L'ascenseur

- Par l'auteur HDS Theovanquint -
Auteur homme.
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Récit libertin : L'ascenseur Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-11-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
Tags : Au boulot
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Couleur du fond :
L'ascenseur
Les portes s’ouvrent, se referment. La cabine interrompt sa course. La lumière disparaît. L’espace se rétrécit. Le temps s’allonge. L’incertitude et l’inquiétude guettent les passagers involontaires d’un voyage statique.

La porte s'ouvrait.
La porte se fermait.

Je n'étais plus seul dans l’ascenseur.
J’aurais dû sortir pour continuer mon travail de technicien de surface, joli euphémisme pour un nettoyeur de bureau.
Mais je n’étais pas descendu.
J’étais resté.
Parce qu’une femme était montée.
Parce que je l’avais toisée de mes regards.

Le visage tout en rectangles, muni d’une paire de lunettes sévères, les cheveux coupés très courts, à ras de nuque, elle était habillée en costume-jupe, un porte-documents en cuir de porc gris serré sous le bras droit. Son apparence me laissait deviner qu’elle travaillait au cabinet d'avocats qui se trouvait à l’étage où on venait de s’arrêter et de repartir. Elle rayonnait efficacité, sens des affaires et sobriété. Pour détruire cette image de froideur, je me l’imaginais tout de suite très chaude. Elle n'avait pas encore trente ans et était déjà grise, non pas prématurément parce que la responsabilité impliquait tant de soucis, mais parce qu'elle s'était teint les cheveux en gris pour qu'ils soient assortis au tissu gris anthracite de son costume-jupe. Plus que la coupe et le tissu de ses vêtements cela me montrait qu'elle avait du style. Mais malgré le caractère sobre de ce style elle ne laissait pas trainer le moindre doute qu'elle était femme, très, très femme. Cette féminité se montrait dans les talons hauts, gris aussi, les bas-couture noirs, les ongles également peints gris et l'incision de ses seins dans le col de chemise entr’ouvert. Avec encore plus de zèle je voulais qu'elle soit chaude. Je me l’imaginais nue, en train de se faire baiser à quatre pattes, le cul et la chatte en l’air, en train de jouir comme une garce éhontée. Sur le coup je me décidais à la draguer.

« Votre journée de travail vient de se terminer ?», j’essayais de l’entraîner à la conversation « Ma soirée de travail vient de commencer. ». Il était en effet déjà huit heures du soir. Elle ne prit même pas la peine de répondre, sans doute aucun parce que dans ma tenue de nettoyeur elle me jugeait loin en dessous de sa classe sociale, mais regardait sa montre d’un air ennuyé comme si elle voulait encourager l’ascenseur d’accélérer sa descente et la libérer de ma présence et mes propos intrusifs.

Une annonce interrompt la course du temps, celle des rendez-vous effrénés, celle de l’ascenseur. Il faut continuer à travailler. Garder le silence ou dialoguer avec un compagnon de voyage qu’elle n’a pas choisi. La peur rapproche celles et ceux qui y succombent.

Et puis l'ascenseur s'arrêta.
Et puis la lumière s'éteignit.

« Nom de dieu », jura-t-elle, brisant son image froide. Cela me fit brièvement ricaner. Pourquoi se faisait-elle des soucis ? Le système d'urgence allait se mettre en marche dans quelques secondes ou minutes au plus. Mais cela ne se passa point. Avec difficulté, j'ai réprimé un juron moi-même et une inquiétude soudainement naissante. Prenant mon téléphone portable, je cherchais le numéro de la compagnie d'ascenseur en dirigeant la lampe torche sur le panneau d’information.

Je retins un autre juron lorsqu’une voix automatisée me demanda de patienter. Même si en réalité l’attente n’avait pas duré plus de soixante secondes, cela m’avait semblé être une éternité. Mon inquiétude se voyait reflétée sur le visage de la co-passagère involontaire, comme mon soulagement quand finalement quelqu’un répondit.

« Nous sommes désolés », a déclaré une voix masculine de l'autre côté lorsque j’avais expliqué ce qui s’était passé et où nous nous trouvions. « Il y a une panne de courant généralisée dans plusieurs quartiers de la ville. Malheureusement, vous n'êtes pas le premier à appeler ni être les seuls à être coincés. L’ascenseur devrait se remettre en marche dès que l’électricité se rétablit. Il faudra donc patienter quelque peu. Si cela dure trop longtemps vous pouvez nous retéléphoner, disons après une heure, et nous allons envoyer quelqu’un pour essayer de vous libérer. Mais nous avons déjà reçu une dizaine d’appels. En tout et pour tout cela pourra donc prendre quelques heures. A moins que l’électricité ne se rétablisse vite, sur quoi évidemment nous n’avons aucune prise. » Immédiatement, c'était comme si je sentais l’air diminuer dans la cabine. Avant même que je puisse exprimer mon mécontentement, la connexion était rompue.

« Et ?», demanda-t-elle après quelques secondes, visiblement agacée et humiliée que je l’oblige à me demander à lui fournir les informations que je ne lui avais pas donné volontairement. Je lui communiquai la mauvaise nouvelle. Sans arrière-plaisir cette fois-ci.

« Des heures. Cela ne peut pas être vrai. J’ai un rendez-vous d’affaires encore se soir. Merde. » Puis elle se tut, comme si elle regrettait d'avoir été obligée de me parler. Elle sortait son propre téléphone et expliqua brièvement à la personne à l’autre côté qu’elle risquait d’être fortement en retard ou de même devoir demander de reporter le rendez-vous.

Entre-temps, mes yeux étaient suffisamment habitués à l'obscurité pour voir qu'elle sortait des papiers et un ordinateur portable de son porte-documents, qu'elle posa par terre pour s'asseoir dessus puis alluma l'ordinateur. Immédiatement, il faisait beaucoup moins sombre dans la cabine. Je restais debout, la regardant d'en haut, et inévitablement mes yeux se déplaçaient et glissaient de son visage dans son décolleté. Elle devait avoir senti mes regards parce qu’elle dressa son visage vers moi et dit. « Tu n’as pas d’honte ? Cesse donc de regarder mes seins. »

Aussitôt sa remarque faite elle recommença à travailler, mais visiblement avec de moins en moins de concentration, son visage ne pouvant pas cacher son inquiétude grandissante.
« Penses-tu qu'il y a assez d’air ?», elle brisa de nouveau le silence, cherchant un allié contre la peur qui montait en elle.

« Ne vous inquiétez pas. Cette cabine n'est pas hermétique. » Je le disais autant pour la rassurer elle que de me convaincre moi-même. Parce qu’en réalité l’air devenait plus chaud et opprimant, je sentais ma gorge devenir sèche et monter ma soif. En même temps que je tâchais de croire mes propres réconforts, j'essayais de lui cacher ma claustrophobie. J’avais ma fierté et je ne voulais pas montrer mes peurs à cette femme qui me méprisait toujours, en dépit de son rapprochement temporaire.

Un quart d'heure passa.
« Je ne peux plus me retenir. Je dois aller à la toilette de toute urgence », dit-elle. « C’est tellement humiliant. » Aussitôt ma soif mourut. Son expression faciale me montrait que sa honte était encore plus grande à cause de son mépris pour moi.

« Je vais me retourner. Et vous pouvez utiliser mon seau de nettoyage. »
Je m’étais déjà mis dans un coin, le visage tourné vers le mur. Je l’entendis enlever ses chaussures, entendis le froissement de sa jupe lorsqu’elle la haussa en deçà de ses hanches et voyais avec les yeux de mon imagination comment elle baissa sa culotte en delà de ses genoux. Puis j’entendis le jet de sa pisse libérée éclater contre la paroisse et le fond métallique de mon seau vide, et l’odeur chaude et sentant l’ammoniaque monter dans mes narines. Ce bruit de sa pisse qui jaillissait de sa chatte comme si elle n’allait jamais se tarir, me faisais espérer qu’elle était une gicleuse quand elle jouissait. L’idée faisait instantanément raidir ma queue.

Quand son flot s’arrêta finalement de gicler je me retournai. Elle avait posé son porte-document sur le seau. J’avais pensé qu’elle allait me remercier, mais elle me regardait avec une haine, qu’elle n’essayait pas de me cacher, d’avoir été le témoin de son humiliation.
« Ne me regarde pas. J'espère que je ne te reverrai jamais de ma vie. »
La tenèbre donnait à son visage un air encore plus odieux et sinistre qu'il ne l'avait déjà. Je n'ai pas réagi, même quand elle a sorti un flacon de parfum et a essayé de chasser l’odeur de sa pisse en vaporisant. Mais cela ne faisait qu'empirer l'odeur et empester l’atmosphère de la cabine.

Chaleur moite. Chaleur humaine. Chaleur de peur. Un sexe durcit. La peur nourrit un désir qui grappille à son tour quelques décimètres cubes d’air. Un corps sur un autre, une bouche sur une autre. Des vêtements tombent. Une queue, une chatte.

Un autre quart d'heure passa. Bien que l'électricité était coupée, j’avais de plus en plus chaud, terriblement chaud, à cause de ma peur et de la chaleur de nos corps, le sien et le mien. Malgré mes paroles apaisantes de toute à l’heure, l'oxygène dans la cabine s'était indéniablement raréfié et l’air devenait plus lourd et difficile à respirer. Je transpirais de peur et de chaleur. Pourtant, je n'ai même pas osé enlever ma veste de travail. Jusqu'à ce qu'elle dise : « C’est à étouffer ici. Tourne-toi face à la paroi. »

Cette fois-ci j’entendis comment elle enlevait sa veste, sa jupe et son chemisier. Je me sentais maintenant libre de me déshabiller moi-même. Cependant, j'avais à peine retiré ma propre veste quand elle dit : « Qu’est-ce que tu crois que tu fais ?»

Cette fois-ci c’en était finalement trop. Cette dernière goutte faisait déborder le seau de ma patience. Je me fâchais contre elle. « Merde. J'en ai assez. Je sens bien que tu me méprises parce que je ne suis que nettoyeur et que j’ai été le témoin involontaire de ton humiliation ». Je laissai finalement et définitivement tomber le vous respectueux que j’avais utilisé jusque-là avec elle. « Je me réalise aussi que la seule raison pour laquelle tu m’adresses la parole est parce qu’on est enfermé tous les deux dans cet ascenseur. Mais si tu t’imagines que je vais crever de chaleur pour t’épargner la vue de mon corps prolétarien tu te trompes lourdement. »

Je m'étais retourné vers elle pendant que je parlais et je commençai à me déshabiller devant elle comme si je la mettais au défi de détourner le regard. Elle ne le faisait pas. Bien sûr, je l'ai aussi regardée moi-même. La couleur et la coupe sobre de son costume-jupe avait fait figure de trompe l’œil mais maintenant je voyais qu'elle avait des seins très lourds dans son soutien-gorge tout en dentelles. Malgré la situation, à cause de ce corps splendide et de ma colère mon sexe se dressait de nouveau. Elle ne pouvait pas manquer de s’en apercevoir bien que je n’eusse pas encore ôté mon caleçon. Contrairement à ce que j’avais attendu ce que je voyais dans ses yeux n’était pas de la fureur ni un air choqué d’être confrontée à mon excitation sexuelle indéniable, et pas non plus le désir réciproqué, mais la panique nue et le désir irrépressible d’oublier cette peur.

Obscénité et obsession. Le désir transformé en rage, en dure vengeance. Enfer du con. Paradis de l’anus. Deux corps l’un contre l’autre. Le sommeil. Le retour à la réalité pour deux étrangers. Une porte s’ouvre, une porte se ferme. Arrêt.

« Pardonne-moi. C'est juste que j'ai peur. Je sais que c'est ridicule, mais j'ai tellement peur. »
De finalement pouvoir avouer sa peur et de l'articuler la soulagea mais en même temps relança cette peur. Sa voix est devenue plus paniquée et se cassa. « J’ai peur », dit-elle paniquée. « C’est presque comme si je ne peux plus respirer et que je vais étouffer. Je ne veux pas mourir dans ce stupide ascenseur. Je ne veux pas. Je ne veux pas. Dis-moi que je ne vais pas mourir. Dis-moi. Mais dis-moi bon dieu. »

J'ai senti sa peur m’entrainer. Moi aussi je voulais oublier la mienne. Dans ses yeux je lis comment.

J'ai enlevé mon caleçon. Mon sexe était immense, à faire peur, à faire oublier la peur. Je bandais comme un étalon en chaleur. La peur m'avait rendu plus grand que le désir ne pouvait jamais l'avoir fait. Baiser était en effet le seul moyen d’oublier cette peur irrationnelle. Seulement en elle, dans la chatte, je pourrais oublier.

« Oh mon dieu oui. Baise-moi. S'il te plaît, baise-moi. Si je dois mourir, alors en faisant ça. Baise-moi ! J'ai tellement peur, tellement peur. Baise-moi. » Sa voix était effrayée, commandante, implorante et conjurante à la fois. Elle s’élança d’un mouvement soudain contre moi, écrasant sa bouche contre la mienne aussitôt, m'embrassant désespérément en happant avidement dans mon visage de dents affamées, bec et ongles, pendant qu'une cuisse cherchait le réconfort incertain de mon sexe. Je descendis une main et tirai sa culotte en dessous de ses hanches et de ses fesses, et d’une autre main dégriffai le soutien-gorge. La sensation de ces nichons nus, les mamelons durs contre ma peau nue était accablante comme l’était la chaleur moite de sa chatte qui frottait ma bite. « Baise-moi. Mets-moi ta queue », haleta-t-elle d’une voix suppliante et rauque dans mon cou et contre ma joue.

Elle s'était déjà couchée sur le dos sur le sol et me tira sur elle, tellement qu’elle avait hâte de m’avoir en elle. J'avais hâte d'être en elle. Sa main prenait possession de mon sexe gonflé et sans plus d'introduction, elle me conduisit à l'intérieur, dans les entrailles de son sexe à elle. Mais même dans ce moment, malgré sa peur, dans son abandon spontané, son expérience sexuelle ne s’oubliait pas, car au moment où je la pénétrai, le muscle entraîné de sa chatte pétrit ma bite.

C’est dans cette petite pièce, dans l'air gâté, dans la puanteur de son urine et de sa sueur, dans l'odeur exquise de peur, que je l'ai baisée. Le désir d’oublier sa peur la rendait incroyablement chaude. Malgré tous les efforts que je mettais à la baiser avec toute ma vigueur de mâle en érection, ses poings se sont néanmoins mis à battre sans relâche sur mon dos ou m'ont poussé sur les fesses car je ne pouvais jamais être assez dur et assez profond. Avec un mouvement de hanche agile, elle a renversé les rôles, s'est assise sur moi sans laisser mon sexe s'échapper du sien, puis a commencé à me chevaucher comme une furie déchaînée, sortie de l’enfer de mes phantasmes les plus libidineux. Ses nichons étaient effrayants dans la fureur frénétique avec laquelle ils frappaient le haut de son corps nu comme des poings, s’entrechoquaient, se percutaient et se heurtaient comme des jumelles ennemies, comme s’ils se haïssaient, ses aréoles des tâches de sang qui se répandaient en s’élargissant dans des cercles qui allaient en s’agrandissant toujours plus sur la surface de ses seins tandis que la râpe de sa chatte dans une haine impitoyable de chair contre chair continuellement raclait et écorchait ma bite jusqu'à ce que ce soit juste un nerf cru.

Mais sa propre frénésie a également échoué. Elle s'est débarrassée de ma queue douloureuse et de mes couilles douloureuses et s'est mise à quatre pattes, le cul et la chatte en l’air comme si elle avait finalement devinée ma fantaisie de toute à l’heure, quand je ne faisais que devenir sa chaudeur que je savais vraie maintenant, son visage tourné vers moi par-dessus son épaule, crispé et déformé dans un masque grimaçant de douleur et de plaisir, de passion et d’agonie Elle me regarda avec le désespoir de sa panique, avec le désespoir avec lequel elle cherchait l’oubli de l’orgasme.

« Mais finalement, baise-moi nom de dieu. Merde !» Elle a presque pleuré. Je m'agenouillai derrière elle et enfonçai ma queue brutale dans sa chatte vorace comme un bélier de rage sexuelle. Elle a grogné comme un animal de proie. Je l'ai prise par la taille, les pouces joints dans le sillon de son dos et je l'ai prise avec une intensité que je n'aurais jamais osé dans l’amour, mais bien dans la crainte de la mort dans cet ascenseur infernal. La chair frileuse de ses fesses frissonnait sous la peau chaque fois que je la pénétrais et, à chaque poussée, ses grognements et ses gémissements se propageaient comme s’ils se propageaient de la chambre d'écho de sa chatte à ses cordes vocales. L’œil obscène de son cul et ses yeux me fixaient avec obsession pendant que je la baisais. Les pupilles s'assombrirent au noir le plus profond, comme si c'était elles qui avaient aspiré toute la lumière dans l’ascenseur. Je commençais à frapper et fouetter ses fesses jusqu’à la rougeur avec toute la haine et la rageur dont j’étais capable, avec tout le ressentiment pour son mépris de tantôt, pendant que j’enfonçais le pouce de ma main libre dans son trou de cul, au-delà de la résistance accueillante de son sphincter, de sorte que je sentais ma queue et le gland en champignon de mon sexe frotter contre la jointure de mon doigt à travers la fine membrane qui séparait et joignais à la fois l’enfer de son con du paradis de son anus et de ses entrailles. Maintenant et mains tenantes je serrais mes mains autour de son cou, lui strangulant jusqu’à la suffocation, ses yeux sortis de ses orbites, me suppliant de lui donner cette mort-là, pendant que je continuais de la baiser sans pitié aucune, comme si ma verge était un instrument de punition, mes couilles gonflés et saturés de sperme qui me démangeait d’impatience.

« Oooooooh ! Ouiiii ! Je vais venir. Je viens. Merde. Je viens. » Le cri de son orgasme ressemblait à un râle de mourante, et les contractions et douleurs de naissance de son apogée à des convulsions de mort quand elle jouissait, la libérant finalement de sa peur de mort, pendant que j’injectais l’entonnoir convulsant et spastique de son con de sperme de ma peur. Dans la seconde exacte de son orgasme, Au même moment qu’elle jouissait - et comment - je vidais tout ma peur en elle et éjaculais le sperme du plus profond de mes couilles au plus profond de sa chatte.

Etourdi je retirais ma bite, gouttant toujours de sperme, et je me suis laissé tomber sur le dos. Elle est venue se coucher contre moi, le haut de son corps à travers le mien, les nichons lourds de fatigue, le haut de son corps sur le mien, tous les deux trempés d'effort, tous les deux épuisés, amarrés l’un à l’autre. Et c’est dans cette position, reconciliés, que nous avons trouvé un nouvel oubli, celui du sommeil cette fois-ci, et que nous nous sommes endormis.

Jusqu'à ce que nous soyons réveillés par la lumière qui s'est allumée et l'ascenseur qui a redémarré. Apparemment, la panne d’électricité était résolue et le courant rétabli. Confus et désorientés, nous nous sommes levés, nous regardant l'un l'autre comme si nous cherchions des explications de ce qui s'était passé entre nous dans les yeux de l’autre, redevenus des étrangers. Je ne pouvais pas lire son visage. A-t-elle regretté de m'avoir montré sa peur qui s’est avérée injustifiée par la suite, de s’être laissé aller sans pudeur aucune, de s’être abandonnée, de s'être fait baiser comme une folle, comme une chienne en chaleur, à quatre pattes de plus, par un homme indigne d’elle, d’avoir baisé ce même homme, un nettoyeur ordinaire, de sa propre volonté à elle, à cheval, de l’avoir même supplié de la baiser ?

Elle regarda sa montre comme si elle y cherchait une justification. Quand j’ai vu sa surprise, j'ai regardé ma propre montre. J'ai tout de suite compris sa réaction. À peine une heure, à peine soixante minutes s'étaient écoulées depuis que nous étions entrés dans l'ascenseur. Soixante minutes pour mon désir, pour son mépris, pour sa honte, pour la panique mutuelle, pour la peur de la mort avouée et partagée, pour le sexe éhonté, pour l’agonie de l’orgasme, pour l’oubli final, pour le sommeil et pour le réveil. Tant la peur nous avons fait oublier elle, m’avait fait oublier moi, nous avait fait oublier nous, tout sens du temps qui s’était écoulé, du peu de ce temps qui s’était écoulé.

L'ascenseur s'est arrêté au niveau du garage. La porte s'est ouverte. Nous avons tous les deux attrapé nos vêtements et toutes nos affaires et sommes sortis. La porte s'est fermée. Nous nous sommes habillés en silence, sans plus nous regarder, et chacun est allé son chemin, sans échanger un mot. Quand je l’ai vu sortir du garage, au volant de sa voiture, mon seau à la main, j’ai humé ce seau plein de sa pisse entretemps refroidie, comme si l’odeur de sa chatte juteuse, cette chatte que j’avais baisé, comme si l’odeur de sa peur, comme si le souvenir olfactif de son orgasme y trainait quelque part

Dans les semaines qui ont suivi, je ne l'ai plus jamais rencontrée. Ce n'était pas surprenant. Je ne l'avais jamais rencontrée auparavant, en toute logique parce que nous avions des horaires de travail en différé, qui semblaient s’éviter, elle terminant tôt, moi commençant tard. Sauf à cette occasion unique. Bien sûr, je savais où elle travaillait. Mais à quoi cela servirait-il que je lui rende visite à son bureau ? À cause de ce qui s’était passé, mes chances de séduire quelqu'un comme elle étaient réduites à zéro, si une telle chance avait jamais existé. Ce n’était pas moi qui étais parvenu à la faire baiser par moi, c’était sa peur. Je savais bien qu'elle voulait refouler dans un coin perdu de sa mémoire et même tout à fait oublier ce qui s'était passé cette soirée-là entre nous. Il était inévitable qu'elle eût honte que la peur lui eût montré en une heure à peine que sa confiance en elle n'était qu'une illusion. Son image d’elle-même exigeait qu'elle l'oublie alors que j'en étais la mémoire vivante.

C'est arrivé à nouveau un samedi. La porte de l’ascenseur s’ouvrit. Elle se tenait là, habillée et coupée comme si elle voulait oublier ou avait déjà oublié. Ses cheveux étaient toujours courts, mais au lieu d'être gris, ils étaient désormais teints en orange vif qui faisait pâlir la couleur orange de sa robe d'été, dépoitraillé largement sur les seins estivaux généreux. Elle a été ostensiblement surprise quand elle m'a vue, dans ma tenue de travail, le seau et la vadrouille à la main. Je n'appartenais visiblement pas à sa classe.

Cependant, ce n’étaient ni la honte et encore moins un sentiment d'infériorité qui m’empêchèrent de la rejoindre dans la cabine dans laquelle nous avions baisé. Non seulement je voulais lui épargner l’embarras de la mémoire, mais je voulais surtout qu’elle comprenne bien que c’était là ma motivation. Je me demande encore ce jourd’hui si c'est ça la raison pour laquelle elle a dit : « Ne sois pas ridicule. Entre. »
J'ai fait ça, avec mon odeur de sueur.
L'ascenseur a démarré.
Et puis elle a appuyé sur le bouton rouge ARRET.

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