Luce, bourgeoise adultérine malgré elle (4)

- Par l'auteur HDS Reveevasion -
Auteur femme.
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Récit libertin : Luce, bourgeoise adultérine malgré elle (4) Histoire érotique Publiée sur HDS le 28-03-2018 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Luce, bourgeoise adultérine malgré elle (4)
Les malheurs n'avaient pas tué son charme mais l'avait endurci

Résumé des épisodes précédentsLuce Saint-Sauveur, devenue bourgeoise provinciale au prix d'un mariage aux conditions plus que suspectes, se voit entraînée dans une consultation gynécologique inédite qu'elle aborde avec terreur pour en sortir bouleversée par la résurgence d'un plaisir refoulé pendant une quinzaine d'années.
En sortant de chez le médecin, elle se remémore les conditions qui l'ont amenées à se donner, en 1944, à Paul Desmond, espion de la résistance dans la police d'occupation, qui lui a révélé, au péril de sa vie, les conditions dans lesquelles son mari l'avait cruellement trahie.
Libéré mais pas réhabilité, Paul Desmond décède et fait de Luce son exécutrice testamentaire spirituelle en lui demandant d'exécuter leur vengeance mutuelle en utilisant les armes de la séduction, ce qu'elle entreprend en commençant par jeter le trouble dans le couple du gynécologue Régis de Joncour.


4- la "serial seductress" entre en action
C'est une Luce Saint-Sauveur transformée qui se réveilla le lendemain matin. Sa mission, en faisant d'elle une véritable "serial seductress" ou si l'on préfère une séductrice en série, lui apportait double satisfaction : celle d'accomplir un devoir de justice chevaleresque et celle de profiter de la situation pour en tirer une jouissance sexuelle qui l'avait hélas fuie pendant ses vingt premières années de mariage vouées au respect de la fidélité conjugale.
Pour ce premier acte, son choix se porta sur le mari de la plus virulente des cancanières locales. Vêtue de son uniforme de conquête, tailleur noir et dessous écarlates, elle se dirigea, de sa démarche chaloupée qui trouvait l'harmonie de son équilibre entre provocation et élégance, vers la rue de la République où Gaston et Thérèse Bouchardon prospéraient dans une boutique fourre-tout dépassant largement son intitulé inévitable de "Quincaillerie République". En fait "la Bouchardon", ainsi que l'on disait communément, était le dictateur de cette échoppe d'une autre époque. Son époux qu'elle ne se contentait donc pas d'écraser en taille et en poids, ressemblait à un personnage de Dubout : crâne tonsuré, nez aux narines s'élargissant sous des petites lunettes rondes minimalistes, grosse moustache hirsute noire, menton rentré. Sa petite taille et sa fausse maigreur disparaissaient sous une blouse grise de potache sans ambition et saturé de frustrations.
Thérèse Bouchardon, sous prétexte de faire ses courses à neuf heures, avait l'habitude de faire le tour des boutiques alentour pour recueillir les potins de la veille et en répandre tout autant. Sachant le Gaston seul à la boutique, Luce y entra dans un concert de sonnette qui fit apparaître le petit homme comme les trois coups au théâtre font ouvrir le rideau. En découvrant la visiteuse inattendue, il faillit avaler ce qui lui restait de menton. Ayant coutume de se taire dans les circonstances exceptionnelles, le quincailler sembla mâcher sa grosse moustache pour adresser un bonjour plus bafouillé que prononcé alors que ses petits yeux s'écarquillaient derrière les culs de bouteille de ses minuscules lunettes en fer. Regard brillant sous la voilette et sourire triomphateur, elle s'avança vers le quincailler comme un matador nargue le taureau.
- Bonjour, Bouchardon ! Dîtes-moi, auriez-vous à vendre des petites casseroles en cuivre étamé ?
Sous pression face à cette apparition féminine aussi arrogante que manichéenne, la référence aux casseroles lancée par madame Saint-Sauveur ramena Bouchardon sur son terrain.
- Je crains de n'avoir en magasin rien en dessous de douze centimètres de diamètre, madame Saint-Sauveur, s'excusa le quincailler avec la mine défaite de celui qui se rend compte qu'il ne pourra satisfaire les désirs d'une femme aussi exceptionnelle de prestance et de charme.
- Oh ! Que c'est fâcheux ! Je cherchais un modèle plus petit. Je vous en supplie Bouchardon faites un effort pour moi ! en mettant l'accent sur ce "moi" accompagné d'un geste de la main se posant sur son coeur et que le quincailler vit sur son sein.
- Je, je regarderai dans mon dépôt pour voir, euh, voir s'il me reste quelques modèles anciens qui pourraient vous satisfaire madame.
- Mais, pourquoi ne pas le faire maintenant ? Je dispose très exceptionnellement d'un peu temps ce matin.
- C'est que mon épouse est sortie et que je suis seul à la boutique.
- Oh ! Bouchardon, si ce n'est que cela. Et Luce fit volte face vers la porte d'entrée et retourna la pancarte sur la face où figurait la mention "Fermé". Puis elle se retourna souriante et ajouta : "vous voyez, c'est bien facile, de toute façon il y a peu de client ce matin et vous avez la chance d'avoir une cliente rien que pour vous, mon petit Bouchardon."Le boutiquier devint écarlate et tremblant. En quelques secondes, les images se brouillèrent dans sa tête : le magasin fermé alors qu'il est bien présent ; l'aplomb de cette femme qui le surprenait par son audace et sa façon de lui parler comme il ne l'avait jamais entendu faire ; le retour très prochain de la Thérèse ; la flot de séduction qui inondait la beauté inaccessible de madame Saint-Sauveur… Elle s'avança, sure d'elle et contourna le comptoir pour se diriger vers la porte du dépôt comme si Bouchardon n'existait pas. Il resta sans voix, seuls les talons claquant sur le carrelage lui indiquaient que ce n'était pas un mirage.
- Vous ouvrez la porte Bouchardon ? dut-elle insister pour le sortir à la fois de la boutique et de sa stupeur.
Ils entrèrent dans une immense pièce qui sentait la poussière et le quincailler se dirigea aussi vite que possible pour expédier la cliente avant l'arrivée de sa matrone vers le rayon "cuivre étamé".
- Regardez madame je crains qu'il n'y ait rien pour votre bonheur.
- Oh! N'est-ce-pas un catalogue là ? répondit-elle en montrant une revue.
- Oui, je peux regarder mais il date un peu.

Luce saisit la brochure et l'échappa volontairement par terre. Servilement, l'homme s'accroupit pour la ramasser et la femme perfidement posa un pied pour la bloquer au sol. Interloqué par ce geste qu'il était incapable d'interpréter, il leva ses petites lunettes qui rencontrèrent le sourire énigmatique de la cliente. Pour toute réponse à son interrogation muette, elle avança son autre pied en l'écartant suffisamment pour que le visage du quincailler se retrouve sous sa jupe. Il baissa aussitôt son visage craignant un piège. Car ce ne pouvait être qu'un piège. Il vit les fins escarpins avec la petite fleur posée comme un appât supplémentaire superflu. Les doigts de sa main gauche restaient coincés sous le poids de la revue poussiéreuse.
- Que faites-vous Bouchardon ? dit-elle avec malice et sur un ton autoritaire.
- C'est que madame… C'est que mes doigts sont coincés par votre pied, protesta-t-il avec une niaiserie qui faillit la faire rire aux éclats.
- Mais, Bouchardon, que voulez-vous faire de vos doigts ? ironisa-t-elle en prolongeant ainsi le supplice du quincailler.
- Mais, madame pour prendre le catalogue ! se crut-il bon d'ajouter comme s'ils ne pouvaient servir qu'à cela.
Luce comprit qu'il fallait porter l'estocade pour ne pas s'enfermer dans un quiproquo ridicule, d'autant plus qu'elle commençait à ressentir le trouble de la situation.
- Croyez-vous, Bouchardon, que vos doigts ne seraient pas plus utiles ailleurs ? et elle souleva son pied de la brochure, ce qui lui permit d'écarter un peu plus ses cuisses au-dessus du visage du quincailler.
Celui-ci redressa sa tête comme s'il avait mal compris ou pas entendu les paroles de sa cliente et il se vit prisonnier d'une coupole aussi inattendue que sidérante aux richesses étourdissantes : les jambes fines moirées de soie aux reflets mystifiants ; les cuisses dont la générosité plastique tendaient les bas accrochés aux jarretelles rouges comme aux haubans d'un vaisseau fantôme ; la bande crépusculaire de l'ourlet des bas offrant une correspondance brutale de l'obscur de la soie noire au clair de la chair découverte ; le triangle sulfureux voilé d'écarlate et bombé de ce mont que Vénus s'approprie.
Luce se surprenait à goûter pleinement cet instant où elle ensorcelait le pauvre boutiquier en lui révélant ses trésors féminins alors qu'il n'aurait jamais osé même rêver d'une apparition aussi captivante qu'inconcevable. Elle eut envie subitement de sentir plus qu'un regard abasourdi la contemplant. C'est alors qu'elle lâcha :- Bouchardon, je vous autorise à caresser mes jambes !
- Oh madame !
- Je vous en prie faites-le ! Vous n'en avez pas envie ?
Alors, le petit homme jusque-là inoffensif posa ses mains tremblantes sur les chevilles de la demandeuse et échappa un gémissement désarmant de satisfaction. Il remonta ses doigts le long des mollets gainés en suivant la fine couture.
- Bouchardon que vos mains sont douces ! l'encouragea la voix qui s'adoucissait elle-aussi.
Alors Luce sentit les mains remonter plus haut en étreignant ses cuisses. Elle perçut les indices du plaisir qui montait dans son ventre et ses hanches entamèrent une rotation langoureuse et encourageante pour encourager le quincailler à approfondir son forfait licencieux. Sous la jupe retroussée, l'heureux homme s'acharnait à pétrir les cuissots qui s'agitaient sous l'effet de son tripotage désordonné. La femme ne put ni ne voulut se retenir et les effluves de sa débauche vinrent exciter les narines proéminentes de Bouchardon, tandis que la vulve de madame Saint-Sauveur se noyait dans le bouillon libidineux qui commençait à imbiber sa petite culotte.
- Oh Bouchardon léchez-moi ! abdiqua Luce sur un ton ouaté annonciateur de reddition.
Un grognement lui répondit quand elle vit sa jupe se soulever, cachant le visage du quincailler qui cherchait avec maladresse à appliquer son visage contre sa culotte. Elle reconnut sur la chair dénudée de ses cuisses le crâne lisse ; elle poussa un petit cri qui réjouit son butineur à la médiocrité affolante lorsque les poils drus de la grosse moustache appuyèrent sur le coussinet soyeux de son pubis.
- Ta langue ! Gaston ! Je veux ta langue de vieux cochon ! jeta-t-elle dans une supplique qu'elle n'aurait pu feindre.
Le Gaston, se sentant pousser des ailes sous la montgolfière enjupée et trouvant enfin une position plus confortable, se hâta de laper la petite culotte.
- Oh oui ! Gaston ! Oui, comme cela ! Et Luce coula comme une fontaine à travers le fin tissu de voile et dentelle sous l'effet de la râpe (logique pour un quincailler) qui labourait son sillon baveux. La moustache fouillait sa toison et finit par venir agacer avec le plus grand des succès son clitoris dardé.
- Oh! Mon Gaston que ta langue est grosse ! Oui ! Lèche-moi comme un chien !
La bouche pleine du flot sirupeux mais âpre de la belle, sortant sa tête de dessous la jupe, à la façon d'un photographe qui aurait voulu se jeter sur son modèle, Bouchardon rugit ces mots plus qu'il ne les prononça : "tu vas voir, salope, je n'ai pas que la langue de grosse ! "
Une voix stridente de soprano métallique figea son élan : "Gaston ! tu es sorti ?"Vite, il ramassa ses lunettes dont Luce venait perfidement d'écraser un verre d'un coup de talon. Il se précipita dans la boutique pour affronter la Thérèse furibarde. Luce entendait avec délectation les cris de la harpie interrogeant son mari sur le pourquoi du "Fermé" affiché sur la porte, cris qui montèrent crescendo quand elle vit l'état des lunettes. Après s'être rajustée sommairement, madame Saint-Sauveur revint à son tour dans la boutique, ayant revêtu son minois d'enjôleuse.
- Oh Thérèse, ne grondez pas ce cher Gaston ! C'est pour me faire plaisir qu'il a fermé le magasin provisoirement.
La quincaillère resta sans voix en contemplant le visage rougi, la coiffure ensauvagée et surtout le sourire qu'elle aurait volontiers qualifié de "catin".
- D'ailleurs, ajouta-t-elle, j'ai été ravie de découvrir cette véritable caverne d'Ali Baba que vous cachiez à vos clients. Il y a des trésors chez vous.
Tandis que Gaston était cramoisi par la crainte des questions et représailles qui l'attendaient, la Thérèse l'était d'une colère qu'elle n'avait encore jamais eu à exprimer. En ouvrant la porte, félicitée par la sonnette lui semblait-il, Luce ajouta ces paroles perfides : "Monsieur Bouchardon, n'oubliez pas la dernière promesse que vous m'avez faite !
Tandis que le quincailler s'étranglait devant cette dernière remarque, une fois sur le trottoir, ravie comme elle espérait et comblée comme elle s'y attendait beaucoup moins, madame Saint-Sauveur entendit sa sortie saluée par des hurlements d'animaux qui n'étaient certes pas de compagnie…
A suivre

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