Rencontre
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
- • 231 récits publiés.
- • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 9.5 • Cote moyenne attribuée par HDS : 9.7
- • L'ensemble des récits érotiques de Misa ont reçu un total de 1 840 929 visites.
Histoire érotique Publiée sur HDS le 16-04-2010 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
Cette histoire de sexe a été affichée 13 540 fois depuis sa publication.
Couleur du fond :
Rencontre
Rencontre
Ce matin encore, elle m’attend.
Ce matin encore, elle est belle.
Tailleur strict, noir, jupe à mi-cuisses et bas gris, escarpins noirs à boucle d’argent. Sa veste est ouverte sur un chemisier blanc, col relevé, petit foulard négligemment noué qui flotte. Ces boucles blondes volent dans le petit vent frais du matin. Avril est agréable cette année ; finies les pluies glaçantes de la semaine dernière.
Je l’ai rencontrée pour la première fois sous la pluie. Je sortais du bureau, elle aussi, j’avais un parapluie et pas elle. Un regard, un sourire, et elle a pris mon bras pour s’abriter, jusqu’à l’arrêt du bus, bondé comme tous les jours à 17h00.
Elle est montée derrière moi ; nos doigts se frôlaient sur la même poignée ; un cahot, un coup de frein, son corps s’approchant, s’écartant, et son sourire d’excuse. Le bus se vidait, se remplissait, et nos mains gardaient la même poignée.
Je suis descendue la première.
Le lendemain matin elle était là, à mon arrêt de bus, debout au bord du trottoir, se protégeant de la petite bruine en tenant un dossier au-dessus de sa tête. Elle a quitté la file, longeant le trottoir en prenant garde à ne poser les pieds qu’à l’extrême bord, comme le font les enfants, regard concentré sur ses pieds et se mordant la lèvre. Arrivée à ma hauteur, elle s’est glissée sous mon parapluie, regard amusé et grand sourire aux lèvres.
J’ai pris un siège libre en bord d’allée et au gré des arrêts et démarrages, sa hanche appuyait sur mon épaule.
Elle a pris mon bras jusqu’à la grande porte à tambour au pied de la tour où je travaille et s’est dirigée vers les ascenseurs des étages impairs sur une dernière pression sur mon bras.
Toute la journée, je sentais la pression de ses doigts sur mon bras et je guettais le ciel, espérant une averse à l’heure de la sortie, attendant de retrouver les boucles blondes. Peut-être échangerons-nous quelques mots ? Lesquels ? Une banalité, sans doute ; ou non ; rien.
Le ciel est clair, ce soir. Elle fait les cents pas au milieu du parvis, sautant d’une dalle à l’autre, marelle improvisée où on évite les joints entre les dalles de pierre. Elle lève les yeux quand je passe la porte à tambour, croise mon regard et me rejoint, prend mon bras. J’attendais la pluie comme un prétexte. Je bénis le ciel qu’il n’en soit pas besoin.
D’un pas lent, bien accordé, nous rejoignons l’arrêt de bus ; je regrette qu’il soit si proche ; sa main va quitter mon bras bientôt.
Tous les jours pendant cette semaine, matin et soir nous nous retrouvons, n’échangeons aucun mot, nous nous frôlons, nous provoquons de furtifs contacts. Elle fait ça ; moi non ; je n’ose rien ; j’attends ; j’espère.
Samedi matin, pas de grasse matinée. Une idée stupide, folle, une déception sans doute, comment en serait-il autrement ? A la même heure qu’en semaine je referme ma porte, descend les deux étages ; le pas est hésitant ; la porte cochère a claqué dans mon dos ; peu de monde sur le trottoir ; j’évite de lever les yeux ; je veux retarder le soupir déçu ; retarder l’instant où je me trouverais stupide devant un arrêt de bus désert.
Et ce matin encore, elle m’attend.
Ce matin encore, elle est belle.
Son sourire confiant exprime l’évidence que je serais là, que ce rendez-vous était implicite.
J’ai pris son bras. Elle a replié le sien sur ma main, la plaquant contre elle.
Nous avons traîné dans les rues, de devantures en boutiques, nous tenant par le bras, puis elle, moi, je ne sais plus qui, nous tenant par la main en croisant nos doigts ; dans les jardins du Luxembourg, n’ayant toujours pas échangé un seul mot, devant un banc au soleil, alors que nous hésitions entre poursuivre notre route ou nous asseoir, elle s’est approchée, a posé une main sur ma joue, ses lèvres fraîches sur ma bouche, et a fait un pas en arrière, délicieusement rougissante. Elle souriait, timidement cette fois, inquiète de ma réaction peut-être. Un pas vers elle, et à mon tour je l’ai embrassée, pas pour la rassurer, mais parce que ses lèvres me manquaient déjà, si douces, pour retrouver le frisson électrique né au premier contact ; et j’ai goûté sa bouche, ma langue jouant de la pointe avec la sienne, sa langue plus hardie m’enveloppant. Elle a noué ses bras dans mon dos pour mieux se coller à moi, j’ai pris son visage entre mes mains, glissé mes doigts, légers, sur ses paupières, joué avec le lobe des oreilles où pendaient deux anneaux d’argent, effleuré du bout des doigts sous ses boucles les petits cheveux si fins dans son cou. Ni elle ni moi ne voulions interrompre ce baiser, inattendu et tellement espéré pourtant.
Un cri d’enfant et l’appel d’une mère, le battement d’aile d’un pigeon, le frémissement de l’eau du bassin, une sirène lointaine, et ses lèvres ouvertes sous les miennes, la douceur humide du baiser, ses mains sur mes hanches, glissées sous ma veste de toile : tout se mêle ; tout est là ; et rien n’existe que le frisson continu qui me tient.
On rayonne quand on aime ? Je crois. Autour de nous, même si je ne voyais pas très bien qui nous croisions, qui nous regardait, je devinais les sourires, les regards ; le soleil d’avril était plus lumineux, la lumière plus chaude, la brise plus légère. Elle pressait mes doigts et je caressais les siens ; elle riait d’une rue traversée en courant devant les voitures, je la tirais à ma suite.
J’ai fouillé d’une main fébrile à la recherche des clés. Elle a monté les étages devant moi, pressée où j’hésitais. Sur le palier du second, je l’ai retenue devant ma porte alors qu’elle continuait dans son escalade frénétique. Je m’appuyais à la porte claquée dans mon dos ; elle a lâché ma main et jeté son sac sur le canapé, dénoué le foulard de son cou. Retournée vers moi au milieu du salon, elle a fait glisser ses escarpins qu’elle a repoussés sous la table basse, et bras le long du corps, immobile, elle m’attendait, visage lumineux légèrement incliné vers l’épaule, sérieuse et confiante. En tremblant un peu, jambes peu sûres, j’ai franchi la distance me séparant d’elle, et lui prenant les mains dans les miennes, je l’ai conduite vers ma chambre dont les volets à peine entrouverts ce matin laissaient filtrer un mince rayon de lumière vive sur les draps froissés que je n’avais pas pris le temps de remettre en ordre, tant j’imaginais peu la venue ici de celle que j’espérais, sans y croire, rencontrer aujourd’hui ; et elle est là, devant moi au pied du lit défait, enlevant d’un geste d’épaule la veste de son tailleur et dégrafant son corsage blanc, lentement, ses yeux baissés sur les doigts qui déboutonnent nerveusement ; les deux mains sur sa hanche gauche abaissent la fermeture éclair de la jupe qui tombe à ses pieds.
Dessous assortis de fin voilage orné de dentelles, gris comme ses bas dont les élastiques mordent les cuisses un peu fortes, seins comprimés, bombé du ventre sous le nombril souligné de la perle bleue d’un piercing, ombre sous la taille du slip sous les fleurs de dentelles, elle s’offre en souriant à mes yeux gourmands de sa blondeur et de chairs blanches soulignées de gris.
- Je m’appelle Lisa.
Elle s’appelle Lisa, doux comme sa voix, doux comme ses lèvres.
Je fais le pas qui nous sépare et enfin je la touche. De mes lèvres sur le ventre doucement bombé, du bout des lèvres sur le fin duvet blond qui s’épaissit sous la marque un peu rougie laissée par les dessous, d’un souffle au pli de l’aine, enfin je l’enlace, fermant mes bras sur ses jambes, joue contre sa blondeur, et ses mains plongent dans mes cheveux, me serrent plus fort contre son ventre.
Elle a enlevé mes vêtements, un à un, très lentement, embrassant chaque partie dénudée, parcourant tout mon corps de ses lèvres et de ses mains, de ses doigts, de ses yeux, de son souffle.
Corps chauds mêlés, de baisers en caresses, de soupirs en cris sourds, jusqu’au soir, au cœur de la nuit, la journée du dimanche, nous avons voyagé sans nous quitter un instant, sans que d’un geste nous ne puissions nous toucher, du lit à la douche, de la cuisine au lit ; elle, collée dans mon dos, ses bras autour de ma taille quand je me brossais les dents, moi, jouant des ses boucles blondes quand elle buvait son thé, vêtements oubliés sauf pour, main dans la main, pour acheter nos croissants. Et puis elle a raconté, sans rien taire de ses doutes et de ses peurs, et je lui ai tout dit de moi ; tout.
Dans l’après-midi du dimanche, je l’ai accompagnée chez elle ; dans un sac, une valise, sa trousse de toilettes, je l’ai aidée à préparer les jours où il faudrait bien nous quitter et les nuits à partager.
Et la vie est douce ; douceur de ses seins chauds et lourds que j’embrasse, douceur du duvet soyeux de son ventre où je noie mon visage, douceur de ses mains qui font naître mon désir, douceur de sa bouche qui boit mon plaisir ; des jours, des nuits ; avril est passé sans changer l’éclat de ses yeux, sans que mon cœur ne se calme. Et son corps m’affole. Elle est si douce parfois et si exigeante dans l’instant suivant.
J’ai peu d’expérience de l’amour et du sexe et elle me surprend très souvent, par la violence de ses orgasmes, par l’incroyable quantité de sécrétions de son sexe qui coule littéralement sur ma bouche. Et je découvre avec elle tant de choses jamais imaginées, jamais osées, que je trouvais honteuses, et que je réclame maintenant.
Mon père a toujours su, compris. En quelques mots échangés au téléphone il savait que j’aimais. Ce que lui a toujours compris, et accepté, ma mère ne l’a jamais admis. Nous irons déjeuner chez eux début mai. Je leur présenterai Lisa. Mon père l’aimera, maman préparera deux chambres et refusera de voir l’évidence, comme il y a deux ans, quand Claire était venue au début de l’été. Lisa sait. Pour Claire, pour ma mère ; et je sais qu’elle n’a aucun effort à faire, elle plaira à mon père. J’ai 24 ans et c’est la seconde que je leur présente, la seconde que j’aime, la seconde avec qui je n’ai jamais eu une relation. J’ai toujours su ; toujours étouffé mes envies. Claire a changé ça ; un peu ; un peu seulement ; et puis Lisa …
Mon père m’avait dit qu’il était heureux pour moi.
Maman avait serré les lèvres, s’était enfermée dans le bureau pour téléphoner à sa sœur, et je pleurais en écoutant derrière la porte, ses mots durs.
Aujourd’hui je sais que je ne pleurerais plus. Aujourd’hui il y a Lisa. Peut-être qu’enfin je m’en moque.
Papa souriait, heureux du bonheur qu’il voyait dans mes yeux ; Maman pinçait les lèvres et levait les yeux au ciel. Bien sûr elle avait préparé deux chambres ; quand j’ai posé nos deux sacs dans mon ancienne chambre, elle a tourné les talons, poings serrés, marquant sa réprobation du claquement sec de ses mules roses sur le carrelage.
Par provocation, un peu, et parce que pas un jour je ne peux m’en priver, parce qu’elle le voulait, nous avons fait l’amour cette nuit, et je savais que ma mère nous entendait, au début, et puis je n’y ai plus pensé, et comme très souvent, Lisa a feulé de plaisir, corps arqué contre le mien. Et bien sûr Maman nous entendait.
- Alice, je préfèrerais que vous ne veniez plus.
Elle rangeait nos bols à peine finis, ne regardant ni Lisa ni moi, et Papa est parti vers son atelier où depuis toujours il se réfugiait, résigné.
Ce matin encore, elle m’attend.
Ce matin encore, elle est belle.
Tailleur strict, noir, jupe à mi-cuisses et bas gris, escarpins noirs à boucle d’argent. Sa veste est ouverte sur un chemisier blanc, col relevé, petit foulard négligemment noué qui flotte. Ces boucles blondes volent dans le petit vent frais du matin. Avril est agréable cette année ; finies les pluies glaçantes de la semaine dernière.
Je l’ai rencontrée pour la première fois sous la pluie. Je sortais du bureau, elle aussi, j’avais un parapluie et pas elle. Un regard, un sourire, et elle a pris mon bras pour s’abriter, jusqu’à l’arrêt du bus, bondé comme tous les jours à 17h00.
Elle est montée derrière moi ; nos doigts se frôlaient sur la même poignée ; un cahot, un coup de frein, son corps s’approchant, s’écartant, et son sourire d’excuse. Le bus se vidait, se remplissait, et nos mains gardaient la même poignée.
Je suis descendue la première.
Le lendemain matin elle était là, à mon arrêt de bus, debout au bord du trottoir, se protégeant de la petite bruine en tenant un dossier au-dessus de sa tête. Elle a quitté la file, longeant le trottoir en prenant garde à ne poser les pieds qu’à l’extrême bord, comme le font les enfants, regard concentré sur ses pieds et se mordant la lèvre. Arrivée à ma hauteur, elle s’est glissée sous mon parapluie, regard amusé et grand sourire aux lèvres.
J’ai pris un siège libre en bord d’allée et au gré des arrêts et démarrages, sa hanche appuyait sur mon épaule.
Elle a pris mon bras jusqu’à la grande porte à tambour au pied de la tour où je travaille et s’est dirigée vers les ascenseurs des étages impairs sur une dernière pression sur mon bras.
Toute la journée, je sentais la pression de ses doigts sur mon bras et je guettais le ciel, espérant une averse à l’heure de la sortie, attendant de retrouver les boucles blondes. Peut-être échangerons-nous quelques mots ? Lesquels ? Une banalité, sans doute ; ou non ; rien.
Le ciel est clair, ce soir. Elle fait les cents pas au milieu du parvis, sautant d’une dalle à l’autre, marelle improvisée où on évite les joints entre les dalles de pierre. Elle lève les yeux quand je passe la porte à tambour, croise mon regard et me rejoint, prend mon bras. J’attendais la pluie comme un prétexte. Je bénis le ciel qu’il n’en soit pas besoin.
D’un pas lent, bien accordé, nous rejoignons l’arrêt de bus ; je regrette qu’il soit si proche ; sa main va quitter mon bras bientôt.
Tous les jours pendant cette semaine, matin et soir nous nous retrouvons, n’échangeons aucun mot, nous nous frôlons, nous provoquons de furtifs contacts. Elle fait ça ; moi non ; je n’ose rien ; j’attends ; j’espère.
Samedi matin, pas de grasse matinée. Une idée stupide, folle, une déception sans doute, comment en serait-il autrement ? A la même heure qu’en semaine je referme ma porte, descend les deux étages ; le pas est hésitant ; la porte cochère a claqué dans mon dos ; peu de monde sur le trottoir ; j’évite de lever les yeux ; je veux retarder le soupir déçu ; retarder l’instant où je me trouverais stupide devant un arrêt de bus désert.
Et ce matin encore, elle m’attend.
Ce matin encore, elle est belle.
Son sourire confiant exprime l’évidence que je serais là, que ce rendez-vous était implicite.
J’ai pris son bras. Elle a replié le sien sur ma main, la plaquant contre elle.
Nous avons traîné dans les rues, de devantures en boutiques, nous tenant par le bras, puis elle, moi, je ne sais plus qui, nous tenant par la main en croisant nos doigts ; dans les jardins du Luxembourg, n’ayant toujours pas échangé un seul mot, devant un banc au soleil, alors que nous hésitions entre poursuivre notre route ou nous asseoir, elle s’est approchée, a posé une main sur ma joue, ses lèvres fraîches sur ma bouche, et a fait un pas en arrière, délicieusement rougissante. Elle souriait, timidement cette fois, inquiète de ma réaction peut-être. Un pas vers elle, et à mon tour je l’ai embrassée, pas pour la rassurer, mais parce que ses lèvres me manquaient déjà, si douces, pour retrouver le frisson électrique né au premier contact ; et j’ai goûté sa bouche, ma langue jouant de la pointe avec la sienne, sa langue plus hardie m’enveloppant. Elle a noué ses bras dans mon dos pour mieux se coller à moi, j’ai pris son visage entre mes mains, glissé mes doigts, légers, sur ses paupières, joué avec le lobe des oreilles où pendaient deux anneaux d’argent, effleuré du bout des doigts sous ses boucles les petits cheveux si fins dans son cou. Ni elle ni moi ne voulions interrompre ce baiser, inattendu et tellement espéré pourtant.
Un cri d’enfant et l’appel d’une mère, le battement d’aile d’un pigeon, le frémissement de l’eau du bassin, une sirène lointaine, et ses lèvres ouvertes sous les miennes, la douceur humide du baiser, ses mains sur mes hanches, glissées sous ma veste de toile : tout se mêle ; tout est là ; et rien n’existe que le frisson continu qui me tient.
On rayonne quand on aime ? Je crois. Autour de nous, même si je ne voyais pas très bien qui nous croisions, qui nous regardait, je devinais les sourires, les regards ; le soleil d’avril était plus lumineux, la lumière plus chaude, la brise plus légère. Elle pressait mes doigts et je caressais les siens ; elle riait d’une rue traversée en courant devant les voitures, je la tirais à ma suite.
J’ai fouillé d’une main fébrile à la recherche des clés. Elle a monté les étages devant moi, pressée où j’hésitais. Sur le palier du second, je l’ai retenue devant ma porte alors qu’elle continuait dans son escalade frénétique. Je m’appuyais à la porte claquée dans mon dos ; elle a lâché ma main et jeté son sac sur le canapé, dénoué le foulard de son cou. Retournée vers moi au milieu du salon, elle a fait glisser ses escarpins qu’elle a repoussés sous la table basse, et bras le long du corps, immobile, elle m’attendait, visage lumineux légèrement incliné vers l’épaule, sérieuse et confiante. En tremblant un peu, jambes peu sûres, j’ai franchi la distance me séparant d’elle, et lui prenant les mains dans les miennes, je l’ai conduite vers ma chambre dont les volets à peine entrouverts ce matin laissaient filtrer un mince rayon de lumière vive sur les draps froissés que je n’avais pas pris le temps de remettre en ordre, tant j’imaginais peu la venue ici de celle que j’espérais, sans y croire, rencontrer aujourd’hui ; et elle est là, devant moi au pied du lit défait, enlevant d’un geste d’épaule la veste de son tailleur et dégrafant son corsage blanc, lentement, ses yeux baissés sur les doigts qui déboutonnent nerveusement ; les deux mains sur sa hanche gauche abaissent la fermeture éclair de la jupe qui tombe à ses pieds.
Dessous assortis de fin voilage orné de dentelles, gris comme ses bas dont les élastiques mordent les cuisses un peu fortes, seins comprimés, bombé du ventre sous le nombril souligné de la perle bleue d’un piercing, ombre sous la taille du slip sous les fleurs de dentelles, elle s’offre en souriant à mes yeux gourmands de sa blondeur et de chairs blanches soulignées de gris.
- Je m’appelle Lisa.
Elle s’appelle Lisa, doux comme sa voix, doux comme ses lèvres.
Je fais le pas qui nous sépare et enfin je la touche. De mes lèvres sur le ventre doucement bombé, du bout des lèvres sur le fin duvet blond qui s’épaissit sous la marque un peu rougie laissée par les dessous, d’un souffle au pli de l’aine, enfin je l’enlace, fermant mes bras sur ses jambes, joue contre sa blondeur, et ses mains plongent dans mes cheveux, me serrent plus fort contre son ventre.
Elle a enlevé mes vêtements, un à un, très lentement, embrassant chaque partie dénudée, parcourant tout mon corps de ses lèvres et de ses mains, de ses doigts, de ses yeux, de son souffle.
Corps chauds mêlés, de baisers en caresses, de soupirs en cris sourds, jusqu’au soir, au cœur de la nuit, la journée du dimanche, nous avons voyagé sans nous quitter un instant, sans que d’un geste nous ne puissions nous toucher, du lit à la douche, de la cuisine au lit ; elle, collée dans mon dos, ses bras autour de ma taille quand je me brossais les dents, moi, jouant des ses boucles blondes quand elle buvait son thé, vêtements oubliés sauf pour, main dans la main, pour acheter nos croissants. Et puis elle a raconté, sans rien taire de ses doutes et de ses peurs, et je lui ai tout dit de moi ; tout.
Dans l’après-midi du dimanche, je l’ai accompagnée chez elle ; dans un sac, une valise, sa trousse de toilettes, je l’ai aidée à préparer les jours où il faudrait bien nous quitter et les nuits à partager.
Et la vie est douce ; douceur de ses seins chauds et lourds que j’embrasse, douceur du duvet soyeux de son ventre où je noie mon visage, douceur de ses mains qui font naître mon désir, douceur de sa bouche qui boit mon plaisir ; des jours, des nuits ; avril est passé sans changer l’éclat de ses yeux, sans que mon cœur ne se calme. Et son corps m’affole. Elle est si douce parfois et si exigeante dans l’instant suivant.
J’ai peu d’expérience de l’amour et du sexe et elle me surprend très souvent, par la violence de ses orgasmes, par l’incroyable quantité de sécrétions de son sexe qui coule littéralement sur ma bouche. Et je découvre avec elle tant de choses jamais imaginées, jamais osées, que je trouvais honteuses, et que je réclame maintenant.
Mon père a toujours su, compris. En quelques mots échangés au téléphone il savait que j’aimais. Ce que lui a toujours compris, et accepté, ma mère ne l’a jamais admis. Nous irons déjeuner chez eux début mai. Je leur présenterai Lisa. Mon père l’aimera, maman préparera deux chambres et refusera de voir l’évidence, comme il y a deux ans, quand Claire était venue au début de l’été. Lisa sait. Pour Claire, pour ma mère ; et je sais qu’elle n’a aucun effort à faire, elle plaira à mon père. J’ai 24 ans et c’est la seconde que je leur présente, la seconde que j’aime, la seconde avec qui je n’ai jamais eu une relation. J’ai toujours su ; toujours étouffé mes envies. Claire a changé ça ; un peu ; un peu seulement ; et puis Lisa …
Mon père m’avait dit qu’il était heureux pour moi.
Maman avait serré les lèvres, s’était enfermée dans le bureau pour téléphoner à sa sœur, et je pleurais en écoutant derrière la porte, ses mots durs.
Aujourd’hui je sais que je ne pleurerais plus. Aujourd’hui il y a Lisa. Peut-être qu’enfin je m’en moque.
Papa souriait, heureux du bonheur qu’il voyait dans mes yeux ; Maman pinçait les lèvres et levait les yeux au ciel. Bien sûr elle avait préparé deux chambres ; quand j’ai posé nos deux sacs dans mon ancienne chambre, elle a tourné les talons, poings serrés, marquant sa réprobation du claquement sec de ses mules roses sur le carrelage.
Par provocation, un peu, et parce que pas un jour je ne peux m’en priver, parce qu’elle le voulait, nous avons fait l’amour cette nuit, et je savais que ma mère nous entendait, au début, et puis je n’y ai plus pensé, et comme très souvent, Lisa a feulé de plaisir, corps arqué contre le mien. Et bien sûr Maman nous entendait.
- Alice, je préfèrerais que vous ne veniez plus.
Elle rangeait nos bols à peine finis, ne regardant ni Lisa ni moi, et Papa est parti vers son atelier où depuis toujours il se réfugiait, résigné.
→ Qu'avez-vous pensé de cette histoire ??? Donnez votre avis...
→ Autres histoires érotiques publiées par Misa
7 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Je suis un homme, qui plus est, âgé...
Votre histoire est très belle: je ne sais si elle est vécu, mais de toute façon vous la
VIVEZ et c'est ça l'essentiel...
Avec beaucoup de talent.
Merci
Votre histoire est très belle: je ne sais si elle est vécu, mais de toute façon vous la
VIVEZ et c'est ça l'essentiel...
Avec beaucoup de talent.
Merci
C'est vraiment une histoire magnifique ! On est vraiment dans l'érotisme et non dans le
porno, ce qui est vraiment beau !
Bravo pour ce superbe texte, vraiment ! :)
porno, ce qui est vraiment beau !
Bravo pour ce superbe texte, vraiment ! :)
Il est des histoires qui vous transforment en un des personnages. J'aurais aimé être
elle, je suis heureux de vous avoir lue.
elle, je suis heureux de vous avoir lue.
Très belle tranche de vie, racontée sans fausse pudeur mais sans excès non plus;
j'aimerais lire plus souvent de telles histoires ;)
j'aimerais lire plus souvent de telles histoires ;)
superbe , merci
une histoire très douce et intime
érotique sans aucune pornographie
vraiment sensuelle
une histoire très douce et intime
érotique sans aucune pornographie
vraiment sensuelle
c'est vraiment une très belle histoire. Je l'aime beaucoup car elle n'est pas vulgaire, elle laisse notre imagination faire le reste.
Bravo!!!
J'espère qu'il y en aura d'autres.
Bravo!!!
J'espère qu'il y en aura d'autres.
j'adore les histoires de lesbiennes je suis d'ailleurs lesbienne moi - même et j'aime beaucoup sucer le sexe féminin.Bravo à l'auteur, encore beaucoup d'histoires comme celle-là surtout des vécues