Les doutes d'Elodie Chapitre 3

- Par l'auteur HDS Mibou -
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Récit libertin : Les doutes d'Elodie Chapitre 3 Histoire érotique Publiée sur HDS le 08-09-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Les doutes d'Elodie Chapitre 3
L’amour, c’est le soleil après la pluie, et la luxure, c’est l’orage après le soleil (Shakespeare).


Jean est à nouveau envoyé à Kandahar.

Elodie est effondrée à cette idée et la perspective d’une nouvelle séparation lui fait extrêmement peur. Elle sait qu’il y a des risques et ne s’en accommode pas. Elle sait aussi sa libido plus libérée et ce sera plus compliqué à juguler, elle va devoir faire preuve de retenue et d’imagination. Elle en a l’expérience.

Jean reconnait que leurs élans sont moins nombreux, moins fougueux aussi. Et il a compris aussi que bien que plus calme, elle reste en demande de sexe, ce qu’il a plus ou moins ignoré ces derniers temps. Il le regrette amèrement maintenant qu’il va devoir s’éloigner d’elle longtemps une nouvelle fois.

Du bout des lèvres, il admet que le couple a besoin de changement, de retrouver une fougue quelque peu disparue.
En ce sens se dit-il, la séparation qui s’annonce leur permettra de ressentir le manque de l’autre, de rebooster le désir, de resserrer les liens.

Depuis cette annonce, Elodie fait preuve d’une grande fébrilité et de beaucoup de maladresses, a des gestes brusques, est plus irritable, preuves d’une grande nervosité.

Je ne suis pas dupe, je comprends qu’elle vit mal cette affectation.
- Ma chérie, tu es très nerveuse mais ne t’en fais pas tout va bien se passer.
- Je ne peux m’empêcher de penser que tu pars à la guerre. Tu t’imagines l’angoisse pour moi ?
- Je comprends, mais sache qu’aucun avion n’a été abattu et qu’à ce jour, tous les pilotes sont revenus sains et saufs.
- Je sais, mais il y a toujours une première fois.
- Allons détends toi. En mon absence, n’hésite pas à te divertir, à sortir avec les amis, aller au cinéma ou au restaurant, bref vois du monde. Ne reste pas dans ta tanière à te morfondre. Promets le moi.
- Cela va être difficile dis-je sans sourciller, mais je te le promets. De ton côté, sois prudent, reviens car ma vie sans toi n’a pas de sens. Je t’aime tellement.
- Moi aussi je t’aime. Je reviendrai, sois en certaine. Je ne veux pas te laisser à un autre !

Et ils s’embrassent tendrement.

La veille du départ, ils ont fait l’amour comme si c’était la dernière fois, avec la fougue et la passion retrouvées comme par enchantement. Elodie a jeté toute son angoisse dans leurs ébats qui, de mémoire de mari, ne furent jamais aussi passionnés.
De quoi attiser les regrets.

XXXXXXXX

Les adieux furent déchirants. Dans le C130 qui m’emmène vers Kandahar, je me remémore les dernières heures. Quelle nuit ! Ma petite femme a beaucoup évolué, j’en suis ravi.
J’ai bien profité de ce corps magnifique, de ces seins volumineux et de ces fesses rebondies que je triture avec entrain lors de nos baises décomplexées.
Quelle évolution et que cela va me manquer !

Enfoiré que je suis ! J’ai oublié de le lui dire, d’en jouir et de partager plus avec elle. Je m’en veux, ma passion pour la moto et l’hélicoptère m’ont aveuglé.
Mais les regrets sont inutiles. A mon retour, il faudra que je sois plus attentif, plus prévenant, plus présent surtout. Nous avons évolué ensemble, il faut consolider ensemble.

Le souvenir de son sourire cristallin et sa tendresse tellement accueillante vont m’accompagner et me réconforter pendant ces quatre mois de mission.


Je me demande si Laura sera présente. Bien sûr, elle me fera un peu (?) oublier Elodie et son merveilleux corps.
Je suis quand même un salaud, à peine quitté ma femme, j’espère retrouver une maitresse. Mais un moment de honte est vite passé et je suis convaincu qu’au retour, je la retrouverai avec joie et nos élans seront plus amoureux que jamais.

Elle est peut-être mariée et dans ce cas voudra-t-elle encore s’amuser avec moi ? Et si son mari ou son boy-friend est présent mes chances vont devenir minimes.
Malgré ces interrogations, je ne peux m’empêcher de me délecter par avance de son odeur, de sa peau douce, de ses mains caressantes et de son sexe appétissant.

Je me sens tout de même un peu honteux d’avoir ces pensées scabreuses alors que je viens de quitter ma chérie. Je me doute que tout cela n’est pas très moral et me dit que la fidélité devrait être une vertu que l’on respecte.

Mais c’est vrai que les circonstances sont particulières : le danger, les missions fréquentes, l’angoisse de la blessure voire de la mort, l’éloignement de celle qui m’est cher, tout cela concoure à vivre dans une bulle en dehors du temps et de la réalité de nos vies quotidiennes. Rien n’est normal, nous devenons tous nombrilistes et à la recherche d’échappatoire illusoire.

Je pense à Elodie et à son angoisse. Je me suis peut-être un peu avancé en la poussant à sortir, voir des gens, des amis. Que se passerait-il si elle prenait un amant ? Je ne l’accepterais pas, je sais, tout cela est paradoxal : moi je pense à me détendre avec Laura et je le refuse à ma femme !
Sauf que moi, je côtoie le danger, déraciné, en dehors de toute vie normale, alors qu’elle est dans le cocon familial, entourée de nos amis et connaissances. Ce ne sont tout de même pas les mêmes circonstances et elle ne se trouve pas dans un contexte aussi délétère.

J’ai confiance en elle. Certes, elle s’est libérée mais je ne la crois pas capable de se vautrer avec un autre tant je suis certain de sa fidélité.


XXXXXXXX


Et voilà, je me retrouve seule avec mes angoisses et mes difficultés de vivre.
Comme la première fois, je déprime et Sophie vient à mon secours.

- Et si tu faisais construire une piscine ? Ton jardin est très grand, il est entouré de feuillage te permettant une intimité plus que suffisante.
- Une piscine ? Mais je suis incapable de gérer ce genre de problème !
- Mon mari va t’aider, rappelle-toi, il est ingénieur. Il te trouvera les corps de métier nécessaires, supervisera le chantier et t’obtiendra des prix défiant toute concurrence !
- C’est alléchant en effet.
- Au surplus, imagine la surprise pour ton chéri lorsqu’il rentrera, lui qui rêve de cela depuis longtemps. Alors ?
- Si ton mari suit, d’accord, c’est une super idée dis-je enthousiasmée.

Claude, le mari de Sophie a marqué son accord.
Il est très efficace et en une semaine, le projet théorique a été bouclé : plans, cahier des charges, implantation non seulement géographique mais aussi technique, renseignements à l’urbanisme qui n’exige pas de permis sous certaines conditions.
La troisième semaine après le départ de Jean, les premiers coups de pioche sont donnés.

Cela a été un défilé d’ouvriers et de machines sous la direction de Claude et d’un pisciniste (les professionnels parlent d’un piscinier) et en deux semaines, la piscine a pris sa forme presque définitive.

Bien entendu, j’ai eu Jean au téléphone et je ne lui ai pas soufflé le moindre mot du projet, ni bien sûr de l’état d’avancement du chantier.
Il va bien, le moral est bon et je lui renvoie l’image d’une femme aimante, patiente à l’instar de Pénélope attendant son Ulysse.

Pourtant, parmi les techniciens venus installés la machinerie destinée à la filtration, il y en a un qui me plait particulièrement. Je lui jette régulièrement des coups d’œil, me suis souvent inquiétée de son bien-être.
J’ai bien vu que lui aussi en pince pour moi et il ne se gêne pas pour regarder mon décolleté (que je laisse suffisamment ouvert pour lui présenter mes trésors).
J’en aurais bien fait mon quatre heures, mais je me suis abstenue.
Pour mon mari, d’abord. Puis parce qu’il a mes coordonnées, connait mon nom et que cela risquerait de tourner à l’aventure adultérine suivie.
Cela, je n’en veux en aucun cas.

Au bout de quatre semaines, les travaux terminés, Sophie a imaginé de faire une belle fête pour inaugurer la nouvelle piscine.
Outre Sophie et son mari, sont invités quelques amies et amis connus soit par le club de gymnastique que je fréquente régulièrement, soit des copains de mon époux, en particulier Gilles (qui a eu la chance de ne pas devoir partir en Afghanistan) et son épouse Audrey, ou qui ont suivi les cours de pilotage d’hélicoptère en même temps que mon chéri ou encore ma collègue Fanny.

Une vingtaine de personnes se sont donc retrouvées chez nous et, le beau temps d’été aidant, tout ce monde a profité de la piscine, du champagne et du buffet.

Gilles, très éméché, m’a fait un peu de gringue mais la présence d’Audrey a mis fin fermement et rapidement à son manège.
Julien s’y est mis aussi, un copain de mon mari et que j’ai vertement remis à sa place. Même si le garçon est beau et que j’en aurais bien fait mon dessert, la proximité de relation avec mon mari est trop évidente. Pas de risque, pas de liaison prolongée, je ne veux pas faire de mal à mon homme.
Même Claude a fait une tentative. Je l’ai bien entendu gentiment remis à sa place mais je me demande si Sophie a raison de le croire fidèle…


Le temps continue de s’écouler et, j’ai régulièrement Jean au téléphone. Quand je dis régulièrement, cela signifie au mieux une fois par semaine, plutôt une fois toutes les deux semaines, toujours dans des conditions peu satisfaisantes.
Au moins, cette opportunité a le mérite d’exister.
Interdit de parler des missions, le temps d’échange est limité et l’intimité des conversations est plutôt proche de zéro.
Entendre sa voix me réchauffe le cœur, me donne un coup de fouet au moral.


S’agissant de moral, lui a l’air de l’avoir plutôt élevé. Il n’a pas grand-chose à raconter que ses missions dont il ne peut tout dire ou ses soirées au bar avec les copains. Je l’interroge sur les événements relatés par la presse en particulier les attaques des djihadistes dont sa base est parfois la cible, mais il est évasif et se veut rassurant. Sans doute ne veut-il pas accentuer mon angoisse…
Il me dit qu’il m’aime, qu’il a hâte de me retrouver et me glisse à l’oreille que nos retrouvailles seront torrides.
Bien entendu, je lui réitère mon amour, mon envie de lui et j’avoue qu’en l’écoutant, je me remémore nos moments chauds. Je suis trempée et le lui dit.
Il va de soi que je continue de lui taire la surprise de la piscine, sinon ce ne serait pas une surprise.

Je le trouve plutôt enjoué, et ce moral au beau fixe (tant mieux) me parait un peu trop mutin. Peut-être est-ce de se parler au téléphone qui le rend si badin mais j’ai un doute. Fugace peut-être, et qui ne repose sur rien de précis.
- Je te trouve bien guilleret mon chéri. Que se passe-t-il ?
- Rien de particulier, je suis seulement très heureux de te parler, d’échanger avec toi et te dire les mots bleus, comme le chante si bien Christophe.
- Et au milieu de ce bourbier guerrier, tu parviens à sourire, voire à rire ?
- Heureusement mon amour. On s’habitue à tout, même à cette situation de danger permanent, sinon nous n’avons plus qu’à nous pendre !
- Et bien tant mieux mon chéri. Pas de te pendre, mais que tu supportes bien cette situation anxiogène. Je ne te manque pas trop alors ?
- Oh que si, ne te méprends pas. Les blagues de potache et les moments de joie sont bienvenus dans cette situation de risque permanent, mais tu es loin de moi, et cette situation me frustre. Tu me manques terriblement.
- Tu ne m’avais pas dit qu’il y avait des femmes avec vous.
- Heu… pourquoi aurais-je dû t’en parler ? dit-il d’une voix pas assurée. Tu sais tout de même que le bataillon comporte du personnel féminin ?
- J’ignorais que l’on envoyait des femmes au combat.
- La mission est essentiellement le maintien de l’ordre. S’il y a quelques soldats féminins qui patrouillent, la majorité sert dans la logistique ou le service médical.
- Il y en a beaucoup ?
- Quelle importance dit-il agacé par mes questions. Tu ne vas pas être jalouse maintenant ?
- Non, non ….
- Je ne les côtoie pas. Je suis pilote d’avion, pas de fesses dit-il d’un ton ferme et qui n’attend pas de commentaires.
- D’accord, d’accord. Excuse-moi, tu me manques tellement…
- A moi aussi.

Nous raccrochons la discussion terminée. Mais un signal s’est allumé, quelque chose d’indéfinissable me traverse l’esprit. J’ai ce sixième sens très féminin qui m’alerte,
Ne te fais pas un film, me dis-je. Il est cantonné et tout semble cadenassé, n’ajoute pas de suspicion mal placée à ton angoisse. Pourtant, il ne m’a pas dit que le cantonnement comprend des femmes. Pourquoi ? L’a-t-il caché ou est-ce un simple oubli sans arrière-pensée ?
J’ai un doute et le doute m’agace prodigieusement. En amour, qui doute accuse a écrit Alexandre Dumas. Je suis folle de jalousie, la colère m’envahit alors que moi-même…



Plus que jamais, je continue mes lectures et à surfer sur les sites d’histoires coquines, entretenant à la fois ma colère et mon imagination lubrique, et utilisant mes jouets coquins pour assouvir ma libido et nourrir mes songeries débordantes.

J’ai fini par me réinscrire sur le site de rencontre, reprenant mon pseudo et mon profil. Et bien entendu, les propositions sont arrivées en nombre.
Avec Sophie, nous avons passé quelques après-midi de rigolade en dépouillant tous ces profils, en commentant les présentations qui vont du bellâtre qui se prend pour un dieu du sexe à un complexé de la bite en passant par des pervers et autres dérangés du cerveau.

Dans le tas, il y en a tout de même quelques-uns qui peuvent faire l’affaire, chacune d’entre nous choisissant un partenaire fictif, essayant d’arrêter des choix communs.

Je ne voudrais pas ici relater les commentaires lancés sur ces candidats, car si les hommes peuvent être lourds et salaces, les femmes, elles, peuvent se montrer cruelles, sans détours et particulièrement crues. A faire rougir une nonette !


Dans le combat moral qui se déroule en moi, alimenté par mes doutes sur la fidélité de Jean, toutes les hypothèses, les explications, les solutions, les possibilités sont évoquées, analysées, soupesées. Les arguments du « pour » repoussent vite les arguments de « contre ».
J’ai fini par succomber, Sophie n’étant pas particulièrement quelqu’un qui me freine en la matière.

Pendant les trois semaines qui ont suivi, je me suis éclatée avec les lauréats, chacun dans un style différent mais chacun s’efforçant d’être performant. Ils espéraient sûrement renouveler la rencontre mais peine perdue.
Et Sophie de son côté a suivi le rythme.
Sans vergogne, nous avons échangé les mecs, les classant selon nos critères personnels.
Ensuite, nous avons comparé, n’hésitant pas à commenter les performances de ces messieurs pas toujours de façon très respectueuse, il faut bien le dire. Nous en avons parfois pleuré de rire.
Bref, nous avons pris du bon temps, de quoi regretter ma jeunesse sage.

Evidemment, le principe du jamais le même, le coup d’un soir, pas de sentiment, pas de numéro de téléphone, pas d’adresse a prévalu pour chacune d’entre nous.


Pour autant, une petite voix m’interroge régulièrement Que fais-tu de ton mari ? Tu le jettes aux oubliettes ? Tu ne l’aimes plus au point d’aller voir ailleurs ?
Bien sûr que non, me dis-je faisant preuve d’une évidente mauvaise foi, j’ai une morale (heu…), du respect pour mon époux (pfff…), je l’aime n’en doutez pas. Je ne fais qu’assouvir un besoin charnel et sans doute une petite vengeance qui n’a peut-être même pas de fondement.

En réalité, je me mens à moi-même, car au cours de tous ces débordements, j’oublie franchement la morale, le bien, le mal, mon mari. Je profite, je jouis et plus rien n’existe. Le pire est advenu le jour où nous sommes allées dans un club libertin. J’en suis revenue très étonnée de ce qui s’y passe mais aussi un peu choquée et très honteuse. A l’égard de moi-même d’abord pour le peu de respect que j’ai eu pour mon corps, mais aussi et surtout à l’égard de mon mari. En plus, cela n’a même pas été une expérience extraordinaire…
Je joue vraiment à la salope, celle qui ne recule pas devant grand-chose. Du coup, chaque fois que je parle à Jean, la honte m’envahit et je dois faire très attention à ne pas susciter sa suspicion. J’en oublie mes doutes à son égard car il serait très étonnant qu’il puisse batifoler dans un club …
Je me morigène, me traite de vicieuse et dépravée.
Heureusement, il ne le saura jamais.
Ma moralité est vraiment soumise à rude épreuve et j’espère ne pas avoir franchi une limite, car à son retour, fini les escapades. Enfin, j’espère…

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