrique … là … tu veux ?
On ne se connaissait que de la fièvre de notre première nuit, et elle ne pouvait pas savoir que ce que je lui avais montré de moi dépassait de loin ma réserve habituelle.
Notre première nuit … je crois que cette nuit-là, j’ai reçu d’elle et je lui ai donné plus que je n’avais osé l’imaginer pour une vie. » »
Vous n’avez pas de rêves de fantasmes ? Ces choses de nous qu’on ne montre pas, par honte, par pudeur, parce que le jugement que l’on porte sur nous-mêmes nous en empêche ?
La censure vient de nous-mêmes avant de venir des autres.
Moi, des fantasmes, des envies, des désirs, j’en avais beaucoup. Cachés. Tus. Enfouis sous un fatras de pudeur et de honte.
Je suis libérée de ces réserves ? Plus libérée, beaucoup plus, c’est évident. Ne serait-ce que parce que je vous en parle ! Est-ce que je vous dis tout ? Honnêtement … non.
Et que cette histoire soit lue par des inconnus ne me gêne pas du tout ; ça reste anonyme, n’est-ce pas ? Je ne sais pas qui lira, c’est finalement assez facile.
Le plus difficile est d’assumer face à l’autre, de vivre, de faire, d’attendre et demander, d’offrir et de s’offrir. Je suis la seule ? Je ne pense pas. Allez, il y a très certainement beaucoup de choses que vous aimeriez, pour voir, pour essayer, pour aller au bout d’un désir. Et là, je vous parle de sexe. Je vous parle de ce dont on ne parle pas autour de la table le dimanche, qu’on garde pour soi devant une copine. Parce que ça ne se fait pas, qu’on la connaît trop bien ou pas assez. Parce qu’on est toutes soucieuses de l’image qu’on veut projeter. Trop ? P’têt oui, p’têt non … Il y a tant de choses qu’on ne dit pas.
Depuis le début, je dis « elle », « copine », bon, parce que je le vis comme ça ! Mais c’est pareil avec « il » et « copain », avec amant, maîtresse, mari, épouse …
Ceci dit, hommes et femmes en parlent différemment … je crois sincèrement qu’on est plus libres que les mecs sur ces sujets-là …
Tiens ! Juste un truc ! Vous avez déjà entendu un gars dire qu’il n’arrivait pas toujours à bander ? Ou qu’il partait trop vite ? Moi jamais ! Et au contraire, une nana qui lubrifie pas, qui a du mal à jouir, elle en parle ! Le pire, c’est que ça choque personne, tout le monde trouve ça naturel ! Ne pas prendre son pied, pour une fille, c’est normal, tout le monde s’en fout ! Comme si la jouissance des femmes était juste un cadeau à distribuer avec mesure et parcimonie ! Pas nécessaire ! Voire même un péché ! Les mentalités changent ? Un peu, c’est vrai, mais pas partout, pas pour toutes ! Excision, infibulation, des horreurs quotidiennes qui existent encore, parce que le plaisir des femmes fait peur aux hommes …
Une fois, avec un gars, on se caressait. Il s’y prenait mal. Bon, ça peut arriver ! Je le lui ai dit, gentiment, je vous assure. Eh ben il s’est vexé ! Bon, là où il s’est vraiment mis en colère c’est quand moi j’ai arrêté de le caresser ! Mais merde, pourquoi moi je l’aurais fait jouir alors que lui essayait même pas ?
Quoi ? ça vous surprend ? C’est pas parce que j’ai commencé à vous raconter ma rencontre avec Elsa que je connais rien aux hommes et que je sais pas comment c’est fait ! J’ai eu des petits copains … même si déjà, ado, les seins de mes copines m’intéressaient plus que ce que les garçons avaient dans leur pantalon.
J’ai toujours su que je préférais les femmes, enfin, plus ou moins, mais il ne se passait rien. Pour faire comme mes copines, je sortais avec des garçons. Jamais bien longtemps.
La toute première femme, c’était une amie de ma mère, en vacances. Elles étaient divorcées toutes les deux, et amies, juste amies ; on était parties toutes les trois en camping aux Sables d’Olonne, elle s’appelait Maryse. Ma mère n’a jamais su, pour nous deux.
On s’est vues pendant plus d’un an, moi j’étais amoureuse, pas elle. Pour elle c’était comme un jeu, je crois, un jeu d’initiation. Je m’en rendais compte.
Avant elle, j’avais déjà fait l’amour avec deux ou trois garçons. Ça ne s’était pas très bien passé la première fois, parce qu’il était timide et moi aussi, que j’avais peur et je me souviens, pas très envie. Mais il ‘fallait le faire’. Faire partie du club. Etre comme mes copines.
Vous avez jamais fait de conneries, vous, juste pour être comme tout le monde ?
Et puis j’ai voulu savoir si ce serait mieux avec un autre, et les garçons savaient, ces choses-là se savent, que j’avais déjà couché, alors je faisais partie de celles dont ils recherchaient la compagnie, en fin de soirée. Moi je savais ce que je pouvais en attendre : je connaissais le plaisir du sexe, de mes caresses sous les draps dans le noir de ma chambre. Sauf que les images qui accompagnaient mes plaisirs solitaires, c’était plus souvent à l’époque les seins de ma cousine qui venait passer chez nous quelques week-end et que je croisais dans la salle de bains : je me débrouillais pour l’y rejoindre en faisant semblant de ne pas avoir fait exprès, ou je l’y attendais pour être « surprise » à ma toilette en espérant son regard sur moi. C’était aussi les yeux de ma prof de maths de cinquième, que je croisais souvent depuis, et qui me souriait si gentiment. Elle avait des lèvres fines et des yeux superbes, des seins comme j’en rêvais ; mon premier amour d’ado, dont je ne savais pas trop quoi faire. Je ne me posais pas la question de mon orientation sexuelle à cette époque. Son image et son sourire accompagnait les premières caresses qui m’ont conduite au plaisir.
Les deux garçons suivants ne m’ont pas donné ce que j’attendais.
N’imaginez pas que ces expériences peu réussies soient la cause de mon homosexualité ! Je vous l’ai dit, je ne rêvais déjà pas de garçons. Alors ces échecs venaient de moi, pas d’eux. Et je sais ça depuis, les ados ne sont certainement pas les meilleurs amants !
Vous savez, les hommes, au moins certains, ne me rebutent pas ! Mais c’est une autre histoire … plus tard !
Quand je suis entrée à la fac, j’avais connu trois garçons, j’étais tombée amoureuse de Maryse, qui elle, m’avait donné plus de plaisir que je ne m’en procurais seule, avant de m’abandonner après un an de rencontres furtives.
Et puis des petites choses ensuite, à la fac, des « one date », pas si souvent, des galères aussi. Plusieurs fois j’ai cru à l’intérêt de filles, et j’ai pris de sacrées claques !
Je me suis rendue ridicule plus d’une fois ! Après, fallait presque qu’une fille me mette la main dans la culotte pour que j’y crois ! Bon, j’exagère …
Et je restais timide. C’était sans doute de ma faute si ça ne durait jamais.
Il y a eu un garçon aussi, une fois, il m’a raccompagnée après une soirée bien arrosée, et je crois que j’avais juste assez bu pour lui céder. C’était plutôt bien, d’ailleurs !
Elsa, c’était tout de suite différent. Vous croyez au coup de foudre ? ça fait bête, hein ? Et pourtant … J’étais seule depuis longtemps, ça compte aussi, sûrement, mais c’était différent. Et elle était différente des filles que j’avais connues avant.
C’était pas réfléchi. J’ai pas … ouvert les vannes … pour la convaincre que j’étais le coup du siècle ! Pas du tout !
C’était il y a trois ans, je me souviens parfaitement de certains moments, et plus très bien d’autres. Mais dès le premier soir, je savais que je pouvais être moi, en entier, sans la peur, sans les masques, toute nue, quoi ! C’était … naturel. Je ne sais pas mieux vous le dire.
Tard le soir, le premier jour, on avait faim toutes les deux. Elle a fait des croque-monsieur. A un moment, elle a posé son croque-monsieur dans l’assiette, elle me regardait ; elle disait rien ; elle a fait le tour de la table et elle s’est assise à cheval sur mes genoux. Elle m’a dit qu’elle m’aimait avec une grosse larme qui coulait sur sa joue.
On se connaissait depuis quelques heures à peine. Elle était tellement sérieuse ! les yeux inquiets … et puis on s’est mises à pleurer toutes les deux.
Vous pouvez rire, allez-y … on a ri aussi …
Moi, je n’osais pas voir plus loin que le week-end, ou plutôt, je n’osais pas imaginer la suite, mais Elsa, elle, avait déjà vu l’après. On est allées chez moi le samedi après-midi parce que j’avais besoin de me changer, elle m’a aidée à préparer mes affaires. Elle vidait mon armoire ! Moi je voulais prendre mon sac de voyage, elle, elle a sorti ma grosse valise en plus ! Et puis elle a vu toutes mes affaires de cours, mes étagères de bouquins …
Avant de partir de chez elle, elle m’avait montré la petite chambre qui donnait de l’autre côté de l’immeuble :
— Le lit a servi que deux fois depuis que j’ai emménagé, c’était l’appartement de mes parents, en enlevant le lit, on pourrait s’aménager un bureau, j’ai toujours eu la flemme …
On avait parlé de notre travail, elle était déjà prof à l’époque, moi je préparais encore ma thèse. On avait parlé de nos familles, de nos projets de vacances qui approchaient, pas des lendemains immédiats. Ses projets me faisaient tourner la tête, je me suis laissée porter.
— T’as une armoire ? Je peux te faire de la place dans celle de notre chambre, c’est l’occasion de faire du tri, mais elle est petite !
Moi je riais. Bien sûr en me réveillant dans son lit, et dans ses bras, le matin, j’avais pensé au moment où il faudrait que je parte, et j’avais une grosse boule dans la gorge.
Elle, elle avait déjà décidé pour nous deux.
En me voyant rire et secouer la tête, elle s’est laissé tomber sur le lit, les mains croisées entre ses jambes, les yeux baissés :
— Je vais trop vite, Carole ? Je veux pas que tu partes …
Je me suis agenouillée à ses pieds en serrant ses jambes entre mes bras, la joue sur ses genoux :
— Alors garde-moi un peu !
Elle a trouvé un grand carton au fond du placard qui me servait de penderie. Elle était déjà en train de l’ouvrir quand je m’en suis aperçue : trop tard ! Pas très courageuse, je suis allée me réfugier dans la salle de bains. J’ai mis un temps infini à ranger trois pots de crème, un shampoing, un petit rasoir à main et ma brosse à cheveux dans ma trousse de toilettes, le temps que le feu à mes joues disparaisse. Elle m’a appelée :
— Carole ? Tu viens ? j’ai besoin de toi !
Elle me tournait le dos, les mains sur les hanches, quand je l’ai rejointe :
— J’ai fait le tri ! Dis-moi si t’es d’accord ! Ces deux-là, pas la peine, j’ai les mêmes, mais les autres ? On les prend tous ? Celui-là, j’ai bien une idée pour le remplacer …
Elle avait repoussé vers la tête du lit les jupes et les pulls qu’elle avait sortis de la penderie et elle avait étalé devant elle les objets qui m’aidaient à meubler ma solitude.
Bon, j’ai pas honte, je peux vous dire. Elle avait écarté un vibro rose et des boules de geisha … laissé en attente la main doigts tendus, rassurez-vous, pas le grand modèle, et me montrait un double dong et un œuf encore emballé avec sa télécommande.
— Ça, j’ai jamais essayé, ça doit être génial, tu me laisseras la télécommande ? Et pour ça … tu me feras confiance ? … J’ai pas osé, hier … pas comme tu attendais !
— … Laisse-la ici…
Elle a mis le vibro et les boules de geisha dans un sac en plastique, a ajouté la main, et a remis le tout au fond du placard :
— De toute façon, il faudra bien tout déménager ! Je demanderai à une amie si elle peut venir avec sa voiture, elle a un break. C’est tout à toi, ou c’est un meublé ?
On est revenues le lendemain pour prendre une partie de mes bouquins et mes cours.
On a rangé une partie de mes affaires en rentrant, on s’est fait livrer des pizzas, et on a pris un bain ensemble. Elle avait mis des sels moussants, quelques bougies posées par terre et sur le lavabo. Elle riait. Elle voulait faire « comme au cinéma ». Après le bain, elle a sorti une boîte à chapeau de sous son lit :
— Ouvre … t’étais pas à l’aise, chez toi … je te demande pardon, j’aurais pas dû fouiller dans tes cartons … moi aussi j’ai des choses qui traînent et que je montre pas … ouvre-le ! On a dû avoir les mêmes solitudes … ouvre !
Elle s’est agenouillée sur le lit dans mon dos en reposant son menton sur mon épaule, ses deux bras passés autour de ma taille, une main glissée à l’intérieur du peignoir en éponge qu’elle m’avait prêté après notre bain.
Dans son carton, il y avait des boules de geisha et un gode rigide doré qui ressemblaient à ce qu’elle avait remis dans le carton chez moi. J’en ai aussi sorti un cône vibrant, puis un plug en silicone avec une poire de gonflage :
— … celui-là, je m’en suis presque pas servi … il est un peu … trop gros !
— Et ça ? c’est quoi ?
— Ouvre …
C’était une trousse noire fermée par une fermeture éclair. A l’intérieur, retenues sous des élastiques, il y avait huit tiges de métal brillant longues d’une vingtaine de centimètres, légèrement courbées aux extrémités, de diamètres différents :
— C’est quoi ?
— C’est un garçon qui avait acheté ça. Il les a pas repris quand il est parti. On était allés dans un sex-shop. On avait acheté le cône en même temps, je crois. Les autres, j’ai acheté sur internet.
— Mais ça sert à quoi ?
— On l’enfile dans la verge.
— A l’intérieur ?
— Mmm … il aimait bien …
— Ça te sert plus alors !
— Ben … c’est pareil pour les femmes … dans l’urètre.
— Oh ? Ça doit faire mal, non ?
— Un peu …
— Ah … et, t’aime bien ?
Elle ne m’a pas répondu, mais son baiser dans mon cou était suffisant.
— Ton anneau, c’est avec ce garçon ?
— Non ! Je suis pas restée longtemps avec lui. L’anneau c’était l’an dernier, moi toute seule, un cadeau perso.
Il y avait d’autres objets au fond du carton, mais je ne pensais même plus à les regarder. Depuis un moment déjà, j’avais fermé les yeux. Je guettais le mouvement de sa main qui caressait un sein, descendait sur mon ventre et remontait, je frissonnais de son souffle contre mon oreille et de ses baisers dans mon cou. J’ai soulevé la boîte que je tenais entre mes jambes pour la reposer plus loin sur le lit et je me suis appuyée plus fort contre elle en mendiant un baiser pendant qu’elle dénouait la ceinture de mon peignoir.
Ni elle ni moi n’avions envie de ces objets. Ils étaient là, nous exposant l’une à l’autre, un peu de nous, un peu de nos désirs, un peu de notre solitude aussi, mais c’est de notre chaleur dont nous avions besoin.
Ces objets, ils nous ont tous servis, ont souvent participé à nos jeux, mais plus tard.
Ce n’était plus le mélange d’urgence et de timidité, de frénésie et d’hésitations de la veille, parce qu’on savait avoir un lendemain, parce qu’on pouvait prendre notre temps.
Elle avait ouvert mon peignoir et m’avait ouvert les jambes, tirant mes pieds, plantes accolées, vers moi, et me caressais de ses deux mains sur mon ventre, me faisait frissonner de la pointe de ses ongles remontant sur mes cuisses, effleurait ma toison du bout des doigts en riant de me sentir frémir avant de peigner mes poils de ses doigts tendus qui descendaient profonds entre mes cuisses, lissait de ses deux index les petites lèvres libérées par l’ouverture du sexe, les faisait rouler entre ses pouces et ses index, les étiraient pour m’ouvrir plus grand avec un petit bruit humide. Je sentais contre ma joue sa joue se gonfler et s’étirer d’un sourire à ce petit bruit humide.
Je savais, moi, depuis qu’elle m’avait prise dans ses bras, avant même qu’elle n’ouvre mon peignoir que la liqueur de mon désir venait, et son souffle contre mon oreille, la caresse de ses cheveux dans mon cou, provoquait de petites contractions de mon ventre.
J’ai jamais eu de problème de ce côté-là, moi, c’est même le contraire ; moi je ne mouille pas, je coule ! c’en est parfois gênant ! j’ai toujours des protège-slip dans mon sac, parce que ça m’arrive des fois en pleine journée, pour une image qui me trotte dans la tête. Quand je jouais avec mes « copains de plastique », pas besoin de lubrifiant …
A me trouver tellement mouillée, Elsa a poussé un gros soupir et m’a allongée sur le lit. Agenouillée à côté de moi, elle avait gardé ses deux mains sur moi, me caressait tout doucement. Elle prenait son temps. C’est mon plaisir qu’elle voulait, pas le sien, pas tout de suite, ne faisait rien pour faciliter le passage de ma main sous son peignoir de soie, se penchait pour embrasser ma bouche et mes seins, balayait mon ventre de ses cheveux.
Il a fallu que je l’arrête, que je me retourne à plat ventre pour lui échapper.
Trois ans après, je m’en souviens encore, parce que c’était le début peut-être, une de ces choses dont on se souvient, des images qui reviennent … et puis … ces caresses-là, j’adore !
Elle entrait doucement son pouce entre mes lèvres, ses autres doigts caressaient mes fesses, elle encadrait mon clito entre deux doigts de son autre main, toute légère. Depuis la veille, elle savait, parce que je lui avais demandé, de pressions de ma main sur la sienne, de murmures à son oreille, que j’aimais les caresses entre mes reins, que mon petit trou entre les fesses lui était accessible et que je l’attendais là, que j’aimais ses doigts en moi. Elle entrait son pouce, profond, poussait un puis deux, puis plus ? sans doute, mais je ne sais plus, entre mes fesses, frottait ses doigts à son pouce à travers la fine paroi, très lentement de plus en plus loin en moi, et jouait des mes petites lèvres de son autre main, effleurait mon clito, embrassait mon ventre et mes seins …
Il a fallu que je l’arrête quand mon cœur affolé n’en pouvait plus.
Parce qu’elle avait vu mes jouets dans le carton l’après-midi, plus tard dans la nuit, avec un regard inquiet, elle avait peur de me faire mal, elle a fait avec sa main ce que parfois je faisais de la main de silicone qu’on avait laissée chez moi … et c’était tellement meilleur !
J’avais un peu honte de moi en me donnant du plaisir seule comme ça, et avec elle que je ne connaissais que depuis la veille, je me suis abandonnée, complètement, sans retenue, sans arrière pensée, sans pudeur.
Ces caresses-là, elle, n’en avait pas l’habitude, elle m’a retenue quand je l’ai faite jouir comme elle m’avait fait jouir plus tôt, pendant que je tenais entre mes dents sa lèvre percée et que je jouais de ma langue avec son anneau.
Si je vous raconte tout ça, et assez crument, ce n’est pas pour vous décrire ce qui se passe dans notre lit (bon, un peu, d’accord !), mais surtout parce qu’il le fallait pour vous faire comprendre à quel degré d’intimité et de confiance on en est arrivées en si peu de temps. Je ne sais pas si c’est très courant. En deux jours, quelques heures, on s’est données totalement l’une à l’autre, sans masque.
C’est avant de s’endormir qu’elle m’a dit :
— Le même que moi … de l’autre côté … symétrique … là … tu veux ?
Je savais que je le ferai, pour elle, dès qu’elle l’a dit. Et moi qui avais toujours eu en horreur ces choses-là, que je considérais comme quasiment des mutilations à peine acceptables pour des tribus de contrées lointaines, incapable de lui répondre, j’étais sidérée de me rendre compte que je ne me posais même pas la question de savoir si je voulais ou non. Immédiatement j’imaginais mon sexe percé comme l’était le sien, j’imaginais la douleur, j’imaginais l’image que me renverrai un miroir.
Je ne vous en ai rien dit jusqu’à maintenant, mais ce n’est pas l’idée de la douleur supposée de la mise en place de l’anneau qui aurait pu m’arrêter. Je n’ai pas peur de la douleur, et il m’arrive … d’aimer ça. Oh ! Pas de choses violentes, non, mais tout de même, de « petits » dépassements des choses convenues me plaisent plutôt, de temps en temps.
Je ne me posais pas la question de savoir si nous avions un avenir ensemble, je crois ne m’être jamais posé cette question. Je ressentais tellement fort que c’était « elle », que je voulais ma vie avec elle, que cette question n’avait aucun sens. Il y a des gens qui se passent une bague au doigt, moi je porte cette bague sous mes jupes.
Elle a pris pour moi toute la place qu’elle occupe encore aujourd’hui en quelques heures, et je crois qu’elle vous dirait la même chose pour elle.
On s’est trouvées, voilà, grâce à deux jeunes imbéciles qui prenaient des photos de son entrejambe à la terrasse d’un café : la vie est bizarre, non ?
Si je vis encore avec elle ? Bien sûr ! pourquoi cette question ? Ah ! Mon gros ventre ! J’en suis à sept mois. C’est moi qui suis tombée en enceinte ; ça aurait pu être elle, ou même les deux en même temps d’ailleurs ! on y avait pensé, et ça aurait été super ! On l’espérait un peu. Mais c’est partie remise, elle voudrait un bébé elle aussi.
Comment ? Euh … vous voulez vraiment que je vous explique ? Bon … eh ben, les messieurs ils mettent leur zizi entre les jambes des dames et comme ils sont contents ça fait couler leur zizi et des fois ça fait des bébés … vous saviez vraiment pas ?
Ça vous surprend ? On a pensé à la Belgique, à une insémination, et puis finalement, on a décidé ensemble de s’en tenir à la nature. Je sais que d’autres couples comme nous préfèrent la première solution, je sais aussi que d’autres font comme nous mais refusent d’en parler, sujet tabou !
Vous savez, depuis trois ans qu’on est ensemble, ça nous était déjà arrivé de faire l’amour avec un garçon ! Faites pas ces yeux-là ! ça vous choque ? Nous, on s’en cache pas … et on a perdues des « amies » … elles nous considèrent comme des dépravées parce qu’on fait l’amour avec des garçons de temps en temps. Elles sont finalement plus sectaires que les hétéros ! Et quand on leur dit comment j’ai fait pour être enceinte … là, c’est carrément l’horreur !
La première fois, c’était la première année, je venais de finir ma thèse, on s’est offert une semaine en Alsace pendant les vacances de Pâques. Un soir, à la piscine de l’hôtel, un homme qui avait déjeuné à une table à côté de nous le midi, on avait échangé quelques mots, nous a rejointes. C’était évident qu’il avait envie de draguer, et c’était évident aussi qu’il ne savait pas trop laquelle choisir. On était discrètes, il pouvait pas savoir qu’on était ensemble. Ça nous faisait rire. On s’est même pas concertées, avec Elsa ! Un clin d’œil entre nous a suffi et le monsieur a gardé un bon souvenir de nous, j’en suis sûre !
Ça nous est arrivé une autre fois aussi, pendant les vacances d’été l’an dernier. Alors quand on a parlé « bébé » et qu’on a vu la complication avec l’insémination, on n’a pas hésitées bien longtemps. Le plus dur, c’était de choisir le « donneur » : j’aime pas le mot, pas du tout, mais dire « père » n’est pas très juste non plus. Il savait, bien sûr, on lui a dit, mais il ne connaît pas le résultat des deux semaines qu’il a passées avec nous, et je crois bien qu’il ne saura jamais. C’était convenu comme ça dès le départ.
Depuis qu’on vit ensemble, Elsa et moi, on est réglées pareil, un ou deux jours d’écart maximum, alors comme on a la même période d’ovulation, il … nous faisait l’amour, un soir à moi, le lendemain à Elsa. Ça paraît très con et triste , dit comme ça, non ? 5 jours ! ça ressemble à des devoirs ! Les deux premiers soirs, c’était un peu bizarre, d’ailleurs on a failli laisser tomber. Et puis, on a fini par trouver le bon ton, la complicité, et lui et nous, et c’était bien, plutôt amusant même, on a oublié le « programme » et ça allait mieux. Et puis on a eu nos règles toutes les deux, alors on a recommencé le mois d’après. Et voilà ! C’était il y a sept mois !
Je sais que ça va choquer. Tant pis. Et vous savez, on recommencera ! mais cette fois, il n’y aura qu’Elsa qui aura droit au sperme du monsieur ! Moi, je me contenterai de jouer avec lui ! C’est fou ce qu’on peut faire avec les mains ! mais vous savez ça …
Et tant pis pour les intégristes !
« « L’histoire est écrite à la première personne. Désolée si je vous déçois : ce n’est pas mon histoire, mais celle de Carole, pas la mienne.
Je connais Carole depuis trois ans. C’est Elsa, son amie, que je connais depuis plus longtemps encore, qui me l’a présentée ; elles sont « pacsées » depuis deux ans.
Je connaissais la plupart des détails de leur histoire, et quelques-uns s’y sont ajoutés quand elle m’a raconté sa grossesse « en terrasse à Paris », pas la terrasse où leur histoire a commencé mais une autre, aussi ensoleillée et animée m’a-t-elle dit.
Si elle s’est décidée à m’en parler ce jour-là, c’est parce qu’une dame à une table voisine de la nôtre jouait à un petit jeu qu’affectionne Elsa (elle y joue encore !).
- Eh, discrètement, retourne-toi et regarde la dame avec la jupe noire … c’est un peu comme ça que j’ai connu Elsa …
Carole s’amusait de voir sa jupe remonter de plus en plus au fur-et-à-mesure qu’elle croisait et décroisait très souvent ses jambes. Son petit jeu était destiné à un jeune homme qui s’absorbait dans le spectacle qui lui était offert jusqu’à ce que la demoiselle qui l’accompagnait s’aperçoive du petit manège et qu’elle ne se fâche !
Elle n’a pas tout raconté cet après-midi-là, mais comme je les connais bien, j’ai complété …
Misa – 12/2012
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