Tribu Malumba
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-12-2011 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Tribu Malumba
- ATTENTION HISTOIRE FICTIVE POUR LECTEURS AVERTIS-
Tribu Malumba – organisation et rites – juillet à novembre 2007
En préambule, je tiens à préciser que le récit qui va suivre est une réécriture vulgarisée du rapport remis à mon maître de stage quelque mois après mon retour en France- réf. 301 207 vnb, de la faculté des sciences sociales de Carsoy.
Nota : l’observation de l’organisation sociale des hommes de la tribu au-delà de la stérilisation est incomplète, étant pour une grande part inaccessible à une observation féminine. Une étude complémentaire devra être menée par un représentant masculin de la faculté qui accepterait de suivre les rites jusqu’à leur terme.
Avertissement :
Ne jugez pas trop vite des rites d’initiation et de l’organisation de la tribu Malumba.
Ils vivent ainsi depuis des siècles, totalement isolés du monde que nous connaissons.
Ce que nous considérons à juste titre dans nos sociétés européennes comme des mutilations ou des procédés barbares sont souvent pour eux l’un des éléments de leur survie.
Nota :
Je me dois de signaler aux lecteurs que ce récit contient des passages dont la lecture est réservée à des personnes averties.
Partie 1 : Approche et premier contact.
Il pleuvait sans discontinuer depuis six jours. Six jours d’une lourde pluie chaude, presque grasse, qui avait complètement détrempé nos affaires dans nos sacs à dos, nous empêchait de faire le moindre feu. Les bâches tendues entre les arbres ne constituaient qu’un abri dérisoire et inutile, protection plus psychologique qu’efficace.
Rien dans nos études entamées d’ethnologie ne nous avait préparés à un terrain aussi hostile. Nous pensions prendre contact avec l’une des tribus isolées de la contrée, et établir pour notre maître de stage un rapport nous permettant de poursuivre nos études sous sa direction en troisième année. Lui-même avait rencontré la tribu N’Koyo deux ans plus tôt et avait ramené quelques films et enregistrements sonores. Cette tribu comptait alors une centaine de personnes vivant isolées au cœur de la forêt équatoriale loin de tout village. D’après les notes de notre professeur et les vidéos, cette tribu proche en apparence des pygmées avait développé un langage et des rites très particuliers que nous devions observer.
Après six jours de pluie ininterrompue, nos carnets de notes étaient détrempés, notre caméra hors service d’avoir pris l’eau, et nous étions dévorés de parasites, isolés en pleine forêt, à quelques journées de marche de notre destination.
Philippe a renoncé le premier à ses vêtements, quand il a glissé sur la pente boueuse qui menait à l’emplacement que nous nous étions ménagés pour nos besoins naturels. Il est revenu couvert de la tête au pied de terre rouge et gluante. Il s’est déshabillé sans un mot, les mâchoires crispées de colère, et est resté sous la pluie, visage levé et bras écartés, attendant que les flots ininterrompus le lavent.
Jeanne et moi n’avons sur l’instant pas osé le moindre commentaire, tant était évidente sa colère. Jeanne détournait les yeux de son corps nu exposé. Nous savions tous les trois qu’il nous faudrait lors de l’approche et de l’immersion dans la tribu adopter leurs habitudes. Notre professeur nous avait longuement prévenus de cela et nous nous attendions bien sûr, avec quelque appréhension bien compréhensible, à devoir nous séparer de nos tenues de brousses pour la tenue sommaire de la tribu. Cette contrainte à elle seule nous avait presque fait renoncer, aussi bien Jeanne que moi, étant l’une et l’autre très pudiques.
Malgré les deux semaines passées ensemble, isolés de tout depuis notre descente d’un bus brinquebalant et surchargé sur les mauvaises pistes qui nous avait conduits à l’orée de la forêt, nous avions, avec il est vrai quelques efforts et quelques gesticulations, réussi à préserver notre intimité et notre pudeur, nous lavant chacun notre tour à l’abri d’une bâche, ou nous baignant séparément quand nous croisions une rivière, les autres guettant l’approche éventuelle d’animaux.
Pendant deux ans, j’avais partagé avec Jeanne un studio, et jamais, même dans cette promiscuité forcée nous ne nous étions vues autrement plus découvertes qu’en vêtements de nuit. L’une et l’autre étions trop gênées de notre corps, et bien que nous n’en ayons jamais clairement parlé, je la croyais aussi complexée que moi, aussi embarrassée de son physique que je l’étais du mien, bien que très différentes. Elle était plus maigre que mince où j’étais opulente, trop de hanches, trop de cuisses, trop de seins. Elle m’avait raconté en rougissant l’invitation d’un jeune-homme qui travaillait avec elle dans un snack à prendre un verre et qu’elle avait déclinée. J’aurais été bien en peine quant à moi d’évoquer l’amorce d’un quelconque flirt, sinon à remonter à un baiser sur la joue volé par un garçon à l’école secondaire.
Philippe nu devant nous sous la pluie était, pour moi, et me sembla-t-il ce jour-là pour elle aussi, une première découverte en réel du corps nu d’un homme. Nous n’osions plus le regarder au-delà de l’incrédulité à le voir se dévêtir, n’osions pas non plus laisser nos regards se croiser, n’échangeant que de rapides coups d’œil empruntés. J’étais partagée entre plusieurs attitudes, protester et lui demander de se couvrir, celle hypocrite de faire semblant de ne m’être rendue compte de rien, ou de considérer qu’il s’agissait d’une utile entrée en matière dans la mesure où nous devrions de toute façon nous dévêtir au contact des indigènes.
Jeanne qui devait vivre le même dilemme, s’affairait tête baissée à préparer les sachets de produits lyophilisés qui feraient office de repas, pendant que je sortais les gobelets et couverts de plastique de l’un de nos sacs.
Je ne pouvais cependant m’empêcher de jeter, à travers les mèches de cheveux mouillés qui pendaient devant mes yeux, de petits coups d’œil vers les jambes maigres et les fesses blanches, le dos étroit et bronzé. Jeanne qui lui faisait face avait les joues cramoisies et les gestes énervés.
Je retenais un rire nerveux né du ridicule de sa tenue ; Il avait gardé aux pieds ses grosses chaussures de marche et le chapeau de toile achetés, comme nos tenues, dans un magasin de surplus de l’armée.
Jeanne et moi avions abandonné deux jours plus tôt les pantalons en toile rude trop désagréables à porter tant ils étaient lourds et irritants pour la peau en étant gorgés d’eau, ne portant plus l’une et l’autre que de grands t-shirts kaki arrivant à mi-cuisse et nos sous-vêtements. Le coton mouillé collé au corps par la pluie qui nous dévoilait plus qu’il ne nous cachait avait fait sourire et hausser les épaules à Philippe, qui s’était fort heureusement gardé d’un commentaire égrillard sur nos t-shirts mouillés pour éviter de nous embarrasser plus que nous ne l’étions déjà.
J’avais remarqué en me déshabillant la veille, sous les seins, sur les cuisses et à la taille, l’apparition de rougeurs et de boutons nés de l’irritation provoquée par les vêtements humides et je venais de voir que Philippe avait autour de la taille et sous les fesses les mêmes marques que moi. Les démangeaisons associées devenaient très gênantes et ce matin j’avais hésité longtemps à enfiler les sous-vêtements humides sortis de mon sac.
Tous les trois nous nous étions munis de crèmes diverses et des médicaments de base pour un séjour de trois semaines en forêt équatoriale, et tous les trois avions épuisé nos réserves en une semaine à peine, assaillis dès le début par des nuées d’insectes. Ces rougeurs m’avaient inquiétée quand je les avais découvertes et je n’avais plus rien pour me protéger et les soigner.
Enfin propre, Philippe s’est excusé de sa tenue. Le ton de sa voix autant que les mots nous a alertées. Il nous a dit avoir découvert sur sa taille et entre ses jambes, là où il avait des rougeurs qu’il pensait dues au frottement et à l’humidité, de petits boutons qu’il avait pressés. C’est avec presque un sanglot dans la voix et en bégayant qu’il nous a dit avoir vu une petite larve, comme un ver se tortillant, sortir d’un de ces boutons.
Ayant reconnu l’une et l’autre ces mêmes boutons rouges sur nos propres corps, le même sentiment d’horreur nous a saisies en l’écoutant. Sans plus de pudeur, tellement ce qu’il nous racontait était pire que notre honte à nous montrer nues, l’une et l’autre avons sur le champ enlevé précipitamment nos t-shirts et soutien-gorge. Au sanglot de Jeanne, j’ai compris tout de suite qu’elle aussi venait comme moi de constater que Philippe avait raison, et que nous étions toutes les deux atteintes du même mal que lui. Les insectes dont la forêt était infestée s’étaient logés aux plis des vêtements et les rougeurs que j’avais vues étaient les traces de leurs piqures infectées, et où, c’était là le pire, certains avaient déposés leurs œufs dans ces zones chaudes.
Affolés tous les trois de ce constat horrible, nous avons fouillés le sac où restaient quelques produits pharmaceutiques, dont nous avons constaté que tous étaient inadaptés à nous débarrasser de ces parasites.
Pendant une longue heure, tous les trois sous la pluie, nous tournant le dos les uns aux autres, nous avons tenté de gratter tous les boutons découverts sous nos doigts.
Jeanne frisait l’hystérie, battait des bras et sautait sur place. Je l’ai immobilisée des deux mains sur ses épaules osseuses, et lui ai intimé de se calmer, tentant de la rassurer de ma voix alors que j’étais moi-même très proche de l’affolement. Dans son dos, tout au long des traces rouges imprimées sur sa peau par son soutien-gorge, j’ai gratté les quelques boutons qui apparaissaient, les pressant entre deux ongles comme on le fait de boutons d’acné. J’entendais derrière moi les plaintes de rage de Philippe qui tentait d’éliminer lui aussi sur son corps tous les parasites partout où il ressentait une démangeaison. Des tremblements dans la voix, il a dit ce que nous savions déjà et n’osions pas formuler encore : nous allions devoir nous entraider. Il était impossible pour lui comme pour nous d’atteindre seuls tous les endroits où nous avions été piqués par les insectes invisibles.
Il a étendu au sol sous la pluie l’une des bâches de plastique qui jusqu’alors nous isolait pendant nos ablutions, désormais bien inutile.
J’ai aidé Jeanne qui semblait horriblement gênée à s’y installer assise après que j’aie soigneusement nettoyé son dos. Tentant moi-même d’adopter une attitude froide et distante que j’étais loin d’éprouver, j’ai examiné sa peau sous ses seins étonnamment lourds sur un torse aussi mince, percé deux boutons qu’elle n’avait pas vus, dont un sur l’aréole du sein droit. J’ai été surprise de voir son téton se durcir et se dresser quand j’ai ôté le petit point d’infection de son sein.
Ses jambes tremblaient quand je l’ai faite s’allonger sur la bâche et que je lui ai enlevé son slip de coton. Philippe s’était détourné pour ne pas nous gêner plus que nous ne l’étions déjà de nous exposer ainsi et j’ai entrepris de l’examiner entre les jambes, aux endroits où le frottement des élastiques mouillés des sous-vêtements avaient laissés de profondes marques rouges. J’étais plus ennuyée d’imaginer qu’il faudrait ensuite qu’elle se livre sur moi au même examen qu’à la vision de ce sexe de femme que je voyais d’aussi prêt pour la première fois. Je m’interdisais pour l’instant de penser à un examen similaire de l’entrejambe de Philippe, rejetant cette idée en me concentrant sur les jambes de Jeanne.
Pendant tout le temps où je la débarrassais de ses parasites, Jeanne se cachait le visage sous le bras.
Philippe a fini par me rejoindre, me désignant d’un doigt un bouton dans la toison de brune de Jeanne que j’avais oublié. Nous en avons trouvé un tout près de l’anus, un autre à l’intérieur d’une lèvre.
Jeanne s’est relevée sans oser croiser nos regards. Ses yeux rougis la trahissaient, elle avait pleuré. Je me suis allongée à mon tour, toute pudeur effacée par la crainte plus grande des sales bestioles que j’imaginais sous ma peau.
Philippe soulevait mes seins, les maintenant relevés pendant que Jeanne s’activait. J’étais honteuse de ressentir le durcissement des tétons sous ses mains. Quand j’ai croisé son regard, son sourire pincé et son haussement d’épaule ont fait monter le rouge à mes joues et renforcé le sentiment de malaise, d’autant que je sentais une excitation hors de propos envahir mon ventre, dont j’espérais que la pluie incessante masquerait la manifestation quand leur attention s’y porterait.
Ma toison fine de blonde leur facilitait la tâche pour nettoyer mon sexe des envahisseurs, et s’ils se sont l’un ou l’autre aperçu d’une humidité anormale de mon sexe, ils ont eu la discrétion de ne pas y faire allusion. Contrairement à l’examen de Jeanne que son extrême maigreur avait facilité, j’ai dû adopter une position dégradante pour leur permettre de m’examiner entre les fesses, leur tournant le dos à genoux, l’un écartant mes fesses à deux mains pendant que l’autre grattait d’un ongle ou pressait.
Quand ils m’ont enfin signifié qu’ils avaient terminé et que je me suis relevée, j’étais dans un état proche de celui que je cachais parfois sous les draps, lorsque j’étais certaine que Jeanne dormait dans l’autre lit de notre studio. Toujours j’avais honte de me laisser aller à ces caresses déplacées et je m’en interdisais souvent le droit, m’imaginant impure et dépravée. Etre si proche sous leurs yeux et leurs mains de ce même état me procurait un sentiment étrange que je me suis refusée à analyser. Pour la première fois depuis six jours, j’ai béni la pluie qui avait masqué mon trouble.
Jeanne et moi avons beaucoup hésité et tergiversé à être la première à toucher Philippe. Il avait le premier détecté notre état et nous avait aidées toutes les deux, nous lui devions notre attention.
Lui n’a pu cacher la marque évidente de son excitation au contact de nos mains. J’ai deviné, bien que n’en ayant pas l’expérience, que son membre dressé était l’équivalent de l’humidité qui m’avait envahie. Il s’était caché le visage sous son chapeau ridicule et n’arrêtait pas de gémir des pardons pour l’indécence de sa réaction physique. Jeanne a reconnu comme moi pour ce que c’était ce membre tendu qui durcissait sous nos mains quand nous l’écartions à deux doigts pour vérifier l’existence d’un bouton dans la toison sur son pubis, puis sur et dessous les testicules soulevés qui roulaient sous nos doigts. L’extraordinaire turgescence à l’extrémité du membre qui en avait fait glisser le repli de peau qui le masquait nous permit de voir un bouton qui avait échappé à notre examen jusque là. Jeanne le tenait fermement pendant que je débarrassais le membre du bouton juste sous le bourrelet de chair gonflé quand Philippe s’est en partie redressé en poussant un gémissement et qu’un liquide poisseux et blanchâtre a jailli de l’urètre. Cette manifestation soudaine nous a surprises et j’ai cru constater au coup d’œil échangé avec Jeanne qu’elle en était plus attendrie qu’étonnée. Pendant le reste de l’examen, le membre est redevenu plus mou et plus facile à manipuler.
Philippe s’est refusé à prendre la même position que j’avais adoptée quand nous avons vérifié la présence de bouton à gratter entre ses fesses, préférant relever haut les jambes vers son torse. Lorsqu’il a repris la position allongée à la fin de notre examen, nous avons constaté que son membre avait retrouvé une forte tension. Sans nous concerter, Jeanne et moi avons vérifié à nouveau que nous n’avions rien oublié. C’est moi cette fois qui l’ai tenu dans ma main pendant que Jeanne cherchais de ses doigts sur le scrotum et dessous si rien n’avait échappé à notre attention. J’espérais, comme Jeanne sans doute au vu du sourire qu’elle m’a adressé, voir encore jaillir du méat le liquide blanc, mais je n’ai su obtenir le résultat attendu n’ayant pas bien compris ce qui l’avait déclenché la première fois, et nous avons mis fin à l’examen.
Nous nous sommes savonnés sous la pluie pour finir.
D’avoir dû nous soumettre à l’examen quasiment clinique des autres nous a aidés à accepter de rester nus. Nous étions à la fois conscients qu’il s’agissait d’une mesure de sagesse et de confort, et que cette exposition forcée de nos nudités nous préparait à la rencontre de la tribu N’Koyo.
Les trois jours suivants nous avons progressé, guidés seulement par la lecture d’une boussole, sous une pluie permanente. Nous progressions nus, ne portant que nos chaussures de marches pour éviter de nous blesser, et vérifiant attentivement le soir l’apparition de nouvelles rougeurs, n’en découvrant plus que sous nos cheveux ou dans nos toisons pubiennes. Nous dormions mal, dans nos hamacs couverts pour la nuit de bâches plastiques.
C’est au matin du quatrième jour qu’un premier contact indigène a été établi, mais pas avec ceux que nous cherchions.
Quand j’ai écarté la bâche qui m’avait protégée de la pluie pendant mon sommeil, j’ai remarqué le regard figé de Jeanne vers ma droite. En tournant la tête, j’ai vu deux hommes à la peau très noire immobiles à côté du hamac de Philippe. L’un le regardait dormir, ayant déplacé sa bâche d’un bâton long et épais, l’autre nous regardait fixement. Au milieu de notre campement, un troisième que je n’avais pas vu au début, accroupi, examinait nos sacs.
Nous voyant réveillées, celui qui jusque là se tenait immobile s’est approché de Jeanne dont il a violemment frappé la tête de son bâton. J’ai essayé de sortir de mon hamac, mais il s’est approché de moi très vite et avant que je n’arrive à me dépêtrer de la bâche, il m’a frappée à mon tour d’un violent coup sur la tête.
Je me suis réveillée allongée sur le sol, une douleur lancinante me vrillant le crâne. J’avais les mains liées dans le dos sur une longue branche qui passait entre mes jambes. Quand j’ai levé la tête, j’ai vu que Philippe devant moi et Jeanne dans mon dos, étaient eux aussi attachés comme moi à la même branche passant aussi entre leur jambes.
Les trois hommes attendaient accroupis en bordure de la clairière où nous avions passé la nuit. Les hamacs et les bâches étaient pliés sur nos sacs dont les bretelles étaient enfilées aux extrémités de la branche sur laquelle nous étions attachés.
J’entendais Jeanne pleurer dans mon dos. Quand j’ai commencé à lui parler, l’un des hommes a bondi en me menaçant de son gourdin, et je me suis tue. Pour la première fois je les ai observés vraiment. Ils étaient tous les trois entièrement nus et avaient tous les trois une corde enroulée plusieurs fois autour de leur taille. Ils avaient la tête rasée et chacun d’eux avait deux traces de peinture blanche partant des épaules, se rejoignant presque entre les pectoraux, descendant sur le ventre et contournant le sexe, se poursuivant jusqu’aux chevilles. Plus tard, j’ai constaté que ces mêmes peintures se poursuivaient dans le dos, sur leurs fesses et leurs jambes. Ils étaient grands et musculeux, évoquaient ces athlètes noirs que l’on voit sur les stades en Europe.
L’une des extrémités de la corde qui enserrait leur taille descendait entre leurs fesses musculeuses et remontait entre leurs jambes, était enroulée plusieurs fois autour du scrotum, repoussant ainsi de manière surprenante leurs testicules étonnamment gros de la base du sexe. Leur membre était maintenu dressé contre leur ventre. L’un des trois devait ressentir une forte excitation car son membre était gonflé comme celui de Philippe lorsque nous l’avions nettoyé. La taille du membre était cependant très supérieure à ce que nous avions observé de celui de Philippe.
Quand Philippe, le dernier de nous trois, s’est à son tour réveillé, ils nous ont redressés en soulevant la longue branche du sol.
Nous avons marché longtemps, sans notion du temps, quasiment collés l’un à l’autre, d’une marche compliquée par la branche rugueuse qui passait entre nos jambes, maintenue pas nos mains attachées dessus dans notre dos et alourdies de nos trois sacs qui se balançaient, deux à l’avant et le troisième derrière. La gêne éprouvée du contact sur mes doigts dans mon dos du sexe de Jeanne et du frottement sur mon propre sexe des doigts de Philippe a disparu avec l’extrême fatigue de la marche. A peine ai-je ressenti de la honte à me soulager pendant notre marche ininterrompue, comme j’avais senti au jet chaud sur mes mains dans mon dos que Jeanne l’avait fait elle aussi un peu plus tôt.
A deux reprises, moi d’abord, puis Jeanne avons trébuché, provoquant notre chute à tous les trois, et l’intervention brutale de nos geôliers pour nous remettre debout.
Nous étions épuisés en arrivant au village, une grande clairière au sol boueux, bordée de cases faites de branches assemblées et tressées, les toitures couvertes de larges feuilles brunes empilées. Les trois hommes nous ont conduits vers le fond du village sous un grand toit de feuilles tendu entre quatre grands arbres. Des enfants nous ont rejoints pendant notre progression mais se sont arrêtés à quelques pas de la surface couverte, nous laissant y pénétrer seuls accompagnés de nos geôliers. Le plus étonnant était le silence total. Les enfants ne prononçaient pas le moindre mot, et tous se tenaient à l’écart de nous.
Sous le grand toit, les hommes ont dénoués nos liens sur la branche et nous ont abandonnés au milieu de l’esplanade emportant avec eux les cordes, la longue branche et nos sacs. Nous nous sommes écroulés au sol tous les trois, exténués. Outre leur extrême fatigue, je lisais sur le visage de Philippe et de Jeanne la même inquiétude que celle que je ressentais. Quand j’ai relevé les yeux, j’ai constaté que les enfants qui nous avaient suivis depuis notre arrivée dans le village avaient tous disparus. Nous étions seuls et aucun signe de vie n’était perceptible hormis quelques traits de fumée montant du toit de quelques cases.
Jusqu’à la nuit, nous n’avons vu absolument personne, ni homme ni animal. A plusieurs reprises l’un ou l’autre d’entre nous s’absentait vers la forêt proche pour subvenir à un besoin naturel. Nous aurions pu fuir, si ce n’est que nous étions nus, que nos sacs avaient disparus avec les hommes qui nous avaient trouvés.
A la tombée de la nuit, deux enfants nous ont amené un grand plat rempli d’une sorte de purée orangée, et un récipient de bois contenant de l’eau. Philippe le premier a goûté au brouet qui devait être notre repas. Nous avons bu et mangé, oppressés du silence environnant. Nous avons fini par nous endormir serrés les uns contre les autres au milieu de ce grand espace vide, essayant de nous rassurer de notre chaleur, n’osant pas nous parler, n’osant pas envisager de vive voix notre situation. Chacun notre tour au cours de la nuit avons été pris de violents maux de ventre, de coliques nous tordant de douleur.
Quand le matin les enfants nous ont à nouveau amené un autre grand plat du même brouet que la veille, aucun de nous n’y a touché, et nous avons tour à tour utilisé une partie de l’eau pour nous laver de la puanteur de nos douleurs de la nuit.
A suivre
Tribu Malumba – organisation et rites – juillet à novembre 2007
En préambule, je tiens à préciser que le récit qui va suivre est une réécriture vulgarisée du rapport remis à mon maître de stage quelque mois après mon retour en France- réf. 301 207 vnb, de la faculté des sciences sociales de Carsoy.
Nota : l’observation de l’organisation sociale des hommes de la tribu au-delà de la stérilisation est incomplète, étant pour une grande part inaccessible à une observation féminine. Une étude complémentaire devra être menée par un représentant masculin de la faculté qui accepterait de suivre les rites jusqu’à leur terme.
Avertissement :
Ne jugez pas trop vite des rites d’initiation et de l’organisation de la tribu Malumba.
Ils vivent ainsi depuis des siècles, totalement isolés du monde que nous connaissons.
Ce que nous considérons à juste titre dans nos sociétés européennes comme des mutilations ou des procédés barbares sont souvent pour eux l’un des éléments de leur survie.
Nota :
Je me dois de signaler aux lecteurs que ce récit contient des passages dont la lecture est réservée à des personnes averties.
Partie 1 : Approche et premier contact.
Il pleuvait sans discontinuer depuis six jours. Six jours d’une lourde pluie chaude, presque grasse, qui avait complètement détrempé nos affaires dans nos sacs à dos, nous empêchait de faire le moindre feu. Les bâches tendues entre les arbres ne constituaient qu’un abri dérisoire et inutile, protection plus psychologique qu’efficace.
Rien dans nos études entamées d’ethnologie ne nous avait préparés à un terrain aussi hostile. Nous pensions prendre contact avec l’une des tribus isolées de la contrée, et établir pour notre maître de stage un rapport nous permettant de poursuivre nos études sous sa direction en troisième année. Lui-même avait rencontré la tribu N’Koyo deux ans plus tôt et avait ramené quelques films et enregistrements sonores. Cette tribu comptait alors une centaine de personnes vivant isolées au cœur de la forêt équatoriale loin de tout village. D’après les notes de notre professeur et les vidéos, cette tribu proche en apparence des pygmées avait développé un langage et des rites très particuliers que nous devions observer.
Après six jours de pluie ininterrompue, nos carnets de notes étaient détrempés, notre caméra hors service d’avoir pris l’eau, et nous étions dévorés de parasites, isolés en pleine forêt, à quelques journées de marche de notre destination.
Philippe a renoncé le premier à ses vêtements, quand il a glissé sur la pente boueuse qui menait à l’emplacement que nous nous étions ménagés pour nos besoins naturels. Il est revenu couvert de la tête au pied de terre rouge et gluante. Il s’est déshabillé sans un mot, les mâchoires crispées de colère, et est resté sous la pluie, visage levé et bras écartés, attendant que les flots ininterrompus le lavent.
Jeanne et moi n’avons sur l’instant pas osé le moindre commentaire, tant était évidente sa colère. Jeanne détournait les yeux de son corps nu exposé. Nous savions tous les trois qu’il nous faudrait lors de l’approche et de l’immersion dans la tribu adopter leurs habitudes. Notre professeur nous avait longuement prévenus de cela et nous nous attendions bien sûr, avec quelque appréhension bien compréhensible, à devoir nous séparer de nos tenues de brousses pour la tenue sommaire de la tribu. Cette contrainte à elle seule nous avait presque fait renoncer, aussi bien Jeanne que moi, étant l’une et l’autre très pudiques.
Malgré les deux semaines passées ensemble, isolés de tout depuis notre descente d’un bus brinquebalant et surchargé sur les mauvaises pistes qui nous avait conduits à l’orée de la forêt, nous avions, avec il est vrai quelques efforts et quelques gesticulations, réussi à préserver notre intimité et notre pudeur, nous lavant chacun notre tour à l’abri d’une bâche, ou nous baignant séparément quand nous croisions une rivière, les autres guettant l’approche éventuelle d’animaux.
Pendant deux ans, j’avais partagé avec Jeanne un studio, et jamais, même dans cette promiscuité forcée nous ne nous étions vues autrement plus découvertes qu’en vêtements de nuit. L’une et l’autre étions trop gênées de notre corps, et bien que nous n’en ayons jamais clairement parlé, je la croyais aussi complexée que moi, aussi embarrassée de son physique que je l’étais du mien, bien que très différentes. Elle était plus maigre que mince où j’étais opulente, trop de hanches, trop de cuisses, trop de seins. Elle m’avait raconté en rougissant l’invitation d’un jeune-homme qui travaillait avec elle dans un snack à prendre un verre et qu’elle avait déclinée. J’aurais été bien en peine quant à moi d’évoquer l’amorce d’un quelconque flirt, sinon à remonter à un baiser sur la joue volé par un garçon à l’école secondaire.
Philippe nu devant nous sous la pluie était, pour moi, et me sembla-t-il ce jour-là pour elle aussi, une première découverte en réel du corps nu d’un homme. Nous n’osions plus le regarder au-delà de l’incrédulité à le voir se dévêtir, n’osions pas non plus laisser nos regards se croiser, n’échangeant que de rapides coups d’œil empruntés. J’étais partagée entre plusieurs attitudes, protester et lui demander de se couvrir, celle hypocrite de faire semblant de ne m’être rendue compte de rien, ou de considérer qu’il s’agissait d’une utile entrée en matière dans la mesure où nous devrions de toute façon nous dévêtir au contact des indigènes.
Jeanne qui devait vivre le même dilemme, s’affairait tête baissée à préparer les sachets de produits lyophilisés qui feraient office de repas, pendant que je sortais les gobelets et couverts de plastique de l’un de nos sacs.
Je ne pouvais cependant m’empêcher de jeter, à travers les mèches de cheveux mouillés qui pendaient devant mes yeux, de petits coups d’œil vers les jambes maigres et les fesses blanches, le dos étroit et bronzé. Jeanne qui lui faisait face avait les joues cramoisies et les gestes énervés.
Je retenais un rire nerveux né du ridicule de sa tenue ; Il avait gardé aux pieds ses grosses chaussures de marche et le chapeau de toile achetés, comme nos tenues, dans un magasin de surplus de l’armée.
Jeanne et moi avions abandonné deux jours plus tôt les pantalons en toile rude trop désagréables à porter tant ils étaient lourds et irritants pour la peau en étant gorgés d’eau, ne portant plus l’une et l’autre que de grands t-shirts kaki arrivant à mi-cuisse et nos sous-vêtements. Le coton mouillé collé au corps par la pluie qui nous dévoilait plus qu’il ne nous cachait avait fait sourire et hausser les épaules à Philippe, qui s’était fort heureusement gardé d’un commentaire égrillard sur nos t-shirts mouillés pour éviter de nous embarrasser plus que nous ne l’étions déjà.
J’avais remarqué en me déshabillant la veille, sous les seins, sur les cuisses et à la taille, l’apparition de rougeurs et de boutons nés de l’irritation provoquée par les vêtements humides et je venais de voir que Philippe avait autour de la taille et sous les fesses les mêmes marques que moi. Les démangeaisons associées devenaient très gênantes et ce matin j’avais hésité longtemps à enfiler les sous-vêtements humides sortis de mon sac.
Tous les trois nous nous étions munis de crèmes diverses et des médicaments de base pour un séjour de trois semaines en forêt équatoriale, et tous les trois avions épuisé nos réserves en une semaine à peine, assaillis dès le début par des nuées d’insectes. Ces rougeurs m’avaient inquiétée quand je les avais découvertes et je n’avais plus rien pour me protéger et les soigner.
Enfin propre, Philippe s’est excusé de sa tenue. Le ton de sa voix autant que les mots nous a alertées. Il nous a dit avoir découvert sur sa taille et entre ses jambes, là où il avait des rougeurs qu’il pensait dues au frottement et à l’humidité, de petits boutons qu’il avait pressés. C’est avec presque un sanglot dans la voix et en bégayant qu’il nous a dit avoir vu une petite larve, comme un ver se tortillant, sortir d’un de ces boutons.
Ayant reconnu l’une et l’autre ces mêmes boutons rouges sur nos propres corps, le même sentiment d’horreur nous a saisies en l’écoutant. Sans plus de pudeur, tellement ce qu’il nous racontait était pire que notre honte à nous montrer nues, l’une et l’autre avons sur le champ enlevé précipitamment nos t-shirts et soutien-gorge. Au sanglot de Jeanne, j’ai compris tout de suite qu’elle aussi venait comme moi de constater que Philippe avait raison, et que nous étions toutes les deux atteintes du même mal que lui. Les insectes dont la forêt était infestée s’étaient logés aux plis des vêtements et les rougeurs que j’avais vues étaient les traces de leurs piqures infectées, et où, c’était là le pire, certains avaient déposés leurs œufs dans ces zones chaudes.
Affolés tous les trois de ce constat horrible, nous avons fouillés le sac où restaient quelques produits pharmaceutiques, dont nous avons constaté que tous étaient inadaptés à nous débarrasser de ces parasites.
Pendant une longue heure, tous les trois sous la pluie, nous tournant le dos les uns aux autres, nous avons tenté de gratter tous les boutons découverts sous nos doigts.
Jeanne frisait l’hystérie, battait des bras et sautait sur place. Je l’ai immobilisée des deux mains sur ses épaules osseuses, et lui ai intimé de se calmer, tentant de la rassurer de ma voix alors que j’étais moi-même très proche de l’affolement. Dans son dos, tout au long des traces rouges imprimées sur sa peau par son soutien-gorge, j’ai gratté les quelques boutons qui apparaissaient, les pressant entre deux ongles comme on le fait de boutons d’acné. J’entendais derrière moi les plaintes de rage de Philippe qui tentait d’éliminer lui aussi sur son corps tous les parasites partout où il ressentait une démangeaison. Des tremblements dans la voix, il a dit ce que nous savions déjà et n’osions pas formuler encore : nous allions devoir nous entraider. Il était impossible pour lui comme pour nous d’atteindre seuls tous les endroits où nous avions été piqués par les insectes invisibles.
Il a étendu au sol sous la pluie l’une des bâches de plastique qui jusqu’alors nous isolait pendant nos ablutions, désormais bien inutile.
J’ai aidé Jeanne qui semblait horriblement gênée à s’y installer assise après que j’aie soigneusement nettoyé son dos. Tentant moi-même d’adopter une attitude froide et distante que j’étais loin d’éprouver, j’ai examiné sa peau sous ses seins étonnamment lourds sur un torse aussi mince, percé deux boutons qu’elle n’avait pas vus, dont un sur l’aréole du sein droit. J’ai été surprise de voir son téton se durcir et se dresser quand j’ai ôté le petit point d’infection de son sein.
Ses jambes tremblaient quand je l’ai faite s’allonger sur la bâche et que je lui ai enlevé son slip de coton. Philippe s’était détourné pour ne pas nous gêner plus que nous ne l’étions déjà de nous exposer ainsi et j’ai entrepris de l’examiner entre les jambes, aux endroits où le frottement des élastiques mouillés des sous-vêtements avaient laissés de profondes marques rouges. J’étais plus ennuyée d’imaginer qu’il faudrait ensuite qu’elle se livre sur moi au même examen qu’à la vision de ce sexe de femme que je voyais d’aussi prêt pour la première fois. Je m’interdisais pour l’instant de penser à un examen similaire de l’entrejambe de Philippe, rejetant cette idée en me concentrant sur les jambes de Jeanne.
Pendant tout le temps où je la débarrassais de ses parasites, Jeanne se cachait le visage sous le bras.
Philippe a fini par me rejoindre, me désignant d’un doigt un bouton dans la toison de brune de Jeanne que j’avais oublié. Nous en avons trouvé un tout près de l’anus, un autre à l’intérieur d’une lèvre.
Jeanne s’est relevée sans oser croiser nos regards. Ses yeux rougis la trahissaient, elle avait pleuré. Je me suis allongée à mon tour, toute pudeur effacée par la crainte plus grande des sales bestioles que j’imaginais sous ma peau.
Philippe soulevait mes seins, les maintenant relevés pendant que Jeanne s’activait. J’étais honteuse de ressentir le durcissement des tétons sous ses mains. Quand j’ai croisé son regard, son sourire pincé et son haussement d’épaule ont fait monter le rouge à mes joues et renforcé le sentiment de malaise, d’autant que je sentais une excitation hors de propos envahir mon ventre, dont j’espérais que la pluie incessante masquerait la manifestation quand leur attention s’y porterait.
Ma toison fine de blonde leur facilitait la tâche pour nettoyer mon sexe des envahisseurs, et s’ils se sont l’un ou l’autre aperçu d’une humidité anormale de mon sexe, ils ont eu la discrétion de ne pas y faire allusion. Contrairement à l’examen de Jeanne que son extrême maigreur avait facilité, j’ai dû adopter une position dégradante pour leur permettre de m’examiner entre les fesses, leur tournant le dos à genoux, l’un écartant mes fesses à deux mains pendant que l’autre grattait d’un ongle ou pressait.
Quand ils m’ont enfin signifié qu’ils avaient terminé et que je me suis relevée, j’étais dans un état proche de celui que je cachais parfois sous les draps, lorsque j’étais certaine que Jeanne dormait dans l’autre lit de notre studio. Toujours j’avais honte de me laisser aller à ces caresses déplacées et je m’en interdisais souvent le droit, m’imaginant impure et dépravée. Etre si proche sous leurs yeux et leurs mains de ce même état me procurait un sentiment étrange que je me suis refusée à analyser. Pour la première fois depuis six jours, j’ai béni la pluie qui avait masqué mon trouble.
Jeanne et moi avons beaucoup hésité et tergiversé à être la première à toucher Philippe. Il avait le premier détecté notre état et nous avait aidées toutes les deux, nous lui devions notre attention.
Lui n’a pu cacher la marque évidente de son excitation au contact de nos mains. J’ai deviné, bien que n’en ayant pas l’expérience, que son membre dressé était l’équivalent de l’humidité qui m’avait envahie. Il s’était caché le visage sous son chapeau ridicule et n’arrêtait pas de gémir des pardons pour l’indécence de sa réaction physique. Jeanne a reconnu comme moi pour ce que c’était ce membre tendu qui durcissait sous nos mains quand nous l’écartions à deux doigts pour vérifier l’existence d’un bouton dans la toison sur son pubis, puis sur et dessous les testicules soulevés qui roulaient sous nos doigts. L’extraordinaire turgescence à l’extrémité du membre qui en avait fait glisser le repli de peau qui le masquait nous permit de voir un bouton qui avait échappé à notre examen jusque là. Jeanne le tenait fermement pendant que je débarrassais le membre du bouton juste sous le bourrelet de chair gonflé quand Philippe s’est en partie redressé en poussant un gémissement et qu’un liquide poisseux et blanchâtre a jailli de l’urètre. Cette manifestation soudaine nous a surprises et j’ai cru constater au coup d’œil échangé avec Jeanne qu’elle en était plus attendrie qu’étonnée. Pendant le reste de l’examen, le membre est redevenu plus mou et plus facile à manipuler.
Philippe s’est refusé à prendre la même position que j’avais adoptée quand nous avons vérifié la présence de bouton à gratter entre ses fesses, préférant relever haut les jambes vers son torse. Lorsqu’il a repris la position allongée à la fin de notre examen, nous avons constaté que son membre avait retrouvé une forte tension. Sans nous concerter, Jeanne et moi avons vérifié à nouveau que nous n’avions rien oublié. C’est moi cette fois qui l’ai tenu dans ma main pendant que Jeanne cherchais de ses doigts sur le scrotum et dessous si rien n’avait échappé à notre attention. J’espérais, comme Jeanne sans doute au vu du sourire qu’elle m’a adressé, voir encore jaillir du méat le liquide blanc, mais je n’ai su obtenir le résultat attendu n’ayant pas bien compris ce qui l’avait déclenché la première fois, et nous avons mis fin à l’examen.
Nous nous sommes savonnés sous la pluie pour finir.
D’avoir dû nous soumettre à l’examen quasiment clinique des autres nous a aidés à accepter de rester nus. Nous étions à la fois conscients qu’il s’agissait d’une mesure de sagesse et de confort, et que cette exposition forcée de nos nudités nous préparait à la rencontre de la tribu N’Koyo.
Les trois jours suivants nous avons progressé, guidés seulement par la lecture d’une boussole, sous une pluie permanente. Nous progressions nus, ne portant que nos chaussures de marches pour éviter de nous blesser, et vérifiant attentivement le soir l’apparition de nouvelles rougeurs, n’en découvrant plus que sous nos cheveux ou dans nos toisons pubiennes. Nous dormions mal, dans nos hamacs couverts pour la nuit de bâches plastiques.
C’est au matin du quatrième jour qu’un premier contact indigène a été établi, mais pas avec ceux que nous cherchions.
Quand j’ai écarté la bâche qui m’avait protégée de la pluie pendant mon sommeil, j’ai remarqué le regard figé de Jeanne vers ma droite. En tournant la tête, j’ai vu deux hommes à la peau très noire immobiles à côté du hamac de Philippe. L’un le regardait dormir, ayant déplacé sa bâche d’un bâton long et épais, l’autre nous regardait fixement. Au milieu de notre campement, un troisième que je n’avais pas vu au début, accroupi, examinait nos sacs.
Nous voyant réveillées, celui qui jusque là se tenait immobile s’est approché de Jeanne dont il a violemment frappé la tête de son bâton. J’ai essayé de sortir de mon hamac, mais il s’est approché de moi très vite et avant que je n’arrive à me dépêtrer de la bâche, il m’a frappée à mon tour d’un violent coup sur la tête.
Je me suis réveillée allongée sur le sol, une douleur lancinante me vrillant le crâne. J’avais les mains liées dans le dos sur une longue branche qui passait entre mes jambes. Quand j’ai levé la tête, j’ai vu que Philippe devant moi et Jeanne dans mon dos, étaient eux aussi attachés comme moi à la même branche passant aussi entre leur jambes.
Les trois hommes attendaient accroupis en bordure de la clairière où nous avions passé la nuit. Les hamacs et les bâches étaient pliés sur nos sacs dont les bretelles étaient enfilées aux extrémités de la branche sur laquelle nous étions attachés.
J’entendais Jeanne pleurer dans mon dos. Quand j’ai commencé à lui parler, l’un des hommes a bondi en me menaçant de son gourdin, et je me suis tue. Pour la première fois je les ai observés vraiment. Ils étaient tous les trois entièrement nus et avaient tous les trois une corde enroulée plusieurs fois autour de leur taille. Ils avaient la tête rasée et chacun d’eux avait deux traces de peinture blanche partant des épaules, se rejoignant presque entre les pectoraux, descendant sur le ventre et contournant le sexe, se poursuivant jusqu’aux chevilles. Plus tard, j’ai constaté que ces mêmes peintures se poursuivaient dans le dos, sur leurs fesses et leurs jambes. Ils étaient grands et musculeux, évoquaient ces athlètes noirs que l’on voit sur les stades en Europe.
L’une des extrémités de la corde qui enserrait leur taille descendait entre leurs fesses musculeuses et remontait entre leurs jambes, était enroulée plusieurs fois autour du scrotum, repoussant ainsi de manière surprenante leurs testicules étonnamment gros de la base du sexe. Leur membre était maintenu dressé contre leur ventre. L’un des trois devait ressentir une forte excitation car son membre était gonflé comme celui de Philippe lorsque nous l’avions nettoyé. La taille du membre était cependant très supérieure à ce que nous avions observé de celui de Philippe.
Quand Philippe, le dernier de nous trois, s’est à son tour réveillé, ils nous ont redressés en soulevant la longue branche du sol.
Nous avons marché longtemps, sans notion du temps, quasiment collés l’un à l’autre, d’une marche compliquée par la branche rugueuse qui passait entre nos jambes, maintenue pas nos mains attachées dessus dans notre dos et alourdies de nos trois sacs qui se balançaient, deux à l’avant et le troisième derrière. La gêne éprouvée du contact sur mes doigts dans mon dos du sexe de Jeanne et du frottement sur mon propre sexe des doigts de Philippe a disparu avec l’extrême fatigue de la marche. A peine ai-je ressenti de la honte à me soulager pendant notre marche ininterrompue, comme j’avais senti au jet chaud sur mes mains dans mon dos que Jeanne l’avait fait elle aussi un peu plus tôt.
A deux reprises, moi d’abord, puis Jeanne avons trébuché, provoquant notre chute à tous les trois, et l’intervention brutale de nos geôliers pour nous remettre debout.
Nous étions épuisés en arrivant au village, une grande clairière au sol boueux, bordée de cases faites de branches assemblées et tressées, les toitures couvertes de larges feuilles brunes empilées. Les trois hommes nous ont conduits vers le fond du village sous un grand toit de feuilles tendu entre quatre grands arbres. Des enfants nous ont rejoints pendant notre progression mais se sont arrêtés à quelques pas de la surface couverte, nous laissant y pénétrer seuls accompagnés de nos geôliers. Le plus étonnant était le silence total. Les enfants ne prononçaient pas le moindre mot, et tous se tenaient à l’écart de nous.
Sous le grand toit, les hommes ont dénoués nos liens sur la branche et nous ont abandonnés au milieu de l’esplanade emportant avec eux les cordes, la longue branche et nos sacs. Nous nous sommes écroulés au sol tous les trois, exténués. Outre leur extrême fatigue, je lisais sur le visage de Philippe et de Jeanne la même inquiétude que celle que je ressentais. Quand j’ai relevé les yeux, j’ai constaté que les enfants qui nous avaient suivis depuis notre arrivée dans le village avaient tous disparus. Nous étions seuls et aucun signe de vie n’était perceptible hormis quelques traits de fumée montant du toit de quelques cases.
Jusqu’à la nuit, nous n’avons vu absolument personne, ni homme ni animal. A plusieurs reprises l’un ou l’autre d’entre nous s’absentait vers la forêt proche pour subvenir à un besoin naturel. Nous aurions pu fuir, si ce n’est que nous étions nus, que nos sacs avaient disparus avec les hommes qui nous avaient trouvés.
A la tombée de la nuit, deux enfants nous ont amené un grand plat rempli d’une sorte de purée orangée, et un récipient de bois contenant de l’eau. Philippe le premier a goûté au brouet qui devait être notre repas. Nous avons bu et mangé, oppressés du silence environnant. Nous avons fini par nous endormir serrés les uns contre les autres au milieu de ce grand espace vide, essayant de nous rassurer de notre chaleur, n’osant pas nous parler, n’osant pas envisager de vive voix notre situation. Chacun notre tour au cours de la nuit avons été pris de violents maux de ventre, de coliques nous tordant de douleur.
Quand le matin les enfants nous ont à nouveau amené un autre grand plat du même brouet que la veille, aucun de nous n’y a touché, et nous avons tour à tour utilisé une partie de l’eau pour nous laver de la puanteur de nos douleurs de la nuit.
A suivre
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Encore un début d'histoire qui promet beaucoup.Déjà très prenant.Votre
manière de présenter vos personnages nous ravit toujours, mais là, il
nous semble que vous vous êtes surpassée!Comme souvent avec vous, nous aimons lire et
relire, non pas que ça manque de clarté, mais pour n'en perdre aucun détail. Cette
découverte d'un monde inconnu
(pour nous),nous fascine et espérons que vous mettrez beaucoup de temps avant d'en
arriver à la conclusion!!Dommage que l'option'couple'
n'existe pas pour indiquer de qui vient l'avis,je vais donc me dévouer...c'est bien
féminin. Merci Misa, vous êtes notre préférée !!
-Christiane-
manière de présenter vos personnages nous ravit toujours, mais là, il
nous semble que vous vous êtes surpassée!Comme souvent avec vous, nous aimons lire et
relire, non pas que ça manque de clarté, mais pour n'en perdre aucun détail. Cette
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(pour nous),nous fascine et espérons que vous mettrez beaucoup de temps avant d'en
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-Christiane-