Harem
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 18-12-2015 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Harem
-- ATTENTION HISTOIRE FICTIVE POUR LECTEURS AVERTIS --
Je vous ai déjà raconté des horreurs dans "Tribu Malumba" ... je récidive
Ecrire des atrocités… dans un monde inventé …
Inventé ? Vraiment ? Vous n’avez pas entendu dire …
A côté de chez nous … Tout près … Chez nous, même …
Elle s’appelle Lysia. Jeune. Elle est grande, fine, très brune, de cheveux et de peau, de grands yeux noirs.
Belle … Assez belle pour avoir été choisie …
— Pourquoi ?
— Tu auras une vie plus belle, Lysia.
La chaleur infernale de l’après-midi faisait trembler l’air sur le désert qui commençait au pied de la colline où Lysia s’abritait à l’ombre maigre d’un surplomb de rocher. Ses chèvres, indifférentes à la chaleur broutaient les arbustes épineux où elles grimpaient pour saisir les rares feuilles tout en haut des branches.
Lysia venait souvent à la lisière du désert, attirée par cette immensité de sables ocres, jaunes et bruns, blancs à l’horizon où les sables se mêlaient sans véritable frontière au gris acier du ciel.
Lysia aimait sa vie au grand air dans les collines à suivre son troupeau de chèvres.
Elle rêvait, appuyée sur son bâton noueux, elle rêvait de vies anciennes, de princesses de légende, ces histoires du soir racontée par sa grand-mère le soir au coin du feu.
Une vie plus belle ?
Les soldats ont remis une bourse à sa mère et l’ont emmenée loin de ses collines où depuis quatorze étés elle gardait ses chèvres et rêvait.
Vendue. Quelques pièces d’or, sa liberté perdue.
A l’approche du soir, ses chèvres avant elle ont donné le signal du départ, pressées de rentrer vers la ferme. A mi-chemin, elles ont franchi le gué du ruisseau et se sont arrêtées, habituées à cette halte à mi-parcours.
Sur un rocher plat surchauffé de soleil qui surplombe un trou d’eau, Lysia a posé son bâton de marche et enlevé ses sandales de cuir, elle a dénoué sa ceinture de corde et enlevé la tunique de lin, a libéré à la fin ses épais cheveux bruns attachés d’un lacet dans son cou. Elle s’est assise, nue sur la pierre chaude, et s’est laissée glisser dans l’eau fraîche où elle se lavait tous les soirs avant de regagner la ferme.
Elle était si habituée à ce rituel et à la solitude des collines, qu’elle n’a pas pensé un seul instant qu’elle pouvait être épiée.
Un homme ne perdait rien du spectacle que lui offrait la jeune-fille. Longtemps il a contemplé le corps mince, longtemps il a hésité, la rejoindre et la forcer, ou rejoindre le groupe de ses compagnons qui se reposaient plus loin le long du ruisseau.
En silence, prenant garde à ne pas déplacer de pierre qui aurait roulé au bas de la pente, l’homme est descendu vers le trou d’eau où Lysia se baignait.
Un bruit peut-être, la sensation d’une présence, Lysia s’est retournée brusquement. Il était là, tout près, debout au bord du trou d’eau et la contemplait, longue silhouette brune aux seins généreux et fiers auréolés de brun, les tétons dressés de la fraîcheur de l’eau. Il souriait et ne disait mot, admirait la taille fine et le ventre plat, l’aine marquée et le buisson brun et frisé qui remontait haut sur le ventre doucement bombé.
Il a fait un pas, est descendu dans le bassin sans la quitter des yeux, a pris ses cheveux à pleine main dans son cou, son menton de l’autre main et a baisé sa bouche de ses lèvres sèches.
Lysia était figée. Elle n’avait pas fait un geste. La peur la paralysait. En une seconde lui passaient par la tête les histoires horribles de sa grand-mère, ces histoires de soudards brutaux qui surgissaient dans un village, qui tuaient les hommes et violaient les femmes, les tuaient aussi ensuite où les abandonnaient à demi-folles, femmes perdues dont personne jamais ne voulaient plus.
Elle n’avait plus en tête que cela. Sa vie perdue. Douleur et mort. La fin.
La rudesse du baiser et l’haleine de l’homme ont interrompu sa transe. Elle l’a repoussé à deux mains, et a poussé un cri.
Un cri aigu de désespoir pour sa vie perdue.
Elle s’est battue, a résisté aux mains dures sur ses bras qui l’entraînaient vers le rocher, aux mains dures et râpeuses sur ses seins, au genou qui ouvrait ses cuisses, au poids du corps sur elle qui l’écrasait … l’homme ne bougeait plus, lourd sur son corps écrasé sur la pierre dure, glissait … libre ! Elle était libre ! Aveuglée de larmes de peur et de rage.
Un éclair aveuglant, reflet du soleil sur l’acier. Sa tunique humide jetée sur elle, qu’elle serrait de ses poings …
— Habille-toi !
Elle ne voyait dans le soleil qu’une ombre à travers ses larmes.
Elle s’est levée, le dos meurtri, a enfilé sa tunique au-dessus de sa tête.
A ses pieds, son agresseur, le visage en sang, gémissait.
Les soldats l’ont suivie jusqu’à la ferme, son agresseur, un soldat lui aussi, couché en travers sur le tapis de selle de son cheval.
Ils ont discuté avec sa mère pendant qu’elle parquait les chèvres.
— Pourquoi ?
— Tu auras une vie plus belle, Lysia.
Les soldats ont remis une bourse à sa mère et l’ont emmenée loin de ses collines où depuis quatorze étés elle gardait ses chèvres et rêvait.
Vendue. Quelques pièces d’or et sa liberté perdue.
Ils l’ont emmenée telle qu’elle était, dans sa pauvre tunique de lin écrue, ses sandales de corde tressée aux pieds, sans même lui laisser embrasser ses sœurs. L’affaire était déjà conclue et son avis importait peu. Le capitaine des soldats l’a aidée à monter en croupe derrière lui et a rejoint le reste de la troupe qui attendait au sommet de la colline.
Elle a reconnue Ellinn, une fille de son âge en croupe derrière un autre soldat, deux garçons du village voisin, Maar plus jeune qu’elle, un autre de son âge dont elle avait oublié le nom.
Ils ont chevauché jusqu’à la tombée de la nuit, bivouaqués au bord d’un ruisseau, et sont repartis à l’aube vers la ville.
A mots chuchotés, les jeunes gens disaient leur peur de l’inconnu, ignorants tout des raisons pour lesquelles les soldats les avaient arrachés à leur famille, de ce que serait dorénavant leur vie.
D’autres avant eux, ils savaient, avaient été emmenés, on en parlait parfois le soir au coin du feu, qu’on n’avait jamais revus.
Vendus pour quelques pièces d’or. Esclaves, sans doute.
Sa vie perdue … ses deux sœurs en pleurs, le regard fuyant de sa mère, le dos voûté de sa grand-mère qui s’appuyait du front au mur de paille et de boue séchée de son foyer perdu … Lysia pleurait.
Elle a découvert la ville au travers du voile des larmes qui inondaient ses yeux le lendemain.
Aux portes du palais les soldats les ont confiés aux mains de quatre hommes aux visages lisses et sans expression, vêtus de pagnes pourpres fermés sur le ventre d’une broche d’argent gravée d’un cercle barré d’une oblique, le même motif que celui tatoué à l’encre rouge sur leur front.
A Lysia ils ont pris sa bourse et les pierres de couleur qu’elle y conservait, sa ceinture de cuir, et sa broche d’argent, sa tunique, ses sandales. Le rouge de la honte au front et aux joues, regard baissé, ses bras serrés sur sa poitrine, elle a franchi nue comme Elinn et les deux garçons les portes du palais sous la conduite de leurs gardiens.
Les garçons d’un côté, les filles de l’autre, leurs gardiens les ont conduites par de longs couloirs aux murs de pierre blanche dans une pièce sans fenêtres, avec quatre paillasses le long des murs, et les ont abandonnées, des heures d’attente, des heures d’angoisse, des larmes.
Dans une cour bordée de hauts murs aveugles, un gardien l’a poussée vers un grand baquet d’eau glacée et l’a lavée des pieds à la tête, mettant sa pudeur au supplice en frottant d’une brosse souple et d’un linge jusqu’au moindre repli de son intimité. Elle tremblait au contact sur son corps des mains indiscrètes de cet homme muet. Des larmes, encore des larmes … impuissance, résignation … et révolte aussi.
Pas un mot n’avait été prononcé, ni par les jeunes-gens ni par leurs gardiens depuis le départ des soldats.
A leur insu, ils étaient observés. Derrière un moucharabieh qui perçait l’un des murs, deux silhouettes guettaient.
— Quand voulez-vous les voir ?
— Très vite, très vite, dès qu’ils auront rejoint les deux filles qui sont arrivées ce matin.
— Elles étaient seules ? Pas de serviteurs pour elles ?
— Nous y pourvoirons si nécessaire, deux suffiront sans doute. L’une des filles est trop jeune, pas encore pubère, et quant aux trois autres … deux serviteurs seront peut-être suffisants … et vous gagnerez sans doute une servante …
L’homme riait, un rire aigu et glaçant, en prononçant ces mots. Il était énorme, difforme, sa grosse tête ronde semblant posée directement sur les épaules. Une montagne de graisse qui pourtant se déplaçait d’une démarche souple et silencieuse. L’intendante du palais observait la lame d’argent courbée fixée sur l’index du maître des eunuques, qu’il agitait devant lui.
— Vous procèderez …
— Dans l’instant ! Les filles doivent connaître le sacrifice de leurs serviteurs ! et si l’une d’entre elles … elles devront aussi y assister ! C’est nécessaire …
Et toujours la lame agitée devant lui, qui reflétait un sourire gourmand qui glaçait les sangs de dame Alyse.
— Ce sera une première pour vous, je vous guiderai.
— Me guider ?
— Vous avez votre rôle ! Les rites doivent être respectés, chaque mot, chaque geste. Vous avez votre part à chacune des cérémonies. Nous vérifierons les filles en premier lieu, moi le premier, vous ensuite …
— Et si l’une d’elles …
— Nous la ferons servante, sans attendre ! Ensuite les serviteurs, vous devez en attribuer un à chacune, et le choix de l’opération vous appartient, à vous seule.
Le maître des eunuques se délectait de la nervosité de dame Alyse. Il avait remarqué ses doigts blanchis à se serrer très fort sur ses bras de ses mains glissées à l’intérieur des manches larges de sa tunique, son cou raidi de tension.
— Le choix ?
— Il y a trois méthodes. Ne soyez pas étonnée de n’en rien savoir ! Ces secrets sont protégés, et vous en devenez gardienne à votre tour.
Le ton mielleux de Sadar, la lame brillante pointée, dame Alyse ne s’y est pas trompée, c’était une mise en garde qu’il lui adressait.
— La plus courante est une ablation totale de l’appareil génital, verge et testicules. La seconde prive les serviteurs de leur fertilité seulement : selon les cas, on écrase les testicules où on les noue d’un lien qui arrête l’irrigation et entraîne leur perte en quelques jours, et enfin leur ablation. Enfin …
Dame Alyse a remarqué la très brève interruption, et tout aussi fugitif, le regard de Sadar se voiler. Elle a deviné dans l’instant que cette troisième voie était celle le concernant. Cette information lui serait peut-être utile un jour.
— … pour les derniers, seule la verge est tranchée à la racine.
Il s’est interrompu et s’est tourné vers le spectacle de la cour où les gardiens finissaient la toilette des nouveaux arrivés.
— Mais … est-ce … suffisant ?
— Oui.
La réponse trop brève ne satisfaisait pas dame Alyse.
— Sadar,, puisque ce choix m’appartient, quels sont les risques de chacune des trois ? Tous … survivent-ils ?
Sadar pliait et dépliait son index, jouant du reflet d’un rayon de soleil sur la lame :
— A la première, pas tous. Elle a cependant l’avantage d’une … esthétique future, que n’a pas la seconde moins risquée et plus douloureuse pour le futur serviteur dans l’instant selon la méthode, mais dont il se remet très vite.
— Et la troisième ?
Elle sentait la réticence de Sadar.
— Le garçon pourrait toujours procréer, il en conserve toute sa vie le désir, comme tout homme entier, mais lui n’a aucun moyen de l’assouvir, ni seul, ni avec l’aide de qui que ce soit.
— La frustration doit être terrible !
Sadar n’a eu aucune réaction à la remarque d’Alyse, pas un seul tremblement de ses multiples mentons. Il regardait la cour à travers les croisillons de bois du moucharabieh :
— Les gardiens ont en terminé. Rejoignons-les.
Les gardiens ont ouvert la lourde porte donnant accès aux pièces secrètes du palais, la seule qui permettait d’y entrer.
Lysia et Ellinn ont été conduites près d’une jeune-fille de leur âge et d’une autre plus jeune, sans doute dix étés à peine, du côté droit d’une longue table à l’épais plateau de bois dans les quatre coins de laquelle était fixé un anneau de fer.
Les deux garçons leur faisaient face de l’autre côté de la table.
Aux quatre filles les gardiens avaient coupé les cheveux ras sur leurs têtes, et avaient complètement rasé leurs aisselles et leur toison pubienne.
Les deux garçons étaient eux entièrement rasés, y compris leurs sourcils. Même les cils à leurs paupières avaient été coupés, les rendant d’un aspect très semblable à celui des gardiens.
Tous les six se tenaient nus dans la lumière des lampes à huile qui pendaient du plafond au-dessus de la table et laissaient dans l’ombre la grande pièce autour d’eux.
Leurs gardiens avaient rejoint dans l’ombre une dizaine de leurs semblables alignés contre le mur du fond.
Seule la fillette s’agitait, se penchait ou tournait la tête pour regarder autour d’elle, souriait aux filles à ses côtés et aux garçons en face d’elle quand elle croisait leur regards. Eux, comme les trois jeunes filles restaient figés, noués d’angoisse et de crainte, de peur, à ne rien savoir du sort qui les attendait.
Leur attente durait dans un silence pesant et la fraîcheur de la salle faisait naître des frissons et piquait leur peau de froid. La fillette s’amusait des tétons durcis d’Ellinn en les montrant du doigt en riant.
Tous se sont tournés vers la porte quand sont entrés dans la salle l’homme le plus gros qu’aucun d’eux n’ait jamais vu qui avançait comme en glissant accompagné d’une femme au visage sévère et à la peau noire qui le dominait de sa taille. L’un et l’autre étaient impressionnants, chacun de manière différente.
L’homme souriait et plissait les yeux en dévisageant longuement chacun d’eux, tapotant sa poitrine d’une longue lame d’argent qui brillait à son doigt, la femme se tenait immobile, les traits figés, les bras croisés sous sa poitrine, mains noyées dans les manches de sa tunique d’un rouge violent.
Sadar a frappé dans ses mains :
— Gardiens ! Purifiez-les !
Venant du fond de la salle, deux gardiens se sont approchés de chacun les jeunes-gens. L’un portait une outre gonflée à l’épaule et un seau à la main. Le second des deux, à Lysia comme aux autres, d’une main sur son ventre et l’autre dans son dos, l’a faite se pencher sur la table pour y allonger son torse puis lui a écarté les jambes. Un contact froid entre ses fesses, un doigt qui massait, un objet dur qui perçait son anus et une sensation de froid … le premier gardien pressait sur l’outre à deux mains, forçant l’écoulement dans les intestins de Lysia du liquide de l’outre qui produisait ce froid dans son ventre qu’elle sentait se gonfler. Elle appuyait son front sur ses bras repliés devant elle et fermait les yeux, les joues brûlantes de honte.
L’outre étant vide, la canule a été retirée, aussitôt remplacée d’un objet plus gros qui a arraché un cri de douleur à la fillette à côté de Lysia. Son gardien a redressé Lysia qui baissait les yeux sur son abdomen gonflé, le front crispé d’inquiétude à cause de la chaleur qui après le froid l’envahissait progressivement, les fesses serrées sur l’objet dur par crainte de répandre sur ses cuisses et au sol le liquide qui commençait à la brûler, d’autant que le gardien appuyait et massait son ventre tendu d’une main dure.
La petite fille à côté d’elle avait pris sa main et levait vers elle un regard éperdu, pliait une jambe puis l’autre, et gémissait. Son gardien l’a tirée en arrière, arrachant le bouchon d’entre ses jambes en l’asseyant sur le seau.
L’un après l’autre s’asseyaient, émettant des bruits liquides. Lysia résistait, retardant le moment de honte à se vider ainsi sous les yeux de la grande femme hautaine qui ne regardait plus qu’elle, seule à rester debout. Longtemps elle a résisté à la brûlure dans ses entrailles, l’orgueil plus fort que la douleur, et s’est brusquement reculée, surprenant presque le gardien qui a dû la retenir d’une main pour ôter de ses fesses le bouchon qu’il y avait mis. Accroupie sur le seau, le visage enfoui au creux de ses mains, elle s’est longuement vidée, de ses intestins et de sa vessie, honteuse mais soulagée.
Déjà les autres se relevaient, reprenaient position appuyés sur la table pendant qu’un gardien les lavait de linges humides dont Lysia sentait l’odeur de jasmin envahir la salle.
Dame Alyse n’a pu retenir un bref sourire en voyant l’air boudeur et les joues rouges de Lysia qui lui jetait un regard noir. Elle saluait son orgueil et sa résistance aux effets dévastateurs et douloureux de la décoction du lavement qu’elle connaissait bien pour l’avoir elle-même expérimenté avec moins de succès au cours de sa formation.
Les quatre filles et les deux garçons avaient repris place devant la table et Sadar a adressé un signe de la main à la fille la plus proche de lui :
— Malika, approche.
La jeune-fille s’est présentée devant Sadar et dame Alyse qui l’ont examinée sous toutes les coutures, tâtant ses épaules et ses cuisses, ses seins et ses fesses :
— Assieds-toi au bord de la table.
Sadar a sorti d’une poche de sa vaste tunique un olisbos d’ivoire veiné, sculpté à l’image d’un sexe d’homme surmonté d’un gland surdimensionné qu’il a trempé dans une coupelle qu’un gardien lui présentait. Il a repoussé Malika d’une main sur sa poitrine pour qu’elle étende son dos sur la table, ses fesses tout au bord et les jambes pendant dans le vide. Un gardien lui a relevé les genoux contre la poitrine à toucher ses seins et d’une brusque et forte poussée, Sadar a introduit le gland de l’olisbos entre ses fesses, provoquant un cri déchirant.
Les autres filles autour de la table pâlissaient d’appréhension sachant que ce serait leur tour bientôt de subir le même traitement. La fillette étouffait un « oh ! » de sa main et roulait des yeux, pour la deuxième fois elle a pris la main de Lysia dans la sienne en se rapprochant d’elle.
Dame Alyse qui l’avait vue faire a adressé un bref signe de tête à Lysia pour l’autoriser à rassurer la fillette. Lysia a passé un bras sur ses épaules et a caressé sa joue.
Le gardien a rabaissé les jambes de Malika et les a laissées pendre dans le vide. Sadar basculait vers le bas l’extrémité de l’olisbos qu’il serrait de sa main, faisant levier au bord de la table, déformant les minces cloisons et faisant saillir les chairs étirées du sexe dont il écartait les lèvres à deux doigts, la lame de son index affûtée comme un rasoir frôlant dangereusement le ventre :
— Intacte.
Il a retiré le phallus d’ivoire d’une traction, arrachant un nouveau cri de douleur à Malika, invitant dame Alyse à contrôler à son tour la virginité de Malika, ce qu’elle a fait en vérifiant d’un doigt l’intégrité de l’hymen :
— Intacte. Rejoins ta place.
C’était au tour d’Ellinn. Avant même la fin de l’examen de Malika, Ellinn avait commencé à s’agiter, jetait des regards inquiets autour d’elle, cherchait réconfort auprès de Lysia d’un regard suppliant. La douce Ellinn, si gaie et rieuse qu’elle rencontrait souvent au village ou dans les collines s’est approchée du bout de la table tête basse, les joues marquées de grosses larmes. Dans le lourd silence de la salle, Lysia a entendu son murmure … « mon père … il était saoul … ».
Sadar et dame Alyse avaient un visage de marbre.
Elle s’est assise du bout des fesses au bord de la table, et comme Malika avant elle, a crié de douleur.
— Impure.
Dame Alyse a confirmé le jugement de Sadar :
— Impure.
Sadar a claqué dans ses mains et annoncé à voix forte :
— Nous te faisons servante !
Effervescence dans la salle. Plusieurs gardiens approchaient, s’affairaient autour d’Ellinn et de la table, sans heurts, le silence n’étant rompu que des sanglots et des gémissements d’Ellinn. En quelques minutes à peine, quand les gardiens ont reflués vers le fond de la salle, Lysia et les autres ont découvert Ellinn allongée sur le dos, les mains liées par des cordes aux anneaux de fer au haut bout de la table, d’autres cordes au-dessus des genoux attachées aux anneaux du bas de la table maintenaient les jambes ouvertes à un angle impossible. Un épais rond de bois sous ses fesses arquait son corps, soulevait son bassin faisant saillir en pointe les os des hanches et le bombé du Mont de Vénus de son ventre creusé. Ellinn pleurait, répétait sans arrêt en sanglotant « il m’a violée … il m’a violée … ne me faites pas de mal … je vous en supplie …».
Deux gardiens s’affairaient à hauteur de sa poitrine. Sadar murmurait à l’oreille de La femme noire. Lysia voyait les yeux voilés de la femme, ses lèvres se pincer, son cou se raidir ; elle regardait droit devant elle, a sèchement hoché la tête.
Sensible à la litanie de suppliques d’Ellinn, la fillette s’était réfugiée dans les bras de Lysia, entourant sa taille de ses bras et sa joue appuyée contre son ventre, dos tourné à la table.
Dame Alyse étirait les tétons d’Elinn et deux gardiens nouaient à la base des seins un lacet qu’ils serraient pour les faire gonfler en excroissances obscènes dont la peau violaçait de l’étranglement.
Dame Alyse tirait les tétons très hauts. Au haut bout de la table, Sadar s’est penché. De la lame fixée sur son index il a tranché les tétons sous les doigts de la femme, puis tracé deux lignes croisées coupant d’une croix sanglante l’aréole de chaque sein..
Ellinn hurlait. Lysia fermait les yeux d’horreur en serrant très fort contre elle la fillette. De l’autre côté de la table, un des jeunes garçons s’était évanoui.
Un gardien a enfoncé un linge dans la bouche d’Ellinn pour étouffer ses cris.
Les gardiens ont ôté les liens qui gonflaient les seins mutilés, l'aréole ouverte en quatre pétales sanglants sur lesquels ils ont étalés un épaisse pâte brune qui a instantanément arrêté le saignement qui zébrait les seins et le torse d’Ellinn de rivières pourpres. Ellinn avait perdu connaissance.
Lysia secouait la tête de droite à gauche comme pour nier ce qui venait de se passer, le corps agité d’un incontrôlable tremblement en voyant un gardien, deux plaques de bronze dans les mains s’approcher au bas de la table du sexe exposé d’Ellinn.
Elle a croisé le regard de la femme noire, vu les lèvres blanchies et la posture raide.
Lysia a su alors que se préparait pire encore.
Les longues nuits d’hiver, sa grand-mère ne racontait pas que des histoires de princesses. Elle se souvenait, d’un temps pas si lointain, où dès qu’une fille devenait pubère, les femmes se réunissaient autour d’elle en cérémonie. Le passage à l’âge adulte s’accompagnait de cris d’agonie.
Cette odeur douçâtre et entêtante de la pâte brune qui cicatrisait les seins de Malika, que sa grand-mère utilisait pour un genou couronné d’une chute dans la cour, elle en avait raconté l’histoire, quand les femmes du village l’avaient utilisée, pour elle. Sa grand-mère soupirait et parlait bas, caressait leurs joues et disait « C’est fini, vous grandirez entières ».
Lysia savait. Et Lysia pleurait en caressant les joues de la fillette qui se calmait dans ses bras. Plus jamais après ça Malika ne serait femme entière. Sa grand-mère avait dit « excision », une main à plat sur son ventre, avait dit « C’est fini, j’étais la dernière ». Elle s’était trompée.
Sadar a dit « Approchez », Sadar a dit « Elle aussi » en montrant la fillette. Il avait une lueur malsaine dans les yeux. Le gardien a glissé les deux plaques dans la fente du sexe et les a couchées à plat, tenant le sexe ouvert. La femme noire étirait les voiles fins et les plaques se serraient en bas. Elle soulevait de deux doigts en crochet la tige sous le capuchon de peau tout en haut, étirait, et les plaques se serraient encore, emprisonnaient très haut les chairs fragiles qui prenaient une teinte rouge sombre, serraient entre elles tout en haut la naissance de la tige de chair qui tendait la peau et le bouton gonflé au bout en une horrible excroissance de chairs boursoufflées.
Un gardien a redressé Ellinn, passé des sels sous son nez, elle aussi devait voir la fin de sa vie de femme entière.
Sadar, en montant, a coupé de sa lame les deux voiles roses-brun, suivant les plaques serrées, coupé tout autour en tournant autour du bouton le capuchon que la femme étirait, ôté les chairs tranchées.
Elinn suffoquait, pas encore de douleur sous la pression des plaques, ou de trop de douleur et d'horreur étouffant son cri, les yeux voilés, comme étrangère à son corps.
Un gardien a tendu une lame à la femme qui tenait le bourgeon de deux doigts. Elle a tranché en montant, le bouton et la tige étirée très haut, et Ellinn râlait, un linge enfoncé dans sa bouche et les yeux agrandis de terreur, de douleur, d’incrédulité.
Sadar a enfoncé dans le vagin un olisbos court avec deux cornes à son bout extérieur qui remontaient autour de la plaie pour maintenir les lèvres du sexe écartées quand le gardien a retiré les deux plaques de bronze. Une plaie. Une plaie béante, immonde, indécente … horrible, indicible … et le flot de sang … la pâte odorante et brune dessus.
Lysia avait laissé glisser la fillette au sol, recroquevillée à ses pieds. Malika plaquait ses deux mains sur sa bouche grande ouverte, agitée de hoquets, s’est tournée pour vomir.
Un des garçons s’était effondré comme la fillette, l’autre, fixait fasciné le sexe mutilé, les yeux brillants, la verge dressée.
Lysia ne quittait pas des yeux les yeux noirs de la femme noire, une main posée sur la cuisse d’Ellinn qui s’était évanouie à nouveau.
Les gardiens ont emmenée Elinn, une coupelle d’étain posée sur son ventre, deux voiles rose et le capuchon, un bouton et sa tige, deux tétons baignant dans un liquide translucide, trophées d’un supplice barbare.
D’autres ont nettoyé la table, une odeur de jasmin flottait dans la salle.
Sadar a examiné Lysia. Elle n’a pas crié en sentant son anus déchiré, les yeux fixés aux yeux de la femme noire, les dents et les poings serrés.
— Intacte.
— Intacte.
Elle a caressé la joue de la fillette et l’a embrassée sur le front, lui a tenu la main jusqu’au bout de la table. Seule la femme l’a examinée. Le phallus d’ivoire lui a été épargné :
— Intacte.
— Intacte.
Sadar rayonnait, un sourire aux lèvres, mains croisés sur son ventre énorme.
Deux gardiens avaient emmenés la fillette hors de la pièce.
— Malika, Lysia, vous êtes choisies, vous êtes odalisques de votre seigneur. Dame Alyse va donner un serviteur à chacune. Dame Alyse, lequel pour Malika, lequel pour Lysia ?
— Maar pour Malika.
Elle invitait au bout de la table celui des deux qui s’était évanoui pendant le supplice d’Ellinn.
Le garçon semblait à Lysia à peine plus jeune qu’elle. Elle se souvenait de lui courant dans les collines et nageant dans le ruisseau au village, le regardait écartelé sur la table comme Ellinn plus tôt, le teint blafard et les lèvres tremblantes, un linge enfoncé entre ses lèvres, une peur immense, le désespoir dans ses yeux.
Un linge blanc serré sur son ventre, d’autres autour de ses cuisses. Les gardiens l’ont baigné d’une eau à l’odeur piquante, ont posé un linge sur son nez. Il a fermé les yeux, endormi.
— Malika, pose ta main sur son front. Dame Alyse, comment sera-t-il fait serviteur ?
— L’ensemble.
Dame Alyse se tenait derrière Sadar qui a opéré lui-même, qui tenait dans sa main la verge et les testitucles soulevées, tranchait …
Un gardien a entouré plusieurs tours d’un fil fin sous la plaie pour ligaturer avant que Sadar ne finisse de couper et enfonce une tige d’or dans l’urètre, ne baigne abondamment la plaie sanglante, ne recouse les chairs autour de l’aiguille d’or d’un fil de soie noir.
Les gardiens ont attachées ensembles ses cuisses et une pièce de bois les maintenant écartées avant de le transporter hors de la salle toujours endormi, accompagné de Malika.
— Tu le veilleras trois jours durant. Il ne doit rien boire, pas une seule goutte de ces trois jours. Un gardien t’aidera dans ta tâche. Va !
Lysia n’avait rien regardé de l’horrible supplice du jeune garçon. Ses yeux allait de la femme noire à celui qui lui était désigné pour serviteur, qui s’était montré fasciné pendant la mutilation d’Ellinn et avait regardé en tremblant son camarade se faire émasculer, secoué parfois d’un rire fou.
Celui-ci semblait plus jeune qu’elle. Il devait bien sûr avoir peur, comment en être autrement, mais n’en montrait rien, semblait absent, battait des paupières constamment et avait des gestes brusques, saccadés. Depuis le tout premier examen de Malika, Lysia avait remarqué son membre dressé, comme ceux des mâles à la ferme à l’époque des saillies que ses sœurs et elles observaient en riant, comme d’un spectacle joyeux.
Cette réaction l’avait sidérée.
Attaché sur la table comme son camarade avant lui, son membre restait tendu et raide sur son ventre et s’agitait de secousses qui semblaient amuser Sadar.
Les gardiens ont bandé son ventre et ses cuisses de linges, et l’ont lavé.
— Lysia, pose ta main sur son front. Dame Alyse, comment sera-t-il fait serviteur ?
Elle regardait le jeune garçon sur la table et son sexe dressé, a croisé longtemps les yeux de Lysia, puis s’est tourné vers Sadar :
— La verge seule.
Un gardien fermait ses doigts autour des testicules du garçon et les écartait de la base de la verge pendant que Sadar tenait la verge verticale de ses gros doigts boudinés. Lysia fronçait les sourcils en voyant les petits mouvements de Sadar sur la verge dont le gland devenait violacé et la femme en noir pinçait les lèvres de réprobation.
Sadar est resté longtemps l’index armé de la lame tranchante en suspens, puis lentement, en demi-tours successifs il a coupé la verge au plus près du ventre, a glissé une aiguille d’or dans l’urètre comme pour l’autre garçon, prodiguant à Lysia les mêmes conseils qu’à Malika.
Elle a suivi les gardiens qui emportait le garçon, sa verge tranchée et rétrécie dans une coupelle posée sur son ventre.
Il s’appelait Egon. Lysia se souvenait maintenant de son nom, « Egon l’écervelé » que les enfants du village poursuivaient en lui jetant des pierres, Egon que les gardiens retenus d’un geste par Sadar n’avaient pas endormi, et avait subi son supplice sans un cri, insensible à sa mutilation.
Trop d’horreur ? Ces choses-là n’arrivent pas ? Un monde inventé par un esprit dérangé ?
Vous croyez ?
A personne, n’est-ce pas ? Il ne viendrait à l’esprit de personne de mutiler son semblable, frère, sœur … fille …
Pas aujourd’hui, pas à notre porte.
Après une lecture, Fiona Mac Intosch, « Percheron », un prétexte à dire des horreurs, beaucoup plus qu’elle n’en a dites.
Une suite ? La vie au harem ?
Maître Domino nous construit bien une saga mythologique avec sa Belle Hélène … Alors la vie de cette Lysia inventée, le harem … je ne sais pas … peut-être.
Misa – 06/2014
Je vous ai déjà raconté des horreurs dans "Tribu Malumba" ... je récidive
Ecrire des atrocités… dans un monde inventé …
Inventé ? Vraiment ? Vous n’avez pas entendu dire …
A côté de chez nous … Tout près … Chez nous, même …
Elle s’appelle Lysia. Jeune. Elle est grande, fine, très brune, de cheveux et de peau, de grands yeux noirs.
Belle … Assez belle pour avoir été choisie …
— Pourquoi ?
— Tu auras une vie plus belle, Lysia.
La chaleur infernale de l’après-midi faisait trembler l’air sur le désert qui commençait au pied de la colline où Lysia s’abritait à l’ombre maigre d’un surplomb de rocher. Ses chèvres, indifférentes à la chaleur broutaient les arbustes épineux où elles grimpaient pour saisir les rares feuilles tout en haut des branches.
Lysia venait souvent à la lisière du désert, attirée par cette immensité de sables ocres, jaunes et bruns, blancs à l’horizon où les sables se mêlaient sans véritable frontière au gris acier du ciel.
Lysia aimait sa vie au grand air dans les collines à suivre son troupeau de chèvres.
Elle rêvait, appuyée sur son bâton noueux, elle rêvait de vies anciennes, de princesses de légende, ces histoires du soir racontée par sa grand-mère le soir au coin du feu.
Une vie plus belle ?
Les soldats ont remis une bourse à sa mère et l’ont emmenée loin de ses collines où depuis quatorze étés elle gardait ses chèvres et rêvait.
Vendue. Quelques pièces d’or, sa liberté perdue.
A l’approche du soir, ses chèvres avant elle ont donné le signal du départ, pressées de rentrer vers la ferme. A mi-chemin, elles ont franchi le gué du ruisseau et se sont arrêtées, habituées à cette halte à mi-parcours.
Sur un rocher plat surchauffé de soleil qui surplombe un trou d’eau, Lysia a posé son bâton de marche et enlevé ses sandales de cuir, elle a dénoué sa ceinture de corde et enlevé la tunique de lin, a libéré à la fin ses épais cheveux bruns attachés d’un lacet dans son cou. Elle s’est assise, nue sur la pierre chaude, et s’est laissée glisser dans l’eau fraîche où elle se lavait tous les soirs avant de regagner la ferme.
Elle était si habituée à ce rituel et à la solitude des collines, qu’elle n’a pas pensé un seul instant qu’elle pouvait être épiée.
Un homme ne perdait rien du spectacle que lui offrait la jeune-fille. Longtemps il a contemplé le corps mince, longtemps il a hésité, la rejoindre et la forcer, ou rejoindre le groupe de ses compagnons qui se reposaient plus loin le long du ruisseau.
En silence, prenant garde à ne pas déplacer de pierre qui aurait roulé au bas de la pente, l’homme est descendu vers le trou d’eau où Lysia se baignait.
Un bruit peut-être, la sensation d’une présence, Lysia s’est retournée brusquement. Il était là, tout près, debout au bord du trou d’eau et la contemplait, longue silhouette brune aux seins généreux et fiers auréolés de brun, les tétons dressés de la fraîcheur de l’eau. Il souriait et ne disait mot, admirait la taille fine et le ventre plat, l’aine marquée et le buisson brun et frisé qui remontait haut sur le ventre doucement bombé.
Il a fait un pas, est descendu dans le bassin sans la quitter des yeux, a pris ses cheveux à pleine main dans son cou, son menton de l’autre main et a baisé sa bouche de ses lèvres sèches.
Lysia était figée. Elle n’avait pas fait un geste. La peur la paralysait. En une seconde lui passaient par la tête les histoires horribles de sa grand-mère, ces histoires de soudards brutaux qui surgissaient dans un village, qui tuaient les hommes et violaient les femmes, les tuaient aussi ensuite où les abandonnaient à demi-folles, femmes perdues dont personne jamais ne voulaient plus.
Elle n’avait plus en tête que cela. Sa vie perdue. Douleur et mort. La fin.
La rudesse du baiser et l’haleine de l’homme ont interrompu sa transe. Elle l’a repoussé à deux mains, et a poussé un cri.
Un cri aigu de désespoir pour sa vie perdue.
Elle s’est battue, a résisté aux mains dures sur ses bras qui l’entraînaient vers le rocher, aux mains dures et râpeuses sur ses seins, au genou qui ouvrait ses cuisses, au poids du corps sur elle qui l’écrasait … l’homme ne bougeait plus, lourd sur son corps écrasé sur la pierre dure, glissait … libre ! Elle était libre ! Aveuglée de larmes de peur et de rage.
Un éclair aveuglant, reflet du soleil sur l’acier. Sa tunique humide jetée sur elle, qu’elle serrait de ses poings …
— Habille-toi !
Elle ne voyait dans le soleil qu’une ombre à travers ses larmes.
Elle s’est levée, le dos meurtri, a enfilé sa tunique au-dessus de sa tête.
A ses pieds, son agresseur, le visage en sang, gémissait.
Les soldats l’ont suivie jusqu’à la ferme, son agresseur, un soldat lui aussi, couché en travers sur le tapis de selle de son cheval.
Ils ont discuté avec sa mère pendant qu’elle parquait les chèvres.
— Pourquoi ?
— Tu auras une vie plus belle, Lysia.
Les soldats ont remis une bourse à sa mère et l’ont emmenée loin de ses collines où depuis quatorze étés elle gardait ses chèvres et rêvait.
Vendue. Quelques pièces d’or et sa liberté perdue.
Ils l’ont emmenée telle qu’elle était, dans sa pauvre tunique de lin écrue, ses sandales de corde tressée aux pieds, sans même lui laisser embrasser ses sœurs. L’affaire était déjà conclue et son avis importait peu. Le capitaine des soldats l’a aidée à monter en croupe derrière lui et a rejoint le reste de la troupe qui attendait au sommet de la colline.
Elle a reconnue Ellinn, une fille de son âge en croupe derrière un autre soldat, deux garçons du village voisin, Maar plus jeune qu’elle, un autre de son âge dont elle avait oublié le nom.
Ils ont chevauché jusqu’à la tombée de la nuit, bivouaqués au bord d’un ruisseau, et sont repartis à l’aube vers la ville.
A mots chuchotés, les jeunes gens disaient leur peur de l’inconnu, ignorants tout des raisons pour lesquelles les soldats les avaient arrachés à leur famille, de ce que serait dorénavant leur vie.
D’autres avant eux, ils savaient, avaient été emmenés, on en parlait parfois le soir au coin du feu, qu’on n’avait jamais revus.
Vendus pour quelques pièces d’or. Esclaves, sans doute.
Sa vie perdue … ses deux sœurs en pleurs, le regard fuyant de sa mère, le dos voûté de sa grand-mère qui s’appuyait du front au mur de paille et de boue séchée de son foyer perdu … Lysia pleurait.
Elle a découvert la ville au travers du voile des larmes qui inondaient ses yeux le lendemain.
Aux portes du palais les soldats les ont confiés aux mains de quatre hommes aux visages lisses et sans expression, vêtus de pagnes pourpres fermés sur le ventre d’une broche d’argent gravée d’un cercle barré d’une oblique, le même motif que celui tatoué à l’encre rouge sur leur front.
A Lysia ils ont pris sa bourse et les pierres de couleur qu’elle y conservait, sa ceinture de cuir, et sa broche d’argent, sa tunique, ses sandales. Le rouge de la honte au front et aux joues, regard baissé, ses bras serrés sur sa poitrine, elle a franchi nue comme Elinn et les deux garçons les portes du palais sous la conduite de leurs gardiens.
Les garçons d’un côté, les filles de l’autre, leurs gardiens les ont conduites par de longs couloirs aux murs de pierre blanche dans une pièce sans fenêtres, avec quatre paillasses le long des murs, et les ont abandonnées, des heures d’attente, des heures d’angoisse, des larmes.
Dans une cour bordée de hauts murs aveugles, un gardien l’a poussée vers un grand baquet d’eau glacée et l’a lavée des pieds à la tête, mettant sa pudeur au supplice en frottant d’une brosse souple et d’un linge jusqu’au moindre repli de son intimité. Elle tremblait au contact sur son corps des mains indiscrètes de cet homme muet. Des larmes, encore des larmes … impuissance, résignation … et révolte aussi.
Pas un mot n’avait été prononcé, ni par les jeunes-gens ni par leurs gardiens depuis le départ des soldats.
A leur insu, ils étaient observés. Derrière un moucharabieh qui perçait l’un des murs, deux silhouettes guettaient.
— Quand voulez-vous les voir ?
— Très vite, très vite, dès qu’ils auront rejoint les deux filles qui sont arrivées ce matin.
— Elles étaient seules ? Pas de serviteurs pour elles ?
— Nous y pourvoirons si nécessaire, deux suffiront sans doute. L’une des filles est trop jeune, pas encore pubère, et quant aux trois autres … deux serviteurs seront peut-être suffisants … et vous gagnerez sans doute une servante …
L’homme riait, un rire aigu et glaçant, en prononçant ces mots. Il était énorme, difforme, sa grosse tête ronde semblant posée directement sur les épaules. Une montagne de graisse qui pourtant se déplaçait d’une démarche souple et silencieuse. L’intendante du palais observait la lame d’argent courbée fixée sur l’index du maître des eunuques, qu’il agitait devant lui.
— Vous procèderez …
— Dans l’instant ! Les filles doivent connaître le sacrifice de leurs serviteurs ! et si l’une d’entre elles … elles devront aussi y assister ! C’est nécessaire …
Et toujours la lame agitée devant lui, qui reflétait un sourire gourmand qui glaçait les sangs de dame Alyse.
— Ce sera une première pour vous, je vous guiderai.
— Me guider ?
— Vous avez votre rôle ! Les rites doivent être respectés, chaque mot, chaque geste. Vous avez votre part à chacune des cérémonies. Nous vérifierons les filles en premier lieu, moi le premier, vous ensuite …
— Et si l’une d’elles …
— Nous la ferons servante, sans attendre ! Ensuite les serviteurs, vous devez en attribuer un à chacune, et le choix de l’opération vous appartient, à vous seule.
Le maître des eunuques se délectait de la nervosité de dame Alyse. Il avait remarqué ses doigts blanchis à se serrer très fort sur ses bras de ses mains glissées à l’intérieur des manches larges de sa tunique, son cou raidi de tension.
— Le choix ?
— Il y a trois méthodes. Ne soyez pas étonnée de n’en rien savoir ! Ces secrets sont protégés, et vous en devenez gardienne à votre tour.
Le ton mielleux de Sadar, la lame brillante pointée, dame Alyse ne s’y est pas trompée, c’était une mise en garde qu’il lui adressait.
— La plus courante est une ablation totale de l’appareil génital, verge et testicules. La seconde prive les serviteurs de leur fertilité seulement : selon les cas, on écrase les testicules où on les noue d’un lien qui arrête l’irrigation et entraîne leur perte en quelques jours, et enfin leur ablation. Enfin …
Dame Alyse a remarqué la très brève interruption, et tout aussi fugitif, le regard de Sadar se voiler. Elle a deviné dans l’instant que cette troisième voie était celle le concernant. Cette information lui serait peut-être utile un jour.
— … pour les derniers, seule la verge est tranchée à la racine.
Il s’est interrompu et s’est tourné vers le spectacle de la cour où les gardiens finissaient la toilette des nouveaux arrivés.
— Mais … est-ce … suffisant ?
— Oui.
La réponse trop brève ne satisfaisait pas dame Alyse.
— Sadar,, puisque ce choix m’appartient, quels sont les risques de chacune des trois ? Tous … survivent-ils ?
Sadar pliait et dépliait son index, jouant du reflet d’un rayon de soleil sur la lame :
— A la première, pas tous. Elle a cependant l’avantage d’une … esthétique future, que n’a pas la seconde moins risquée et plus douloureuse pour le futur serviteur dans l’instant selon la méthode, mais dont il se remet très vite.
— Et la troisième ?
Elle sentait la réticence de Sadar.
— Le garçon pourrait toujours procréer, il en conserve toute sa vie le désir, comme tout homme entier, mais lui n’a aucun moyen de l’assouvir, ni seul, ni avec l’aide de qui que ce soit.
— La frustration doit être terrible !
Sadar n’a eu aucune réaction à la remarque d’Alyse, pas un seul tremblement de ses multiples mentons. Il regardait la cour à travers les croisillons de bois du moucharabieh :
— Les gardiens ont en terminé. Rejoignons-les.
Les gardiens ont ouvert la lourde porte donnant accès aux pièces secrètes du palais, la seule qui permettait d’y entrer.
Lysia et Ellinn ont été conduites près d’une jeune-fille de leur âge et d’une autre plus jeune, sans doute dix étés à peine, du côté droit d’une longue table à l’épais plateau de bois dans les quatre coins de laquelle était fixé un anneau de fer.
Les deux garçons leur faisaient face de l’autre côté de la table.
Aux quatre filles les gardiens avaient coupé les cheveux ras sur leurs têtes, et avaient complètement rasé leurs aisselles et leur toison pubienne.
Les deux garçons étaient eux entièrement rasés, y compris leurs sourcils. Même les cils à leurs paupières avaient été coupés, les rendant d’un aspect très semblable à celui des gardiens.
Tous les six se tenaient nus dans la lumière des lampes à huile qui pendaient du plafond au-dessus de la table et laissaient dans l’ombre la grande pièce autour d’eux.
Leurs gardiens avaient rejoint dans l’ombre une dizaine de leurs semblables alignés contre le mur du fond.
Seule la fillette s’agitait, se penchait ou tournait la tête pour regarder autour d’elle, souriait aux filles à ses côtés et aux garçons en face d’elle quand elle croisait leur regards. Eux, comme les trois jeunes filles restaient figés, noués d’angoisse et de crainte, de peur, à ne rien savoir du sort qui les attendait.
Leur attente durait dans un silence pesant et la fraîcheur de la salle faisait naître des frissons et piquait leur peau de froid. La fillette s’amusait des tétons durcis d’Ellinn en les montrant du doigt en riant.
Tous se sont tournés vers la porte quand sont entrés dans la salle l’homme le plus gros qu’aucun d’eux n’ait jamais vu qui avançait comme en glissant accompagné d’une femme au visage sévère et à la peau noire qui le dominait de sa taille. L’un et l’autre étaient impressionnants, chacun de manière différente.
L’homme souriait et plissait les yeux en dévisageant longuement chacun d’eux, tapotant sa poitrine d’une longue lame d’argent qui brillait à son doigt, la femme se tenait immobile, les traits figés, les bras croisés sous sa poitrine, mains noyées dans les manches de sa tunique d’un rouge violent.
Sadar a frappé dans ses mains :
— Gardiens ! Purifiez-les !
Venant du fond de la salle, deux gardiens se sont approchés de chacun les jeunes-gens. L’un portait une outre gonflée à l’épaule et un seau à la main. Le second des deux, à Lysia comme aux autres, d’une main sur son ventre et l’autre dans son dos, l’a faite se pencher sur la table pour y allonger son torse puis lui a écarté les jambes. Un contact froid entre ses fesses, un doigt qui massait, un objet dur qui perçait son anus et une sensation de froid … le premier gardien pressait sur l’outre à deux mains, forçant l’écoulement dans les intestins de Lysia du liquide de l’outre qui produisait ce froid dans son ventre qu’elle sentait se gonfler. Elle appuyait son front sur ses bras repliés devant elle et fermait les yeux, les joues brûlantes de honte.
L’outre étant vide, la canule a été retirée, aussitôt remplacée d’un objet plus gros qui a arraché un cri de douleur à la fillette à côté de Lysia. Son gardien a redressé Lysia qui baissait les yeux sur son abdomen gonflé, le front crispé d’inquiétude à cause de la chaleur qui après le froid l’envahissait progressivement, les fesses serrées sur l’objet dur par crainte de répandre sur ses cuisses et au sol le liquide qui commençait à la brûler, d’autant que le gardien appuyait et massait son ventre tendu d’une main dure.
La petite fille à côté d’elle avait pris sa main et levait vers elle un regard éperdu, pliait une jambe puis l’autre, et gémissait. Son gardien l’a tirée en arrière, arrachant le bouchon d’entre ses jambes en l’asseyant sur le seau.
L’un après l’autre s’asseyaient, émettant des bruits liquides. Lysia résistait, retardant le moment de honte à se vider ainsi sous les yeux de la grande femme hautaine qui ne regardait plus qu’elle, seule à rester debout. Longtemps elle a résisté à la brûlure dans ses entrailles, l’orgueil plus fort que la douleur, et s’est brusquement reculée, surprenant presque le gardien qui a dû la retenir d’une main pour ôter de ses fesses le bouchon qu’il y avait mis. Accroupie sur le seau, le visage enfoui au creux de ses mains, elle s’est longuement vidée, de ses intestins et de sa vessie, honteuse mais soulagée.
Déjà les autres se relevaient, reprenaient position appuyés sur la table pendant qu’un gardien les lavait de linges humides dont Lysia sentait l’odeur de jasmin envahir la salle.
Dame Alyse n’a pu retenir un bref sourire en voyant l’air boudeur et les joues rouges de Lysia qui lui jetait un regard noir. Elle saluait son orgueil et sa résistance aux effets dévastateurs et douloureux de la décoction du lavement qu’elle connaissait bien pour l’avoir elle-même expérimenté avec moins de succès au cours de sa formation.
Les quatre filles et les deux garçons avaient repris place devant la table et Sadar a adressé un signe de la main à la fille la plus proche de lui :
— Malika, approche.
La jeune-fille s’est présentée devant Sadar et dame Alyse qui l’ont examinée sous toutes les coutures, tâtant ses épaules et ses cuisses, ses seins et ses fesses :
— Assieds-toi au bord de la table.
Sadar a sorti d’une poche de sa vaste tunique un olisbos d’ivoire veiné, sculpté à l’image d’un sexe d’homme surmonté d’un gland surdimensionné qu’il a trempé dans une coupelle qu’un gardien lui présentait. Il a repoussé Malika d’une main sur sa poitrine pour qu’elle étende son dos sur la table, ses fesses tout au bord et les jambes pendant dans le vide. Un gardien lui a relevé les genoux contre la poitrine à toucher ses seins et d’une brusque et forte poussée, Sadar a introduit le gland de l’olisbos entre ses fesses, provoquant un cri déchirant.
Les autres filles autour de la table pâlissaient d’appréhension sachant que ce serait leur tour bientôt de subir le même traitement. La fillette étouffait un « oh ! » de sa main et roulait des yeux, pour la deuxième fois elle a pris la main de Lysia dans la sienne en se rapprochant d’elle.
Dame Alyse qui l’avait vue faire a adressé un bref signe de tête à Lysia pour l’autoriser à rassurer la fillette. Lysia a passé un bras sur ses épaules et a caressé sa joue.
Le gardien a rabaissé les jambes de Malika et les a laissées pendre dans le vide. Sadar basculait vers le bas l’extrémité de l’olisbos qu’il serrait de sa main, faisant levier au bord de la table, déformant les minces cloisons et faisant saillir les chairs étirées du sexe dont il écartait les lèvres à deux doigts, la lame de son index affûtée comme un rasoir frôlant dangereusement le ventre :
— Intacte.
Il a retiré le phallus d’ivoire d’une traction, arrachant un nouveau cri de douleur à Malika, invitant dame Alyse à contrôler à son tour la virginité de Malika, ce qu’elle a fait en vérifiant d’un doigt l’intégrité de l’hymen :
— Intacte. Rejoins ta place.
C’était au tour d’Ellinn. Avant même la fin de l’examen de Malika, Ellinn avait commencé à s’agiter, jetait des regards inquiets autour d’elle, cherchait réconfort auprès de Lysia d’un regard suppliant. La douce Ellinn, si gaie et rieuse qu’elle rencontrait souvent au village ou dans les collines s’est approchée du bout de la table tête basse, les joues marquées de grosses larmes. Dans le lourd silence de la salle, Lysia a entendu son murmure … « mon père … il était saoul … ».
Sadar et dame Alyse avaient un visage de marbre.
Elle s’est assise du bout des fesses au bord de la table, et comme Malika avant elle, a crié de douleur.
— Impure.
Dame Alyse a confirmé le jugement de Sadar :
— Impure.
Sadar a claqué dans ses mains et annoncé à voix forte :
— Nous te faisons servante !
Effervescence dans la salle. Plusieurs gardiens approchaient, s’affairaient autour d’Ellinn et de la table, sans heurts, le silence n’étant rompu que des sanglots et des gémissements d’Ellinn. En quelques minutes à peine, quand les gardiens ont reflués vers le fond de la salle, Lysia et les autres ont découvert Ellinn allongée sur le dos, les mains liées par des cordes aux anneaux de fer au haut bout de la table, d’autres cordes au-dessus des genoux attachées aux anneaux du bas de la table maintenaient les jambes ouvertes à un angle impossible. Un épais rond de bois sous ses fesses arquait son corps, soulevait son bassin faisant saillir en pointe les os des hanches et le bombé du Mont de Vénus de son ventre creusé. Ellinn pleurait, répétait sans arrêt en sanglotant « il m’a violée … il m’a violée … ne me faites pas de mal … je vous en supplie …».
Deux gardiens s’affairaient à hauteur de sa poitrine. Sadar murmurait à l’oreille de La femme noire. Lysia voyait les yeux voilés de la femme, ses lèvres se pincer, son cou se raidir ; elle regardait droit devant elle, a sèchement hoché la tête.
Sensible à la litanie de suppliques d’Ellinn, la fillette s’était réfugiée dans les bras de Lysia, entourant sa taille de ses bras et sa joue appuyée contre son ventre, dos tourné à la table.
Dame Alyse étirait les tétons d’Elinn et deux gardiens nouaient à la base des seins un lacet qu’ils serraient pour les faire gonfler en excroissances obscènes dont la peau violaçait de l’étranglement.
Dame Alyse tirait les tétons très hauts. Au haut bout de la table, Sadar s’est penché. De la lame fixée sur son index il a tranché les tétons sous les doigts de la femme, puis tracé deux lignes croisées coupant d’une croix sanglante l’aréole de chaque sein..
Ellinn hurlait. Lysia fermait les yeux d’horreur en serrant très fort contre elle la fillette. De l’autre côté de la table, un des jeunes garçons s’était évanoui.
Un gardien a enfoncé un linge dans la bouche d’Ellinn pour étouffer ses cris.
Les gardiens ont ôté les liens qui gonflaient les seins mutilés, l'aréole ouverte en quatre pétales sanglants sur lesquels ils ont étalés un épaisse pâte brune qui a instantanément arrêté le saignement qui zébrait les seins et le torse d’Ellinn de rivières pourpres. Ellinn avait perdu connaissance.
Lysia secouait la tête de droite à gauche comme pour nier ce qui venait de se passer, le corps agité d’un incontrôlable tremblement en voyant un gardien, deux plaques de bronze dans les mains s’approcher au bas de la table du sexe exposé d’Ellinn.
Elle a croisé le regard de la femme noire, vu les lèvres blanchies et la posture raide.
Lysia a su alors que se préparait pire encore.
Les longues nuits d’hiver, sa grand-mère ne racontait pas que des histoires de princesses. Elle se souvenait, d’un temps pas si lointain, où dès qu’une fille devenait pubère, les femmes se réunissaient autour d’elle en cérémonie. Le passage à l’âge adulte s’accompagnait de cris d’agonie.
Cette odeur douçâtre et entêtante de la pâte brune qui cicatrisait les seins de Malika, que sa grand-mère utilisait pour un genou couronné d’une chute dans la cour, elle en avait raconté l’histoire, quand les femmes du village l’avaient utilisée, pour elle. Sa grand-mère soupirait et parlait bas, caressait leurs joues et disait « C’est fini, vous grandirez entières ».
Lysia savait. Et Lysia pleurait en caressant les joues de la fillette qui se calmait dans ses bras. Plus jamais après ça Malika ne serait femme entière. Sa grand-mère avait dit « excision », une main à plat sur son ventre, avait dit « C’est fini, j’étais la dernière ». Elle s’était trompée.
Sadar a dit « Approchez », Sadar a dit « Elle aussi » en montrant la fillette. Il avait une lueur malsaine dans les yeux. Le gardien a glissé les deux plaques dans la fente du sexe et les a couchées à plat, tenant le sexe ouvert. La femme noire étirait les voiles fins et les plaques se serraient en bas. Elle soulevait de deux doigts en crochet la tige sous le capuchon de peau tout en haut, étirait, et les plaques se serraient encore, emprisonnaient très haut les chairs fragiles qui prenaient une teinte rouge sombre, serraient entre elles tout en haut la naissance de la tige de chair qui tendait la peau et le bouton gonflé au bout en une horrible excroissance de chairs boursoufflées.
Un gardien a redressé Ellinn, passé des sels sous son nez, elle aussi devait voir la fin de sa vie de femme entière.
Sadar, en montant, a coupé de sa lame les deux voiles roses-brun, suivant les plaques serrées, coupé tout autour en tournant autour du bouton le capuchon que la femme étirait, ôté les chairs tranchées.
Elinn suffoquait, pas encore de douleur sous la pression des plaques, ou de trop de douleur et d'horreur étouffant son cri, les yeux voilés, comme étrangère à son corps.
Un gardien a tendu une lame à la femme qui tenait le bourgeon de deux doigts. Elle a tranché en montant, le bouton et la tige étirée très haut, et Ellinn râlait, un linge enfoncé dans sa bouche et les yeux agrandis de terreur, de douleur, d’incrédulité.
Sadar a enfoncé dans le vagin un olisbos court avec deux cornes à son bout extérieur qui remontaient autour de la plaie pour maintenir les lèvres du sexe écartées quand le gardien a retiré les deux plaques de bronze. Une plaie. Une plaie béante, immonde, indécente … horrible, indicible … et le flot de sang … la pâte odorante et brune dessus.
Lysia avait laissé glisser la fillette au sol, recroquevillée à ses pieds. Malika plaquait ses deux mains sur sa bouche grande ouverte, agitée de hoquets, s’est tournée pour vomir.
Un des garçons s’était effondré comme la fillette, l’autre, fixait fasciné le sexe mutilé, les yeux brillants, la verge dressée.
Lysia ne quittait pas des yeux les yeux noirs de la femme noire, une main posée sur la cuisse d’Ellinn qui s’était évanouie à nouveau.
Les gardiens ont emmenée Elinn, une coupelle d’étain posée sur son ventre, deux voiles rose et le capuchon, un bouton et sa tige, deux tétons baignant dans un liquide translucide, trophées d’un supplice barbare.
D’autres ont nettoyé la table, une odeur de jasmin flottait dans la salle.
Sadar a examiné Lysia. Elle n’a pas crié en sentant son anus déchiré, les yeux fixés aux yeux de la femme noire, les dents et les poings serrés.
— Intacte.
— Intacte.
Elle a caressé la joue de la fillette et l’a embrassée sur le front, lui a tenu la main jusqu’au bout de la table. Seule la femme l’a examinée. Le phallus d’ivoire lui a été épargné :
— Intacte.
— Intacte.
Sadar rayonnait, un sourire aux lèvres, mains croisés sur son ventre énorme.
Deux gardiens avaient emmenés la fillette hors de la pièce.
— Malika, Lysia, vous êtes choisies, vous êtes odalisques de votre seigneur. Dame Alyse va donner un serviteur à chacune. Dame Alyse, lequel pour Malika, lequel pour Lysia ?
— Maar pour Malika.
Elle invitait au bout de la table celui des deux qui s’était évanoui pendant le supplice d’Ellinn.
Le garçon semblait à Lysia à peine plus jeune qu’elle. Elle se souvenait de lui courant dans les collines et nageant dans le ruisseau au village, le regardait écartelé sur la table comme Ellinn plus tôt, le teint blafard et les lèvres tremblantes, un linge enfoncé entre ses lèvres, une peur immense, le désespoir dans ses yeux.
Un linge blanc serré sur son ventre, d’autres autour de ses cuisses. Les gardiens l’ont baigné d’une eau à l’odeur piquante, ont posé un linge sur son nez. Il a fermé les yeux, endormi.
— Malika, pose ta main sur son front. Dame Alyse, comment sera-t-il fait serviteur ?
— L’ensemble.
Dame Alyse se tenait derrière Sadar qui a opéré lui-même, qui tenait dans sa main la verge et les testitucles soulevées, tranchait …
Un gardien a entouré plusieurs tours d’un fil fin sous la plaie pour ligaturer avant que Sadar ne finisse de couper et enfonce une tige d’or dans l’urètre, ne baigne abondamment la plaie sanglante, ne recouse les chairs autour de l’aiguille d’or d’un fil de soie noir.
Les gardiens ont attachées ensembles ses cuisses et une pièce de bois les maintenant écartées avant de le transporter hors de la salle toujours endormi, accompagné de Malika.
— Tu le veilleras trois jours durant. Il ne doit rien boire, pas une seule goutte de ces trois jours. Un gardien t’aidera dans ta tâche. Va !
Lysia n’avait rien regardé de l’horrible supplice du jeune garçon. Ses yeux allait de la femme noire à celui qui lui était désigné pour serviteur, qui s’était montré fasciné pendant la mutilation d’Ellinn et avait regardé en tremblant son camarade se faire émasculer, secoué parfois d’un rire fou.
Celui-ci semblait plus jeune qu’elle. Il devait bien sûr avoir peur, comment en être autrement, mais n’en montrait rien, semblait absent, battait des paupières constamment et avait des gestes brusques, saccadés. Depuis le tout premier examen de Malika, Lysia avait remarqué son membre dressé, comme ceux des mâles à la ferme à l’époque des saillies que ses sœurs et elles observaient en riant, comme d’un spectacle joyeux.
Cette réaction l’avait sidérée.
Attaché sur la table comme son camarade avant lui, son membre restait tendu et raide sur son ventre et s’agitait de secousses qui semblaient amuser Sadar.
Les gardiens ont bandé son ventre et ses cuisses de linges, et l’ont lavé.
— Lysia, pose ta main sur son front. Dame Alyse, comment sera-t-il fait serviteur ?
Elle regardait le jeune garçon sur la table et son sexe dressé, a croisé longtemps les yeux de Lysia, puis s’est tourné vers Sadar :
— La verge seule.
Un gardien fermait ses doigts autour des testicules du garçon et les écartait de la base de la verge pendant que Sadar tenait la verge verticale de ses gros doigts boudinés. Lysia fronçait les sourcils en voyant les petits mouvements de Sadar sur la verge dont le gland devenait violacé et la femme en noir pinçait les lèvres de réprobation.
Sadar est resté longtemps l’index armé de la lame tranchante en suspens, puis lentement, en demi-tours successifs il a coupé la verge au plus près du ventre, a glissé une aiguille d’or dans l’urètre comme pour l’autre garçon, prodiguant à Lysia les mêmes conseils qu’à Malika.
Elle a suivi les gardiens qui emportait le garçon, sa verge tranchée et rétrécie dans une coupelle posée sur son ventre.
Il s’appelait Egon. Lysia se souvenait maintenant de son nom, « Egon l’écervelé » que les enfants du village poursuivaient en lui jetant des pierres, Egon que les gardiens retenus d’un geste par Sadar n’avaient pas endormi, et avait subi son supplice sans un cri, insensible à sa mutilation.
Trop d’horreur ? Ces choses-là n’arrivent pas ? Un monde inventé par un esprit dérangé ?
Vous croyez ?
A personne, n’est-ce pas ? Il ne viendrait à l’esprit de personne de mutiler son semblable, frère, sœur … fille …
Pas aujourd’hui, pas à notre porte.
Après une lecture, Fiona Mac Intosch, « Percheron », un prétexte à dire des horreurs, beaucoup plus qu’elle n’en a dites.
Une suite ? La vie au harem ?
Maître Domino nous construit bien une saga mythologique avec sa Belle Hélène … Alors la vie de cette Lysia inventée, le harem … je ne sais pas … peut-être.
Misa – 06/2014
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6 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Souvent je consulte votre profil espérant une suite à votre récit.
Il m'avait beaucoup intriguée, je l'avais trouvé très prometteur.
En espérant pouvoir vous lire.
Il m'avait beaucoup intriguée, je l'avais trouvé très prometteur.
En espérant pouvoir vous lire.
Sublime réussis et victoire car j'en ai lue des récits, et en écris aussi...Mais toi, c'EST UN ART CAR ON CE DÉLECTE TOUJOURS...
Continue je me rend immédiatement au 2 et ca presse meme..
Continue je me rend immédiatement au 2 et ca presse meme..
Intéressant d'observer que malgré l'excellence du texte, Misa n'a obtenu que 9 de la part du jury.
Pourtant, ce n'est pas hors sujet, bien au contraire, on ne parle que de sexe. C'est une vraie histoire de sexe.
Ce n'est pas non plus outrancier. On est bien dans la vraie réalité de cultures contemporaines proches qui prétendent même à se développer se répandre chez nous.
Alors pourquoi ne pas lui avoir donné la note de 10 ?
Où est le malaise ?
Pourtant, ce n'est pas hors sujet, bien au contraire, on ne parle que de sexe. C'est une vraie histoire de sexe.
Ce n'est pas non plus outrancier. On est bien dans la vraie réalité de cultures contemporaines proches qui prétendent même à se développer se répandre chez nous.
Alors pourquoi ne pas lui avoir donné la note de 10 ?
Où est le malaise ?
merci Misa !
Merci Misa de nous rappeler que nous ne vivons pas dans le monde des bisounours
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Extraordinaire !!
Vendredi soir, vient de lire un peu vite, pas le temps de m'étendre, je reviendrai te dire misa ... bien ... bien ... bien ...
Vendredi soir, vient de lire un peu vite, pas le temps de m'étendre, je reviendrai te dire misa ... bien ... bien ... bien ...