De l'eau dans le gaz

- Par l'auteur HDS Veilleur -
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Auteur homme.
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Récit libertin : De l'eau dans le gaz Histoire érotique Publiée sur HDS le 14-07-2012 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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De l'eau dans le gaz
Au bal suivant nous avons été invités à nous asseoir avec la « bande »: cinq hommes et cinq femmes. Je connaissais déjà Roger. Sylvie a expliqué notre désir légitime de danser ensemble le plus possible et a répété que nous acceptions, à leur demande, de danser avec chacun ou chacune une fois. Juliette, la femme de Roger a un peu protesté. Pendant qu’elle faisait danser Germain, André, Claude, Roger et Georges, je fus allumé sans ménagement par Clémence, Juliette, Lisa, Marthe et Louise. Différentes physiquement, elles avaient un point commun: elles avaient engagé un concours de danse rapprochée et s’amusaient à me chauffer. Effrontément elles tentaient de savoir si elles me faisaient bouger « le petit » soit par accolement pubien, soit en glissant une jambe enquêtrice entre les miennes. La moins habile y fourra une main! Oh! Discrètement, dans la foule, mais sut que je n’étais pas un animal à sang froid. Ses yeux pétillèrent de contentement et elle s’enflamma:-Si tu veux, je peux t’apprendre à découvrir infailliblement le point G chez une femme. Viens me voir chez moi, je donne des leçons gratuites à domicile aux hommes qui me plaisent, aux maris de mes amies entre autres. Tu es chou.

Sylvie crut bon de leur annoncer la date de notre mariage. C’était décidé, le mariage civil devait avoir lieu le samedi 31 octobre. Avides de détails, ils voulurent connaître le calendrier de nos rendez-vous, en mairie, chez le notaire, pour l’achat des habits, chez le traiteur. Sylvie fut ainsi le point d’attraction de la soirée. Roger et Juliette trouvèrent que nous allions trop vite. D’autres recommandaient les meilleurs magasins ou jouaient aux notaires.
Débarrassés de la corvée d’amabilités envers ses amis, nous pouvons jouir complètement de notre passion pour la danse. Juliette essaie de faire un tour avec Sylvie. Rien à faire. Elle ne nous séparera plus ce soir.
Au lit je retrouve une Sylvie apaisée et amoureuse. Cela chasse les démons. Si notre entente physique reste aussi vive et nos sentiments aussi forts, nous serons heureux.

Mardi six octobre, Sylvie se fait attendre. A 19heures15 elle revient; oublie de m’embrasser pour la première fois, agitée étrangement.
-Excuse-moi, j’ai fait un arrangement avec Catherine. Elle prendra ma classe pendant mon congé de mariage et je prends son cours du soir à titre de compensation.
-Mais la loi est claire, tu as droit à un minimum de 4 jours sans compensation. Tu n’as pas à faire de cinq à sept. Drôle d’histoire. Tu devrais connaître tes droits.
-Oui, si tu le dis. Mais pour demain les élèves sont prévenus des changements d’horaire.
-Donc cela fera un nouveau cinq à sept.

L’ambiguïté de l’expression la trouble, elle ne répond pas. Le mercredi sept, je sais qu’elle sera en retard.

-J’espère que tes cinq à sept sont terminés. Tu ne m’embrasses plus quand tu reviens du lycée?
-Mais, oh! Excuse-moi. Viens là. Hummm-Et celui d’hier?
La moutarde commence à me monter au nez, l’énervement me gagne et je ne réussis plus à cacher un certain agacement face à la désorganisation de notre programme.
-Es-tu avare de baisers ou est-ce Roger qui en profite?
-Paul, j’ai réellement fait cours. Que vas-tu imaginer? Toujours ton syndrome de Rose! Tu deviens difficile à gérer.
-Je vois: difficile à gérer égale privation de marques de tendresse!
-Mangeons et tu vas être servi.

Couchés tôt, nous sacrifions à Eros. J’ai bien fait de réclamer, Sylvie entièrement dévoilée est d’une douceur incroyable. Attentive, délicate, pleine de tendresse, mais, étrangement, pour éviter une grossesse prématurée, elle me demande de répandre mon sperme dans les poils frisés de son pubis, avant de s’asseoir sur le bidet. Ca aussi c’est une première: je note, sans protester outre mesure, mais elle doit savoir que je suis pour le moins étonné:
- Quel élément nouveau commande notre relation? Qui t’a soudain poussé à ces nouvelles mesures?
-Ca te déplaît?
-Pourquoi ce changement de conduite, pourquoi me demandes-tu d‘éjaculer sur ton ventre? C’est pour le moins étonnant.

Le jeudi, à l’heure de la séance de tennis, pas de Sylvie. A 18 heures, l’air contrit, elle s’excuse. Des collègues ont discuté avec elle de son mariage et de la possibilité de se pacser. De la souplesse du pacs comparé à la rigueur du mariage en cas de divorce. Elle se dirige vers la salle de bain, ressort en se brossant les dents.

-D’habitude tu te brosses les dents après le repas, mais tu m’embrasses dès ton retour.
-Je suis fatiguée. Je n’ai pas envie d’aller au tennis.
-Repose-toi.

Je prends mon sac et ma raquette et je m’en vais. Je ne rentre qu’à vingt heures, je vais me brosser les dents et je me couche sans un mot.

-Où étais-tu? Avec qui as-tu joué? Il est tard. Tu ne manges pas? Tu as rencontré Véro?

Autant de questions sans réponse. Je préfère me taire. Cette semaine tout fout le camp. Que craint-elle de Véro?

-Tu boudes? Est-ce que tu as prévu un rendez-vous demain?

-Si tu tiens toujours à te marier avec moi, consulte le calendrier. Maintenant si tu préfères le pacs, cherche-toi un autre compagnon et oublions ce mariage..;
-Mais il n’y a rien de prévu demain. Je pourrais…-Et que devions- nous faire aujourd’hui?

-Ah! Oui, rencontre chez le notaire pour choisir notre contrat de mariage et présenter nos justificatifs. Excuse-moi, mon amour, avec leurs questions ils m’ont fait oublier l’heure et le rendez-vous
-J’ai plutôt l’impression que tu ne tiens pas à signer un contrat ou que tu renonces à notre mariage Nous étions d’accord pour la communauté universelle avec propriété des biens au dernier vivant. Je suppose que tes amis t’ont persuadée de changer d’avis, soit de ne pas signer de contrat, soit de prendre une séparation de biens, en prévision du divorce facilité par le pacs et annoncé par tes indispensables conseillers, Roger et Juliette.

-Tu broies encore du noir. Laisse-les donc parler. Essaie de reporter le rendez-vous à demain. Je serai là à l’heure. Allez, bisou.

-Qu’avais-tu sucé pour aller te laver les dents au lieu de m’embrasser. Mardi pas de bisou, mercredi pas de bisou, jeudi brossage des dents et bisou à retardement. Permets-moi de douter de ta volonté de te marier.

-Depuis quand … tu m’avais juré que c’était pour la vie et tout à coup tu parles de divorce ou tu ne veux plus m’épouser? Mais qu’ai-je fait?

- Tu détournes la conversation. Je ne voudrais pas te fâcher, mais cette semaine tu t’es arrangée pour détricoter nos plans. Je peux répondre de moi, pas de toi. Faisons ce que Roger veut et te recommande, pour ne pas dire « ordonne»: repoussons la date du mariage et réfléchissons à son bien-fondé ou annulons le pour faire plaisir à ce très cher Roger. Tu y gagneras de ne plus avoir en discuter avec tes amis si influents après les cours.

-Roger! Tu m’en veux à cause de ses déclarations. Ce n’est pas juste. Arrête de gamberger. Nous nous marierons le 31 comme prévu. Le contrat de mariage aura le contenu choisi. Quant à tes remarques justifiées sur les baisers, voici ma réponse: depuis dimanche j’ai eu des aigreurs d’estomac, je ne voulais pas t’incommoder. Enfin, tu as relevé que je te demandais de te retirer: je ne veux pas que tu te croies obligé de m’épouser à cause d’une grossesse prématurée. Ai-je répondu à tes interrogations? Es-tu satisfait?

-Pas sur le dernier point. Avoir fait l’amour sans précaution pendant des mois, librement, t’être donnée à moi sans réserve et se réveiller à deux semaines du mariage pour me demander d‘éjaculer « hors les murs », introduire des calculs pour briser l’élan amoureux relève d’une logique étrange. Tu ne veux pas reconnaître l’influence néfaste de certains sur ton comportement et sur l’harmonie de notre couple. Si encore tu m’en avais parlé, si c’était le résultat d’une concertation, je n’aurais pas à rechercher l’origine de décisions unilatérales, brutales, et, à la limite, humiliantes par le recul soudain de ta confiance en moi qu’elles révèlent. Te rends-tu compte de ton changement de comportement? Tout cela te ressemble si peu et le fait que tu te plies aux injonctions de tiers pour gérer nos relations charnelles m’est absolument insupportable.
-J’ai compris et je te prie de m’excuser. Je t’aime.

Le vendredi 9, le notaire a bien voulu nous recevoir. Nous signerons le 29.

Au théâtre, le vendredi soir, nous regardons, main dans la main, en amoureux, la flûte enchantée. A l’entracte dans les couloirs, nous tombons sur Roger et Juliette, échangeons les banalités de circonstance. Je m’éloigne et j’entends Juliette se renseigner sur la date d’achat de la tenue de mariée.
.-Tu leur avais dit que nous sortions?
-Je ne pense pas. Ils ont un abonnement. Leur présence n’a rien d’insolite.

Mon plaisir est fichu, je ne prête plus attention à la suite de la représentation. Sylvie rattrape ma main, elle devine ma contrariété-Chéri ça ne t’a pas plu?
-Oui-Quel enthousiasme. La présence de mes amis t’a perturbé?
-Oui
Nous consacrons le dimanche 11 à nos deux familles. Tout va bien, le frère de Sylvie restera quinze jours en congé.

Au lit je retrouve une Sylvie merveilleuse; elle ressort le grand jeu, les regards langoureux, le massage lent et adroit, les griffures légères avec les ongles, les baisers sur toutes les parties du corps, les caresses intimes. C‘est un échange permanent, on se découvre toujours, c’est un perpétuel recommencement, les chemins diffèrent mais aboutissent toujours au ravissement de l’orgasme. Il n’est plus question d’onanisme ou d’éviter une grossesse
Lundi 12-Je suis absolument désolée. Je n’ai pas réussi à te joindre, les lignes téléphoniques étaient engorgées. Le proviseur a décrété ce matin que les profs devaient préparer ce soir la réunion avec les parents d’élèves. J’en sors, il va être 20 heures. On avait prévu quelque chose ce soir?

-Rien d’important, juste un rendez-vous pour la publication des bans.
-Ce n’est pas possible. Pardon. Faudra-t-il retarder le mariage?

-Si c’est ce que tu souhaites, oublions les bans! Mais jusqu’au mercredi 21 nous sommes encore dans les délais.

-Allons-y demain, mardi? Les contretemps malencontreux ne doivent pas retarder ce mariage que je souhaite de tout mon cœur.
-Demain j’ai l’intention d’aller acheter mon costume de marié… A la sortie de l’usine j’irai faire un tour dans les magasins.
-Sans moi? Je te l’interdis. Passe me prendre à cinq heures au lycée. Je tiens à t’aider dans ton choix. Ne me regarde pas comme ça, je serai prête. Et le proviseur pourra grimper aux murs, je n’en démordrai pas.

-Sais-tu si tu sortiras à 17 heures mercredi.
-On ne sait jamais. J’espère qu’il n’y aura pas de surprise de dernière minute. Pourquoi?
-Parce que si tu ne t’inscris pas en mairie, tu ne pourras pas te marier. Ton proviseur refuserait-il de grimper aux murs le mercredi?

Je ruse. Si quelqu’un prépare un nouvel empêchement pour notre inscription, il va attendre mercredi. Parce que je reste persuadé que quelqu’un organise systématiquement la ruine de notre programmation
Le lendemain, mardi, 13 octobre, à 17 heures, comme prévu, nous roulons.

-Où vas-tu? Je croyais que nous allions faire les magasins. Où me conduis-tu, à la maison?
-J’ai pensé qu’il ne fallait pas attendre la dernière minute pour la publication des bans. Nous allons à la mairie.
-Mais je n’ai pas mes papiers.
-J’y ai pensé pour toi. C’est le moment de savoir si tu veux te marier avec moi. Alors?
-Vite, tu as raison. Heureusement que tu penses à tout.

L’inscription a été rapide. Le choix du costume, plus disputé, s’est fait avant la fermeture des magasins.

Mercredi, 14/10. Rien au programme. J’en profite pour mettre ma voiture en révision. Le garagiste me la ramènera ce soir. Un mécanicien me reconduit à la maison. Je vais faire une petite sieste tardive. Il fait sombre dans la chambre, la porte est poussée, pas fermée.

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